Biographie - Noir Désir : le groupe de rock français (original) (raw)

C’est à Bordeaux, en 1981, dans les murs du lycée Saint-Genès que Bertrand Cantat rencontre Serge Teyssot-Gay. Tous deux passionnés de musique, marqués par le mouvement punk venu d’Angleterre, influencés par les Doors et le Gun Club, ils décident de monter un groupe qui prendra comme nom tour à tour Psychoz, Station Désir, Noirs Désirs et enfin Noir Désir.

Rejoints par Frédéric Vidalenc et Denis Barthe suite à la parution d’une petite annonce, ils débutent sur des petites scènes locales qui établissent leur réputation de groupe de rock fiévreux et entier, avant de sortir leur premier album auto-produit en 1997 intitulé « Où veux tu qu’j’regarde » grâce auquel ils se font remarquer sur la scène française du rock.

Après avoir signé avec Barclay, ils rencontrent le succès lors de la sortie de leur deuxième opus, « Ve rendre » en 1989, un succès d’autant plus remarquable que par crainte de se compromettre, ils refusent obstinément de rentrer dans le jeu de la promotion médiatique et se tiennent éloignés des micros et des caméras.

C’est notamment en réaction contre cet emballement médiatique et pour préserver à tout prix leur intégrité musicale qu’ils composent « Du ciment sous plaines » en 1990, album anti-commercial aux textes noirs, alliés à des sonorités brutes et implacables.

La tournée qui suit est éprouvante, psychologiquement et nerveusement, l’ambiance au sein du groupe est des plus agitées et tumultueuses si bien qu’ils décident de s’accorder une longue pause avant de reprendre le chemin des studios pour composer et enregistrer « Tostaky » qui sort en 1992.

Avec cet album très réussi aux textes ciselés, et grâce à des prestations scéniques hors du commun, Noir Désir devient alors le porte-parole d’une jeunesse révoltée, en lutte contre une société gangrenée par l’omniprésence du pouvoir de l’argent.

Le groupe n’hésite pas à prendre position contre la montée en puissance de l’extrême-droite en France, et soutient plusieurs causes en France et hors des frontières.

Bertrand Cantat doit cependant prendre du recul car ses cordes vocales sont malmenées par les performances scéniques répétées ce qui occasionnera une opération chirurgicale réparatrice.

En 1996 Noir Désir effectue son retour dans les bacs avec la livraison de « 666.667 club « . Le groupe culmine alors grâce aux performances live, tempérées cependant par la voix désormais plus sobre de Cantat mais néanmoins toujours vivaces et enragées, ainsi qu’à ses prises de position de plus en plus marquées dans son combat contre le Front National. Grâce à quelques morceaux phares (Un jour en France, L’homme pressé, A ton étoile) qui soulèvent l’enthousiasme du public, Noir Désir dispose d’une aura et une place unique dans le paysage musical français. L’album devient la meilleure vente de disques en France et reste 21 semaines dans le top 10.

Plus apaisé, l’album « Des visages et des figures » élargit encore un peu l’audience du groupe et l’installe comme une véritable institution. La chanson » le vent nous portera » devient une chanson emblématique de son époque et sera vendue à plus de 250 000 exemplaires.

Dans la foulée Noir Désir triomphe aux Victoires de la musique en 2002, en remportant le trophée du meilleur album ainsi que celui du meilleur clip. La remise du prestigieux prix sera marquée par la diatribe assassine de Bertrand Cantat qui règle ses comptes avec les grandes multinationales qui régissent les maisons de disques.

Après l’incarcération de son chanteur en 2003, Noir Désir publie un double album live en 2005 « Noir Désir en public » accompagné d’un double DVD. Des dissensions apparaissent au sein du groupe qui ne semblent pas pouvoir être surmontées et malgré une tentative de retour en 2008, l’album initialement prévu par Noir Désir est repoussé pour ne voir finalement jamais le jour.

Le groupe se sépare officiellement en 2010.