Wanda Landowska (1879-1959) (original) (raw)
Née à Varsovie, le 5 juillet 1879 ; décédée à Lakeville (USA), le 16 août 1959.
Elle est devant un piano dès l'âge de quatre ans. Elle a Jan Kleczyński comme premier professeur, puis Aleksander Michałowski au Conservatoire de Varsovie, des spécialistes de Chopin.
Elle est à Berlin en 1886, elle y étudie la composition avec Heinrich Urban, mais dit être réfractaire aux règles. Elle compose à cette époque quelques romances, Kolysanka, pour voix avec accompagnement de piano, et Paysage triste pour orchestre à cordes.
En 1900, elle s'installe à Paris, épouse, le 10 mai, Henry Lew, un spécialiste qui fait autorité dans le folklore hébreu. Avec son aide, elle s'investit dans la recherche sur divers aspects de la musique des xvie et xviie siècles.
Elle est très attirée par la musique de Johann Sebastian Bach, en joue des transcriptions, et se fait peu à peu une réputation de pianiste. Elle joue les concertos de Bach à la Schola cantorum, mais se convainc que cette musique est destinée au clavecin.
En 1903, elle remporte deux prix à la « Musica International Competition », avec une pièce pour piano et une romance. Massenet fait l'éloge de son talent.
La même année, elle donne son premier récital public au clavecin, et enchaîne avec une tournée européenne, dont la Russie où Tolstoï s'intéresse à sa démarche.
En 1905, elle enregistre quelques « rouleaux » de piano.
Elle écrit des articles, pour contrer les critiques à l'encontre du clavecin qui sonne peu, et don le son métallique ou aigrelet ne plaît pas toujours.
Elle publie un livre sur la musique ancienne en 1919. En 1912, elle fait un triomphe au festival Bach de Breslau, avec un instrument à deux manuels, construit spécialement par Pleyel.
En 1913, elle obtient une classe de clavecin à l'école supérieure de musique de Berlin, où, avec son mari, ils sont détenus sur parole, pendant le premier conflit mondial.
Dès la paix revenue, elle joue, pour la première fois au xxe siècle, le continuo de la Passion selon saint Mathieu, de Bach, au clavecin, à Bâle, où elle donne quelques cours avant de s'installer à Paris.
Son mari, Henry Lew, meurt accidentellement en 1919.
Elle donne des conférences à la Sorbonne, enseigne à l'école Normale sur quatre clavecins Pleyel.
Elle se déplace pour la première fois aux états-Unis en 1923. Elle joue avec l'Orchestre de Philadelphie, sous la direction de Stokowski, et grave ses premiers enregistrements phonographiques pour la firme « Victor ». Elle fait aussi des tournées dans de nombreux Pays.
En 1925, elle s'installe à Saint-Leu-la-Forêt, où elle fonde l'école de musique ancienne, qu'elle inaugure avec Alfred Cortot, et qui attire des étudiants du monde entier.
Entre 1925 et 1928, elle donne des conférences au Curtis Institute de Philadelphie.
En 1926, Manuel de Falla lui dédie son Concerto pour clavecin à cinq solistes (flûte, hautbois, clarinette, violon et violoncelle), commencé en 1923. L'œuvre a été créée à Barcelone le 5 novembre 1926. Après une brouille, il tiendra lui-même la partie de clavecin solo, parfois au piano.
En 1927, elle fait construire un auditorium, sur un terrain attenant à sa maison. Les concerts d'été qui y sont donnés deviennent rapidement célèbres.
« Le temple de la musique ancienne » de Wanda Landowska, à Saint-Leu-la-Forêt.
Wanda Landowska et ses élèves, devant l'entrée, de l'auditorium de Saint-Leu-la-Forêt, au cours d'un bal masqué.
Wanda Landowska jouant dans son auditorium de Saint-Leu-la-Forêt, en 1927 (film muet amateur de Karol Liszniewski, sonorisé).
En 1929, Francis Poulenc lui dédie son Concert champêtre, créé à Paris le 3 mai 1929.
Wanda Landowska à la porte de son auditorium vers 1930.
Wanda Landowska dans son auditorium avec son élève Putman C. Aldrich. Photographie de Boris Lipnitzki, vers 1934.
Dans cette salle, le 17 mai 1933, elle donne l'intégrale des Variations Goldberg.
Wanda Landowska interprète Couperin : La Favorite, Les Moissonneurs, Les Tendres Langueurs, 1934.
En 1940, à l'approche des troupes nazies (on entend le bruit des batteries antiaériennes dans ses enregistrements des sonates de Scarlatti), elle doit abandonner sa maison et son école, en laissant sur place sa bibliothèque de plus de 10 000 volumes, et son inestimable collection d'instruments anciens, qui ont été pillés
Ruggero Gerlin, Wanda Landowska et Amparo Iturbi,à l'auditorium de Saint-Leu-la-Forêt.
Elle passe quelque temps à Banyuls-sur-Mer, puis gagne New York en 1941, où son interprétation des Variations Goldberg est accueillie avec enthousiasme.
En 1945, Max Drischner lui dédie ses Choralpartiten über « Jesus meine Freude » et « Befiehl du deine Wege »
Elle établit une nouvelle carrière de concertiste et d'enseignante aux états-Unis, et enregistre une intégrale du Clavecin bien tempéré à l'âge de 70 ans.
Johann Sebastien Bach, Clavier bien tempéré, livre I, Prélude et fugue en do dièse majeur, BWV 848, Wanda Landowska, RCA LM 1017, 1949.
Docteure honoris causa de l'Université de Hartford, elle a été honorée par les gouvernements polonais et français. Elle a eu, entre autres élèves : Ruggero Gerlin, Ralph Kirkpatrick, Rafael Puyana, Clifford Curzon, Aimée Van de Wiele, Isabelle Nef, Max Drischner, Erwin Jacobi.
Sa compagne et assistante Deniste Restout (1915-2004), a laissé de nombreux témoignages sur la vie de Wanda Landowska.
Écrits
- Sur l'interprétation des œuvres de J. S. Bach. Dans « Mercure de France » 1905
- Musique ancienne, Dans « Mercure de France », 1909 ; 1921 (4e édition) [traduction anglaise 1926]
- Le clavecin ou piano dans l'exécution des œuvres de Bach. Dans « Bulletin de la Société Internationale de Musique » 1910
- Bach und die französische Klaviermusik. Dans « Bach Jahrbuch » (vii) 1910
- Les Allemands et la musique française au xviiie siècle. Dans « Mercure de France » 1911
- Für welches Intrument hat Bach sein « Wohltemperierte Klavier » geschrieben ? Dans « Neue Zeitschrift für Musik » 1911 [traduction française, dans « revue musicale 1927 » ; en anglais dans « The Dominant » 1927]
- Pourquoi notre musique n'est-elle pas mélodique ? Dans « Bulletin de la Société Internationale de Musique » 1913
- Über die C-Dur Fuge aus dem I. Teil des « Wohltemperierten Klaviers ». Dans « Bach Jahrbuch » (x) 1913
- Paderewski orateur. Dans « Revue Mondiale » 15 août 1923
- Chopin et l'ancienne musique française. Dans « Revue musicale » 1931
- Sur les « Variations Goldberg » de J. S. Bach. Dans « Revue musicale » 1933
- Über den Triller in Mozarts Klavier-Werken. Dans « Allgemeine Musikzeitung » (39), 1913, n° 48
- Article « Clavecin » dans l'encyclopédie de Lavignac (en collaboration avec A. Schaeffner)
Wanda Landowska chez Léon Tolstoï.
Wanda Landowska interprète la Passacaille en si mineurde Couperin.
Wanda Landowska interprète la sonate en do majeur (Longo 102) de D. Scarlatti.
Bibliographie
- La Salle de musique et les Jardins de Wanda Landowska à Saint-Leu-la-Forêt. L'Association de Sauvegarde de l'Auditorium Wanda Landowska, 2009
- Tardif Gérard, Wanda Landowska. Signets de la Bibliothèque Albert Cohen, Saint-Leu-la-Forêt, sd. (disponible le 26 février 2010)
- Marty Daniel, Une Dame nommée Wanda Landowska. Association des Amis de Wanda Landowska, Saint-Leu-la-Forêt (Service ce la communication)
- Schaeffner André (1895-1980), Wanda Landowska et le retour aux « humanités » de la musique. Dans « Revue musicale » (viii / 3) 1926-1927, p. 254
- Dufourcq Norbert (1904-1990), Le clavecin. « Que sais-je ? » Paris 1949 ; 1967, chapitre 9
- Gavoty Bernard (1908-1980), Wanda Landowska. René KIstezr, Genève 1956, avec des photograhies de Roger Hauert [fichier au format PDF]
- Bainbridge T., Wanda Landowska and her Repertoire: a Note. Dans « EMc » (iii), 1975, p. 39-41
- Dyson R., Bend the Finger at All Three Joints : a First-Hand Record of Landowska's Teaching Methods. Dans « EMc » (iii), 1975, p. 240-42
- Schott H., Wanda Landowska : a Centenary Appraisal. Dans « EMc » (vii), 1979, p. 467-72
- Restout Denise., Landowska on Music. New York 1964
- —, Wanda Landowska. Dans S. Glickman & M. F. Schleifer, « Women Composers : Music Through the Ages » (vi), New York 1999, 382-388 [avec le catalogue des compositions]
Wanda Landowska et Yehudi menuhin interprètent l'Adagio de la sonate no 3 en mi majeur (BWV 1016) de J. S. Bach.
Wanda Landowska et Yehudi Menuhin, en 1945.
Wolfgang Amadeus Mozart, Concerto pour piano et orchestre no 26 en ré majeur, « Krönungskonzert », KV 537, Wanda Landowska (piano), London Philharmonic Orchestra sous la direction de Walter Goehr. Enregistrement de 1937.
1. Allegro
2. Allegro (suite)
3. Larghetto
4. Allegretto
Wanda Landowska avec Manuel de Falla
Wanda Landowska interprète le concerto italien (BWV 971) de J. S. Bach, enregistré le 9 juillet 1935 et les 25-26 septembre 1936,à Saint-Leu-la-Forêt.
Allegro
Andante
Presto
Wanda Landowska interprète la sonate no 17 en ré majeur, KV 576 de Mozart (piano Pleyel), 1938.
1er mouvement
2e mouvement
3e mouvement
Jean-Marc Warszawski 26 février 2010 Révision miroir de page et iconographie 6 octobre 2019
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Lundi 12 Août, 2024>