Ephéméride Anarchiste 30 octobre (original) (raw)
Tampon de l'Athénée Libertaire d'Elda (Province d'Alicante)
Tiré d'un livre de la bibliothèque de la 66ème Division (sur le front en 1938).
30 octobre
Brochure de Sébastien Faure sur l'affaire du 1er mai 1891
Le 30 octobre 1859, naissance de Henri Louis DECAMPS à Condé-Folie (dép. de la Somme).
Militant anarchiste et antimilitariste
D'abord ouvrier tisseur dans la Somme, il habite ensuite à Saint-Ouen (banlieue nord de Paris), où le 5 janvier 1889 son logement est perquisitionné à la suite d'un collage d'affiches antimilitaristes "Aux conscrits" réalisé dans la nuit du 24 au 25 décembre précédant. La police ne saisit que des exemplaires de "La Révolte". Du 1er au 8 septembre 1889 à Paris, il assiste au Congrès anarchiste international et approuve les idées de Charles Malato sur la nécessité de se soustraire à la mobilisation en temps de guerre. Le 25 avril 1891, dans une réunion publique à Saint-Denis, il incite l’auditoire à faire du 1er mai une journée révolutionnaire.
Le 1er mai 1891, la manifestation quitte Levallois-Perret pour Clichy, une vingtaine d’anarchistes y participent, dont Henri Decamps, Charles Dardare et Louis Léveillé, munis d’un drapeau rouge. A l’arrivée, ils rentrent chez un marchand de vins, et étaient en train de rouler leur drapeau quand un groupe de policiers surgit pour tenter de s'en emparer. S'ensuit une violente bagarre et un échange de coups de feu, les trois anarchistes étant armés. Conduits au commissariat, ils sont passés à tabac, puis sérieusement blessés et laissés sans soins. Inculpés pour "coups volontaires, suivis d’effusion de sang, portés à des agents de la force publique", le 28 août 1891, tous trois passent devant la Cour d’assises de la Seine. Decamps qui avait alors 5 condamnations à son casier judiciaire, revendiquera sa qualité d’anarchiste, d’antipatriote, de travailleur et de père de famille qui "a toujours nourri ses enfants". Il arguera de la légitime défense et affirmera qu’il préférerait être envoyé à l’échafaud plutôt qu’au bagne. "Ma tête ? On peut la couper. Je la livre : je la porterai fière et droite devant l’échafaud. Une tête d’anarchiste de plus ou de moins n’empêchera pas la propagande". Il écopera de la plus lourde peine, cinq ans de prison.
Pendant son incarcération à la centrale de Poissy, un de ses enfants, une fillette âgée de trois ans, est recueillie par un couple d’anarchistes, les Chauveau.
Cette affaire sera très commentée dans "La Révolte" et "Le Père Peinard" et Sébastien Faure en fera une brochure "L’Anarchie en Cour d’assises (1891)". Cet injustice sera à l'origine des attentats de Ravachol, du 11 et 27 mars 1892, contre les domiciles du président de la Cour d’assises Benoit, et de l’avocat général Bulot qui avait demandé qu'on supprime les trois anarchistes.
Libéré en septembre 1896, Henri Decamps émigre aux États-Unis, où il fréquentera les milieux francophones révolutionnaires et libertaires et sera l’un des premiers à rejoindre la colonie "La Libre Initiative" installée à Ramsey, New Jersey. En mars 1897, alors qu’un débat opposait partisans et adversaires de l’action violente, il adresse à "La Tribune libre" une lettre soulignant que les actes de violence avaient "sérieusement contribués à faire connaître les théories anarchistes".
Après la dissolution de "La Libre Initiative", Henri Decamps restera sur place avec sa compagne et leurs deux enfants. Il s’efforcera de faire prospérer les terres agricoles qui lui avaient été laissées. Au printemps 1898, David Mikol vient le rejoindre ce qui permettra la construction d’un atelier de confection. Cherchant à renforcer le noyau de colons, Decamps incite en vain l’anarchiste Etiévant à les rejoindre, puis la veuve Chauveau. Six mois plus tard, la ferme avait pratiquement atteint le stade de l’autosuffisance.
On perd un temps sa trace, d'autant plus qu'il s'était brouillé, à propos de la violence, avec Louis Goaziou avec qui il était en contact. Mais un article des "Temps Nouveaux" du 16 mai 1908, signale qu'il était devenu un "jaune" (scabs) en décembre 1907, lors d'un grève à Norwalk (Connecticut). Et non content d'être devenu un briseur de grève, il témoigna à charge le 28 avril 1908, contre trois camarades : Prista, Fiorine et Baracchi qui étaient accusés d'avoir molestés des jaunes et qui furent condamnés à trois ans de prison.
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Georges Navel
**Le 30 octobre 1904, naissance de Georges NAVEL à Pont-à-Mousson.
Ecrivain autodidacte et libertaire. Il est le treizième enfant d'une famille ouvrière. Au début de la guerre de 1914, il est évacué en Algérie puis retrouve ses parents, six mois plus tard à Lyon. Son frère Lucien, de 10 ans son aîné, lui fait découvrir le milieu libertaire et anarcho-syndicaliste. Il fréquente alors les "Causeries populaires" et les fêtes du "Nid rouge". Il change fréquemment de travail, ajusteur dans l'industrie automobile, ou journalier dans des travaux saisonniers et séjourne quelques temps dans la colonie anarcho-naturiste de Bascon. En 1927, il s'insoumet au service militaire et travaille sous un nom d'emprunt, situation qui finira par régulariser en 1932 et qui lui vaudra la prison et une incorporation. En 1936, il rejoint durant deux mois les rangs de laC.N.T à Barcelone. De retour à Paris, il fréquente le"Musée du soir" crée par Henry Poulaille. En 1940, il est mobilisé quelques mois dans l'Est, puis l'exode le conduit dans le midi, près de Forcalquier. A la libération il se consacre à apiculture et à l'écriture. En 1954, il s'installe dans la région parisienne et travaille comme correcteur d'imprimerie. Son livre "Travaux" publié en 1945 est un récit autobiographique et un témoignage sur la condition ouvrière; d'autres ouvrages suivront : "Parcours" (1950), "Sable et limon" (1952), etc. Il meurt le 1er novembre 1993. "Il y a une tristesse ouvrière dont on ne guérit que par la participation politique. Moralement, j'étais d'accord avec ma classe." **Fin de "Travaux".
Edoardo Angeli
Le 30 octobre 1985, mort d'Edoardo ANGELI, dit Poupon dit Dino à Bologne (Italie).
Militant anarchiste et antifasciste italien.
Il est né le 29 septembre 1903 à Mercato Seraceno (Forli) en Emilie Romagne (Italie). A l'âge de 15 ans il commence à militer dans le mouvement anarchiste, et prend part aux luttes sociales d'après guerre. Après la prise du pouvoir par les fascistes, il s'exile en 1923 avec toute la famille en Suisse, puis en France où il arrive le 8 décembre 1924. il travaille à l’usine Peugeot de Montbelliard, puis comme maçon dans les Alpes Maritimes et à Roanne. En 1926, il s'installe en région parisienne à Fontenay-sous-Bois où il restera jusqu'en juin 1932. Après un nouveau passage en Suisse, il s'installe à Marseille. En janvier 1933, il est arrêté à Nice lors d'une réunion d'antifascistes. En 1934, il participe avec d'autres compagnons anarchistes italiens à la création d'une coopérative de travaux du bâtiment qui permettra à des compagnons de trouver du travail à Marseille. Il milite alors au groupe communiste anarchiste de la Fédération Anarchiste du Sud-Est, il effectuait divers déplacements militants en Belgique où il rencontrera sa compagne Armido Marchetini.
En juillet 1935, il fait partie du Comité de coordination marseillais contre la guerre en Abyssinie. Lors de la manifestation du 1er mai 1936 à Marseille, il est avec d’autres compagnons italiens, dans le cortège anarchiste derrière le drapeau noir. En [juillet 1936](juillet19.html#19 juil36), l'orsqu'éclate la révolution en Espagne, il se rend à Barcelone, puis à Madrid, mais se refuse par convictions pacifiste et antimilitariste à prendre part aux combats. Revenu en mai 1937 en France, quelque peu désenchanté de la tournure des événements en Espagne, il travaille comme ouvrier dans une cimenterie qui avait une succursale en Algérie où il décide ensuite de partir avec sa compagne. Il s'installe alors à Oran, où il devient membre de la section locale de SIA (Solidarité Internationale Antifasciste). Après la victoire franquiste en Espagne, il participe à un réseau d’évasion des réfugiés espagnols en Algérie, ce qui lui vaudra d’être arrêté le 19 juillet 1939 avec Celso Persici et Edmond Lelli et de passer deux mois en prison. En 1940 c'est l’armistice signé par les autorités de Vichy, puis l’installation à Oran de la Commission italienne d’armistice (fasciste), Edoardo (Dino) Angeli, Celdso Persici et Edmond Lelli passent alors clandestinement au Maroc à Casablanca, où ils sont accueilli par d’autres camarades italiens vivant sous de fausses identités espagnoles.
Dino Angeli ne retourne à Oran qu’en septembre 1943, après le débarquement allié d’Afrique du nord. A la Libération, il participera aux activités du groupe "Libre examen" qui publiera entre décembre 1944 et mai 1945 à Oran, au moins 6 numéros d'un bulletin mensuel du même nom, en trois langues (français, italien, espagnol).
En 1962, au moment de l’Indépendance de l’Algérie, Dino Angeli et sa compagne Armida Marchetini revenaient à Marseille où tous deux prenaient part aux activités du "Centre International de Recherches sur l’Anarchisme" (CIRA). René Bianco dira de lui :" il était toujours là quand on avait besoin de lui et tous ceux qui ont frappé à sa porte savent combien son accueil était fraternel et chaleureux."
Chaque automne Edoardo (Dino) allait se ressourcer en Italie. C’est lors d’un de ces voyages, en octobre 1985, qu'il était conduit d’urgence à l’hôpital Sant’Orsola de Bologne où il s’éteignit.
**Le 30 octobre 1913, naissance d'Aurelio CHESSA
**Le 30 octobre 1969, mort de Pedro SIERRA ALVAREZ
En-tête du premier numéro de "Listki Khleb i Volia" daté du 30 octobre 1906
**Le 30 octobre 1906, à Londres, sortie du premier numéro du journal en langue russe "Listki Khleb i Volia" (Pages de Pain et Liberté) Organe des Communistes-Anarchistes. il est publié par le cercle Kropotkine rassemblant les anarchistes russes en exil. Ce journal succède en fait au "Khleb i Volia" publié à Paris puis Genève, entre 1903 et 1905. Le journal sera publié jusqu'en 1907.
Le 30 octobre 1911, Italie. A la caserne Gialdini de Bologne, le soldat Augusto MASETTI, tire sur le colonel Stroppa, qui harangue les militaires en partance pour la Libye. Le colonel est blessé et Augusto Masetti qui avait accompagné son geste d'un "Vive l'Anarchie!", est arrêté, il sera interné dans un asile (pour éviter un procès).
En-tête du premier numéro daté du 30 octobre 1936
Le 30 octobre 1936, à Tucumán (Argentine), sortie du premier numéro du journal "Agitación" (L'Agitation). Périodique Anarchiste distribué gratuitement. Correspondances à adresser à Tomas Soria, pour ce journal de 8 pages, dont la Une est consacré aux actualités espagnoles.
"Contre le fasciste Malon qui menace de détruire en Argentine les droits les plus élémentaires du peuple producteur. - Pour la liberté de nos prisonniers sociaux détenus dans les geôles du pays, victimes de sinistres plans politico-judiciaires. - En solidarité avec le peuple espagnol qui lutte courageusement pour arrêter l'avancée des hordes meurtrières du fascisme, ce seront les objectifs de la prochaine grève générale décrétée par la F.O.R.A." Epigraphe de J. Bovio : "La pensée est anarchique et l'histoire marche vers l'anarchie" Exemplaire numérisé ici.
**Le 30 octobre 1937, à Paris. Lors du congrès de "l'Union Anarchiste" (qui se déroulera jusqu'au 1er novembre), le "Comité pour l'Espagne Libre" créé par Lecoin, Faucier,Odéon etLe Meillour se transforme (à la demande de la CNT FAI espagnole) en section française de "Solidarité Internationale Antifasciste" (S.I.A) et éditera à partir du 10 novembre 1938l'hebdomadaire du même nom "SIA".
Affiche pour les 30 ans de Radio Libertaire
Les 29 et 30 octobre 2011, à Paris, durant deux jours, militants et sympathisants anarchistes ont fêté comme il se doit les 30 ans de Radio Libertaire. Des stands d'éditeurs et d'organisations amies comme l'Union Pacifiste de France ou la CNT, étaient présents. Divers débats ont été organisés notamment sur les "Philosophies anarchistes", sur "l'Historique de l'internationale Anti-autoritaire", ou encore sur les pratiques autogestionnaires. Rencontre internationale également, avec May Dubuis et Michel Nemitz de "la Fédération des Montagnes" (Suisse), venus présenter les rencontres internationales devant se tenir à St-Imier à l'été 2012.
Punk, Rap et Rock étaient au programme des concerts, sans oublier la chanson française avec Serge Utgé-Royo, Les Chanteurs Livreurs, Céline Pessoa, Tomasi, etc.