Mort d'un grand petit homme : Alberto Zedda (1928 (original) (raw)

7 mars 2017, par Frédéric Norac ——

Alberto Zedda

Le chef d'orchestre et musicologue Alberto Zedda est décédé dans la nuit du 6 mars à l'âge de 88 ans. Grand Rossinien devant l'Éternel, il avait consacré l'essentiel de sa vie et de sa carrière à la redécouverte de l'œuvre du « Cygne de Pesaro » dont il venait de faire paraitre en 2009 une nouvelle édition critique du Barbier de Séville, succédant à celle qu'il avait déjà publiée en 1969.

Son travail de musicologue a été largement à l'origine du mouvement de la redécouverte des opéras de Rossini qu'il a défendus sur les scènes internationales comme chef d'orchestre. Cette « Rossini Renaissance » à laquelle il a plus que largement contribué a conduit en 1980 à la création à Pesaro, ville natale du compositeur, d'un festival, voué à la résurrection des opéras du compositeur. Il en a été jusqu'en 2016 le directeur artistique et venait tout juste de céder sa place à Ernesto Palacio, comptant se limiter désormais à la direction de l'Académie qui chaque année accueille les jeunes chanteurs du monde entier venus s'initier aux arcanes du chant et du style rossinien.

Sa passion l'a porté jusqu'à la fin. Paris notamment a pu l'entendre en novembre dernier dans Ermione et il s'apprêtait à diriger le Turc en Italie au Teatro comunale de Bologne ce mois-ci.

Tous ceux qui l'ont connu se souviennent de ce petit homme au regard malicieux, disert et évidemment inépuisable dès qu'il s'agissait de son compositeur de prédilection. Il était resté étonnamment ouvert d'esprit en matière d'interprétation théâtrale, ce qui est assez rare chez les spécialistes pour être noté. Il a fait venir à Pesaro des metteurs en scène comme Graham Vick ou Damiano Michieletto dont les réalisations ont parfois été très contestées, mais qu'il toujours défendues contre vents et marées. Son urbanité à l'italienne et son apparente douceur cachaient une forte personnalité, assez autoritaire et sans concession.

Son legs est très important au plan musicologique : éditions critiques, essais, comme au plan discographique. On trouvera sur le site de la Deutsche Rossini Gesellschaft dont il était membre honoraire une notice très détaillée qui en dresse la liste.

Son dernier livre non traduit en français était paru l'année dernière sous le titre on ne peut plus parlant de Divagazioni rossiniane (Divagations rossiniennes).

Frédéric Norac 7 mars 2017

Extraits du Tancredi de Rossini, donné à l'auditorium Tchaïkovski, le 12 septembre 2014, sous la direction d'Alberto Zedda, dans le cadre du festival RNO de Moscou.


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