Gaston Berger, L'homme et ses limites (original) (raw)

Gaston Berger, L'homme et ses limites | Mendoza 1949

L'homme et ses limites

Actas del Primer Congreso Nacional de Filosofía (Mendoza 1949), Universidad d'Aix-Marseille, Buenos Aires 1950, tomo II, págs. 968-973.
(Sesiones: III. Filosofía de la existencia.)

Avec l'histoire, l'évolution, la dialectique, le XIX e siècle a découvert l'originalité et l'importance du temps. Depuis lors, le temps a pris, chez beaucoup de philosophes contemporains, et en particulier chez les plus jeunes, une solidité et une suffisance qui en font une réalité fondamentale et lui confèrent la dignité d'une substance. On lui accorde un pouvoir propre: l'évolution est «créatrice». On fait de lui le principe et la justification des actions humaines: il s'agit de dégager le «sens de l'histoire», de «se mettre dans la ligne» du développement historique, etc...
Les marxistes et les existentialistes sont suivis par beaucoup de jeunes (qui n'appartiennent pas tous à leurs écoles) lorsqu'ils affirment que l'homme est «essentiellement» un être historique. Il nes'agit pas la seulement d'affirmer que l'homme vit dans le temps —ce qui serait luie banalité— on entend diré qu'il reçoit du temps toute sa signification et qu'il ne peut se réaliser que dans cet ici-bas temporel «d'où il n'a aucun moyen de s'évader" (S. de Beauvoir). La croyance à l'absolu n'est rien que l'expérience, toute temporelle, de l'accord de l'homme «avec lui-même et avec autrui» (Merleau-Ponty).

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