Charles de Koninck, La nature de l'homme et son être historique (original) (raw)

Charles de Koninck, La nature de l'homme et son être historique | Mendoza 1949

La nature de l'homme et son être historique

Actas del Primer Congreso Nacional de Filosofía (Mendoza 1949), Universidad Nacional de Cuyo, Buenos Aires 1950, tomo II, págs. 1045-1049.
(Sesiones: III. Filosofía de la existencia.)

Si l'homme n'avait pas de nature il ne pourrait avoir une histoire. Il est pourtant vrai de dire que l'être véritable de l'homme est son être historique —á la condition de s'entendre sur le sena de l'expression: «étre véritable». Nous distinguons en effet dans un homme ce qu'il est du fait d'étre un homme, de ce qu'il est en regard de ce qu'il doit étre: car on peut étre vraiment homme sans étre homme de bien. Si donc par «étre véritable» nous entendons ce qu'un homme est en égard á ce qu'il doit étre, nous admettrons que cet étre est strictement historique: qu'il ne peut s'inférer ni de la nature de l'homme, ni de la nature de cet homme.
Nous entendons ici le terme d'histoire au sens de narratio. Les personnes, les actions, les événements historiques sont d'abord des choses que l'on peut raconter. Il est vrai que ces choses peuvent revêtir des rapports plus ou moins rationnels et qu'on emploie aussi le terme d'histoire pour la connaissance qui s'applique à découvrir de tels rapports: c'est l'histoire qui tend vers une certaine universalité, et qui tend ainsi vers la condition de science. C'est en ce sens que seuls les faits significatifs appartiennent à l'histoire —les choses dont on dit qu'elles sont d'importance historique.

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