Louis-Guillaume, 20 ans, de Bordeaux au Béarn : « Je ne savais pas qu’en m’installant ici, on allait me traiter d’“étranger” » (original) (raw)

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Témoignage Alors que l’exode rural persiste, de nombreux jeunes prennent le chemin inverse et s’installent à la campagne. Louis-Guillaume, 20 ans, est l’un d’entre eux. Après avoir vécu dans de nombreuses villes de la région Nouvelle-Aquitaine, il a repris, il y a neuf mois, le bar-tabac de Louvie-Juzon, un petit village dans les Pyrénées béarnaises.

« Pendant mon enfance, je déménageais tous les deux ou trois ans. J’ai vécu à Bordeaux, à Périgueux ou encore à Aurillac, mais jamais à la campagne. Au début, ces changements ne me posaient pas de problème, mais en grandissant c’est devenu plus compliqué, je perdais mes copains à chaque déménagement. Lorsque nous sommes arrivés à La Rochelle, j’étais au lycée et, cette fois, je n’ai pas vraiment réussi à m’en faire de nouveaux. Le système scolaire n’était pas simple pour moi, je m’y sentais très mal. J’ai été diagnostiqué avec un QI important et comme j’étais plus rapide en mathématiques et en physiques, je devais suivre ces cours tout seul – ce qui n’a pas aidé.

La période Covid a été révélatrice de mon décalage avec les jeunes de ma génération. Avant, en sortant des cours ou à l’arrêt de bus, je me faisais bousculer et maltraiter, c’était assez violent. Pendant la pandémie, tout est devenu plus calme, c’était agréable et j’ai commencé à me dire que je serais mieux à l’écart, loin de toutes ces agitations. Je ne savais pas quoi faire après le bac, ce qui ne faisait pas tellement plaisir à mes parents. U…

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