Jean-Marie Le Pen : Bardella rétropédale et considère que le fondateur du FN «s'est enfermé dans un antisémitisme» (original) (raw)

Publié le 9 novembre 2023 à 21h17, mis à jour le 10 novembre 2023 à 08h16

Depuis dimanche, le président du RN était au centre des critiques de la gauche et de la majorité. Dans le contexte de recrudescence des actes antijuifs, il avait affirmé sur BFMTV ne pas croire «que Jean-Marie Le Pen était antisémite».

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Éteindre la polémique. C’est ce qu’a voulu faire Jordan Bardella jeudi soir. Au moment où la France connaît, depuis l’attaque terroriste du Hamas le 7 octobre, une forte hausse des actes antijuifs, le président du RN avait affirmé dimanche sur BFMTV que le fondateur du Front national «_n_’_était pas antisémite_». De quoi donner du grain à moudre aux oppositions de gauche et à la majorité, qui se sont rapidement frotté les mains, en rappelant les nombreux dérapages, ainsi que les condamnations, de Jean-Marie Le Pen en la matière. Une première erreur pour l’eurodéputé, dont le parti cherche à se notabiliser depuis quelques mois par contraste à La France insoumise, accusée de complaisance avec certaines organisations antisémites ou islamistes.

Invité de CNews, le patron du parti nationaliste a estimé que son lointain prédécesseur «s’est évidemment enfermé dans un antisémitisme qui a amené à une rupture politique en 2015 entre Marine Le Pen et son propre père.» Une manière de reconnaître une «_maladresse_» : celle de «_considérer que le temps du retour à Jean-Marie Le Pen était derrière nous. Trop derrière nous._» Jordan Bardella a alors fustigé l’«_utilisation (_de cette «_maladresse_», NDLR) _par beaucoup de manière malhonnête, chez les journalistes et chez les opposants politiques, pour créer un écran de fumée et masquer la racine réelle de cet antisémitisme décomplexé._» À savoir, l’«_islam radical et une extrême gauche qui légitime cet antisémitisme._»

«Aucune ambiguïté»

Alors que La France insoumise s'est isolée ces dernières semaines, y compris au sein de la Nupes, par son refus de qualifier le Hamas d'organisation terroriste, le président du RN pense que son parti «a été irréprochable sur le sujet.» «_Plus on s'approche du sommet (du pouvoir, NDLR), moins on a d'oxygène_», a-t-il conclu en guise de boutade, pour ironiser sur les piques de ses opposants. Preuve que la question a agité dans les rangs du RN, la députée du Loiret, Mathilde Paris, a fait valoir mercredi, «_à titre personnel_», que l’homme politique de 95 ans était antisémite. Un peu plus tôt, Marine Le Pen a également rappelé sur RTL qu'elle avait bel et bien exclu son père de son parti en 2015 après sa réitération de ses propos sur la Shoah. D’après elle, «_il y a des sujets sur lesquels on ne peut laisser naître aucune ambiguïté._»

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