Mathieu Bock-Côté: «Du FN au RN, ou le populisme contemporain» (original) (raw)
Publié le 7 octobre 2022 à 19h04, mis à jour à 19h37
Mathieu Bock-Côté. Le Figaro
CHRONIQUE - La politologie militante se fait toujours un devoir de ramener le parti à la part la plus trouble de ses origines, pour l’y réduire.
La commémoration compliquée, cette semaine, des 50 ans du Rassemblement national, autrefois nommé Front national, nous rappelle à quel point ce parti entretient un rapport trouble avec son héritage. Marine Le Pen s’en réclame lorsqu’elle affirme que son mouvement, depuis sa fondation, en 1972, a fait preuve d’une lucidité indéniable pour mettre en garde les Français contre le péril de l’immigration massive. Mais elle le répudie lorsqu’elle refuse d’y associer Jean-Marie Le Pen, pourtant figure fondatrice et historique du parti. Nul n’est parvenu vraiment à surmonter cette contradiction.
Le RN de Marine Le Pen a voulu, ces dernières années, se dédiaboliser. Cette stratégie reposait sur un double diagnostic: le parti serait à la fois coupable et victime de sa diabolisation. Coupable, dans la mesure où Jean-Marie Le Pen l’y aurait condamné à cause de ses déclarations à répétition sur la Deuxième Guerre mondiale et la Shoah. Victime, dans la mesure où il serait désormais enfermé dans ce rôle…
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