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Papers by Benjamin Oudet
Revue Défense Nationale
Les services de renseignement ont longtemps marque une defiance envers les « savoirs exterieurs »... more Les services de renseignement ont longtemps marque une defiance envers les « savoirs exterieurs » comme ceux venant du monde academique. Or, l’exploitation de sources ouvertes de plus en plus importantes necessite des expertises differentes qui peuvent enrichir la culture du renseignement indispensable aujourd’hui.
Le roman, s’il est l’objet d’une lecture par les outils conceptuels des sciences humaines, contri... more Le roman, s’il est l’objet d’une lecture par les outils conceptuels des sciences humaines, contribue à dévoiler en partie ce que la littérature académique a désigné comme la « dimension manquante » des Relations internationales. C’est-à-dire l’oubli relatif jusqu’aux années 1980 des problématiques du renseignement comme point de compréhension privilégié de la politique internationale.
Le « moment » stratégique contemporain est caractérisé par l’incertitude plaçant, pour les décide... more Le « moment » stratégique contemporain est caractérisé par l’incertitude plaçant, pour les décideurs politiques, la question de l’évaluation des intentions de l’adversaire au centre de la conduite diplomatico-stratégique. Partant de la question « par quels biais et par quels canaux les ‘decision makers’ fondent-ils l’évaluation de la menace et des intentions d’un adversaire ? »...
Les drones armés connaissent une actualité civile et militaire croissante. Objet d'analyses strat... more Les drones armés connaissent une actualité civile et militaire croissante. Objet d'analyses stratégiques, juridiques, éthiques, ils invitent également à une réactivation des problématiques de philosophiques articulées autour de la raison d'Etat, notamment dans le cadre des "assassinat ciblés" américains. Ce Mémoire se propose d'appréhender l'objet drone armé par la philosophie politique, les relations internationales, opérant un recentrage de la raison d'Etat comme concept heuristique pertinent pour la compréhension des relations internationales contemporaines.
Book Reviews by Benjamin Oudet
Fruit d'une expérience dans la communauté américaine du renseignement, The End of Intelligence ex... more Fruit d'une expérience dans la communauté américaine du renseignement, The End of Intelligence explore l'impact de la révolution de l'information sur le devenir du pouvoir d'Etat. David Tucker 1 s'intéresse particulièrement à l'influence de cette révolution dans le domaine du renseignement et avance, contre une vision très répandue, qu'elle n'a pas eu un impact décisif. Pour lui, dans la logique héritée de l'époque moderne de relations intrinsèques entre informations-pouvoir et raison d'Etat, la révolution de l'information tendrait à renforcer le pouvoir d'Etat. Pour défendre cette thèse il construit son ouvrage en six chapitres : Intelligence, Information, Power ; Espionage ; Counterintelligence and Covert Action ; Intelligence and Warfare, Intelligence and Irregular Warfare, Principals and Agents. Autant de thèmes par lesquelles il décline sa problématique générale. The End of intelligence est l'un des livres les plus originaux des Intelligence Studies (IS) depuis plusieurs années, par sa perspective transdisciplinaire entre la science politique, l'histoire et les relations internationales. Le premier moment est à la comparaison entre l'espionnage « ancien » tel que pratiqué par les romains et l'espionnage qui apparaît au moment de la formation de l'Etat moderne. Il s'attache à considérer l'articulation entre information-renseignement-pouvoir d'Etat par les figures de Jean-Baptiste Colbert, Francis Bacon et Sherman Kent ; héritier de cette tradition et premier à formaliser une pensée libérale du renseignement dans les premiers jours de la Guerre Froide 2. Deux visions du problème de l'information sont opposées : l'ancienne à travers les expériences romaines et chinoises de l'espionnage et la vision moderne dite 1 David Tucker est Senior Fellow au Ashbrook Center de l'Université d'Ashland. Il a été professeur au Department of Defense Analysis au Naval Postgraduate School puis membre de l'Office of the Assistant Secretary of Defense pour les opérations spéciales et les conflits de basse intensité (Special Operations and Low-Intensity Conflict) et comme officier du Foreign Service en Afrique et en Europe. 2 Sherman Kent, Strategic Intelligence for American World Policy, Princeton Legacy Library, 1948. Notons au passage que le terme français de renseignement et le terme anglo-américain d'intelligence ne sont pas directement synonymes. Pour faire bref, il est considéré en français comme un répertoire d'actions spéciales au sein de l'Etat comme les actions clandestines ou secrètes pratiquées par des services secrets. Il renvoie moins à la compréhension anglo-américaine d'Intelligence qui met beaucoup plus l'accent sur la connaissance et le processus intellectuelle nécessaire à la production d'un savoir utile à la décision politique. C'est le sens de la triple définition donnée par Sherman Kent de l'intelligence comme forme de connaissance – organisations – et pratiques. Pour résumer, le terme intelligence renvoie à l'ensemble de ce processus, la cycle du renseignement : orientation, collecte, analyse/critique, dissémination vers le consommateur, retour.
Revue Défense Nationale
Les services de renseignement ont longtemps marque une defiance envers les « savoirs exterieurs »... more Les services de renseignement ont longtemps marque une defiance envers les « savoirs exterieurs » comme ceux venant du monde academique. Or, l’exploitation de sources ouvertes de plus en plus importantes necessite des expertises differentes qui peuvent enrichir la culture du renseignement indispensable aujourd’hui.
Le roman, s’il est l’objet d’une lecture par les outils conceptuels des sciences humaines, contri... more Le roman, s’il est l’objet d’une lecture par les outils conceptuels des sciences humaines, contribue à dévoiler en partie ce que la littérature académique a désigné comme la « dimension manquante » des Relations internationales. C’est-à-dire l’oubli relatif jusqu’aux années 1980 des problématiques du renseignement comme point de compréhension privilégié de la politique internationale.
Le « moment » stratégique contemporain est caractérisé par l’incertitude plaçant, pour les décide... more Le « moment » stratégique contemporain est caractérisé par l’incertitude plaçant, pour les décideurs politiques, la question de l’évaluation des intentions de l’adversaire au centre de la conduite diplomatico-stratégique. Partant de la question « par quels biais et par quels canaux les ‘decision makers’ fondent-ils l’évaluation de la menace et des intentions d’un adversaire ? »...
Les drones armés connaissent une actualité civile et militaire croissante. Objet d'analyses strat... more Les drones armés connaissent une actualité civile et militaire croissante. Objet d'analyses stratégiques, juridiques, éthiques, ils invitent également à une réactivation des problématiques de philosophiques articulées autour de la raison d'Etat, notamment dans le cadre des "assassinat ciblés" américains. Ce Mémoire se propose d'appréhender l'objet drone armé par la philosophie politique, les relations internationales, opérant un recentrage de la raison d'Etat comme concept heuristique pertinent pour la compréhension des relations internationales contemporaines.
Fruit d'une expérience dans la communauté américaine du renseignement, The End of Intelligence ex... more Fruit d'une expérience dans la communauté américaine du renseignement, The End of Intelligence explore l'impact de la révolution de l'information sur le devenir du pouvoir d'Etat. David Tucker 1 s'intéresse particulièrement à l'influence de cette révolution dans le domaine du renseignement et avance, contre une vision très répandue, qu'elle n'a pas eu un impact décisif. Pour lui, dans la logique héritée de l'époque moderne de relations intrinsèques entre informations-pouvoir et raison d'Etat, la révolution de l'information tendrait à renforcer le pouvoir d'Etat. Pour défendre cette thèse il construit son ouvrage en six chapitres : Intelligence, Information, Power ; Espionage ; Counterintelligence and Covert Action ; Intelligence and Warfare, Intelligence and Irregular Warfare, Principals and Agents. Autant de thèmes par lesquelles il décline sa problématique générale. The End of intelligence est l'un des livres les plus originaux des Intelligence Studies (IS) depuis plusieurs années, par sa perspective transdisciplinaire entre la science politique, l'histoire et les relations internationales. Le premier moment est à la comparaison entre l'espionnage « ancien » tel que pratiqué par les romains et l'espionnage qui apparaît au moment de la formation de l'Etat moderne. Il s'attache à considérer l'articulation entre information-renseignement-pouvoir d'Etat par les figures de Jean-Baptiste Colbert, Francis Bacon et Sherman Kent ; héritier de cette tradition et premier à formaliser une pensée libérale du renseignement dans les premiers jours de la Guerre Froide 2. Deux visions du problème de l'information sont opposées : l'ancienne à travers les expériences romaines et chinoises de l'espionnage et la vision moderne dite 1 David Tucker est Senior Fellow au Ashbrook Center de l'Université d'Ashland. Il a été professeur au Department of Defense Analysis au Naval Postgraduate School puis membre de l'Office of the Assistant Secretary of Defense pour les opérations spéciales et les conflits de basse intensité (Special Operations and Low-Intensity Conflict) et comme officier du Foreign Service en Afrique et en Europe. 2 Sherman Kent, Strategic Intelligence for American World Policy, Princeton Legacy Library, 1948. Notons au passage que le terme français de renseignement et le terme anglo-américain d'intelligence ne sont pas directement synonymes. Pour faire bref, il est considéré en français comme un répertoire d'actions spéciales au sein de l'Etat comme les actions clandestines ou secrètes pratiquées par des services secrets. Il renvoie moins à la compréhension anglo-américaine d'Intelligence qui met beaucoup plus l'accent sur la connaissance et le processus intellectuelle nécessaire à la production d'un savoir utile à la décision politique. C'est le sens de la triple définition donnée par Sherman Kent de l'intelligence comme forme de connaissance – organisations – et pratiques. Pour résumer, le terme intelligence renvoie à l'ensemble de ce processus, la cycle du renseignement : orientation, collecte, analyse/critique, dissémination vers le consommateur, retour.