Discographie - Noir Désir : le groupe de rock français (original) (raw)

En 1987, sort le premier mini-album auto-produit de Noir Désir « Où Veux-Tu Que Je R’garde« , qui marque le passage de la scène aux studios. C’est par l’entremise de Theo Hakola, alors leader d’Orchestre Rouge, que cette étape est rendue possible. Venu les écouter lors d’un concert à Bordeaux, il en ressort conquis et décide de les présenter à sa maison de disque. L’enregistrement se déroule à Bruxelles durant vingt jours. Sous la conduite de Theo Hakola, six chansons seront produites.

Cet album réussit son pari et se vend à 5000 exemplaires. Ses influences anglo-saxonnes, la rare qualité des textes et la voix inimitable de Bertrand Cantat dénotent déjà dans le milieu rock de l’époque.

En 1989, sort le deuxième opus du groupe « Veuillez rendre l’âme (à qui elle appartient)« . Pour épaissir leur son, Noir Désir va chercher le producteur Ian Broudie qui a déjà fait ses preuves en enregistrant les chansons d’Echo and The Bunnymen, l’un des groupes phare de la new wave anglaise.

Portée par le succès du titre phare, Aux sombres héros de l’amer, l’album se vend à plus de 300 000 exemplaires et remporte un franc succès critique. Il conforte le groupe dans son identité radicale, caractérisée par une énergie passionnée sur scène, des textes noirs et engagés déclinant une poésie sombre et tourmentée, servis par un chanteur au charisme exceptionnel.

« Du ciment sous les pleines » en 1991 apparaît comme un contre-pied à l’album précédent. Avec cet album résolument rock, à l’ambiance fiévreuse et radicale, au son brut et mat, Noir Désir adopte une posture rageuse et électrique qui renoue avec l’activisme underground des débuts. Il est une réponse cinglante au tube « Aux sombre héros de la mer » que le groupe juge trop commercial. Il s’en écoule tout de même plus de 100 000 exemplaires.

Après une longue tournée, le groupe prend deux ans pour composer et enregistrer « Tostaky». Produit sous la houlette de Ted Niceley, l’album sort en 1992 et se vend à 350 000 exemplaires. Il se présente comme un disque entier et sans concession où Noir Désir décline dans un fracas de riffs de guitares des chansons enflammées et fiévreuses. Avec un son puissant et maîtrisé, les morceaux alternent musicalité et emballements échevelés. Disque sauvage et radical, influencé par la musique anglo-saxonne, Tostaky consacre Noir Désir comme le groupe de rock le plus important de la décennie.

En 1994, sort l’album live de la tournée qui a suivi, « Dies Irae » (littéralement Jour de colère), témoignage des performances scéniques légendaires du groupe, qui se vend à 200 000 exemplaires. On y retrouve deux reprises : I want you des Beatles et Long Time Man de Nick Cave.

En 1997, « 666.667 club » confirme le talent de Noir Désir qui continue son ascension sur la scène rock française avec un album fidèle à sa base rock alternatif, avec des textes en prise avec les réalités sociales de l’époque comme Here It Comes Slowy ou encore Les Persiennes.

La voix éprouvée par les précédentes tournées où il a poussé ses cordes vocales à leur paroxysme, Bertrand Cantat doit abandonner son ton rageur pour des sonorités plus maîtrisées, sans rien renier de sa verve ni de sa fougue. C’est un des albums français les mieux vendus, à plus de 400 000 exemplaires.

Le groupe accepte la sortie en 1998 de One Trip/One Noise, somme de remixes.

Coïncidence ou prémonition, le 11 septembre 2001, Noir Désir sort « Des visages et des figures« , un album qui évoque « un grand incendie »… Explorant des voies nouvelles et s’émancipant de figures imposées, cet album est plus intime et posé avec un son plus apaisé, à l’image de la chanson « Le vent nous portera » sur laquelle Manu Chao joue de la guitare. Même si la colère est toujours présente et sourd à chacun des titres comme sur Lost ou Bouquet de Nerfs. L’album se clôt sur une chanson hors norme où pendant 23 minutes et 43 secondes, Cantat aidé de Brigitte Fontaine, scande un texte surréaliste dénonçant les ravages de la mondialisation. Cette évolution est très bien reçue par le public, qui en achète plus de 600 000 exemplaires.

Alors que Bertrand Cantat est incarcéré, en 2005 les musiciens Jean-Paul Roy, Denis Barthe et Serge Teyssot-Gay, sortent « En public », un double-album live retraçant l’ensemble du parcours du groupe de rock. Un DVD « En images » sort au même moment, sur la dernière tournée du groupe.

Alors qu’un album était annoncé en 2008-2009, le groupe sort deux dernières chansons mises gratuitement à disposition de public sur leur site : Gagnants/Perdants et une reprise du Temps des cerises.

Ce sont les derniers morceaux publiés par Noir Désir.