Ephéméride Anarchiste 12 avril (original) (raw)
Les gardiens de la paix (dessins de Jossot)
12 avril
Teresa Claramunt
Le 12 avril 1931, mort de Teresa CLARAMUNT, à Barcelone.
Militante anarchiste, anarcho-syndicaliste et féministe catalane.E Elle est née en 1862. Ouvrière dans le textile et militante anarchiste, elle collabore aux journaux "El Productor" et "El Combate". Dès 1905, elle revendique, dans une brochure, le droit à l'égalité des femmes dans la société, et la prise en mains par ces dernières de leurs propres destinées. Elle est, en compagnie de Soledad Gustavo (avec qui elle était très liée), une des pionnières de l'anarcho-syndicaliste féminin en Espagne, poussant Federico Urales à reprendre la parution de "La Revista Blanca". Militante acharnée, Teresa est plusieurs fois arrêtée et interrogée par la police. Elle y subit de mauvais traitements pour avoir refusée de livrer les noms de ses compagnons anarchistes recherchés, et sera condamnée à 5 ans de prison. Son enterrement, le 14 avril fut l'occasion d'une grande manifestation anarchiste dans la ville de Barcelone.
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Augusto Masetti (jeune et en 1964)
Le 12 avril 1888, naissance d'Augusto MASETTI, à Sala Bolognese (Italie).
Anarchiste et antimilitariste italien auteur d'un attentat contre un colonel. Né dans une famille ouvrière, son père est maçon, métier qu'il poursuivra lui-même en alternance avec celui de cordonnier. En mars 1908, il vient travailler quelques mois en France avant de retourner en Italie en novembre, où il doit effectuer son service militaire. Libéré début septembre 1910, il reprend son métier de maçon en avril 1911, puis revient quelques mois en France. Rentré en Italie le 26 septembre il est rappelé dans un régiment d'infanterie pour prendre part à l'expédition guerrière en Libye. Le 30 octobre 1911, dans la cour de la Caserne Cialdini de Bologne, il tire avec son fusil sur le colonel Stroppa qui harangue les militaires. Il affirme ses idées au cri de "Vive l'anarchie, à bas l'armée." et s'adresse aux autres soldats : "Frères rebellez-vous!" . Le colonel n'est que blessé à l'épaule, Masetti arrêté refuse de collaborer avec les enquêteurs ne répondant que par monosyllabes. Il est transféré à Venise pour y être jugé par un tribunal militaire. Mais dans le climat de tension sociale qui règne alors, les autorités redoutant d'en faire un martyr préfèrent le faire passer pour un "sujet dégénéré ". Le 11 mars 1912, il échappe à la peine de mort, mais c'est pour être interné dans un hôpital psychiatrique, celui de Brusegan à Padoue (où Passannante était mort). Les journaux anarchistes comme "L'Agitatore" et "Rompete le file!" (Rompez-les-rangs!) vont alors mobiliser l'opinion sur le cas Masetti et en faire un symbole de l'antimilitarisme. Un Comité national "Pro Masetti" est constitué avec à sa tête Maria Rygier et Armando Borghi. Cette mobilisation à laquelle se joindront socialistes et républicains ainsi que les syndicalistes de l'USI réussira dans un premier temps à ce qu'il soit transféré dans l'asile civil d'Imola en janvier 1914. En juin 1914, l'agitation antimilitariste autour de son nom débouchera sur l'insurrection de "la Semaine rouge" . Durant la guerre, on le renvoie à l'asile de Padoue, puis un nouveau transfert le renvoie à Imola en avril 1915. C'est seulement en août 1919 qu'il est libéré, une famille d'Imola lui permet de se réinsérer et de trouver une compagne, Conchetta Pironi avec laquelle il aura trois enfants. En septembre 1935, il est arrêté pour avoir refusé de cautionner le régime fasciste, il est alors condamné à 5 ans de confinement à Thiesi en Sardaigne, ce qui fragilisera sa santé mentale. Libéré en 1940, il revient à Imola, mais le 14 septembre 1943 il est à nouveau arrêté par les fascistes. L'année suivante, son fils César meurt au combat alors qu'il était partisan au sein de la 36e Brigade Garibaldi. Augusto est à nouveau interné pour "psychose paranoïaque". C'est seulement le 1er avril 1945 qu'il retrouve la liberté puis reprend durant l'après-guerre son militantisme antimilitariste. Il meurt à Imola le 3 mars 1966 après avoir été renversé par une moto de la garde urbaine. Une interview d'Augusto réalisé en 1964 est disponible sur le web.
Le 12 avril 1834, à Lyon. Insurrection des Canuts. La troupe attaque et prend le quartier insurgé de la Guillotière, après avoir détruit de nombreuses maisons avec l'artillerie.
Le 12 avril 1871. LaCommune de Paris : "Considérant que la colonne impériale de la place Vendôme est un monument de barbarie, un symbole de force brute et de fausse gloire, une affirmation du militarisme, une négation du droit international, une insulte permanente des vainqueurs aux vaincus, un attentat perpétuel à l'un des trois grands principes de la république français, la fraternité, décrète : "Article unique :La colonne Vendôme sera démolie". La colonne sera démoliele 16 mai.
Le 12 avril 1904, à Barcelone, attentat manqué du jeune anarchiste Joaquín Miguel ARTAL, contre le chef du gouvernement Antoni Maura.
Né à Barcelone en 1884, Joaquín ARTAL était le fils d'un barbier. Sculpteur sur bois, il fréquente très jeune les milieux anarchistes. Impressionné par les récits des tortures infligées aux paysans de Alcalá del Valle qui s'étaient révoltés en août 1903, il tente d'assassiner le chef du gouvernement avec un poignard, mais ne parvient qu'à le blesser légèrement. Arrêté, il déclare avoir agi seul et n'avoir aucun complice. Le 11 juin 1904, il est condamné à 17 ans d'emprisonnement et envoyé à la prison de Ceuta dans laquelle il décèdera en 1909 des traitements inhumains pratiqués dans les prisons espagnoles. Les journaux anarchistes comme "El Rebelde" se feront écho de son acte et à sa mort "El Libertario" et "Tierra y Libertad" lui rendront hommage.
Le 12 avril 1913, à Paris. L'anarchiste Georges COCHON (fondateur de la Fédération nationale des locataires) à la tête d'une manifestation de plusieurs milliers de sans-logis, investit l'Hôtel de Ville pour réclamer "Le droit au logement pour tous".
numéro 4 du 12 avril 1924
Le 12 avril 1924, à Brest (Finistère), sortie du numéro 4 de l'hebdomadaire "Le Tam Baz" (le morceau de bâton). Ce journal satirique, humoristique et naturien est réalisé par l'anarchiste brestoin Hervé Coatmeur. On ne sait pas grand-chose sur la durée de ce journal paraissant le samedi, mais il fait partie des nombreux titres publiés par Coatmeur et le Foyer Naturien de Brest.
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Numéro un d'avril 1932, le n° 3 d'août-septembre 1932 (avec Sacco et Vanzetti), le n° 2 de février 1938, et n° 4 de juillet 1938.
En avril 1932, à New York (USA), sortie du premier numéro de la revue "Vanguard" (Avant-garde), d'abord sous-titrée "An Anarchist Youth Publication" puis dès le numéro 2 "An Anarchist Communist journal". En mars 1935, le sous-titre devient "A Libertarian Communist Journal", et en mai 1939 "A Libertarian Journal".
Cette revue est publiée par le "Vanguard Group" qui deviendra la principale voix anglophone de l'anarcho-syndicalisme dans l'entre-deux-guerres en Amérique. Les principaux membres du groupe sont Abe Bluestein, Sam Dolgoff et Mark Schmidt, mais il y avait également Esther la compagne de Dolgoff et son jeune frère Tommy et Selma l'épouse de Bluestein et Clara Freidman qui explique : "Notre objectif était d'élaborer un programme positif, de traiter l'anarchisme en termes moins amorphes et plus concrets, de montrer qu'il s'agissait d'une philosophie sociale viable".
Formé au départ par les enfants d'immigrants juifs le groupe c'est ensuite ouvert à l'autres ethnies comme le chinois Eddie Wong qui a traduit les oeuvres de Kropotkine dans sa langue natale et qui organisait dans son restaurant des dîners de collectes pour le mouvement. Il y avait aussi quelques italiens et irlandais et un africain Glenn Carrington, qui était gay et écrivait des articles sur la "question nègre" sous le pseudonyme George Creighton.
A noter les contributions régulières d'Emma Goldman, d'Alexandre Berkman de Rudolf Rocker de Grigori Maximoff, d'Augustin Souchy, etc.
La revue suspend sa publication entre juin 1933 et mars 1935, le journal anarchiste italien "Il Martello" permettant au "Groupe Vanguard" d'insérer une page en anglais dans ses colonnes.
Neuf numéros de "Vanguard" paraîtront ensuite jusqu'en juillet 1939. L'histoire de ce journal (en anglais) et les numéros numérisés sont à retrouver ici.