Russie – Finlande (Mondiaux 2011, 2e phase, groupe E) (original) (raw)

Première historique dans le coaching russe

2011-05-09-Russie-Finlande2Ce sont deux équipes décevantes qui s’affrontent pour cette dernière journée de poule, un match très important puisque le vainqueur peut espérer la deuxième place et ainsi éviter un quart de finale ravageur contre le Canada ou la Suède.

Du côté finlandais, le joker Jani Lajunen remplace le décevant Janne Lahti. Aucun changement en revanche dans le camp russe… car Evgeni Artyukhin a échappé à toute suspension ! Il est d’autant plus surveillé aujourd’hui que c’est contre la Finlande qu’il avait commencé à faire parler de lui en allant se battre avec trois joueurs consécutivement.

Evgeni Artyukhin a-t-il l’intention de se calmer ? Sûrement pas ! Il charge trois adversaires dès sa première présence et ressort sous les huées des spectateurs finlandais. La deuxième présence du colosse commence de la même façon, en mettant en échec le pourtant solide Ossi Väänänen qui tombe comme un fétu de paille. La différence, c’est que cette fois la charge permet à Arytukhin de récupérer le palet… et d’ouvrir ainsi la voie au premier but. Nikolaï Kulemin dévie le tir de la bleue de Kulikov (1-0). Zinoviev remporte l’engagement face à Nokelainen, la Russie repart encore à l’attaque et la passe de derrière la cage de Danis Zaripov est reprise par Ilya Nikulin (2-0, photo de droite). Deux buts en 11 secondes !

2011-05-09-Russie-Finlande3Jukka Jalonen convoque un temps mort pour réveiller sa défense passive. Plus surprenant encore, il change de gardien. Petri Vehanen, innocent sur la déviation mais pas plus concentré que ses coéquipiers sur le second but, est remplacé par Teemu Lassila, qu’on croyait définitivement grillé après son match contre l’Allemagne ! Le nouveau portier a du travail pendant une pénalité finlandaise pour surnombre. La déviation de près de Zaripov, bien trouvé par Morozov, passe à côté. Une crosse haute de Jaakola qui touche le visage de Kovalchuk donne même 16 secondes de 5 contre 3 à la Russie. Lassila y capte de la mitaine le tir à mi-hauteur d’Atyushov. On en reste donc là, la Finlande n’ayant rien montré en vingt minutes.

« Raffinement » stratégique russe pour la deuxième période : la ligne d’Artyukhin (photo de gauche) est envoyée d’entrée pour contenir (annihiler ?) le premier bloc finlandais. Il met tout de suite Salmela sur les fesses, et comme le palet lui arrive face à la cage, il est même tout proche d’inscrire le troisième but, mais son revers passe au-dessus.

La Russie ne paraît être menacée que par les facilités qu’elle s’accorde quand elle se relâche. Sur un bon pressing de Leo Komarov, la passe de Zinoviev est interceptée dans la zone défense par Niko Kapanen. Tant qu’à donner le palet à quelqu’un, autant que ce soit à Kapanen, qui sait tout faire sur la glace… sauf envoyer ce fichu bout de caoutchouc au fond des filets. Il le prouve une fois de plus. L’action se termine par une charge de Zinoviev dans le dos de Komarov, la première pénalité russe. Mikael Granlund s’appuie au passage de la bleue sur Jarkko Immonen qui attire deux joueurs russes et lui rend le palet dans le slot… Le junior bute lui aussi sur Barulin. Mais quand la pénalité se termine, Pasi Puistola ferme la zone et Mikko Koivu le dévie entre les cercles de manière imparable (2-1). La Russie n’est pas perturbée longtemps par le pressing finlandais plus soutenu. Kalinin rate la cible deux fois de suite sur des passes dans l’enclave d’Ovechkin et d’Afinogenov.

2011-05-09-Russie-FinlandeRadulov retient Pesonen et Ruutu est pénalité pour avoir brisé une crosse adverse par en dessous (en essayant de la soulever ?). De retour au complet, Komarov lance Aaltonen dans le dos de la défense : Barulin ne prend pas à sa feinte mais Emelin l’a accroché. C’est Gorovikov qui se fait envoyer en prison. Aussitôt, Kaïgorodov envoie Kulemin seul en échappée, et il reçoit un coup de crosse de Salmela. Dans ces deux phases successives de 4 contre 4, on constate que Bykov a renoncé à combiner Kovalchuk et Ovechkin dans cette situation de jeu. Le premier nommé est aligné avec un vrai centre, Tereshchenko. Mais quand celui-ci se fait virer par le juge de ligne lors d’une mise au jeu en zone défensive, c’est à Kovy de s’y coller ! Le spécialiste Immonen remporte sans surprise l’engagement, et Niskala égalise. Barulin tourne son regard vers Tyutin qui lui a masqué la vue du lancer (2-2). Un revers de Granlund revenu de derrière la cage donne presque l’avantage à la Finlande, le palet étant dévié in extremis sur la transversale par un réflexe de l’épaule du gardien.

Assez invisible hier, Aleksandr Ovechkin trouve peu à peu ses marques dans ce championnat du monde. Au troisième tiers-temps, il sert Afinogenov au poteau opposé qui manque le cadre, puis est fait trébucher par Lepistö sans coup de sifflet de l’arbitre alors qu’il a reçu une passe près de la cage. Quand Afinogenov ressort le palet de la zone vers Ovechkin à l’affût d’un breakaway, on s’attend à ce qu’il se fasse buteur décisif. Sa feinte de tir et son dribble ne perturbent pas Teemu Lassila, qui garde la botte bien ferme. Il arrête aussi de la mitaine un lancer de Kovalchuk lui aussi décalé en contre.

À huit minutes de la fin, Kulikov charge Komarov contre la bande, puis Afinogenov fait tomber Kapanen en appliquant sa crosse derrière le genou. Une pénalité stupide qui laisse la Russie à 3 contre 5 pendant plus d’une minute. Mikko Koivu gagne deux fois l’engagement, mais Tuomo Ruutu, décisif contre les Slovaques, n’arrive cette fois pas à conclure, ni sur une passe à travers le slot d’Aaltonen, ni au rebond d’un tir d’Immonen. Aaltonen quantr à lui ne peut reprendre une diagonale de Koivu. L’efficacité dans le dernier geste n’est donc pas vraiment revenue chez la Finlande.

2011-05-09-Russie-Finlande4Pour la Russie, le score nul à la fin du temps réglementaire équivaut déjà à une quatrième place et donc à un quart de finale contre le vainqueur de Canada-Suède. Un adversaire qui saura qu’il devra compter sur Ovechkin : en prolongation, le numéro 8 confirme son retour en force en débordant Niskala, même s’il est trop excentré pour inquiéter alors Lassila. La meilleure occasion des cinq minutes supplémentaires est cependant pour Lasse Kukkonen après un très bon travail derrière la cage d’Aaltonen.

Les tirs au but tournent court. Jarkko Immonen et Mikko Koivu transforment chacun leur tentative du revers. Teemu Lassila cueille tranquillement le tir de Kovalchuk dans sa mitaine et ferme les jambières face à Morozov. Recruté en KHL par le Metallurg Novokuznetsk l’an prochain, Teemu Lassila a donné un bel aperçu de se qualités à ses futurs employeurs en arrêtant toutes les tentatives de tireurs russes parfois maladroits.

Dans la défaite, on aura assisté ce soir à un évènement dans l’histoire du hockey russe : pour la première fois, la Sbornaïa, qui a de tout temps aligné des premières lignes offensives, a mis en face des leaders adverses une ligne de neutralisation emmenée par le bélier Artyukhin. Elle n’a pas pour autant renoncé à l’offensive, et c’est le match où elle se sera créé le plus d’occasions. Dans la manière, la Russie progresse. Dans les résultats, pas encore. Est-ce pour les phases finales ?

Désignés joueurs du match : Nikolaï Kulemin pour la Russie et Teemu Lassila pour la Finlande.

Commentaires d’après-match

Vyacheslav Bykov (entraîneur de la Russie) : « On a très bien commencé le match, et on aurait pu gagner plus largement que 2-0. On a surtout créé beaucoup de danger par la montée de défenseurs dans le milieu de la zone offensive. Mais après deux erreurs, le match a changé de style. Dommage de ne pas avoir concrétisé ces super-occasions en début de troisième période. Les Finlandais sont de grands maîtres des pénaltys. Mais Kostya Barulin doit aussi apprendre l’adversaire, car Koivu les tire toujours de la même manière. C’est la première fois que nous perdons le Jour de la Victoire [NB : commémoration de la Seconde Guerre Mondiale], je ne peux que demander à nos vétérans de guerre de ne pas être déçus de la défaite. »

Russie – Finlande 2-2 (2-0, 0-2, 0-0, 0-0) / 0-2 aux tirs au but
Lundi 9 mai 2011 à 16h15 à la Ondrej Nepala Arena de Bratislava. 9255 spectateurs.
Arbitrage de Danny Kurmann (SUI) et Christer Lärking (SUE) assistés de Chris Carlson et Kiel Murchison (CAN).
Pénalités : Russie 12′ (0′, 6′, 6′, 0′), Finlande 12′ (6′, 4′, 2′, 0′).
Tirs cadrés : Russie 35 (14, 7, 11, 3), Finlande 31 (3, 11, 12, 5).

Évolution du score :
1-0 à 04’26 » : Kulemin assisté de Kulikov et Artyukhin
2-0 à 04’37 » : Nikulin assisté de Zaripov et Morozov
2-1 à 26’59 » : Koivu assisté de Puistola
2-2 à 36’39 » : Niskala assisté d’Immonen

Tirs au but :
Finlande : Immonen (réussi), M. Koivu (réussi).
Russie : Kovalchuk (arrêté), Morozov (arrêté).

Russie

Gardien : Konstantin Barulin.

Défenseurs : Nikolaï Belov (+1) – Ilya Nikulin (+1) ; Fedor Tyutin (-1) – Vitali Atyushov (-1) ; Dmitri Kalinin (-1) – Konstantin Korneev (-1) ; Aleksei Emelin (+1) – Dmitri Kulikov (+1, 2′).

Attaquants : Danis Zaripov (+1) – Evgeni Zinoviev (2′) – Aleksei Morozov (C, 2′) ; Ilya Kovalchuk (A, -1) – Aleksei Tereshchenko (-1) – Aleksandr Radulov (A, 2′) ; Aleksandr Ovechkin – Konstantin Gorovikov (2′) – Maksim Afinogenov (2′) ; Nikolaï Kulemin (+1) – Aleksei Kaïgorodov – Evgeni Artyukhin (+1).

Remplaçant : Vassili Koshechkin (G). Absents : Evgeni Nabokov (G, aine), Vladimir Tarasenko (surnuméraire).

Finlande

Gardien : Petri Vehanen puis Teemu Lassila à 04’37 ».

Défenseurs : Anssi Salmela (2′) – Sami Lepistö ; Jyrki Välivaara – Janne Niskala (+1) ; Pasi Puistola – Ossi Väänänen ; Topi Jaakola (-1, 2′) – Lasse Kukkonen (A).

Attaquants : Tuomo Ruutu (A, 2′) – Mikko Koivu (C, +1) – Mika Pyörälä (+1) ; Leo Komarov (+1) – Niko Kapanen – Juhamatti Aaltonen ; Janne Pesonen (-1, 2′) – Jarkko Immonen – Mikael Granlund ; Antti Pihlström (-1) – Petteri Nokelainen (-1) – Jani Lajunen (-1, 2′).

Absent : Janne Lahti (surnuméraire).