Elena Paillet (Man-Estier) | Ministère de la Culture et de la Communication (original) (raw)
articles - art mobilier by Elena Paillet (Man-Estier)
La vallée de la Vézère regroupe à la fin du Paléolithique supérieur un ensemble majeur d’occupati... more La vallée de la Vézère regroupe à la fin du Paléolithique supérieur un ensemble majeur d’occupations à
l’envergure et la fonction très différentes. Si le site de La Madeleine est, à juste titre, considéré comme particulièrement
important, beaucoup d’autres gisements coexistent aux alentours. En réétudiant progressivement les séries ornées
issues des fouilles anciennes, nous nous proposons de contribuer à une discussion renouvelée sur leur place dans ce
contexte archéologique particulièrement dense. Il en va ainsi de la découverte d’une petite tête de renne gravée sur un
fragment osseux issu des fouilles de Denis Peyrony à Longueroche (Plazac). Il s’agit de la première représentation
figurative de ce site attribuée au Magdalénien supérieur final. À ce titre, elle permet de réinscrire une série modeste et
oubliée dans l’important corpus des représentations graphiques de la fin du Tardiglaciaire de la vallée de la Vézère.
La collection d'art mobilier de Rochereil constitue une référence pour l'étude des comportements ... more La collection d'art mobilier de Rochereil constitue une référence pour l'étude des comportements symboliques des derniers Magdaléniens, par sa richesse (plus de 300 objets), la diversité de ses supports (notamment des objets finis ou des déchets en matières dures d'origine animale) et l'extrême densité de son iconographie (un demi-millier d'entités graphiques). Pour l'essentiel, cette série s'est constituée à partir des fouilles conduites à la fin des années 1930 par le docteur Paul-Émile Jude. Elle a été sommairement et très incomplètement publiée en 1960 (près de 70 % d'inédits). Dans le cadre d'un Projet Collectif de Recherche initié en 2012 (P. Paillet, dir.) nous avons repris l'étude exhaustive et pluridisciplinaire de la collection. Nous en proposons dans ces pages une revue préliminaire en croisant les données issues de l'analyse fine des supports et d'une première étude formelle des représentations figuratives ou géométriques. Cette dernière catégorie domine largement le corpus. Par l'originalité des concepts et des vocabulaires graphiques mis en oeuvre, elle ouvre le champ à une analyse renouvelée des processus de schématisation. Ce sont aussi les bases d'une étude plus approfondie sur les relations entre l'objet et l'oeuvre (ou les oeuvres) qu'il supporte que nous souhaitons proposer dans cette contribution. La dialectique complexe entre le support et la représentation s'exprime dans diverses directions et constitue selon nous la preuve d'un lien physique et sémantique fort, irréductible même, entre l'objet et l'image. Mais au-delà du choix du support ce sont la spécificité et l'organisation propre du décor sur ce dernier qui doivent être interrogées.
La petite grotte des Eyzies (ou grotte Richard) s'ouvre au-dessus du village des Eyzies-de-Tayac,... more La petite grotte des Eyzies (ou grotte Richard) s'ouvre au-dessus du village des Eyzies-de-Tayac, en rive droite de la Beune. Son occupation préhistorique est établie au Magdalénien supérieur. En cela, elle constitue un pendant important aux sites majeurs de Laugerie-Basse et de La Madeleine tout proches. Mais elle a surtout joué un rôle déterminant dans l'histoire de la préhistoire. Fouillée dès 1863 par Édouard Lartet et Henry Christy, lors de leurs explorations de part et d'autre de la Vézère, elle pourrait être le site par lequel tout a commencé. Dès 1862, des fragments de brèche provenant de la grotte sont vendus par les habitants des environs à un célèbre antiquaire parisien, Jules Charvet. Selon le mythe qui entoure les premiers temps de l'archéologie préhistorique en Périgord, c'est ce dernier qui aurait montré l'imposant fragment à Édouard Lartet, entraînant ainsi une « ruée vers l'or » d'un genre nouveau. C'est cette histoire célèbre et finalement mal connue dans ses détails que nous avons étudiée : où se trouve le fragment de brèche qui aurait tout déclenché ? Existe-t-il seulement ? Pourquoi la collection du site est-elle si dispersée ? Et pourquoi, finalement, ce site at -il été oublié ? Abstract: Les Eyzies' cave, or Richard Cave, and its role in the history of Prehistory. The small cave of Les Eyzies opens above the village of Les Eyzies-de-Tayac, on the right shore of the Beune. Its prehistoric occupation is established in the Upper Magdalenian. In this, it is an important complement to the major sites of Laugerie-Basse and of La Madeleine nearby.But it marked especially a decisive role in the history of prehistory. Excavated in 1863 by Édouard Lartet and Henry Christy during their explorations on both sides of the Vézère, it could be the site that started it all. We know that in 1862, the breach fragments from the site are sold by nearby residents to famous Parisian antiquarian, Jules Charvet.According to the myth surrounding the early days of prehistoric archeology in Périgord, it is the latter which would have shown Édouard Lartet the impressive fragment, resulting in a «gold rush» of a new kind. This is this famous-and ultimately poorly known in detail-history we studied: where is the breach fragment that could have triggered everything? Why is the collection site so scattered? And why, finally, this site has there been so forgotten?
La grotte de Blenien est située sur la commune de Wolschwiller dans le Jura alsacien (Haut-Rhin).... more La grotte de Blenien est située sur la commune de Wolschwiller dans le Jura alsacien (Haut-Rhin). La cavité, alors presque totalement comblée, a été découverte en 2006 à l'occasion de prospections pédestres. En 2012, un sondage révèle des niveaux datés de la fin du Paléolithique supérieur, puis une fouille est engagée durant l'été 2013 afin de caractériser les conditions de préservation des niveaux archéologiques, riches en mobilier lithique et faunique. Lors du dégagement de niveaux remaniés dans le fond de la cavité, un bloc calcaire gravé est découvert. La question de l'authenticité de cet objet est posée. Une expertise est alors commandée par le service régional de l'archéologie d'Alsace auprès du Centre national de la Préhistoire et l'une d'entre nous (EME) a été détachée pour examiner le bloc, confirmant l'authenticité de la pièce. L'objet est un bloc globalement cubique (114 x 117 x 66 mm), issu de la roche encaissante de la grotte. Il n'est gravé que sur une seule face relativement plane. La figure principale est cadrée en son centre. Il s'agit certainement de la représentation d'un bovidé tourné vers la gauche qui présente peu de détails anatomiques, outre un remplissage de la tête par plusieurs tracés perpendiculaires à la forme générale. Ce remplissage évoque ce qui est connu pour certains décors pariétaux ou mobiliers de l'extrême fin du Paléolithique supérieur et de l'Épipaléolithique (Magdalénien supérieur et Azilien), ce qui coïnciderait avec les occupations mises au jour dans la cavité. Abstract: Discovery of an engraved block in the cave of Blenien (Wolschwiller, Upper Rhine, France). The almost completely filled cave was discovered in 2006 during foot survey. In 2012, a test pit revealed layers dating to the end of the Upper Paleolithic, followed by excavations in 2013 to describe the preservation status of the archaeological layers, rich in lithic artifacts and fauna. During removal of mixed layers at the back of the cave, an engraved limestone block was found. The question of its authenticity was posed. An evaluation was requested by the Regional Service of Archaeology of Alsace at the National Centre for Prehistory and one of us (E. ME) examined the block and confirmed the its authenticity. The object is a roughly cubic block (114x117x66 mm) made of limestone from the cave formation. It is engraved on a single, relatively flat side. The main figure is framed in the center and is a bovid turned to the left. It shows few anatomic details other than several perpendicular lines found inside the contour of the head. This fill is similar to that known for certain parietal or mobile decors at the end of the Upper Paleolithic and Epipaleolithic (Upper Magdalenian and Azilian), in particular in the northern regions, which is coherent with the occupations discovered at Blenien Cave.
Extrait de : Olivier BUCHSENSCHUTZ, Christian JEUNESSE, Claude MORDANT et Denis VIALOU (dir.), Si... more Extrait de : Olivier BUCHSENSCHUTZ, Christian JEUNESSE, Claude MORDANT et Denis VIALOU (dir.), Signes et communication dans les civilisations de la parole, Paris, Édition électronique du CTHS (Actes des congrès des sociétés historiques et scientifiques), 2016. Cet article a été validé par le comité de lecture des Éditions du CTHS dans le cadre de la publication des actes du 139 e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques tenu à Nîmes en 2014. Résumé À partir de quelques exemples tirés de l'iconographie pariétale et mobilière des sites de Rochereil et de Teyjat (La Mairie et l'abri Mège), les auteurs montrent l'originalité et la puissance du langage des signes et de la communication graphique à la fin du Magdalénien, il y a environ 14 000 ans cal BP. Cette période est contemporaine des ultimes soubresauts de la dernière glaciation qui induisent une transformation radicale des paysages et des écosystèmes. Les sociétés humaines, jusqu'alors inféodées aux steppes périglaciaires, s'adaptent peu à peu à ces changements en transformant leurs équipements, en révisant leur stratégie économique et cynégétique, en modifiant en quelque sorte leur mode de vie. Elles repensent également le nouveau monde qui les entoure et inventent de nouveaux symboles. La communication graphique et le langage qu'elles soutiennent en sont le meilleur reflet. Abstract Through some examples of parietal and portable iconography of the sites of Rochereil and Teyjat (La Mairie and Mège shelter), the authors show the power and originality of the symbolic language and graphic communication at the end of Magdalenian, about 14 000 years ago cal BP. This period is contemporary of the last back-and-forth of the Late Ice Age that led to an important landscape and ecosystem transformation. Human societies that were directly linked to periglacial steppa are due to an adaptation towards these changes by transforming their weapons, by thinking new economic and hunting strategies, somehow by changing their way of life. They also modify their way of thinking this new world surrounding them and invent new symbols. Their graphic communication with its language is its best reflectance. Un monde en mutation
préhistorique française, fondée en 1904, est une des plus anciennes sociétés d'archéologie. Recon... more préhistorique française, fondée en 1904, est une des plus anciennes sociétés d'archéologie. Reconnue d'utilité publique en 1910, elle a obtenu le grand prix de l' Archéologie en 1982. Elle compte actuellement plus de mille membres, et près de cinq cents bibliothèques, universités ou associations sont, en France et dans le monde, abonnées au Bulletin de la Société préhistorique française.
Les objets d'art mobilier du site magdalénien de La Colombière (Neuville-sur-Ain, Ain) ont été dé... more Les objets d'art mobilier du site magdalénien de La Colombière (Neuville-sur-Ain, Ain) ont été découverts en 1913 et 1914 par L. Mayet et J. Pissot et en 1948 par H.L. Movius. Ils sont aujourd'hui conservés à la Faculté de Géologie de l'Université Lyon I et au Musée de Brou (Bourg-en-Bresse) et constituent une collection riche de dix galets, cinq fragments de galets, deux fragments d'os de mammouth et un bâton percé en bois de renne. Toutes ces pièces sont abondamment gravées.
Bulletin Préhistoire du Sud-Ouest -n° 22/2014-2 134 l'Etat (Musée d'Archéologie Nationale) par le... more Bulletin Préhistoire du Sud-Ouest -n° 22/2014-2 134 l'Etat (Musée d'Archéologie Nationale) par le propriétaire du site. La collection vient de rejoindre le Musée national de préhistoire (Les Eyzies-de-Tayac), après un long dépôt à l'abbaye de Brantôme. Le reste de la collection et de nombreuses archives (notes de fouilles et correspondances) sont conservés par la famille Jude.
Actes des sessions 36 et 37 Proceedings of sessions 36 and 37
Une révision systématique et méthodique des collections fauniques provenant du site de Pont d'Amb... more Une révision systématique et méthodique des collections fauniques provenant du site de Pont d'Ambon (fouilles G. Célérier), réalisée dans le cadre du Projet Collectif de Recherche « Peuplements et cultures à la fin du Tardiglaciaire dans le Nord du Périgord », dirigé par P. Paillet, a permis la découverte de trois objets d'art mobilier en contexte magdalénien supérieur, localisés dans le site du point de vue archéostratigraphique (couche 5, carré J8). Il s'agit des premières oeuvres d'art découvertes dans les niveaux magdaléniens de Pont d'Ambon, fouillés seulement sur 1 m. Sous forme d'une prise de date, les auteurs proposent une première et brève lecture de ces pièces et en révèlent l'originalité et les spécificités techniques et stylistiques. Mots-clés : art mobilier, Magdalénien, Pont d'Ambon, supports osseux, art figuratif.
La Revue Du Louvre Et Des Musees De France, 2009
La collection d’art mobilier de Rochereil constitue une référence pour l’étude des comportements ... more La collection d’art mobilier de Rochereil constitue une référence pour l’étude des comportements symboliques
des derniers Magdaléniens, par sa richesse (plus de 300 objets), la diversité de ses supports (notamment des objets
finis ou des déchets en matières dures d’origine animale) et l’extrême densité de son iconographie (un demi-millier
d’entités graphiques). Pour l’essentiel, cette série s’est constituée à partir des fouilles conduites à la fin des années 1930
par le docteur Paul-Émile Jude. Elle a été sommairement et très incomplètement publiée en 1960 (près de 70 %
d’inédits). Dans le cadre d’un Projet Collectif de Recherche initié en 2012 (P. Paillet, dir.) nous avons repris l’étude
exhaustive et pluridisciplinaire de la collection. Nous en proposons dans ces pages une revue préliminaire en croisant
les données issues de l’analyse fine des supports et d’une première étude formelle des représentations figuratives ou
géométriques. Cette dernière catégorie domine largement le corpus. Par l’originalité des concepts et des vocabulaires
graphiques mis en oeuvre, elle ouvre le champ à une analyse renouvelée des processus de schématisation. Ce sont
aussi les bases d’une étude plus approfondie sur les relations entre l’objet et l’oeuvre (ou les oeuvres) qu’il supporte que
nous souhaitons proposer dans cette contribution. La dialectique complexe entre le support et la représentation
s’exprime dans diverses directions et constitue selon nous la preuve d’un lien physique et sémantique fort, irréductible
même, entre l’objet et l’image. Mais au-delà du choix du support ce sont la spécificité et l’organisation propre du décor
sur ce dernier qui doivent être interrogées.
articles - art pariétal et conservation by Elena Paillet (Man-Estier)
Paleo, 2018
Denis Peyrony, né le 21 avril 1869 à Cussac, sur la commune actuelle du Buisson de Cadouin, est b... more Denis Peyrony, né le 21 avril 1869 à Cussac, sur la commune actuelle du Buisson de Cadouin, est bien connu des préhistoriens tant son nom est associé à la préhistoire de la vallée de la Vézère. Fouilleur de nombreux sites paléolithiques de la région des Eyzies, dont plusieurs sont aujourd'hui considérés comme des stations de référence, il fut également un important promoteur de la richesse de ce patrimoine. Fondateur et premier directeur du Musée de Préhistoire des Eyzies, ce fut également lui qui assura l'ouverture des grottes préhistoriques au public, dans un souci de développer le tourisme régional. Dans cet article, nous proposons de revenir sur un aspect important de l'oeuvre de D. Peyrony : sa relation à l'art préhistorique. Nous traiterons bien sûr des grottes, notamment Font-de-Gaume et les Combarelles, mais aussi de son rapport à l'art mobilier, qu'il met en scène dans plusieurs salles du musée qu'il conçoit. Avec l'aide d'archives, nous nous interrogerons sur son rôle dans les découvertes ainsi que dans la problématisation scientifique de ce domaine, pour lequel il est, comme ailleurs, resté largement dans l'ombre de l'Abbé H. Breuil. Nous reviendrons également sur ses prises de position quant à la préservation des sites, particulièrement audacieuse pour son temps. Mots-clés : Denis Peyrony, art préhistorique, Les Eyzies. Abstract: Denis Peyrony and prehistoric art from discoveries to protection. Born on April 21st, 1869, in Cussac, on the current town of Buisson Cadouin, Denis Peyrony is well known to prehistorians, its name being associated with the prehistory of the Vézère Valley. Digger of many paleolithic sites in Les Eyzies region, many of which are now considered as reference sites, he was also an important promoter of the importance of this heritage. Founder and first director of the Museum of Prehistory of Les Eyzies, he also was the one who opened prehistoric caves to the public, with a aim of developing regional tourism. In this article, we wish to present an important aspect of D. Peyrony's work: his relation to prehistoric art. We will of course deal with caves, especially Font-de-Gaume and Les Combarelles, but also with his relation to portable art, which he presents in several rooms of the museum he designs. With the help of archives, we will wander on his role in the discoveries as well as in the scientific problematization of the area, for which he is stayed largely behind the shadow of the Abbé H. Breuil. We will also come back on his stance on the preservation of sites, particularly bold for his time.
In Paillet P. dir, actes du colloque MicroAnalyses et Datations de l'Art préhistorique dans son c... more In Paillet P. dir, actes du colloque MicroAnalyses et Datations de l'Art préhistorique dans son contexte archéologiques, 2014
Patrimoines, revue de l'Institut national du Patrimoine, 2014
La vallée de la Vézère regroupe à la fin du Paléolithique supérieur un ensemble majeur d’occupati... more La vallée de la Vézère regroupe à la fin du Paléolithique supérieur un ensemble majeur d’occupations à
l’envergure et la fonction très différentes. Si le site de La Madeleine est, à juste titre, considéré comme particulièrement
important, beaucoup d’autres gisements coexistent aux alentours. En réétudiant progressivement les séries ornées
issues des fouilles anciennes, nous nous proposons de contribuer à une discussion renouvelée sur leur place dans ce
contexte archéologique particulièrement dense. Il en va ainsi de la découverte d’une petite tête de renne gravée sur un
fragment osseux issu des fouilles de Denis Peyrony à Longueroche (Plazac). Il s’agit de la première représentation
figurative de ce site attribuée au Magdalénien supérieur final. À ce titre, elle permet de réinscrire une série modeste et
oubliée dans l’important corpus des représentations graphiques de la fin du Tardiglaciaire de la vallée de la Vézère.
La collection d'art mobilier de Rochereil constitue une référence pour l'étude des comportements ... more La collection d'art mobilier de Rochereil constitue une référence pour l'étude des comportements symboliques des derniers Magdaléniens, par sa richesse (plus de 300 objets), la diversité de ses supports (notamment des objets finis ou des déchets en matières dures d'origine animale) et l'extrême densité de son iconographie (un demi-millier d'entités graphiques). Pour l'essentiel, cette série s'est constituée à partir des fouilles conduites à la fin des années 1930 par le docteur Paul-Émile Jude. Elle a été sommairement et très incomplètement publiée en 1960 (près de 70 % d'inédits). Dans le cadre d'un Projet Collectif de Recherche initié en 2012 (P. Paillet, dir.) nous avons repris l'étude exhaustive et pluridisciplinaire de la collection. Nous en proposons dans ces pages une revue préliminaire en croisant les données issues de l'analyse fine des supports et d'une première étude formelle des représentations figuratives ou géométriques. Cette dernière catégorie domine largement le corpus. Par l'originalité des concepts et des vocabulaires graphiques mis en oeuvre, elle ouvre le champ à une analyse renouvelée des processus de schématisation. Ce sont aussi les bases d'une étude plus approfondie sur les relations entre l'objet et l'oeuvre (ou les oeuvres) qu'il supporte que nous souhaitons proposer dans cette contribution. La dialectique complexe entre le support et la représentation s'exprime dans diverses directions et constitue selon nous la preuve d'un lien physique et sémantique fort, irréductible même, entre l'objet et l'image. Mais au-delà du choix du support ce sont la spécificité et l'organisation propre du décor sur ce dernier qui doivent être interrogées.
La petite grotte des Eyzies (ou grotte Richard) s'ouvre au-dessus du village des Eyzies-de-Tayac,... more La petite grotte des Eyzies (ou grotte Richard) s'ouvre au-dessus du village des Eyzies-de-Tayac, en rive droite de la Beune. Son occupation préhistorique est établie au Magdalénien supérieur. En cela, elle constitue un pendant important aux sites majeurs de Laugerie-Basse et de La Madeleine tout proches. Mais elle a surtout joué un rôle déterminant dans l'histoire de la préhistoire. Fouillée dès 1863 par Édouard Lartet et Henry Christy, lors de leurs explorations de part et d'autre de la Vézère, elle pourrait être le site par lequel tout a commencé. Dès 1862, des fragments de brèche provenant de la grotte sont vendus par les habitants des environs à un célèbre antiquaire parisien, Jules Charvet. Selon le mythe qui entoure les premiers temps de l'archéologie préhistorique en Périgord, c'est ce dernier qui aurait montré l'imposant fragment à Édouard Lartet, entraînant ainsi une « ruée vers l'or » d'un genre nouveau. C'est cette histoire célèbre et finalement mal connue dans ses détails que nous avons étudiée : où se trouve le fragment de brèche qui aurait tout déclenché ? Existe-t-il seulement ? Pourquoi la collection du site est-elle si dispersée ? Et pourquoi, finalement, ce site at -il été oublié ? Abstract: Les Eyzies' cave, or Richard Cave, and its role in the history of Prehistory. The small cave of Les Eyzies opens above the village of Les Eyzies-de-Tayac, on the right shore of the Beune. Its prehistoric occupation is established in the Upper Magdalenian. In this, it is an important complement to the major sites of Laugerie-Basse and of La Madeleine nearby.But it marked especially a decisive role in the history of prehistory. Excavated in 1863 by Édouard Lartet and Henry Christy during their explorations on both sides of the Vézère, it could be the site that started it all. We know that in 1862, the breach fragments from the site are sold by nearby residents to famous Parisian antiquarian, Jules Charvet.According to the myth surrounding the early days of prehistoric archeology in Périgord, it is the latter which would have shown Édouard Lartet the impressive fragment, resulting in a «gold rush» of a new kind. This is this famous-and ultimately poorly known in detail-history we studied: where is the breach fragment that could have triggered everything? Why is the collection site so scattered? And why, finally, this site has there been so forgotten?
La grotte de Blenien est située sur la commune de Wolschwiller dans le Jura alsacien (Haut-Rhin).... more La grotte de Blenien est située sur la commune de Wolschwiller dans le Jura alsacien (Haut-Rhin). La cavité, alors presque totalement comblée, a été découverte en 2006 à l'occasion de prospections pédestres. En 2012, un sondage révèle des niveaux datés de la fin du Paléolithique supérieur, puis une fouille est engagée durant l'été 2013 afin de caractériser les conditions de préservation des niveaux archéologiques, riches en mobilier lithique et faunique. Lors du dégagement de niveaux remaniés dans le fond de la cavité, un bloc calcaire gravé est découvert. La question de l'authenticité de cet objet est posée. Une expertise est alors commandée par le service régional de l'archéologie d'Alsace auprès du Centre national de la Préhistoire et l'une d'entre nous (EME) a été détachée pour examiner le bloc, confirmant l'authenticité de la pièce. L'objet est un bloc globalement cubique (114 x 117 x 66 mm), issu de la roche encaissante de la grotte. Il n'est gravé que sur une seule face relativement plane. La figure principale est cadrée en son centre. Il s'agit certainement de la représentation d'un bovidé tourné vers la gauche qui présente peu de détails anatomiques, outre un remplissage de la tête par plusieurs tracés perpendiculaires à la forme générale. Ce remplissage évoque ce qui est connu pour certains décors pariétaux ou mobiliers de l'extrême fin du Paléolithique supérieur et de l'Épipaléolithique (Magdalénien supérieur et Azilien), ce qui coïnciderait avec les occupations mises au jour dans la cavité. Abstract: Discovery of an engraved block in the cave of Blenien (Wolschwiller, Upper Rhine, France). The almost completely filled cave was discovered in 2006 during foot survey. In 2012, a test pit revealed layers dating to the end of the Upper Paleolithic, followed by excavations in 2013 to describe the preservation status of the archaeological layers, rich in lithic artifacts and fauna. During removal of mixed layers at the back of the cave, an engraved limestone block was found. The question of its authenticity was posed. An evaluation was requested by the Regional Service of Archaeology of Alsace at the National Centre for Prehistory and one of us (E. ME) examined the block and confirmed the its authenticity. The object is a roughly cubic block (114x117x66 mm) made of limestone from the cave formation. It is engraved on a single, relatively flat side. The main figure is framed in the center and is a bovid turned to the left. It shows few anatomic details other than several perpendicular lines found inside the contour of the head. This fill is similar to that known for certain parietal or mobile decors at the end of the Upper Paleolithic and Epipaleolithic (Upper Magdalenian and Azilian), in particular in the northern regions, which is coherent with the occupations discovered at Blenien Cave.
Extrait de : Olivier BUCHSENSCHUTZ, Christian JEUNESSE, Claude MORDANT et Denis VIALOU (dir.), Si... more Extrait de : Olivier BUCHSENSCHUTZ, Christian JEUNESSE, Claude MORDANT et Denis VIALOU (dir.), Signes et communication dans les civilisations de la parole, Paris, Édition électronique du CTHS (Actes des congrès des sociétés historiques et scientifiques), 2016. Cet article a été validé par le comité de lecture des Éditions du CTHS dans le cadre de la publication des actes du 139 e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques tenu à Nîmes en 2014. Résumé À partir de quelques exemples tirés de l'iconographie pariétale et mobilière des sites de Rochereil et de Teyjat (La Mairie et l'abri Mège), les auteurs montrent l'originalité et la puissance du langage des signes et de la communication graphique à la fin du Magdalénien, il y a environ 14 000 ans cal BP. Cette période est contemporaine des ultimes soubresauts de la dernière glaciation qui induisent une transformation radicale des paysages et des écosystèmes. Les sociétés humaines, jusqu'alors inféodées aux steppes périglaciaires, s'adaptent peu à peu à ces changements en transformant leurs équipements, en révisant leur stratégie économique et cynégétique, en modifiant en quelque sorte leur mode de vie. Elles repensent également le nouveau monde qui les entoure et inventent de nouveaux symboles. La communication graphique et le langage qu'elles soutiennent en sont le meilleur reflet. Abstract Through some examples of parietal and portable iconography of the sites of Rochereil and Teyjat (La Mairie and Mège shelter), the authors show the power and originality of the symbolic language and graphic communication at the end of Magdalenian, about 14 000 years ago cal BP. This period is contemporary of the last back-and-forth of the Late Ice Age that led to an important landscape and ecosystem transformation. Human societies that were directly linked to periglacial steppa are due to an adaptation towards these changes by transforming their weapons, by thinking new economic and hunting strategies, somehow by changing their way of life. They also modify their way of thinking this new world surrounding them and invent new symbols. Their graphic communication with its language is its best reflectance. Un monde en mutation
préhistorique française, fondée en 1904, est une des plus anciennes sociétés d'archéologie. Recon... more préhistorique française, fondée en 1904, est une des plus anciennes sociétés d'archéologie. Reconnue d'utilité publique en 1910, elle a obtenu le grand prix de l' Archéologie en 1982. Elle compte actuellement plus de mille membres, et près de cinq cents bibliothèques, universités ou associations sont, en France et dans le monde, abonnées au Bulletin de la Société préhistorique française.
Les objets d'art mobilier du site magdalénien de La Colombière (Neuville-sur-Ain, Ain) ont été dé... more Les objets d'art mobilier du site magdalénien de La Colombière (Neuville-sur-Ain, Ain) ont été découverts en 1913 et 1914 par L. Mayet et J. Pissot et en 1948 par H.L. Movius. Ils sont aujourd'hui conservés à la Faculté de Géologie de l'Université Lyon I et au Musée de Brou (Bourg-en-Bresse) et constituent une collection riche de dix galets, cinq fragments de galets, deux fragments d'os de mammouth et un bâton percé en bois de renne. Toutes ces pièces sont abondamment gravées.
Bulletin Préhistoire du Sud-Ouest -n° 22/2014-2 134 l'Etat (Musée d'Archéologie Nationale) par le... more Bulletin Préhistoire du Sud-Ouest -n° 22/2014-2 134 l'Etat (Musée d'Archéologie Nationale) par le propriétaire du site. La collection vient de rejoindre le Musée national de préhistoire (Les Eyzies-de-Tayac), après un long dépôt à l'abbaye de Brantôme. Le reste de la collection et de nombreuses archives (notes de fouilles et correspondances) sont conservés par la famille Jude.
Actes des sessions 36 et 37 Proceedings of sessions 36 and 37
Une révision systématique et méthodique des collections fauniques provenant du site de Pont d'Amb... more Une révision systématique et méthodique des collections fauniques provenant du site de Pont d'Ambon (fouilles G. Célérier), réalisée dans le cadre du Projet Collectif de Recherche « Peuplements et cultures à la fin du Tardiglaciaire dans le Nord du Périgord », dirigé par P. Paillet, a permis la découverte de trois objets d'art mobilier en contexte magdalénien supérieur, localisés dans le site du point de vue archéostratigraphique (couche 5, carré J8). Il s'agit des premières oeuvres d'art découvertes dans les niveaux magdaléniens de Pont d'Ambon, fouillés seulement sur 1 m. Sous forme d'une prise de date, les auteurs proposent une première et brève lecture de ces pièces et en révèlent l'originalité et les spécificités techniques et stylistiques. Mots-clés : art mobilier, Magdalénien, Pont d'Ambon, supports osseux, art figuratif.
La Revue Du Louvre Et Des Musees De France, 2009
La collection d’art mobilier de Rochereil constitue une référence pour l’étude des comportements ... more La collection d’art mobilier de Rochereil constitue une référence pour l’étude des comportements symboliques
des derniers Magdaléniens, par sa richesse (plus de 300 objets), la diversité de ses supports (notamment des objets
finis ou des déchets en matières dures d’origine animale) et l’extrême densité de son iconographie (un demi-millier
d’entités graphiques). Pour l’essentiel, cette série s’est constituée à partir des fouilles conduites à la fin des années 1930
par le docteur Paul-Émile Jude. Elle a été sommairement et très incomplètement publiée en 1960 (près de 70 %
d’inédits). Dans le cadre d’un Projet Collectif de Recherche initié en 2012 (P. Paillet, dir.) nous avons repris l’étude
exhaustive et pluridisciplinaire de la collection. Nous en proposons dans ces pages une revue préliminaire en croisant
les données issues de l’analyse fine des supports et d’une première étude formelle des représentations figuratives ou
géométriques. Cette dernière catégorie domine largement le corpus. Par l’originalité des concepts et des vocabulaires
graphiques mis en oeuvre, elle ouvre le champ à une analyse renouvelée des processus de schématisation. Ce sont
aussi les bases d’une étude plus approfondie sur les relations entre l’objet et l’oeuvre (ou les oeuvres) qu’il supporte que
nous souhaitons proposer dans cette contribution. La dialectique complexe entre le support et la représentation
s’exprime dans diverses directions et constitue selon nous la preuve d’un lien physique et sémantique fort, irréductible
même, entre l’objet et l’image. Mais au-delà du choix du support ce sont la spécificité et l’organisation propre du décor
sur ce dernier qui doivent être interrogées.
Paleo, 2018
Denis Peyrony, né le 21 avril 1869 à Cussac, sur la commune actuelle du Buisson de Cadouin, est b... more Denis Peyrony, né le 21 avril 1869 à Cussac, sur la commune actuelle du Buisson de Cadouin, est bien connu des préhistoriens tant son nom est associé à la préhistoire de la vallée de la Vézère. Fouilleur de nombreux sites paléolithiques de la région des Eyzies, dont plusieurs sont aujourd'hui considérés comme des stations de référence, il fut également un important promoteur de la richesse de ce patrimoine. Fondateur et premier directeur du Musée de Préhistoire des Eyzies, ce fut également lui qui assura l'ouverture des grottes préhistoriques au public, dans un souci de développer le tourisme régional. Dans cet article, nous proposons de revenir sur un aspect important de l'oeuvre de D. Peyrony : sa relation à l'art préhistorique. Nous traiterons bien sûr des grottes, notamment Font-de-Gaume et les Combarelles, mais aussi de son rapport à l'art mobilier, qu'il met en scène dans plusieurs salles du musée qu'il conçoit. Avec l'aide d'archives, nous nous interrogerons sur son rôle dans les découvertes ainsi que dans la problématisation scientifique de ce domaine, pour lequel il est, comme ailleurs, resté largement dans l'ombre de l'Abbé H. Breuil. Nous reviendrons également sur ses prises de position quant à la préservation des sites, particulièrement audacieuse pour son temps. Mots-clés : Denis Peyrony, art préhistorique, Les Eyzies. Abstract: Denis Peyrony and prehistoric art from discoveries to protection. Born on April 21st, 1869, in Cussac, on the current town of Buisson Cadouin, Denis Peyrony is well known to prehistorians, its name being associated with the prehistory of the Vézère Valley. Digger of many paleolithic sites in Les Eyzies region, many of which are now considered as reference sites, he was also an important promoter of the importance of this heritage. Founder and first director of the Museum of Prehistory of Les Eyzies, he also was the one who opened prehistoric caves to the public, with a aim of developing regional tourism. In this article, we wish to present an important aspect of D. Peyrony's work: his relation to prehistoric art. We will of course deal with caves, especially Font-de-Gaume and Les Combarelles, but also with his relation to portable art, which he presents in several rooms of the museum he designs. With the help of archives, we will wander on his role in the discoveries as well as in the scientific problematization of the area, for which he is stayed largely behind the shadow of the Abbé H. Breuil. We will also come back on his stance on the preservation of sites, particularly bold for his time.
In Paillet P. dir, actes du colloque MicroAnalyses et Datations de l'Art préhistorique dans son c... more In Paillet P. dir, actes du colloque MicroAnalyses et Datations de l'Art préhistorique dans son contexte archéologiques, 2014
Patrimoines, revue de l'Institut national du Patrimoine, 2014
Témoignage spectaculaire et fragile des pensées et des visions du monde des premiers hommes moder... more Témoignage spectaculaire et fragile des pensées et des visions du monde des premiers hommes modernes, l’art préhistorique, sans cesse, nous étonne et nous interroge. Il nous bouscule, aussi, car les figures qui en sont constitutives oscillent interminablement entre réel et irréel, concret et abstrait, visible et invisible. Les images de la Préhistoire provoquent également une profonde frustration car elles dissimulent résolument leur intention.
Article sur la collection de Rochereil (Dordogne), paru dans le Bulletin de Préhistoire du Sud-Ou... more Article sur la collection de Rochereil (Dordogne), paru dans le Bulletin de Préhistoire du Sud-Ouest 2014-2
Disponible sur Internet le 2 juin 2011 Résumé La préhistoire en Uruguay et son expression symboli... more Disponible sur Internet le 2 juin 2011 Résumé La préhistoire en Uruguay et son expression symbolique, l'art rupestre, font l'objet depuis quelques années d'un regain d'intérêt. D'importants programmes de prospections, de recherches, de valorisation et de conservation ont été mis en oeuvre, notamment dans le nord du pays et contribuent à faire connaître un patrimoine archéologique d'une exceptionnelle qualité et d'une grande densité, jusqu'alors ignoré ou inconnu. Par le biais du programme international de coopération et d'échange scientifique ECOS-Sud, le departement de prehistoire du Muséum national d'histoire naturelle (Paris) et le département d'archéologie de la faculté des sciences humaines et de l'éducation de l'université de la République (Montevidéo, Uruguay), un important partenariat scientifique et technique s'est mis en place depuis 2009. Il renforce et diversifie les liens déjà existants entre nos institutions et plus globalement entre la France et de nombreux pays d'Amérique latine. # 2011 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Catalogue de l'exposition tenue au Musée national de Préhistoire et au Musée d'Art et d'Archéolog... more Catalogue de l'exposition tenue au Musée national de Préhistoire et au Musée d'Art et d'Archéologie du Périgord, juin - novembre 2014
Le Centre pour la Communication Scientifique Directe - HAL - SHS, Sep 30, 2022
Don't we often say that prehistoric art is an animal art? It is a shortcut, but also a clever way... more Don't we often say that prehistoric art is an animal art? It is a shortcut, but also a clever way to put aside the signs that resist us. Prehistoric man, as early as the Aurignacian period, excelled in the art of representing animals, at the same time as they hunted, trapped and consumed them. The symbolic and the hunting, the bestiary and the fauna, constitute the two poles of opposite appearance-but finally similar-of a network of complex relations between the man and the animal. The bestiary is not a reasoned and exhaustive inventory of living things. It is a symbolic selection, a cultural and allegorical vision. Prehistoric artists did not draw up a natural and zoological history of the wild animals they encountered, now extinct or emigrated, and even less a manual of anatomy, ethology or animal biology. It is obvious and the simple observation of animal images would be enough to convince us. However, we still practice this exercise of more or less literal reading of the representations, because we seek at all costs, by idealizing and exalting the supposed figurative realism of the painted and engraved animals of Prehistory, to take the prehistoric out of the primitive state in which it is sometimes locked up. But by practicing this, by dissecting images in order to describe their fidelity or perfection, we neglects the innumerable departures from the art of imitation, from reality quite simply. If prehistoric art can occasionally achieve a synthesis between the vision of the hunter, the one who knows how to see, and the hand of the artist, the one who knows how to express, we should not make a doctrine of it. Between eye and hand, there is a brain in which experience and imagination mix and feed each other. Whatever the words we frequently use to describe prehistoric animal art, "realist" or "naturalist", words that seem close but can also be contrary, they take us away from reality since mimetic accuracy has never been an objective. And how could it be so, since everyone has his own perception and his own interpretation of reality. Everyone sees the visible world and bears witness to it in his own way. The images of prehistory, and more particularly those of animals, are the manifestations of these multiple and subjective visions of the world of an individual nature, as the product of an interior glance, and social, as the product of the outside, visions more or less accommodated to collective constraints. As in the Middle Ages, the true nature of the animals during the Prehistory, the nature that the artists allot to them, resides more in the ideal nor the metaphysical, the true in some way, than in the scrupulous observation of the living, the reality.
Le Centre pour la Communication Scientifique Directe - HAL - Université de Nantes, Sep 30, 2022
Don't we often say that prehistoric art is an animal art? It is a shortcut, but also a clever way... more Don't we often say that prehistoric art is an animal art? It is a shortcut, but also a clever way to put aside the signs that resist us. Prehistoric man, as early as the Aurignacian period, excelled in the art of representing animals, at the same time as they hunted, trapped and consumed them. The symbolic and the hunting, the bestiary and the fauna, constitute the two poles of opposite appearance-but finally similar-of a network of complex relations between the man and the animal. The bestiary is not a reasoned and exhaustive inventory of living things. It is a symbolic selection, a cultural and allegorical vision. Prehistoric artists did not draw up a natural and zoological history of the wild animals they encountered, now extinct or emigrated, and even less a manual of anatomy, ethology or animal biology. It is obvious and the simple observation of animal images would be enough to convince us. However, we still practice this exercise of more or less literal reading of the representations, because we seek at all costs, by idealizing and exalting the supposed figurative realism of the painted and engraved animals of Prehistory, to take the prehistoric out of the primitive state in which it is sometimes locked up. But by practicing this, by dissecting images in order to describe their fidelity or perfection, we neglects the innumerable departures from the art of imitation, from reality quite simply. If prehistoric art can occasionally achieve a synthesis between the vision of the hunter, the one who knows how to see, and the hand of the artist, the one who knows how to express, we should not make a doctrine of it. Between eye and hand, there is a brain in which experience and imagination mix and feed each other. Whatever the words we frequently use to describe prehistoric animal art, "realist" or "naturalist", words that seem close but can also be contrary, they take us away from reality since mimetic accuracy has never been an objective. And how could it be so, since everyone has his own perception and his own interpretation of reality. Everyone sees the visible world and bears witness to it in his own way. The images of prehistory, and more particularly those of animals, are the manifestations of these multiple and subjective visions of the world of an individual nature, as the product of an interior glance, and social, as the product of the outside, visions more or less accommodated to collective constraints. As in the Middle Ages, the true nature of the animals during the Prehistory, the nature that the artists allot to them, resides more in the ideal nor the metaphysical, the true in some way, than in the scrupulous observation of the living, the reality.
L'Anthropologie, 2011
Since a few years, the study of prehistoric Uruguay and of its symbolical expression, rockart, ha... more Since a few years, the study of prehistoric Uruguay and of its symbolical expression, rockart, has become a new subject of interest. Important programs of prospection, researches, protection and valorization of sites have been conducted, especially in the north of the country and contribute to the knowledge of an archeological heritage of an exceptional quality and a great density, that
Préhistoires méditerranéennes
Préhistoires méditerranéennes
The site sits in a locality called Ségriès, in the municipality of Moustiers-Sainte-Marie, in the... more The site sits in a locality called Ségriès, in the municipality of Moustiers-Sainte-Marie, in the south of the Alpes-de-Haute-Provence department and in the heart of the Verdon regional natural park. The shelter opens within a rocky ridge, visible from afar in the landscape (fig. 1). It is 2 m deep for a height of 3 m and a span of 3 m. A concrete construction protects the wall (fig. 2). The shelter is 770 m NGF, and has a SouthEast exposure.
International audienceConçu pendant l’année 2020 par trois de ses anciens élèves, ce volume de « ... more International audienceConçu pendant l’année 2020 par trois de ses anciens élèves, ce volume de « mélanges » a été imaginé à l’image de la carrière de Denis Vialou : encyclopédique, diversifié, original et libre. 83 auteurs ont contribué, dans 58 articles inédits, à façonner ces voyages extraordinaires à travers le temps et l’espace des hommes et de leurs pensées. Des artefacts lithiques aux protéines cellulaires, des gravures et peintures des grottes européennes aux arts rupestres sud-américains, ils entraînent le lecteur dans un univers riche et multiple où se mêlent parfois à la science, au fil des mots, quelques anecdotes et souvenirs de route. Denis Vialou est Professeur émérite au Muséum national d’histoire naturelle, au sein du Département Homme et Environnement, rattaché à l'UMR (Unité mixte de recherches) 7194 - Histoire naturelle de l’Homme préhistorique. Spécialiste des comportements techniques et symboliques des hommes de la préhistoire, il a dirigé et codirigé avec Agueda Vilhena-Vialou de nombreux travaux en Europe et en Amérique du Sud, notamment au Brésil. Après une thèse de 3ème cycle obtenue en 1976 à la Sorbonne il soutient en 1981 son doctorat d’Etat intitulé L’art pariétal en Ariège magdalénienne. Sa carrière au Muséum débute dès 1971 et il devient Professeur en 1992. Il a dirigé de nombreux ouvrages collectifs dont La Préhistoire, histoire et dictionnaire en 2004 et La Préhistoire dans la collection l’Univers des Formes (éditions Gallimard) en 1991 (réédité en 2006). Il a également publié plus de 400 articles scientifiques (revues, colloques…). Il a été commissaire de plusieurs expositions, notamment au Musée de l’Homme, et organisateur de nombreux colloques scientifiques. Élu ou nommé dans diverses commissions administratives et scientifiques du Ministère de la Culture et du Ministère des Affaires étrangères, il est aujourd’hui membre de l’Académie des Sciences d’Outre-Mer et de l’Académie des Sciences du Brésil. L'édition de l'ouvrage a bénéficié du soutien du Ministère de la Culture (Sous-direction de l’Archéologie), du Muséum national d’Histoire naturelle et du CNRS (UMR 7194 Histoire naturelle de l’homme préhistorique et équipe Nomade), du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (programme de recherches Mato Grosso), de la Société des Amis du Musée de l’Homme, de la Fédération Wallonie-Bruxelles (Direction générale de la Culture, Service général du Patrimoine et de la Wallonie)
Le Rocher de l'Impératrice à Plougastel-Daoulas (Finistère
Paléo, 2020
Avec une interruption entre 1908 et 1912, années pendant lesquelles P. Bourrinet fouille à l'abri... more Avec une interruption entre 1908 et 1912, années pendant lesquelles P. Bourrinet fouille à l'abri Mège et à la Tabaterie. FIGURE 3 Sacrum de cheval gravé d'un cheval, photo et relevé P. Paillet.
Paléo, 2018
PALEO est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution-Pas d'Uti... more PALEO est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution-Pas d'Utilisation Commerciale-Pas de Modification 4.0 International. « Pour être utile à la science » 1. Denis Peyrony et l'art préhistorique, de la découverte à la protection Elena PAILLET (a) Résumé : Denis Peyrony, né le 21 avril 1869 à Cussac, sur la commune actuelle du Buisson de Cadouin, est bien connu des préhistoriens tant son nom est associé à la préhistoire de la vallée de la Vézère. Fouilleur de nombreux sites paléolithiques de la région des Eyzies, dont plusieurs sont aujourd'hui considérés comme des stations de référence, il fut également un important promoteur de la richesse de ce patrimoine. Fondateur et premier directeur du Musée de Préhistoire des Eyzies, ce fut également lui qui assura l'ouverture des grottes préhistoriques au public, dans un souci de développer le tourisme régional. Dans cet article, nous proposons de revenir sur un aspect important de l'oeuvre de D. Peyrony : sa relation à l'art préhistorique. Nous traiterons bien sûr des grottes, notamment Font-de-Gaume et les Combarelles, mais aussi de son rapport à l'art mobilier, qu'il met en scène dans plusieurs salles du musée qu'il conçoit. Avec l'aide d'archives, nous nous interrogerons sur son rôle dans les découvertes ainsi que dans la problématisation scientifique de ce domaine, pour lequel il est, comme ailleurs, resté largement dans l'ombre de l'Abbé H. Breuil. Nous reviendrons également sur ses prises de position quant à la préservation des sites, particulièrement audacieuse pour son temps.
Les Nouvelles de l'archéologie, 2018
Ce numero presente les questionnements scientifiques a l’œuvre depuis une trentaine d’annees, dan... more Ce numero presente les questionnements scientifiques a l’œuvre depuis une trentaine d’annees, dans les etudes sur l’art prehistorique parietal et rupestre. Apres les premieres decouvertes majeures, et la reconnaissance de l’anciennete de l’art parietal, au debut du xxe siecle, puis les modelisations formelles et culturelles des productions graphiques les plus anciennes, au carrefour des annees 1950-1960, c’est un retour sur le terrain et une ouverture disciplinaire qui marquent les travaux actuels. Douze articles reflets de la diversite des recherches, a l’echelle de sites ou de territoires, temoins de renouvellements methodologiques, qui tous illustrent une interdisciplinarite vivante et ancrent fermement les etudes de l’art parietal et rupestre dans l’archeologie prehistorique.
Les Nouvelles de l'archéologie, 2018
La grotte de Fronsac est connue pour abriter plusieurs figures feminines schematiques (Ffs) grave... more La grotte de Fronsac est connue pour abriter plusieurs figures feminines schematiques (Ffs) gravees, attribuees au Magdalenien superieur (Bosinski 2011). Une recente monographie a remis la cavite dans l’actualite scientifique (Delluc & Delluc 2013) au moment ou nous en reprenions l’etude collective et interdisciplinaire, dans le cadre d’un projet collectif de recherche (Pcr). Des 2012, nous avons propose des observations sur la nature et l’homogeneite supposee du dispositif parietal. Le corpus iconographique s’est enrichi de nouvelles decouvertes. La complexite du dispositif parietal et son organisation se sont peu a peu revelees dans un contexte parietal regional (Font-Bargeix, la Croix et la Mairie) marque par des differences thematiques et des specificites stylistiques. La revision exhaustive et systematique du dispositif parietal qui s’imposait a ete adossee a un programme de releves photographiques et graphiques, a des observations fines des traces graves et a une reflexion sur la taphonomie des parois et son role dans la preservation et la repartition des œuvres parietales. De plus, les decouvertes de quelques pieces lithiques et de restes de grande faune a la surface des epais remplissages karstiques bioturbes laissaient presager la presence d’occupations anciennes. L’identification et l’analyse des contextes archeologiques s’averaient indispensables afin de caracteriser et de dater les eventuelles aires de sejour et de proposer un cadre chrono-culturel aux gravures parietales. Pour ce faire, des prospections systematiques dans tout le reseau et des sondages localises hors du secteur orne ont ete mis en œuvre. Une nouvelle etude geologique et geomorphologique du reseau, ainsi qu’une analyse des remplissages sedimentaires, ont accompagne ce travail, notamment pour questionner l’âge et la speleogenese de la grotte et mesurer l’impact des phenomenes taphonomiques en paroi sur l’organisation et la conservation des œuvres parietales. Ces recherches impliquaient enfin de dresser une nouvelle topographie et de realiser une couverture 3D par photogrammetrie en mettant notamment l’accent sur les principaux panneaux ornes. Cet article presente une synthese de quelques travaux actuellement entrepris a Fronsac et reaffirme, s’il en etait besoin, l’interet d’une revision systematique des grottes ornees dans une perspective radicalement transdisciplinaire et integree.
Les Nouvelles de l'archéologie, 2020
Personne ne nous contredira, la grotte Chauvet-Pont d’Arc, decouverte en decembre 1994, est excep... more Personne ne nous contredira, la grotte Chauvet-Pont d’Arc, decouverte en decembre 1994, est exceptionnelle par bien des aspects. Pour tenter de la presenter, de la decrire et nous aider a la comprendre, il fallait bien un ouvrage a ce point « hors-norme » que celui publie par les Editions de la Maison des sciences de l’homme, dans la collection des Documents d’archeologie francaise (DAf), sous la direction conjointe de Jean-Jacques Delannoy et Jean-Michel Geneste. Un monument de papier, donc,...