Sylvio Hermann De Franceschi | Ecole Pratique des Hautes Etudes (original) (raw)
Books (Author) by Sylvio Hermann De Franceschi
Paris, Honoré Champion, 2023, 562 p. (Lumière classique, 126)
La querelle catholique de la grâce est sans conteste au nombre des affrontements doctrinaux qui o... more La querelle catholique de la grâce est sans conteste au nombre des affrontements doctrinaux qui ont contribué à définir la modernité européenne. Elle a procédé de l’impitoyable concurrence que se sont faite des écoles théologiques mises au défi de produire le système doctrinal le plus convaincant pour correspondre aux nouvelles contraintes d’orthodoxie posées par le concile de Trente. Le pluralisme doctrinal à l’intégrité duquel, à l’intérieur du cadre tridentin, le magistère romain a toujours jalousement veillé n’a paradoxalement pu se maintenir que parce que les systèmes concurrents en appelaient au respect des enseignements conjoints de saint Augustin et de saint Thomas. Le présent ouvrage revient sur un débat qui a mobilisé une énergie considérable de la part des théologiens de l’époque moderne. Il souhaite aussi contribuer à une meilleure compréhension – plus nécessaire que jamais – des processus de régulation grâce auxquels l’Église catholique préserve et entretient soigneusement en son sein des espaces de pluralité de doctrines, même lorsque sont en jeu des questions aussi manifestement essentielles que celle des rapports du libre arbitre humain et de la grâce divine.
Paris, Beauchesne, 2018, 568 p. (Théologie historique, 126)
L’orthopraxie catholique en matière de jeûne se fonde sur le respect de trois règles : un seul re... more L’orthopraxie catholique en matière de jeûne se fonde sur le respect de trois règles : un seul repas complet par vingt-quatre heures, auquel on a ajouté, à partir du XIIIe siècle, une légère collation vespérale ; l’abstinence des viandes et des laitages ; l’heure imposée pour l’unique réfection quotidienne, soit la mi-journée. Cadre disciplinaire général que nombre de théologiens se sont efforcés d’assouplir pour rendre les contraintes du Carême plus supportables. Dès lors s’est développée une ample casuistique dont les interrogations ont pu surprendre. S’il est vrai que les liquides ne rompent pas le jeûne, est-il permis en Carême de boire entre les repas du café, du chocolat, de la bière, de l’eau-de-vie, ou de manger de la pastèque ? Si les poissons sont incontestablement des aliments maigres, qu’en est-il des oiseaux aquatiques, des canards, des poules d’eau, des flamants, des crocodiles, des reptiles ou, au Brésil, du caïman yacare ? Entre les tenants de la rigueur et les partisans de l’indulgence, l’opposition a été telle que le magistère romain a dû réagir : entre 1741 et 1745, le pape Benoît XIV publie trois encycliques pour tenter de raffermir une discipline du Carême dont les observances tendaient à se relâcher. En dépit du geste pontifical, la pratique quadragésimale apparaît très fortement affaiblie à la mi-XIXe siècle. Avec l’effacement du respect du précepte du jeûne ecclésiastique se donne à voir la sortie du catholicisme de l’ordre pénitentiel qui a longtemps été le sien.
Paris-Perpignan, Artège Lethielleux, 2018, 794 p. (Sed contra)
Pendant longtemps, l’histoire de la théologie catholique a présenté les XVIIe et XVIIIe siècles c... more Pendant longtemps, l’histoire de la théologie catholique a présenté les XVIIe et XVIIIe siècles comme le temps d’une suprématie de saint Augustin. La réalité est beaucoup plus complexe. Le catholicisme de l’âge classique se caractérise par un pluralisme doctrinal qui permet la confrontation de nombreuses écoles théologiques, dont celle de saint Thomas. Le présent ouvrage est consacré, à travers les différentes études dont il est le recueil, à la définition du périmètre doctrinal caractéristique du thomisme.
préf. D. JULIA, Paris, Éditions de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, 2014, 398 p. (En temps & lieux, 53)
Auteur d’une œuvre historiographique majeure, et certainement l’une des plus ambitieuses tentativ... more Auteur d’une œuvre historiographique majeure, et certainement l’une des plus ambitieuses tentatives d’anthropologie historique du fait religieux en Europe, l’historien Alphonse Dupront (1905-1990) reste encore, près d’un quart de siècle après sa disparition, une figure mystérieuse. Avant tout connu pour son étude du mythe de croisade, Alphonse Dupront n’a cessé de dérouter ses lecteurs par des textes dont le style et l’exigence interprétative ont provoqué, et provoquent toujours, autant d’incompréhensions et de perplexités que d’admiration et parfois même de saisissement. Il y a une énigme Alphonse Dupront : l’ambition de cette biographie intellectuelle, la première qui lui soit consacrée, est de recomposer la trajectoire institutionnelle du professeur et de l’administrateur et de replacer en son temps la genèse de la réflexion de l’historien et du penseur.
Sylvio Hermann De Franceschi a voulu ici produire un essai d’archéologie intellectuelle qui permette de mieux comprendre, en réinsérant la méditation dupronienne dans les débats philosophiques et historiographiques qui lui étaient contemporains, comment Dupront en est venu à élaborer une approche et une écriture historiennes aussi singulières que les siennes. Sans s’opposer aux impératifs définis par l’École des Annales, la démarche d’Alphonse Dupront se singularise par la conviction qu’il convient de préserver la dimension événementielle de l’histoire et par la volonté de reconnaître la validité que la subjectivité de l’historien confère à ses analyses.
préf. O. CHALINE, Paris, Nolin, 2011, 555 p. (Univers Port-Royal, 20), réimpr., Paris, Classiques Garnier, 2017
Le présent ouvrage entend montrer comment les jansénistes, poursuivant une tactique doctrinale qu... more Le présent ouvrage entend montrer comment les jansénistes, poursuivant une tactique doctrinale qu’ils avaient éprouvée dès avant la fulmination de la bulle Cum occasione (1653), consolidée à l’occasion de la campagne des Provinciales (1656-1657) et officiellement proclamée lors de la souscription des cinq Articles de 1663, ont pu avancer, pour se justifier, leur parfaite conformité au plus orthodoxe thomisme. Il s’agit d’étudier les vicissitudes doctrinales et événementielles d’une querelle théologico-politique en distinguant trois grandes périodes chronologiques : de 1663 à 1694, des cinq Articles à la mort d’Antoine Arnauld, les jansénistes perfectionnent leur stratégie philothomiste sans pour autant obtenir des dominicains qu’ils se joignent à eux dans leur combat contre le molinisme ; de 1694 à 1713, de la mort d’Antoine Arnauld à la fulmination de la bulle Vnigenitus, les augustiniens, sous l’impulsion de Pasquier Quesnel, réitèrent leurs protestations philothomistes et commencent à bénéficier d’une certaine complaisance de la part des disciples de saint Thomas, désormais accusés par les molinistes de verser dans un jansénisme larvé ; de 1713 à 1724, enfin, de la fulmination de la bulle Vnigenitus à la souscription par le pape Benoît XIII du bref Demissas preces, les dominicains semblent soudainement s’inquiéter des condamnations successives du jansénisme. À nombre de thomistes, il a paru que l’antijansénisme du magistère romain et des jésuites n’était peut-être pas autre chose qu’un antithomisme.
Rome, École française de Rome, 2009, 979 p. (Bibliothèque des Écoles françaises d’Athènes et de Rome, 340). Ouvrage couronné par le prix Raymond et Yvonne Lantier de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (2011)
La modernité politique européenne est née d’un profond refoulement à valeur d’exorcisme, elle a h... more La modernité politique européenne est née d’un profond refoulement à valeur d’exorcisme, elle a honni l’ancienne configuration symbolique des pouvoirs spirituel et temporel en Chrétienté pour promouvoir un nouveau mythe, le mythe occidental — mythe de supériorité, mythe de puissance, mythe de valorisation du pouvoir — par où l’ordre terrestre affirme une préséance conquérante sur les injonctives revendications de l’autorité religieuse. La fin des temps médiévaux a fait le constat douloureux de l’épuisement d’une espérance théocratique désormais irréalisable : l’Europe moderne semble naître dans l’urgence d’une confrontation, renouvelée et singulièrement avivée, au problème théologico-politique . D’un déplacement pluriséculaire, le début du XVIIe siècle — et, en particulier, la période qui court de l’Interdit vénitien (1606-1607) à l’affaire Santarelli (1626-1627) — a été une étape capitale. Pendant une vingtaine d’années, théologiens, juristes et politiques se sont affrontés, de manière presque ininterrompue, dans une gigantesque dispute portant sur la légitimité d’un éventuel pouvoir indirect du pape au temporel — controverse dont l’exceptionnelle longévité, l’indéniable unité et l’âpre vivacité témoignent de ce qu’il a paru alors que s’y jouait inexorablement, et pour la dernière fois peut-être, quelque chose d’obscur et pourtant d’essentiel.
préf. G. FERREYROLLES, Paris, Nolin, 2009, 280 p. (Univers Port-Royal, 14), réimpr., Paris, Classiques Garnier, 2017
Controverse théologique au long cours, la querelle de la grâce a connu une mutation parmi les plu... more Controverse théologique au long cours, la querelle de la grâce a connu une mutation parmi les plus décisives à la mi-XVIIe siècle. Obsédée par la naissance et le développement du jansénisme, l’historiographie oppose traditionnellement deux camps : d’un côté, les molinistes ; de l’autre, les augustiniens, disciples de Jansénius. Une telle bipolarisation de la dispute, valable seulement en partie, laisse curieusement de côté le fait qu’originellement la querelle avait vu l’affrontement des molinistes et des dominicains, disciples ex officio de saint Thomas d’Aquin. Le présent ouvrage entend montrer comment les jansénistes, dès avant la fulmination de la Bulle Cum occasione (1653) et jusqu’à la souscription des cinq Articles de 1663, ont pu avancer, pour se justifier, leur parfaite conformité au plus orthodoxe thomisme — perspective selon laquelle la campagne des Provinciales (1656-1657) a été une étape cruciale dans la mise au jour des clivages partisans qui séparaient les différents protagonistes de la dispute.
Paris, Honoré Champion, 2009, 567 p. (Bibliothèque d’histoire moderne et contemporaine, 31)
Le 17 avril 1606, le pape Paul V fulmine une bulle par laquelle il excommunie les dirigeants de l... more Le 17 avril 1606, le pape Paul V fulmine une bulle par laquelle il excommunie les dirigeants de la République de Venise et place le territoire de la Sérénissime sous interdit : le pontife romain réagit aux attaques portées par les Vénitiens à l’encontre de la liberté ecclésiastique. Pendant plus d’une année, la résolution du conflit va nécessiter les efforts des grandes chancelleries européennes. Henri IV emporte de vive lutte le bénéfice de la médiation alors que se développe parallèlement une imposante controverse écrite dont les gallicans ont pu tirer par la suite le meilleur parti. Le présent ouvrage entend décrire les principales articulations d’un événement qui est assurément un jalon essentiel dans la construction de la prépondérance française en Europe.
Books (Editor) by Sylvio Hermann De Franceschi
dir. M. VIALLON, S. DE FRANCESCHI, B. DOMPNIER et P.-J. SOURIAC, Paris, Classiques Garnier, 2024, 308 p.
dir. O. BOULNOIS, S. DE FRANCESCHI et Ph. HOFFMANN, Turnhout, Brepols, 2024, 717 p.
La théologie est née comme science métaphysique. Dès Aristote, la science la plus haute se présen... more La théologie est née comme science métaphysique. Dès Aristote, la science la plus haute se présente comme une discipline philosophique qu’il appelle épistémè théologikè, « science théologique ». Ce que nous appelons aujourd’hui « métaphysique », c’est ce que les traductions latines d’Aristote appellent scientia divina, « science divine ». Or cette « science divine » aristotélicienne ne porte pas sur les dieux de la religion. Aristote emploie d’ailleurs un terme tout à fait différent pour désigner le discours mythique et religieux sur les dieux : il parle alors de theologia ; la theologia est une autre sorte de discours, celui des mythologies sur les dieux, tandis que la « science divine » du philosophe porte sur une substance première, séparée du monde sensible et principe de son mouvement, soit le premier moteur. Ce principe n’opère aucun salut. Il ne faut donc pas confondre le discours scientifique (la « science théologique » ou « science divine », sur le premier moteur) et le discours religieux. La difficulté est alors de comprendre quand, comment et pourquoi cette discipline philosophique suprême, la science théologique, s’est orientée vers les religions vécues par les hommes. Quand le mur séparant la theologia de la « science théologique » a-t-il été abattu ? Le présent volume s’est donné pour visée de se confronter à la nécessité d’une prise en compte, non seulement du fait religieux, mais aussi de la rationalité religieuse. Le terme de théologie est ambigu. Il désigne tantôt la compréhension d’une religion par elle-même, tantôt la compréhension du divin par un discours rationnel. C’est pourquoi une étude comparée de la théologie comme science dans les monothéismes a un double objet : il s’agit d’abord d’étudier comment la spéculation métaphysique sur les dieux, le divin et Dieu s’est transformée en « science théologique » ; il convient ensuite de montrer comment les religions monothéistes se sont construites en théologies sur les canons de la rationalité grecque.
éd. S. DE FRANCESCHI et S. MILBACH, Nancy, Arbre bleu, 2024, 375 p.
À la suite d’un volume précédent dont le but était de mettre en lumière les grandes scansions jal... more À la suite d’un volume précédent dont le but était de mettre en lumière les grandes scansions jalonnant l’évolution de l’apologétique catholique en France de la fin du XVIIIe siècle au début du XXIe siècle, le présent ouvrage poursuit l’exploration entamée et s’intéresse aux outils savants – les dictionnaires, les encyclopédies et les manuels – dont les apologistes catholiques ont disposé pour les aider dans leur tâche et pour assurer la publicisation de leurs thèses, depuis le temps du combat acharné contre les Lumières, obstinément poursuivi au long du premier XIXe siècle, jusqu’à la veille du concile Vatican II. Aborder l’apologétique à partir des pesantes collections encyclopédiques et des nombreux manuels qui peuplent les rayons des bibliothèques revient à ressusciter une littérature aujourd’hui le plus souvent largement oubliée, mais qui témoigne des efforts colossaux déployés par les apologistes et qui doit dès lors légitimement faire l’objet de la curiosité des historiens. Des différents formats ici abordés, le dictionnaire est assurément celui qui a le plus retenu la faveur des apologistes. La plasticité de la présentation alphabétique les a apparemment séduits, tandis que le caractère vulgarisateur d’un ouvrage de nature lexicographique leur a sans doute paru naturellement susceptible d’œuvrer à une meilleure diffusion de leurs arguments en même temps qu’il conférait à leurs discours un cachet de sérieux et de scientificité.
éd. H. BENKHEIRA et S. DE FRANCESCHI, Turnhout, Brepols, 2023, 560 p.
Pratique thérapeutique et rituelle universellement répandue, le jeûne est un acte éminemment cult... more Pratique thérapeutique et rituelle universellement répandue, le jeûne est un acte éminemment culturel qui semble être associé à la médecine, à la religion et aux conflits dans la société. Envisagé du point de vue de ses finalités, il peut prendre trois visages : thérapeutique, politique et religieux. Dans ce triptyque, le jeûne motivé par des considérations religieuses est le plus important. Il comporte un trait caractéristique : la scission du sujet entre une part qui recherche la vérité profonde de l’existence – esprit, âme, intellect – et une part qui recherche des satisfactions finies – corps physique, âme concupiscente. Pour réduire l’affrontement entre les deux parties, la seule solution est de lutter contre les passions physiques, et on peut dire qu’au cœur du jeûne religieux, il y a une psychomachie. Si la pratique du jeûne alimentaire n’est, en soi, guère complexe – une privation de nourriture –, les sens et la portée morale que lui donnent ceux qui partout s’y appliquent sont en revanche innombrables. Infinie variété dont le présent volume veut donner l’illustration en multipliant les types d’approches et les points de vue dans l’espace et le temps. Si l’histoire de l’alimentation a récemment connu un fort développement et si les travaux qui lui sont consacrés abondent désormais, force est de constater qu’elle n’a trouvé sa place dans la production historiographique que dans la mesure où elle était associée à la gastronomie et que la pratique du jeûne, qui compte au nombre des « techniques de soi » les plus fondamentales, n’a jamais pu accéder au statut d’objet majeur des études historiques. Les travaux ici rassemblés entendent combler une lacune qui n’est restée que trop longtemps béante dans le champ des investigations relatives aux pratiques alimentaires. Élaboré dans une perspective délibérément comparatiste, le présent volume est spécifiquement consacré aux jeûnes chrétiens et aux jeûnes d’aujourd’hui.
éd. H. BENKHEIRA et S. DE FRANCESCHI, Turnhout, Brepols, 2023, 575 p.
Pratique thérapeutique et rituelle universellement répandue, le jeûne est un acte éminemment cult... more Pratique thérapeutique et rituelle universellement répandue, le jeûne est un acte éminemment culturel qui semble être associé à la médecine, à la religion et aux conflits dans la société. Envisagé du point de vue de ses finalités, il peut prendre trois visages : thérapeutique, politique et religieux. Dans ce triptyque, le jeûne motivé par des considérations religieuses est le plus important. Il comporte un trait caractéristique : la scission du sujet entre une part qui recherche la vérité profonde de l’existence – esprit, âme, intellect – et une part qui recherche des satisfactions finies – corps physique, âme concupiscente. Pour réduire l’affrontement entre les deux parties, la seule solution est de lutter contre les passions physiques, et on peut dire qu’au cœur du jeûne religieux, il y a une psychomachie. Si la pratique du jeûne alimentaire n’est, en soi, guère complexe – une privation de nourriture –, les sens et la portée morale que lui donnent ceux qui partout s’y appliquent sont en revanche innombrables. Infinie variété dont le présent volume veut donner l’illustration en multipliant les types d’approches et les points de vue dans l’espace et le temps. Si l’histoire de l’alimentation a récemment connu un fort développement et si les travaux qui lui sont consacrés abondent désormais, force est de constater qu’elle n’a trouvé sa place dans la production historiographique que dans la mesure où elle était associée à la gastronomie et que la pratique du jeûne, qui compte au nombre des « techniques de soi » les plus fondamentales, n’a jamais pu accéder au statut d’objet majeur des études historiques. Les travaux ici rassemblés entendent combler une lacune qui n’est restée que trop longtemps béante dans le champ des investigations relatives aux pratiques alimentaires. Élaboré dans une perspective délibérément comparatiste, le présent volume est spécifiquement consacré aux jeûnes anciens et orientaux et aux jeûnes musulmans.
éd. S. DE FRANCESCHI, D.-O. HUREL et Br. TAMBRUN, préf. M. TARDIEU, Turnhout, Brepols, 2022, 912 p.
éd. S. DE FRANCESCHI et S. MILBACH, Nancy, Arbre bleu, 2022, 413 p.
En christianisme, l’apologétique appartient pleinement à la modernité considérée comme la séquenc... more En christianisme, l’apologétique appartient pleinement à la modernité considérée comme la séquence temporelle, ou civilisationnelle, qui s’ouvre avec le XVIIIe siècle. La nouvelle configuration politique et sociale à laquelle la religion chrétienne a dû se confronter impliquait de rompre avec les anciennes traditions de l’apologie ou de la controverse : il fallait à la fois mettre en place un dispositif plus ample de défense des vérités de foi et s’adresser à un public dont la critique ne s’inscrivait plus dans le champ de la théologie. Exercice qui s’imposait d’autant plus que les questions religieuses restaient au cœur des débats dans des sociétés où les confessions, la catholique comme les protestantes, disposaient d’une base sociologique solide et restaient un puissant agent d’influence. La constitution de l’apologétique comme pratique identifiée a pris un peu de temps, mais il est clair qu’elle a existé avant que le mot ne devînt d’usage courant aux alentours de 1850 et qu’elle a survécu à la raréfaction du terme à partir des années 1950, quand, précisément, l’assise sociologique et culturelle du christianisme se fragilise. S’impose comme une évidence la conviction qu’un âge d’or de l’apologétique catholique française a eu lieu durant le demi-siècle qui va des années 1880 aux années 1930. Apogée dont le présent ouvrage cherche à décrire la gestation, le rayonnement et finalement le progressif effacement.
éd. S. DE FRANCESCHI, D.-O. HUREL et Br. TAMBRUN, Limoges, Pulim, 2020, 444 p.
Si la pratique du jeûne s’est très généralement effacée dans les sociétés contemporaines, en dépi... more Si la pratique du jeûne s’est très généralement effacée dans les sociétés contemporaines, en dépit du développement récent du jeûne thérapeutique ou d’un retour – dont l’ampleur reste encore à évaluer – à l’observance du Carême en catholicisme, les privations alimentaires ont pourtant été millénairement le partage des peuples soumis à l’influence de l’un ou l’autre des trois grands monothéismes. L’objectif du présent volume est de fournir des éléments d’analyse en vue d’une approche comparée de la discipline du jeûne en christianisme, en islam et en judaïsme. La pratique du jeûne alimentaire, qui semble bénéficier d’un regain d’intérêt à la faveur du healthism contemporain, n’est, en soi, guère complexe – une privation de nourriture –, mais les sens et la portée morale que lui donnent ceux qui s’y appliquent au sein des grands monothéismes sont en revanche innombrables, et les formalités qui lui sont désormais affectées ont profondément changé par rapport à celles qui étaient originellement les siennes.
éd. S. DE FRANCESCHI et B. HOURS, Chrétiens et Sociétés, Documents et mémoires, 33, Lyon, 2017, 278 p.
Au fil des différentes sessions d’un cycle de journées d’études consacrées par l’équipe RESEA du ... more Au fil des différentes sessions d’un cycle de journées d’études consacrées par l’équipe RESEA du LARHRA à l’antiromanisme catholique – Antiromanisme doctrinal et romanité ecclésiale dans le catholicisme posttridentin en 2007, Anti-infaillibilisme catholique et romanité ecclésiale aux temps posttridentins en 2009, Antiromanisme et critique dans l’historiographie catholique (XVIe-XXe siècles) en 2010, et L’antiromanisme dans l’historiographie ecclésiastique catholique (XVIe-XXe siècles) en 2012 –, le constat s’est imposé d’une présence massive de la culture juridique dans le discours porté par les tenants d’un catholicisme antiromain, qu’ils soient juristes ou non. Le fait n’a rien d’étonnant dans la mesure où l’ecclésiologie catholique s’est toujours placée à l’intersection du droit et de la théologie. Nombre d’auteurs qui ont illustré la tradition de l’antiromanisme catholique et juridictionaliste étaient à la fois juristes et théologiens compétents. La 5e session du cycle souhaite dès lors aborder frontalement la question des rapports entretenus entre le droit et l’opposition catholique à la romanité ecclésiale en évoquant les grandes figures de la tradition du catholicisme antiromain qui ont fait au droit une grande place dans leur argumentation, en relevant le rôle des canonistes catholiques qui ont pu faire parfois le choix de s’opposer aux prétentions romaines et en étudiant les grands thèmes où se mêlent étroitement arguments juridico-canoniques et hostilité catholique aux revendications du Saint-Siège – ainsi du conciliarisme, des compétences de l’autorité civile en matières ecclésiastiques, de l’infaillibilité pontificale ou encore du mariage et des empêchements dirimants.
éd. O. CHALINE, S. DE FRANCESCHI et L. PLAZENET, Chroniques de Port-Royal, 66, 2016, 487 p.
éd. S. DE FRANCESCHI, Limoges, 2014, 380 p.
Publié de 1899 à 1950 aux éditions Letouzey et Ané et complété entre 1951 et 1972 par des tables ... more Publié de 1899 à 1950 aux éditions Letouzey et Ané et complété entre 1951 et 1972 par des tables générales, le Dictionnaire de théologie catholique constitue encore aujourd’hui une somme de référence. Dirigée au départ par Alfred Vacant, à qui succède Eugène Mangenot, avant qu’il ne revînt à Émile Amann, puis au chanoine Albert Michel d’assumer l’achèvement du travail, l’entreprise a abouti à un ouvrage qui contient vingt mille pages de textes se répartissant en quelque cinq mille articles rédigés par plusieurs centaines d’auteurs. Le projet s’inscrit dans une politique éditoriale qui a conduit les éditions Letouzey et Ané à lancer les publications successives d’un Dictionnaire de la Bible, d’un Dictionnaire d’archéologie chrétienne et de liturgie, d’un Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastiques et d’un Dictionnaire de droit canonique. Il s’agissait, de la part des éditions Letouzey et Ané, de proposer une véritable encyclopédie catholique en cinq dictionnaires. À la même époque, les éditions Beauchesne s’attellent à la confection d’un Dictionnaire apologétique de la foi catholique publié de 1909 à 1928. L’objectif du colloque organisé à l’Université de Limoges les 7 et 8 juin 2013 par l’EA 4270 (CRIHAM) était de permettre de dresser une table d’orientation à l’intérieur du massif foisonnant qu’est le Dictionnaire de théologie catholique, d’étudier les engagements doctrinaux adoptés par les auteurs, de voir dans quelle mesure les contributions ont reflété l’état contemporain de la recherche historique, de relever la volonté des collaborateurs de s’insérer dans l’actualité théologique et d’essayer de cerner l’image qu’ils ont proposée des grandes périodes de l’histoire de l’Église et du christianisme.
éd. Fr.-X. BISCHOF et S. DE FRANCESCHI, Chrétiens et Sociétés, Documents et mémoires, 23, Lyon, 2014, 260 p.
L’antiromanisme catholique s’est tôt préoccupé de fonder historiquement ses revendications politi... more L’antiromanisme catholique s’est tôt préoccupé de fonder historiquement ses revendications politiques et ecclésiologiques et de justifier les critiques qu’il pouvait adresser à l’autorité ecclésiale par l’élaboration d’une historiographie ecclésiastique qui correspondît à ses engagements. Organisée à Lyon le 24 septembre 2010, une journée d’études avait commencé à explorer la question des rapports entre le catholicisme antiromain et la genèse de la tradition historiographique européenne. Le présent ouvrage, qui regroupe les actes d’une seconde journée d’études – la quatrième du cycle consacré par l’équipe RESEA du LARHRA à l’antiromanisme catholique des temps posttridentins –, qui s’est déroulée à Munich le 13 septembre 2012, se place dans le prolongement de la précédente session : il était apparu que la question des sources méritait des investigations plus précises, ainsi que le problème du style et celui de l’exploitation des acquis méthodologiques de l’érudition moderne. En particulier, le divorce est devenu de plus en plus visible, à partir de l’âge libéral, entre une historiographie antiromaine soucieuse de méthode critique et sa concurrente romaniste mais, disait-on, méthodologiquement attardée. Les discussions ont montré, au cours du second XIXe siècle, avec quelle difficulté l’histoire ecclésiastique, de tradition vénérable, s’est progressivement extraite d’un modèle apologétique pour se plier progressivement aux impératifs d’une méthodologie historiographique critique en voie de définitive consécration. Il semble que les historiens catholiques antiromains aient contribué plus que leurs concurrents respectueux du Saint-Siège, et avant eux, à éloigner l’histoire de l’Église des excès à quoi la conduisait le modèle d’une dissertation édifiante qui finissait par être entrave au récit scientifiquement établi de la geste chrétienne. Les contributeurs de la rencontre munichoise de septembre 2012 ont souhaité éclairer un questionnement dont les alternatives épistémologiques ont sans nul doute contribué à façonner l’historiographie religieuse contemporaine.
Paris, Honoré Champion, 2023, 562 p. (Lumière classique, 126)
La querelle catholique de la grâce est sans conteste au nombre des affrontements doctrinaux qui o... more La querelle catholique de la grâce est sans conteste au nombre des affrontements doctrinaux qui ont contribué à définir la modernité européenne. Elle a procédé de l’impitoyable concurrence que se sont faite des écoles théologiques mises au défi de produire le système doctrinal le plus convaincant pour correspondre aux nouvelles contraintes d’orthodoxie posées par le concile de Trente. Le pluralisme doctrinal à l’intégrité duquel, à l’intérieur du cadre tridentin, le magistère romain a toujours jalousement veillé n’a paradoxalement pu se maintenir que parce que les systèmes concurrents en appelaient au respect des enseignements conjoints de saint Augustin et de saint Thomas. Le présent ouvrage revient sur un débat qui a mobilisé une énergie considérable de la part des théologiens de l’époque moderne. Il souhaite aussi contribuer à une meilleure compréhension – plus nécessaire que jamais – des processus de régulation grâce auxquels l’Église catholique préserve et entretient soigneusement en son sein des espaces de pluralité de doctrines, même lorsque sont en jeu des questions aussi manifestement essentielles que celle des rapports du libre arbitre humain et de la grâce divine.
Paris, Beauchesne, 2018, 568 p. (Théologie historique, 126)
L’orthopraxie catholique en matière de jeûne se fonde sur le respect de trois règles : un seul re... more L’orthopraxie catholique en matière de jeûne se fonde sur le respect de trois règles : un seul repas complet par vingt-quatre heures, auquel on a ajouté, à partir du XIIIe siècle, une légère collation vespérale ; l’abstinence des viandes et des laitages ; l’heure imposée pour l’unique réfection quotidienne, soit la mi-journée. Cadre disciplinaire général que nombre de théologiens se sont efforcés d’assouplir pour rendre les contraintes du Carême plus supportables. Dès lors s’est développée une ample casuistique dont les interrogations ont pu surprendre. S’il est vrai que les liquides ne rompent pas le jeûne, est-il permis en Carême de boire entre les repas du café, du chocolat, de la bière, de l’eau-de-vie, ou de manger de la pastèque ? Si les poissons sont incontestablement des aliments maigres, qu’en est-il des oiseaux aquatiques, des canards, des poules d’eau, des flamants, des crocodiles, des reptiles ou, au Brésil, du caïman yacare ? Entre les tenants de la rigueur et les partisans de l’indulgence, l’opposition a été telle que le magistère romain a dû réagir : entre 1741 et 1745, le pape Benoît XIV publie trois encycliques pour tenter de raffermir une discipline du Carême dont les observances tendaient à se relâcher. En dépit du geste pontifical, la pratique quadragésimale apparaît très fortement affaiblie à la mi-XIXe siècle. Avec l’effacement du respect du précepte du jeûne ecclésiastique se donne à voir la sortie du catholicisme de l’ordre pénitentiel qui a longtemps été le sien.
Paris-Perpignan, Artège Lethielleux, 2018, 794 p. (Sed contra)
Pendant longtemps, l’histoire de la théologie catholique a présenté les XVIIe et XVIIIe siècles c... more Pendant longtemps, l’histoire de la théologie catholique a présenté les XVIIe et XVIIIe siècles comme le temps d’une suprématie de saint Augustin. La réalité est beaucoup plus complexe. Le catholicisme de l’âge classique se caractérise par un pluralisme doctrinal qui permet la confrontation de nombreuses écoles théologiques, dont celle de saint Thomas. Le présent ouvrage est consacré, à travers les différentes études dont il est le recueil, à la définition du périmètre doctrinal caractéristique du thomisme.
préf. D. JULIA, Paris, Éditions de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, 2014, 398 p. (En temps & lieux, 53)
Auteur d’une œuvre historiographique majeure, et certainement l’une des plus ambitieuses tentativ... more Auteur d’une œuvre historiographique majeure, et certainement l’une des plus ambitieuses tentatives d’anthropologie historique du fait religieux en Europe, l’historien Alphonse Dupront (1905-1990) reste encore, près d’un quart de siècle après sa disparition, une figure mystérieuse. Avant tout connu pour son étude du mythe de croisade, Alphonse Dupront n’a cessé de dérouter ses lecteurs par des textes dont le style et l’exigence interprétative ont provoqué, et provoquent toujours, autant d’incompréhensions et de perplexités que d’admiration et parfois même de saisissement. Il y a une énigme Alphonse Dupront : l’ambition de cette biographie intellectuelle, la première qui lui soit consacrée, est de recomposer la trajectoire institutionnelle du professeur et de l’administrateur et de replacer en son temps la genèse de la réflexion de l’historien et du penseur.
Sylvio Hermann De Franceschi a voulu ici produire un essai d’archéologie intellectuelle qui permette de mieux comprendre, en réinsérant la méditation dupronienne dans les débats philosophiques et historiographiques qui lui étaient contemporains, comment Dupront en est venu à élaborer une approche et une écriture historiennes aussi singulières que les siennes. Sans s’opposer aux impératifs définis par l’École des Annales, la démarche d’Alphonse Dupront se singularise par la conviction qu’il convient de préserver la dimension événementielle de l’histoire et par la volonté de reconnaître la validité que la subjectivité de l’historien confère à ses analyses.
préf. O. CHALINE, Paris, Nolin, 2011, 555 p. (Univers Port-Royal, 20), réimpr., Paris, Classiques Garnier, 2017
Le présent ouvrage entend montrer comment les jansénistes, poursuivant une tactique doctrinale qu... more Le présent ouvrage entend montrer comment les jansénistes, poursuivant une tactique doctrinale qu’ils avaient éprouvée dès avant la fulmination de la bulle Cum occasione (1653), consolidée à l’occasion de la campagne des Provinciales (1656-1657) et officiellement proclamée lors de la souscription des cinq Articles de 1663, ont pu avancer, pour se justifier, leur parfaite conformité au plus orthodoxe thomisme. Il s’agit d’étudier les vicissitudes doctrinales et événementielles d’une querelle théologico-politique en distinguant trois grandes périodes chronologiques : de 1663 à 1694, des cinq Articles à la mort d’Antoine Arnauld, les jansénistes perfectionnent leur stratégie philothomiste sans pour autant obtenir des dominicains qu’ils se joignent à eux dans leur combat contre le molinisme ; de 1694 à 1713, de la mort d’Antoine Arnauld à la fulmination de la bulle Vnigenitus, les augustiniens, sous l’impulsion de Pasquier Quesnel, réitèrent leurs protestations philothomistes et commencent à bénéficier d’une certaine complaisance de la part des disciples de saint Thomas, désormais accusés par les molinistes de verser dans un jansénisme larvé ; de 1713 à 1724, enfin, de la fulmination de la bulle Vnigenitus à la souscription par le pape Benoît XIII du bref Demissas preces, les dominicains semblent soudainement s’inquiéter des condamnations successives du jansénisme. À nombre de thomistes, il a paru que l’antijansénisme du magistère romain et des jésuites n’était peut-être pas autre chose qu’un antithomisme.
Rome, École française de Rome, 2009, 979 p. (Bibliothèque des Écoles françaises d’Athènes et de Rome, 340). Ouvrage couronné par le prix Raymond et Yvonne Lantier de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (2011)
La modernité politique européenne est née d’un profond refoulement à valeur d’exorcisme, elle a h... more La modernité politique européenne est née d’un profond refoulement à valeur d’exorcisme, elle a honni l’ancienne configuration symbolique des pouvoirs spirituel et temporel en Chrétienté pour promouvoir un nouveau mythe, le mythe occidental — mythe de supériorité, mythe de puissance, mythe de valorisation du pouvoir — par où l’ordre terrestre affirme une préséance conquérante sur les injonctives revendications de l’autorité religieuse. La fin des temps médiévaux a fait le constat douloureux de l’épuisement d’une espérance théocratique désormais irréalisable : l’Europe moderne semble naître dans l’urgence d’une confrontation, renouvelée et singulièrement avivée, au problème théologico-politique . D’un déplacement pluriséculaire, le début du XVIIe siècle — et, en particulier, la période qui court de l’Interdit vénitien (1606-1607) à l’affaire Santarelli (1626-1627) — a été une étape capitale. Pendant une vingtaine d’années, théologiens, juristes et politiques se sont affrontés, de manière presque ininterrompue, dans une gigantesque dispute portant sur la légitimité d’un éventuel pouvoir indirect du pape au temporel — controverse dont l’exceptionnelle longévité, l’indéniable unité et l’âpre vivacité témoignent de ce qu’il a paru alors que s’y jouait inexorablement, et pour la dernière fois peut-être, quelque chose d’obscur et pourtant d’essentiel.
préf. G. FERREYROLLES, Paris, Nolin, 2009, 280 p. (Univers Port-Royal, 14), réimpr., Paris, Classiques Garnier, 2017
Controverse théologique au long cours, la querelle de la grâce a connu une mutation parmi les plu... more Controverse théologique au long cours, la querelle de la grâce a connu une mutation parmi les plus décisives à la mi-XVIIe siècle. Obsédée par la naissance et le développement du jansénisme, l’historiographie oppose traditionnellement deux camps : d’un côté, les molinistes ; de l’autre, les augustiniens, disciples de Jansénius. Une telle bipolarisation de la dispute, valable seulement en partie, laisse curieusement de côté le fait qu’originellement la querelle avait vu l’affrontement des molinistes et des dominicains, disciples ex officio de saint Thomas d’Aquin. Le présent ouvrage entend montrer comment les jansénistes, dès avant la fulmination de la Bulle Cum occasione (1653) et jusqu’à la souscription des cinq Articles de 1663, ont pu avancer, pour se justifier, leur parfaite conformité au plus orthodoxe thomisme — perspective selon laquelle la campagne des Provinciales (1656-1657) a été une étape cruciale dans la mise au jour des clivages partisans qui séparaient les différents protagonistes de la dispute.
Paris, Honoré Champion, 2009, 567 p. (Bibliothèque d’histoire moderne et contemporaine, 31)
Le 17 avril 1606, le pape Paul V fulmine une bulle par laquelle il excommunie les dirigeants de l... more Le 17 avril 1606, le pape Paul V fulmine une bulle par laquelle il excommunie les dirigeants de la République de Venise et place le territoire de la Sérénissime sous interdit : le pontife romain réagit aux attaques portées par les Vénitiens à l’encontre de la liberté ecclésiastique. Pendant plus d’une année, la résolution du conflit va nécessiter les efforts des grandes chancelleries européennes. Henri IV emporte de vive lutte le bénéfice de la médiation alors que se développe parallèlement une imposante controverse écrite dont les gallicans ont pu tirer par la suite le meilleur parti. Le présent ouvrage entend décrire les principales articulations d’un événement qui est assurément un jalon essentiel dans la construction de la prépondérance française en Europe.
dir. M. VIALLON, S. DE FRANCESCHI, B. DOMPNIER et P.-J. SOURIAC, Paris, Classiques Garnier, 2024, 308 p.
dir. O. BOULNOIS, S. DE FRANCESCHI et Ph. HOFFMANN, Turnhout, Brepols, 2024, 717 p.
La théologie est née comme science métaphysique. Dès Aristote, la science la plus haute se présen... more La théologie est née comme science métaphysique. Dès Aristote, la science la plus haute se présente comme une discipline philosophique qu’il appelle épistémè théologikè, « science théologique ». Ce que nous appelons aujourd’hui « métaphysique », c’est ce que les traductions latines d’Aristote appellent scientia divina, « science divine ». Or cette « science divine » aristotélicienne ne porte pas sur les dieux de la religion. Aristote emploie d’ailleurs un terme tout à fait différent pour désigner le discours mythique et religieux sur les dieux : il parle alors de theologia ; la theologia est une autre sorte de discours, celui des mythologies sur les dieux, tandis que la « science divine » du philosophe porte sur une substance première, séparée du monde sensible et principe de son mouvement, soit le premier moteur. Ce principe n’opère aucun salut. Il ne faut donc pas confondre le discours scientifique (la « science théologique » ou « science divine », sur le premier moteur) et le discours religieux. La difficulté est alors de comprendre quand, comment et pourquoi cette discipline philosophique suprême, la science théologique, s’est orientée vers les religions vécues par les hommes. Quand le mur séparant la theologia de la « science théologique » a-t-il été abattu ? Le présent volume s’est donné pour visée de se confronter à la nécessité d’une prise en compte, non seulement du fait religieux, mais aussi de la rationalité religieuse. Le terme de théologie est ambigu. Il désigne tantôt la compréhension d’une religion par elle-même, tantôt la compréhension du divin par un discours rationnel. C’est pourquoi une étude comparée de la théologie comme science dans les monothéismes a un double objet : il s’agit d’abord d’étudier comment la spéculation métaphysique sur les dieux, le divin et Dieu s’est transformée en « science théologique » ; il convient ensuite de montrer comment les religions monothéistes se sont construites en théologies sur les canons de la rationalité grecque.
éd. S. DE FRANCESCHI et S. MILBACH, Nancy, Arbre bleu, 2024, 375 p.
À la suite d’un volume précédent dont le but était de mettre en lumière les grandes scansions jal... more À la suite d’un volume précédent dont le but était de mettre en lumière les grandes scansions jalonnant l’évolution de l’apologétique catholique en France de la fin du XVIIIe siècle au début du XXIe siècle, le présent ouvrage poursuit l’exploration entamée et s’intéresse aux outils savants – les dictionnaires, les encyclopédies et les manuels – dont les apologistes catholiques ont disposé pour les aider dans leur tâche et pour assurer la publicisation de leurs thèses, depuis le temps du combat acharné contre les Lumières, obstinément poursuivi au long du premier XIXe siècle, jusqu’à la veille du concile Vatican II. Aborder l’apologétique à partir des pesantes collections encyclopédiques et des nombreux manuels qui peuplent les rayons des bibliothèques revient à ressusciter une littérature aujourd’hui le plus souvent largement oubliée, mais qui témoigne des efforts colossaux déployés par les apologistes et qui doit dès lors légitimement faire l’objet de la curiosité des historiens. Des différents formats ici abordés, le dictionnaire est assurément celui qui a le plus retenu la faveur des apologistes. La plasticité de la présentation alphabétique les a apparemment séduits, tandis que le caractère vulgarisateur d’un ouvrage de nature lexicographique leur a sans doute paru naturellement susceptible d’œuvrer à une meilleure diffusion de leurs arguments en même temps qu’il conférait à leurs discours un cachet de sérieux et de scientificité.
éd. H. BENKHEIRA et S. DE FRANCESCHI, Turnhout, Brepols, 2023, 560 p.
Pratique thérapeutique et rituelle universellement répandue, le jeûne est un acte éminemment cult... more Pratique thérapeutique et rituelle universellement répandue, le jeûne est un acte éminemment culturel qui semble être associé à la médecine, à la religion et aux conflits dans la société. Envisagé du point de vue de ses finalités, il peut prendre trois visages : thérapeutique, politique et religieux. Dans ce triptyque, le jeûne motivé par des considérations religieuses est le plus important. Il comporte un trait caractéristique : la scission du sujet entre une part qui recherche la vérité profonde de l’existence – esprit, âme, intellect – et une part qui recherche des satisfactions finies – corps physique, âme concupiscente. Pour réduire l’affrontement entre les deux parties, la seule solution est de lutter contre les passions physiques, et on peut dire qu’au cœur du jeûne religieux, il y a une psychomachie. Si la pratique du jeûne alimentaire n’est, en soi, guère complexe – une privation de nourriture –, les sens et la portée morale que lui donnent ceux qui partout s’y appliquent sont en revanche innombrables. Infinie variété dont le présent volume veut donner l’illustration en multipliant les types d’approches et les points de vue dans l’espace et le temps. Si l’histoire de l’alimentation a récemment connu un fort développement et si les travaux qui lui sont consacrés abondent désormais, force est de constater qu’elle n’a trouvé sa place dans la production historiographique que dans la mesure où elle était associée à la gastronomie et que la pratique du jeûne, qui compte au nombre des « techniques de soi » les plus fondamentales, n’a jamais pu accéder au statut d’objet majeur des études historiques. Les travaux ici rassemblés entendent combler une lacune qui n’est restée que trop longtemps béante dans le champ des investigations relatives aux pratiques alimentaires. Élaboré dans une perspective délibérément comparatiste, le présent volume est spécifiquement consacré aux jeûnes chrétiens et aux jeûnes d’aujourd’hui.
éd. H. BENKHEIRA et S. DE FRANCESCHI, Turnhout, Brepols, 2023, 575 p.
Pratique thérapeutique et rituelle universellement répandue, le jeûne est un acte éminemment cult... more Pratique thérapeutique et rituelle universellement répandue, le jeûne est un acte éminemment culturel qui semble être associé à la médecine, à la religion et aux conflits dans la société. Envisagé du point de vue de ses finalités, il peut prendre trois visages : thérapeutique, politique et religieux. Dans ce triptyque, le jeûne motivé par des considérations religieuses est le plus important. Il comporte un trait caractéristique : la scission du sujet entre une part qui recherche la vérité profonde de l’existence – esprit, âme, intellect – et une part qui recherche des satisfactions finies – corps physique, âme concupiscente. Pour réduire l’affrontement entre les deux parties, la seule solution est de lutter contre les passions physiques, et on peut dire qu’au cœur du jeûne religieux, il y a une psychomachie. Si la pratique du jeûne alimentaire n’est, en soi, guère complexe – une privation de nourriture –, les sens et la portée morale que lui donnent ceux qui partout s’y appliquent sont en revanche innombrables. Infinie variété dont le présent volume veut donner l’illustration en multipliant les types d’approches et les points de vue dans l’espace et le temps. Si l’histoire de l’alimentation a récemment connu un fort développement et si les travaux qui lui sont consacrés abondent désormais, force est de constater qu’elle n’a trouvé sa place dans la production historiographique que dans la mesure où elle était associée à la gastronomie et que la pratique du jeûne, qui compte au nombre des « techniques de soi » les plus fondamentales, n’a jamais pu accéder au statut d’objet majeur des études historiques. Les travaux ici rassemblés entendent combler une lacune qui n’est restée que trop longtemps béante dans le champ des investigations relatives aux pratiques alimentaires. Élaboré dans une perspective délibérément comparatiste, le présent volume est spécifiquement consacré aux jeûnes anciens et orientaux et aux jeûnes musulmans.
éd. S. DE FRANCESCHI, D.-O. HUREL et Br. TAMBRUN, préf. M. TARDIEU, Turnhout, Brepols, 2022, 912 p.
éd. S. DE FRANCESCHI et S. MILBACH, Nancy, Arbre bleu, 2022, 413 p.
En christianisme, l’apologétique appartient pleinement à la modernité considérée comme la séquenc... more En christianisme, l’apologétique appartient pleinement à la modernité considérée comme la séquence temporelle, ou civilisationnelle, qui s’ouvre avec le XVIIIe siècle. La nouvelle configuration politique et sociale à laquelle la religion chrétienne a dû se confronter impliquait de rompre avec les anciennes traditions de l’apologie ou de la controverse : il fallait à la fois mettre en place un dispositif plus ample de défense des vérités de foi et s’adresser à un public dont la critique ne s’inscrivait plus dans le champ de la théologie. Exercice qui s’imposait d’autant plus que les questions religieuses restaient au cœur des débats dans des sociétés où les confessions, la catholique comme les protestantes, disposaient d’une base sociologique solide et restaient un puissant agent d’influence. La constitution de l’apologétique comme pratique identifiée a pris un peu de temps, mais il est clair qu’elle a existé avant que le mot ne devînt d’usage courant aux alentours de 1850 et qu’elle a survécu à la raréfaction du terme à partir des années 1950, quand, précisément, l’assise sociologique et culturelle du christianisme se fragilise. S’impose comme une évidence la conviction qu’un âge d’or de l’apologétique catholique française a eu lieu durant le demi-siècle qui va des années 1880 aux années 1930. Apogée dont le présent ouvrage cherche à décrire la gestation, le rayonnement et finalement le progressif effacement.
éd. S. DE FRANCESCHI, D.-O. HUREL et Br. TAMBRUN, Limoges, Pulim, 2020, 444 p.
Si la pratique du jeûne s’est très généralement effacée dans les sociétés contemporaines, en dépi... more Si la pratique du jeûne s’est très généralement effacée dans les sociétés contemporaines, en dépit du développement récent du jeûne thérapeutique ou d’un retour – dont l’ampleur reste encore à évaluer – à l’observance du Carême en catholicisme, les privations alimentaires ont pourtant été millénairement le partage des peuples soumis à l’influence de l’un ou l’autre des trois grands monothéismes. L’objectif du présent volume est de fournir des éléments d’analyse en vue d’une approche comparée de la discipline du jeûne en christianisme, en islam et en judaïsme. La pratique du jeûne alimentaire, qui semble bénéficier d’un regain d’intérêt à la faveur du healthism contemporain, n’est, en soi, guère complexe – une privation de nourriture –, mais les sens et la portée morale que lui donnent ceux qui s’y appliquent au sein des grands monothéismes sont en revanche innombrables, et les formalités qui lui sont désormais affectées ont profondément changé par rapport à celles qui étaient originellement les siennes.
éd. S. DE FRANCESCHI et B. HOURS, Chrétiens et Sociétés, Documents et mémoires, 33, Lyon, 2017, 278 p.
Au fil des différentes sessions d’un cycle de journées d’études consacrées par l’équipe RESEA du ... more Au fil des différentes sessions d’un cycle de journées d’études consacrées par l’équipe RESEA du LARHRA à l’antiromanisme catholique – Antiromanisme doctrinal et romanité ecclésiale dans le catholicisme posttridentin en 2007, Anti-infaillibilisme catholique et romanité ecclésiale aux temps posttridentins en 2009, Antiromanisme et critique dans l’historiographie catholique (XVIe-XXe siècles) en 2010, et L’antiromanisme dans l’historiographie ecclésiastique catholique (XVIe-XXe siècles) en 2012 –, le constat s’est imposé d’une présence massive de la culture juridique dans le discours porté par les tenants d’un catholicisme antiromain, qu’ils soient juristes ou non. Le fait n’a rien d’étonnant dans la mesure où l’ecclésiologie catholique s’est toujours placée à l’intersection du droit et de la théologie. Nombre d’auteurs qui ont illustré la tradition de l’antiromanisme catholique et juridictionaliste étaient à la fois juristes et théologiens compétents. La 5e session du cycle souhaite dès lors aborder frontalement la question des rapports entretenus entre le droit et l’opposition catholique à la romanité ecclésiale en évoquant les grandes figures de la tradition du catholicisme antiromain qui ont fait au droit une grande place dans leur argumentation, en relevant le rôle des canonistes catholiques qui ont pu faire parfois le choix de s’opposer aux prétentions romaines et en étudiant les grands thèmes où se mêlent étroitement arguments juridico-canoniques et hostilité catholique aux revendications du Saint-Siège – ainsi du conciliarisme, des compétences de l’autorité civile en matières ecclésiastiques, de l’infaillibilité pontificale ou encore du mariage et des empêchements dirimants.
éd. O. CHALINE, S. DE FRANCESCHI et L. PLAZENET, Chroniques de Port-Royal, 66, 2016, 487 p.
éd. S. DE FRANCESCHI, Limoges, 2014, 380 p.
Publié de 1899 à 1950 aux éditions Letouzey et Ané et complété entre 1951 et 1972 par des tables ... more Publié de 1899 à 1950 aux éditions Letouzey et Ané et complété entre 1951 et 1972 par des tables générales, le Dictionnaire de théologie catholique constitue encore aujourd’hui une somme de référence. Dirigée au départ par Alfred Vacant, à qui succède Eugène Mangenot, avant qu’il ne revînt à Émile Amann, puis au chanoine Albert Michel d’assumer l’achèvement du travail, l’entreprise a abouti à un ouvrage qui contient vingt mille pages de textes se répartissant en quelque cinq mille articles rédigés par plusieurs centaines d’auteurs. Le projet s’inscrit dans une politique éditoriale qui a conduit les éditions Letouzey et Ané à lancer les publications successives d’un Dictionnaire de la Bible, d’un Dictionnaire d’archéologie chrétienne et de liturgie, d’un Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastiques et d’un Dictionnaire de droit canonique. Il s’agissait, de la part des éditions Letouzey et Ané, de proposer une véritable encyclopédie catholique en cinq dictionnaires. À la même époque, les éditions Beauchesne s’attellent à la confection d’un Dictionnaire apologétique de la foi catholique publié de 1909 à 1928. L’objectif du colloque organisé à l’Université de Limoges les 7 et 8 juin 2013 par l’EA 4270 (CRIHAM) était de permettre de dresser une table d’orientation à l’intérieur du massif foisonnant qu’est le Dictionnaire de théologie catholique, d’étudier les engagements doctrinaux adoptés par les auteurs, de voir dans quelle mesure les contributions ont reflété l’état contemporain de la recherche historique, de relever la volonté des collaborateurs de s’insérer dans l’actualité théologique et d’essayer de cerner l’image qu’ils ont proposée des grandes périodes de l’histoire de l’Église et du christianisme.
éd. Fr.-X. BISCHOF et S. DE FRANCESCHI, Chrétiens et Sociétés, Documents et mémoires, 23, Lyon, 2014, 260 p.
L’antiromanisme catholique s’est tôt préoccupé de fonder historiquement ses revendications politi... more L’antiromanisme catholique s’est tôt préoccupé de fonder historiquement ses revendications politiques et ecclésiologiques et de justifier les critiques qu’il pouvait adresser à l’autorité ecclésiale par l’élaboration d’une historiographie ecclésiastique qui correspondît à ses engagements. Organisée à Lyon le 24 septembre 2010, une journée d’études avait commencé à explorer la question des rapports entre le catholicisme antiromain et la genèse de la tradition historiographique européenne. Le présent ouvrage, qui regroupe les actes d’une seconde journée d’études – la quatrième du cycle consacré par l’équipe RESEA du LARHRA à l’antiromanisme catholique des temps posttridentins –, qui s’est déroulée à Munich le 13 septembre 2012, se place dans le prolongement de la précédente session : il était apparu que la question des sources méritait des investigations plus précises, ainsi que le problème du style et celui de l’exploitation des acquis méthodologiques de l’érudition moderne. En particulier, le divorce est devenu de plus en plus visible, à partir de l’âge libéral, entre une historiographie antiromaine soucieuse de méthode critique et sa concurrente romaniste mais, disait-on, méthodologiquement attardée. Les discussions ont montré, au cours du second XIXe siècle, avec quelle difficulté l’histoire ecclésiastique, de tradition vénérable, s’est progressivement extraite d’un modèle apologétique pour se plier progressivement aux impératifs d’une méthodologie historiographique critique en voie de définitive consécration. Il semble que les historiens catholiques antiromains aient contribué plus que leurs concurrents respectueux du Saint-Siège, et avant eux, à éloigner l’histoire de l’Église des excès à quoi la conduisait le modèle d’une dissertation édifiante qui finissait par être entrave au récit scientifiquement établi de la geste chrétienne. Les contributeurs de la rencontre munichoise de septembre 2012 ont souhaité éclairer un questionnement dont les alternatives épistémologiques ont sans nul doute contribué à façonner l’historiographie religieuse contemporaine.
éd. O. ANDURAND et S. DE FRANCESCHI, Chroniques de Port-Royal, 64, 2014, 528 p.
On n’a souvent plus guère conscience, en ce début de XXIe siècle, de l’influence fondamentale qu’... more On n’a souvent plus guère conscience, en ce début de XXIe siècle, de l’influence fondamentale qu’a pu exercer la bulle Unigenitus sur la société de l’Ancien Régime. Fulminée par le pape Clément XI, en septembre 1713 à la demande de Louis XIV, celle-ci était censée donner le coup de grâce à un jansénisme en déclin. Au-delà de la simple condamnation de l’ouvrage de Pasquier Quesnel, Le Nouveau Testament en Français, avec des réflexions morales…, ses implications, sur le fond comme sur la forme, étaient considérables. Les contemporains, partisans comme adversaires, ne s’y sont d’ailleurs pas trompés et ils ont pris fort rapidement la mesure des conséquences de ce texte, qu’il s’agisse de théologie, d’ecclésiologie ou de pensée politique. Un siècle de passions, d’anathèmes et de déchirures s’en suivit. La bulle Unigenitus devint un thème central des débats de la scène française et, au-delà, européenne. En cela, Louis XIV connut un terrible échec posthume.
À l’occasion du 300e anniversaire de cet évènement, un colloque international a été organisé par la Société des amis de Port-Royal. Parallèlement, une exposition intitulée « 1713 : l’affaire Unigenitus » a été organisée par la Bibliothèque Mazarine, avec la collaboration de la Bibliothèque de Port-Royal. Son catalogue est donné ici avec un cahier d’illustrations hors texte.
éd. S. DE FRANCESCHI et R. MATHIS, Chroniques de Port-Royal, 62, 2012, 367 p.
L’expulsion des religieuses de Port-Royal des Champs, suivie de la destruction des bâtiments et d... more L’expulsion des religieuses de Port-Royal des Champs, suivie de la destruction des bâtiments et de l’excavation du cimetière, de 1709 à 1713, constitua un événement majeur de la fin du règne de Louis XIV qui marqua fortement les esprits de l’époque. Il s’agit là tant d’un aboutissement que d’un point de départ. C’est un aboutissement car la destruction du monastère s’inscrit en point culminant d’un long processus qui s’est accéléré avec la rupture de la Paix clémentine en 1679 mais c’est aussi le point de départ d’un travail de construction de la mémoire voire du mythe de Port-Royal.
Le colloque dont nous publions ici les actes s’est tenu à Paris en septembre 2011. Cette réunion a eu le grand mérite de nuancer ce qui était jusque-là répété à l’envie. Le processus de destruction de Port-Royal n’a en rien été linéaire. Dans sa conduite comme dans ses errements, le rôle des individus, essentiel, a souvent été sous-estimé. La destruction a été partielle puisque Port-Royal de Paris a survécu sans renier l’héritage de ses grandes réformatrices. À l’instar de Madeleine Horthemels, dont les estampes ont pris valeur de représentations canoniques, voire d’icônes, les mythographes de Port-Royal ont placé entre le monastère et nous un prisme déformant qui n’a eu de cesse d’influer sur l’image du monastère au cours des deux siècles suivants.
La question de la ruine et de la survie de Port-Royal a été abordée selon trois grandes thématiques : la marche à la destruction, l’abbaye martyre et l’impossible orthodoxie.
éd. S. DE FRANCESCHI, Chrétiens et Sociétés, Documents et mémoires, 15, Lyon, 2011, 202 p.
La troisième journée d’études consacrée par l’équipe RESEA du LARHRA à l’antiromanisme catholique... more La troisième journée d’études consacrée par l’équipe RESEA du LARHRA à l’antiromanisme catholique des temps posttridentins s’est intéressée à l’expression de sentiments antiromains dans l’historiographie catholique. À l’époque moderne, le développement d’une historiographie ecclésiastique antiromaine au sein du catholicisme a d’emblée été tributaire de deux grands modèles élaborés dans la deuxième moitié du XVIe siècle et qui s’inséraient dans le débat entre catholiques et protestants. De 1559 à 1574 paraissent à Bâle les treize centuries de l’Ecclesiastica historia, dites Centuries de Magdebourg. Très imposante, l’œuvre propose une version luthérienne de l’histoire du christianisme. Après la conclusion du concile de Trente, la papauté s’est rapidement préoccupée de faire répondre aux centuriateurs de Magdebourg. En publiant ses Disputationes de controuersiis christianæ fidei (1586-1593), Robert Bellarmin s’est chargé de réfuter les arguments théologiques que les Centuries de Magdebourg avaient développés, tandis que son collègue Cesare Baronio, plus connu sous le nom latinisé de Baronius, faisait paraître à Rome, entre 1588 et 1607, les douze volumes de ses Annales ecclesiastici, qui se faisaient fort d’anéantir par leur érudition la validité des analyses historiques des protestants. À la fin du XVIe siècle, l’historiographie ecclésiastique européenne est clairement le lieu d’affrontements confessionnels dont on va retrouver la trace proprement historiographique jusqu’au XIXe siècle. L’écriture de l’histoire devient pour les catholiques un domaine de choix où manifester leur opposition à Rome et aux prétentions ecclésiales et temporelles du Saint-Siège. Les différentes contributions ici réunies permettent de mettre en lumière les racines gallicanes et plus largement régalistes du libéralisme contemporain, sourde transformation par laquelle l’historiographie de l’Église a longtemps été travaillée en France, en Italie et en Allemagne et dont la journée d’études organisée le 24 septembre 2010 a tenté de marquer les grandes étapes et d’illustrer le mouvement pluriséculaire.
éd. S. DE FRANCESCHI, Chrétiens et Sociétés, Documents et mémoires, 11, Lyon, 2010, 192 p.
Aux temps posttridentins, l’infaillibilité pontificale a fait l’objet de nombreuses mises en caus... more Aux temps posttridentins, l’infaillibilité pontificale a fait l’objet de nombreuses mises en cause de la part des catholiques antiromains. On sait que la question a été vivement agitée au temps du centenaire houleux de la Constitution Pastor Æternus. Après la publication de l’ouvrage célèbre de Hans Küng intitulé Infaillible ? Une interpellation (1970), l’historien Brian Tierney a fait paraître en 1972 une étude consacrée aux origines de l’infaillibilité pontificale. Il tentait d’y montrer, preuve à l’appui, que lorsqu’elle était apparue, la thèse comportait une limitation, et non pas une extension, de l’autorité romaine. Les deux concepts de souveraineté et d’infaillibilité, que Mauro Cappellari et Joseph de Maistre avaient étroitement liés au tournant des XVIIIe et XIXe siècles, étaient en réalité antagonistes aux XIIIe et XIVe siècles. Conception que ne reconnaissent plus les époques moderne et contemporaine, ainsi que le montre sans ambiguïté l’acharnement anti-infaillibiliste du catholicisme antiromain. L’objectif de la journée d’études organisée à Lyon le 7 mai 2009 par l’équipe RESEA du LARHRA, UMR-CNRS 5190, la seconde d’une série consacrée au catholicisme antiromain et à son opposition à la romanitas, consistait à évaluer la fécondité d’une démarche historienne qui tente de préciser, touchant spécifiquement la question de l’infaillibilité, ou de l’indéfectibilité, pontificale ratione fidei, le concept de romanité dans ses rapports avec l’antiromanisme doctrinal développé par certaines tendances centrifuges du catholicisme, le gallicanisme au premier rang, mais aussi les grands courants régalistes, comme le joséphisme, le fébronianisme, ou les juridictionalismes italiens. Une longue périodisation a été retenue afin de favoriser les échanges entre modernistes et contemporanéistes, mais aussi afin de respecter la cohérence d’une période de l’histoire de l’Église catholique qui court du concile de Trente à Vatican II.
éd. S. DE FRANCESCHI, Chrétiens et Sociétés, Documents et mémoires, 7, Lyon, 2008, 168 p.
La romanité est une notion que l’on trouve communément employée dans les analyses historiographiq... more La romanité est une notion que l’on trouve communément employée dans les analyses historiographiques consacrées au catholicisme d’après le concile de Trente. Force est pourtant de constater encore l’insuffisance, voire l’absence, de caractérisation qui puisse autoriser un usage légitime et véritablement fructueux du concept de romanitas. Le premier, Yves Congar s’était ému d’une lacune dans la réflexion des historiens et avait posé de précieux jalons dans un article paru en 1987 dans la Revue des Sciences Philosophiques et Théologiques. Sa démarche constitue toujours très certainement l’effort le plus sérieux qui ait été fait pour clarifier un débat singulièrement actuel. Au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, les travaux d’Alphonse Dupront et de Bruno Neveu ont par ailleurs souligné, sur un plan historiographique, la nécessité d’explorer une notion toujours insuffisamment définie. L’objectif de la journée d’étude organisée à Lyon le 30 novembre 2007 par l’équipe RESEA du LARHRA, UMR-CNRS 5190, consistait à évaluer la fécondité d’une démarche historienne qui tente de préciser le concept de romanité dans ses rapports avec l’antiromanisme doctrinal développé par certaines tendances centrifuges du catholicisme, le gallicanisme au premier rang, mais aussi le jansénisme, le juridictionalisme vénitien, ou encore les sensibilités schismatiques ou critiques catholiques du XXe siècle. Une longue périodisation a été retenue afin de favoriser les échanges entre modernistes et contemporanéistes, mais aussi afin de respecter la cohérence d’une période de l’histoire de l’Église catholique qui court du concile de Trente jusqu’à Vatican II.
Se référer à Thomas d'Aquin. II. Traditions et histoire. Actes du Colloque de Toulouse, 9-12 mai 2023, Revue thomiste, CXXIV/2, 2024, p. 179-212
Dans les années 1580, le projet et l’élaboration de la Ratio studiorum destinée à imposer une uni... more Dans les années 1580, le projet et l’élaboration de la Ratio studiorum destinée à imposer une uniformité doctrinale au sein de la Compagnie de Jésus est révélateur d’un moment particulier de l’histoire du thomisme. Le magistère théologique thomasien est devenu si prestigieux qu’il paraît désormais impossible de ne pas s’en prévaloir si l’on veut asseoir l’autorité d’une nouvelle école parmi les théologiens catholiques.
In the 1580s, the project and development of the Ratio studiorum intended to impose doctrinal uniformity within the Society of Jesus reveals a particular moment in the history of Thomism. The Thomasian theological magisterium had become so prestigious that it seemed impossible not to take advantage of it in or-der to establish the authority of a new school among Catholic theologians.
Revue d’histoire du protestantisme, IX/3, 2024, p. 365-386
Les apologistes protestants de l’âge romantique ont été confrontés à la nécessité de procéder à u... more Les apologistes protestants de l’âge romantique ont été confrontés à la nécessité de procéder à une mise à jour méthodologique de leurs approches pour faire face aux contraintes posées par l’essor inédit d’une incroyance de plus en plus difficile à vaincre. Contre le courant envahissant de doctrines subjectivistes inspirées de Scheiermacher et qui faisaient de la preuve interne, soit la parfaite convenance du christianisme et des besoins innés de l’âme humaine, l’instrument fondamental de l’apologétique, les tenants d’une approche classique ont réagi en soutenant que les thèses de leurs adversaires conduisaient à une dissolution irrémédiable des croyances. Parmi eux, Prosper Jalaguier, professeur à la Faculté de Montauban, a été l’un des premiers en France à se faire le défenseur de la prééminence de la démonstration de la vérité du christianisme par les preuves externes, soit les arguments historiques, les miracles et les prophéties.
Revue des sciences philosophiques et théologiques, CVIII/2, 2024, p. 221-259
Du moment des années 1880, qui marque le début d’un véritable engouement pour Pascal, jusqu’en 18... more Du moment des années 1880, qui marque le début d’un véritable engouement pour Pascal, jusqu’en 1896, lorsque la publication de la célèbre Lettre sur les exigences de la pensée contemporaine en matière d’apologétique de Maurice Blondel lance un nouveau défi aux apologistes, les auteurs français qui ont incarné l’apologétique chrétienne fin-de-siècle, les protestants comme les catholiques, ont été confrontés à la nécessité de revenir encore une fois sur le sort qu’il convenait de réserver aux Pensées. Alors que le legs du Suisse Alexandre Vinet est en cours de difficile inventaire, les protestants finissent par conclure que l’apologie pascalienne a perdu nombre de ses vertus et qu’elle est inefficace sur les incrédules de la fin du XIXe siècle. Les catholiques, au contraire, paraissent redécouvrir les mérites et les avantages d’une démarche apologétique qui permet de répondre aux principales inquiétudes d’un siècle finissant, alors même que la France est le théâtre d’une véritable « crise de la conscience catholique ».
From the time of the 1880s, which marked the beginning of a real craze for Pascal, until 1896, when the publication of the famous Lettre sur les exigences de la pensée contemporaine en matière d’apologétique by Maurice Blondel launched a new challenge to apologists, the French authors who embodied fin-de-siècle Christian apologetics, Protestants and Catholics alike, were confronted with the need to decide once again the fate that should be reserved for the Pensées. While they are in the process of evaluating, not without difficulty, the legacy of the Swiss Alexandre Vinet, Protestants end up concluding that the Pascalian apology has lost many of its virtues and that it is ineffective on the unbelievers of the end of the 19th century. Catholics, on the contrary, seem to rediscover the merits and advantages of an apologetic approach which makes it possible to respond to the main concerns of a ending century, while France is the scene of a real "crisis of the Catholic conscience".
Revue d’histoire de l’Église de France, t. 110, 2024, p. 69-102
Jacques Le Brun a distingué trois grandes approches d’histoire de la mystique chrétienne. La prem... more Jacques Le Brun a distingué trois grandes approches d’histoire de la mystique chrétienne. La première est de conformation psychiatrique et décrit chez les mystiques une forme de déséquilibre mental. La deuxième correspond à une conception « océanique » de la mystique et a été marquée par le jungisme. Enfin, une troisième tradition, qualifiée de « scripturaire », envisage la mystique à la fois comme un texte et une expérience d’écriture – approche qui procède d’une filiation scientifique remontant à Henri Delacroix, à Jean Baruzi, puis à Jean Orcibal. Le rapport à la notion d’expérience n’est pourtant pas resté le même de Baruzi à Jacques Le Brun. Central dans les recherches baruziennes, le concept a été peu investi par Orcibal, mais réapparaît en force chez Michel de Certeau. Jacques Le Brun y recourt souvent, mais en a limité la portée heuristique : pour lui, en matière de mystique, il n’y a d’autre expérience que d’écriture, et son histoire ne peut dès lors être que textuelle.
La mémoire de Paolo Sarpi au prisme de l’histoire : à l’occasion du quatrième centenaire de sa mort, dir. M. VIALLON, S. DE FRANCESCHI, B. DOMPNIER et P.-J. SOURIAC, Paris, Classiques Garnier, 2024, p. 67-106
Connaître Dieu. Métamorphoses de la théologie comme science dans les religions monothéistes, dir. O. BOULNOIS, S. DE FRANCESCHI et Ph. HOFFMANN, Turnhout, 2024, p. 513-550
Être bénédictin sous l’Ancien Régime. La congrégation de Saint-Maur (1618-1790), dir. D.-O. HUREL, Turnhout, 2024, p. 259-284
"La seule religion chrétienne est proportionnée à tous". Les instruments élémentaires de diffusion de l’apologétique chrétienne : dictionnaires, encyclopédies, manuels (XVIIIe-XXe siècle), éd. S. DE FRANCESCHI et S. MILBACH, Nancy, 2024, p. 229-261
"La seule religion chrétienne est proportionnée à tous". Les instruments élémentaires de diffusion de l’apologétique chrétienne : dictionnaires, encyclopédies, manuels (XVIIIe-XXe siècle), éd. S. DE FRANCESCHI et S. MILBACH, Nancy, 2024, p. 7-22
L’Inquisition romaine et la France. Juridiction, doctrine et pluralité des catholicismes européens à « l’âge tridentin » (XVe-XIXe siècle), dir. A. BURKARDT et J.-P. GAY, Rome, 2024, p. 395-414
Entre juin 1850 et décembre 1852, une succession de condamnations romaines frappe des ouvrages pu... more Entre juin 1850 et décembre 1852, une succession de condamnations romaines frappe des ouvrages publiés en France et manifeste la volonté du Saint-Siège de mener une offensive brutale à l’encontre des doctrines gallicanes et régalistes. Dans le dispositif de riposte du magistère romain, la Congrégation de l’Index a été lourdement sollicitée. La proscription de la Theologia dogmatica et moralis de Louis Bailly le 7 décembre 1852 constitue le point d’orgue d’une campagne qui a vu la proscription du Manuale compendium de l’abbé Lequeux et de l’Histoire de l’Église de France de l’abbé Guettée.
Between June 1850 and December 1852, a succession of Roman condemnations struck several books published in France and demonstrated the will of the Holy See to carry out a brutal offensive against Gallican and Regalist doctrines. In the strategy adopted by the Roman magisterium, the Congregation of the Index was heavily solicited. The proscription of the Theologia dogmatica et moralis by Louis Bailly on December 7, 1852 constituted the high point of a campaign which saw the proscription of the Manuale compendium by the Abbé Lequeux and of the History of the Church of France by the Abbé Guettée.
Pour une histoire sociale et culturelle de la théologie : autour de Claude Langlois, éd. D. PELLETIER et Fl. MICHEL, avec la collaboration de G. CUCHET, A. GUISE-CASTELNUOVO et I. SAINT-MARTIN, Turnhout, 2023, p. 331-349
La dîme du corps : doctrines et pratiques du jeûne, dir. H. BENKHEIRA et S. DE FRANCESCHI, t. II, Jeûnes chrétiens, jeûnes d’aujourd’hui, Turnhout, 2023, p. 325-351
La dîme du corps : doctrines et pratiques du jeûne, dir. H. BENKHEIRA et S. DE FRANCESCHI, t. II, Jeûnes chrétiens, jeûnes d’aujourd’hui, Turnhout, 2023, p. 269-324
Le temps des Italies, XIIe-XIXe siècle, dir. J. BOUTIER, S. LANDI et J.-Cl. WAQUET, Rome-Paris, 2023, p. 519-536
Lectures et figures de Fénelon, dir. Ch.-O. STIKER-MÉTRAL et Fr. TRÉMOLIÈRES, Paris, 2023, p. 55-69
Jacques Davy Du Perron (1556-1618) : figures oubliées d’un passeur de son temps, dir. L. MARTYSHEVA et M. GREENGRASS, Rennes, 2023, p. 67-87
Ripensare Bellarmino tra teologia, filosofia e storia, dir. S. BRODEUR, M. C. GIANNINI, N. DA SILVA GONÇALVES, M. M. MORALES, H. PIETRAS, N. STEEVES et D. VITALI, Rome, 2023, p. 131-158
Le péché originel, XVIe-XXe siècles : l’impossible dogme au défi de la modernité, dir. B. HOURS, Fr. MEYER et S. MILBACH, Lyon, 2022, p. 51-80
Docteurs de la foi. Autorité, orthodoxie, enseignement, dir. Br. BÉTHOUART et C. DOUNOT, Dunkerque, 2022, p. 105-130
Le Dieu un : problèmes et méthodes d’histoire des monothéismes. Cinquante ans de recherches françaises (1970-2020), éd. S. DE FRANCESCHI, D.-O. HUREL et Br. TAMBRUN, préf. M. TARDIEU, Turnhout, 2022, p. 45-100
Chrétiens et sociétés, XVIe-XXe siècles, 22, 2015, p. 310-312
Revue de l’histoire des religions, CCXXXVII/1, 2020, p. 152-154
Revue de l’histoire des religions, CCXXXVII/1, 2020, p. 161-163
Revue de l’histoire des religions, CCXXIX/4, 2012, p. 557-560
Revue de l’histoire des religions, CCXXIX/4, 2012, p. 551-554
Revue de l’histoire des religions, CCXXIX/1, 2012, p. 124-127
Revue de l’histoire des religions, CCXXIX/1, 2012, p. 150-153
Revue de l’histoire des religions, CCXXIX/1, 2012, p. 148-150
XVIIe Siècle, LXIV/2, 2012, p. 376-378
Revue de l’histoire des religions, CCXXVIII/3, 2011, p. 458-459
Revue de l’histoire des religions, CCXXVII/3, 2010, p. 403-405
XVIIe Siècle, LXII/2, 2010, p. 375-376
Revue de synthèse, s. 6, CXXX/3, 2009, p. 548-550
Annales. Histoire, Sciences Sociales, LXIII/1, 2008, p. 223-224
Revue d’histoire de l’Église de France, t. 92, 2006, p. 675-679
Bibliothèque de l’École des Chartes, CLX/2, 2002, p. 688-690
Bibliothèque de l’École des Chartes, CLX/2, 2002, p. 683-686
Revue d’histoire moderne et contemporaine, XLVIII/1, 2001, p. 194-196
Annuaire de l’École pratique des hautes études. Section des sciences religieuses, 130, 2023, p. 481-492
Annuaire de l’École pratique des hautes études. Section des sciences religieuses, 129, 2022, p. 403-411
Annuaire de l’École pratique des hautes études. Section des sciences religieuses, 128, 2021, p. 343-354
Annuaire de l’École pratique des hautes études. Section des sciences religieuses, 127, 2020, p. 363-370
Annuaire de l’École pratique des hautes études. Section des sciences religieuses, 126, 2019, p. 341-347
Annuaire de l’École pratique des hautes études. Section des sciences religieuses, 125, 2018, p. 323-329
Annuaire de l’École pratique des hautes études. Section des sciences religieuses, 124, 2017, p. 297-303
Annuaire de l’École pratique des hautes études. Section des sciences religieuses, 123, 2016, p. 249-254
Annuaire de l’École pratique des hautes études. Section des sciences religieuses, 122, 2015, p. 341-346
Annuaire de l’École pratique des hautes études. Section des sciences religieuses, 121, 2014, p. 283-287
Annuaire de l’École pratique des hautes études. Section des sciences historiques et philologiques, 143, 2012, p. 253-257
Annuaire de l’École pratique des hautes études. Section des sciences historiques et philologiques, 142, 2011, p. 221-224
Annuaire de l’École pratique des hautes études. Section des sciences historiques et philologiques, 141, 2010, p. 282-286
Annuaire de l’École pratique des hautes études. Section des sciences historiques et philologiques, 140, 2009, p. 319-322
Annuaire de l’École pratique des hautes études. Section des sciences historiques et philologiques, 139, 2008, p. 258-261
Annuaire de l’École pratique des hautes études. Section des sciences historiques et philologiques, 138, 2007, p. 356-361
à paraître aux éditions Brill à l'automne 2024
à paraître aux éditions Classiques Garnier en juillet 2024
à paraître aux éditions L'Arbre bleu au printemps 2024
à paraître aux éditions Brepols au printemps 2024
à paraître aux éditions Brepols à l'automne 2023
Pratique thérapeutique et rituelle universellement répandue, le jeûne est un acte éminemment cult... more Pratique thérapeutique et rituelle universellement répandue, le jeûne est un acte éminemment culturel qui semble être associé à la médecine, à la religion et aux conflits dans la société. Envisagé du point de vue de ses finalités, il peut prendre trois visages : thérapeutique, politique et religieux. Dans ce triptyque, le jeûne motivé par des considérations religieuses est le plus important. Il comporte un trait caractéristique : la scission du sujet entre une part qui recherche la vérité profonde de l’existence – esprit, âme, intellect – et une part qui recherche des satisfactions finies – corps physique, âme concupiscente. Pour réduire l’affrontement entre les deux parties, la seule solution est de lutter contre les passions physiques, et on peut dire qu’au cœur du jeûne religieux, il y a une psychomachie. Si la pratique du jeûne alimentaire n’est, en soi, guère complexe – une privation de nourriture –, les sens et la portée morale que lui donnent ceux qui partout s’y appliquent sont en revanche innombrables. Infinie variété dont le présent volume veut donner l’illustration en multipliant les types d’approches et les points de vue dans l’espace et le temps. Si l’histoire de l’alimentation a récemment connu un fort développement et si les travaux qui lui sont consacrés abondent désormais, force est de constater qu’elle n’a trouvé sa place dans la production historiographique que dans la mesure où elle était associée à la gastronomie et que la pratique du jeûne, qui compte au nombre des « techniques de soi » les plus fondamentales, n’a jamais pu accéder au statut d’objet majeur des études historiques. Les travaux ici rassemblés entendent combler une lacune qui n’est restée que trop longtemps béante dans le champ des investigations relatives aux pratiques alimentaires. Élaboré dans une perspective délibérément comparatiste, le présent volume est spécifiquement consacré aux jeûnes chrétiens et aux jeûnes d’aujourd’hui.
à paraître aux éditions Brepols à l'automne 2023
Pratique thérapeutique et rituelle universellement répandue, le jeûne est un acte éminemment cult... more Pratique thérapeutique et rituelle universellement répandue, le jeûne est un acte éminemment culturel qui semble être associé à la médecine, à la religion et aux conflits dans la société. Envisagé du point de vue de ses finalités, il peut prendre trois visages : thérapeutique, politique et religieux. Dans ce triptyque, le jeûne motivé par des considérations religieuses est le plus important. Il comporte un trait caractéristique : la scission du sujet entre une part qui recherche la vérité profonde de l’existence – esprit, âme, intellect – et une part qui recherche des satisfactions finies – corps physique, âme concupiscente. Pour réduire l’affrontement entre les deux parties, la seule solution est de lutter contre les passions physiques, et on peut dire qu’au cœur du jeûne religieux, il y a une psychomachie. Si la pratique du jeûne alimentaire n’est, en soi, guère complexe – une privation de nourriture –, les sens et la portée morale que lui donnent ceux qui partout s’y appliquent sont en revanche innombrables. Infinie variété dont le présent volume veut donner l’illustration en multipliant les types d’approches et les points de vue dans l’espace et le temps. Si l’histoire de l’alimentation a récemment connu un fort développement et si les travaux qui lui sont consacrés abondent désormais, force est de constater qu’elle n’a trouvé sa place dans la production historiographique que dans la mesure où elle était associée à la gastronomie et que la pratique du jeûne, qui compte au nombre des « techniques de soi » les plus fondamentales, n’a jamais pu accéder au statut d’objet majeur des études historiques. Les travaux ici rassemblés entendent combler une lacune qui n’est restée que trop longtemps béante dans le champ des investigations relatives aux pratiques alimentaires. Élaboré dans une perspective délibérément comparatiste, le présent volume est spécifiquement consacré aux jeûnes anciens et orientaux et aux jeûnes musulmans.
à paraître en juin 2023 aux éditions Honoré Champion
La querelle catholique de la grâce est sans conteste au nombre des affrontements doctrinaux qui o... more La querelle catholique de la grâce est sans conteste au nombre des affrontements doctrinaux qui ont contribué à définir la modernité européenne. Elle a procédé de l’impitoyable concurrence que se sont faite des écoles théologiques mises au défi de produire le système doctrinal le plus convaincant pour correspondre aux nouvelles contraintes d’orthodoxie posées par le concile de Trente. Le pluralisme doctrinal à l’intégrité duquel, à l’intérieur du cadre tridentin, le magistère romain a toujours jalousement veillé n’a paradoxalement pu se maintenir que parce que les systèmes concurrents en appelaient au respect des enseignements conjoints de saint Augustin et de saint Thomas. Le présent ouvrage revient sur un débat qui a mobilisé une énergie considérable de la part des théologiens de l’époque moderne. Il souhaite aussi contribuer à une meilleure compréhension – plus nécessaire que jamais – des processus de régulation grâce auxquels l’Église catholique préserve et entretient soigneusement en son sein des espaces de pluralité de doctrines, même lorsque sont en jeu des questions aussi manifestement essentielles que celle des rapports du libre arbitre humain et de la grâce divine.
Paris, Classiques Garnier, 2023
Turnhout, à paraître au printemps 2022
Nancy, L'arbre bleu, à paraître au printemps 2022
Classiques Garnier, Paris, 2021
François Delmas-Goyon, Structure de la Compilation d’Assise Sophie Delmas, Un séculier chez les ... more François Delmas-Goyon, Structure de la Compilation d’Assise
Sophie Delmas, Un séculier chez les mendiants, Godefroid de Fontaines († 1309), lecteur d’Eustache d’Arras (o.f.m.)
Sylvio Hermann De Franceschi, Disciplines franciscaines du jeûne et de l’abstinence à l’âge classique.
Bénédicte Gaulard, sœur Anathoile Françoise Thoulier, clarisse à Poligny (1645-1672)
Nicolas Guyard, Le capucin roublard et les reliques.
Pierre Moracchini, Catherine Mectilde de Bar au sein de la famille franciscaine.