Charles Dickens, la musique, la vie artistique à Londres (original) (raw)

8 juillet 2015, par Jean-Marc Warszawski ——

Charles Dickens

Lyon James, Charles Dickens, la musique et la vie artistique à Londres à l'époque victorienne. « L'Éducation musicale », Beauchesne, Paris 2015 [270 p. ; ISBN 978-2-7010-2034-1 ; 29, 00 €]

Ce livre n'est pas un livre d'histoire ni une dissertation problématique. Il est une chronique. L'auteur est certes quelque peu omniscient, James Lyon sait qu'en Angleterre il y eut une époque victorienne, alors qu'à l'époque victorienne les Anglais ne savaient pas qu'ils étaient victoriens.

Cela mis à part, on peut imaginer que l'auteur est un Londonien victorien (encore une fois ayant des lumières inspirées sur l'avenir), un honnête homme, comme on dit en France, de l'autre côté de la Manche, cultivé. Il connaît bien la famille Dickens, semble un peu plus âgé que Charles et lui survivra d'au moins quelques années. Dès que Charles devient écrivain, il lit tous ses écrits avec passion.

Et il note, au jour le jour, tout ce qui passe à Londres dans l'horizon de ses intérêts et à sa lecture de la presse quotidienne. Les concerts, le théâtre, la littérature, la musique. Il prend note de la visite des artistes étrangers, sait même que Beethoven avait le projet de conquérir sur place le public anglais. Mais ne quitte pas Dickens des yeux, il le suit à la trace (il sera de la rencontre avec Chopin, et bien d'autres), ne manque pas de noter les références à la musique dans les écrits du romancier, lesquelles sont souvent ironiques et mordantes. C'est de l'humour anglais, peut-être relevé d'une pointe de dépit envers sa sœur. Alors qu'à l'âge de 12 ans on l'envoyait coller des étiquettes sur des boîtes de cigares, elle bénéficiait d'une excellente formation musicale. Il y a les bons à travailler et les bonnes à marier.

L'auteur est aussi très intéressé par les questions religieuses et place à un haut niveau d'importance l'art des hymnes.

Il est aussi francophile : le « celliste » de la page 38 devient « violoncelliste » page 39. Cela reste toutefois formellement le même métier.

Même si l'Angleterre n'a pas fourni beaucoup de compositeurs marquant pour le mémoriel musicographique entre Purcell et les Vaughan Williams - Bridge - Britten, il est ici confirmé que le bourgeois Londonien est un grand amateur de musique et Londres une ruche musicale, lorgnée par les compositeurs et concertistes du monde entier... Mais aussi par Dickens qui en a nourri sa prose.

Jean-Marc Warszawski 8 juillet 2015 © musicologie.org


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