Tania Cardillo : sonates et préludes de Luca Moscardi (original) (raw)
26 novembre 2022 — Jean-Marc Warszawski
Luca Moscardi, Piano Works (I), Préludes et sonates. Tania Cardillo (piano), 9 préludes opus 1, sonate opus 4 (no 1), 4 préludes opus 10, sonate opus 33 (no 2). Davinci Classics 2022 (C 00508).
Enregistré en juillet 2021, studio « La G.A.R. A.», Modica.
Poussé à la musique par son grand-père violoncelliste, Luca Moscardi, né en 1976, étudie le piano, un peu l’écriture musicale, au Conservatoire de Pesaro… La vie étant ce qu’elle est, bien qu’excellent pianiste, il gagne son biftèque comme programmateur en informatique. Il joue « pour le plaisir ». Il aime mettre au piano des succès et moindres succès pop : Beyoncé, Lady Gaga, Ennio Morricone, Rihanna, Elton John, Radio Head, Simon and Garfunkel, David Bowie, mais il joue aussi, voire arrange, Händel, Debussy, Déodat de Séverac, Daquin, Louis Durey, Chopin, Gluck, et lui-même. Car, toujours pour le plaisir, Luca Moscardi compose (tout de même une cinquantaine d’opus à ce jour). Rivé au langage harmonique pratiqué à la fin xixe siècle début xxe, peut-être imprimé par les cassettes que son grand-père copiait et lui offrait, on est tout de même admiratif par la maîtrise qu’il en a, lui qui se dit quasi autodidacte. Non seulement la maîtrise, mais aussi le goût assuré d’une somptueuse réalisation harmonique, parfois approfondie sensuellement de jazzicisme et allégée de tournures populaires, qu’on pense, au passage, musique de film, mais tellement plus original qu’un Michel Legrand, soit dit en passant. L’écriture thématique est également imaginative et étroitement structurée, le tout rendu formidablement pianistique et requérant souvent une virtuosité d’exécution. Les modèles sont annoncés : Alexandre Scriabine, Karol Szymanowski, Sergueï Rachmaninov, pourquoi pas un peu de France avec Maurice Ravel ou Gabriel Fauré. On peut dire que c’est sans risque moderniste, mais c’est tellement bien réalisé et expressif.
Plus de mille kilomètres au sud de Pesaro, à Catane, en Sicile, sur les pentes de l’Etna, Tania Cardillo a mis cette musique sur son piano : deux sonates et des préludes. Elle en mettra d’autres, puisque cet album est numéroté « un » qui n’est jamais sans au moins deux. C’est sa grand-mère pianiste, élève d’Alfredo Casella, qui l’a mise au clavier avant qu’elle intègre le Conservatoire de Sassari, en Sardaigne. Son perfectionnement auprès de Fausto Zadra semble voir été pour elle décisif. Comme le compositeur, elle aime la pop, le rock, le jazz et joue particulièrement Bach, Chopin, Brahms, Rachmaninov et Prokofiev… Moscardi, une belle rencontre sur mesure.
Luca Moscardi, Prélude opus 1, no 9, plage 9.
Jean-Marc Warszawski 26 novembre 2022
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