«Qui vote qui?» parmi nos collègues ou l'art de botter en touche! (original) (raw)

Publié le 11 décembre 2015 à 08h04, mis à jour à 08h41

CHRONIQUE - Quand on leur demande le sel, nos collègues nous donnent la rhubarbe. Chaque jour, Quentin Périnel, journaliste au Figaro, décrypte votre (sur)vie au bureau dans la chronique Open space.

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Retrouvez chaque jour la chronique Open Space dans la matinale de Radio Classique, à 6h52. Vous pouvez aussi la suivre sur Twitter: @quentinperinel et Facebook.

Pour finir la semaine, je vous propose un jeu de mon invention. Enfin, pas tout à fait, puisqu'il s'agit en vérité d'une version un peu particulière d'un jeu de société qui s'appelle le «Qui-est-ce?». J'imagine que vous le connaissez, c'est ce jeu assez amusant où il faut reconnaître un personnage en fonction de différentes caractéristiques physiques, une moustache ou la couleur de cheveux mais aussi de différents accessoires comme des lunettes ou un béret. J'en ai fait une version différente, que je vous propose d'essayer. Cette fois il n'est pas question de deviner Qui est qui, mais Qui vote qui, parmi nos collègues de bureau.

Les règles sont enfantines, l'objectif étant de deviner la couleur du bulletin glissé dans l'urne par chacun de nos collègues. Et mieux encore que de deviner, c'est le leur faire avouer! C'est la consécration, le but ultime du Qui vote qui. Pour ça, il faut simplement discuter innocemment avec un collaborateur des élections régionales à la machine à café ou pendant la pause déjeuner, lui poser des questions pièges, liées à l'actualité politique. Vous pouvez aussi, plus difficile ça, faire d'une pierre deux, ou trois coups en posant une question épineuse à plusieurs collègues en même temps! Et vous scrutez minutieusement leurs gestes et leurs propos pour en tirer vos conclusions. Si deux de vos collègues féminines commencent à se crêper le chignon, c'est indéniablement un indice.

Mais en matière de politique, nous préférons rester discrets. C'est d'ailleurs un sujet que j'avais déjà abordé dans une précédente chronique. Les Français aiment la politique, aiment parler politique, ils soutiennent même que les opinions politiques de leurs collègues leurs importent peu… Mais de là à se confier, et à se griller finalement auprès de leurs collègues de bureau, là, c'est autre chose. J'ai aussi remarqué que quand on leur demande la salade, beaucoup de collègues nous envoient la rhubarbe, comme dirait Nicolas Sarkozy. Autrement dit, beaucoup se réfugient derrière leur second degré et leur humour pour brouiller les pistes. Parler de leur amour éternel pour Jacques Cheminade ou opter pour une imitation pas toujours très heureuse de Philippe de Villiers. Plaisanter c'est bien, mais ce qui est certain, c'est que le bulletin que nous mettrons dans l'urne ce dimanche, lui, n'aura rien d'une plaisanterie.

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