Jeanne d'Arc - H.Wallon - Appendice : Retraite de Charles VII (original) (raw)

Jeanne d'Arc par Henri Wallon - 5° éd. 1879 Appendice 43 : Retraite de Charles VII

Sur cette opposition constante du parti dominant à la Pucelle, voyez M. Quicherat, Aperçus nouveaux, § 4, p, 30 et suiv.

On a accusé Perceval de Cagny de partialité dans ses appréciations : mais il n'est pas le seul qui ait ainsi jugé l'affaire de Paris. Berri rapporte à La Trémouille l'ordre de renoncer à l'attaque (t. IV, p. 47). Le Journal du siége d'Orléans dit : « Et certes aucuns dirent depuis que se les choses se feussent bien conduites, qu'il y avoit bien grante apparence qu'elle en fust venue à son vouloir, car plusieurs notables personnes estans lors dedans Paris, lesquels cognoissoient le roi Charles, septième de ce nom, estre leur souverain seigneur, lui eussent faict plainière ouverture de sa principale cité de Paris » (t. IV, p. 200). Et Pierre Cochon dans sa Chronique normande, ne parle pas autrement : « Et estoient lesdits assaillans si près des murs qu'il ne falloit mès que lever les eschielles dont ils estoient

bien garnis, et ils eussent esté dedens; mès fu avisé par ung nommé monseigneur La Trimoulle du coté dudit Charles : car il auroit trop grant occision.... Et auxi l'en disoit que monseigneur de Bourgogne avoit envoié ung herault devers ledit Charles, en disant qu'il tendroit l'apointement qu'il avoit fait avec ledit Charles, et cessast lui et ses gens, mès s'il y avoit apointements entre eux, quel il estoit, je n'en sauroye parler; mes toutes voies il y eut trève jusquesà Noel ensuivant, et ainssi fit ledit Charles audit assault sonner de retraite et se retrairent; et croy qu'ils eussent gaigné ladicte ville de Paris, se l'en les eut lessié faire. » (P. Cochon, Chron. normande, chap. LI, p. 460, Éd. Vallet de Viriville, ou Procès, t. IV, p, 342.) — Ajoutez ce que dit la Chronique rédigée à Tournai : « Et en tout ce voiage la Pucelle ne avoit aultre intention, fors de elle et ses gens aler assallir la ville et cité de Paris, devant laquelle elle fist plusieurs courses avec les siens et partout là autour. Et estoit courouchée que aultrement ne se faisoit; mais les cappitaines ne se accordèrent assallir ladite ville; ains par aulcuns du conseil du roi, firent retraire leurs gens d'armes, dont il convint que ladite Pucelle se retraiist à Saint-Denis où le roi se tenoit. Et trois jours après, le roi créand aulcun de son conseil, contre le gré de ladicte Pucelle s'en ala menant icelle avec lui oultre la rivière de Loire. Et là se tint tout le yver sans gaires besogner au fait de la guerre, dont ladicte Pucelle estoit très malcontente; mais ne le povoit amender. » (Chron. des Pays-Bas, etc., ap. Smet, Coll. des chron. belges, t. III, p. 415.)


Source : Jeanne d'Arc - Henri Wallon - 5° éd. 1879.

Notes :
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