R�cit du Comt� de Chalon sur Sa�ne (original) (raw)

L�origine du comt� � l��uvre de Gu�rin

Le premier comte connu de Chalon est Adalard ou Alard ( ?-818), on ne sait pas de quelle famille vient ce comte. Nous avons d�j� �voqu� dans l�histoire des Carolingiens, sa participation active dans la lutte de P�pin le Bref contre les Aquitains, en tuant Chilping, le comte d�Auvergne, lieutenant du duc d�Aquitaine.

Quand Charlemagne se retrouve seul � la t�te du royaume franc en 771, Adalard reste fid�le au nouveau chef des Francs, il est m�me fort probable qu�il exerce une autorit� sur les autres comtes bourguignons. � sa mort, nous ne savons pas � qui revient ses honneurs.

En 810, Charlemagne r�unit un concile de toute la Gaule lyonnaise dans l��glise Saint-Vincent de Chalon, qui confirma le r�le des �v�ques dans la direction des �coles.

Le personnage qui fait son apparition est Gu�rin ou Warin V. Il est l�acteur incontournable dans les affaires bourguignonnes du IX�mesi�cle. Lors du partage de l�empire en 817, il est dit qu�il doit fid�lit� au roi P�pin d�Aquitaine, or ce dernier est le souverain des comt�s bourguignons : Autunois, Avalonnais et Nivernais. Gu�rin est donc en possession de terres sur l�un de ces trois comt�s. Peut-�tre l�Autunois, car il aurait �pous� Aube, fille du comte Thierri III d�Autun, mais aucun document ne nous donne la r�ponse. Il est connu depuis 825 comme comte de M�con.

Nous avons vu dans le chapitre sur les Carolingiens, la participation de Gu�rin aux luttes entre l�empereur Louis le Pieux et ses fils. Tout d�abord dans le camp de Lothaire, c�est lui qui emm�ne en exil l�imp�ratrice Judith en 830 � Poitiers.

Apr�s le nouveau partage en 831, son influence sur les pays bourguignons est grandissante, il entre certainement en possessions du comt� de M�montois, et investi d�une autorit� (marquis ?) sur les autres comtes bourguignons.

En 834, il a pris le parti de l�empereur et d�fend la ville de Chalon. Lothaire se jette sur la cit�, mais la ville r�siste pendant cinq jours. Au sixi�me jour, la ville est ravag�e et incendi�e, ses habitants massacr�s. Lothaire fait d�capiter Gaucelin, fr�re du duc Bernard de Septimanie. Ensuite, il s�en prend � Gerberge, la s�ur de Bernard, qui est religieuse et la fait condamner pour sorcellerie. Elle est enferm�e dans un tonneau qui est ensuite roul� dans la Sa�ne. Gu�rin doit son salut par la reconnaissance � vie de sa fid�lit� � Lothaire.

Le Marquisat de Bourgogne

En 835, il est nomm� comte de Chalon. Puis entre 835 et 840, Gu�rin est absent de la Bourgogne, on le retrouve dans le Lyonnais, le Viennois et le Toulousain. Dans les chroniques vers 840 et 842, Gu�rin est qualifi� de � dux �, � dux Burgundiae potentissimus � et de � dux Tolosanus �. L�ascension politique de Gu�rin se poursuit, il �tend ses honneurs dans la vall�e du Rh�ne et en Gothie.

� la mort de l�empereur, En 840, Gu�rin prend parti pour Charles le Chauve, il le rencontre � Orl�ans et l�assure de sa fid�lit�.

Nous l�avons vu comment il est aux c�t�s de Charles le Chauve et de Louis le Germanique lors de la bataille de Fontenoy en Puisaye en 841 contre leur fr�re Lothaire.

Gu�rin est r�compens� de sa brillante participation � cette bataille, lors du trait� de Verdun en 843, il re�oit les comt�s d�Autun, d�Auxois et de Duesmois, ce qui forme avec le M�connais, le Chaunois et le M�montois qu�il poss�de d�j�, la Marche ou Marquisat de la Bourgogne m�ridionale et fixe sa capitale � Chalon-sur-Sa�ne. D�ailleurs, lors du trait� de Verdun en 843, les fronti�res du royaume de Charles le Chauve d�passent la Sa�ne, pour englober les b�n�fices que poss�dent Gu�rin sur la rive gauche, c�est � dire sur la Bourgogne � germanique �. D�s cette �poque, l�ancienne r�sidence royale de Gontran, devient le vrai centre de d�cision de la Bourgogne Franque.

En 850, Isembard, fils de Gu�rin est envoy� en mission en Gothie pour lutter contre le comte Guillaume, fils de Bernard de Septimanie, en r�bellion contre Charles. Guillaume retient prisonnier Isembard, mais il parvient � s��vader. Les forces loyalistes sont plus nombreuses, et Guillaume est attrap�, puis ex�cut� sur l�ordre du roi.

� la mort de Gu�rin, son fils a�n� Isembard (853-858) lui succ�de sur les comt�s : M�connais, Chaunois, Autunois, Dijonnais et Atuyer dans lesquels il exerce la fonction de � missi dominici �. Contrairement � son p�re, Isembard est un personnage effac�, aucun document relate un conflit avec ses voisins.

Isembard dispara�t peu apr�s le plaid de Quierzy de mars 858, celui qui lui succ�de est, Onfroi (858-863), certainement son fr�re. D�s 858, il est comte de Beaune et d�Autun, et certainement de Chalon et de M�con, Charles le Chauve lui confie le marquisat de Bourgogne.

En 862, Onfroi proche parent du r�gent de Provence, Girard, est accus� de r�bellion vis � vis de son roi, par le vicomte de Blois. Le roi ne donne pas suite.

Mais en avril 863, Onfroi enl�ve le comt� de Toulouse au marquis Raymond, et prend le titre de marquis de Gothie. Charles se doit de r�agir, ses troupes se dirigent vers la Bourgogne, les honneurs d�Onfroi sont supprim�s et distribu�s. Onfroi dispara�t de la sc�ne politique.

Les comtes Echard, Boson et Ad�mar

C�est Echard (863-877), l�ex-comte de Morvois, un r�volt� de 858, qui h�rite du comte de Chalon. Echard est un descendant de Childebrand, donc un Carolingien. � compter de cette date, le pouvoir du comte de Chalon n�est plus ce qu�il �tait au temps de Gu�rin, c�est � dire responsable de la Marche de Bourgogne, il doit partager avec le comte d�Autun l�autorit� sur la bourgogne �duenne.

En 864, le roi d�signe les huit ateliers royaux ayant le privil�ge de la frappe de la monnaie, Chalon-sur-Sa�ne est cit�e.

Echard se voit confier le comt� de M�con, et l�Autunois m�ridional, en 870, c�est peut-�tre � cette date que le Charolais et le Brionnais sont d�tach�s de l�Autunois pour �tre rattach� au Chalonnais. Notons qu�Echard est un grand propri�taire du Charolais, puisqu�il d�tient de ses anc�tres l�important domaine de Perrecy.

En 872, un concile se tient � Chalon dans l��glise de Saint-Laurent.

Les moines de Noirmoutier, sous la conduite de l�abb� Gilon, fuyant les invasions normandes, s�installent en 875, � Tournus sur une terre conc�d�e par Charles le Chauve. Le roi octroie � Gilon, outre l�abbaye de Saint-Val�rien de Tournus, des terres outre Sa�ne sur les communes d�Uchizy et de Louhans. Les moines apportent les reliques du fondateur de leur ordre Saint-Philibert.

Boson (877-880), beau-fr�re du roi Charles, mais �galement beau-fils d�Echard, ce dernier ayant �pous� sa m�re Richilde, lui succ�de sur le comte de Chalon en 877. L�histoire de ce personnage est narr�e dans le chapitre de l�histoire du royaume de Bourgogne Cisjurane.

En r�compense des services rendus, Louis qui succ�de � son p�re � la t�te du royaume, en 877, sous le nom de Louis II le B�gue, nomme Thierry, fr�re d�Echard, grand chambellan royal.

Le pape Jean VIII en compagnie de Boson, s�arr�te � Chalon au retour de son entrevue avec Louis II. Il est accueilli par Thierry et par l��v�que de Chalon, en 878.

� la mort de Louis en 879, Thierry devient le tuteur des deux fils du roi, Louis III et Carloman, aux c�t�s du r�gent Hugues l�Abb�, Thierry est un vieillard, il meurt en 883.

En octobre 879, Boson est �lu roi � Mantaille et le comt� de Chalon est incorpor� dans ce royaume.

La coalition des rois carolingiens reprend la ville dans l��t� 880, sans d�tail sur cette op�ration.

Le comt� passe alors aux mains du comte Ad�mar (880-887). La g�n�alogie de ce comte est tr�s confuse. Ce comte est connu pour avoir exerc� en 871, la fonction de missus en Bourgogne. Il est connu pour avoir exerc� la fonction comtale sur Dijon dans les ann�es 901. Il se rattache par ses origines � la famille des Robertiens de Troyes, et � la famille vicomtale de Chalon. Le changement de dynastie n�est pas expliqu�.

Le comte Manass�s et ses fils � La famille de Vergy

Celui qui appara�t sur le comt� de Chalon, est Manass�s l�Ancien (887-918), il est �galement en possession du comt� de Beaune. Il est et restera l�ami du duc Richard le Justicier, qui le surnomme le Preux, � cause de sa bravoure.

En 893, le roi Eudes pour se concilier Richard et Manass�s se rend � Chalon en mai et s�journe quelques jours dans la r�gion, mais les deux bourguignons conservent leur neutralit� dans la lutte qui oppose Charles le Simple � Eudes, � la t�te du royaume des Francs.

Richard soutient Manass�s l�Ancien, qui s�empare de l��v�que de Langres, Thibaut, en 894, car ce dernier conteste l��lection de Gales, fr�re de Manass�s sur le si�ge d�Autun.

En 895, le conflit oppose Richard et Manass�s contre l�archev�que Gautier de Sens sur la vacance du si�ge de Troyes. Richard et Manass�s triomphent, ainsi Thibaut et Gautier sont remplac�s par des eccl�siastiques favorables � leur cause.

Les deux princes combattent les vikings ou Normands (Nortmanni dans les chroniques) qui ravagent la Bourgogne. Ils participent ensemble aux succ�s des Francs lors des batailles de Saint-Florentin et d�Argenteuil contre les Normands, en 898.

� la fin de sa vie, Manass�s se retire dans son ch�teau de Vergy, et v�cut fid�le aux pratiques chr�tiennes de son �poque, en prot�geant les populations venues se regrouper autour de cette forteresse. Il fonde avec son �pouse Ermengarde, le monast�re de Saint-Vivant ou il y d�pose le corps du saint qu�il ramena d�Auvergne, arrach� � la fureur des Normands. Le monast�re est accol� au ch�teau de Vergy.

L�h�ritage de Manass�s se partage en 918, entre ses fils, Gales (918-924), l�a�n� succ�de � son p�re sur le comt� de Chalon, Gilbert le second fils est comte ou vicomte d�Avallon, Manass�s II son troisi�me fils h�rite des comt�s d�Auxois et de Dijon et de Vergy, et Herv� le dernier devient �v�que d�Autun.

Vers 920, Gilbert �pouse Ermengarde, dont l�origine est inconnue, mais qui peut �tre rattach�e � Louis, comte de Thurgovie, fils du roi Rodolphe Ier de Bourgogne.

Gilbert (924-956) prend la succession de son fr�re sur le Chalonnais ou Chaunois.

Entre 931 et 932, Gilbert est en lutte contre le roi-duc Raoul, suite au conflit qu�il l�oppose � la reine-duchesse Emma, qui a confisqu� � ses d�pens le ch�teau d�Avallon. Un accord est trouv�.

Lors de l�av�nement de Hugues le Noir � la t�te du duch� de Bourgogne en 936, Gilbert est et restera un de ses fid�les vassaux, � la t�te des comt�s de Chalon, Beaune, Auxois, Duesmois, M�montois, et Avalonnais.

Gilbert succ�de en 952, � Hugues le Noir sur le duch�, le voici duc de Bourgogne, et partage les droits sur le duch� avec Hugues le Grand.

En 956, avant de mourir, Gilbert remet l�ensemble de ses droits sur le duch� � Hugues le Grand, le gardien testamentaire de sa fille a�n�e Li�garde. Peu de temps apr�s, Li�garde est mari�e � Otton, second fils de Hugues le Grand. Ad�la�de, la cadette de Gilbert, avait �pous� Robert de Troyes, celui-ci intervient en Bourgogne et souhaite mettre la main sur l�h�ritage de sa belle-s�ur.

Le roi Lothaire intervient et confirme les dispositions prises par Gilbert, Li�garde est l�h�riti�re du duch�. Le roi confie le comt� de Chalon � Lambert (956-978), fils cadet du vicomte Robert de Dijon.

Les comtes Lambert et Hugues

Vers 968, Lambert doit affronter le duc d'Aquitaine Guillaume IV qui veut conqu�rir le Charolais. Avec l�appui du sire de Semur-en-Brionnais, Geoffroy Ier, il bat la coalition des Aquitains et des Auvergnats � Chalmoux, pr�s de Bourbon-Lancy, et assure la fronti�re sud de son comt� avec la Loire comme limite.

En 973, Lambert fonde le monast�re de Paray le Monial. Ami de Mayeul, grand abb� de Cluny, Lambert fonde ou conc�de de nombreux autres �difices � la gloire de l�ordre des moines clunisiens.

Lambert d�c�de le 22 f�vrier 978, il est inhum� dans le monast�re de Paray. Il laisse trois enfants, sa fille a�n�e Gerberge, mari�e en premi�re noce avec Adalbert d�Ivr�e, puis en seconde noce avec le duc Eudes-Henri de Bourgogne, Mathilde mari�e avec le sire de Geoffroy de Semur, et son fils Hugues.

Hugues Ier de Chalon (979-1039) est certainement le plus c�l�bre des comtes de Chalon. En effet, en plus de sa couronne de comte, il portera aussi la mitre d��v�que d'Auxerre.

En 987, les Hongrois p�n�trent dans le comt� et saccagent de fond en comble les abbayes de Saint-Pierre et Saint-Marcel de Chalon. La ville est en partie br�l�e.

D�s son enfance, Hugues est r�solu � entrer dans les ordres. En mars 999, de passage � Auxerre, les chanoines de l��glise de Saint-�tienne, le choisisse comme �v�que, cette �lection est confirm�e par le duc de Bourgogne Eudes-Henri. Cette nomination, ne l�emp�che pas de conserver sa fonction comtale � Chalon malgr� la distance entre les deux villes. Il sera tour � tour pr�tre et soldat, ce qui lui vaudra bien souvent de m�langer les droits et les devoirs de ses deux fonctions.

En mai 999, il place le monast�re de Paray sous la d�pendance de Cluny, avec l�approbation et la pr�sence du roi de France Robert II, et du duc de Bourgogne Eudes-Henri. Cette donation s�effectue au monast�re de Saint-Marcel de Chalon en pr�sence des grands de Bourgogne.

Hugues est un partisan du roi cap�tien Robert lors de la succession sur le duch� de Bourgogne, entre 1002 et 1017. Il soutient toujours le Cap�tien dans sa lutte contre les grands de Bourgogne. Il est l�ami et le conseiller de ce roi qui a le m�me �ge que lui.

L��glise Saint-Philibert de Tournus est reconstruite entre 1006 et 1008, elle avait �t� d�truite par un incendie. Elle est consacr�e en 1019.

L��v�que cr�e trois baronnies dans l�Auxerrois, dont celle de Donzy, confi�e � son neveu Geoffroy de Semur-en-Brionnais, qui prit le nom de Geoffroi de Donzy.

En 1021, le comte-�v�que confirme le don de l��glise de Saint-Gengoux au monast�re de Cluny, r�alis� l�ann�e pr�c�dente.

En 1024, Hugues pr�side en compagnie du roi Robert II une grande assembl�e d�archev�ques, d��v�ques, d�abb�s et de comtes � H�ry-en-Auxerrois au cours de laquelle, est lanc�e �une Paix de Dieu� (cf. l�histoire de Cluny) pour tout le royaume.

� la Pentec�te 1027, Hugues assiste � Reims, au sacre du fils du roi des Francs, Henri de France. Cette m�me ann�e, c�est le guerrier et pas l�eccl�siastique qui prend les armes contre le fils du comte de Bourgogne Otte-Guillaume. En effet, Renaud de Bourgogne a p�n�tr� en armes dans le Chalonnais, mais il est vaincu et jet� en prison. Le beau-p�re de Renaud, le duc de Normandie, Richard, envoie des troupes pour le lib�rer. Il est d�livr� apr�s que les troupes normandes ont ravag� le Chaunois. Le comte se souvient qu�il est aussi �v�que et se rend � Rome aupr�s du pape pour se faire pardonner. Le saint-p�re l�engage � aller faire le p�lerinage en terre sainte. Ce qu�il fit au alentour de 1034/1035, apr�s avoir organis� ses �tats en son absence.

� son retour de Palestine, Hugues continue ses donations en faveur de Cluny par un prieur� � Bourbon-Lancy et deux autres dans le Lyonnais. Il termina ses jours � Auxerre et quitta ce monde en 1039.

La famille de Semur-en-Brionnais

� la mort de Hugues, c�est son neveu Thibaut de Semur (1039-1065), qui lui succ�de sur le comt�, il est d�j� associ� au gouvernement du comt� depuis 1038. Thibaut est le fils de Mathilde, la s�ur de Hugues, qui a �pous� le baron de Semur-en-Brionnais Geoffroy Ier. On se rappelle l�aide apport�e par Geoffroy au comte Lambert, le p�re de Mathilde, dans sa lutte contre les Auvergnats. La main de sa fille �tait peut-�tre la r�compense ?

Cette famille de Semur donnera de nombreux eccl�siastiques. Le neveu de Thibaut, Hugues de Semur, est l�un des grands abb�s de Cluny. Un autre Hugues de Semur sera �v�que d'Auxerre, Raynaud de Semur deviendra archev�que de Lyon et le petit-fils et arri�re-petit-fils de Geoffroy, tous les deux barons de Semur, finiront leur jour � l�abbaye de Cluny comme moines.

Le comt� de Chalon au XI�me si�cle

En 1056, un concile r�gional d��v�que se tient � Chalon sous l��gide du l�gat du pape Hildebrand, et la pr�sence de l�abb� Hugues de Cluny (ou Semur). L��v�que de Chalon Guy est accus� de simonie et malgr� la d�fense du comte Thibaut, il est reconnu coupable et d�pos� de son minist�re.

En ao�t 1063, un concile extraordinaire se tient encore � Chalon. Son objectif est de traiter la plainte des moines de Cluny pour l�empi�tement de leurs libert�s par l��v�que de M�con. Ce concile s�ouvre sous la pr�sidence de Pierre Damien, �v�que d'Ostie, mais surtout l�gat du pape. Parmi les �v�ques on trouve Aganon d'Autun, Achard de Chalon, Drogon de M�con, Hugues de Nevers, Geoffroi d'Auxerre, mais aussi l�archev�que Hugues de Besan�on et l�abb� Hugues de Cluny. Le l�gat rappelle les textes de fondation de Cluny, qui sont reconnus par l�assembl�e, et Drogon ne peut que s�incliner : Cluny d�pend du Saint-Si�ge et non pas de l��v�ch� de M�con.

Thibault a eu quatre enfants. Hugues qui lui succ�dera, et trois filles, Ad�la�de qui �pouse Guillaume de Thiers, Mathilde qui �pouse Geoffroy de Donzy et Ermengarde qui �pouse Humbert de Bourbon.

Hugues II (1065-1078) succ�de � son p�re Thibaut. Il �pouse Constance, la fille du duc de Bourgogne Robert Ier.

En 1073, un autre concile est tenu � Chalon sous l��gide du l�gat du pape et du comte Hugues.

En 1078, Hugues va en p�lerinage � Saint-Jacques de Compostelle, mais malheureusement, il meurt en rentrant en France. Son beau-fr�re Guillaume de Thiers rapporte son corps pour �tre inhum� dans le prieur� de Paray le Monial. Il meurt sans h�ritier, le comt� change une nouvelle fois de famille.

Sa veuve Constance est demand�e en mariage par Alphonse VI roi de Castille. En partant pour l'Espagne, elle s�arr�te � l�abbaye de Tournus et fait don de ses vignes de Givry aux religieux.

L�indivision du comt�

L�h�ritage du comt� se joue entre les descendants des deux filles de Thibaut ; le fils d�Ad�la�de, Guy de Thiers, et le fils d�Ermengarde, Humbert de Bourbon-Lancy, ainsi que le fils de Herv� II de Donzy, fr�re de Thibaut, Geoffroy de Donzy, Humbert ne r�clame pas sa part. Un d�bat s�ouvrit entre les parties, et en attendant un r�glement, Ad�la�de seule survivante des deux s�urs assure la r�gence.

� la fin des d�bats, il est d�cid� que le comt� reste indivis entre les deux pr�tendants et tous deux portent le titre de comte de Chalon. Ils v�curent en paix et moururent sans avoir lutter l�un contre l�autre.

Geoffroy de Donzy (1078-1096) s�enr�le dans la premi�re croisade de 1096, mais n�ayant pas les moyens pour payer son voyage, vend � son fr�re Savaric de Donzy dit de Vergy, lequel, voulant aussi probablement prendre part � la croisade, mais n'ayant pas l'argent n�cessaire pour cette lointaine exp�dition, engagea la moiti� de son acquisition � l'�v�que Gauthier de Couches. Savaric de Donzy n'ayant pas rembours� l'argent pr�t� par Gauthier de Couches, la partie engag�e resta la propri�t� de l'�v�ch� et les �v�ques prirent alors le titre de comte de Chalon.

La fin de Geoffroy est diff�rente selon les auteurs, pour certains il est mort en Palestine, pour d�autre il entre en religion � son retour de la Terre sainte. Guy de Thiers (1078-1113) partit lui aussi pour la Terre sainte o� selon les r�cits, il se couvrit de gloire.

� cette m�me �poque un grand �v�nement religieux secoue la Bourgogne, il s�agit de la fondation de C�teaux. Son histoire est racont�e au chapitre sur le duch� de Bourgogne.

La famille de Thiers

Les h�ritiers de Savaric de Vergy vendent leur part (le quart) du comt� de Chalon-sur-Sa�ne, au duc Hugues II de Bourgogne.

Guillaume Ier de Thiers (1113-1166) succ�de � son p�re Guy et se retrouve le seul ma�tre du comt�. Il participe � la cr�ation de l�abbaye de Fert�-sur-Grosne, la premi�re fille de C�teaux, mais il n�a pas la m�me consid�ration vis � vis des moines de Cluny.

Avec l�aide de Braban�ons, de son fils Guillaume et du comte de M�con G�rard Ier, ils s�en prennent � l�abbaye. Le ch�teau de Lourdon, forteresse de Cluny tombe aux mains du fils de Guillaume ; l�abbaye devient la proie des pillards.

En 1166, le roi de France Louis VII intervient dans la r�gion, � la demande de l�abb� de Cluny �tienne, contre les violences du comte de Chalon-sur-Sa�ne. Il accourt � la t�te d�une arm�e afin de r�tablir l�ordre dans les comt�s de Chalon et de M�con. Louis VII apr�s avoir choisit la m�thode amiable p�n�tre dans Chalon puis se dirige contre la ville de mont Saint-Vincent o� Guillaume s�est r�fugi�. Le roi l�enl�ve de force.

Mais Guillaume continue ses exactions et oubliant les sentiments si pieux de la maison de Semur-en-Brionnais, dont il descend par sa grand-m�re paternelle, il ravage le Brionnais ; Paray, Marcigny et Semur subissent les brutalit�s du comte. Les moniales de Marcigny en appellent au pape Innocent II qui somme le comte de se retirer sous peine d�excommunication. Le roi accourt au secours des opprim�s et confisque le comt� et le remet au duc de Bourgogne. Guillaume accus� de forfaiture perd ses �tats. Il meurt en 1168.

Son fils Guillaume II (1168-1192), qui a particip� aux guerres de son p�re, d�cide de demander le pardon au roi ; Il se rend � V�zelay, accompagn� de sa m�re B�atrice, o� se trouve le roi, et l�obtient. Il retrouve une partie du comt�, mais la part conc�d�e par Savaric de Vergy reste aux mains du duc de Bourgogne.

En 1180, Guillaume fournit � son beau-fr�re, Jocerand Gros de Brancion, une bande de Braban�ons octroy�e par son beau-p�re l�empereur Germanique, Fr�d�ric Barberousse. Jocerand guerroie dans la vall�e de la Grosne contre les moines de Cluny. L�abb� de Cluny appelle � son secours le roi Philippe Auguste. Ce dernier intervient avec force et contraint le sire de Brancion ainsi que le comte de Chalon � un trait�, qui est sign� au ch�teau de Lourdon.

B�atrice, fille de Guillaume, �pouse le comte d'Auxonne �tienne II de Bourgogne, petit-fils du comte de Bourgogne et de M�con Guillaume IV, en 1186.

En 1190, Guillaume II s�embarque avec le roi et le duc Hugues III de Bourgogne dans la troisi�me croisade. Il confie la r�gence du comt� � sa fille B�atrice.

� son retour de Palestine en 1192, Guillaume abdique en faveur de sa fille et va terminer sa vie � l�abbaye de Cluny, qu�il avait tant molest�e. Il meurt dans la foi et la pi�t� en 1202.

B�atrice (1192-1228) gouverne le comt�, son long gouvernement est l�une des plus heureuses p�riodes de l�histoire de Chalon. Elle met tous ses soins � pacifier le comt�.

Vers 1200, elle se s�pare de son mari et gouverne seule le comt�.

Jean de Chalon son fils intervient en 1224/1225 dans le conflit qui oppose les Bisontins �rig�s en Commune contre l�archev�que de Besan�on G�rard, en soutenant les Bisontins. Ces derniers lui avaient demand� d��tre le gardien de leur ville.

La fin du comt�

Jean de Chalon (1228-1237), n�a pas encore re�u l�investiture du comt� qu�il doit g�rer un diff�rend que ses agents viennent de provoquer avec Cluny. Les tords sont r�ciproques et Jean c�de au monast�re douze livres dijonnaises. D�s qu�il entre en possession de ses �tats h�r�ditaires, Jean se rend au monast�re de Paray le Monial, et jure fid�lit� sur les �vangiles de respecter les us et coutumes du Charolais et du Brionnais.

Jean assiste � Melun, en 1230, � un plaid � assembl�e judiciaire et politique en public� tenu par le roi saint Louis au cours duquel une ordonnance est sign�e par les nobles, qui condamne les Juifs sur les conditions des agios qu�ils pratiquent.

Il apaise, en 1232, une s�dition des bouchers de Chalon qui pr�tendaient �tre les seuls en droit de vendre de la viande. Le comte rendit une ordonnance qui allait contre cette sotte pr�tention et qui autorisait tous ceux qui le voulaient � vendre de la viande dans la ville. Sa mod�ration dans l�administration de son comt� lui a valut le surnom de � Sage �, que la post�rit� lui a conserv� sous le nom de Jean le Sage.

Il est de nouveau sollicit� par le roi, en 1234, ainsi que les grands du royaume pour aller � Saint-Germain-en-laye pour assister et servir le souverain en lutte contre le comte de Champagne Thibaud.

En 1237, pour contr�ler la politique du comte de Bourgogne, Othon de M�ranie, qui a engag� le comt� de Bourgogne aux Champenois, Jean c�de ses comt�s de Chalon-sur-Sa�ne et d'Auxonne, � son neveu le duc de Bourgogne Hugues IV contre la baronnie de Salins et d�autres seigneuries dans le comt� de Bourgogne. Cet acte r�alis� avec le consentement de son p�re le comte d'Auxonne �tienne, et de sa premi�re �pouse Mahaut de Bourgogne, est pass� � Saint-Jean-de-Losne et met fin au comt� h�r�ditaire de Chalon. Les comt�s de Chalon-sur-Sa�ne et d'Auxonne sont annex�s au duch� de Bourgogne.

Jean prend le titre de sire de Salins et conserve le nom de sa m�re que ses descendants vont rendre c�l�bre dans le comt� de Bourgogne et dans les comt�s d'Auxerre et de Tonnerre, c�est � dire les sires de Chalon-Arlay, puis Princes d'Orange, et les comtes de Chalon-Auxerre.

La suite de la vie de Jean le Sage est relat�e au chapitre du comt� de Bourgogne.

Cette page vous plait, vous pouvez la tweeter

L'histoire du Duch� de Bourgogne :
L'histoire du Comt� de Bourgogne ou Franche-Comt� :