Simon Rozanès | Université Lumière Lyon 2, CIHAM UMR 5648 (original) (raw)
Study days by Simon Rozanès
Talks by Simon Rozanès
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), May 10, 2023
Journées d’études doctorales du CIHAM (UMR 5648) 27–28 octobre 2022 Pour consulter l'appel à ... more Journées d’études doctorales du CIHAM (UMR 5648)
27–28 octobre 2022
Pour consulter l'appel à communications complet, voir :
https://docciham.hypotheses.org/10644
Organisation by Simon Rozanès
Journées d'étude des DOCTORANTS
Journée d'étude 2022 des doctorants du CIHAM | UMR 5648 | Histoire, Archéologie, Littérature s de... more Journée d'étude 2022 des doctorants du CIHAM | UMR 5648 | Histoire, Archéologie, Littérature s des mondes chrétiens et musulmans médiévaux
Papers by Simon Rozanès
Humanités numériques, Nov 30, 2023
Environnement et sociétés au Moyen Âge. LIVe congrès de la SHMESP (Poitiers, 11-14 mai 2023), 2024
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Nov 30, 2023
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Nov 8, 2023
Essais, Jun 20, 2023
Ce numéro pluridisciplinaire de la revue Essais se propose de croiser les analyses de doctorants ... more Ce numéro pluridisciplinaire de la revue Essais se propose de croiser les analyses de doctorants et jeunes docteurs autour d'une question commune : le Moyen Âge, fabrique de stéréotypes ? Cette thématique, issue des journées des doctorants du CIHAM, organisées les 28 et 29 octobre 2021, dans les locaux du CIHAM, à Lyon 1 , s'inscrit dans une réflexion plus large au coeur des études médiévales 2. En effet, ces dernières années, de plus en plus d'événements scientifiques et culturels interrogent la place du médiéviste face au médiévalisme, dont le point d'orgue fut sans doute atteint lors du colloque tenu à Poitiers du 29 mars au 2 avril 2021 « Le médiéviste face aux médiévalismes : rejet, accompagnement ou appropriation ? ». Plus généralement, la réception et la réutilisation du Moyen Âge aujourd'hui, comme par le passé 3 , suscitent des réflexions et des médiatisations, du numéro spécial de Médiévales (78), « Le Moyen Âge en séries » paru en 2020 4 , aux dernières publications de la collection Histoire dessinée de la France à destination d'un public plus large et moins expert, notamment l'ouvrage signé par Bruno Dumézil et Hugues Micol, Les temps barbares : de la chute de Rome à Pépin le Bref 5 , ou encore, l'exposition La Dame à la licorne, médiévale et si contemporaine du Musée des Abattoirs de Toulouse (30 octobre 2021-16 janvier 2022). Mais ce n'est pas le seul médiévalisme qui a attiré notre attention. En tant que jeunes chercheurs, nous sommes en outre frappés par la quantité croissante de programmes et de médias qui mettent en lumière le Moyen Âge : des podcasts tel celui de Fanny Cohen Moreau, Passion Médiévistes, des chaînes de vulgarisation YouTube, telle la plus connue Nota Bene, ou des blogs comme Actuel Moyen Âge… Tous font intervenir des scientifiques, et permettent ainsi de déconstruire à des degrés divers certains stéréotypes qui circulent sur la période médiévale. Nous avons donc voulu explorer comment le Moyen Âge devenait une fabrique de stéréotypes, et chercher à en établir les raisons. En choisissant ce titre, nous avons à coeur d'étudier la fabrique du stéréotype sous deux
Essais
Ce numéro pluridisciplinaire de la revue Essais se propose de croiser les analyses de doctorants ... more Ce numéro pluridisciplinaire de la revue Essais se propose de croiser les analyses de doctorants et jeunes docteurs autour d'une question commune : le Moyen Âge, fabrique de stéréotypes ? Cette thématique, issue des journées des doctorants du CIHAM, organisées les 28 et 29 octobre 2021, dans les locaux du CIHAM, à Lyon 1 , s'inscrit dans une réflexion plus large au coeur des études médiévales 2. En effet, ces dernières années, de plus en plus d'événements scientifiques et culturels interrogent la place du médiéviste face au médiévalisme, dont le point d'orgue fut sans doute atteint lors du colloque tenu à Poitiers du 29 mars au 2 avril 2021 « Le médiéviste face aux médiévalismes : rejet, accompagnement ou appropriation ? ». Plus généralement, la réception et la réutilisation du Moyen Âge aujourd'hui, comme par le passé 3 , suscitent des réflexions et des médiatisations, du numéro spécial de Médiévales (78), « Le Moyen Âge en séries » paru en 2020 4 , aux dernières publications de la collection Histoire dessinée de la France à destination d'un public plus large et moins expert, notamment l'ouvrage signé par Bruno Dumézil et Hugues Micol, Les temps barbares : de la chute de Rome à Pépin le Bref 5 , ou encore, l'exposition La Dame à la licorne, médiévale et si contemporaine du Musée des Abattoirs de Toulouse (30 octobre 2021-16 janvier 2022). Mais ce n'est pas le seul médiévalisme qui a attiré notre attention. En tant que jeunes chercheurs, nous sommes en outre frappés par la quantité croissante de programmes et de médias qui mettent en lumière le Moyen Âge : des podcasts tel celui de Fanny Cohen Moreau, Passion Médiévistes, des chaînes de vulgarisation YouTube, telle la plus connue Nota Bene, ou des blogs comme Actuel Moyen Âge… Tous font intervenir des scientifiques, et permettent ainsi de déconstruire à des degrés divers certains stéréotypes qui circulent sur la période médiévale. Nous avons donc voulu explorer comment le Moyen Âge devenait une fabrique de stéréotypes, et chercher à en établir les raisons. En choisissant ce titre, nous avons à coeur d'étudier la fabrique du stéréotype sous deux
Essais
L'essor sur des plateformes comme YouTube de multiples chaînes dédiées à la vulgarisation scienti... more L'essor sur des plateformes comme YouTube de multiples chaînes dédiées à la vulgarisation scientifique (tels NotaBene ou C'est une autre histoire) permet entre autres de rendre accessible pour un public non spécialiste une connaissance de l'histoire médiévale. Ce développement de la vulgarisation sur internet fait écho au renouveau du médiévalisme, comme le montrent de nombreux colloques organisés autour de ce sujet, notamment le colloque « Les médiévistes face aux médiévalismes : rejet, accompagnement ou appropriation ? » qui a eu lieu à l'Université de Poitiers du 29 mars au 2 avril 2021. Issus du milieu universitaire, Bruno Dumézil, Laurent Di Filippo et Romain Vincent sont tous les trois, par des médias différents, des acteurs de cette diffusion de l'histoire médiévale à un public de non spécialistes. Dans cet entretien à trois voix, ils reviennent sur les rapports entre vulgarisation et stéréotypes. Pourquoi est-ce important pour vous de construire un discours sur le Moyen Âge hors du cadre universitaire ? Laurent Di Filippo : Premièrement, parce que l'université ne doit pas être une tour d'ivoire, au contraire, elle doit être ouverte, aussi bien accueillir des gens extérieurs en son sein, que faire sortir les universitaires pour parler de ce qu'ils font, et ce n'est pas seulement valable pour le Moyen Âge. Je pense que les chercheurs ont un rôle à jouer dans la société, notamment pour apporter des éléments qui aident à comprendre et à répondre à certaines questions de société, par exemple, les débats sur la notion d'identité, comme ceux que l'on a pu observer concernant l'identité nationale à l'époque du mandat présidentiel de Nicolas Sarkozy. Cette notion a été largement travaillée dans les Sciences Humaines et Sociales (SHS). De même, actuellement sur les questions de genre. Le Moyen Âge, de l'université au grand public Essais, 20 | 2023 La diffusion d'un savoir sur le Moyen Âge au grand public doit-t-elle nécessairement s'appuyer sur les stéréotypes ? Par exemple, on voit beaucoup de travaux de debunkage, des reprises du roman national par l'extrême-droite. Déconstruire ces discours, est-ce la seule manière de diffuser un savoir scientifique au grand-public ? Inversement, puisque les stéréotypes sont (supposément) davantage partagés par le grand public, faut-il commencer par eux comme point de départ ? Laurent Di Filippo : Non, on peut tout à fait s'appuyer sur des recherches et les rendre accessibles à un public de non-spécialistes. Si on parle de façon stricte de Le Moyen Âge, de l'université au grand public Essais, 20 | 2023
Essais, 2023
Phénomène récent de la web-culture populaire, les memes se diffusent massivement sur les réseau... more Phénomène récent de la web-culture populaire, les memes se diffusent massivement sur les réseaux sociaux. Ces pastiches sont des images reproduites et déformées à grande échelle. L’étude se fonde sur l’examen des publications de dix groupes Facebook de memes historiques et sur un sondage en ligne diffusé auprès de ces groupes. Les stéréotypes liés au Moyen Âge, comme la chevalerie ou les croisades, ne représentent pas l’ensemble des publications, en fonction des groupes. L’esthétique médiévale – occidentale – est réutilisée pour redessiner l’actualité ou la meme-culture dans le style des enluminures.
Edition by Simon Rozanès
Ce numéro pluridisciplinaire de la revue Essais se propose de croiser les analyses de doctorants ... more Ce numéro pluridisciplinaire de la revue Essais se propose de croiser les analyses de doctorants et jeunes docteurs autour d'une question commune : le Moyen Âge, fabrique de stéréotypes ? Cette thématique, issue des journées des doctorants du CIHAM, organisées les 28 et 29 octobre 2021, dans les locaux du CIHAM, à Lyon 1 , s'inscrit dans une réflexion plus large au coeur des études médiévales 2. En effet, ces dernières années, de plus en plus d'événements scientifiques et culturels interrogent la place du médiéviste face au médiévalisme, dont le point d'orgue fut sans doute atteint lors du colloque tenu à Poitiers du 29 mars au 2 avril 2021 « Le médiéviste face aux médiévalismes : rejet, accompagnement ou appropriation ? ». Plus généralement, la réception et la réutilisation du Moyen Âge aujourd'hui, comme par le passé 3 , suscitent des réflexions et des médiatisations, du numéro spécial de Médiévales (78), « Le Moyen Âge en séries » paru en 2020 4 , aux dernières publications de la collection Histoire dessinée de la France à destination d'un public plus large et moins expert, notamment l'ouvrage signé par Bruno Dumézil et Hugues Micol, Les temps barbares : de la chute de Rome à Pépin le Bref 5 , ou encore, l'exposition La Dame à la licorne, médiévale et si contemporaine du Musée des Abattoirs de Toulouse (30 octobre 2021-16 janvier 2022). Mais ce n'est pas le seul médiévalisme qui a attiré notre attention. En tant que jeunes chercheurs, nous sommes en outre frappés par la quantité croissante de programmes et de médias qui mettent en lumière le Moyen Âge : des podcasts tel celui de Fanny Cohen Moreau, Passion Médiévistes, des chaînes de vulgarisation YouTube, telle la plus connue Nota Bene, ou des blogs comme Actuel Moyen Âge… Tous font intervenir des scientifiques, et permettent ainsi de déconstruire à des degrés divers certains stéréotypes qui circulent sur la période médiévale. Nous avons donc voulu explorer comment le Moyen Âge devenait une fabrique de stéréotypes, et chercher à en établir les raisons. En choisissant ce titre, nous avons à coeur d'étudier la fabrique du stéréotype sous deux
Journées d'étude des DOCTORANTS
Journée d'étude 2022 des doctorants du CIHAM | UMR 5648 | Histoire, Archéologie, Littérature s de... more Journée d'étude 2022 des doctorants du CIHAM | UMR 5648 | Histoire, Archéologie, Littérature s des mondes chrétiens et musulmans médiévaux
Humanités numériques, Nov 30, 2023
Environnement et sociétés au Moyen Âge. LIVe congrès de la SHMESP (Poitiers, 11-14 mai 2023), 2024
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Nov 30, 2023
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Nov 8, 2023
Essais, Jun 20, 2023
Ce numéro pluridisciplinaire de la revue Essais se propose de croiser les analyses de doctorants ... more Ce numéro pluridisciplinaire de la revue Essais se propose de croiser les analyses de doctorants et jeunes docteurs autour d'une question commune : le Moyen Âge, fabrique de stéréotypes ? Cette thématique, issue des journées des doctorants du CIHAM, organisées les 28 et 29 octobre 2021, dans les locaux du CIHAM, à Lyon 1 , s'inscrit dans une réflexion plus large au coeur des études médiévales 2. En effet, ces dernières années, de plus en plus d'événements scientifiques et culturels interrogent la place du médiéviste face au médiévalisme, dont le point d'orgue fut sans doute atteint lors du colloque tenu à Poitiers du 29 mars au 2 avril 2021 « Le médiéviste face aux médiévalismes : rejet, accompagnement ou appropriation ? ». Plus généralement, la réception et la réutilisation du Moyen Âge aujourd'hui, comme par le passé 3 , suscitent des réflexions et des médiatisations, du numéro spécial de Médiévales (78), « Le Moyen Âge en séries » paru en 2020 4 , aux dernières publications de la collection Histoire dessinée de la France à destination d'un public plus large et moins expert, notamment l'ouvrage signé par Bruno Dumézil et Hugues Micol, Les temps barbares : de la chute de Rome à Pépin le Bref 5 , ou encore, l'exposition La Dame à la licorne, médiévale et si contemporaine du Musée des Abattoirs de Toulouse (30 octobre 2021-16 janvier 2022). Mais ce n'est pas le seul médiévalisme qui a attiré notre attention. En tant que jeunes chercheurs, nous sommes en outre frappés par la quantité croissante de programmes et de médias qui mettent en lumière le Moyen Âge : des podcasts tel celui de Fanny Cohen Moreau, Passion Médiévistes, des chaînes de vulgarisation YouTube, telle la plus connue Nota Bene, ou des blogs comme Actuel Moyen Âge… Tous font intervenir des scientifiques, et permettent ainsi de déconstruire à des degrés divers certains stéréotypes qui circulent sur la période médiévale. Nous avons donc voulu explorer comment le Moyen Âge devenait une fabrique de stéréotypes, et chercher à en établir les raisons. En choisissant ce titre, nous avons à coeur d'étudier la fabrique du stéréotype sous deux
Essais
Ce numéro pluridisciplinaire de la revue Essais se propose de croiser les analyses de doctorants ... more Ce numéro pluridisciplinaire de la revue Essais se propose de croiser les analyses de doctorants et jeunes docteurs autour d'une question commune : le Moyen Âge, fabrique de stéréotypes ? Cette thématique, issue des journées des doctorants du CIHAM, organisées les 28 et 29 octobre 2021, dans les locaux du CIHAM, à Lyon 1 , s'inscrit dans une réflexion plus large au coeur des études médiévales 2. En effet, ces dernières années, de plus en plus d'événements scientifiques et culturels interrogent la place du médiéviste face au médiévalisme, dont le point d'orgue fut sans doute atteint lors du colloque tenu à Poitiers du 29 mars au 2 avril 2021 « Le médiéviste face aux médiévalismes : rejet, accompagnement ou appropriation ? ». Plus généralement, la réception et la réutilisation du Moyen Âge aujourd'hui, comme par le passé 3 , suscitent des réflexions et des médiatisations, du numéro spécial de Médiévales (78), « Le Moyen Âge en séries » paru en 2020 4 , aux dernières publications de la collection Histoire dessinée de la France à destination d'un public plus large et moins expert, notamment l'ouvrage signé par Bruno Dumézil et Hugues Micol, Les temps barbares : de la chute de Rome à Pépin le Bref 5 , ou encore, l'exposition La Dame à la licorne, médiévale et si contemporaine du Musée des Abattoirs de Toulouse (30 octobre 2021-16 janvier 2022). Mais ce n'est pas le seul médiévalisme qui a attiré notre attention. En tant que jeunes chercheurs, nous sommes en outre frappés par la quantité croissante de programmes et de médias qui mettent en lumière le Moyen Âge : des podcasts tel celui de Fanny Cohen Moreau, Passion Médiévistes, des chaînes de vulgarisation YouTube, telle la plus connue Nota Bene, ou des blogs comme Actuel Moyen Âge… Tous font intervenir des scientifiques, et permettent ainsi de déconstruire à des degrés divers certains stéréotypes qui circulent sur la période médiévale. Nous avons donc voulu explorer comment le Moyen Âge devenait une fabrique de stéréotypes, et chercher à en établir les raisons. En choisissant ce titre, nous avons à coeur d'étudier la fabrique du stéréotype sous deux
Essais
L'essor sur des plateformes comme YouTube de multiples chaînes dédiées à la vulgarisation scienti... more L'essor sur des plateformes comme YouTube de multiples chaînes dédiées à la vulgarisation scientifique (tels NotaBene ou C'est une autre histoire) permet entre autres de rendre accessible pour un public non spécialiste une connaissance de l'histoire médiévale. Ce développement de la vulgarisation sur internet fait écho au renouveau du médiévalisme, comme le montrent de nombreux colloques organisés autour de ce sujet, notamment le colloque « Les médiévistes face aux médiévalismes : rejet, accompagnement ou appropriation ? » qui a eu lieu à l'Université de Poitiers du 29 mars au 2 avril 2021. Issus du milieu universitaire, Bruno Dumézil, Laurent Di Filippo et Romain Vincent sont tous les trois, par des médias différents, des acteurs de cette diffusion de l'histoire médiévale à un public de non spécialistes. Dans cet entretien à trois voix, ils reviennent sur les rapports entre vulgarisation et stéréotypes. Pourquoi est-ce important pour vous de construire un discours sur le Moyen Âge hors du cadre universitaire ? Laurent Di Filippo : Premièrement, parce que l'université ne doit pas être une tour d'ivoire, au contraire, elle doit être ouverte, aussi bien accueillir des gens extérieurs en son sein, que faire sortir les universitaires pour parler de ce qu'ils font, et ce n'est pas seulement valable pour le Moyen Âge. Je pense que les chercheurs ont un rôle à jouer dans la société, notamment pour apporter des éléments qui aident à comprendre et à répondre à certaines questions de société, par exemple, les débats sur la notion d'identité, comme ceux que l'on a pu observer concernant l'identité nationale à l'époque du mandat présidentiel de Nicolas Sarkozy. Cette notion a été largement travaillée dans les Sciences Humaines et Sociales (SHS). De même, actuellement sur les questions de genre. Le Moyen Âge, de l'université au grand public Essais, 20 | 2023 La diffusion d'un savoir sur le Moyen Âge au grand public doit-t-elle nécessairement s'appuyer sur les stéréotypes ? Par exemple, on voit beaucoup de travaux de debunkage, des reprises du roman national par l'extrême-droite. Déconstruire ces discours, est-ce la seule manière de diffuser un savoir scientifique au grand-public ? Inversement, puisque les stéréotypes sont (supposément) davantage partagés par le grand public, faut-il commencer par eux comme point de départ ? Laurent Di Filippo : Non, on peut tout à fait s'appuyer sur des recherches et les rendre accessibles à un public de non-spécialistes. Si on parle de façon stricte de Le Moyen Âge, de l'université au grand public Essais, 20 | 2023
Essais, 2023
Phénomène récent de la web-culture populaire, les memes se diffusent massivement sur les réseau... more Phénomène récent de la web-culture populaire, les memes se diffusent massivement sur les réseaux sociaux. Ces pastiches sont des images reproduites et déformées à grande échelle. L’étude se fonde sur l’examen des publications de dix groupes Facebook de memes historiques et sur un sondage en ligne diffusé auprès de ces groupes. Les stéréotypes liés au Moyen Âge, comme la chevalerie ou les croisades, ne représentent pas l’ensemble des publications, en fonction des groupes. L’esthétique médiévale – occidentale – est réutilisée pour redessiner l’actualité ou la meme-culture dans le style des enluminures.
Ce numéro pluridisciplinaire de la revue Essais se propose de croiser les analyses de doctorants ... more Ce numéro pluridisciplinaire de la revue Essais se propose de croiser les analyses de doctorants et jeunes docteurs autour d'une question commune : le Moyen Âge, fabrique de stéréotypes ? Cette thématique, issue des journées des doctorants du CIHAM, organisées les 28 et 29 octobre 2021, dans les locaux du CIHAM, à Lyon 1 , s'inscrit dans une réflexion plus large au coeur des études médiévales 2. En effet, ces dernières années, de plus en plus d'événements scientifiques et culturels interrogent la place du médiéviste face au médiévalisme, dont le point d'orgue fut sans doute atteint lors du colloque tenu à Poitiers du 29 mars au 2 avril 2021 « Le médiéviste face aux médiévalismes : rejet, accompagnement ou appropriation ? ». Plus généralement, la réception et la réutilisation du Moyen Âge aujourd'hui, comme par le passé 3 , suscitent des réflexions et des médiatisations, du numéro spécial de Médiévales (78), « Le Moyen Âge en séries » paru en 2020 4 , aux dernières publications de la collection Histoire dessinée de la France à destination d'un public plus large et moins expert, notamment l'ouvrage signé par Bruno Dumézil et Hugues Micol, Les temps barbares : de la chute de Rome à Pépin le Bref 5 , ou encore, l'exposition La Dame à la licorne, médiévale et si contemporaine du Musée des Abattoirs de Toulouse (30 octobre 2021-16 janvier 2022). Mais ce n'est pas le seul médiévalisme qui a attiré notre attention. En tant que jeunes chercheurs, nous sommes en outre frappés par la quantité croissante de programmes et de médias qui mettent en lumière le Moyen Âge : des podcasts tel celui de Fanny Cohen Moreau, Passion Médiévistes, des chaînes de vulgarisation YouTube, telle la plus connue Nota Bene, ou des blogs comme Actuel Moyen Âge… Tous font intervenir des scientifiques, et permettent ainsi de déconstruire à des degrés divers certains stéréotypes qui circulent sur la période médiévale. Nous avons donc voulu explorer comment le Moyen Âge devenait une fabrique de stéréotypes, et chercher à en établir les raisons. En choisissant ce titre, nous avons à coeur d'étudier la fabrique du stéréotype sous deux