Faut-il partir seule en vacances ? (original) (raw)

Publié le 28 juillet 2024 à 17h00

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Notre journaliste, qui a par deux fois pris le large en solo, s’interroge sur les bienfaits de l’expérience.

Est-ce une bonne idée de partir seule en vacances ? J’ai récemment reçu un communiqué de presse vantant cette expérience. Son auteur se fonde pour cela sur une étude selon laquelle les vacances en solo constitueraient, pour les femmes, une opportunité de développer leur « empowerment ». Cette expérience leur permettrait de renforcer leur confiance en soi, de se reconstruire si nécessaire après une épreuve et même de vivre une transformation personnelle profonde !

Faut-il en espérer autant ? J’ai moi-même testé l’aventure deux fois. La première, à l’été 2020, après une rupture pas trop douloureuse. Je suis partie me consoler en Italie, mon pays de cœur. J’ai mis le cap sur l’île d’Elbe, au large de la Toscane, et ce furent des vacances magnifiques, malgré le Covid qui jouait encore les trouble-fêtes. En dix jours, j’avais pris mes habitudes dans un café charmant sur le port, où j’étais toujours accueillie avec une grande gentillesse par le personnel. Cet été-là, j’ai lu, nagé, marché à mon gré, heureuse d’une liberté retrouvée. Je suis rentrée si enthousiaste de ces vacances en solo que j’ai recommencé sans hésiter l’été suivant.

Direction les Pouilles, cette fois-ci. Mal m’en a pris. Est-ce parce que j’y étais déjà allée il y a vingt-cinq ans avec mon amoureux de l’époque ? Parce qu’il y avait trop de monde à mon goût ? Toujours est-il que cette saison 2 seule en Italie a été moins riante. J’en garde malgré tout un bon souvenir. Parce que, c’est vrai, voyager seule favorise les rencontres. A mon arrivée à l’aéroport de Bari, alors que j’attendais distraitement un taxi, une Italienne aux longs cheveux noirs m’a conseillé de faire attention aux pickpockets. Dans la foulée, on a partagé le taxi. Et puis, comprenant que j’étais seule, elle m’a proposé de prendre un verre le soir. Après avoir bu un Spritz, elle m’a invitée à dîner avec une de ses amies.

Pendant tout mon séjour, elle a pris des nouvelles, s’assurant, via des textos réguliers, que mes vacances se passaient bien. Elle s’appelle Anna Maria. Elle adore Paris. Elle y vient tous les étés. Et depuis l’année 2022, tous les étés, nous buvons un verre à la terrasse du Nemours, l’un de mes cafés préférés.