Marius Muller | École Normale Supérieure de Lyon (original) (raw)
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Papers by Marius Muller
Etude de l'adaptation de l'opéra Carmen de Georges Bizet par Brook en 1981 et du film tiré de cet... more Etude de l'adaptation de l'opéra Carmen de Georges Bizet par Brook en 1981 et du film tiré de cette mise en scène en 1983. Quel discours sur les genres spectaculaires du cinéma, du théâtre et de l’opéra, sur la mise en scène et la performance de l’acteur Brook développe-t-il dans le double geste de la captation et de l’adaptation cinématographique de sa Tragédie de Carmen ?
Avant de suivre sa vocation Jouvet fut reçu pharmacien de première classe en 1913, après huit ann... more Avant de suivre sa vocation Jouvet fut reçu pharmacien de première classe en 1913, après huit années d’études théoriques et pratiques. Méprisant dans sa jeunesse la science des remèdes et des médicaments, Jouvet manifesta toutefois au cours de sa carrière un certain attachement pour cette activité qui, faisant interagir un organisme avec des préparations artisanales, se situe comme le théâtre à la croisée du vivant et de l’artifice. Malgré cette rupture soudaine et définitive la formation initiale de Jouvet participe ainsi d’une certaine manière au maillage entre l’art dramatique et le vivant qui caractérise sa conception du théâtre et sa théorie du jeu. Publiée dans Molière et la comédie classique, la leçon d’interprétation que Jouvet donna au Conservatoire à Paula Dehellhy, et qui constitue le matériau de la pièce Elvire Jouvet 40 de Brigitte-Jacques Wajeman (1986), constitue le spectacle de la direction d’une actrice dans un rôle et caractérise le système d’interprétation de Jouvet comme un processus pharmaceutique.
I. Le mystère de l'incarnation : organisme et artifice
II. Pharmacie et art dramatique
« En soi, affirme Paul Aron, aucune forme littéraire n’est étrangère à la fonction politique », m... more « En soi, affirme Paul Aron, aucune forme littéraire n’est étrangère à la fonction politique », même le conte, genre associé au puéril et au futile, soigneusement coupé de l’actualité, et au ton volontairement désinvolte. En témoignent ''La Gardeuse d’oie à la fontaine'', ''Les douze frères'', et ''Le Genévrier'', trois contes issus des ''Contes pour les enfants et le foyer'' (1812-1815) de Jacob et Wilhelm Grimm, et liés au politique. Une première étude se penche sur le contenu et la forme du discours politique tenu par ces contes, se révélant au cœur des débats sociaux auxquels ces œuvres prirent part, et à travers le travail littéraire qu'elles opèrent des éléments du politique. Une seconde étude s'intéresse plus particulièrement aux échos politiques de ces contes dans leur adaptation pour la scène réalisée en 2015 par les élèves de l'Ecole de la Comédie de Saint-Etienne.
Conference Presentations by Marius Muller
Communication donnée lors de la journée d’étude « Savoirs du théâtre. Histoire d’un dispositif » ... more Communication donnée lors de la journée d’étude « Savoirs du théâtre. Histoire d’un dispositif » organisée par Frédérique Aït-Touati et Alexeï Evstratov le 23 juin 2017 à l’EHESS.
Résumé : À une époque qui assiste à l’émergence de l’État moderne, Corneille (1606-1684), en tant que producteur d’un ensemble de règles pour l’écriture dramatique dans les préfaces et examens de ses pièces, s’intéressa de près à l’artefact scénique, dont il fit un instrument d’exploration de l’âme d’artifice de ses personnages. Racine (1639-1699) lui succéda au premier rang des poètes dramatiques, grâce à une poétique du naturel qui jeta sur les scènes des âmes prises au piège de leur destin et de leurs affects. Les passions de l’âme sont ainsi au coeur de la dramaturgie classique en France, qui construisit la scène comme un dispositif cognitif d’élaboration des affects, dispositif socialement et historiquement situé dans la perspective d’une renégociation philosophique de l’État et du sujet politique.
I. Un instrument d'exploration de l'âme : la scène comme dispositif cognitif chez Corneille
II. Une mise en scène critique du sujet politique : poétique du sujet dans Esther et Athalie de Racine
Paul Claudel, Le Soulier de satin by Marius Muller
Etude sur le temps dans "Le Soulier de Satin" de Paul Claudel.
Pour Michel Autrand, Le Soulier de Satin constitue « un exemple unique d'autobiographie au théâtr... more Pour Michel Autrand, Le Soulier de Satin constitue « un exemple unique d'autobiographie au théâtre 347. » Exemple il est vrai unique car jamais personne avant Pippo del Bono n'a prétendu réaliser en scène d'autobiographie, et que Le Soulier de Satin, écrit par Claudel entre ses trente-trois et ses trente-huit ans, fourmille de références à des lieux qu'il a visité, des événements qu'il a vécu, des personnages qu'il a rencontré… « Le Soulier est mon oeuvre la plus importante, celle qui règle toute ma vie » affirmait-il.
Le Soulier de Satin est peuplé de personnages d’administrateurs, ou de personnages détenant leur ... more Le Soulier de Satin est peuplé de personnages d’administrateurs, ou de personnages détenant leur pouvoir d'autrui. C’est à la cohabitation de ces notions de hiérarchie (comme organisation fondée sur un ordre de priorité entre les éléments d’un groupe) de pouvoir (en tant qu’autorité et moyens d’action détenus par une personne) et d’administration (c’est-à-dire l’action d’assurer le fonctionnement d’affaires portant sur des biens ou des personnes) dans Le Soulier de satin que nous intéresserons, en tentant de dégager quelles sont les rôles et les significations que leur assigne Claudel dans son drame.
I. Les personnages d'administrateurs dans Le Soulier : Professeurs contre prophètes, prêtres et artistes.
II. La conception de la hiérarchie et des relations de pouvoir par le poète-diplomate
Falstaff : de Shakespeare à Verdi & Orson Welles by Marius Muller
Orson Welles a réalisé en 1966 une adaptation de l’histoire politique d’Henry IV, farcie de passa... more Orson Welles a réalisé en 1966 une adaptation de l’histoire politique d’Henry IV, farcie de passages de Richard II, d’Henry V, des Joyeuses commères de Shakespeare ainsi que des Chroniques de la vieille Angleterre d’Hollingshead. Dans ce montage-collage-assemblage shakespearien, Welles a mis en scène le visage tragique et historique de Falstaff : commentateur ironique des mœurs de son temps, chevalier fin de race rattrapé par la couardise, mentor paradoxal du prince héritier, personnage trahi mourant de chagrin. Welles transforme ainsi Henry IV en un monodrame centré autour de cette figure grotesque et sublime, et incite le spectateur à suivre l’action à travers les émotions de ce personnage insolite.
Bardolfo (Bardolphe) et Pistola (Pistolet) sont les acolytes, les comparses, les compagnons et se... more Bardolfo (Bardolphe) et Pistola (Pistolet) sont les acolytes, les comparses, les compagnons et serviteurs de sir John Falstaff. C’est un duo déjà présent chez Shakespeare, qui assume la fonction de faire-valoir pour Falstaff, aussi bien que de double comique : on se moque de leur poltronnerie, de leur stupidité, autant que des tours qu’ils jouent à leur maître. Toujours présents ensemble sur scène, s’exprimant souvent en même temps, on gagnerait toutefois également à les distinguer.
Analyse de la Fenêtre sur cour[s] de l’atelier d’interprétation dramatique et musicale du Falstaf... more Analyse de la Fenêtre sur cour[s] de l’atelier d’interprétation dramatique et musicale du Falstaff de Verdi, dirigé par Jean-Paul Pruna et Georges Lavaudant. Abbaye de Royaumont, 24 juillet 2017.
Texte publié dans le livret-programme de salle édité par l'Abbaye de Royaumont à l'attention des spectateurs de la Fenêtre sur cour[s].
Etude de l'adaptation de l'opéra Carmen de Georges Bizet par Brook en 1981 et du film tiré de cet... more Etude de l'adaptation de l'opéra Carmen de Georges Bizet par Brook en 1981 et du film tiré de cette mise en scène en 1983. Quel discours sur les genres spectaculaires du cinéma, du théâtre et de l’opéra, sur la mise en scène et la performance de l’acteur Brook développe-t-il dans le double geste de la captation et de l’adaptation cinématographique de sa Tragédie de Carmen ?
Avant de suivre sa vocation Jouvet fut reçu pharmacien de première classe en 1913, après huit ann... more Avant de suivre sa vocation Jouvet fut reçu pharmacien de première classe en 1913, après huit années d’études théoriques et pratiques. Méprisant dans sa jeunesse la science des remèdes et des médicaments, Jouvet manifesta toutefois au cours de sa carrière un certain attachement pour cette activité qui, faisant interagir un organisme avec des préparations artisanales, se situe comme le théâtre à la croisée du vivant et de l’artifice. Malgré cette rupture soudaine et définitive la formation initiale de Jouvet participe ainsi d’une certaine manière au maillage entre l’art dramatique et le vivant qui caractérise sa conception du théâtre et sa théorie du jeu. Publiée dans Molière et la comédie classique, la leçon d’interprétation que Jouvet donna au Conservatoire à Paula Dehellhy, et qui constitue le matériau de la pièce Elvire Jouvet 40 de Brigitte-Jacques Wajeman (1986), constitue le spectacle de la direction d’une actrice dans un rôle et caractérise le système d’interprétation de Jouvet comme un processus pharmaceutique.
I. Le mystère de l'incarnation : organisme et artifice
II. Pharmacie et art dramatique
« En soi, affirme Paul Aron, aucune forme littéraire n’est étrangère à la fonction politique », m... more « En soi, affirme Paul Aron, aucune forme littéraire n’est étrangère à la fonction politique », même le conte, genre associé au puéril et au futile, soigneusement coupé de l’actualité, et au ton volontairement désinvolte. En témoignent ''La Gardeuse d’oie à la fontaine'', ''Les douze frères'', et ''Le Genévrier'', trois contes issus des ''Contes pour les enfants et le foyer'' (1812-1815) de Jacob et Wilhelm Grimm, et liés au politique. Une première étude se penche sur le contenu et la forme du discours politique tenu par ces contes, se révélant au cœur des débats sociaux auxquels ces œuvres prirent part, et à travers le travail littéraire qu'elles opèrent des éléments du politique. Une seconde étude s'intéresse plus particulièrement aux échos politiques de ces contes dans leur adaptation pour la scène réalisée en 2015 par les élèves de l'Ecole de la Comédie de Saint-Etienne.
Communication donnée lors de la journée d’étude « Savoirs du théâtre. Histoire d’un dispositif » ... more Communication donnée lors de la journée d’étude « Savoirs du théâtre. Histoire d’un dispositif » organisée par Frédérique Aït-Touati et Alexeï Evstratov le 23 juin 2017 à l’EHESS.
Résumé : À une époque qui assiste à l’émergence de l’État moderne, Corneille (1606-1684), en tant que producteur d’un ensemble de règles pour l’écriture dramatique dans les préfaces et examens de ses pièces, s’intéressa de près à l’artefact scénique, dont il fit un instrument d’exploration de l’âme d’artifice de ses personnages. Racine (1639-1699) lui succéda au premier rang des poètes dramatiques, grâce à une poétique du naturel qui jeta sur les scènes des âmes prises au piège de leur destin et de leurs affects. Les passions de l’âme sont ainsi au coeur de la dramaturgie classique en France, qui construisit la scène comme un dispositif cognitif d’élaboration des affects, dispositif socialement et historiquement situé dans la perspective d’une renégociation philosophique de l’État et du sujet politique.
I. Un instrument d'exploration de l'âme : la scène comme dispositif cognitif chez Corneille
II. Une mise en scène critique du sujet politique : poétique du sujet dans Esther et Athalie de Racine
Etude sur le temps dans "Le Soulier de Satin" de Paul Claudel.
Pour Michel Autrand, Le Soulier de Satin constitue « un exemple unique d'autobiographie au théâtr... more Pour Michel Autrand, Le Soulier de Satin constitue « un exemple unique d'autobiographie au théâtre 347. » Exemple il est vrai unique car jamais personne avant Pippo del Bono n'a prétendu réaliser en scène d'autobiographie, et que Le Soulier de Satin, écrit par Claudel entre ses trente-trois et ses trente-huit ans, fourmille de références à des lieux qu'il a visité, des événements qu'il a vécu, des personnages qu'il a rencontré… « Le Soulier est mon oeuvre la plus importante, celle qui règle toute ma vie » affirmait-il.
Le Soulier de Satin est peuplé de personnages d’administrateurs, ou de personnages détenant leur ... more Le Soulier de Satin est peuplé de personnages d’administrateurs, ou de personnages détenant leur pouvoir d'autrui. C’est à la cohabitation de ces notions de hiérarchie (comme organisation fondée sur un ordre de priorité entre les éléments d’un groupe) de pouvoir (en tant qu’autorité et moyens d’action détenus par une personne) et d’administration (c’est-à-dire l’action d’assurer le fonctionnement d’affaires portant sur des biens ou des personnes) dans Le Soulier de satin que nous intéresserons, en tentant de dégager quelles sont les rôles et les significations que leur assigne Claudel dans son drame.
I. Les personnages d'administrateurs dans Le Soulier : Professeurs contre prophètes, prêtres et artistes.
II. La conception de la hiérarchie et des relations de pouvoir par le poète-diplomate
Orson Welles a réalisé en 1966 une adaptation de l’histoire politique d’Henry IV, farcie de passa... more Orson Welles a réalisé en 1966 une adaptation de l’histoire politique d’Henry IV, farcie de passages de Richard II, d’Henry V, des Joyeuses commères de Shakespeare ainsi que des Chroniques de la vieille Angleterre d’Hollingshead. Dans ce montage-collage-assemblage shakespearien, Welles a mis en scène le visage tragique et historique de Falstaff : commentateur ironique des mœurs de son temps, chevalier fin de race rattrapé par la couardise, mentor paradoxal du prince héritier, personnage trahi mourant de chagrin. Welles transforme ainsi Henry IV en un monodrame centré autour de cette figure grotesque et sublime, et incite le spectateur à suivre l’action à travers les émotions de ce personnage insolite.
Bardolfo (Bardolphe) et Pistola (Pistolet) sont les acolytes, les comparses, les compagnons et se... more Bardolfo (Bardolphe) et Pistola (Pistolet) sont les acolytes, les comparses, les compagnons et serviteurs de sir John Falstaff. C’est un duo déjà présent chez Shakespeare, qui assume la fonction de faire-valoir pour Falstaff, aussi bien que de double comique : on se moque de leur poltronnerie, de leur stupidité, autant que des tours qu’ils jouent à leur maître. Toujours présents ensemble sur scène, s’exprimant souvent en même temps, on gagnerait toutefois également à les distinguer.
Analyse de la Fenêtre sur cour[s] de l’atelier d’interprétation dramatique et musicale du Falstaf... more Analyse de la Fenêtre sur cour[s] de l’atelier d’interprétation dramatique et musicale du Falstaff de Verdi, dirigé par Jean-Paul Pruna et Georges Lavaudant. Abbaye de Royaumont, 24 juillet 2017.
Texte publié dans le livret-programme de salle édité par l'Abbaye de Royaumont à l'attention des spectateurs de la Fenêtre sur cour[s].