Raymond Bayer, L'émotion tragique: sa nature et ses conséquences pour l'architecture scénique (original) (raw)
L'émotion tragique: sa nature et ses conséquences pour l'architecture scénique
Actas del Primer Congreso Nacional de Filosofía (Mendoza 1949), Universidad Nacional de Cuyo, Buenos Aires 1950, tomo III, págs. 1432-1435.
(Sesiones: VII. Estética.)
Le théâtre est, paradoxalement, un art statique. Sans doute, comme la poésie narrative et comme l'épopée, il se nourrit des progrés du récit et de l'évolution d'une agogique. Mais le propre du drame est d'enfermer ce progrés fermement, et de jeter sur cette mécanique la souplesse de la vie. L'oeuvre se développe ainsi comme une véritable organisation fermée, un cycle clos. Comme d'un théorème bien fait, tout découle nécessairement. Le mot d'Hervieu est vrai de tout théâtre: il s'agit, au sens propre, de «tenailles», et d'un rapport causal ineluctable. Beaucoup plus que dans le sentiment atmosphérique du lyrisme, que dans les épisodes de l'épique, sans récits, sans motifs «retrogrades», la causalité la plus absolue doit régner. C'est ainsi l'action une, sans pourtant étre monodique. Elle a son jeu et son contre-jeu, mais entre ressorts tendus et étroits. Telle est la forme et la structure du drame.
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