Testament de Nostradamus - Les Nombres du Testament comme fil d'Ariane au Corpus nostradamien par Patrice Guinard (original) (raw)
CORPUS NOSTRADAMUS 176 -- par Patrice Guinard
Les Nombres du Testament comme fil d'Ariane au Corpus nostradamien
"Comme il ne reste plus d'autre voie que l'�tude s�rieuse des faits, le temps doit venir o� elle remplacera les contes des adversaires et les vaines explications des commentateurs."
(Fran�ois Buget, "�tudes sur Nostradamus", Bulletin du Bibliophile et du Biblioth�caire, 1863)
Pour avancer quelque peu sur la voie de "l'�claircissement" des quatrains et �viter de faire fausse route, si ce n'est du sur-place, comme ceux qui soutiennent que l'oeuvre du proph�te de Salon n'a ni sens ni unit� de sens, y compris ceux qui tentent de d�structurer le corpus et d'en d�poss�der son auteur, il n'est pas de meilleur "rem�de" que celui propos� par Daniel Ruzo d�s 1962, � savoir l'�tude du Testament, authentique, de Nostradamus, r�dig� deux semaines avant sa mort.
Le paragraphe 25 du Testament (selon ma num�rotation, cf.CN 175), nous informe sur la remise, � trois ex�cuteurs testamentaires, de trois clefs - objet m�taphorique et connot� s'il en est -, lesquelles symbolisent d'abord, comme l'a montr� Ruzo, les nombres du Testament, � savoir 3, 13 et 22, garde-fous des nostradamistes avertis.
Les 3 cl�s de d�cryptage du Testament sont mat�riellement repr�sent�es par les 3 cl�s ouvrant 3 coffres, remises � 3 ex�cuteurs testamentaires (Palam�de Marcq, Martin Mianson, Jacques Suffren), ainsi que par les 3 types d'objets compris dans l'h�ritage, � savoir la maison (dont la jouissance est divis�een 3 parts), l'argent, et le mobilier et ustensiles divers, partag�s entre 3 h�ritiers, Anne Ponsarde et ses a�n�s C�sar et Madeleine.
Le nombre 3 refl�te d'abord l'organisation tripartite de l'oeuvre du proph�te de Salon, d'abord bien entendu les 3 �ditionssuccessives des Proph�ties (1555, 1557 et 1558), mais aussi les3 "�p�tres" en prose �clairant directement le corpus proph�tique, � savoir l'�p�tre � son fils C�sar (qu'il soit son h�ritier l�gitime ou son fils spirituel), l'�p�tre au roi Henry, et le Testament, signal� comme la "troisi�me �p�tre" (cf. CN 175), et encore plus largement les 3 s�ries de textes publi�s par Nostradamus de son vivant, � savoir les Almanachs annuels, les Proph�ties "centuriques", et les autres textes et �crits annexes en prose, comme la traduction versifi�e de l' Orus Apollo, le Trait� des Fardements et des Confitures, la Paraphrase de C. Galen sus l'exortation de Menodote, ou encore Les Significations de l'Eclipse, lesquels sont tous des textes cod�s � des degr�s divers.
Ces trois cl�s sont donn�es 3 fois, dans les quatrains (par exemple en XII.4, le quatrain aux 13 F figurant au Janus de Chavigny), dans le pr�sent Testament, et dans les3 chronologies expos�es dans l'�p�tre � Henry et dans l'Almanach pour 1566 ; elles sont donn�es de3 mani�res (dans le texte des quatrains, par le nombre et les num�ros des quatrains, par la pagination des �ditions successives des Proph�ties) ; elles ont 3 fonctions (le nombre et le choix des quatrains du corpus, � savoir 1130 (cf. CN 169), l'agencement et l'ordre de succession de ces quatrains gr�ce � des proc�d�s num�rologiques de chiffrement, et peut-�tre la localisation du corpus ou "tr�sor".
Les Nombres 13 et 22 du Testament
Le nombre 13 est indiqu� assez curieusement par Nostradamus, � l'ouverture du texte par les 13 pauvres, ni plus ni moins, auxquels il ordonne de remettre une aum�ne apr�s sa mort. Il y a 13 destinataires et b�n�ficiaires du donateur, soit 2 institutions religieuses, � savoir l'�glise du couvent de Saint Fran�oys (4 cierges d'une livre chacun) et la chapelle de Nostredame des p�nitents blancs (1 �cu), et 11 personnes ou groupes de personnes physiques : les 13 pauvres pris collectivement (6 sous chacun), les fr�res de l'Observance de Saint-Pierre (1 �cu), les fr�res mineurs du couvent de Sainct Fran�oys (2 �cus), Madeleine Besaudin, ses trois filles Madeleine, Anne et Diane, sa femme Anne Ponsarde, et ses trois fils C�sar, Charles et Andr�.
13 personnes particularis�es apparaissent nomm�ment comme b�n�ficiaires ou engag�es dans la mise en application du Testament, soit les 2 protagonistes (le notaire Roche et Nostradamus lui-m�me), et 11 autres, � savoir Madeleine Besaudin, Anne Ponsarde, C�sar, Charles, Andr�, Madeleine, Anne et Diane Nostradamus, Palamides Marcq, Jacques Suffren et Martin Mianson (Testament, 22 & 25).
Il y a 13 t�moins testamentaires, soit 11 t�moins pr�sents une fois, et 2 t�moins pr�sents aux deux actes (le notaire Joseph Roche et le tr�sorier Jean Allegret). Parmi ces 13 t�moins, 11 ont sign� l'un ou l'autre des documents (Jehan Allegret et le notaire les ont sign� tous deux), et 2 ne les ont pas sign�s d�clarant ne savoir �crire, � savoir Joseph Raynaud et Jehan Giraud (des noms invent�s ?), dont on ne sait rien (Testament, 26 & Codicille, 31). Il y a encore 13 signatures au total dans les deux actes, 8 dans le Testament et 5 dans le Codicille (hormis le signum du notaire), dont 11 diff�rentes et 2 r�p�t�es (celles de Nostradamus et de Jehan Allegret).
Ci-suit une liste des noms cit�s aux Testament et Codicille, notaire, t�moins et ex�cuteurs testamentaires :
Joseph Roche, notaire, assesseur des consuls en 1560 (Gimon, p.222)
Jehan Allegret, tr�sorier
Joseph Raynaud (peut-�tre un fils issu du 1er mariage d'Antoinette Arnaud, la belle-m�re de Nostradamus : cf. CN 131)
Martin Mianson (ou Miausson ?), consul
Pallamides Marcq de Chasteauneuf (Palam�de Marck), noble, consul de Salon en 1554, assesseur en 1563 (Gimon p.238), ami de Nostradamus (C�sar, Histoire, p.775)
Arnaud Barth�sard Damysane (Balthazar Damizano ou de Damian), noble, consul de Salon en 1565 (Gimon, p.246)
Jaumet Viguier (Jacques de Viguier)
Vidal de Vidal, gardien du couvent Saint-Fran�ois � Salon, confesseur de Nostradamus (Gimon, p.248) ?
Jehan Giraud de Bessonne
Guilhaume Giraud
Anthoine Paris, docteur en m�decine
Guilhen Heyraud, apothicaire
Gervais B�rard, chirurgien � Salon
Jacques Suffren, bourgeois, consul de Salon (absent des actes)Les biens mobiliers et immobiliers de l'h�ritage se r�partissent en 13 groupes : la maison (l�gu�e � C�sar), la grande caisse, la petite caisse, le lit et ses accessoires, les pi�ces de toile, les pi�ces d'�tain, les outres pour le vin, et la pille carr�e de la cave (7 items l�gu�s � sa femme), la coupe en argent dor�, l'astrolabe et l'anneau d'or (3 items laiss�s � C�sar, qui ne s'int�ressera pas � l'astrologie/philie de son p�re), les deux coffres en noyer avec leur contenu (h�rit�s par sa fille Madeleine). Cependant ni les coffres avec leurs trois clefs (symbole du v�ritable h�ritage, c'est-�-dire de l'oeuvre proph�tique), ni les livres et la correspondance ne seront attribu�s � un h�ritier particulier. On remarquera aussi l'absence du si�ge d'airain mentionn� au premier quatrain des Proph�ties ...
Comme le remarque Ruzo qui exclut la maison de son d�compte (p.33), les pi�ces de toile sont au nombre de 22 (6 draps, 4 serviettes, 12 serviettes de table) ainsi que les pi�ces d'�tain (6 plats, 6 assiettes, 6 bols, 2 pichets, 1 aigui�re, 1 sali�re), mais aussi les pi�ces restantes, si l'on inclut dans le d�compte les 3 coffres non explicitement attribu�s, les 7 pi�ces qui accompagnent le lit, et les 3 outres pour le vin, compt�es individuellement (cf. Ruzo, p.33). Autrement dit, et pour s'en tenir aux biens mobiliers, Nostradamus aurait l�gu� 3 s�ries de 22 objets.
Les h�ritiers ou groupes d'h�ritiers qui re�oivent des sommes d'argent sont aussi au nombre de 22, soit les 13 pauvres individualis�s, les fr�res de l'observance, les fr�res mineurs, Magdeleine Besaudin, ses 3 filles, sa femme Anne Ponsarde, ses fils Charles et Andr�. C�sar ne re�oit pas d'argent mais le v�ritable h�ritage, comprenant en particulier la maison avec les 3 coffres et leurs 3 cl�s symboliques, outre l'oeuvre proph�tique qui lui est apparemment adress�e (cf. L'�p�tre � C�sar, 1555).
Les types de monnaies que Nostradamus d�clare avoir en sa possession, sont au nombre de 13 : nobles � la rose, ducats, angelots, vieux �cus, lions d'or, �cu du roi Louis, m�daille d'or, florins d'Allemagne, imp�riales, marionnettes, �cus sol, �cus pistoles, portugaises.
Les nombres 13 et 22 sont attest�s par une ing�nieuse mise en page du Testament ... gr�ce � un notaire complice qui aura accompli lui-m�me les derni�res volont�s quelque peu extravagantes du testateur. En effet 13 jours s�parent la r�daction du Testament de celle de son Codicille (17 juin - 30 juin), et dans le fonds 375 E 2 (Giraud) des notaires de Salon, le texte du Testament et du Codicille est soigneusement recopi� au registre 676 (folios 507 recto � 512 recto et folios 523 verso et 524 recto), et y appara�t sur un total de 13 pages, soit 11 pages pour le Testament et 2 pagespour le Codicille, avec 22 pages vierges interm�diaires. Au registre 675 (non foliot� mais sign�), les actes figurent sur 12 et 2 pages apr�s 10 pages blanches interm�diaires (cf. infra). On retrouve le d�coupage pr�c�demment observ� dans le document, � savoir 13 = 11 + 2, et aussi 22 = 11 � 2. L'ensemble de ces �l�ments ne peut �tre d� au hasard, ou au labeur de quelque faussaire �clair�. Ils ont �t� orchestr�s par Nostradamus afin de laisser quelques indices collat�raux quant � l'organisation de son oeuvre proph�tique.
Ils expliquent le caract�re herm�tique du _Testament_et ses singularit�s autrement inexplicables : Pourquoi l'existence d'un codicille en apparence anodin et inutile, treize jours apr�s la r�dacteur de l'acte principal ? Pourquoi l'�num�ration minutieuse d'ustensiles de cuisine et de pi�ces textiles alors que les livres et documents qui sont le premier mat�riau de l'activit� du proph�te ne sont pas m�me mentionn�s ? Pourquoi convoquer pour le codicille des t�moins diff�rents pour la plupart que ceux admis � la lecture du testament ? Pourquoi confier une des cl�s � un personnage absent des deux actes ?
D'autres nombres sont � prendre en compte, comme l'a fait Ruzo: ceux des pi�ces d'or qui constituent la fortune l�gu�e par le proph�te. L� encore Nostradamus a su prendre toutes les dispositions ad�quates avant son d�c�s, et l'organisation des pi�ces de monnaie constitue un autre pan du codage de son corpus, auquel je consacrerai une prochaine �tude (cf. CN 177). Ruzo a fait l'observation liminaire (p.36), �vidente, celle qui met la puce � l'oreille, pour ceux qui ont le toucher d�licat, � savoir que la somme des ducats simples, au nombre de 101, et des double ducats � � doubler! - au nombre de 126, correspondent aux 353 quatrains de la premi�re �dition des Proph�ties.
Les Chiffres du Testament et le Nombre de quatrains des Centuries
Pour m'en tenir aux trois nombres, � savoir 3, 13 et 22, je dirai qu'ils indiquent d'abord, de mani�re �vidente, le nombre de quatrains publi�s dans les 3 �ditions successives des Proph�ties, qui sont :
- 1. Lyon, Mac� Bonhomme, 1555
- exemplaire B. Albi, fonds Henry de Rochegude, cote R 12426 (autre exemplaire � Vienne en Autriche, l�g�rement diff�rent)
- achev� d'imprimer le 4 mai 1555
- �p�tre � C�sar, 353 quatrains (dont 53 � la centurie IV)- 2A. Lyon, Antoine du Rosne, 1557
- exemplaire B. Univ. Utrecht, cote Duod 213
- achev� d'imprimer le 6 septembre 1557
- 289 nouveaux quatrains, soit au total 642 = 500 + 100 (6e centurie) + 42 (7e centurie)- 2B. "Lyon, Antoine du Rosne, 1557" (cf. CN 106)
- �dition perdue, mais reproduite par une contrefa�on (exemplaire B. Nat. Sz�ch�nyl de Budapest, cote Ant. 8192)
- achev� d'imprimer le 3 novembre [1557]
- 286 quatrains rajout�s, soit au total 639 = 500 + 99 (6e centurie) + 40 (7e centurie)- 3. Lyon, Antoine du Rosne (?), 1558 (�dition perdue avec 300 nouveaux quatrains pr�c�d�s de l'�p�tre � Henry, dat�e de 1558)
- le contenu de cette �dition est repris (?) dans le 2e livre des �ditions posthumes Benoist Rigaud (Lyon, 1568 sq.)Que faire avec les nombres du Testament, 13 et 22, lesquels avec 31 (le troisi�me nombre, cach�, dont je me suis servi pour la num�rotation des paragraphes du document), d�clinent les possibilit�s combinatoires du nombre 4 ?
La somme des carr�s des deux nombres est �gale � celle des quatrains des premi�re et troisi�me s�ries, � savoir:
(13 � 13) + (22 � 22) = 653,
soit 353 (Qs de l'�dition 1) + 300 (nouveaux Qs de l'�dition 3)Le produit des deux nombres �gale le nombre de quatrains de la deuxi�me s�rie :
(13 � 22) = 286 (nouveaux Qs de l'�dition 2B),
ou encore (13 � 22) + 3 = 289 (nouveaux Qs de l'�dition 2A)Il en r�sulte que la seconde s�rie d'�ditions (Lyon, Antoine du Rosne, 1557), dont l'authenticit� a �t� contest�e (principalement en raison du fait que le tirage � 642 quatrains aurait pr�c�d� chronologiquement celui � 639 quatrains), trouve dans ce dispositif sa justification. On ira m�me plus loin en remarquant que l'�cart entre les dates d'achev� d'imprimer des deux tirages de cette s�rie, probablement contemporains, � savoir les 3 novembre et 6 septembre 1557, sont espac�es de 58 jours, exactement �gaux aux 58 quatrains pr�tendument "manquants" � la septi�me centurie (cf.CN 168).
Nous retrouvons ainsi, � l'aide d'op�rations triviales et coh�rentes, les 939 ou 942 quatrains attest�s par les �ditions successives des Proph�ties. En cons�quence, il est inutile de sp�culer en vain et na�vement sur d'hypoth�tiques �ditions perdues, "� la milliade de quatrains", lesquelles ne sauraient cadrer avec la superstructure num�rique organis�e par le proph�te de Salon dans son Testament. Il faut entendre autrement (et notamment ainsi que je l'explique auCN 159) l'indication de Nostradamus figurant dans son �p�tre � Henry.
Confirmation des s�ries "centuriques" par les nombres de Turrel/Roussat
Le Periode de Turrel (f.A4r) propose quatre p�riodes auxquelles le destin du monde serait suspendu :
"ET sera ce petit livret en cinq pusilles parties [divis�], La premiere, monstrera la conjecture de la fin du monde, & dernier Periode, par le mouvement des deux petitz cercles qui se feront & accompliront en sept mil ans par le premier point du signe de Aries & Libra, fiches [fich�s] au firmament alentours des premiers points Daries [d'Aries] & Libra du neufviesme ciel, faisant quatre stations, dont environ la fin de la primiere, vint le deluge universel. A la secunde la perdition des Egiptiens en la mer erithree qu'on appelle Rouge. A la troisiesme la perdition des Iuifz, faicte par Vaspasian & Titus son filz empereur[s] des Romains. A la quatriesme, la pardition de tout le monde. LA seconde particule, monstrera la fin du monde par le mouvement & gouvernement des sept planettes qu'on dit estoilles errantes, dont chascune par fois [sic] meine le monde l'espace de trois cens cinquantes sept ans [sic : pour 354] quatre mois, ainsi qu'escript Abrahan avenaza [sic] libro rationum. LA troisiesme particule, sera de la triplicite des planettes & de la parmutation d'icelle, d'une triplicite es aultres : qui se faict environ l'espace de deux cens quarante ans. LA quatriesme particule, monstrera icelle fin & Periode par les dix revolutions de Saturne qui se font & acomplissent environ l'espace de trois cens ans."En voici le texte dans la version plagi�e de Roussat (p.34-35) :
"Quant au present opuscule & traict�, il sera divis� en quatre parties: dont la premiere monstrera la conjecture de la fin du Monde, & derniere Periode, par le mouvement de deux petitz Cercles, qui se feront & acompliront en sept mil ans, par le premier poinct du signe d'Aries & Libra, fich� & pos� au firmament, � l'entour des premiers poincts d'Aries & Libra du neufieme Ciel, faisant quatre stations: dont, environ la fin de la premiere, vint le deluge universel: � la seconde, la perdition des Egyptiens en la mer Erithree, qu'on appelle Rouge: � la troysieme, la perdition des Juifz, faicte par Vespasian & Titus son filz, Empereurs des Rommains: � la quatrieme, la perdition de l'universel, ou la plus part, ou grandes alterations, immutations, & changemens, pour le moins, se feront en cestuy universel Monde: delaissant toutefoys le tout � determiner & juger � la divine clemence & bont�, comme � celle qui seule peut � telz effectz & influences resister. LA SECONDE PARTICULE declairera & monstrera la fin du Monde par le mouvement & gouvernement des sept Planetes qu'on dit estoilles errantes: dont chascune par soy gouverne & meine le Monde l'espace de troys cens cinquante quatre ans, & quatre moys [357 ans 4 mois par erreur chez Turrel], ainsi que descrit Abraam Avenara, Libro Rationum_, au penultime Chapitre d'iceluy._ LA TROYSIEME PARTICULE sera de la triplicit� des Planetes & de la permutation d'icelles d'une triplicit� en aultre: qui se faict environ l'espace de deux cens quarante ans. LA QUATRIEME PARTICULE monstrera icelle fin & derniere Periode, par les dix revolutions de Saturne: qui se font & acomplissent environ l'espace de troys cens ans."Les nombres annuels de Turrel, 7000, 354, 240 et 300, ont aussi �t� utilis�s pour coder l'organisation des quatrains centuriques. Rappelons qu'un codage ne fonctionne jamais avec une seule cl� : il y a toujours une cl� r�f�rentielle, une cl� effective, et souvent aussi une cl� annexe.
La cl� effective est constitu�e des trois nombres du Testament, d�couverts par Ruzo, et ayant servi � coder le nombre des quatrains centuriques (comme ne l'a pas vu Ruzo), auxquels s'ajoute probablement un quatri�me. Et, comme mentionn� pr�c�demment, le nombre 4, repr�sentant num�rique du quatrain, est � lire comme suit : 4, c'est 1 + 3 (13), c'est 2 + 2 (22), c'est aussi 3 + 1 (31).
La cl� r�f�rentielle, ce sont les quatre p�riodes �tudi�es par Roussat, apr�s Turrel, Ibn Ezra et Albumasar, dans les quatre parties de son ouvrage qui annonce "la fin du Monde estre prochaine".
La p�riode de sept mille ans, tr�s t�t rep�r�e par les ex�g�tes, a �videmment trait � la fin de la proph�tie, clairement au d�but des ann�es 2240, comme l'ont remarqu� nombre d'interpr�tes. On la retrouve aussi bien dans les quatrains que dans les pr�faces, par exemple :
au septiesme nombre de mille qui paracheve le tout, nous approchant du huictiesme (�p�tre � C�sar)
Vingt ans du regne de la lune pass�s // Sept mil ans autre tiendra sa monarchie (Proph�ties, quatrain I.48.a-b)
passant outre bien loing jusques � l'advenement qui sera apres au commencement du septiesme millenaire profondement supput� (�p�tre � Henry)
Les trois autres nombres de Turrel/Roussat (354, 240, 300) sont � rapporter aux trois �ditions successives des Centuries, et dans le m�me ordre (353, 286/289, 300).
Il y a un d�calage d'une unit� entre la premi�re de ces p�riodes (354) et le nombre de quatrains (353) de la premi�re s�rie de quatrains, d�calage d'une unit� (repr�sent�e par l'�nigmatique quatrain latin, repris de l'italien Pietro Riccio, alias Petrus Crinitus, comme l'a observ� Pierre Brind'Amour) qu'on retrouve dans la deuxi�me livraison de quatrains au d�compte des six premi�res centuries (599/600), c'est-�-dire des deux s�ries id�ales de 300 quatrains.
Mais ce n'est peut-�tre pas le cycle lunaire de Turrel/Roussat (354 ans), cycle symbolique sans fondement astronomique, qu'utilise Nostradamus, mais un cycle r�el, astronomique, celui des r�volutions saturniennes ! En effet 29,457 ans � 12 = 353,484 ans (plus proche de 353 que de 354) ! Et les 942 quatrains des Proph�ties, soit 353 � la premi�re �dition et 589 nouveaux quatrains dans les suivantes, respectivement divis�s par 12 et 20, nous ram�nent tous deux et assez pr�cis�ment � la p�riode saturnienne, � savoir : 353 / 12 = 29,4166 et589 / 20 = 29,45 ! Le cycle saturnien (li� au nombre 353) pourrait occulter un second degr� de chiffrement des dates donn�es par Nostradamus dans sa pr�face � C�sar (les ann�es 2065 et 2242, cf. CN 33, n.33-34). Le grand cycle traditionnel des 21 p�riodes de 354 ans et 4 mois (soit 7441 ans, de 5200 BC environ � l'an 2242) ne serait chez Nostradamus que de 7413 ans (353 � 21), raccourcissant le temps de 28 ans sur la dur�e du cycle total et ramenant la fin de la proph�tie � l'ann�e 2213 environ (soulignant les Nombres du Testament 22 et 13), au lieu de 2242, et l'anaragonique r�volution en 2037, au lieu de 2065.
Il y a un d�calage de 46 unit�s entre la deuxi�me p�riode (240) et le nombre de nouveaux quatrains (286) de la deuxi�me s�rie, d�calage qu'on retrouve en soustrayant de 400 (4 centuries de quatrains), le nombre de la premi�re p�riode (354).
Ces 240 sont encore les quatrains � ajouter, toujours � 400, pour atteindre le dernier quatrain num�rot� de l'�dition 2B, � savoir "le 640e", c'est-�-dire le quatrain 40 de la septi�me centurie. Autrement dit, les 46 quatrains manquants au premier nombre (354) pour atteindre 4 centaines, sont rajout�s par Nostradamus au deuxi�me nombre (240) de Roussat dans le deuxi�me lot de quatrains. Le d�calage d'une unit� entre le premier nombre et le premier lot de quatrains est repr�sent� par le quatrain latin, auquel Nostradamus ajoute 2 quatrains dans l'�dition 2A, afin que la totalit� des quatrains publi�s de son vivant dans les 3 moutures des _Proph�ties_reste divisible par 3. Par cons�quent la r�f�rence aux p�riodes de Turrel/Roussat explique le d�calage de 3 (= 1 + 2) quatrains entre les �ditions 2A et 2B, lequel n'a cess� jusqu'� pr�sent d'intriguer les commentateurs.
Ainsi Nostradamus a astucieusement combin� triade et
t�trade pour construire ses trois s�ries de 300 quatrains "plus ou moins", c'est-�-dire ses trois s�ries moyennes de 314 quatrains.
On a encore : 353 - 314 (�dition 1) = (13 � 3) ; 314 - 289 (�dition 2A) = (13 � 2) � 1 ; 314 - 300 (�dition 3) = (13 � 1) + 1
Et accessoirement : 314 - 286 (�dition 2B) = (14 � 2) ; 314 - 300 (�dition 3) = (14 � 1)On retrouve une structure similaire et les m�mes substitutions des nombres 1 et 3, d�j� observ�es dans mon �tude consacr�e "aux plan�tes trans-saturniennes" et marqu�es par les multiplicateurs 3 et 1 s'appliquant respectivement aux �ditions 1 et 3, dont le nombre de quatrains sont ainsi logiquement additionn�s dans l'�quation mettant en jeu les nombres 13 et 22.
On notera aussi que dans la pagination du texte du Testament et du Codicille au registre 675 du notaire Roche, �bauche du registre 676, 10 pages vierges (5 folios) s�parent les 12 pages du Testament des2 pages du Codicille, ce qui implique une substitution des nombres 10 et 14 aux nombres 13 et 22, selon la m�me op�ration effectu�e pr�c�demment, et confirme le nombre destin�, � savoir 314 ou (3 � 10 � 10) + 14, � la tierce partie du corpus centurique.
Ces nombres 10 et 14 se rapportent aussi aux Pr�sages, autrement dit aux quatrains des Almanachs, dont le nombre a �t�, pendant quatre si�cles, de 141 dans les �ditions successives de l'oeuvre de Nostradamus, en r�alit� de 140 si l'on exclut le quatrain apocryphe de Chavigny (le quatrain num�ro 2), avant la red�couverte, r�cente, du Recueil des Presages prosaiques de M. Michel de Nostradame, manuscrit compos� par le m�me Chavigny et achev� en 1589, portant le nombre des pr�sages authentiques � 154 (voir l'ouvrage indispensable de Bernard Chevignard, Pr�sages de Nostradamus, Paris, Le Seuil, 1999). De mani�re �vidente, on observe les �quivalences 140 = (14 � 10) et 154 = (14 � 10) + 14.
Ainsi le Testament de Nostradamus indique de mani�re assez claire le nombre des quatrains connus, � savoir 1096, mensuels (154) et centuriques (942), contenus dans l'oeuvre proph�tique. Est-ce � dire que le nombre de quatrains proph�tiques � prendre en consid�ration dans le corpus doivent se limiter � ce d�compte? Je ne le crois pas, et les chiffres du Testament, et notamment ceux se rapportant aux pi�ces d'or, donnent bien d'autres indications, lesquelles seront d�velopp�es dans un prochain article.
Note : Ce texte, paru au CURA en septembre 2002, a ensuite �t� publi� dans la revue Atlantis (N� 412, 1er trimestre 2003, p.59-67). Il est int�gr� au Corpus Nostradamus le 11 novembre 2013.
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