Tómas R. Einarsson Latin Quartet, la salsa venue du froid, au Festival Les Boréales de Caen (original) (raw)

23 novembre 2013, par Alain Lambert ——

Les Boréales, à Caen et dans la région, c'est tous les ans quinze jours de rencontres littéraires, d'expos, de cirque, de chanson et de musique des cousins nordiques, une manière d'apprivoiser l'hiver en cette fin novembre pluvieuse et glaciale.

Et du jazz bien sûr. La semaine passée cinq musiciens finlandais, danois, suédois et norvégiens revisitaient (Frozen) Gainsbourg de façon plutôt free...

Place à l'Islande ce samedi, la terre où la glace et le feu font surgir des geysers brûlants. Et justement, ce Latin Quartet réunissant la crème des musiciens de Reykjavík illustre musicalement cette improbable rencontre. Pourtant, l'extrait donné sur France Bleu dans Atout Jazz ne m'avait pas spécialement attiré, de la salsa avec des cuivres, comme on en entend partout maintenant (juste une impression cependant, n'ayant pas écouté le disque en entier).

Tómas R. Einarsson.

Mais dès le premier morceau, c'est gagné, le quartet, sans cuivres justement ni percussionnistes attitrés, son originalité assumée, nous promène du nord au sud, tout le long du répertoire composé par le contrebassiste Tómas R. Einarsson, qui nous traduit chaque titre islandais en français, avec quelques compléments en espagnol et en anglais. Titómas, le dernier avant rappel est juste un jeu entre son prénom et celui de Tito Puente. Un titre-valise, beau symbole de voyage et de fraternité musicale confirmé dans presque tous les morceaux, Piscine, Robe Blanche, Basse de Nuit, Congas Blues, Havana_...,_ à l'exception de la ballade Janvier, menée par la contrebasse dans l'hiver islandais, en bottes, en parka et gros bonnet de laine.

martinsonKristján Martinsson.

Kristján Martinsson au piano, faussement timide, arpente son clavier en longues phrases jouant des contrastes graves et aigus, y intégrant sobrement le jeu rythmique des pianistes cubains.

Avec son allure et sa coupe de troll punk malicieux, Ómar Guðjónsson malmène un peu sa guitare 12 cordes, qui en perdra deux le temps du concert, lui faisant souvent changer de sons, cristallin, réverbéré ou rauqu'n'roll le long de solos fort contrastés.

Ómar Guðjónsson.

Quant à Matthias MD Hemstock, il a amélioré sa batterie, remplaçant la cymbale charleston par une cloche et ajoutant de multiples objets percussifs bien timbrés lui permettant d'être à la fois batteur et percussionniste, tranquillement, sans esbroufe aucune, et de colorer un peu plus la musicalité, superbe, du quartette.

Matthias MD Hemstock.

A signaler que l'auditorium de l'École supérieure d'arts et médias qui accueillait ce beau concert, dans le cadre de la Saison hors-les-murs du Théâtre de Caen, en rénovation, accueillera le 22 février à 17H l'accordéoniste finlandaise Satu Niranen, installée dans la région, avec son trio jazzy Sampo Trio, pour rester dans l'ambiance nordique. Et Roberto Fonseca le mercredi 2 avril à 20h au Conservatoire de Caen, pour rester dans l'ambiance latine.

Toutes les infos sur le site du Théâtre de Caen.

plume Alain Lambert 23 novembre 2013


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