Antoine Delauney | Éveha - Academia.edu (original) (raw)
Rapports by Antoine Delauney
L'extension d'une ZAC aux portes de Saintes a abouti à une fouille préventive réalisée par Éveha ... more L'extension d'une ZAC aux portes de Saintes a abouti à une fouille préventive réalisée par Éveha sur 16 hectares.
Une première présence au Néolithique a été remarquée sous des colluvions anciennes.
Les premières occupations remontent à l’âge du Bronze et concernent un bâtiment naviforme du Bronze ancien et un petit complexe d’enclos circulaires et quadrangulaires du Bronze final.
Au premier âge du Fer, une occupation s’implante sous la forme d’un enclos, de plusieurs bâtiments et de zones d’extraction de matériaux marneux.
Au cœur du site, un grand enclos de tradition laténienne tardive de plus de 6000 m² fonctionne avec une série de bâtiments implantés dans le prolongement de l’un de ses fossés et offre le plan d’une ferme gallo-romaine précoce probablement installée dans le courant du Ier siècle avant n.è. et abandonnée définitivement au début du IIe siècle de n.è. Cet établissement se greffe sur une voie antique qui devait desservir Saintes et la côte atlantique.
Au sud de l’emprise, une petite zone funéraire fonctionne entre le milieu du Ier siècle et le IVe siècle de n.è.
Les aménagements paysagers d’une ferme, La Combe ou La Madelaine, les limites parcellaires et le réseau viaire sont autant de témoins de l’Époque moderne.
(Le volume 3 est trop conséquent pour l'upload sur le site, il ne concerne que les inventaires. Toutefois si vous êtes intéressé n'hésitez pas à m'en faire la demande).
Rapport final d'opération archéologique, fouille préventive., 2015
Les fouilles menées sur le site de Courcelles-lès-Lens La Marlière Tranche 7 ont été réalisées pa... more Les fouilles menées sur le site de Courcelles-lès-Lens La Marlière Tranche 7 ont été réalisées par le bureau d'études Éveha sous la responsabilité d'Antoine Delauney. Elles interviennent dans le cadre du projet d'aménagement de la société Nexity pour la poursuite de la création d'un lotissement en parcelles viabilisées libres de constructeurs. Les investigations archéologiques ont permis de mettre au jour un fossé circulaire caractérisant un enclos circulaire à probable vocation funéraire datant de l'âge du Bronze, au moins deux occupations de l'âge du Fer (période Hallsttat) et de la période gallo-romaine caractérisées par des structures en creux de type fosses, fossés, bâtiments sur poteaux et-ou sablières. Enfin, le site est également caractérisé par une importante perturbation de chablis de toutes périodes dont une concentration datant du XX e siècle.
Le dépôt d'un projet de viabilisation parcellaire sur la commune de Sainte-Maure (Rue Saint-Charl... more Le dépôt d'un projet de viabilisation parcellaire sur la commune de Sainte-Maure (Rue Saint-Charles – Champ Saint-Père) en 2011 a suscité un diagnostic la même année puis une fouille en 2013. La portion de terrain investiguée, d'une surface de 1,7 Ha se situe dans la partie sud-est de la commune où plusieurs diagnostics ont été réalisés, parfois témoins de petites occupation protohistoriques pour la plupart. La présence sur le diagnostic de la « Rue Saint-Charles » d'un enclos formé par un fossé doublé d'une palissade, datés de l'époque romaine, ont amené le SRA a établir une prescription de fouille sur une surface de 6670 m² afin d'englober tout l'espace intérieur de l'enclos et une bande dite de « de sécurité » de 20 m à l'extérieur du fossé.
Les 538 structures mises au jour sur le site ne témoignent que de très peu de stratigraphie relative, mais les différentes études nous ont permis de distinguer 4 « occupations » différentes, précédées de témoins naturels antérieurs
Des marqueurs paysagers anciens
Deux paléo-thalwegs sans doute fini-pléistocène accompagnent le corpus de structures mis au jour au cours de cette opération. Un sol, d'âge probablement holocène, s'installe sur ces paléo-reliefs et auquel peuvent potentiellement être rattachées des racines de chablis, pseudo-structures dont les comblements, toujours ultra-compacts, témoignent d'une forte altération du substrat par un système de bioturbation racinaire.
Une présence laténienne ?
Une structure, située à l'extérieur de l'enclos, pose quelques problèmes d'attribution chronologique. Identifiée comme un puits, elle a livré un mobilier céramique attribuable au Ier siècle de notre ère alors qu'un prélèvement de charbon, envoyé en analyse, a fourni une datation radiocarbone potentiellement située entre -350 et -91. Par ailleurs le spectre faunique (triade, cheval et canidé) est relativement proche de la principale occupation, celle du Haut-Empire. Il n'est donc pas possible d'affirmer l'appartenance de cette structure à une occupation laténienne hors-site ou son rattachement à l'occupation d'époque impériale.
Une importante occupation du Haut-Empire
Le principal marqueur de ce site est l'enclos formé par un fossé déjà imposant, mais complété par une palissade sur le côté intérieur. Un caractère « défensif » peut donc être conféré à cet enclos. Il semble être accompagné d'une douzaine de bâtiments sur poteaux de divers modules mais dont l'orientation semble toujours respecter un certain parallélisme avec l'un ou l'autre axe du fossé d'enclos, à avoir N‑E / S‑O ou N‑O / S-E. Il est difficile, sinon impossible, d'attribuer une fonction à l'un ou l'autre de ces bâtiments. Il semble toutefois que l'un d'entre-eux pourraient se situer dans une position de contrôle à l'entrée de l'enclos. Et il est probable que les plus petits pouvaient servir de grenier alors que les plus grands servaient peut-être d'habitat ou de grange. Malheureusement aucun élément structurant ou mobilier ne permet de caractériser plus avant ces bâtiments. L'occupation Haut-Empire du site de Sainte-Maure « Rue Saint-Charles – Champ Saint-Père » semble pouvoir être rapprochée d'un établissement rural, à vocation agricole mais alors peut-être tourné vers l'élevage, d'aspect modeste dans son mobilier et « outillage » lui conférant un caractère résidentiel mais comportant les signes d'une volonté de défense (enclos et palissade juxtaposés). L'organisation des bâtiments a pu évoluer au cours du Haut-Empire comme en témoignent les chevauchements de certains ensembles.
Persistance au Bas-Empire ?
Une structure de stockage, type cellier à possible couverture semble témoigner d'une occupation qui perdure au IIIe siècle sous une forme impossible à déterminer compte-tenu de la faible quantité des éléments pour cette période. Le mobilier pourrait confirmer une occupation pour l'époque, au caractère rural et résidentiel à peu près équivalent à l'occupation du Haut-Empire. Le fossé d'enclos et la palissade semblent ne plus être fonctionnels, ni même les bâtiments. L'enclos disparu, on peut se demander à quoi ressemble cette occupation du Bas-Empire, une petite ferme ou un encore un établissement rural, en aire ouverte ou circonscrit par un enclos plus restreint.
L'intérêt archéologique réside encore dans les seules parcelles sud-est qui sont encore des champs. Comme le mobilier, dans le fossé, abondait progressivement en se rapprochant de cette limite sud-est, on peut espérer qu'une future opération immobilière génèrera les travaux nécessaires pour aboutir à une connaissance plus complète de l'occupation antique de Sainte-Maure et de son évolution entre le Haut- et le Bas-Empire.
Périodes moderne et contemporaine
Des sépultures animales (bovins pour l'époque moderne et chevaux pour la contemporaine) sont les seuls témoins de ces deux périodes sur le site et ne proposent guère plus qu'une présence agricole type élevage aux environs.
L'aménagement d'un parc nautique et paysager, sur un espace de 175 hectares au long des rives de ... more L'aménagement d'un parc nautique et paysager, sur un espace de 175 hectares au long des rives de l'Aa, a motivé une série de diagnostics réalisés par l'Inrap entre 2007 et 2009. Ce projet se situe sur les territoires communaux de Gravelines et de Saint-Georges-sur-l'Aa. La fouille du site de Saint-Georges-sur-l'Aa « Paarc des rives de l'Aa - L'Enfer », d'une superficie de 4 450 m², a été prescrite suite à la découverte de structures suggérant la présence d'une petite occupation remontant à l'époque carolingienne lors de la Phase 1 Tranche 5 de cette suite d'opérations.
Une occupation alto-médiévale circonscrite et isolée
Le site est caractérisé par une centaine de structures archéologiques de type fossoyé. Parmi elles, une concentration de trous de poteaux permet de mettre en évidence le plan de deux bâtiments quadrangulaires orientés nord-est / sud-ouest et fondés sur poteaux. Le premier, et le plus important, est établi sur deux rangées de trois poteaux. Il mesure 6,80 m de long sur 4,80 m de large, pour une superficie de 30 m² environ. Le second, situé à quelques mètres à peine au nord-ouest, est quant à lui simplement fondé sur deux rangées de deux poteaux. Il mesure 3 m de long pour 2 m de large et couvre une superficie de 6 m². Les dimensions en font une petite dépendance du premier bâtiment.
Ce pôle bâti de l'occupation est circonscrit dans une première zone composée d'une succession de
cuvettes oblongues à parois verticales et fond plat. Aucune de ces structures n'a fourni d'élément pouvant caractériser leur rôle initial. Toutefois le mobilier retrouvé dans leurs comblements en position de rejet montre qu'elles ont toutes servi de fosses dépotoirs au moment de leur abandon. Parmi ces cuvettes, deux sortent du lot par la concentration majeure de coquillages qu'elles contiennent.
Tout cet ensemble, bâti et cuvettes dépotoirs, forme une zone de 350 m² environ qui est elle-même circonscrite au sein d'un réseau fossoyé « dense » et important. Ceignant un espace principal d'environ 700 m², trois fossés bordent ces côtés nord-est (1001), nord-ouest (1001=1084 et 1085) et sud-ouest (1081 et 1094). Le côté sud-est témoigne quant à lui d'un tronçon de fossé (1051) qui pourrait être considéré comme un retour du fossé nord-est (1001), à moins qu'il ne s'agisse d'un fossé directement connecté à un ancien tracé du watergang dit du Cousliet qui longe le côté sud-est de l'emprise formant ainsi un ou deux enclos supplémentaires. Ce fossé et le tronçon passant au front nord-ouest du pôle bâti ont montré une concentration plus importante de mobilier en position de rejet.
L'enclos situé au nord comporte l'autre partie de l'occupation avec quelques cuvettes et fosses. Toutefois aucun élément ne nous permet de préciser la vocation que pouvait avoir cet espace.
La série de diagnostics menés sur toutes les parcelles environnantes permet d'infirmer une extension de cette occupation. Sa structuration de petite taille n'est pas déterminante en soit. La composition d'un bâtiment principal accompagné d'une annexe se retrouve sur d'autres sites, tels que Craywick « Rues de l'Église et de l'Aven » et Loon-Plage « ZAC de la Grande Vaquerie » pour des exemples locaux des Xe-XIe siècles mais dont les proportions sont plus grandes.
Les éléments à critères déterminants dont nous disposons proviennent des analyses du mobilier récolté, en particulier la faune aquatique et marine et des prélèvements palynologiques effectués dans les fossés ceinturant l'occupation.
Les fosses à coques sont des structures mises au jour assez régulièrement sur les fouilles médiévales de la plaine maritime mais pour lesquelles il est encore mal aisé de bien saisir la fonction (en dehors du simple rejet en lui-même). Sur le site de Saint-Georges-sur-l'Aa qui nous occupe, la présence de plus de 10 000 coques dans une seule cuvette (1028) et celle de 5 fragments de lame en fer ou de couteau dans cette même structure et dans celles immédiatement voisines nous permettent de poser l'hypothèse d'une activité de préparation d'appât pour la pêche. Par ailleurs le spectre ichtyque révélé par l'étude archéozoologique tend à confirmer cette hypothèse de pêche et plus encore à situer cette dernière activité en haute mer en regard aux grandes tailles des spécimens capturés (églefin, morue en particulier). Nous pouvons donc définir au moins une activité de pêche hauturière à laquelle ont pris part les occupants de ce site à l'époque.
Les témoins d'autres activités sont apportés par l'étude des pollens présent dans le comblement des différents fossés. Le spectre pollinique, fourni après analyse, permet d'avancer l'hypothèse de céréaliculture (seigle) et d'élevage (plantes nitrophiles). Ces activités sont des transformations d'un paysage encore fortement végétal. En effet, les données palynologiques prouvent que le territoire local est porteur d'une hêtraie, avec accompagnement de chêne à feuilles caduques, de noisetier, d'orme, de tilleul et d'érable, de viorne, de frêne, de cornouiller et de gui en proportions moindres. Elles montrent également la rémanence à l'échelle régionale de pinède à bouleaux. En plus d'être boisé, le paysage (ancien cordon dunaire et espace déjà bien asséché et récupéré sur la mer ou les marais) est contraint par l'influence maritime avec une forte présence de chenopodiacées, plantes typiques des prés salés, et de calluna, plante de type lande atlantique. Le « fourrage » disponible sur ces deux types d'environnement convient aussi bien aux bovins qu'aux ovins qui composent l'essentiel du corpus des mammifères ruminants qu'a dégagé l'étude de la faune. Ces deux familles semblent avoir composé l'essentiel de l'apport carné des occupants dans une proportion qui pourrait induire une longue occupation du site et/ou un nombre conséquent de « convives ».
Une série de datation au radiocarbone a permis de situer l'occupation du site entre le milieu du IXe et celui du Xe siècle, confirmant par ce biais les conclusions de l'étude céramique donnant principalement un mobilier connu pour le Xe siècle.
Le mobilier a également permis de considérer la possession d'objets relativement ouvragés. En effet les fragments de deux peignes en os ont été mis au jour au sein du petit groupe de structures situé au nord-est de l'emprise. Leur étude montre que ces deux exemplaires sont courants sur l'espace maritime flamand, ainsi qu'en Angleterre et confirme une datation aux IX-Xe siècles. Outre ce « beau » mobilier, la fouille a aussi été l'occasion de mettre au jour deux exemplaires complets et bien conservés de patins à glace en os. Accessoires couramment mis au jour sur les sites carolingiens (VIIIe-XIe siècles) du nord-ouest de l'Europe, ces deux patins ont été taillés dans des métatarses d'équidés, os long dont la surface, après polissage, devait offrir une surface de glisse plus que suffisante pour un déplacement à pied ou une traction.
Isolée... ?
Cette occupation ceinte au sein d'un réseau de fossés est isolée en soi, toutefois au regard des opérations archéologiques qui ont eu lieu dans le secteur ces dernières années, on peut établir qu'elle faisait partie d'un territoire au peuplement humain certes dispersé mais bien avéré.
L'étude documentaire commencée par Christine Cercy en 2004, et utilisée en 2008 par Mathieu Lançon pour montrer l'occupation de la plaine maritime aux différentes périodes historiques peut donc être complétée par les nombreuses opérations générées par l'important aménagement du PAarc des Rives de l'Aa sur les communes de Gravelines et de Saint-Georges-sur-l'Aa, ainsi que par les opérations de diagnostic et de fouille réalisées sur les communes des alentours.
Sur la seule commune de Saint-Georges-sur-l'Aa, « L'enfer » comprise, les multiples interventions archéologiques ont permis de repérer 7 sites de l'époque médiévale et couvrant une période allant du IXe siècle au XVe siècle. Trois d'entre eux confirment bien une occupation humaine de ce territoire, pourtant situé sur d'importantes dérivations de l'Aa et donc fortement soumis au régime maritime, dès l'époque altomédiévale.
Sur les proches communes de Craywick et Loon-Plage, de nombreux aménagements ont également été l'occasion pour les archéologues d'approfondir les connaissances sur le domaine littoral de l'époque médiévale. En effet, une occupation des Xe-XIe siècles a été mise au jour sur chacune des deux communes suivies d'implantations ultérieures, respectivement, du XIIe-XIIIe siècle et du XIVe-XVe siècle.
Pas de réelle occupation ultérieure
Mais une réelle volonté de poursuite du drainage de la parcelle. En effet le fossé tracé nord-est / sud-ouest est coupé et repris par un nouveau fossé entre l'époque médiévale et l'époque moderne, puis par un troisième fossé parallèle daté de l'époque contemporaine et enfin par un drain en terre cuite qui coupe lui-même le précédent réseau. Le drainage des marais est représentatif d'une volonté forte de lutter contre les inondations et de s'approprier des terres. Cet effort s'exprime sur tout le secteur dès le IXe siècle et est bien documenté à partir du XIe siècle à travers les chartes et textes religieux des abbayes qui s'installent sur ces territoires avec la bénédiction des comtes de Flandres.
Dans le cadre d'un projet de lotissement viabilisé, la société Archéopole a procédé, du 16 août a... more Dans le cadre d'un projet de lotissement viabilisé, la société Archéopole a procédé, du 16 août au 18 octobre 2010, aux fouilles demandées par le Service Régional d'Archéologie prescrites suite au diagnostic positif effectué en janvier 2009 par Dagmar Lukas (Inrap). La fouille du site de Rolleville « RD n°32 » a permis de mettre au jour une occupation relativement importante au regard du nombre de structures (468) comparée à la superficie envisagée, de moins de 5 000 m². L'étude céramologique et les recoupements stratigraphiques ont abouti à la distinction de 6 phases d'occupation. Les cinq premières caractérisent une occupation rurale établie au cours de la fin de La Tène Finale et continue jusqu'au Haut-Empire alors que la dernière est rattachée aux périodes mérovingiennes. Des aménagements contemporains ont aussi été mis au jour
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Une occupation rurale gallo-romaine continue
La première installation visible sur la parcelle remonte à La Tène finale bien que l'étude lithique ait mis en exergue des pièces produites au Paléolithique et au Néolithique final, période pour laquelle une occupation effacée est fortement envisagée sur le site lui-même ou à proximité. À partir de la seconde moitié du IIe siècle avant notre ère, l'homme revient sur cette parcelle et y implante une petite occupation alors caractérisée par quelques structures (8). Parmi celles-ci un premier parcellaire se dessine sous la forme de trois tronçons de fossés (1213, 1231, 1262) formant un petit enclos ou parcelle au S-E de l'emprise avec une entrée sur le côté N-O. De la fin du second siècle avant notre ère jusqu'au début de notre ère, cette première installation s'est agrandie en privilégiant une nouvelle implantation légèrement latéralisée. Il en est ainsi pour le parcellaire qui se déplace vers l'ouest sous la forme d'une portion d'enclos d'une trentaine de mètres de long (fossés 1252 et 1263) sur une largeur supérieure ou égale à 20 m (fossés 1196 et 1251 ou au-delà) avec, semble-t-il, un accès par l'angle N-O sous la forme d'un passage contraint par les tronçons S-O / N-E des fossés 1196 et 1252. L'association de cette forme d'enclos, relativement commune, à un accès en chicane laisse penser que l'espace ainsi formé avait une vocation pastorale. Toutefois ce type d'accès pourrait éventuellement correspondre à un chemin à simple usage de l'homme. Cette hypothèse ne peut malheureusement être confirmée par les données archéologiques, bien que l'absence certaine de structure dans la micro-parcelle ainsi formée semble pouvoir sous-tendre une utilisation agro-pastorale. L'occupation laténo-augustéenne est également caractérisée par un nombre de structures plus important qu'à la phase précédente (49 contre 8). Elles s'organisent en deux espaces qui resteront relativement distincts, avec des internes, tout au long de l'occupation du site et agencés de part et d'autre de l'enclos « pastoral » l'un au N-O et l'autre à l'est. En outre, ces derniers sont séparés par une bande relativement vierge de structures orientée N-O / S-E, allant depuis le côté N-O de l'emprise jusqu'à l'angle N-E de l'enclos, considérée comme un passage entre ce dernier au sud et un espace indéterminé situé sous le cimetière actuel ou plus encore au nord. Ces trois données (enclos « pastoral », deux pôles d'occupation et voie d'accès) vont caractériser l'occupation du site jusqu'au milieu du IIIe siècle après notre ère (Fig. 1, p. 17). Parmi les 468 « anomalies » mises au jour au décapage, 403 structures anthropiques ont été fouillées, dont 295, soit plus de la moitié, n'ont pu être déterminées quant à leur fonction. Elles se répartissent en trois catégories (structure peu profonde, cuvette et fosse) formées d'après leur puissance de creusement. Les autres (108) sont réparties selon la fonction qui a pu leur être attribuée (trou de poteau, fossé, silo, cellier, inhumation....). Ces types de structures se retrouvent indifféremment au cours de toute l'occupation gallo-romaine du site, mais il est une catégorie qui se détache, celle des structures de stockage. Elles ne représentent qu'une petite portion du corpus fouillé (26 structures soit 6,45 %). Toutefois ce sont les structures parmi les plus remarquables du site. Elles regroupent des silos et des celliers excavés dont certains présentent la trace de poteaux, probable soutien d'un plancher ou d'une charpente. Même si elles ne sont pas prépondérantes, elles pourraient conférer à ces occupations proches d'un espace agro-pastoral une vocation d'aire de stockage. Un élément intéressant découle de l'étude céramique. Sur le site et pour les époques gallo-romaines représentées, il est à noter une absence totale de céramique de stockage de type dolium. Cela peut supposer un stockage en grande quantité (e.g. Silo) ou dans d'autres contenants que des dolia, plus petits et pouvant être stockés et manipulés plus aisément dans une petite « pièce » de type cellier. Cela pourrait induire la survivance de modes de stockage (silos, greniers...) plus indigènes que romains.
Cette densité de structures, continue de La Tène finale au Haut-Empire, et le semblant d'organisation qui en découle ne trouvent de correspondance sur aucun des plans de sites départementaux ou extra-régionaux que nous avons pu examiner. Tout au plus il nous est possible d'envisager une similitude pour certaines portions de ces plans ainsi que pour les parcellaires qu'ils affichent. Toutefois, et bien que ces sites concernent des occupations pouvant aller de La Tène finale au Haut-Empire, il convient de préciser que ce sont, peu ou prou, toutes des occupations de type ferme indigène ou villa gallo-romaine, voire survivance de la première après la conquête romaine. L'occupation laténienne puis gallo-romaine de Rolleville est dense. Elle présente un parcellaire orthogonal qui survit pendant plusieurs siècles, des structures de taille relativement importante parmi lesquelles des structures de stockage dont le nombre s'explique difficilement dans le contexte d'une « petite occupation ». Le mobilier céramique confirme une intégration du site dans les réseaux d'échanges dès la période post-conquête indiquant des « relations » avec le monde méditerranéen et des contacts trans-manches entre le IIe et le IIIe siècle (Black-Burnished), même si la majeure partie des approvisionnements en céramique provient des ateliers locaux d'Harfleur et de Montfort-sur-Risle. Aucun élément ne nous permet d'affirmer qu'il s'agisse d'une portion de ferme, de domaine ou de pars rustica d'une villa, mais la céramique d'importation, un instrumentum avec des pièces de belle facture (statuette de Vénus anadyomène, fragment de fibule en alliage cuivreux étamé, fléau de balance de petite taille, fragment de clé) et des déchets de matériau de construction (type torchis et terre cuite architecturale) nous incite à le penser. Le diagnostic a montré que le site ne se développe pas vers le sud ou l'ouest. Deux textes nous permettent d'établir la présence de vestiges gallo-romains au nord sous le cimetière (établit en1855) et sous la terre végétale du terrain qui lui est contigu. Ce dernier correspondant probablement à notre parcelle de fouille (bien qu'aucun élément ne nous ait permis d'appréhender de quelconques sondages « archéologiques » antérieurs à ceux de l'INRAP), il nous est possible de proposer un développement de l'occupation gallo-romaine sous le cimetière lui-même et peut-être plus au nord. L'espace « vide » présent entre les deux pôles de l'occupation gallo-romaine et semblant générer un accès à l'enclos agro-pastoral situé au sud doit bien avoir une origine. Celle-ci semble logiquement se situer au nord de notre emprise. Il est toutefois impossible d'appréhender la forme que peut avoir cette prolongation de l'occupation gallo-romaine.
Présence à l'époque mérovingienne
Une véritable occupation de la parcelle ne peut pas être définie pour l'époque mérovingienne à partir des trois structures, dont un tronçon de fossé, que le mobilier a permis de rattacher à cette période. Il s'agit tout au plus d'une présence avec un « réseau » fossoyé qui définit peut être un parcellaire. Aucune autre information ne peut être proposée pour cette période ni même pour les suivantes de manière sûre.
Un projet d'aménagement d'un « village » sportif Oxylane, initié par la société Décathlon, pour u... more Un projet d'aménagement d'un « village » sportif Oxylane, initié par la société Décathlon, pour une surface totale de 27 hectares sur la commune de Lavau, au lieu-dit « Les Dames Blanches » avait fait l'objetde deux diagnostics archéologiques en mars 2001 et septembre 2008. À ces occasions les tracés de 4 fossés circulaires à sub-circulaires de type enclos funéraire, supposément datés de la transition du Bronze final au Hallstatt, avaient été mis au jour. Suite à ces opérations d'évaluation, une surface comprise entre 2 000 et 3 000 m² fut prescrite.
Le terrain est situé au sud du territoire communal de Lavau en limite de la commune de Pont-Sainte-Marie et couvre environ 2 700 m² sur la parcelle prescrite. 20 structures ont été mises au jour sur cette surface entièrement décapée et relevée au tachéomètre. La fouille de l'intégralité de ces structures à permis la mise en place de 2 phases distinctes « d'occupation » du terrain ainsi que quelques perturbations contemporaines.
L'occupation de l'Âge du Fer.
La structure
La seule structure de cette occupation est le fossé circulaire 1001 d'un diamètre intérieur de 12,8 mètres pour un diamètre extérieur de 16 m environ, présentant une étroite interruption (80 cm) sur son côté sud-est. D'une largeur comprise entre 1,30 et 2,15 m, pour une profondeur variant de 0,7 à 1 m, le creusement de ce fossé montre un profil asymétrique. Le côté orienté vers l'intérieur de l'enclos présente des parois plus verticales que le côté extérieur. Ce dernier présente de manière quasi systématique un aménagement de type marche d'escalier. La succession des remplissages laisse supposer un fossé curé une unique fois après sa constitution. Les deux premières couches correspondent à la stabilisation des parois suite au creusement du fossé. Les deux dernières, dont provient l'intégralité du matériel céramique, sont assimilées à l'abandon du fossé et à son comblement plus ou moins volontaire.
En regard au répertoire archéologique environnant, et en dépit du peu d'éléments réellement déterminant, il paraît sage de supposer que cet enclos circulaire avait une vocation funéraire et qu'il présentait probablement, à l'instar d'exemples reconnus dans les environs, un tumulus plus ou moins important et central.
La céramique
Les quelques formes reconnues au sein de ce fossé sont caractéristiques du Hallstatt D1. Quatre individus composent l'ensemble. Une assiette à paroi concave en céramique peinte, un bol hémisphérique à épaule rainuré en céramique à engobe de graphite et une assiette à bord en marli horizontal orné d'un décor incisé en céramique fine sont destinés à la consommation des aliments. Un unique exemplaire de pot à bord rentrant dont la lèvre est souligné par un ressaut illustre la catégorie de la céramique modelée, destinée à la cuisson des aliments. Enfin, trois fragments de paroi proviennent d'un ou plusieurs récipients de stockage. Tous les individus appartiennent au groupe de pâte à fin dégraissant de chamotte (FC), décrit pour le site de Rosnay-l'Hôpital (FLORENT 2010 : 285). La pâte contient une multitude de quartz très fins associés à quelques-uns de taille moyenne, arrondis, généralement opaques, parfois translucides. Ils sont accompagnés d'inclusions clairsemées de chamotte, petites à grosses, brunes ou gris foncé. De plus, quelques fines inclusions blanches allongées et constituées de calcite correspondent à des fragments de petits coquillages. Elles voisinent avec de rares inclusions arrondies, moyennes à grosses, de calcite dont l'intérieur paraît cristallisé. Enfin, des inclusions ligneuses et carbonisées d'origine végétale ont été observées à plusieurs reprises.
Les autres occupations
Les structures
17 structures composent l'autre phase d'occupation du site. Parmi elles deux fossés parallèles traversent le site dans son coin sud-est. La superposition sur le cadastre napoléonien semble prouver que ces fossés matérialisent des limites de parcelles. Les autres structures en creux sont également très arasées et n'ont fourni aucun élément de détermination fonctionnelle.
Le mobilier
Le mobilier mis au jour au sein de ces structures, céramique glaçurée de table très fragmentée et fourreau en alliage cuivreux, permettent une datation très large sur la période moderne voire contemporaine
Des perturbations très récentes
Les dernières « structures » dont il n'a pas été question sont un trou d'obus et un décaissement du substrat en limite nord-ouest de parcelle. L'hypothèse d'une voie romaine passant sous la nationale immédiatement à l'ouest nous a amené à effectuer un test qui s'est avéré infructueux. La voie romaine ne semble pas passer du côté Est de la RN77.
Par ailleurs une tranchée d'installation d'une canalisation d'adduction d'eau traverse l'intégralité du sud d'ouest en est.
Synthèse
L'occupation des Dames Blanches nécessite la mise en relation d'un contexte funéraire beaucoup plus étendu, celui de la vallée de la Seine et plus particulièrement ici de ses flancs orientaux. En effet le récolement intégral (diagnostic, fouille, prospection) des sites à vocation funéraire des Âges du Bronze et du Fer semble montrer une implantation préférentielle sur des petits plateaux situés entre le fond de la vallée et les points culminants des environs, ce qui devait fournir une bonne visibilité depuis les environs.
Le Néolithique ancien et final. Les structures Les 9 structures des phases 1 et 2 sont des fo... more Le Néolithique ancien et final.
Les structures
Les 9 structures des phases 1 et 2 sont des fosses ou fosses/silos, toutes situées sur à la limite des zones 1 et 2 du site (centre). D'un diamètre compris entre 66 et 280 cm et une profondeur entre 19 et 130 cm, ces fosses présentent des profils variables (parois évasées, verticales, piriforme; fond plat ou en cuvette).
La céramique
L'unique récipient mis au jour pour la phase 1 correspond à un pot à cuire de forme globulaire, à col légèrement concave et à fond plat. Son trait le plus caractéristique consiste dans la présence d'un bouton conique appliqué sous la lèvre. D'autre part, la pâte contient un dégraissant de coquilles pilées, facilement identifiable et reconnu uniquement au sein de ce contexte.
La recherche de parallèles sur le plan typologique et technique apparente ce matériel à la culture Blicquy/Villeneuve-Saint-Germain (Néolithique Ancien).
Quant aux autres fosses, celles de la phase 2, leur matériel est caractéristique de la culture Seine-Oise-Marne (Néolithique Final). La céramique se compose uniquement de céramique modelée, caractérisée par des parois et des fonds épais, grossièrement façonnés, et par la présence d'un dégraissant de silex. D'autre part, la seule forme identifiée consiste en un pot à cuire à col légèrement concave et d'allure globalement tronconique.
Les occupations protohistoriques
Les structures
Il s'agit de deux occupations qui sont établies sur les deux zones du site, même s'il semble que l'occupation la plus tardive ait pris place sur la partie orientale et l'occupation la plus récente sur la partie occidentale (zone 2). Présentant un très grand nombre de structures aux profils, dimensions, comblement divers, ces deux occupations n'en possèdent pas moins une caractéristique majeure. Elles sont toutes deux dotées d'un grand nombre de bâtiment dont les plans ont pu être lus sur le terrain et/ou lors de l'établissement du plan général.
Ainsi 54 bâtiments ont été repérés, parmi lesquels 14 paraissent hypothétiques. Ces bâtiments sont formés par l'association de 4, 5, 6, ou 8 poteaux porteurs, auxquels sont ajoutés, dans certains cas seulement, quelques poteaux de
réfection, de soutien faîtier et d'utilisation parfois indéterminée ou seulement supposé (e.g. poteau de soutien d'un escalier d'accès, ou poteau porteur d'une abside naviforme). Ces bâtiments ont une superficie allant de 2,4 m² à 24,4 m². Les autres caractéristiques (forme, longueur, largeur, orientation) sont toutes aussi variées que la superficie, ce qui empêche toute tentative d'une association typologique au sein de ce corpus.
La céramique
La bonne représentation du mobilier des horizons 3 et 4, soit 97 et 90 individus, autorise une approche quantifiée des phénomènes observés. Il apparaît ainsi que le passage de l'horizon 3 à l'horizon 4 est marqué par une faible diminution de la proportion de céramique fine, de 54 % à 48 %, et par un léger accroissement de la diversité des catégories représentées. Sur le plan typologique, les évolutions sont nettement plus tranchées. Les bols hémisphériques, au nombre de 14, et les bols ornés de rainures, représentés par 13 individus à l'horizon 3, ont complètement disparu à l'horizon 4. Il semble que les bols à bord rentrant, forts de 13 exemplaires, les quelques bols tronconiques à lèvre verticale et les rares bols carénés aient pu constituer une alternative à ces récipients en céramique fine. D'autre part, la vaisselle à feu, en dépit du plus grand nombre d'indéterminés, semble touchée par le renouvellement d'une partie de son répertoire. Ainsi, la présence de pots globulaires et de pots à bord vertical souligné par un ressaut est propre à l'horizon 3 alors que les pots à carène médiane ou haute, et les pots de forme tronconique correspondent à l'horizon 4.
Par ailleurs, les différences entre les deux horizons se traduisent, bien que de manière plus subtile, en termes de variation de la représentation des trois principaux groupes de pâtes. En effet, la diminution de la fréquence des groupes de pâtes à dégraissant de chamotte se fait au profit des groupes de pâtes à dégraissant de quartz.
Enfin, il convient de s'arrêter quelques instants sur deux points particuliers concernant l'horizon 4. Il s'agit en premier lieu de la présence de deux jattes à bord festonné dont la découverte atteste de l'usage de luminaire dès cette période et deuxièmement de la mise au jour d'une coupe à vernis noir de l'Attique dans le comblement d'un fosse lors du diagnostic de 2006. Si cette forme est la plus commune au sein de sa catégorie à Lattes, elle n'en fournit pas moins un indice indiscutable de contacts, certes limités, avec le monde méditerranéen. De plus, les données de Lattes permettent d'identifier cette coupe aux types les plus récents datés de la première moitié du Ve siècle av. J.-C.
L'occupation gallo-romaine.
Seuls 4 fossés, 4 fosses et un trou de poteau témoignent de cette occupation. Ces fossés indiquent la mise en place d'un parcellaire sans qu'il soit, toutefois, possible de bien l'appréhender au vu de la variété des orientations constatées.
Le mobilier céramique, extrêmement indigent, fournit des indices chronologiques hétérogènes et dispersés dans le temps. Par conséquent, il paraît justifié de rattacher cet horizon 5 à l'ensemble de la période gallo-romaine sans plus de précisions.
Des traces d'occupations ultérieures
Époque médiévale et/ou moderne
Une série de structures longitudinales, quasiment toutes parallèles entre elles, s'est révélée être la marque d'un parcellaire médiéval ou moderne transcrit sur le cadastre napoléonien établi en 1811.
Époque contemporaine
Deux structures sont les témoins d'une activité autre qu'agricole à l'époque contemporaine. Si une seule a livré du matériel, toutes deux ont les mêmes caractéristiques de comblement (hétérogène, relativement meuble, très « sale » avec de fortes inclusions de souche et bois en cours de putréfaction. Le matériel, composé d'un cul de bouteille en verre, d'un couple de maillons de chaîne et d'un fragment de manche de couteau en métal, semble être trop récent pour pouvoir être attribué à une autre époque que la période contemporaine au sens large.
Conclusion
L'occupation des Gallérandes semble correspondre à un terroir étendu au Nord-Ouest et au Sud-Est aux lieux-dits « La Remise », « Les Grandes Pâtures » et « Les Arminiates ». À chacun de ces lieux-dits, une ou plusieurs opérations archéologiques ont été menées au cours des vingt dernières années. Le récolement des données topographiques permet d'obtenir une vue synthétique générale et non plus centrée sur une petite fenêtre. Ainsi on peut s'apercevoir que notre opération semble avoir mis au jour la partie purement agricole d'une occupation plus vaste de type domaine agricole. En effet, au Nord comme au Sud, qu'il s'agisse des périodes néolithique ou protohistorique, on note la présence de bâtiments similaires et de bâtiments de plus grande taille. Ces structures « bâties », de taille plus importante, habitats potentiels ou avérés selon les cas, pourraient être les bâtiments maîtres auxquels seraient rattachés la cinquantaine de bâtiments mis au jour lors de l'opération de cette année. Ces derniers, en considération de leurs formes et dimensions, semblent s'apparenter à des structures de stockage de type grenier. L'association de ces « greniers » aux structures de type silo, mises au jour lors de l'opération, suggère une densité certaine du stockage qui dépasserait le simple entendement familial pour passer au niveau communautaire, si ce n'est supra-communautaire (commerce, exportation) comme pourrait le suggérer la céramique attique, témoin évident bien qu'isolé d'un échange avec le monde méditerranéen.
Conference Presentations by Antoine Delauney
Communication lors des Journées régionales de l’archéologie des Hauts-de-France 2019, le vendredi... more Communication lors des Journées régionales de l’archéologie des Hauts-de-France 2019, le vendredi 22 novembre à 14h15.
Cette présentation est issue des données de "sortie de terrain", les études étant en cours. Les fouilles menées sur le site 1 de l’ancienne Base Aérienne 103 sur les communes d’Épinoy (62) et Haynecourt (59) ont été réalisées par le bureau d'études Éveha sous la responsabilité d’Antoine Delauney. Elles interviennent dans le cadre du projet d'aménagement E-Valley Service 2 (parc logistique géant dédié au e-commerce et au commerce hybride) et suite à un diagnostic réalisé en 2017 sous la direction d'Élisabeth Panloups, pour le Service archéologique du Pas-de-Calais. Les investigations archéologiques, des 9 ha du site 1, ont permis de mettre au jour des occupations du site probablement au Néolithique, surtout principalement à la fin de l’époque gauloise et au cours de l’antiquité romaine, mais également aux Temps modernes et enfin à l’époque contemporaine.
Antoine Delauney, décembre 2019
Papers by Antoine Delauney
Archéologie médiévale, Dec 1, 2011
Cette commune se situe immediatement au sud de Gravelines sur la plaine maritime de Dunkerque. La... more Cette commune se situe immediatement au sud de Gravelines sur la plaine maritime de Dunkerque. La fouille, qui a concerne 5 000 m², a permis d’identifier une centaine de structures archeologiques parmi lesquelles plusieurs reseaux fossoyes et un ensemble de creusements lies a un habitat de taille modeste. Cet habitat, oriente SE-NO, est compose de deux petits bâtiments. L’un, organise sur deux rangees de trois poteaux, a une superficie de 33 m² environ (6,80 x 3,80 m) et le second, sur deux r...
En amont d’un projet de lotissement sur la commune de La-Rivière-de-Corps, à l’est de la ville de... more En amont d’un projet de lotissement sur la commune de La-Rivière-de-Corps, à l’est de la ville de Troyes, un diagnostic mené entre octobre et novembre 2006 par M. Kasprzyk (Inrap) a permis la mise au jour d’un site principalement attribuable à la période romaine sur la partie nord de l’aménagement. Libérés de toute contrainte archéologique, les deux tiers sud de la surface ont été aménagés et la partie nord abandonnée. En 2015, suite à la reprise par un autre aménageur de ce projet, une fouil..
En amont d’un projet de lotissement sur la commune de La-Rivière-de-Corps, à l’est de la ville de... more En amont d’un projet de lotissement sur la commune de La-Rivière-de-Corps, à l’est de la ville de Troyes, un diagnostic mené entre octobre et novembre 2006 par M. Kasprzyk (Inrap) a permis la mise au jour d’un site principalement attribuable à la période romaine sur la partie nord de l’aménagement. Libérés de toute contrainte archéologique, les deux tiers sud de la surface ont été aménagés et la partie nord abandonnée. En 2015, suite à la reprise par un autre aménageur de ce projet, une fouil..
L'extension d'une ZAC aux portes de Saintes a abouti à une fouille préventive réalisée par Éveha ... more L'extension d'une ZAC aux portes de Saintes a abouti à une fouille préventive réalisée par Éveha sur 16 hectares.
Une première présence au Néolithique a été remarquée sous des colluvions anciennes.
Les premières occupations remontent à l’âge du Bronze et concernent un bâtiment naviforme du Bronze ancien et un petit complexe d’enclos circulaires et quadrangulaires du Bronze final.
Au premier âge du Fer, une occupation s’implante sous la forme d’un enclos, de plusieurs bâtiments et de zones d’extraction de matériaux marneux.
Au cœur du site, un grand enclos de tradition laténienne tardive de plus de 6000 m² fonctionne avec une série de bâtiments implantés dans le prolongement de l’un de ses fossés et offre le plan d’une ferme gallo-romaine précoce probablement installée dans le courant du Ier siècle avant n.è. et abandonnée définitivement au début du IIe siècle de n.è. Cet établissement se greffe sur une voie antique qui devait desservir Saintes et la côte atlantique.
Au sud de l’emprise, une petite zone funéraire fonctionne entre le milieu du Ier siècle et le IVe siècle de n.è.
Les aménagements paysagers d’une ferme, La Combe ou La Madelaine, les limites parcellaires et le réseau viaire sont autant de témoins de l’Époque moderne.
(Le volume 3 est trop conséquent pour l'upload sur le site, il ne concerne que les inventaires. Toutefois si vous êtes intéressé n'hésitez pas à m'en faire la demande).
Rapport final d'opération archéologique, fouille préventive., 2015
Les fouilles menées sur le site de Courcelles-lès-Lens La Marlière Tranche 7 ont été réalisées pa... more Les fouilles menées sur le site de Courcelles-lès-Lens La Marlière Tranche 7 ont été réalisées par le bureau d'études Éveha sous la responsabilité d'Antoine Delauney. Elles interviennent dans le cadre du projet d'aménagement de la société Nexity pour la poursuite de la création d'un lotissement en parcelles viabilisées libres de constructeurs. Les investigations archéologiques ont permis de mettre au jour un fossé circulaire caractérisant un enclos circulaire à probable vocation funéraire datant de l'âge du Bronze, au moins deux occupations de l'âge du Fer (période Hallsttat) et de la période gallo-romaine caractérisées par des structures en creux de type fosses, fossés, bâtiments sur poteaux et-ou sablières. Enfin, le site est également caractérisé par une importante perturbation de chablis de toutes périodes dont une concentration datant du XX e siècle.
Le dépôt d'un projet de viabilisation parcellaire sur la commune de Sainte-Maure (Rue Saint-Charl... more Le dépôt d'un projet de viabilisation parcellaire sur la commune de Sainte-Maure (Rue Saint-Charles – Champ Saint-Père) en 2011 a suscité un diagnostic la même année puis une fouille en 2013. La portion de terrain investiguée, d'une surface de 1,7 Ha se situe dans la partie sud-est de la commune où plusieurs diagnostics ont été réalisés, parfois témoins de petites occupation protohistoriques pour la plupart. La présence sur le diagnostic de la « Rue Saint-Charles » d'un enclos formé par un fossé doublé d'une palissade, datés de l'époque romaine, ont amené le SRA a établir une prescription de fouille sur une surface de 6670 m² afin d'englober tout l'espace intérieur de l'enclos et une bande dite de « de sécurité » de 20 m à l'extérieur du fossé.
Les 538 structures mises au jour sur le site ne témoignent que de très peu de stratigraphie relative, mais les différentes études nous ont permis de distinguer 4 « occupations » différentes, précédées de témoins naturels antérieurs
Des marqueurs paysagers anciens
Deux paléo-thalwegs sans doute fini-pléistocène accompagnent le corpus de structures mis au jour au cours de cette opération. Un sol, d'âge probablement holocène, s'installe sur ces paléo-reliefs et auquel peuvent potentiellement être rattachées des racines de chablis, pseudo-structures dont les comblements, toujours ultra-compacts, témoignent d'une forte altération du substrat par un système de bioturbation racinaire.
Une présence laténienne ?
Une structure, située à l'extérieur de l'enclos, pose quelques problèmes d'attribution chronologique. Identifiée comme un puits, elle a livré un mobilier céramique attribuable au Ier siècle de notre ère alors qu'un prélèvement de charbon, envoyé en analyse, a fourni une datation radiocarbone potentiellement située entre -350 et -91. Par ailleurs le spectre faunique (triade, cheval et canidé) est relativement proche de la principale occupation, celle du Haut-Empire. Il n'est donc pas possible d'affirmer l'appartenance de cette structure à une occupation laténienne hors-site ou son rattachement à l'occupation d'époque impériale.
Une importante occupation du Haut-Empire
Le principal marqueur de ce site est l'enclos formé par un fossé déjà imposant, mais complété par une palissade sur le côté intérieur. Un caractère « défensif » peut donc être conféré à cet enclos. Il semble être accompagné d'une douzaine de bâtiments sur poteaux de divers modules mais dont l'orientation semble toujours respecter un certain parallélisme avec l'un ou l'autre axe du fossé d'enclos, à avoir N‑E / S‑O ou N‑O / S-E. Il est difficile, sinon impossible, d'attribuer une fonction à l'un ou l'autre de ces bâtiments. Il semble toutefois que l'un d'entre-eux pourraient se situer dans une position de contrôle à l'entrée de l'enclos. Et il est probable que les plus petits pouvaient servir de grenier alors que les plus grands servaient peut-être d'habitat ou de grange. Malheureusement aucun élément structurant ou mobilier ne permet de caractériser plus avant ces bâtiments. L'occupation Haut-Empire du site de Sainte-Maure « Rue Saint-Charles – Champ Saint-Père » semble pouvoir être rapprochée d'un établissement rural, à vocation agricole mais alors peut-être tourné vers l'élevage, d'aspect modeste dans son mobilier et « outillage » lui conférant un caractère résidentiel mais comportant les signes d'une volonté de défense (enclos et palissade juxtaposés). L'organisation des bâtiments a pu évoluer au cours du Haut-Empire comme en témoignent les chevauchements de certains ensembles.
Persistance au Bas-Empire ?
Une structure de stockage, type cellier à possible couverture semble témoigner d'une occupation qui perdure au IIIe siècle sous une forme impossible à déterminer compte-tenu de la faible quantité des éléments pour cette période. Le mobilier pourrait confirmer une occupation pour l'époque, au caractère rural et résidentiel à peu près équivalent à l'occupation du Haut-Empire. Le fossé d'enclos et la palissade semblent ne plus être fonctionnels, ni même les bâtiments. L'enclos disparu, on peut se demander à quoi ressemble cette occupation du Bas-Empire, une petite ferme ou un encore un établissement rural, en aire ouverte ou circonscrit par un enclos plus restreint.
L'intérêt archéologique réside encore dans les seules parcelles sud-est qui sont encore des champs. Comme le mobilier, dans le fossé, abondait progressivement en se rapprochant de cette limite sud-est, on peut espérer qu'une future opération immobilière génèrera les travaux nécessaires pour aboutir à une connaissance plus complète de l'occupation antique de Sainte-Maure et de son évolution entre le Haut- et le Bas-Empire.
Périodes moderne et contemporaine
Des sépultures animales (bovins pour l'époque moderne et chevaux pour la contemporaine) sont les seuls témoins de ces deux périodes sur le site et ne proposent guère plus qu'une présence agricole type élevage aux environs.
L'aménagement d'un parc nautique et paysager, sur un espace de 175 hectares au long des rives de ... more L'aménagement d'un parc nautique et paysager, sur un espace de 175 hectares au long des rives de l'Aa, a motivé une série de diagnostics réalisés par l'Inrap entre 2007 et 2009. Ce projet se situe sur les territoires communaux de Gravelines et de Saint-Georges-sur-l'Aa. La fouille du site de Saint-Georges-sur-l'Aa « Paarc des rives de l'Aa - L'Enfer », d'une superficie de 4 450 m², a été prescrite suite à la découverte de structures suggérant la présence d'une petite occupation remontant à l'époque carolingienne lors de la Phase 1 Tranche 5 de cette suite d'opérations.
Une occupation alto-médiévale circonscrite et isolée
Le site est caractérisé par une centaine de structures archéologiques de type fossoyé. Parmi elles, une concentration de trous de poteaux permet de mettre en évidence le plan de deux bâtiments quadrangulaires orientés nord-est / sud-ouest et fondés sur poteaux. Le premier, et le plus important, est établi sur deux rangées de trois poteaux. Il mesure 6,80 m de long sur 4,80 m de large, pour une superficie de 30 m² environ. Le second, situé à quelques mètres à peine au nord-ouest, est quant à lui simplement fondé sur deux rangées de deux poteaux. Il mesure 3 m de long pour 2 m de large et couvre une superficie de 6 m². Les dimensions en font une petite dépendance du premier bâtiment.
Ce pôle bâti de l'occupation est circonscrit dans une première zone composée d'une succession de
cuvettes oblongues à parois verticales et fond plat. Aucune de ces structures n'a fourni d'élément pouvant caractériser leur rôle initial. Toutefois le mobilier retrouvé dans leurs comblements en position de rejet montre qu'elles ont toutes servi de fosses dépotoirs au moment de leur abandon. Parmi ces cuvettes, deux sortent du lot par la concentration majeure de coquillages qu'elles contiennent.
Tout cet ensemble, bâti et cuvettes dépotoirs, forme une zone de 350 m² environ qui est elle-même circonscrite au sein d'un réseau fossoyé « dense » et important. Ceignant un espace principal d'environ 700 m², trois fossés bordent ces côtés nord-est (1001), nord-ouest (1001=1084 et 1085) et sud-ouest (1081 et 1094). Le côté sud-est témoigne quant à lui d'un tronçon de fossé (1051) qui pourrait être considéré comme un retour du fossé nord-est (1001), à moins qu'il ne s'agisse d'un fossé directement connecté à un ancien tracé du watergang dit du Cousliet qui longe le côté sud-est de l'emprise formant ainsi un ou deux enclos supplémentaires. Ce fossé et le tronçon passant au front nord-ouest du pôle bâti ont montré une concentration plus importante de mobilier en position de rejet.
L'enclos situé au nord comporte l'autre partie de l'occupation avec quelques cuvettes et fosses. Toutefois aucun élément ne nous permet de préciser la vocation que pouvait avoir cet espace.
La série de diagnostics menés sur toutes les parcelles environnantes permet d'infirmer une extension de cette occupation. Sa structuration de petite taille n'est pas déterminante en soit. La composition d'un bâtiment principal accompagné d'une annexe se retrouve sur d'autres sites, tels que Craywick « Rues de l'Église et de l'Aven » et Loon-Plage « ZAC de la Grande Vaquerie » pour des exemples locaux des Xe-XIe siècles mais dont les proportions sont plus grandes.
Les éléments à critères déterminants dont nous disposons proviennent des analyses du mobilier récolté, en particulier la faune aquatique et marine et des prélèvements palynologiques effectués dans les fossés ceinturant l'occupation.
Les fosses à coques sont des structures mises au jour assez régulièrement sur les fouilles médiévales de la plaine maritime mais pour lesquelles il est encore mal aisé de bien saisir la fonction (en dehors du simple rejet en lui-même). Sur le site de Saint-Georges-sur-l'Aa qui nous occupe, la présence de plus de 10 000 coques dans une seule cuvette (1028) et celle de 5 fragments de lame en fer ou de couteau dans cette même structure et dans celles immédiatement voisines nous permettent de poser l'hypothèse d'une activité de préparation d'appât pour la pêche. Par ailleurs le spectre ichtyque révélé par l'étude archéozoologique tend à confirmer cette hypothèse de pêche et plus encore à situer cette dernière activité en haute mer en regard aux grandes tailles des spécimens capturés (églefin, morue en particulier). Nous pouvons donc définir au moins une activité de pêche hauturière à laquelle ont pris part les occupants de ce site à l'époque.
Les témoins d'autres activités sont apportés par l'étude des pollens présent dans le comblement des différents fossés. Le spectre pollinique, fourni après analyse, permet d'avancer l'hypothèse de céréaliculture (seigle) et d'élevage (plantes nitrophiles). Ces activités sont des transformations d'un paysage encore fortement végétal. En effet, les données palynologiques prouvent que le territoire local est porteur d'une hêtraie, avec accompagnement de chêne à feuilles caduques, de noisetier, d'orme, de tilleul et d'érable, de viorne, de frêne, de cornouiller et de gui en proportions moindres. Elles montrent également la rémanence à l'échelle régionale de pinède à bouleaux. En plus d'être boisé, le paysage (ancien cordon dunaire et espace déjà bien asséché et récupéré sur la mer ou les marais) est contraint par l'influence maritime avec une forte présence de chenopodiacées, plantes typiques des prés salés, et de calluna, plante de type lande atlantique. Le « fourrage » disponible sur ces deux types d'environnement convient aussi bien aux bovins qu'aux ovins qui composent l'essentiel du corpus des mammifères ruminants qu'a dégagé l'étude de la faune. Ces deux familles semblent avoir composé l'essentiel de l'apport carné des occupants dans une proportion qui pourrait induire une longue occupation du site et/ou un nombre conséquent de « convives ».
Une série de datation au radiocarbone a permis de situer l'occupation du site entre le milieu du IXe et celui du Xe siècle, confirmant par ce biais les conclusions de l'étude céramique donnant principalement un mobilier connu pour le Xe siècle.
Le mobilier a également permis de considérer la possession d'objets relativement ouvragés. En effet les fragments de deux peignes en os ont été mis au jour au sein du petit groupe de structures situé au nord-est de l'emprise. Leur étude montre que ces deux exemplaires sont courants sur l'espace maritime flamand, ainsi qu'en Angleterre et confirme une datation aux IX-Xe siècles. Outre ce « beau » mobilier, la fouille a aussi été l'occasion de mettre au jour deux exemplaires complets et bien conservés de patins à glace en os. Accessoires couramment mis au jour sur les sites carolingiens (VIIIe-XIe siècles) du nord-ouest de l'Europe, ces deux patins ont été taillés dans des métatarses d'équidés, os long dont la surface, après polissage, devait offrir une surface de glisse plus que suffisante pour un déplacement à pied ou une traction.
Isolée... ?
Cette occupation ceinte au sein d'un réseau de fossés est isolée en soi, toutefois au regard des opérations archéologiques qui ont eu lieu dans le secteur ces dernières années, on peut établir qu'elle faisait partie d'un territoire au peuplement humain certes dispersé mais bien avéré.
L'étude documentaire commencée par Christine Cercy en 2004, et utilisée en 2008 par Mathieu Lançon pour montrer l'occupation de la plaine maritime aux différentes périodes historiques peut donc être complétée par les nombreuses opérations générées par l'important aménagement du PAarc des Rives de l'Aa sur les communes de Gravelines et de Saint-Georges-sur-l'Aa, ainsi que par les opérations de diagnostic et de fouille réalisées sur les communes des alentours.
Sur la seule commune de Saint-Georges-sur-l'Aa, « L'enfer » comprise, les multiples interventions archéologiques ont permis de repérer 7 sites de l'époque médiévale et couvrant une période allant du IXe siècle au XVe siècle. Trois d'entre eux confirment bien une occupation humaine de ce territoire, pourtant situé sur d'importantes dérivations de l'Aa et donc fortement soumis au régime maritime, dès l'époque altomédiévale.
Sur les proches communes de Craywick et Loon-Plage, de nombreux aménagements ont également été l'occasion pour les archéologues d'approfondir les connaissances sur le domaine littoral de l'époque médiévale. En effet, une occupation des Xe-XIe siècles a été mise au jour sur chacune des deux communes suivies d'implantations ultérieures, respectivement, du XIIe-XIIIe siècle et du XIVe-XVe siècle.
Pas de réelle occupation ultérieure
Mais une réelle volonté de poursuite du drainage de la parcelle. En effet le fossé tracé nord-est / sud-ouest est coupé et repris par un nouveau fossé entre l'époque médiévale et l'époque moderne, puis par un troisième fossé parallèle daté de l'époque contemporaine et enfin par un drain en terre cuite qui coupe lui-même le précédent réseau. Le drainage des marais est représentatif d'une volonté forte de lutter contre les inondations et de s'approprier des terres. Cet effort s'exprime sur tout le secteur dès le IXe siècle et est bien documenté à partir du XIe siècle à travers les chartes et textes religieux des abbayes qui s'installent sur ces territoires avec la bénédiction des comtes de Flandres.
Dans le cadre d'un projet de lotissement viabilisé, la société Archéopole a procédé, du 16 août a... more Dans le cadre d'un projet de lotissement viabilisé, la société Archéopole a procédé, du 16 août au 18 octobre 2010, aux fouilles demandées par le Service Régional d'Archéologie prescrites suite au diagnostic positif effectué en janvier 2009 par Dagmar Lukas (Inrap). La fouille du site de Rolleville « RD n°32 » a permis de mettre au jour une occupation relativement importante au regard du nombre de structures (468) comparée à la superficie envisagée, de moins de 5 000 m². L'étude céramologique et les recoupements stratigraphiques ont abouti à la distinction de 6 phases d'occupation. Les cinq premières caractérisent une occupation rurale établie au cours de la fin de La Tène Finale et continue jusqu'au Haut-Empire alors que la dernière est rattachée aux périodes mérovingiennes. Des aménagements contemporains ont aussi été mis au jour
.
Une occupation rurale gallo-romaine continue
La première installation visible sur la parcelle remonte à La Tène finale bien que l'étude lithique ait mis en exergue des pièces produites au Paléolithique et au Néolithique final, période pour laquelle une occupation effacée est fortement envisagée sur le site lui-même ou à proximité. À partir de la seconde moitié du IIe siècle avant notre ère, l'homme revient sur cette parcelle et y implante une petite occupation alors caractérisée par quelques structures (8). Parmi celles-ci un premier parcellaire se dessine sous la forme de trois tronçons de fossés (1213, 1231, 1262) formant un petit enclos ou parcelle au S-E de l'emprise avec une entrée sur le côté N-O. De la fin du second siècle avant notre ère jusqu'au début de notre ère, cette première installation s'est agrandie en privilégiant une nouvelle implantation légèrement latéralisée. Il en est ainsi pour le parcellaire qui se déplace vers l'ouest sous la forme d'une portion d'enclos d'une trentaine de mètres de long (fossés 1252 et 1263) sur une largeur supérieure ou égale à 20 m (fossés 1196 et 1251 ou au-delà) avec, semble-t-il, un accès par l'angle N-O sous la forme d'un passage contraint par les tronçons S-O / N-E des fossés 1196 et 1252. L'association de cette forme d'enclos, relativement commune, à un accès en chicane laisse penser que l'espace ainsi formé avait une vocation pastorale. Toutefois ce type d'accès pourrait éventuellement correspondre à un chemin à simple usage de l'homme. Cette hypothèse ne peut malheureusement être confirmée par les données archéologiques, bien que l'absence certaine de structure dans la micro-parcelle ainsi formée semble pouvoir sous-tendre une utilisation agro-pastorale. L'occupation laténo-augustéenne est également caractérisée par un nombre de structures plus important qu'à la phase précédente (49 contre 8). Elles s'organisent en deux espaces qui resteront relativement distincts, avec des internes, tout au long de l'occupation du site et agencés de part et d'autre de l'enclos « pastoral » l'un au N-O et l'autre à l'est. En outre, ces derniers sont séparés par une bande relativement vierge de structures orientée N-O / S-E, allant depuis le côté N-O de l'emprise jusqu'à l'angle N-E de l'enclos, considérée comme un passage entre ce dernier au sud et un espace indéterminé situé sous le cimetière actuel ou plus encore au nord. Ces trois données (enclos « pastoral », deux pôles d'occupation et voie d'accès) vont caractériser l'occupation du site jusqu'au milieu du IIIe siècle après notre ère (Fig. 1, p. 17). Parmi les 468 « anomalies » mises au jour au décapage, 403 structures anthropiques ont été fouillées, dont 295, soit plus de la moitié, n'ont pu être déterminées quant à leur fonction. Elles se répartissent en trois catégories (structure peu profonde, cuvette et fosse) formées d'après leur puissance de creusement. Les autres (108) sont réparties selon la fonction qui a pu leur être attribuée (trou de poteau, fossé, silo, cellier, inhumation....). Ces types de structures se retrouvent indifféremment au cours de toute l'occupation gallo-romaine du site, mais il est une catégorie qui se détache, celle des structures de stockage. Elles ne représentent qu'une petite portion du corpus fouillé (26 structures soit 6,45 %). Toutefois ce sont les structures parmi les plus remarquables du site. Elles regroupent des silos et des celliers excavés dont certains présentent la trace de poteaux, probable soutien d'un plancher ou d'une charpente. Même si elles ne sont pas prépondérantes, elles pourraient conférer à ces occupations proches d'un espace agro-pastoral une vocation d'aire de stockage. Un élément intéressant découle de l'étude céramique. Sur le site et pour les époques gallo-romaines représentées, il est à noter une absence totale de céramique de stockage de type dolium. Cela peut supposer un stockage en grande quantité (e.g. Silo) ou dans d'autres contenants que des dolia, plus petits et pouvant être stockés et manipulés plus aisément dans une petite « pièce » de type cellier. Cela pourrait induire la survivance de modes de stockage (silos, greniers...) plus indigènes que romains.
Cette densité de structures, continue de La Tène finale au Haut-Empire, et le semblant d'organisation qui en découle ne trouvent de correspondance sur aucun des plans de sites départementaux ou extra-régionaux que nous avons pu examiner. Tout au plus il nous est possible d'envisager une similitude pour certaines portions de ces plans ainsi que pour les parcellaires qu'ils affichent. Toutefois, et bien que ces sites concernent des occupations pouvant aller de La Tène finale au Haut-Empire, il convient de préciser que ce sont, peu ou prou, toutes des occupations de type ferme indigène ou villa gallo-romaine, voire survivance de la première après la conquête romaine. L'occupation laténienne puis gallo-romaine de Rolleville est dense. Elle présente un parcellaire orthogonal qui survit pendant plusieurs siècles, des structures de taille relativement importante parmi lesquelles des structures de stockage dont le nombre s'explique difficilement dans le contexte d'une « petite occupation ». Le mobilier céramique confirme une intégration du site dans les réseaux d'échanges dès la période post-conquête indiquant des « relations » avec le monde méditerranéen et des contacts trans-manches entre le IIe et le IIIe siècle (Black-Burnished), même si la majeure partie des approvisionnements en céramique provient des ateliers locaux d'Harfleur et de Montfort-sur-Risle. Aucun élément ne nous permet d'affirmer qu'il s'agisse d'une portion de ferme, de domaine ou de pars rustica d'une villa, mais la céramique d'importation, un instrumentum avec des pièces de belle facture (statuette de Vénus anadyomène, fragment de fibule en alliage cuivreux étamé, fléau de balance de petite taille, fragment de clé) et des déchets de matériau de construction (type torchis et terre cuite architecturale) nous incite à le penser. Le diagnostic a montré que le site ne se développe pas vers le sud ou l'ouest. Deux textes nous permettent d'établir la présence de vestiges gallo-romains au nord sous le cimetière (établit en1855) et sous la terre végétale du terrain qui lui est contigu. Ce dernier correspondant probablement à notre parcelle de fouille (bien qu'aucun élément ne nous ait permis d'appréhender de quelconques sondages « archéologiques » antérieurs à ceux de l'INRAP), il nous est possible de proposer un développement de l'occupation gallo-romaine sous le cimetière lui-même et peut-être plus au nord. L'espace « vide » présent entre les deux pôles de l'occupation gallo-romaine et semblant générer un accès à l'enclos agro-pastoral situé au sud doit bien avoir une origine. Celle-ci semble logiquement se situer au nord de notre emprise. Il est toutefois impossible d'appréhender la forme que peut avoir cette prolongation de l'occupation gallo-romaine.
Présence à l'époque mérovingienne
Une véritable occupation de la parcelle ne peut pas être définie pour l'époque mérovingienne à partir des trois structures, dont un tronçon de fossé, que le mobilier a permis de rattacher à cette période. Il s'agit tout au plus d'une présence avec un « réseau » fossoyé qui définit peut être un parcellaire. Aucune autre information ne peut être proposée pour cette période ni même pour les suivantes de manière sûre.
Un projet d'aménagement d'un « village » sportif Oxylane, initié par la société Décathlon, pour u... more Un projet d'aménagement d'un « village » sportif Oxylane, initié par la société Décathlon, pour une surface totale de 27 hectares sur la commune de Lavau, au lieu-dit « Les Dames Blanches » avait fait l'objetde deux diagnostics archéologiques en mars 2001 et septembre 2008. À ces occasions les tracés de 4 fossés circulaires à sub-circulaires de type enclos funéraire, supposément datés de la transition du Bronze final au Hallstatt, avaient été mis au jour. Suite à ces opérations d'évaluation, une surface comprise entre 2 000 et 3 000 m² fut prescrite.
Le terrain est situé au sud du territoire communal de Lavau en limite de la commune de Pont-Sainte-Marie et couvre environ 2 700 m² sur la parcelle prescrite. 20 structures ont été mises au jour sur cette surface entièrement décapée et relevée au tachéomètre. La fouille de l'intégralité de ces structures à permis la mise en place de 2 phases distinctes « d'occupation » du terrain ainsi que quelques perturbations contemporaines.
L'occupation de l'Âge du Fer.
La structure
La seule structure de cette occupation est le fossé circulaire 1001 d'un diamètre intérieur de 12,8 mètres pour un diamètre extérieur de 16 m environ, présentant une étroite interruption (80 cm) sur son côté sud-est. D'une largeur comprise entre 1,30 et 2,15 m, pour une profondeur variant de 0,7 à 1 m, le creusement de ce fossé montre un profil asymétrique. Le côté orienté vers l'intérieur de l'enclos présente des parois plus verticales que le côté extérieur. Ce dernier présente de manière quasi systématique un aménagement de type marche d'escalier. La succession des remplissages laisse supposer un fossé curé une unique fois après sa constitution. Les deux premières couches correspondent à la stabilisation des parois suite au creusement du fossé. Les deux dernières, dont provient l'intégralité du matériel céramique, sont assimilées à l'abandon du fossé et à son comblement plus ou moins volontaire.
En regard au répertoire archéologique environnant, et en dépit du peu d'éléments réellement déterminant, il paraît sage de supposer que cet enclos circulaire avait une vocation funéraire et qu'il présentait probablement, à l'instar d'exemples reconnus dans les environs, un tumulus plus ou moins important et central.
La céramique
Les quelques formes reconnues au sein de ce fossé sont caractéristiques du Hallstatt D1. Quatre individus composent l'ensemble. Une assiette à paroi concave en céramique peinte, un bol hémisphérique à épaule rainuré en céramique à engobe de graphite et une assiette à bord en marli horizontal orné d'un décor incisé en céramique fine sont destinés à la consommation des aliments. Un unique exemplaire de pot à bord rentrant dont la lèvre est souligné par un ressaut illustre la catégorie de la céramique modelée, destinée à la cuisson des aliments. Enfin, trois fragments de paroi proviennent d'un ou plusieurs récipients de stockage. Tous les individus appartiennent au groupe de pâte à fin dégraissant de chamotte (FC), décrit pour le site de Rosnay-l'Hôpital (FLORENT 2010 : 285). La pâte contient une multitude de quartz très fins associés à quelques-uns de taille moyenne, arrondis, généralement opaques, parfois translucides. Ils sont accompagnés d'inclusions clairsemées de chamotte, petites à grosses, brunes ou gris foncé. De plus, quelques fines inclusions blanches allongées et constituées de calcite correspondent à des fragments de petits coquillages. Elles voisinent avec de rares inclusions arrondies, moyennes à grosses, de calcite dont l'intérieur paraît cristallisé. Enfin, des inclusions ligneuses et carbonisées d'origine végétale ont été observées à plusieurs reprises.
Les autres occupations
Les structures
17 structures composent l'autre phase d'occupation du site. Parmi elles deux fossés parallèles traversent le site dans son coin sud-est. La superposition sur le cadastre napoléonien semble prouver que ces fossés matérialisent des limites de parcelles. Les autres structures en creux sont également très arasées et n'ont fourni aucun élément de détermination fonctionnelle.
Le mobilier
Le mobilier mis au jour au sein de ces structures, céramique glaçurée de table très fragmentée et fourreau en alliage cuivreux, permettent une datation très large sur la période moderne voire contemporaine
Des perturbations très récentes
Les dernières « structures » dont il n'a pas été question sont un trou d'obus et un décaissement du substrat en limite nord-ouest de parcelle. L'hypothèse d'une voie romaine passant sous la nationale immédiatement à l'ouest nous a amené à effectuer un test qui s'est avéré infructueux. La voie romaine ne semble pas passer du côté Est de la RN77.
Par ailleurs une tranchée d'installation d'une canalisation d'adduction d'eau traverse l'intégralité du sud d'ouest en est.
Synthèse
L'occupation des Dames Blanches nécessite la mise en relation d'un contexte funéraire beaucoup plus étendu, celui de la vallée de la Seine et plus particulièrement ici de ses flancs orientaux. En effet le récolement intégral (diagnostic, fouille, prospection) des sites à vocation funéraire des Âges du Bronze et du Fer semble montrer une implantation préférentielle sur des petits plateaux situés entre le fond de la vallée et les points culminants des environs, ce qui devait fournir une bonne visibilité depuis les environs.
Le Néolithique ancien et final. Les structures Les 9 structures des phases 1 et 2 sont des fo... more Le Néolithique ancien et final.
Les structures
Les 9 structures des phases 1 et 2 sont des fosses ou fosses/silos, toutes situées sur à la limite des zones 1 et 2 du site (centre). D'un diamètre compris entre 66 et 280 cm et une profondeur entre 19 et 130 cm, ces fosses présentent des profils variables (parois évasées, verticales, piriforme; fond plat ou en cuvette).
La céramique
L'unique récipient mis au jour pour la phase 1 correspond à un pot à cuire de forme globulaire, à col légèrement concave et à fond plat. Son trait le plus caractéristique consiste dans la présence d'un bouton conique appliqué sous la lèvre. D'autre part, la pâte contient un dégraissant de coquilles pilées, facilement identifiable et reconnu uniquement au sein de ce contexte.
La recherche de parallèles sur le plan typologique et technique apparente ce matériel à la culture Blicquy/Villeneuve-Saint-Germain (Néolithique Ancien).
Quant aux autres fosses, celles de la phase 2, leur matériel est caractéristique de la culture Seine-Oise-Marne (Néolithique Final). La céramique se compose uniquement de céramique modelée, caractérisée par des parois et des fonds épais, grossièrement façonnés, et par la présence d'un dégraissant de silex. D'autre part, la seule forme identifiée consiste en un pot à cuire à col légèrement concave et d'allure globalement tronconique.
Les occupations protohistoriques
Les structures
Il s'agit de deux occupations qui sont établies sur les deux zones du site, même s'il semble que l'occupation la plus tardive ait pris place sur la partie orientale et l'occupation la plus récente sur la partie occidentale (zone 2). Présentant un très grand nombre de structures aux profils, dimensions, comblement divers, ces deux occupations n'en possèdent pas moins une caractéristique majeure. Elles sont toutes deux dotées d'un grand nombre de bâtiment dont les plans ont pu être lus sur le terrain et/ou lors de l'établissement du plan général.
Ainsi 54 bâtiments ont été repérés, parmi lesquels 14 paraissent hypothétiques. Ces bâtiments sont formés par l'association de 4, 5, 6, ou 8 poteaux porteurs, auxquels sont ajoutés, dans certains cas seulement, quelques poteaux de
réfection, de soutien faîtier et d'utilisation parfois indéterminée ou seulement supposé (e.g. poteau de soutien d'un escalier d'accès, ou poteau porteur d'une abside naviforme). Ces bâtiments ont une superficie allant de 2,4 m² à 24,4 m². Les autres caractéristiques (forme, longueur, largeur, orientation) sont toutes aussi variées que la superficie, ce qui empêche toute tentative d'une association typologique au sein de ce corpus.
La céramique
La bonne représentation du mobilier des horizons 3 et 4, soit 97 et 90 individus, autorise une approche quantifiée des phénomènes observés. Il apparaît ainsi que le passage de l'horizon 3 à l'horizon 4 est marqué par une faible diminution de la proportion de céramique fine, de 54 % à 48 %, et par un léger accroissement de la diversité des catégories représentées. Sur le plan typologique, les évolutions sont nettement plus tranchées. Les bols hémisphériques, au nombre de 14, et les bols ornés de rainures, représentés par 13 individus à l'horizon 3, ont complètement disparu à l'horizon 4. Il semble que les bols à bord rentrant, forts de 13 exemplaires, les quelques bols tronconiques à lèvre verticale et les rares bols carénés aient pu constituer une alternative à ces récipients en céramique fine. D'autre part, la vaisselle à feu, en dépit du plus grand nombre d'indéterminés, semble touchée par le renouvellement d'une partie de son répertoire. Ainsi, la présence de pots globulaires et de pots à bord vertical souligné par un ressaut est propre à l'horizon 3 alors que les pots à carène médiane ou haute, et les pots de forme tronconique correspondent à l'horizon 4.
Par ailleurs, les différences entre les deux horizons se traduisent, bien que de manière plus subtile, en termes de variation de la représentation des trois principaux groupes de pâtes. En effet, la diminution de la fréquence des groupes de pâtes à dégraissant de chamotte se fait au profit des groupes de pâtes à dégraissant de quartz.
Enfin, il convient de s'arrêter quelques instants sur deux points particuliers concernant l'horizon 4. Il s'agit en premier lieu de la présence de deux jattes à bord festonné dont la découverte atteste de l'usage de luminaire dès cette période et deuxièmement de la mise au jour d'une coupe à vernis noir de l'Attique dans le comblement d'un fosse lors du diagnostic de 2006. Si cette forme est la plus commune au sein de sa catégorie à Lattes, elle n'en fournit pas moins un indice indiscutable de contacts, certes limités, avec le monde méditerranéen. De plus, les données de Lattes permettent d'identifier cette coupe aux types les plus récents datés de la première moitié du Ve siècle av. J.-C.
L'occupation gallo-romaine.
Seuls 4 fossés, 4 fosses et un trou de poteau témoignent de cette occupation. Ces fossés indiquent la mise en place d'un parcellaire sans qu'il soit, toutefois, possible de bien l'appréhender au vu de la variété des orientations constatées.
Le mobilier céramique, extrêmement indigent, fournit des indices chronologiques hétérogènes et dispersés dans le temps. Par conséquent, il paraît justifié de rattacher cet horizon 5 à l'ensemble de la période gallo-romaine sans plus de précisions.
Des traces d'occupations ultérieures
Époque médiévale et/ou moderne
Une série de structures longitudinales, quasiment toutes parallèles entre elles, s'est révélée être la marque d'un parcellaire médiéval ou moderne transcrit sur le cadastre napoléonien établi en 1811.
Époque contemporaine
Deux structures sont les témoins d'une activité autre qu'agricole à l'époque contemporaine. Si une seule a livré du matériel, toutes deux ont les mêmes caractéristiques de comblement (hétérogène, relativement meuble, très « sale » avec de fortes inclusions de souche et bois en cours de putréfaction. Le matériel, composé d'un cul de bouteille en verre, d'un couple de maillons de chaîne et d'un fragment de manche de couteau en métal, semble être trop récent pour pouvoir être attribué à une autre époque que la période contemporaine au sens large.
Conclusion
L'occupation des Gallérandes semble correspondre à un terroir étendu au Nord-Ouest et au Sud-Est aux lieux-dits « La Remise », « Les Grandes Pâtures » et « Les Arminiates ». À chacun de ces lieux-dits, une ou plusieurs opérations archéologiques ont été menées au cours des vingt dernières années. Le récolement des données topographiques permet d'obtenir une vue synthétique générale et non plus centrée sur une petite fenêtre. Ainsi on peut s'apercevoir que notre opération semble avoir mis au jour la partie purement agricole d'une occupation plus vaste de type domaine agricole. En effet, au Nord comme au Sud, qu'il s'agisse des périodes néolithique ou protohistorique, on note la présence de bâtiments similaires et de bâtiments de plus grande taille. Ces structures « bâties », de taille plus importante, habitats potentiels ou avérés selon les cas, pourraient être les bâtiments maîtres auxquels seraient rattachés la cinquantaine de bâtiments mis au jour lors de l'opération de cette année. Ces derniers, en considération de leurs formes et dimensions, semblent s'apparenter à des structures de stockage de type grenier. L'association de ces « greniers » aux structures de type silo, mises au jour lors de l'opération, suggère une densité certaine du stockage qui dépasserait le simple entendement familial pour passer au niveau communautaire, si ce n'est supra-communautaire (commerce, exportation) comme pourrait le suggérer la céramique attique, témoin évident bien qu'isolé d'un échange avec le monde méditerranéen.
Communication lors des Journées régionales de l’archéologie des Hauts-de-France 2019, le vendredi... more Communication lors des Journées régionales de l’archéologie des Hauts-de-France 2019, le vendredi 22 novembre à 14h15.
Cette présentation est issue des données de "sortie de terrain", les études étant en cours. Les fouilles menées sur le site 1 de l’ancienne Base Aérienne 103 sur les communes d’Épinoy (62) et Haynecourt (59) ont été réalisées par le bureau d'études Éveha sous la responsabilité d’Antoine Delauney. Elles interviennent dans le cadre du projet d'aménagement E-Valley Service 2 (parc logistique géant dédié au e-commerce et au commerce hybride) et suite à un diagnostic réalisé en 2017 sous la direction d'Élisabeth Panloups, pour le Service archéologique du Pas-de-Calais. Les investigations archéologiques, des 9 ha du site 1, ont permis de mettre au jour des occupations du site probablement au Néolithique, surtout principalement à la fin de l’époque gauloise et au cours de l’antiquité romaine, mais également aux Temps modernes et enfin à l’époque contemporaine.
Antoine Delauney, décembre 2019
Archéologie médiévale, Dec 1, 2011
Cette commune se situe immediatement au sud de Gravelines sur la plaine maritime de Dunkerque. La... more Cette commune se situe immediatement au sud de Gravelines sur la plaine maritime de Dunkerque. La fouille, qui a concerne 5 000 m², a permis d’identifier une centaine de structures archeologiques parmi lesquelles plusieurs reseaux fossoyes et un ensemble de creusements lies a un habitat de taille modeste. Cet habitat, oriente SE-NO, est compose de deux petits bâtiments. L’un, organise sur deux rangees de trois poteaux, a une superficie de 33 m² environ (6,80 x 3,80 m) et le second, sur deux r...
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