La Française : trois compositeurs au service de la duchesse du Maine (original) (raw)
18 avril 2018 —— Jean-Marc Warszawski.
Pour la Duchesse du Maine, Ensemble La Française, Marie Remandet (soprano), Aude Lestienne (traverso), Shiho Ono (violon), Jean Baptiste Valfré (violoncelle), Kazuya Gunji (clavecin), œuvres de Nicolas Bernier, Jean-Joseph Mouret, Thomas-Louis Bourgeois. Polymnie 2018.
Enregistré à la chapelle de l'hôpital de Fourvières en octobre 2017.
L'ensemble La Française a été créé en 2013 par quatre musiciennes et musiciens issus du Conservatoire national supérieur de Lyon, une ayant bifurqué par le Conservatoire royal de Bruxelles, une par Chicago. Ils ont fait leurs classes dans de bons ensembles avant de se réunir sous la célèbre devise « Enseigner, charmer, émouvoir », et de se produire sur de nombreuses scènes. En 2018, ils sont résidence a Cité de la Voix à Vézelay.
Marie Remandet (soprano), Aude Lestienne (traverso), Shiho Ono (violon), Jean Baptiste Valfré (violoncelle), Kazuya Gunji (clavecin).
Pour leur premier cédé, il proposent un répertoire d'œuvres de Nicolas Bernier (1664-1734), Jean-Joseph Mouret (1682-1738) et Thomas-Louis Bourgeois (1676-1750), liés de près ou loin aux festivités données au château de Sceaux par Louise Bénédicte de Bourbon (1676-1753), la duchesse du Maine, une insomniaque qui prisait et imposait la vie nocturne. D'avril 1714 à mai (juin ?) 1715 elle fit organiser dans son château de Sceaux seize grandes festivités, les « Grandes nuits ».
Les musiciens sont excellents et le restent dans le jeu d'ensemble. Ils défendent avec cœur les œuvres qu'ils interprètent, particulièrement la soprano Marie Remandet qui n'hésite pas à mettre de la passion dans sa belle voix. S'il peut charmer en de beaux moments, ce répertoire manque toutefois dans l'ensemble de relief pour pouvoir atteindre l'émotion, malgré les efforts de l'ensemble et le son extrêmement soigné.
En général, les justifications historiques ne sont pas d'un grand poids musical, et nous sommes une fois de plus ici étonnés par la fascination qu'exerce l'Ancien régime sur les enfants de la République.
Quelle idée de rendre hommage à la duchesse du Maine et pas à ces musiciens qui étaient assujettis à l'aristocratie et qu'on libère symboliquement deux cent cinquante ans après leur mort ? D'autant qu'aucune des œuvres enregistrées dans ce cédé n'a été composée pour les Grandes nuits de Sceaux.
Thomas-Louis Bourgeois, « Milles trompettes », ariette gayment, extrait d'Ariane; plage 18 (extrait).
01-06. Nicolas Bernier, Médée, cantate, 07-14. Jean-Joseph Mouret, Concert de chambre, 15-20. Thomas-Louis Bourgeois, Ariane, cantate.
Jean-Marc Warszawski 18 avril 2018
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Jeudi 31 Octobre, 2024