Hailton de Holanda et Roberta Sa avant Ludivine Issembourg à Jazz sous les pommiers (original) (raw)
Coutances, 26 mai 2022 —— Alain Lambert.
Hamilton de Holanda et Roberta Sá avant Ludivine Issambourg à Jazz sous les pommiers
Jazz sous les pommiers de retour dans son calendrier, en mai, sans masque, sans passe sanitaire, avec les odeurs de cuisines du monde, les musiques de la rue, les bars et les buvettes ouverts… comme un retour à la normale. Le square de l’évêché, devant la cathédrale et le Magic Mirror, derrière le théâtre et la salle Marcel Hélie, est plein de monde en train de boire, manger, discuter, rire, et la grande tente de la scène amateur est bondée d’auditeurs attentifs, en cet après-midi, au big band JLS un brin jazz rock, avec en rappel un Birdland de Weather Report inattendu. Plus loin vers la verte campagne, deux guitaristes aguerris, de purs Sultans of swing, enchainent les tubes rock avec une énergie et une aisance impressionnantes, faisant terrasse pleine.
Une fois dans la grande salle du festival, on embarque pour le Brésil avec Hamilton de Holanda, lunettes à la Miles Davis, un mandoliniste à dix cordes virtuose, mêlant les styles entre choro et jazz, entre Baden Powell et Larry Coryell, ses doigts virevoltant sur le manche, en pleine complicité avec le claviériste Salomao Soares et le batteur Big Rabello, excellents. Deux thèmes de Tom Jobim, puis trois nouveaux de lui, superbes. Qui nous raconte, en français, qu’il est déjà venu ici deux fois et qu’il apprécie l’accueil familial, le camembert et les huîtres.
Hamilton de Holanda trio avec Roberta Sà à Jazz sous les pommiers. Photographie © Gérard Boisnel.
Avant d’inviter la diva Roberta Sà, la voix de la bossa et de la samba, pour reprendre les chansons de Jobim comme Desafinado ou Wave. Un duo un peu sophistiqué avec le mandoliniste aussi d’un compositeur récent, puis Agua de marco de Jobim, toujours en duo, impeccable, avec un petit solo de mandoline ou de piano pour ornementer, mais sans excès dans cette deuxième partie dédiée à la chanteuse. Tristeza en rappel. Le public est debout encore une fois.
Sur le scène ouverte, un autre big band s’est installé, venu de Maronne, près de Rouen. Du middle jazz (band) comme son nom l’indique. Toujours autant de monde pour écouter et dehors pour profiter du soleil enfin là, boire et manger, avant la suite.Jazz sous les pommiers off. . Photographie © Alain Lambert.
Dans le Magic Mirror, au bar enfin ouvert, la flûtiste Ludivine Issembourg, originaire de Bayeux, en combinaison moulante façon Avatar, présente Supernova, le nouvel opus [voir notre prochaine chronique cédés] de son groupe Antiloops. Un jazz-funk électro ayant flirté avec le hip-hop, qui attire un public plus jeune, mais pas seulement. Nicolas Derand est aux claviers et aux arrangements, Timothée Robert à la basse ou aux machines, et Julien Sérié à la batterie. Une ambiance un peu SF, très électrique plus qu’électro, car le groupe a évolué. Au son planant de la flûte répondent les solos tranchants du clavier. Le volume sonore est fort mais juste comme il faut, énergique et puissant. Le thème Tiger Space se fait paradoxalement sans Theo Ceccaldi, violoniste invité sur le disque et résident du festival, mais pris plus loin sur un autre projet, ce qui modifie l’ambiance, mais sans l’atténuer. Le public oscille aux vents solaires libérés par les musiciens.
Ludivine Issambourg Antiloops à Jazz sous les pommiers. Photographie © Gérard Boisnel.
Un jeudi de mai à Coutances comme il n’y en avait pas eu depuis trois ans (le dernier étant décalé en août) avec un taux de remplissage à plus de 90 %. Une belle fête de la musique dont vous pouvez retrouver des échos sur Culture box ou sur France Musique, en replay des émissions de jazz, en particulier les deux tiers du concert brésilien entendu ce jour. L’an prochain, la 42e édition aura lieu du 13 au 20 mai 2023.
Alain Lambert 2022 © musicologie.org
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Mercredi 1 Juin, 2022 2:53