Gabriel Marcel, Crise des valeurs (original) (raw)
Crise des valeurs
Actas del Primer Congreso Nacional de Filosofía (Mendoza 1949), Universidad Nacional de Cuyo, Buenos Aires 1950, tomo II, págs. 1318-1321.
(Sesiones: V. Axiología y Ética.)
On peut se demander en premier lieu si l'usage philosophique du terme de valeur tel qu'il est fait communément de nos jours n'est pas lié à de graves méprises. Il faut se rappeler que le terme de valeur trouve la véritable application en Économie Politique, c'est à dire dans le domaine où se déroule le cycle empirique de la production, de la répartition et de la consommation. Dès le moment où l'on procede à la transposition qui est devenue courante chez les philosophes depuis Lotze et surtout depuis Nietzsche, on est amené à assimiler plus ou moins directement l'homme qui se voue à la recherche de la vérité ou à la création artistique, au producteur qui se situé à un point déterminé du circuit. Certes il est vrai de dire par exemple que l'artiste jette sur le marché quelque chose qui deviendra ultérieurement richesse et source de profit sinon pour lui, au moins pour le marchand qui vendrá ses toiles, pour les galeries qui les exposeront, à la rigueur même pour le critique qui les commentera. Néanmoins, il est trop clair que cette chose, disons plus précisément cette oeuvre —est en ellemême absolument transcendante par rapport au profit dont elle est en quelque sorte la source.
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