Temps cyclique. L'ordre cyclique temporel (original) (raw)
4. Moments du temps qualifi�
5. Les trois Arch�types temporels
6. Zodiaque et Temporalit�
Le Temps des philosophes (I)
Cyclologie astrale (III)
Des Cycles et des Hommes (IV)
Cette �tude recouvre les chapitres 35, 36 et 37 de ma th�se de doctorat (1993), et une partie de mon D.E.A. de philosophie, "Le temps cyclique astral" (TH. DEA, Paris I, 1984, 70 pp., dir. Jacques Bouveresse, natif du Lion, nomm� en 1995 au Coll�ge de France).
4. MOMENTS DU TEMPS QUALIFI�
"Je ne sais comment b�tir ces d�finitions de fonction, phase, cycle qui permettraient de suivre les variations multiformes de l'homme. Cependant je sens ces notions." (Paul Val�ry, Cahiers)
La conception du temps dans les soci�t�s primordiales �tait essentiellement qualitative. La calendrier, "code des qualit�s du temps", [1]avait pour fonction de r�guler l'activit� sociale et de l'accommoder aux rythmes naturels et "cosmiques". L'ann�e, et le calendrier qui en est la carte id�ale, sont d�coup�s en "dates critiques" (jours fastes et n�fastes) et "intervalles" compl�mentaires. Un moment particulier, auquel sont attribu�es certaines qualit�s, est associ�, par "�quivalence", � la p�riode de temps imm�diatement post�rieure, jusqu'� ce qu'un autre moment impose sa tonalit� � la p�riode suivante. Selon Henri Hubert, disciple d'�mile Durkheim, cinq r�gles s'appliquent � l'utilisation du calendrier ainsi constitu� :
- "Les dates critiques interrompent la continuit� du temps" et ponctuent le cycle temporel.
- "Les intervalles compris entre deux dates critiques associ�es sont, chacun pour soi, continus ou ins�cables" puisque la rupture est introduite justement par la date critique.
- "Les dates critiques sont �quivalentes aux intervalles qu'elles limitent" ou plus pr�cis�ment � ceux qui les suivent, puisqu'aucune nouvelle orientation qualitative n'est introduite au sein de cet intervalle.
- "Les parties semblables sont �quivalentes", c'est-�-dire celles qui occupent la m�me position relative dans l'agencement de plusieurs cycles comparables. Les printemps sont �quivalents entre eux, mais le sont aussi au temps marquant les premi�res heures du jour.
- "Les dur�es quantitativement in�gales sont �galis�es et des dur�es �gales in�galis�es", car la dur�e ne se d�finit pas par une unit� de mesure externe, mais par le nombre et la qualit� des moments critiques qu'elle renferme.Les ph�nom�nes naturels (les saisons, les pr�cipitations, le bourgeonnement et la floraison, la reproduction et l'hibernation...) sont les manifestations concr�tes, biologiques, des ph�nom�nes astronomiques sous-jacents. Les rythmes c�lestes ordonnent le vivant auquel le socio-culturel doit aussi se soumettre. Les f�tes du "calendrier archa�que" marquent les ruptures socialis�es des cycles plan�taires. Il y a une ad�quation et une continuit� du c�leste au terrestre, et du terrestre � l'animal et au social. Les "dates critiques" dont le "choix" n'�tait pas aussi "arbitraire" que semble le croire Hubert, repr�sentaient des ph�nom�nes astronomiques sp�cifiques, comme le cycle de la lunaison ou celui des solstices. Ainsi "l'�v�nement" est naturel et se renouvelle selon des p�riodes d�termin�es. Seul l'�v�nement naturel, comme l'av�nement mensuel de la pleine lune, est digne d'�tre f�t�. Seule la nature est en mesure de cr�er l'�v�nement que l'homme f�te et ritualise. L'�v�nement est it�ratif et cosmique, non comm�moratif et id�ologique.
Il n'est d'ailleurs pas d'autre �v�nement envisageable que l'actualisation socio-culturelle des phases successives des cycles naturels et cosmiques. Le temps socialis�, celui du calendrier, a une "origine" infra-sociale et une finalit� d'ordre cosmique. Tous sont �gaux pour le "primitif", le primordial, -- face au Soleil et � la lumi�re! La comm�moration d'une politique b�tarde au service des usuriers et des multinationales n'a pas valeur festive.
L'astrologie a syst�matis� et rationalis� cette conception. La "date critique" n'est plus associ�e � une journ�e donn�e, mais � la "dur�e" d'une configuration plan�taire. On peut l'appeler "moment qualifi�",che chez les Chinois, ka�ros chez les Grecs, c'est-�-dire : occasion, ou moment privil�gi�, opportun, "tempestif". L'intervalle de temps, associ� � ce moment et lui succ�dant, d�pourvu de qualit�s nouvelles, lui sera dit "�quivalent". Ainsi l'intervalle entre deux moments qualifi�s a et best un intervalle semi-ouvert : [a, b[ , ayant les qualit�s de l'instant a.
La "dur�e" du moment qualifi� est un infinit�simal temporel puisqu'il correspond � l'instant fugitif de l'alignement ou de "l'aspect" exact entre deux corps plan�taires. Pratiquement, l'astrologue tient compte d'un certain orbe pendant lequel l'aspect plan�taire reste op�rant, autrement dit d'un temps de persistance de l'effet, en th�orie justifi� par l'organisation du syst�me nerveux, et qui est susceptible de varier de quelques minutes � quelques ann�es, suivant l'aspect plan�taire consid�r�.
Le temps cyclique s'oppose � toute lin�arit�_temporelle, au temps informel des techno-sciences comme au temps_al�atoire de l'histoire, contenants uniformes des mouvements de la mati�re ou des tr�pidations �v�nementielles. Einstein a montr� dans sa c�l�bre formule que l'�nergie �tait indissociable de la mati�re et de la masse corporelle. La notion de vitesse, introduite dans l'�quation par une constante (� savoir le carr� de la vitesse de la lumi�re dans le vide), c'est-�-dire d'un "espace parcouru" divis� par la "dur�e d'un parcours", �vacue les notions de lieu spatial et de moment temporel, qui ne subsistent plus gu�re, dans la formule, qu'en tant que t�moins neutralis�s des variations de l'�nergie.
Le temps cyclique est continu car il marque le d�roulement de phases interd�pendantes, et _discontinu_car il est rythm� par l'�mergence ordonn�e de qualit�s distinctes. En r�alit�, c'est la perception qui ponctue le continuum temporel en produisant dans la psych� une alternance d'�tats variables et de transformations qualitatives. Des ruptures encadrent des intervalles associ�s - temps segment� ; le d�veloppement des divers moments s'accomplit selon un processus cyclique qui les organise diff�rentiellement - temps remembr�.
Les qualit�s temporelles se concentrent dans les moments critiques ; elles se g�n�ralisent dans les p�riodes associ�es. Cette alternance de phases de tension et de d�tente rythme la vie naturelle comme la vie sociale primordiale. D'autres "temps" semblent pr�figurer cette dialectique de la permanence et du changement, � la cyclicit� plus ou moins bien d�finie : le temps climatique, le temps biologique (permanence h�r�ditaire et mutations), le temps g�ologique (s�dimentation et constitution de nouvelles strates)...
Le temps des soci�t�s primordiales s'articule sur la variabilit� cyclique des ph�nom�nes naturels : "Il y a, d'un c�t�, des ph�nom�nes naturels, astronomiques ou autres (...) de l'autre, il y a des repr�sentations, que la r�currence des premiers termes entra�ne ou repousse n�cessairement, et des actes, qu'on accomplit ou qu'on �vite pour r�aliser (...) les associations crues n�cessaires." [2]
C'est cette socialisation du temps biologique et cosmique que l'astrologie n'a cess� d'interroger. Contrairement aux pr�jug�s du sociologue, il n'y a pas � proprement parler d'ext�riorit� suivie d'associations, de s�paration suivie d'un effort d'adaptation, c'est-�-dire de m�diations imitatives, mais plut�t, du moins "originellement", une fusion et une synchronisation imm�diates des rythmes psycho-corporels aux rythmes de l'environnement. La culture ne fait que traduire, au niveau de la collectivit�, ces incitations partag�es par tous.
La qualit� d'un point de rupture correspond neuro-physiologiquement � la transformation d'une excitabilit�. Ivan Pavlov a exp�rimentalement mis en �vidence l'existence d'un processus dit "d'excitation temporelle" qui implique une coordination spontan�e aux rythmes environnants. Ainsi pr�vaut avant tout l'harmonisation naturelle de ces rythmes dont les repr�sentants sociaux sont les reflets. Les rythmes sont endog�nes et le temps cyclique a valeur de forme a priori de la "perception primordiale". Ainsi dans la culture et la pens�e primordiales, dites "archa�ques", le temps, "psycho-socio-cosmique", est non seulement une forme d'int�riorit�, variable et personnelle, il est aussi la forme rythm�e et cadenc�e de la vie sociale.
5. LES TROIS ARCH�TYPES TEMPORELS
Le temps cyclique, � travers ses trois modalit�s (intensive, qualitative, extensive), se con�oit respectivement comme_Retour_, comme Moment, et comme Spirale, ternaire arch�typal qui figure un m�me processus physiologique (l'associativit� temporelle de Pavlov) sous ses trois phases respectives : phase de l'�quilibre et de l'intensification du processus, phase du dosage, de la diff�renciation et de la qualification des moments, phase de l'harmonisation et de l'extension des cycles.
Ces trois aspects conf�rent au temps sa part d'�ternit�, c'est-�-dire de renouvellement infini. Non que le temps soit �ternel en soi, mais il est l'image de la substance intemporelle (Platon), c'est-�-dire que ses moments sont "de tous les temps". Le devenir ne cesse de s'actualiser, l'instant ne cesse de persister en se transformant, les cycles ne cessent de revenir et les plan�tes de poursuivre leurs courses circulaires, tant que les assistent les consciences, et tant que la conscience les r�alise.
Le Retour
"Ils reviendront, ces Dieux que tu pleures toujours ! Le temps va ramener l'ordre des anciens jours ; La terre a tressailli d'un souffle proph�tique." (G�rard de Nerval, Les chim�res, Delfica)
D'abord la temporalit� s'affirme dans les divers sch�mes r�p�titifs impliqu�s par l'ench�ssement des cycles : p�riodicit�, alternance, synchronisation. Les cycles se r�p�tent ainsi que leurs rapports intra- et inter-cycliques. La p�riode est cet intervalle de temps qui revient, identique � lui-m�me, non en tant que dur�e concr�te, mais en tant qu'entit� abstraite. Ce qui est en jeu, c'est le Retour, que ce soit du cycle entier, d'un de ses moments, ou encore d'un rapport inter-cyclique : pr�cision d'un processus r�p�tant la m�me forme r�currente, �ternel renouvellement du semblable, de l'automne, d'un automne apr�s chaque �t�, et de la chute des feuilles, et du vent les balayant au sol.
Telle p�riode particuli�re peut toujours �tre consid�r�e comme le simple moment d'un cycle de plus vaste p�riode. En outre le rapport d'un cycle � un autre aura sa propre p�riodicit�, comme les quatorze ann�es qui marquent la p�riode du cycle Uranus/Jupiter. Chaque cycle se d�roule suivant un processus pr�cis, ordonn�, �quilibr� en ses moindres parties, infiniment r�it�r�.
L'alternance est le rapport intrins�que entre les moments successifs d'un cycle, elle est la succession r�p�titive, attendue, de transformations interd�pendantes. Un rythme r�sulte toujours d'une dynamique entre deux p�les li�s, antagonistes et compl�mentaires. Il n'y a pas de simple causalit� lin�aire, mais une interd�pendance circulaire, cyclique, globale. Le moment n'est pas seulement induit par ceux qui le pr�c�dent, mais aussi par ceux qu'il pr�c�de. A chaque instant la totalit� du cycle est pr�sente � elle-m�me. L'alternance est l'occurrence opportune d'un moment parmi tous les moments du cycle, l'�quilibre de ce moment eu �gard � ceux qui lui sont li�s.
La synchronisation est le rapprochement entre les moments simultan�s de diff�rents cycles, elle est le constat de la simultan�it� r�p�titive, attendue, de ces moments, l'enregistrement de moments mixtes, crois�s, pluriels. Le moment se complexifie, s'alourdit, se charge de temporalit�. Chaque moment devient la r�sultante d'une pluralit� de forces temporelles, un �quilibre intensif entre divers moments.
"Il y a entre ant�c�dents et suivants, des liaisons comme si tous les termes �taient simultan�s et actuels, mais n'apparaissaient que successivement." [3]Une courbure se dessine dans l'interd�pendance des moments successifs, dans la correspondance des moments simultan�s. Le _rythme_est l'�quilibre de s�ries alternatives et synchrones. "Le Rythme est au temps ce que la Sym�trie est � l'espace." [4]- comme le Retour de la Balance est au temps ce que le Miroir de la Vierge est � l'espace, en raison du r�tr�cissement op�r� par les signes �quinoxiaux.
La "synchronicit�" [5]est � la simultan�it� ce que l'alternance est � la succession : le m�me ph�nom�ne, non pas al�atoire et lin�aris�, mais oblig�, it�ratif, induit dans le cycle.
L'assimilation du temps cyclique consiste � enregistrer ces simultan�it�s et successions r�p�titives. Comme chez Nietzsche, l'�quilibre est privil�gi�, mais non pas entre l'�tre et le Devenir, mais entre les rapports intra-cycliques et inter-cycliques d'alternance et de synchronicit�. La double association des moments au sein du Retour et leur n�cessaire manifestation sont les conditions de leur intensification. Est intense ce qui revient par l'�quilibre : "C'est en effet l'id�e de Balance qui donne au temps sa forme cyclique. La Balance revient � l'�quilibre au terme du cycle, et cet �quilibre, c'est le retour du temps au point initial qui devient alors de nouveau le point initial d'un nouveau cycle." [6]
Intemporalit� par le Retour. Tout se passe � la fois en m�me temps et dans des temps diff�rents. Le Retour Balance intensifie deux fois chaque moment, en �quilibre "diachronique" et "synchronique", par son rapport intra-cyclique aux autres moments du cycle, et par son rapport inter-cyclique aux moments �quivalents des autres cycles.
Le Moment
"Je parie que vous n'avez m�me jamais parl� au Temps. - Peut-�tre pas, mais je sais que je dois le battre en mesure quand j'apprends la musique. - Ah ! voil� la preuve : il ne supporte pas d'�tre battu ! Maintenant si vous restiez en bons termes avec lui, vous pourriez faire ce que vous voulez avec l'horloge."
(Lewis Carroll, Alice au pays des merveilles, VII)Le Moment ne s'arr�te plus aux rapports formels it�ratifs, p�riodiques, mais aux diff�rences qualitatives. Le temporel, en tant que de la qualit� lui est associ�e, s'inscrit dans sa persistance et dans son inali�nable singularit�. Chaque moment est unique et incomparable. Il ne s'agit plus du cycle, mais de ce qui se conclut dans la cycle. Le moment peut �tre contract� ou dilat�, qualifi� ou quantifi�, la quantification �tant un �talement, une d�tente du qualitatif. Gaston Bachelard regrette la lin�arisation et l'aplatissement de la temporalit� � travers l'id�e de causalit� : "En affirmant que ces �tats sont li�s, on �limine curieusement la dur�e qui les relie." [7]Un moment qui dure, ne se laisse ni r�duire, ni nombrer.
Le cycle contient des noyaux �nerg�tiques, �ch�ances de ses diverses phases. L'id�e de moment propice indique que certaines actions sont favoris�es, en accord avec certaines transformations psychiques. On habite l'espace ; on est habit� par le temps. La temporalit� qualitative se manifeste par une double s�rie, d'instants fulgurants et de dur�es interm�diaires, de concentration qualitative en des foyers actifs et de distribution des qualit�s autour d'eux. Le stade qualitatif du temps cyclique est ainsi constitu� de dur�es immanentes entrecoup�es de moments privil�gi�s, autant de brusques et fulgurantes concentrations dans la rythmique g�n�r�e par une s�rie de cycles entrecrois�s.
Ces dur�es, selon qu'elles r�sultent d'un plus ou moins grand nombre de cycles, seront plus ou moins compactes, continues, homog�nes. La durabilit� des moments sera relative au nombre de cycles en interf�rence. Une phase donn�e d'un tr�s long cycle pourra couvrir un "pr�sent" plus vaste que le temps d'une vie humaine. Alors il n'y aura qu'un �norme pr�sent, soumis � de perp�tuelles variations, susceptible d'engloutir pass� et futur, ayant aboli les autres dimensions de la temporalit�, ou plut�t les poss�dant toutes, car se r�g�n�rant lui-m�me en absorbant dans ses entrailles et ses procr�ateurs, et sa prog�niture, "un embo�tement, un enroulement de pr�sents relatifs, avec Dieu pour cercle extr�me ou enveloppe ext�rieure". [8]
La notion de "che" (circonstance, chance, occasion propice) marque la variation qualitative du moment : "Che appelle l'id�e de circonstance, l'id�e d'occasion (propice ou non pour une certaine action) ; fang, l'id�e d'orientation, de site (favorable ou non pour tel cas particulier). Formant un complexe de conditions embl�matiques � la fois d�terminantes et d�termin�es, le Temps et l'Espace sont toujours imagin�s comme un ensemble de groupements, concrets et divers, de sites et d'occasions." [9]
Le Temps et 1'Espace sont des �tres qui obligent. Ils d�terminent la perception de l'environnement, le d�coupage du milieu ; ils favorisent certains modes de comportement et d'action, appel�s � s'effectuer en harmonie avec l'ordre cosmique et la hi�rarchie des �tres, dans l'interd�pendance g�n�rale. La notion de "chaos", illustr�e par des figures du d�luge ou d'an�antissement par le Feu, appartient elle aussi au cycle. C'est une id�e universelle : chinoise, mais aussi indienne, "h�raclito-sto�cienne", germanique, am�rindienne (destruction du monde apr�s les r�gnes successifs des "quatre soleils")... Tout moment, et d'abord "historique", est immanent � l'ensemble : il a sa part de puissance et de v�rit�, son occasion et son lieu d'actualisation. Tout s'accomplit - ou le devrait - selon le Rythme, l'Ordre, et la Totalit� (Granet), auxquels se rapportent, respectivement, les trois aspects de la cyclicit�: le Retour, le Moment, la Spirale.
La Spirale
"Soudain, du dehors, une cloche r�sonna puis subitement se tut : dolente... dolore ! Au-dessus de la ville, dans la nuit noire et orageuse, la roue lumineuse tournoyait � rebours." (Malcolm Lowry, Au-dessous du Volcan, I)
Un cycle peut aussi �tre appr�hend� en sa totalit�, dans ses transformations internes et son �volution d'ensemble. En filigrane des cycles et comme "malgr� eux", le temps s'�tend selon des agencements n�cessaires, dans une _expansion_illimit�e. Le temps �volutif relie le pass� � ses transformations, et le prolonge dans le pr�sent, dans le futur. Le "devenir" lie, � travers la totalit� du cycle, les divers moments temporels qui se p�n�trent mutuellement sans s'additionner. Pas de "d�passement" par �limination des moments ant�rieurs (� la mani�re h�g�lienne), mais des transformations r�ciproques induites, et un devenir conditionnel. Pas de progr�s, mais un d�roulement progressif - pas de raisons transcendantes, mais des saisons immanentes. Le pass� induit le futur et est induit par lui. L'avenir tire � lui pr�sent et pass�. Le devenir est agenc�.
"Le Temps est constitu� par la succession cyclique d'�res qui, toutes, dynasties, r�gnes, p�riodes quinquennales, ann�es elles-m�mes, doivent �tre assimil�es � une liturgie et qui, toutes, m�me l'ann�e, ont un centre." [10] L'histoire, dite "l�gendaire" pour la modernit� (mais plus vraie que l'histoire contingente, aveugl�e par ses pr�suppos�s id�ologiques, lesquels ne tiennent tout au plus que deux ou trois g�n�rations), est con�ue comme une alternance d'�res closes, compl�tes, et chacune centr�e autour d'un seuil d'�manation.
"Ainsi, l'�volution biologique et sociale �tait-elle comprise en Chine dans la perspective d'un devenir cyclique, qui devait toujours revenir : les cycles �tant s�par�s par une sorte de Ragnar�k, un cr�puscule des dieux, 1'an�antissement de tout en un �tat d�sordonn� et chaotique, apr�s quoi toutes les choses reprenaient lentement leur �volution." [11]
Le pass� est le commencement du cycle dont le futur est l'�ch�ance ; le futur est l'�tat final (finalis�) du cycle dont le pass� est l'�tat initial. R�versibilit� des processus temporels dans l'appr�hension des ph�nom�nes et des �tats v�cus, � travers une sorte de "causalit� renvers�e": les transformations s'accomplissent simultan�ment dans les deux "directions" oppos�es. [12]Pour qu'il y ait post�rit�, il faut qu'il y ait m�moire. Il n'y a d'�volution que si l'on porte le regard "en arri�re" ; il n'y a d'histoire qu'� travers le sentiment d'un avenir.
La r�p�tition des cycles courts � travers le d�veloppement des cycles longs autorise � concevoir les uns comme sous-cycles ou moments particuliers des autres. A un moment donn�, il y a toujours un plus grand cycle englobant de plus courts, ou un plus petit cycle inclus dans de plus vastes. La "cyclicit�" est extensive, en spirale. Alors que le Retour r�solvait par l'�quilibre le probl�me de la mobilit�, la Spirale ajoute au d�roulement cyclique une orientation. Au plateau de la Balance se substitue la fl�che du Sagittaire. Cependant, sous le rapport ontologique, il ne saurait y avoir ni r�versibilit�, ni m�me �volution. La Spirale associe � la circularit�l'illusion de la lin�arit�. L' "innocence" du devenir, c'est sa raison imm�diate ; la "raison" du devenir, c'est la _libert�_� terme humain, mais la "libert�" du devenir, c'est, � terme cosmique, son �ternel recommencement.
L'opposition entre un temps lin�aire et un temps cyclique est superficielle: La Spirale est l'image d'un temps lin�aire et cyclique ; elle est Chronos et A�on. Dans la perspective h�lico�dale du temps, les transformations sont agenc�es, raccord�es, r�organis�es, harmonis�es. Illusion perp�tuelle du nouveau, en vertu des limites de l'appr�hension et d'un travail incessant de comparution des moments li�s par leur relative proximit�. Illusion d'une coordination des cycles en vue d'une commune orientation. Le pr�sent n'est plus rien, sinon la_coupure invisible_ d'un pass� et d'un futur qui se chargent de sens.
Chronosophie
Le T'ai Ki chinois illustre, entre autres choses, les trois arch�types du temps cyclique. YIN et YANG s'�quilibrent, durent, �voluent, selon les quatre phases d'un cycle perp�tuel - arch�type supr�me qui, sous sa forme temporelle, se traduit en Retour-Moment-Spirale. L'arch�type Chinois rappelle le "Spha�ros" d'Emp�docle, ce vivant immense, organique et harmonique, m�lange parfait des quatre �l�ments, qui se transforme sous l'action de deux forces �ternelles et compl�mentaires, "Philia" (l'Amour) et "Ne�kos" (la Haine).
En A, le Yin et le Yang, s�par�s par une ligne sinueuse, s'associent et se partagent le r�el, mais restent contenus l'un dans l'autre, comme l'attestent les foyers Yin et Yang au coeur des zones Yang et Yin. Les foyers Yin (noir) et Yang (blanc) grandissent jusqu'� colorer la part circulaire blanche en noir, et la noire en blanc (en B). Le cercle noir s'agglom�re aux r�sidus noirs occidentaux, et le blanc aux r�sidus blancs orientaux (en C). �volution. Le sens de rotation de la "sph�re", reconstitu�e, est invers� (en D). R�versibilit�. Transformation r�ciproque du Yin en Yang, et du Yang en Yin. [13]
L'ordre qualitatif est illustr� par la pr�sence du foyer noir au milieu de la zone blanche, et du foyer blanc au milieu de la zone noire. Cette double "induction" existe toujours, m�me si elle est � peine perceptible (comme en C). Le point �mergent marque une rupture, puis grandit, dure, puisqu'aucune qualit� nouvelle n'appara�t jusqu'� la rupture prochaine. Constitution continue du Yin et du Yang � partir d'une double rupture novatrice.
Apr�s la phase D, le processus se poursuit ; le blanc retourne � l'orient et le noir � l'occident en une figure similaire � la phase A. Alternance. La transformation est double : c'est en m�me temps que grandissent les processus Yin et Yang. Il y a une synchronisation de deux processus parall�les qui sont en r�alit� le m�me. Une �gale r�partition s'�tablit entre le noir et le blanc � tout moment du cycle. Equilibre intensif du Yang et du Yin.
Dans le trait� mill�naire du_Yi King_ (I Ching) [14], dont la richesse est immense et les implications innombrables, chacun des six traits - Yang (plein) ou Yin (bris�) - de chaque hexagramme est une sorte de "T'ai Ki" susceptible de se transformer en son contraire. Image sextuple de la totalit�, l'hexagramme illustre un _moment_particulier, une situation sp�cifique, du cycle des m�tamorphoses. Il est susceptible d'�voluer et de se transformer en l'un des 64 autres, hexagrammes, selon le nombre de traits changeants.
Ainsi
Hong (la "Dur�e") se transforme en
Fou (le "Retour") lors de la mutation des quatre traits inf�rieurs.
Enfin chaque hexagramme est marqu� par la coexistence des six traits associ�s, et par l'alternance des traits Yin et Yang au cours des transformations successives.Les trois arch�types du temps cyclique se rapportent aux trois phases automnales du cycle zodiacal.
Au stade BALANCE les moments sont �quilibr�s par l'alternance et la synchronisation, et coordonn�s selon des rythmes r�p�titifs. Chacun d'eux est une phase n�cessaire et attendue dans le d�roulement du cycle ; chacun d'eux s'intensifie par le Retour, par l'�quilibre subtil, toujours r�actualis�, des compl�mentaires. Le Yin face au Yang.
Au stade SCORPION les moments sont dos�s, concentr�s, diff�renci�s. Ils apparaissent comme ruptures ou seuils de discontinuit�, avant de se prolonger comme dur�es induites. Chacun s'isole de son entourage temporel, se d�tache par sa sp�cificit� irr�ductible, par sa pr�sence, par son "pr�sent", et s'enfonce dans les profondeurs de son inali�nable singularit�. Qualit� unique au sein d'une multiplicit� inextricable - dans l'oc�an du Yin, Yang.
Au stade SAGITTAIRE les moments sont r�-agenc�s et harmonis�s. Ils s'organisent les uns par rapport aux autres et redeviennent comparables malgr� leur �loignement ou leur dissemblance. Chacun �volue vers un futur anticip� et r�troagit sur un pass� pr�cipit� ; chacun r�sulte de l'extension illimit�e de la totalit� du cycle, dans toutes les directions. L'expansion est r�versible : par la Spirale, on se retrouve � "l'ouest" en allant aux confins de "l'est". [15] Par le Yang, au Yin !
6. ZODIAQUE ET TEMPORALIT�
"Chaque �tre complexe est constitu� par une pluralit� de temps, branch�s les uns sur les autres selon des articulations subtiles et multiples." (Ilya Prigogine & Isabelle Stengers)
Le temps cyclique r�gule et rythme ce qui est toujours, ce qui revient (Balance), ce qui dure (Scorpion), ce qui s'agence (Sagittaire). Pure intemporalit� au stade Balance : la p�riode caract�rise ce qui revient toujours. Intemporalit� tourn�e vers le pr�sent au stade Scorpion : le moment traduit une pr�sence, une persistance infinie. Intemporalit� tourn�e vers le pass� et le futur au stade Sagittaire : la Spirale coordonne ces deux dimensions en un agencement it�ratif et r�versible.
L'agencement spirituel �labor� dans les Upanishads organise les trois phases temporelles "� l'envers" : la Spirale repr�sente le cycle douloureux des vies ant�rieures et des r�incarnations, r�gi par le karma et par la loi de transmigration (sams�ra) ; par la rupture instantan�e et impr�visible du monde de l'illusion, dans le Moment, l'�tre peut �chapper au cycle et atteindre la d�livrance (moksha) ; enfin par le Retour s'�tablit la fusion de l'�tman au Brahman, l'alliance du Soi individuel avec le Soi divin, "l'anabase" de l'�me vers sa source originelle et intemporelle.
La fameuse all�gorie de la Caverne (Platon) donne � voir le monde sensible comme apparence d'un autre monde, supra-sensible, intemporel. Johannes Eckhart �crit : "Platon parle d'une puret� qui n'est pas de ce monde ni hors du monde, qui n'est ni dans le temps ni dans l'�ternit�, qui n'a ni dehors ni dedans." Car pour l'�me, immortelle, conna�tre, c'est "se ressouvenir". Le platonicien Castaneda note : "Notre incapacit� de nous souvenir �tait en r�alit� une incapacit� de placer le souvenir de notre perception sur une base lin�aire. Nous ne pouvions pas mettre nos exp�riences "� plat", pour ainsi dire, et les organiser en un ordre successif." [16]
On acc�de � l'intemporel par le "pouvoir" � saisir instantan�ment et globalement ce que, d'ordinaire, on appr�hende dans la succession et dans la s�paration. Ce qu'on appelle "l'intuition" est la facult� d'esprit qui prend ses arr�ts dans ce temps vertical de l'intemporalit�. L'intemporel se manifeste par une "impression" soudaine, fugitive, subliminale, souvent "famili�re" : on croit l'avoir d�j� �prouv�e, comme une situation de r�ve qu'on "sait" avoir v�cue mille fois, "dans le r�ve", et dont on s'aper�oit, au r�veil, que c'�tait "la premi�re fois". Et effectivement, on a d�j� v�cu quelque chose de semblable, "ant�rieurement", mais ce qu'on a v�cu, c'�tait cette "m�me impression" de d�j� v�cu, d'avoir ressenti quelque chose de semblable, autrefois.
Les quatre formes principales d'excitabilit� (cf. mes analyses du zodiaque astrologique) favorisent chacune la perception d'une dimension temporelle sp�cifique : l'excitation naturelle le pr�sent, l'inhibition protectrice le pass�, l'excitation temporelle l'intemporel (qui est l'essence m�me de toute temporalit�), l'inhibition extinctive le futur. La quarte automnale a rapport � l'intemporel ; chacun des signes des autres quartes a aussi un rapport sp�cifique au temps ; ils peuvent se lire comme des modes d'agencement temporels sp�cifiques. Chaque signe zodiacal "vit" dans un temps qui lui est propre ; chacun appr�hende la temporalit� � sa mani�re :
Le premier signe d'une quarte, le signe cardinal, d�tient le caract�re de cette quarte : au B�lier le pr�sent, au Cancer le pass�, � la Balance l'intemporel, au Capricorne le futur. Le signe interm�diaire, dit "fixe", se charge en sus du mode temporel de la quarte oppos�e : au Taureau l'intemporel, au Lion le futur... Le troisi�me signe d'une quarte, le signe mutable, d�tient les modes temporels des deux quartes adjacentes : aux G�meaux le futur et le pass�, � la Vierge le pr�sent et l'intemporel... Il en r�sulte que six des douze signes zodiacaux sont en rapport avec chacune des dimensions temporelles. Chaque signe zodiacal a sa conscience du temps, traduisible par les formules suivantes [17] :
B�LIER : "Je suis"
- pr�sence imm�diate, �vidence du moment, instantan�it� (le pionnier)TAUREAU : "J'ai toujours �t� ce que je suis maintenant"
- l'intemporel inscrit dans le pr�sent. Le but sup�rieur, la finalit�, l'ordre r�v�l� (le chef spirituel)G�MEAUX : "J'ai d�j� �t� et resterai ce que je suis maintenant"
- mise en perspective du pr�sent, la conjoncture, l'opportunit� (le diplomate)CANCER : "J'ai �t�"
- le souvenir, la nostalgie, les r�miniscences (l'artiste)LION : "Je serai encore ce que j'ai �t�"
- le futur inscrit dans le pass�. Immortalit�, p�rennit� du mythe, culte des anc�tres (le r�veur)VIERGE : "Je suis et serai toujours ce que j'ai �t�"
- pr�sent et intemporel inscrit dans le pass�. Immuabilit� du monde, rien de nouveau sous le soleil (l'amoureux)BALANCE : "Je suis de toute �ternit�"
- transparence, foi, gr�ce, authenticit� (le mystique)SCORPION : "Je suis d�s � pr�sent ce que je serai toujours"
- le moment charg� d'une singularit� inali�nable, le myst�re, le secret (le solitaire)SAGITTAIRE : "J'ai d�j� �t� ce que je serai toujours, et je serai encore ce que j'ai toujours �t�"
- justice immanente, don de soi, mission universelle (le proph�te)CAPRICORNE : "Je serai"
- l'avenir, le devoir-�tre incorruptible, la construction du monde et de l'esprit (l'asc�te)VERSEAU : "J'ai �t� ce que je serai"
- le pass� inscrit dans le futur, re-cr�ation, sens historique (le conteur)POISSONS : "Je suis et j'ai toujours �t� ce que je serai"
- prescience, ce qu'on cherche est devant nos yeux (le sage)
[1] Henri Hubert, "La repr�sentation du temps dans la religion et la magie", in Marcel Mauss (�d.),M�langes d'histoire des religions, Paris, Alcan, 1909, p.229.� Texte [2] Henri Hubert, Ibid., p.211. � Texte [3] Paul Val�ry, Cahiers, Paris, Gallimard, 1973, vol. 1, p.1278-1279. � Texte [4] comme le note Francis Warrain, cit� par Matila Ghyka dans Philosophie et mystique du nombre, Paris, Payot 1952 ; 1971, p.13. � Texte [5] Pas au sens de Jung pour qui la synchronicit� n'est pas li�e � la temporalit� cyclique, mais n'est que le principe de parall�lisme "a-causal" d�signant toute "co�ncidence dans le temps de deux ou plusieurs �v�nements sans relation causale et qui ont le m�me contenu significatif ou un sens similaire." (in Carl Jung, Ma vie (Souvenirs, r�ves et pens�es), trad. fran�. Roland Cahen & Yves Le Lay, Paris, Gallimard, 1973, lexique). Cf. aussi de Jung, Synchronicit� et Paracelsica, trad. fran�. Claude Maillard & Christine Pflieger-Maillard, Paris, Albin Michel, 1988. � Texte [6] Henry Corbin, Temple et contemplation, Paris, Flammarion, 1980, p.94 (d'apr�s l'�tude du "Texte des Textes" de Haydar �mol� (XIVe si�cle), disciple d'Ibn Arab�). � Texte [7] in Dialectique de la Dur�e, Paris, P.U.F., 1950, p.52. � Texte [8] Gilles Deleuze, Logique du sens, Paris, Minuit, 1969, p.190. � Texte [9] Marcel Granet, La pens�e chinoise, Paris, Renaissance du Livre, 1934 ; Albin Michel, 1950, p.89.� Texte [10] Marcel Granet, Ibid., p.103. � Texte [11] Joseph Needham, La science chinoise et l'Occident, trad. fran�., Paris, Le Seuil, 1973, p.178. Cf. aussi Jacques Soustelle, Les quatre soleils, Paris, Plon, 1967. � Texte [12] "Ai�n s'�tend en ligne droite, illimit�e dans les deux sens." (Gilles Deleuze,Opus cit., p.194. � Texte [13] M�me orientation chez Nietzsche (Balance par le Soleil, mais Sagittaire par la Lune) : accepter que s'accroisse le nihilisme, la barbarie, la d�cadence ... afin de faire revenir la culture, les valeurs nobles, les hi�rarchies... On peut l�gitimement penser, avec les Chinois, que l'exc�s de science ram�nera la Connaissance, que du d�veloppement monstrueux du mental et de l'ego resurgiront les "�mes", et que l'�puisement des multiples avatars du discours fera place au retour de l'Indicible.� Texte [14] Sur le Yi King, voir Paul Philastre (�d.-trad.), Le Yi-King, Annales du Mus�e Guimet, 8 & 23, 1881; Paris, Adrien Maisonneuve, 1982, 2 vol. ; Richard Wilhelm (�d.), Yi King (Le livre des transformations), trad. fran�. �tienne Perrot, Paris, Librairie de M�dicis, 1973 ; Iulian Shchutskii_, Researches on the "I Ching"_, trad. angl., London, Routledge, 1975; 1980. � Texte [15] Beethoven (Sagittaire), dans une lettre de 1815 : "durch Leiden Freude" (par la douleur, � la joie!) � Texte [16] Carlos Castaneda, Le Don de l'Aigle, 1981 ; trad. fran�. Guy Casaril, Paris, Gallimard, 1982, p.156. � Texte [17] On s'en tiendra au r�f�rentiel "Individuation" (marqu� par le pronom JE), tout en gardant � l'esprit qu'il ne s'applique strictement qu'� la conscience europ�enne, ainsi qu'aux soci�t�s servilis�es et accultur�es : le Mexicain pense TU, l'Hindou NOUS, le Chinois ILS. � Texte
Patrice Guinard: L'ordre cyclique temporel
(version 2.5 : 04-04-2020)
http://cura.free.fr/22ordcyc.html
-----------------------
Tous droits r�serv�s � 2002-2020 Patrice Guinard
Centre Universitaire de Recherche en Astrologie
Web site Designer & Editor: Patrice Guinard
� 1999-2020 Dr. Patrice Guinard