XXIIIe Dynastie (original) (raw)

En Parallèle avec les XXIIe, XXIVe, XXVe Dynasties et les royaumes locaux

La XXIIIe dynastie est marquée, comme la précédente, par l’arrivée au pouvoir de souverains Berbères, lesMéchouech (ou Machaouach – mSwS.w). En 818, Léontopolis (ou Taremou "la terre des poissons") dans Delta devint un royaume indépendant des souverains deTanis de la XXIIe dynastie, mais l’hypothèse que toute la dynastie fut Léontopolite est toujours discutable. La chronologie traditionnelle veut que [Pétoubastis I](#Petoubastis I) (ou Padibastet I) fut le Premier Pharaon de cette dynastie, mais certains égyptologues, dont David Al Astonsuggèrent une hypothèse différente. À leur avis, le fondateur de cette dynastie était Takélot II (850-825, XXIIe dynastie), qui précéda[Pétoubastis I](#Petoubastis I), [Ioupout I](#Ioupout I), [Osorkon III](#Osorkon III). Ils ne comptent pas [Sheshonq IV](#Sheshonq IV) comme Roi, puis [Takélot III](#Takelot III) et Roudamon qui serait le dernier. Ils ne comptent pas [Ioupout II](#Ioupout II), fils de Roudamon. Ce qui est sûr c’est que la XXIIIe dynastie va coexister, à son début, avec la XXIIe dynastie, mais elle représente une tranche de l’histoire Égyptienne qui est assez mal connue.

À partir du règne d’[Osorkon III](#Osorkon III) la fonction de Divines Adoratrices d’Amon devint de plus en plus importante et les filles, ou les sœurs, du souverain qui exerceront cette fonction, eurent un pouvoir à Thèbes égale à celui du Pharaon. En 747, en plus de celui de Tanis et Léontopolis, trois nouveaux royaumes, qui existaient déjà, prirent leur indépendance. Le premier depuis la ville d’Héracléopolis, dirigé par Payeftjaouembastet (754-720) gendre de Roudamon, qui adopta la titulature royale. Le deuxième à Hermopolis Magma, dirigé par Nimlot III (747-725) et le troisième à Lycopolis (ou Assiout), dirigé par Padimenti I (747-715). Tous ces “Roitelets” seront finalement défait malgré une alliance, par le Roi de Napata, Piânkhy (ou Piye, 747-716, XXVe dynastie), qui conduisait l’invasion Éthiopienne. Toutefois, ce dernier mourut en 716, sans vraiment avoir “maté” complètement l’Égypte, ce que son successeur et demi-frère Chabaka (716-707/706) se chargera de faire. En 715, s’en est fini de toutes les petites dynasties, les Kouchites restant seul maître du pouvoir.


Pour plus de détails sur la dynastie, voir les ouvrages de :

David Al Aston et John Henry Taylor :
The family of Takelot III and the “Theban” twenty-third dynasty, M.A. Leahy, Libya and Egypt c.1300–750 BC., School of Oriental and African Studies, London, Centre of Near and Middle Eastern Studies, and The Society for Libyan Studies, 1990.
Gérard P.F.Broekman, Robert Johannes Demarée et Olaf E.Kaper :
The Libyan period in Egypt : Historical and cultural studies into the 21st-24th dynasties : Proceedings of a conference at Leiden University, 25-27 october 2007, Nederlands Instituut voor het Nabije Oosten Leiden, 2009 – Peeters, Leuven, 2009.
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et Février 2010.
Richard A.Fazzini :
Egypt Dynasty XXII to XXV, E.J.Brill, Leiden, New York, 1988.
Erik Hornung, Rolf Krauss et David A.Warburton :
Handbook of ancient egyptian chronology, Handbook of Oriental Studies : Section 1, the Near & Middle East, illustrated edition, Brill Academic Pubishers, Leiden, Décembre 2005 et Octobre 2006.
Karl Jansen-Winkeln :
Die 22.-24. Dynastie, Otto Harrassowitz, Wiesbaden, 2007.
Jacobus Johannes Janssen :
The smaller Dakhla stele, pp : 166-71,JEA 54, London, 1968.
Claus Jurman :
Die namen des Rudjamun in der kapelle des Osiris-Hekadjet. Bemerkungen der 3. zwischenzeit non dem wadi Gasus-Graffito, pp : 69-91, GM 210, Göttingen, Janvier 2006.
Olaf E.Kaper et Robert Johannes Demarée :
A donation stela in the name of Takeloth III from Amheida, Dakhleh oasis, pp : 19-37, Jaarbericht Ex Oriente Lux (JEOL) 39, 2006.
Kenneth Anderson Kitchen :
The third intermediate period in Egypt (1100-650 BC), 3rd Édition. Warminster : Aris Phillips Limited, Warminster, 1996.
Frédéric Payraudeau :
Le règne de Takelot III et les débuts de la domination la Koushite, pp : 79-90, GM 198, Göttingen, 2004.
Olivier Perdu :
Le Roi Roudamon en personne !, pp : 151-178, RdE 53, Paris, 2002.
Thomas Schneider :
Lexikon der Pharaonen, Artemis, Zuürich, 1994 – Avec Arne Eggebrecht, Deutscher Taschenbuch, München, 1996 – Artemis & Winkler, Düsseldorf, 1997 – Albatros, Düsseldorf, 2002.

Manéthon ne le nomme pas. Il fut le fils d’[Osorkon III](#Osorkon III) et de la Reine Tentsai. Il fut Grand Prêtre d’Amon à Thèbes en 775, puis co-Roi de Léontopolisde 764 à 759 avec son père, comme en témoigne l’inscription N°13 du Nilomètre de Karnak, puis devint Roi de 759 à 757. Takélot III est certifié par plusieurs documents : Une stèle de la donation de Gourob (ou Medinet el-Ghourab) qui l’appelle “Le premier Prophète d’Amon-Rê, Général et Commandant Takélot_“, un bloc de pierre d’Héracléopolis l’appelle “_Le chef Per Sekhemkhéperrê, le fils du Roi par Tentsai”. Sa durée de règne, aujourd’hui admise à 7 ans, est depuis quelques temps fortement remise en cause.

Relief représentant Takélot III – Temple d’Osiris Heka-Djet à Karnak Photo avant retouche : wikipedia.org

Ces 7 années, confirmées par un graffito trouvé sur le toit du temple de Khonsou furent longtemps considéré comme la date la plus élevée de son règne. Toutefois, en Février 2005, une stèle en hiératique fut mise au jour par l’université archéologique de Colombie dans les ruines d’un temple de l’oasis de Dakhla. Celle-ci fait état d’un an 13 du souverain. Comme le précise Olaf E.Kaper et Robert Johannes Demarée, l’analyse de ce document daté, établi de façon concluante l’identité du Roi concerné, comme étant bien Takélot III.

La stèle mesure la entre 42-48 cm de large et 47-51 cm de haut pour entre 10-16 cm d’épaisseur. Cette découverte vient changer considérablement la durée de règne de Takélot III et la chronologie de la dynastie. Le Gouverneur de la région mentionné sur la stèle est Nesdjehouti (ou Esdhuti), qui apparaît comme le Chef des Libyens Shamin.

Comme nous le précise Jacobus Johannes Janssen, une plus petite stèle découverte également dans l’oasis, signalant le même Gouverneur et datée de la même époque, remonte à l’an 24 du Roi de Napata Piânkhy(ou Piye – 747-716). Selon l’égyptologue, cela signifie que Takélot III et Piânkhy étaient contemporains pendant leurs règnes respectifs, contrairement à ce que l’on pense encore aujourd’hui. Il suggère qu’un graffito important à l’ouâdi-Gasous, qui relie l’an 19 d’un souverain Thébain local à l’an 12 du Roi Nubien équivaut à l’an 19 de Takélot III, plutôt que Roudamon comme noté aujourd’hui. Il aurait été sculpté avant la conquête de l’Egypte par Piânkhy.

Toutefois, de nouvelles données sur le graffito publiées par Claus Jurman ont daté la sculpture à la XXVe dynastie, plutôt que XXIIIe. Cela signifie que l’an 19 ne peut pas être affecté à Takélot III, il appartiendrait probablement à Taharqa. Frédéric Payraudeau à noté que Takélot III avait probablement gouverné l’Égypte pendant un minimum de 14 ans. Il fonde son interprétation sur le témoignage du Papyrus Berlin 3048, le seul document administratif en notre possession de cette époque pour toute la période Libyenne.

Une chefferie Mâ (ou Méchouech), constituée à Saïs vers 767 et dirigée par un Osorkon, étendit son pouvoir : Vers l’Ouest au détriment des chefs Libyens, vers le Nord en s’emparant de la ville de Bouto et vers le Sud en direction de Memphis. Takélot III ne contrôla plus alors que la Haute-Égypte. Il fit construire le temple d’Osirisà Karnak.

On ne sait pas si Takélot III eut plusieurs épouses. Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton, donnent le nom d’une, une certaine Irtioubast (ou Irtiubast) qui est nommée comme une “_Fille du Roi_” sur le cercueil de son fils, Osorkon. On ignore si ce fut elle qui donna les cinq enfants à Takélot III, dont deux fils. Cependant aucun ne règnera, peut-être moururent-il avant lui puisque ce fut son frère qui lui succéda :
Deux fils :

▪ Osorkon, qui fut peut-être Grand Prêtre d’Amon.
▪ Djedptahiefânkh, qui fut Deuxième Prophète d’Amon. Il est attesté par une statue (1734) aujourd’hui au musée de Tübingen et une stèle (CG 41006) de son arrière petite-fille Nakhtbasterou.

Trois filles :

▪ Disetnesout (ou Diisetnesit), qui fut mariée à un Vizir.
▪ Irbastetouadjetaou (ou Irbastetudjatjau), qui fut mariée à un Vizir.
▪ Tentsai, dont on ne sait rien. Une femme du même nom aurait été l’épouse de son oncleRoudamon, peut-être s’agit-il de la même personne ?