Antoine DELSERIES (original) (raw)

Antoine DELSERIES (n� en 1790)

Ancien �l�ve de l'Ecole polytechnique (promotion 1808 ; entr� class� 18 et sorti en 1810 class� 55) et de l'Ecole des Mines de Paris (entr� class� 3 parmi les �l�ves fonctionnaires). Nomm� dans le corps des mines le 1er avril 1817.

Fils d'un notaire de Montauban (Lot).

Dels�ri�s passa toute sa vie � inspecter les installations mini�res. Il faillit toutefois devenir directeur de l'Ecole des mineurs ; en effet, apr�s la mort de Beaunier, en d�cembre 1835, et apr�s une p�riode d'int�rim assur�e par Dels�ri�s, le poste de directeur de l'Ecole des mineurs de Saint-Etienne et de chef de l'arrondissement min�ralogique fut d�doubl�. Roussel-Galle fut nomm� directeur de l'Ecole, et Delseri�s chef de l'arrondissement min�ralogique de Saint-Etienne. Il semble qu'il prend sa retraite en 1852, la date de son d�c�s est inconnue.


Citation de Louis Aguillon :

A Rive-de-Gier et � Saint-Etienne, on exploitait g�n�ralement par des fendues ou galeries inclin�es suivant la couche. Le long de ces voies, des porteurs remontaient la houille � dos, de 100 m � 150 m de profondeur, dans des sacs assujettis par des cordes qu'ils tenaient entre leurs dents; d'une main ils portaient une lampe dont la faible clart� ne pouvait percer les nuages de poussi�res soulev�es par leurs pas; de l'autre ils s'appuyaient sur une courte canne, une b�quille; ils cheminaient ainsi, comme des damn�s sur quelque �chelle de l'enfer, nus, haletants dans des galeries sans air. Quand la couche n'affleurait pas, on fon�ait des puits de 1 m,70 � 2 m,20 de diam�tre ; des vargues ou machines d'extraction mues par un man�ge, avec un ou deux chevaux, �levaient des bennes de 2 � 3 hectolitres de capacit�. Au fond on ne pratiquait, pour amener les produits aux puits, que le portage � dos ; � peine dans quelques exploitations usait-on du tra�nage. En 1824, seulement, sous l'impulsion de l'Ing�nieur des Mines Dels�ri�s, qui en fut f�licit� par le Conseil g�n�ral des Mines, on commen�a le roulage souterrain par chevaux sur des rails. De tels moyens de transport, non moins que le manque d'air et les venues d'eaux, ne permettaient pas de s'�tendre beaucoup autour d'un puits. Le champ ne comprenait pas au del� de 2 � 4 hectares.

En juin 1824, l'Ing�nieur Dels�ri�s faisait �galement imposer l'emploi des lampes de s�ret� aux mines d'Egarande et d�terminait ainsi leur introduction � Rive-de-Gier, dans l'autre de nos principaux bassins houillers.


Publi� dans les ANNALES DES MINES, tome XII, 1847

Un �v�nement d�plorable est arriv�, le 2 f�vrier 1831, dans la concession houill�re de Villards, d�partement de la Loire. Une masse d'eau consid�rable, contenue dans d'anciens travaux souterrains inconnus, fit subitement irruption dans la mine du Bois-Mouzeil. Au moment o� les ouvriers se trouvaient dans leurs ateliers, seize d'entre eux n'eurent pas le temps de se sauver et furent enferm�s dans l'exploitation.

Apr�s cinq jours et cinq nuits des travaux les plus p�nibles et les plus difficiles, huit de ces infortun�s ont pu �tre arrach�s � une mort qui paraissait certaine. Leur d�livrance est due au z�le admirable et aux efforts r�unis des ing�nieurs, des �l�ves de l'Ecole des mineurs, des directeurs des mines voisines, enfin de toute la population de Saint-Etienne et des communes environnantes.

MM. les ing�nieurs Delseri�s et Gervoy ont re�u la r�compense de leur d�vouement dans la d�coration de la L�gion d'honneur, qui leur a �t� accord�e par Sa Majest�, sur le rapport de M. le ministre du commerce et des travaux publics, et d'apr�s la demande de M. le directeur g�n�ral des ponts-et-chauss�es et des mines.


Le 24 octobre 1831, un incendie a �clat� dans les mines de houille du Reclus, concession du m�me nom du d�partement de la Loire. Neuf ouvriers, rest�s enferm�s dans une galerie, ont p�ri asphyxi�s, malgr� tout ce qu'on a tent� pour les sauver.

M. l'ing�nieur Dels�ri�s a donn�, dans cette triste circonstance, une nouvelle preuve du courageux d�vouement qu'il avait d�ja montr� lors de l'�v�nement des mines du Bois-Monzeil, et qui lui avait fait obtenir la croix de la L�gion d'honneur. [Delseri�s sera nomm� par la suite officier de la L.H. par d�cret du 2 mai 1849]


Le 2 f�vrier 1832, l'une des galeries de la mine de Gourd-Marin, d�partement de la Loire, s'�croula subitement et enveloppa sous ses ruines les nomm�s Gr�goire et Bonnard. Leurs camarades s'�puisaient en vains efforts pour parvenir jusqu'� eux. Les d�combres qui s'accumulaient sur une vaste �tendue les s�paraient de plus en plus des secours qu'on tentait de leur porter et faisaient perdre presque tout espoir de les sauver.

MM. Delseri�s et Gervoy , ing�nieurs des mines, accoururent en toute h�te, d�s qu'ils furent inform�s de l'�v�nement. Ils descendirent dans la mine et se mirent � la t�te des travaux. Leur pr�sence, leurs conseils augmentaient la confiance et l'ardeur.

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Enfin, dans la nuit du 5 f�vrier, sur les quatre heures du matin, un coup de pic r�sonne dans le vide : deux voix r�pondent ... On se figure la joie de tous : les malheureux Gr�goire et Bonnard vont �tre rendus � la vie.

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