Vancouver (original) (raw)

Vancouver (Colombie-Britannique), constituée en ville en 1886, population de 662 248 habitants (recensement de 2021), de 631 486 habitants (recensement de 2016). Vancouver est la plus grande ville de la Colombie-Britannique et la huitième plus grande ville du Canada (voir aussi Villes canadiennes les plus peuplées). Elle s’étend sur une péninsule dans la partie sud-ouest de la partie continentale de la province. Les deux voies navigables environnantes (la passe de Burrard et le détroit de Georgia) créent un port de haute mer abrité et une voie d’accès commode sur le Pacifique, tandis que le fleuve Fraser offre une route ouverte vers les riches terres agricoles des basses terres du fleuve Fraser et de l’intérieur. Les chemins de fer et les autoroutes donnent un accès facile à l’intérieur.

Peuples autochtones

Vancouver est située sur le territoire traditionnel des Premières Nations Squamish, Musqueam et Tseil-Wauluth, membres du groupe linguistique des Salishs de la côte. Les ancêtres de ces groupes se sont établis dans la région il y a plus de 8000 ans. Pour le peuple des Salishs de la côte, tout comme pour les autres groupes autochtones de la côte nord-ouest du Canada, le saumon constitue la principale source de nourriture. Ils assurent également leur alimentation en consommant d’autres poissons, des crustacés et des mammifères terrestres, des plantes et des baies. L’abondance du saumon, qui peut être préservé grâce au séchage ou au fumage, constitue une source de nourriture stable et permet aux Salishs de la côte de vivre en groupes plus importants et plus socialement stratifiés que ce qui constituait la norme chez les peuples autochtones du Canada. Leur grande richesse et leur organisation sociale complexe ont engendré des institutions culturelles élaborées, comme en témoignent les cérémonies de potlatch.

Peuplement européen

José Maria Narváez, un explorateur espagnol, est le premier Européen, en 1791, à découvrir le site de ce qui constitue maintenant Vancouver. Un an plus tard, le capitaine George Vancouver, un navigateur anglais, et les Espagnols Dionisio Alcalá-Galiano et Cayetano Valdés se trouvent aussi dans la région. (Voir Sutil et Mexicana.) Pendant ces explorations initiales, ils entrent tous en contact avec les Autochtones. Toutefois, ce contact est au départ éphémère puisque la région est d’importance secondaire en matière de traite des fourrures maritime.

Le premier village permanent européen de la région est Fort Langley, établi en 1827, et le premier centre urbain est New Westminster, établi en 1859. À la différence du reste de l’Ouest canadien, le titre autochtone sur les terres de la Colombie-Britannique, y compris le Vancouver d’aujourd’hui, ne s’est pas éteint avec les traités. Au lieu de cela, en 1859, les terres sont comme étant les terres de la Couronne, sans aucune négociation avec les communautés autochtones impliquées.

Croissance

19e siècle

Vancouver voit le jour lorsque le vice-président du Canadien Pacifique (CP), William Van Horne, annonce que la compagnie prolongera sa voie de 20 km à l’ouest du terminus statutaire de Port Moody afin de profiter d’un meilleur port et d’un meilleur terminus. Le gouvernement provincial donne au CP plus de 2500 hectares de terres publiques et des propriétaires privés font également don de terres. Le 6 avril 1886, le corps législatif provincial entérine la constitution de la ville de Vancouver, nom qu’avait suggéré Van Horne en l’honneur de l’explorateur anglais. Les contribuables élisent Malcom A. MacLean, négociant en biens immobiliers, comme premier maire.

Puis, le 13 juin, un feu de brousse se propage, faisant au moins onze victimes et détruisant des bâtiments délabrés. La reconstruction rapide par les habitants donne lieu à une inestimable publicité. Le CP, le plus important propriétaire foncier individuel, reconnaissant la valeur d’une croissance méthodique, fait la promotion du développement en conséquence. Des promoteurs privés, tels que David Oppenheimer, maire de la ville de 1888 à 1891, font de la publicité pour la ville et, au moyen de primes en espèces et de réduction de taxes, attirent de nouvelles industries telles que la BC Sugar Refinery. Plusieurs quartiers et rues de Vancouver portent le nom de dirigeants du CP, témoignant de l’influence de la compagnie dans la croissance et le développement de la ville.

La crise du milieu des années 1890, ressentie partout sur le continent, freine temporairement la croissance de la ville, mais grâce à l’agitation entourant la ruée vers l’or du Klondike (1897-1898), la prospérité revient à Vancouver. Au début du siècle, la ville supplante Victoria, la capitale provinciale, comme centre commercial majeur de la côte ouest du Canada, non seulement dans ce domaine, mais aussi comme site des filiales de la côte pacifique des entreprises canadiennes de l’Est.

Début du 20e siècle

L’essor économique d’avant-guerre élargit les marchés des produits de la Colombie-Britannique tels que le poisson, le minerai et le bois d’œuvre. La plus grande partie du bois d’œuvre est vendue dans les Prairies. Le début de la crise économique mondiale de 1913 et de la Première Guerre mondiale en 1914, toutefois, diminue grandement le commerce, ralentit l’expansion des chemins de fer. Cette situation, combinée à la diminution des ressources, met fin à une bonne partie de l’essor minier des districts de Kootenay et de Boundary.

Au cours des années 1920, la croissance reprend et Vancouver supplante Winnipeg comme ville principale de l’Ouest canadien. Le commerce d’exportation des céréales se maintient remarquablement bien pendant la crise des années 1930, mais la ville connaît un taux de chômage élevé, surtout à partir du moment où les chômeurs de l’ouest du Canada considèrent Vancouver comme une véritable « Mecque » en raison de son climat tempéré. L’afflux des chômeurs provoque plusieurs incidents, notamment la lecture du Riot Act par le maire G. G. (Gerry) McGeer en 1935 (voir aussi Marche sur Ottawa). Le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale et le développement des industries de guerre, en particulier la construction navale, mettent fin au chômage, mais réduisent considérablement le commerce des céréales. Le commerce s’accroît lorsque les navires redeviennent disponibles après la guerre, surtout après que le Canada commence à vendre d’importantes quantités de blé à la Chine en 1961.

Pendant la guerre, Ian Mackenzie, le député de Vancouver-Centre, est une figure dominante du retrait des Japonais de la côte. À la première étape de l’internement, plusieurs des Japonais des communautés côtières à l’extérieur de la ville résident de façon temporaire sur l’aire d’exposition du parc Hastings de Vancouver avant d’être relogés à l’intérieur. Les résidents japonais de la province, y compris à peu près 8 600 de Vancouver, voient leur propriété confisquée par le gouvernement fédéral et vendue à des taux bien en deçà de leur valeur foncière. (Voir Canadiens japonais.) Au même moment, on constate une augmentation de la population en général avec les industries de guerre, en particulier la construction navale, qui attirent des gens à la ville.

Tout comme la population japonaise de Vancouver, la population chinoise est aussi confrontée à de la discrimination raciale dès les premiers jours du développement de la ville. En grande partie à cause de la ruée vers l’or dans la région et du rôle que les travailleurs chinois ont joué dans la construction du Canadien Pacifique, Vancouver a toujours compté une importante communauté chinoise, y compris un quartier chinois qui, dès ses débuts, sert de pôle résidentiel, social et économique pour les résidents d’origine chinoise. Quoiqu’en partie un lieu de rencontre naturel, le quartier chinois s’est aussi développé en raison des restrictions empêchant les Chinois d’acheter des propriétés en dehors de cette zone jusque dans les années 1930. Aujourd’hui, le quartier chinois représente surtout un quartier social et commercial alors que les descendants des pionniers chinois ont tendance à vivre un peu partout dans la ville. Les nouveaux immigrants, quant à eux, se déplacent surtout vers la ville de banlieue de Richmond.

Moitié du 20e siècle à aujourd’hui

Après la guerre, Vancouver accroît son rôle de centre de sièges sociaux, accueillant des sociétés provinciales comme BC Forest Products, Cominco (maintenant Teck Cominco Limited) et MacMillan Bloedel, différentes petites entreprises, les principaux syndicats provinciaux ainsi que les bureaux régionaux d’entreprises nationales, telles que les banques à charte.

En 1967, dans le cadre d’un projet controversé de renouveau urbain, la ville de Vancouver entame le nivellement du quartier Hogan’s Alley et certaines parties du quartier chinois. Pendant plusieurs décennies, Hogan’s Alley a été le centre de la communauté noire de Vancouver. Ce quartier et le quartier voisin Strathcona, abritent également plusieurs autres groupes d’immigrants qui, comme les Afro-Canadiens, ne peuvent pas vivre ailleurs dans la ville en raison de la discrimination en matière de logement. Ces dernières années, des efforts ont été faits pour célébrer le quartier par l’intermédiaire d’initiatives du gouvernement et de la communauté, notamment un timbre émis par Postes Canada en février 2014 dans le cadre du Mois de l’histoire des Noirs.

Expo 86

Vancouver se retrouve sous les feux de la rampe en 1986 lorsqu’elle accueille Expo 86, une exposition internationale consacrée aux transports. Le prince et la princesse de Galles inaugurent l’Expo, où affluent plus de 20 millions de visiteurs. Cet événement a été un véritable catalyseur de changement pour la ville, et plusieurs hôtels de luxe, le Canada Place et le dôme géodésique qui abrite le Science World, font partie de son héritage.

En dépit d’un déclin de l’industrie forestière et de la disparition d’importantes sociétés comme MacMillan Bloedel et BC Forest Products, la ville demeure un centre de services aux entreprises et un centre financier régional.

En 2014, le conseil municipal de Vancouver vote à l’unanimité une motion visant à reconnaître que la ville est située sur des terres autochtones non cédées. La décision promeut une plus grande implication des représentants autochtones dans le développement de politiques et de pratiques qui respectent les traditions autochtones, bien qu’elle n’ait aucun impact juridique sur les négociations de traités avec les gouvernements provincial et fédéral.

Paysage urbain

Vancouver, photo aérienne

Vancouver (False Creek)

L'île de Granville, à Vancouver
(photo de Thomas Kitchin)

Le pont Lion's Gate

Parc Stanley (Vancouver)

La beauté naturelle de la ville est mise en évidence par les montagnes en toile de fond, la mer à proximité et la présence à l’intérieur des limites de la ville de régions sauvages comme Stanley Park. Les premiers arpenteurs, pour la plupart employés par le CP, organisent généralement les rues selon une grille qui fait fi des caractéristiques naturelles du paysage telles que les pentes abruptes.

Hormis l’établissement de bornes d’incendie et un effort pour maintenir les industries polluantes en périphérie, la ville ne se soucie guère de l’aménagement du territoire avant la fin des années 1920, époque à laquelle elle charge l’entreprise américaine Harland Bartholomew and Associates d’établir un plan d’urbanisme. La ville adopte quelques-unes de ses propositions, telles qu’un règlement de zonage détaillé, mais elle ne peut les mettre en application avant la fin de la Deuxième Guerre mondiale. On voit cependant apparaître des modèles précis d’aménagement du territoire. Ainsi, les citadins les mieux nantis ont tendance à s’installer à l’ouest de la rue Cambie, où les promoteurs subdivisent les terres en gros lotissements, alors que les gens moins aisés habitent dans l’est, où les lotissements n’ont parfois qu’une façade de 7,5 m. Un boom immobilier amorcé au début des années 1990 se traduit par la hausse des prix des maisons résidentielles, qui sont parmi les plus élevés au Canada, même dans la partie moins en vogue de l’est de la ville.

Depuis les années 1960, les plus vieux quartiers de la ville subissent d’importantes transformations. Les urbanistes étudient les projets d’aménagement du territoire, les élus municipaux débattent et redessinent certaines d’entre elles, et les promoteurs privés financent une grande partie des nouveaux bâtiments. Au centre-ville, une forêt de tours à bureaux et d’hôtels de 20 à 40 étages, y compris des ensembles tels que les centres Bentall, Royal, Pacific et Vancouver, remplace les immeubles de vente au détail de deux ou trois étages datant d’avant la Première Guerre mondiale.

L’Université de la Colombie-Britannique, fondée en 1908, est située à Point Grey, qui est la porte d’entrée de la baie English et du bras de mer Burrard. Dans les années 1980, l’Université Simon Fraser (fondée en 1965) ouvre un campus satellite au centre-ville (son campus principal est situé sur la montagne Burnaby). Parmi les autres établissements postsecondaires, on compte le collège Langara et le collège communautaire de Vancouver; l’Emily Carr University of Art and Design; et, dans la région métropolitaine de Vancouver, le collège Douglas, l’Université polytechnique Kwantlen et l’Institut de technologie de la Colombie-Britannique.

Sur le plan architectural, parmi les nouveaux bâtiments les plus intéressants, citons la Provincial Court House, le Robson Square Conference Centre et le Canada Place. Le Canada Place, véritable point de repère de la ville, comprend le Pan Pacific Hotel, un établissement d’hébergement de 500 chambres en activité de 1983 à 1986 et construit pour Expo 86. Ce dernier sert maintenant de centre d’affaires et des congrès, ainsi que de terminal pour les paquebots de croisière. La ville est un terminal populaire pour les paquebots de croisière en route vers l’Alaska.

False Creek, au large de la baie English, et l’île Granville, à l’intérieur de celle-ci, sont représentatives de la situation postindustrielle de la ville. Dès la fondation de cette dernière, cette région, qui jouit d’un accès facile au transport ferroviaire et maritime, abrite des terminus ferroviaires, des scieries, des ateliers d’usinage et des industries connexes. Dès les années 1950, les progrès technologiques de l’industrie du bois d’œuvre et le vieillissement des usines font de False Creek un centre industriel en déclin. Après de nombreuses études et controverses, la ville décide de construire des maisons de ville et des appartements en 1976 sur le côté sud-est de False Creek. Le Village des athlètes des Jeux olympiques de Vancouver de 2010 y est aussi construit. Le Village est maintenant un quartier résidentiel polyvalent accueillant environ 1 100 appartements.

La partie est de False Creek est créée comme site industriel en 1915 pour fournir des terrains au Canadian Northern Railway (aujourd’hui le Canadien National) et au Great Northern Railway. Elle est encore aujourd’hui le site de gares de triage et de diverses entreprises commerciales.

Du côté nord de la crique, sur des terres occupées autrefois par les gares ferroviaires du CP, le gouvernement provincial a ouvert un stade de 60 000 places en 1983, première étape de la mise en valeur de BC Place. Le principal occupant de l’ancien emplacement d’Expo 86 est Concord Pacific Place, un complexe de tours à bureaux, d’espaces récréatifs et de tours d’habitations de luxe.

Le quartier résidentiel le plus ancien de la ville, Strathcona, à l’est, est à l’origine le lieu de résidence des bûcherons et des ouvriers des usines. Il devient éventuellement une communauté abritant de nombreuses minorités ethniques, dont la majorité appartient à la classe ouvrière. Plusieurs districts, dont le quartier chinois, Japantown et Gastown, sont connus collectivement sous le nom de Downtown Eastside (DTES). Dans cette zone de la ville, les entreprises locales souffrent de l’interruption du service de tramway en 1958 et du service de traversier sur la rive nord en 1959. Aussi, à la fin des années 1950, la ville commence un renouveau urbain et démolit quelques-unes des habitations les plus pauvres pour les remplacer par des projets de logements publics. Comme mentionné plus haut, Hogan’s Alley fait partie de ces sites. L’Association de propriétaires et de locataires de Strathcona s’oppose énergiquement à la poursuite de ces efforts de renouveau urbain, craignant qu’ils ne détruisent leur communauté. En 1967, la ville annonce son intention de construire une autoroute qui viendrait diviser le quartier chinois. Les protestations qui en résultent, non seulement de la part des résidents de Strathcona et des commerçants du quartier chinois, mais aussi des planificateurs communautaires, des défenseurs du patrimoine et d’autres citoyens, incite la ville à annuler le projet. Peu de temps après, la décision du gouvernement fédéral de retirer le financement destiné à la rénovation urbaine permet de sauver ce qu’il reste de Strathcona.

Dans les années 1980, le quartier connaît un afflux de personnes vulnérables (dont beaucoup luttent contre la maladie mentale ou la toxicomanie) qui s’installent dans la région en raison des possibilités de logement à faible revenu. Le DTES est l’un des quartiers les plus pauvres du Canada et est tristement connu pour ses taux élevés de criminalité, de violence et d’itinérance, de sida, d’utilisation de drogues illicites et pour l’importance de son industrie du sexe. Depuis 2003, le DTES accueille aussi le premier site d’injection supervisé en Amérique du Nord. Aujourd’hui, les résidences et les propriétaires d’entreprises locales, ainsi que les trois niveaux de gouvernement, travaillent d’arrache-pied pour revitaliser la région et mettre en valeur son dynamisme, sa diversité et son patrimoine. Le centre de Strathcone, qui se trouve sur la partie est du DTES, s’embourgeoise.

Au cours des années 1960 dans le West End, des promoteurs privés, encouragés par les nouveaux règlements de zonage, se mettent à construire des tours d’habitations à la place des appartements et des maisons de chambres aménagés dans les grandes maisons des premiers résidents aisés de la ville. Déjà en 1971, le West End est connu pour la densité de sa population, alors que, paradoxalement, Vancouver s’enorgueillissait jadis d’être une ville de maisons individuelles à propriétaire occupant. La plupart des maisons (et ceci est encore vrai pour la plupart des quartiers à l’extérieur du West End) sont des constructions à charpente de bois, souvent influencées par les styles architecturaux californiens.

Population

Vancouver connaît ses périodes de croissance les plus importantes au cours de ses cinq premières années d’existence et de la décennie qui précède la Première Guerre mondiale, avec l’arrivée d’immigrants des îles britanniques et de l’Ontario. L’expansion des années 1920 s’explique quant à elle par l’annexion des municipalités-dortoirs avoisinantes de Point Grey et de South Vancouver en 1929, par la croissance naturelle, par un regain d’immigration en provenance de Grande-Bretagne et par le début d’une importante immigration en provenance des Prairies.

Après une brève augmentation pendant et après la guerre, le taux de croissance de la population ralentit. Le recensement de 1976 indique une baisse absolue dans la ville proprement dite, alors que la population de la grande région de Vancouver dépasse le million de résidents pour la première fois de son histoire. Les prix élevés des immeubles de la ville amènent les jeunes familles à s’établir dans les municipalités de banlieue, en particulier à Burnaby, à Coquitlam, à Delta, dans la ville et le district de Vancouver-Nord, à Richmond et à Surrey. D’après le recensement de 2021, la région métropolitaine compte plus de 2 642 825 habitants, alors que la population de la ville proprement dite se chiffre à 662 248 habitants.

De 1901 (première année pour laquelle on dispose de statistiques) à 1951, la population se compose aux trois quarts de personnes d’origine britannique, pour la plupart nées au Canada, qui dominent l’élite. À peu près à la même époque, les Asiatiques, qui représentent une grosse partie de la population non britannique, connaissent une série d’événements racistes désormais notoires : l’émeute antichinoise de 1887, l’émeute antiasiatique de 1907, l’incident de Komagata Maru de 1914 et l’internement des Canadiens d’origine japonaise en 1942. Ces événements démontrent bien l’hostilité des habitants de Vancouver, tout comme celle d’autres habitants de la Colombie-Britannique d’ailleurs, envers les Asiatiques.

Après la Deuxième Guerre mondiale, le relâchement des barrières à l’immigration et l’attrait d’une économie florissante attirent de nouveaux immigrants et font de Vancouver une ville plus cosmopolite. Selon le recensement de 2021, les Chinois constituent le plus grand groupe ethnique, soit 24,5 % de la population de la ville, suivis par les personnes d’origine anglaise (13 %), écossaise (10,6 %) et irlandaise (10,1 %).

Économie et main-d’œuvre

Selon le recensement de 2021, la plupart des résidents de la ville travaillent dans le secteur des services professionnels, scientifiques et techniques, suivi par les services de la santé et d’assistance sociale, de commerce de détail et les services éducatifs.

La géographie de Vancouver concourt dans une large mesure à façonner l’économie de la ville. Grâce à sa proximité avec l’Asie, à son excellent port en eau profonde et à ses infrastructures de transport, Vancouver est la principale plaque tournante du commerce avec l’Asie. Les relations internationales de la ville en font aussi un important centre financier. Toutes les grandes banques du Canada, ainsi que plusieurs banques internationales, ont des bureaux à Vancouver, y compris le siège social canadien de la HSBC, basée à Londres. Le fait d’entretenir des liens étroits avec les États-Unis et l’Asie contribue aussi à favoriser d’autres secteurs de l’économie vancouvéroise, comme les médias numériques, les technologies de l’information et de la communication et les sciences de la vie. Les grandes sociétés comme Microsoft, IBM et Nintendo conservent des bureaux à Vancouver. En outre, la ville a longtemps accueilli les bureaux administratifs des compagnies minières procédant à l’extraction de minéraux dans les montagnes de la Colombie-Britannique.

Le tourisme et les congrès contribuent grandement à l’économie de Vancouver, car les visiteurs viennent pour profiter de la beauté et des commodités de la ville ou l’utilisent comme point de transfert vers des destinations proches, comme le lieu de villégiature de Whistler. Tout comme les touristes, les cinéastes sont attirés par la beauté naturelle de Vancouver et de la Colombie-Britannique. L’industrie du cinéma de Vancouver est la troisième en importance en Amérique du Nord, valant à la ville le surnom « Hollywood North ». Forte de ses montagnes vertigineuses, des forêts et de l’océan, Vancouver possède une forte et dynamique culture du plein air, laquelle a généré une petite, mais considérable industrie de vêtements de sport de performance.

Transport

Vancouver est née grâce au chemin de fer du Canadien Pacifique. C’est en effet le chemin de fer qui relie la ville au reste du Canada et qui en fait rapidement le port le plus important de la côte pacifique au pays. Dès la création de la ville, des navires transpacifiques, notamment les paquebots Empress du Canadien Pacifique, y accostent régulièrement. Des compagnies de navigation côtière, y compris CP Navigation et Union Steamships, installent leurs bureaux centraux à Vancouver et des entreprises de l’Est établissent leurs filiales de la côte du Pacifique à Vancouver.

Le commerce intérieur se développe lentement en raison du manque de voies ferroviaires directes et des tarifs de marchandise discriminatoires, qui défavorisent les grossistes en faveur de Calgary et de Winnipeg pour ce qui est d’assurer le commerce de la Colombie-Britannique continentale. Le gouvernement provincial réagit en offrant de l’aide aux nouvelles compagnies ferroviaires, notamment la Pacific Great Eastern et le Canadian Northern Pacific.

Après la Première Guerre mondiale, la réduction des coûts du transport maritime grâce au canal de Panama ouvre de nouveaux marchés au bois d’œuvre de la Colombie-Britannique sur la côte est américaine et rend l’Europe plus accessible. La fructueuse campagne de la province en faveur d’une réduction du tarif de fret permet à Vancouver de devenir un port d’exportation de céréales. Le port lui-même prend beaucoup d’expansion et passe sous la juridiction d’un organisme fédéral, le Conseil des ports nationaux, en 1936.

Dès 1963, Vancouver arrive en tête des ports canadiens pour le tonnage, place qu’il occupe toujours. L’expédition des céréales et du bois d’œuvre, de la potasse et du charbon nécessite la construction d’installations portuaires spécialisées. On assiste ainsi au prolongement du port vers l’est jusqu’à Port Moody et vers le sud jusqu’au terminus de charbon (1970) et de conteneurs (1997) de Roberts Bank. En 2008, les différentes autorités portuaires de Vancouver, du fleuve Fraser et de North Fraser sont combinées pour former le Port Metro Vancouver, l’un des plus importants employeurs de la ville.

En raison de l’importance des pays côtiers du Pacifique, CP Air (aujourd’hui les Lignes aériennes Canadien International) établit son siège social dans la ville en 1949. Les transporteurs internationaux et intérieurs utilisent l’aéroport international, que le gouvernement fédéral agrandit considérablement après l’avoir acheté à la ville en 1961. Lorsque les Lignes font faillite en 2000, Air Canada reprend ses routes transpacifiques.

En 1992, le gouvernement fédéral cède le contrôle de l’aéroport à l’Administration de l’aéroport international de Vancouver qui, sous la marque « YVR », fait construire de nouvelles grandes pistes, ouvre un nouveau terminal international (1996) et agrandit le terminal national.

Les banlieues de Vancouver sont accessibles par transport en commun depuis le tournant du siècle. Les premiers tramways électriques au Canada font partie de la ligne interurbaine vers New Westminster (1891) et Chilliwack (1910). (Voir Tramways.) Dès les années 1950, en raison de la popularité grandissante des autobus et des automobiles privées, le service aux passagers est abandonné, mais on transporte toujours des marchandises sur cette ligne. En 1986, le SkyTrain, qui roule sur une voie surélevée (sauf au centre-ville, où la voie est souterraine) commence à desservir une grande partie de Vancouver, de Burnaby et de New Westminster. En 1994, son réseau est prolongé pour desservir la banlieue en pleine croissance de Surrey. En 2009, la nouvelle Canada Line relie le centre-ville à l’aéroport et à la banlieue de Richmond. Le réseau du SkyTrain est prolongé de nouveau en 2016 pour se rendre jusqu’à Coquitlam et à Port Moody.

Communications

Vancouver est le centre d’une effervescente industrie de l’édition. On y trouve par exemple Douglas & McIntyre, fondé à Vancouver en 1971. De plus, les Presses de l’Université de la Colombie-Britannique sont un important éditeur d’ouvrages universitaires et un grand nombre de petits éditeurs se spécialisent dans les études régionales, les livres pratiques et la littérature.

La ville est desservie par deux quotidiens, le Sun et le Province; par un certain nombre de journaux spécialisés, y compris le Georgia Straight, un hebdomadaire indépendant gratuit; et un large éventail de journaux locaux et ethniques. Des publications indépendantes et populaires en ligne comme The Tyee et The Vancouver Observer représentent la réponse de Vancouver aux conglomérats médiatiques.

Administration et politique

Vancouver fait figure unique parmi les municipalités de la Colombie-Britannique, puisqu’elle est constituée sous le régime de la Charte de Vancouver (1953). Cette loi provinciale confère à la ville nombre de pouvoirs qui diffèrent de ceux accordés par la Loi sur les municipalités de la Colombie-Britannique. Toutefois, la ville demeure assujettie au gouvernement provincial, qui doit ratifier chaque modification apportée à la charte. Par exemple, en 2009, le maire Gregor Robertson a dû demander l’autorisation de la province pour inscrire à la Charte une modification qui permettrait à la ville d’emprunter 458 millions de dollars pour compléter la construction du Village des athlètes en vue des Jeux olympiques d’hiver de 2010.

De 1929, moment où les municipalités de banlieue de Point Grey et de Vancouver-Sud ont fusionné à la ville, jusqu’en 1936, la ville de Vancouver est gérée par un maire et des échevins, élus dans 12 quartiers. La ville abolit toutefois le système de vote par quartier par plébiscite populaire en 1935 et adopte un système à grande échelle, c’est-à-dire que les candidats élus représentent la ville dans son ensemble. Aujourd’hui, le maire et ses dix conseillers, qui sont élus au suffrage universel pour une durée de quatre ans, dirigent le conseil municipal. Un maire suppléant est choisi chaque mois parmi les conseillers.

Le conseil municipal de Vancouver, contrairement à la plupart des municipalités canadiennes, fonctionne avec un système de partis. Ce modèle provient de la formation de la Non-Partisan Association (NPA), une coalition de centre droit de libéraux et de conservateurs du milieu des affaires de 1937 et qui s’oppose à la domination des représentants gauchistes de la Co-operative Commonwealth Federation. La domination de la NPA n’est contestée qu’en 1972 par l’Electors Action Movement (TEAM) et, dernièrement, par plusieurs groupes de gauche, principalement la Coalition of Progressive Electors (COPE). Le candidat de la COPE, Larry Campbell, devient d’ailleurs maire en 2002, et huit des dix conseillers municipaux à ses côtés représentent son parti.

Vancouver connaît sa première expérience de gouvernement métropolitain régional en 1913, avec la formation du Vancouver and District Joint Sewerage and Drainage Board. Les organismes métropolitains responsables de la compagnie des eaux, de la santé publique et de l’aménagement régional apparaissent plus tard. La croissance des municipalités de banlieue encourage le gouvernement provincial à créer un organisme élu, le Greater Vancouver Regional District (GVRD). En 1967, le GVRD assume la plupart des fonctions incombant aux premières agences, auxquelles s’ajoutent de nouvelles responsabilités, telles que le financement de capitaux, les règlements de construction, le logement et le contrôle de la pollution de l’air. En 2007, il prend le nom de Metro Vancouver et comprend 23 membres au total, dont 21 municipalités, une circonscription et la Première Nation Tsawwassen.

Vie culturelle

Vancouver Art Gallery

La Art, Historical and Scientific Association, l’un des premiers groupes organisés de la ville, fonde un musée en 1894. À l’occasion du centenaire de la Colombie-Britannique en 1958, la ville commence à construire un nouveau musée d’arts, un musée maritime, les archives de la ville, et, grâce au financement de l’exploitant forestier, Harvey R. MacMillan, un planétarium. Quand le CP ouvre un opéra en 1891, Vancouver devient un lieu de performance régulier pour les compagnies théâtrales et les artistes de concert en tournée.

La diversité des résidents de la ville a contribué à la riche scène culturelle cosmopolite de Vancouver. Par exemple, la ville compte l’Orchestre symphonique de Vancouver et le Vancouver Opera. L’orchestre symphonique joue à l’Orpheum Theatre, tandis que les théâtres itinérants interprètent leurs pièces musicales au Centre for Performing Arts (auparavant le Ford Theatre, inauguré en 1995). Parmi les plus petites salles figurent l’Arts Club Theatre et le Vancouver East Cultural Centre (connu sous le nom de Cultch).

La Vancouver Art Gallery (fondée en 1931) occupe ses locaux actuels situés dans l’Old Courthouse depuis 1983. Ce sont l’’architecte Arthur Erickson et sa firme qui s’occupent de concevoir le projet de réaménagement. Erickson signe aussi la conception du musée d’anthropologie (fondé en 1976) situé sur le campus de l’Université de la Colombie-Britannique. Ce musée très prisé des touristes et centre de recherche est reconnu pour sa collection d’artéfacts autochtones. Tout aussi saisissant, mais d’une autre façon, est le Library Square (1995), construit à l’image du Colisée de Rome, qui abrite la bibliothèque centrale publique.

La région de Vancouver offre de nombreuses possibilités de loisirs de plein air, notamment le ski et, à longueur d’année, la navigation de plaisance, le golf et la plongée sous-marine. La ville compte plus de 200 parcs, dont le plus grand et le plus important est Stanley Park. Ce dernier possède de nombreuses installations récréatives, notamment une promenade de 8,85 km au bord de la mer, endroit préféré des marcheurs et des joggeurs. Les visiteurs trouveront aussi une collection de mâts totémiques de renommée mondiale à Stanley Park, à Brockton Point et au Klahowya Village, qui offre une expérience complète de la culture autochtone grâce aux arts et à des représentations.

En février et en mars 2010, la ville est l’hôte des 21e Jeux olympiques et paralympiques d’hiver. Équipe Canada réalise une performance historique et mémorable avec un total de 26 médailles, dont 14 d’or, établissant par le fait même un nouveau record pour le plus grand nombre de médailles d’or remportées dans une seule édition des Jeux d’hiver.

Vancouver compte également plusieurs équipes sportives professionnelles. Les Lions de la Colombie-Britannique jouent dans la Ligue canadienne de football depuis 1954 et ont gagné la Coupe Grey à six reprises. En 2011, les Whitecaps FC de Vancouver ont rejoint la Ligue majeure de soccer, tandis que les Canucks de Vancouver jouent dans la LNH depuis 1970.