Premières Nations (original) (raw)

Les Premières Nations sont l’un des trois groupes de peuples autochtones au Canada, les deux autres étant les Métis et les Inuits. Contrairement aux Métis et aux Inuits, la plupart des Premières Nations possèdent des réserves. Cela dit, les membres des Premières Nations peuvent vivre aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de ces réserves. Le terme « Première Nation » peut désigner un vaste groupe ethnique (comme celui de la nation crie) mais, dans d’autres cas, il peut être synonyme du terme « bande ». Ce dernier a été choisi au départ par le gouvernement fédéral et est utilisé dans la Loi sur les Indiens. Le terme « bande » désigne des communautés plus petites. Beaucoup de Premières Nations préfèrent le terme « Première Nation » à celui de « bande ».

Justin Trudeau et Perry Bellegarde

Liste des Premières Nations

Pour de plus amples renseignements sur les Premières Nations dans les provinces et territoires du Canada, veuillez consulter :

Terminologie

« Premières Nations » est le terme utilisé pour désigner les peuples autochtones du Canada autres que les Métis et les Inuits.

L’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982 déclare que les peuples autochtones du Canada comprennent les Indiens (Premières Nations), les Inuits et les Métis. Les membres des Premières Nations sont parfois désignés par d’autres noms tels qu’Indiens ou Amérindiens. Ces appellations peuvent être problématiques, car certaines ont une connotation négative. Cependant, au Canada, le terme « Indien » est employé dans des contextes juridiques particuliers. Le document régissant la relation entre le gouvernement fédéral et les Premières Nations se nomme la Loi sur les Indiens. En vertu de cette loi, le gouvernement fédéral tient un registre des Indiens, c’est-à-dire une liste officielle de toutes les personnes autochtones reconnues comme étant des Indiens inscrits ou ayant le statut d’Indien.

Au Canada, avant les années 1980, le terme le plus courant pour désigner une personne d’origine autochtone est « Indien ». En 1980, lors d’une rencontre à Ottawa, des centaines de chefs utilisent pour la première fois le terme « Premières Nations » dans leur Déclaration des Premières Nations. En 1982, la Fraternité nationale des Indiens devient l’Assemblée des Premières Nations (APN). Il s’agit d’une voix politique pour les membres des Premières Nations au Canada. De façon symbolique, le terme « Premières Nations » élève les Premières Nations au rang de « premiers parmi des égaux » en tant que nations fondatrices du Canada. Il reflète la nature souveraine de nombreuses communautés ainsi que leur quête continue pour l’autodétermination et l’autonomie gouvernementale. Le terme n’est pas utilisé par les peuples autochtones à l’extérieur du Canada.

Le terme « Premières Nations » ne devrait être utilisé que de manière générique. Les membres d’une communauté se définissent généralement comme appartenant à une nation particulière ou à une communauté à l’intérieur de cette nation. Par exemple, une personne kanyen’kehà:ka (mohawk) d’Akwesasne qui est membre du clan des Ours peut choisir ces appellations ou d’autres. Celles-ci seraient toutes plus représentatives que « membre des Premières Nations » ou « Autochtone ».

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Histoire

Les peuples autochtones vivent au Canada depuis des temps immémoriaux. Ils y ont formé des systèmes sociaux, politiques, économiques et culturels complexes.

Cependant, avec la colonisation des Blancs, leurs modes de vie traditionnels sont modifiés à jamais. Les pratiques et les politiques coloniales visent en effet à contrôler et à assimiler les peuples autochtones. Parmi celles-ci, on compte la Loi sur les Indiens, le système des laissez-passer, les réserves et les pensionnats.

Les rapports finaux de la Commission de vérité et de réconciliation et de l’Enquête nationale sur les femmes et filles autochtones disparues et assassinées font partie du travail de réconciliation en cours (voir Réconciliation au Canada).

Traités

De nombreuses Premières Nations ont signé des traités avec la Couronne. Ces traités forment la base constitutionnelle et morale de l’alliance entre les peuples autochtones et le Canada. Les traités historiques sont presque exclusivement signés avec les Premières Nations. Les Métis et les Inuits ont des ententes distinctes avec le gouvernement fédéral.

Les traités sont signés à des moments différents et pour des raisons diverses. La plupart donnent à des non-Autochtones le droit d’utiliser des territoires autochtones en échange de versements annuels, de droits garantis ou d’autres avantages. Certains de ces traités couvrent de vastes territoires, par exemple les Traités de paix et d’amitié dans les provinces maritimes et dans la région de la Gaspésie. Leur objectif est d’assurer la paix et d’établir des relations commerciales. Le gouvernement fédéral signe les traités numérotés dans les Prairies, le nord-ouest de l’Ontario, les Territoires du Nord-Ouest et des parties du Yukon et de la Colombie-Britannique. Il espère ainsi permettre la colonisation dans l’Ouest et l’acquisition de terres autochtones. Les Premières Nations se font promettre, à l’oral et l’écrit, que leurs droits inhérents seraient protégés et qu’elles recevraient de l’aide dans une économie en plein changement. (Voir aussi Traités avec les peuples autochtones au Canada.)

Population et communautés

Les membres des Premières Nations peuvent vivre à l’intérieur ou à l’extérieur des réserves. Ils peuvent aussi avoir ou non un statut juridique aux termes de la Loi sur les Indiens. Même s’ils ont un statut juridique, ils peuvent ne pas être inscrits comme membres d’une bande ou d’une nation. Les communautés varient en taille, peuvent être relativement urbaines ou extrêmement isolées et se trouvent partout au Canada. Seuls les Gwich’in et les Sahtu sont présents au nord du cercle arctique.

Lors du recensement de 2021 de Statistique Canada, 1 048 405 personnes au Canada déclarent être membres des Premières Nations. Il existe 630 Premières Nations au Canada, et elles parlent plus de 50 langues distinctes.

Conditions socioéconomiques

Les conditions socioéconomiques jouent un rôle important dans le bien-être de tout le monde. Elles comprennent ce qui a trait à la santé, au revenu, à l’éducation, à l’emploi et à l’appartenance communautaire. Les conditions socioéconomiques des Premières Nations (ainsi que des peuples autochtones en général) sont affectées par le fait qu’elles ont été dépossédées de leurs traditions culturelles ainsi que par les inégalités sociales, les préjugés et la discrimination. Des progrès ont été réalisés, mais il existe encore des écarts entre les conditions socioéconomiques des Autochtones et celles des non-Autochtones au Canada.

En juillet 2019, un rapport rédigé par l’APN et le Centre canadien de politiques alternatives révèle que 47 % des 254 100 enfants inscrits des Premières Nations au Canada vivent dans la pauvreté. À l’échelle nationale, les enfants inscrits des Premières Nations sont quatre fois plus susceptibles de vivre dans la pauvreté que les enfants non autochtones et non racialisés. Les auteurs du rapport mesurent la pauvreté infantile en utilisant les données des recensements de Statistique Canada de 2006 et de 2016, ainsi que ceux de l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011. L’étude révèle des différences dans le taux de pauvreté des enfants inscrits des Premières Nations vivant dans les réserves (53 %) et ceux vivant hors des réserves (41 %). (Voir aussi Réserves.)

Les taux de pauvreté les plus élevés sont enregistrés dans les Prairies. En effet, 65 % des enfants des Premières Nations vivant dans des réserves au Manitoba et enSaskatchewan vivent dans des conditions d’extrême pauvreté. À titre comparatif, de récentes études révèlent que les enfants non autochtones du Manitoba ont un taux de pauvreté de 15 %. En Saskatchewan, ce taux pour cette même partie de la population est de 16 %. Au Québec, le taux de pauvreté des enfants des Premières Nations vivant dans des réserves est de 29 %. Cette situation est probablement attribuable aux ententes entre les Premières Nations et la province sur le partage des revenus issus des ressources naturelles. Parmi ces revenus, on compte notamment ceux d’Hydro-Québec. Le taux national de pauvreté des 4,5 millions d’enfants non autochtones et non racialisés est de 12 %.

Perry Bellegarde, chef national de l’APN au moment de la publication du rapport, déclare que [l]es conclusions de ce rapport sont honteuses et mettent en lumière le besoin urgent d’investir pour les enfants, les familles et les collectivités des Premières Nations. Nos enfants font face aux pires conditions sociales et économiques au pays. […] Tous les Canadiens gagnent à combler le fossé sur le plan de la qualité de vie entre les Premières Nations et le reste du Canada. » L’APN et les auteurs de Vers la Justice croient qu’une « stratégie nationale de lutte contre la pauvreté » devrait être mise en œuvre immédiatement. Elle permettrait de lutter contre la pauvreté des enfants autochtones et de réduire cette pauvreté. Cette stratégie reposerait notamment sur l’autodétermination des peuples autochtones, l’augmentation du financement gouvernemental et des ententes de partage des revenus issus des ressources entre les peuples autochtones et le gouvernement.

Le recensement de 2021 révèle que près d’un Autochtone sur cinq au Canada vit dans un ménage à faible revenu. Il s’agit d’une baisse par rapport aux statistiques du recensement de 2016. Cependant, selon Statistique Canada, cette baisse est probablement attribuable aux transferts gouvernementaux durant la pandémie de COVID-19.