Sivens : pour Cazeneuve, les écologistes «instrumentalisent» la mort de Rémi Fraisse (original) (raw)

Publié le 28 octobre 2014 à 10h53, mis à jour à 11h38

Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur THOMAS SAMSON/AFP

LE SCAN POLITIQUE/VIDÉOS - Les élus EELV pointent la responsabilité de l'État après la mort d'un jeune de 21 ans ce week-end dans une manifestation contre le projet de barrage dans le Tarn.

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«C'est une situation intolérable qui fait une tache indélébile sur l'action du gouvernement», lâche Cécile Duflot ce mardi matin sur France Info. Très remontés ce mardi matin, les élus écologistes font bloc dans les médias pour mettre en cause l'action du ministère de l'Intérieur et le silence gouvernemental après la mort dans la nuit de samedi à dimanche de Rémi Fraisse, jeune manifestant contre le barrage du Sivens, dans le Tarn.

Bové accuse Beauvau

«Il est évident que le ministre de l'Intérieur a une responsabilité. Pourquoi mettre des policiers sur ce site alors qu'il n'y a rien à protéger? C'est une provocation», a lancé José Bové sur BFM-TV.

Une mise en cause des forces de l'ordre que n'hésite pas à partager Cécile Duflot: «Les forces de l'ordre sont intervenues dans des conditions qui posent lourdement question». La députée écologiste demande ce mardi une enquête parlementaire pour faire la lumière sur le drame et l'intervention des gendarmes. Sur Twitter, elle poursuit la polémique et déplore la réaction timide du porte-parole du PS Carlos Da Silva.

Au même moment sur France Inter, Emmanuelle Cosse a regretté à son tour : «Il n'y a eu aucun mot du gouvernement après la mort de Rémi». «Il faut la mort d'un jeune homme pour qu'on se pose des questions sur les pratiques policières?», s'est encore interrogée la patronne d'Europe Écologie Les Verts (EELV).

Des «accusations irresponsables» pour Cazeneuve

La réplique du gouvernement n'a pas tardé. Elle est venue du ministre de l'Intérieur, lors d'une allocution place Beauvau. «Un certain nombre de propos tenus ce matin m'ont choqué et relèvent d'une instrumentalisation politique sans vergogne d'un drame. Cela n'est pas acceptable et doit être condamné», a jugé Bernard Cazeneuve. «Rien ne permet de privilégier une thèse plutôt qu'une autre (...) On ne peut pas procéder à des accusations avant que la justice soit allée au bout de son enquête. Je trouve ces accusations irresponsables», a encore estimé le ministre de l'Intérieur.

Sur Twitter, Emmanuelle Cosse a rapidement répondu au locataire de la Place Beauvau: «Quand on est ministre de l'Intérieur et qu'il y a un mort, on ne polémique pas. J'en appelle au calme, à la dignité et à une enquête exemplaire».

Au delà de la polémique, Europe Écologie entend bien obtenir des pouvoirs publics la suspension des travaux du barrage et l'a fait savoir par communiqué, après la publication d'un rapport critique réalisé à la demande du ministère de l'Écologie et rendu public lundi.

L'UMP fustige la «culture de violence» des écologistes

Les cadres de l'opposition voient dans ce drame la conséquence d'une culture propre aux militants de EELV. Invité de BFM lundi soir le candidat à la présidence de l'UMP Hervé Mariton a estimé: «Il y a une culture de la dureté et de la violence au sein du mouvement écologiste en France». Une position rapidement relayée sur Twitter Par le député des Alpes maritimes Eric Ciotti, qui pointe à son tour la responsabilité des «groupes d'extrême gauche qui sèment régulièrement le chaos».

«Je voudrais dénoncer ceux qui font de la violence politique une arme systématique contre des projets d'infrastructures». Invité sur Europe 1 ce mardi, François Fillon à livré à son tour son analyse de la situation: «Ce qui se passe à Nantes comme à Sivens sont des comportements inacceptables. Je met en cause en particulier les Verts». Pour l'ancien premier ministre, les activistes qui se sont opposés aux gendarmes mobiles ce week-end, «ce ne sont pas des casseurs, ce sont des extrémistes politiques». Et selon lui ces militants et EELV «agissent ensemble».

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