Julien Pierre | Université de Sherbrooke (original) (raw)
Papers by Julien Pierre
Revue Communication & professionnalisation, 2020
Cet article analyse les usages que les gestionnaires de communautés en ligne (community managers)... more Cet article analyse les usages que les gestionnaires de communautés en ligne (community managers) font des différentes formes de quantifications de leurs activités, et de celles de leurs publics, proposées par les plateformes numériques. Cette analyse des « métriques numériques » se base sur une enquête par questionnaire (n=545) et une série de 22 entretiens avec des praticiens du community management. Elle met en exergue le rôle d’interface de ces professionnels de la communication entre les plateformes et leurs organisations, l’importance de ces mesures pour diriger leurs actions autant que leurs aspects performatifs.
Comment, en se posant la question du coup de cœur du professionnel de l’information, le phenomene... more Comment, en se posant la question du coup de cœur du professionnel de l’information, le phenomene de la curation met en lumiere un certain nombre d’evolutions sociologiques.
Texte (augmenté) de la communication au colloque «La communication numérique au coeur des société... more Texte (augmenté) de la communication au colloque «La communication numérique au coeur des sociétés : dispositifs, logiques de développement et pratiques», Grenoble, 4 et 5 mai 2015 Résumé : cette communication dévoile un projet de recherche interrogeant la place des affects dans l'économie numérique, avec l'hypothèse que les stratégies mises en place par les plateformes web servent d'indicateur à un procès plus général appelé capitalisme affectif. Notre cadre théorique emprunte au digital labor le concept de travailleur cognitif auquel nous rattachons les enjeux relevant de l'exploitation des données personnelles. Nous nous associons également au champ de la communication affective quand il s'agit de modéliser le méta-dispositif. Pour ce faire, nous proposons dans cet article une analyse technique puis économique des plateformes web nous permettant de construire nos hypothèses et de lister les éléments méthodologiques à déployer pour les valider. Contexte « Et pourtant, c'est certainement au niveau de l'économie des affects (et donc des sensations esthétiques, des désirs et des plaisirs) que se jouent aussi les possibilités de transformations à venir. Un méta-matérialisme conséquent doit se donner les moyens de mieux comprendre et de mieux théoriser les liens étroits qui unissent nos différentes écologies-de l'attention, de la communication et de la production matérielle-dans la mesure où leur intrication croissante les rend indissociablement solidaires. » (Yves Citton, 2013) Les infrastructures numériques, les techniques qu'elles sous-tendent comme les usages qu'elles permettent, participent à un questionnement plus large sur les systèmes économiques qui s'en dégagent. Le web, comme l'ensemble des dispositifs et applications (re)liés par Internet (téléphone, objets connectés, domotique, etc.), a été fortement interrogé dans la littérature scientifique par le prisme des transactions économiques (biens, services, connaissances, informations, etc.) qui s'y déploient. Afin de souligner les tensions et déséquilibres entre usagers et firmes propriétaires des dispositifs, le concept de « capitalisme » est souvent appelé (Boltanski & Chiapello, 1999). Rifkin (2000) désigne par « capitalisme culturel » le processus par lequel la dématérialisation des activités sociales et culturelles conduit à leur marchandisation, tandis que Kaplan parle de « capitalisme linguistique » pour désigner l'exploitation informatique du langage naturel par l'économie marchande (2014). Plus proche de ce que nous souhaitons traiter, le concept de «capitalisme informationnel » (Blondeau, 2000) considère l'information comme un capital dont les usagers-contributeurs sont économiquement dépossédés au profit des propriétaires de dispositifs numériques. De même, le «capitalisme cognitif » (Rullani, 2000) prend l'attention comme une ressource que des dispositifs techniques cherchent à capturer. Enfin, le «capitalisme affectif » (
L’adoption massive des réseaux socionumériques, et plus largement des dispositifs sociotechniques... more L’adoption massive des réseaux socionumériques, et plus largement des dispositifs sociotechniques d’information et de communication numériques, n’ont pas ou peu été accompagnés d’une politique éducative. Les individus ont été autonomes dans la formation de leurs usages. La spécificité du web et du traitement des données personnelles révèlent des enjeux anthropologiques, économiques et politiques face auxquels il n’est pas raisonnable de laisser seul l’individu. Les sciences de l’information et de la communication sont en capacité de se saisir de la complexité des processus de socialisation médiatisée. Dans un dialogue avec les sciences de l’éducation, nous proposons d’élaborer un curriculum reposant sur des objectifs pédagogiques, des compétences informationnelles et communicationnelles et des actions de potentialisation.
Les cahiers du numérique, 2011
Documentaliste-Sciences de l'Information, 2012
Revue Communication & professionnalisation, 2020
Cet article analyse les usages que les gestionnaires de communautés en ligne (community managers)... more Cet article analyse les usages que les gestionnaires de communautés en ligne (community managers) font des différentes formes de quantifications de leurs activités, et de celles de leurs publics, proposées par les plateformes numériques. Cette analyse des « métriques numériques » se base sur une enquête par questionnaire (n=545) et une série de 22 entretiens avec des praticiens du community management. Elle met en exergue le rôle d’interface de ces professionnels de la communication entre les plateformes et leurs organisations, l’importance de ces mesures pour diriger leurs actions autant que leurs aspects performatifs.
Comment, en se posant la question du coup de cœur du professionnel de l’information, le phenomene... more Comment, en se posant la question du coup de cœur du professionnel de l’information, le phenomene de la curation met en lumiere un certain nombre d’evolutions sociologiques.
Texte (augmenté) de la communication au colloque «La communication numérique au coeur des société... more Texte (augmenté) de la communication au colloque «La communication numérique au coeur des sociétés : dispositifs, logiques de développement et pratiques», Grenoble, 4 et 5 mai 2015 Résumé : cette communication dévoile un projet de recherche interrogeant la place des affects dans l'économie numérique, avec l'hypothèse que les stratégies mises en place par les plateformes web servent d'indicateur à un procès plus général appelé capitalisme affectif. Notre cadre théorique emprunte au digital labor le concept de travailleur cognitif auquel nous rattachons les enjeux relevant de l'exploitation des données personnelles. Nous nous associons également au champ de la communication affective quand il s'agit de modéliser le méta-dispositif. Pour ce faire, nous proposons dans cet article une analyse technique puis économique des plateformes web nous permettant de construire nos hypothèses et de lister les éléments méthodologiques à déployer pour les valider. Contexte « Et pourtant, c'est certainement au niveau de l'économie des affects (et donc des sensations esthétiques, des désirs et des plaisirs) que se jouent aussi les possibilités de transformations à venir. Un méta-matérialisme conséquent doit se donner les moyens de mieux comprendre et de mieux théoriser les liens étroits qui unissent nos différentes écologies-de l'attention, de la communication et de la production matérielle-dans la mesure où leur intrication croissante les rend indissociablement solidaires. » (Yves Citton, 2013) Les infrastructures numériques, les techniques qu'elles sous-tendent comme les usages qu'elles permettent, participent à un questionnement plus large sur les systèmes économiques qui s'en dégagent. Le web, comme l'ensemble des dispositifs et applications (re)liés par Internet (téléphone, objets connectés, domotique, etc.), a été fortement interrogé dans la littérature scientifique par le prisme des transactions économiques (biens, services, connaissances, informations, etc.) qui s'y déploient. Afin de souligner les tensions et déséquilibres entre usagers et firmes propriétaires des dispositifs, le concept de « capitalisme » est souvent appelé (Boltanski & Chiapello, 1999). Rifkin (2000) désigne par « capitalisme culturel » le processus par lequel la dématérialisation des activités sociales et culturelles conduit à leur marchandisation, tandis que Kaplan parle de « capitalisme linguistique » pour désigner l'exploitation informatique du langage naturel par l'économie marchande (2014). Plus proche de ce que nous souhaitons traiter, le concept de «capitalisme informationnel » (Blondeau, 2000) considère l'information comme un capital dont les usagers-contributeurs sont économiquement dépossédés au profit des propriétaires de dispositifs numériques. De même, le «capitalisme cognitif » (Rullani, 2000) prend l'attention comme une ressource que des dispositifs techniques cherchent à capturer. Enfin, le «capitalisme affectif » (
L’adoption massive des réseaux socionumériques, et plus largement des dispositifs sociotechniques... more L’adoption massive des réseaux socionumériques, et plus largement des dispositifs sociotechniques d’information et de communication numériques, n’ont pas ou peu été accompagnés d’une politique éducative. Les individus ont été autonomes dans la formation de leurs usages. La spécificité du web et du traitement des données personnelles révèlent des enjeux anthropologiques, économiques et politiques face auxquels il n’est pas raisonnable de laisser seul l’individu. Les sciences de l’information et de la communication sont en capacité de se saisir de la complexité des processus de socialisation médiatisée. Dans un dialogue avec les sciences de l’éducation, nous proposons d’élaborer un curriculum reposant sur des objectifs pédagogiques, des compétences informationnelles et communicationnelles et des actions de potentialisation.
Les cahiers du numérique, 2011
Documentaliste-Sciences de l'Information, 2012
J'aime, je clique. Le web se résume-t-il à ça ? La joie, la peur, la tristesse, la colère mais au... more J'aime, je clique. Le web se résume-t-il à ça ? La joie, la peur, la tristesse, la colère mais aussi l'ennui sont un ensemble d'affects qui circulent sur les réseaux sociaux. Cette circulation est facilitée par le design des interfaces. C'est même une stratégie pour les principales plateformes numériques. Nos émotions sont provoquées, capturées, évaluées : mais quelle valeur les acteurs économiques du web accordent-ils à nos impulsions ? Quel bénéfice en tirent-ils ? L'émotion est-elle une monnaie à partir du moment où son échange permet d'enrichir nos expériences ? Ou bien suppose-t-elle une nouvelle forme de travail de milliards d'internautes ? En tant qu'usagers du web, comment ce travail affectif change nos manières de nous exprimer et de nous informer ? Au travers d'une analyse à la fois technique, socioéconomique et critique, cet ouvrage propose des éléments de réflexion pour saisir l'émergence d'une économie numérique des émotions.
Comptes rendus :
- https://journals.openedition.org/rfsic/3511
- https://www.cairn.info/revue-questions-de-communication-2018-1-p-412.htm