Charles de Koninck, La notion marxiste et la notion aristotélicienne de contingence (original) (raw)
La notion marxiste et la notion aristotélicienne de contingence
Actas del Primer Congreso Nacional de Filosofía (Mendoza 1949), Universidad Nacional de Cuyo, Buenos Aires 1950, tomo I, págs. 242-247.
(Primera sesión plenaria, 1º de abril de 1949.)
Dans l'étude intitulée Le matérialisme dialectique et le materialisme historique, Staline affirme que la métaphysique, contrairement à la dialectique, regarde la nature comme "une accumulation accidentelle d'objets, de phénomènes détachés les uns des autres, isolés et indépendants les uns des autres"; alors que pour la métaphysique les changements son "contingents", la dialectique considère ceux-ci comme nécessaires. (Histoire du parti communiste, Moscou 1939, pp. 100-101).
A premiére vue cette allégation parait étrange. En effet, pour l'aristotélicien il n'y a de science que du nécessaire, tandis que le contingent proprement dit est "sans raison". Plus que toute autre science la métaphysique s'efforce à montrer les connexions des objets les uns aux autres en les rapportant aux raisons les plus universelles. L'être se divise sans doute en nécessaire et contingent, mais celui-ci, dont la contingence est intrinsèque, est en soi irrationnel. Ajoutons toutefois que si la métaphysique ne peut s'étendre au contingent comme tel, elle enseigne néanmoins que Dieu en est la cause par soi, déterminée. Il est vrai que tout être fini est contingent en un sens (savoir d'une contingence extrinsèque: il dépend d'autrui quant à tout ce qu'il est), mais ici encore la métaphysique portera sur la ratio universelle du contingent, et celle-ci n'est pas contingente.
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