Centrafrique, le difficile chemin du dialogue (original) (raw)

Le gouvernement a annoncé le 1er septembre le nom des personnes qui vont constituer le comité pour le dialogue national. Un petit pas vers la paix, cependant rappelle le cardinal Dieudonné Nzapalainga, le dialogue doit également se faire au quotidien, entre tous, de manière informelle.

Entretien réalisé par Marine Henriot - Cité du Vatican

Lentement, péniblement, la Centrafrique prend le chemin du dialogue. Début septembre, le président Touadéra a annoncé l’installation du comité d’organisation du futur dialogue national.

Cette entité est composée d’une trentaine de personnalités : des représentants du pouvoir public, des partis politiques, des confessions religieuses, de la société civile... Ce comité devra proposer un calendrier et un lieu pour ce dialogue.

Cependant, la répartition des places dans ce comité est aussi source de mécontement pour une frange de l'opposition et demeure l’éternel problème : dialoguer ou non avec les groupes armés, et avec l’ancien président, François Bozizé, qui a désormais pris la tête de la coordination de la rébellion.

Le gouvernement a tranché et ne souhaite pas dialoguer avec ce dernier. Mais selon la Plateforme des Confessions religieuses de Centrafrique, très écoutée dans le pays, menée par les différents responsables religieux dont le cardinal Dieudonné Nzapalainga, le dialogue doit être inclusif, et s’il se réjouit de la mise en place de ce diaologue national, le cardinal centrafricain rappelle également que le dialogue doit se tenir au quotidien, de manière informelle.

De passage à Rome pour l'avant-première du film documentaire Sìrìrì, le cardinal Nzapalainga revient sur l'importance du dialogue pour arriver à la paix :

Entretien avec le cardinal Nzapalainga

La guerre civile a considérablement baissé d'intensité en Centrafrique depuis 2018 mais des groupes armés, issus ou non de l'ex-Séléka et des anti-balaka, occupaient encore fin 2020 plus des deux tiers de la Centrafrique. Certains ont lancé en décembre une rébellion contre le pouvoir du président Touadéra. Ce dernier a été finalement réélu le 27 décembre et son armée, grâce à l'appui de centaines de paramilitaires russes et de soldats rwandais, a aujourd'hui largement reconquis le territoire.

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