Hillel Kogan-Adi Boutrous We love Arabs : une conférence chorégraphiée (original) (raw)

Hillel Kogan-Adi Boutrous We love Arabs

Mondeville le 26 janvier 2018

Tout commence comme une conférence gesticulée, mélange de mots, de réflexion, de théâtre, d'humour et d'auto-dérision, mais faite par le chorégraphe et danseur israélien, Hillel Kogan, auquel s'adjoint bientôt son complice arabe Adi Boutrous, lui-même danseur et chorégraphe de la scène danse de Tel Aviv.

Au-delà des mots, des idées et de l'humour, il y a aussi un véritable spectacle de danse en décalé, qui ne pourrait exister sans la présence forte des deux danseurs, et de leur questionnement.

L'identité, l'identique, la coexistence, le partage de l'espace, celui où l'on se sent bien, celui qui nous rejette, le mur, les clichés, les préjugés ethniques, tout y passe en une heure avec des corps en mouvement et pas mal d'humour.

Aussi le rapport de domination du chorégraphe de gauche agaçant à son danseur quand il essaie à tout prix de lui faire danser ses métaphores embrouillées en lui imposant de revenir au cliché de la danse du ventre, sur fond de mélodie populaire arabe, au nom d'une culture imaginaire, son danseur n'étant même pas musulman mais chrétien, ce qui resurgira par la suite dans une crucifixion mimée et une communion au premier rang des spectateurs avec du houmous et du pita.

Après une traversée périlleuse du cercle du houmous, où chacun son tour, maquillé avec, porte et supporte l'autre, le final dansé met en jeu le proche et le lointain entre juif et arabe mais aussi entre Occident et Orient comme le souligne la partition choisie, le second mouvement de la symphonie 40 de Mozart. Et se clôt par la cérémonie déjà évoquée.
Une façon de ne pas donner de réponses toutes faites et de brouiller souvent les cartes sur ces questions difficiles à trancher (la symbolique du couteau et de la fourchette au milieu du spectacle) et de montrer aussi que l'art peut rapprocher les hommes et qu'il se nourrit de ces rencontres fructueuses, tout en faisant avancer les choses à pas de deux.

Dans le cadre du festival « À partir du réel » au Théâtre de la Renaissance de Mondeville, une rencontre avec les deux artistes suivait, comme sur les autres spectacles. Il se clôt le 1er février avec « Le maniement des larmes » de Nicolas Lambert, une réflexion théâtralisée et en musique sur les ventes d'armes de la France.

La pièce, elle, continue sa tournée en France et en Belgique jusqu'en mai. Ne la ratez pas.

À noter au Centre chorégraphique de Caen mardi 30 janvier « And so you see » de la chorégraphe sud-africaine Robin Orlin, une autre réflexion chorégraphique avec danseur et vidéo.

plume 14 Alain Lambert 26 janvier 2018


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