Antoine Calvet - Academia.edu (original) (raw)

Alchimie médiévale, Philippe de Mézières by Antoine Calvet

Research paper thumbnail of Le verre alchimique d'Albert-le-Grand au Pseudo-Lulle : contenus et contenants

Fioles, flasques et Flacons dans Les Cahiers de Verre & Histoire, 2019

Pendant l’Antiquité, le verre est compris comme métal. Au Moyen Âge, sorti du canon des sept m... more Pendant l’Antiquité, le verre est compris comme métal. Au Moyen Âge, sorti du canon des sept métaux, pilé, il devient un agent puri cateur nécessaire au processus alchimique. D’autre part, dans les textes son usage est recommandé comme le contenant parfait (alambic, urinal), cependant que dans les ateliers, le matériel de l’alchimiste se compose le plus souvent de terre vernissée ou non, voire de fer. Mais c’est surtout comme objet d’un argumentaire en faveur de l’alchimie que le verre et sa fabrication à partir d’éléments vils (sable, cendres de fougère) sont invoqués par les alchimistes. Il est par excellence le modèle de l’Art sacré, la preuve irréfutable que la transmutation du plomb en or est faisable. Sedacer, un alchimiste du XIVe siècle, en fait même l’égal de la pierre philosophale. À l’aube de la Renaissance, le verre alchimique se transforme en notion principale de l’œuvre.

Research paper thumbnail of La théorie per minima dans les textes alchimiques des XIVe et XVe siècles

Chymia: Science and Nature in Medieval and Early Modern Europe, 2010

Les minima avant Geber L'histoire de la formule latine per minima commence au XII e siècle. La dé... more Les minima avant Geber L'histoire de la formule latine per minima commence au XII e siècle. La définition qu'en livre le Pantegni et qui s'impose aux médecins de Salerne est la suivante : « l'élément est la particule la plus petite et la plus simple » 1. Cette définition inspirée de Galien signifie non pas que cette « plus petite partie » est un atome (indivisible), mais qu'elle est ce qu'il y a de plus petit et de plus simple de « ce qui est élément ». Élément est ici à prendre non au sens de l'un des quatre éléments mais comme un pur concept de l'esprit 2. La définition du Pantegni n'est pas toujours acceptée. Certains auteurs (Némésius, Constantin, Guillaume de Conches) en défendent d'autres 3. Le concept de per minima est lié à celui de mixtio (mélange). Le Pantegni rappelle par exemple que la complexio résulte de la mixtio ou commixtio des quatre éléments. En effet, la mixtio se définit le plus souvent comme « l'union des miscibles conjoints par les minima », c'est-à-dire que « l'union per minima » devient nécessaire à un mélange total et intime. Cette idée s'écarte quelque peu de ce que théorisa Aristote dans le De generatione et corruptione, ce dernier n'ayant jamais dit expressément qu'un mélange parfait supposait à chaque fois l'union per minima, bien qu'elle le facilitât. Son exacte définition du mélange parfait ne requiert pas de particules 4. Urso de Salerne, un auteur important du milieu du XII e siècle, avance une théorie originale des éléments en en distinguant douze au lieu de quatre, chacun des quatre éléments contenant un élément supérieur, un élément médian et un élément inférieur, en sorte que ces douze éléments forment une chaîne du « feu supérieur » à la « terre inférieure ». La thèse d'Urso séduisit Hermann de Carinthie qui, d'autre part, avec Robert de

Research paper thumbnail of L'influence du Roman de la Rose dans les textes alchimiques des XIVe et XV siècles

JEAN de MEUN et le CULTURE MÉDIÉVALES, 2017

Research paper thumbnail of Les textes alchimiques attribués à Arnau de Vilanova dans le Codex Speciale (ms. Palermo, 4° Qq A10)

«Arnaldo da Villanova e la Sicilia» a cura di Giuseppe Pantano, 2017

Le 17 décembre 1871, le père Isidoro Carini (1843-1895), archiviste paléographe, que Léon XIII no... more Le 17 décembre 1871, le père Isidoro Carini (1843-1895), archiviste paléographe, que Léon XIII nommera préfet de la Vaticane, présente à l'Académie des Sciences et des Lettres de Palerme un petit volume, de format missel, par la suite enregistré à la Biblioteca Comunale di Palermo sous la cote 4° Qq A 10. 1 Dans sa longue communication, le père Carini commence par l'histoire du manuscrit. Il rappelle qu'il resta dans la bibliothèque de la noble famille Speciale du XV e siècle jusqu'au sac de leur maison en 1860 et une fois retrouvé, qu'il fut acheté par la Biblioteca Comunale de Palerme. Puis il décrit l'objet qu'il dénomme Codex Speciale, en hommage à ses possesseurs initiaux. Il s'agit d'un manuel comprenant des textes exclusivement alchimiques, écrits sur un parchemin très fin (« in finissima pargamina »), recouvert d'une reliure en cuir usé avec inscrite au dos la mention : « maximi momenti liber » (livre d'une importance capitale). Chaque chapitre a sa rubrique, mais, pour des raisons d'économie bien compréhensibles au vu du prix exhorbitant du parchemin à cette époque, elles sont incluses dans le corps du texte, sans séparation marquée. Des gloses marginales -l'oeuvre de mains plus récentesentourent les textes. Les rubriques et les notes sont calligraphiées en rouge, le haut des lettres en or et dans une autre couleur. Carini relève aussi quelques dessins griffonnés de cornues, de fourneaux et d'alambics. Il insiste plus particulièrement sur la présence d'alphabets hébreu, grec et d'un autre, dit hermétique, concernant le chiffre chimique de chaque substance. L'alphabet grec est plusieurs fois répété avec l'indication de la prononciation, suivant le parler du grec byzantin (et non celui du grec ancien reconstitué à la Renaissance). Deux glossaires, dont l'un long de 38 pages, retiennent son attention. 2 Ces glossaires donnent la traduction en langue vulgaire des mots arabes translittérés dans les textes alchimiques. 3 C'est, dit-il, un document philologique de première importance. N'oublions pas que l'alchimie est essentiellement une science importée des Arabes, transmise aux Latins par les traducteurs de Tolède au XII e siècle. Carini suppose enfin que le Codex Speciale est dû soit à un chrétien 1 I. CARINI, Sulle scienze occulte nel Medio Evo sopra un codice della famiglia Speciale. Discorso letto all'Academia di Scienze e Lettere in Palermo dal Sac. Isidoro Carini, socio collaboratore della medesima, Stamperia Perino, Palermo 1872. 2 Ibid., pp. 13-14. 3 Par exemple, « Alatone id est auricalcum, Altalac id est sal, Azegi id est vitrioleum, etc. ».

Research paper thumbnail of «ESSAI SUR LA CONSTITUTION ET LA TRANSMISSION DE CORPUS ALCHIMIQUES LATINS AUX XIIIe-XVe SIÈCLES: ALBERT LE GRAND, THOMAS D’AQUIN, ROGER BACON»

Micrologus, XXVII: «Les miscellanées scientifiques au Moyen Âge», SISMEL, Edizioni del Galluzzo, 2019

«After recalling the positions of Albertus Magnus, Thomas Aquinas and Roger Bacon on alchemy, the... more «After recalling the positions of Albertus Magnus, Thomas Aquinas and Roger Bacon on alchemy, the author reviews the manuscripts that transmit the alchemical texts attributed to these authors. According to the study, if at times, especially at the beginning of the tradition, alchemical texts are playing role in miscellanea, the general impression is that the alchemical manuscripts are restricted for the exclusive transcription of alchemical texts. We also notice the strong presence, at the top of these manuscripts, of De mineralibus of Albertus Magnus, a way of placing the alchemy under the aegis of the most prestigious master of the scholasticism and the natural sciences in the Middle Ages».

Research paper thumbnail of MICROLOGUS LIBRARY 88

Research paper thumbnail of Dir. J.-P. Boudet, P. Haugeard, S. Menegaldo, F. Ploton-Nicollet, JEAN DE MEUN ET LA CULTURE MÉDIÉVALE, Littérature, Art, Sciences et Droit aux derniers siècles du Moyen Âge, Rennes, PUR, 2017, p. 174-185.

Dir. J.-P. Boudet, P. Haugeard, S. Menegaldo, F. Ploton-Nicollet, JEAN DE MEUN ET LA CULTURE MÉDIÉVALE, Littérature, Art, Sciences et Droit aux derniers siècles du Moyen Âge, Rennes, PUR, 2017, p. 174-185.

Research paper thumbnail of Entre science et ésotérisme

Research paper thumbnail of « La théorie per minima dans les textes alchimiques des XIVe et XVe siècles », dans M. López-Pérez, D. Kahn, M. Rey-Bueno, Chymia, Science and Nature in Medieval and Early Modern Europe, Newcastle Upon on Tyne, Cambridge Scholars, 2010, p. 41-69. .

Research paper thumbnail of « Une pratique de l'or potable au XVIe siècle : le Traité du Grand Œuvre de Philippe de Rouillac », dans S. Matton (éd.), Documents oubliés sur l'alchimie, la kabbale et Guillaume Postel, Mélanges F. Secret, Droz, 2001, p. 131-160.

Research paper thumbnail of « le mercure dans l'alchimie des XIVe et XVe siècles : la Defloratio philosophorum du pseudo-Arnaud de Villeneuve, un cas exemplaire », dans J. Chandelier, C. Verna et N. Weill-Parot, Science et Technique au Moyen Âge (XIIe-XVe siècle), PUV, 2017, p. 413-421.

Research paper thumbnail of « La tradition alchimique latine (XIIIe-XVe siècle) et le corpus alchimique du pseudo-Arnaud de Villeneuve », Médiévales 52 (2007), p. 39-54.

Research paper thumbnail of « Recherches sur le platonisme médiéval dans les œuvres alchimiques attribuées à Roger Bacon, Thomas d'Aquin et Arnaud de Villeneuve », RSPT, 87 (2003), p. 457-496.

Dans cet article, l'auteur s'attache à rechercher des traces de platonisme dans trois corpus alch... more Dans cet article, l'auteur s'attache à rechercher des traces de platonisme dans trois corpus alchimiques du moyen âge attribués à Roger Bacon, au médecin Arnaud de Villeneuve et à Thomas d'Aquin.

Research paper thumbnail of « Étude d'un texte alchimique latin du XIVe siècle : le Rosarius philosophorum attribué au médecin Arnaud de Villeneuve (ob. 1311) », Early Science and Medicine, XI (2006), p. 163-206.

Research paper thumbnail of Un commentaire alchimique du XIVe siècle : le Tractatus parabolicus du pseudo-Arnaud de Villeneuve, dans M.-O. Goulet-Cazé (éd.),  le Commentaire entre tradition et innovation, Paris, Vrin, 2000.

Research paper thumbnail of « L'Oratio tragedica : une apologie inédite de la croisade », dans Philippe de Mézières et l'Europe …

Research paper thumbnail of « Les textes alchimiques attribués à Arnau de Vilanova dans le Codex Speciale » dans G. Pantano (éd.)  Arnaldo de Vilanova e la Sicilia (2017)

Le 17 décembre 1871, le père Isidoro Carini (1843-1895), archiviste paléo-graphe, que Léon XIII n... more Le 17 décembre 1871, le père Isidoro Carini (1843-1895), archiviste paléo-graphe, que Léon XIII nommera préfet de la Vaticane, présente à l'Académie des Sciences et des Lettres de Palerme un petit volume, de format missel, par la suite enregistré à la Biblioteca Comunale di Palermo sous la cote 4° Qq A 10. 1 Dans sa longue communication, le père Carini commence par l'histoire du manuscrit. Il rappelle qu'il resta dans la bibliothèque de la noble famille Speciale du XV e siècle jusqu'au sac de leur maison en 1860 et une fois retrouvé, qu'il fut acheté par la Biblioteca Comunale de Palerme. Puis il décrit l'objet qu'il dénomme Codex Speciale, en hommage à ses possesseurs initiaux. Il s'agit d'un manuel comprenant des textes exclusivement alchimiques, écrits sur un parchemin très fin (« in finissi-ma pargamina »), recouvert d'une reliure en cuir usé avec inscrite au dos la mention : « maximi momenti liber » (livre d'une importance capitale). Chaque chapitre a sa rubrique, mais, pour des raisons d'économie bien compréhensibles au vu du prix exhorbitant du parchemin à cette époque, elles sont incluses dans le corps du texte, sans séparation marquée. Des gloses marginales – l'oeuvre de mains plus récentes – entourent les textes. Les rubriques et les notes sont calligraphiées en rouge, le haut des lettres en or et dans une autre couleur. Carini relève aussi quelques dessins grif-fonnés de cornues, de fourneaux et d'alambics. Il insiste plus particulièrement sur la présence d'alphabets hébreu, grec et d'un autre, dit hermétique, concernant le chiffre chimique de chaque substance. L'alphabet grec est plusieurs fois répété avec l'indi-cation de la prononciation, suivant le parler du grec byzantin (et non celui du grec ancien reconstitué à la Renaissance). Deux glossaires, dont l'un long de 38 pages, retiennent son attention. 2 Ces glossaires donnent la traduction en langue vulgaire des mots arabes translittérés dans les textes alchimiques. 3 C'est, dit-il, un document phi-lologique de première importance. N'oublions pas que l'alchimie est essentiellement une science importée des Arabes, transmise aux Latins par les traducteurs de Tolède au XII e siècle. Carini suppose enfin que le Codex Speciale est dû soit à un chrétien 1

Research paper thumbnail of « Enquête sur l'influence possible de quelques textes authentiques  d'Arnau de Vilanova sur des textes alchimiques attribués à cet auteur », dans RCT 38/2 (2013), Mélanges Perarnau.

Resum Al final de la seva contribució sobre la Introductio in librum De semine Scripturarum en la... more Resum Al final de la seva contribució sobre la Introductio in librum De semine Scripturarum en la II Trobada sobre Arnau de Vilanova, Mn. Perarnau va demanar als historiadors d'alquímia per les possibles relacions entre aquest tractat de teologia d'Arnau de Vilanova i els textos d'alquímia que li han estat atribuïts. Responent a aquesta qüestió s'intenta demostrar que els textos alquímics no fan cap refe-rència a la Introductio, tot i que l'obra d'Arnau no és pas sempre absent en els tractats, com el De humido radicali i el De intentione medicorum. Això és el que m'ha portat a reconsiderar la possible influència de la Introductio a través de la utilització dels alfabets anomenats lul·lians en el Testamen-tum de «Llull» i en el Rosarius d'«Arnau». Abstract At the end of his talk on the Introductio in Librum De semine Scripturarum given during the II Trobada on Arnau de Vilanova, Father Josep Perarnau challenged historians of alchemy concerning the possible relationship between Arnau's theological treatise and the alchemical texts ascribed to his authorship. In an attempt to partially answer his query, I have endeavoured to show that while the alchemical texts do not refer directly to the Introductio they do echo other works by Arnau, namely the De humido radicali and De intentione medicorum. This fact, in turn, led me to reconsider a possible influence of the Introductio via the use of certain so-called Lullian alphabets present in both the Testamentum of " Llull " and the Rosarius of " Arnau " .

Research paper thumbnail of « Les traductions occitanes et françaises de l'œuvre alchimique du pseudo-Arnaud de Villeneuve », dans El saber i les llengües vernacles a l'època de Llull … Barcelona, 2012.

Research paper thumbnail of « Quelques aspects de la transmission des images dans les manuscrits alchimiques du Moyen Âge à la Renaissance », dans «Hvmanistica» VII, 1-2, p. 93-98.

Research paper thumbnail of Le verre alchimique d'Albert-le-Grand au Pseudo-Lulle : contenus et contenants

Fioles, flasques et Flacons dans Les Cahiers de Verre & Histoire, 2019

Pendant l’Antiquité, le verre est compris comme métal. Au Moyen Âge, sorti du canon des sept m... more Pendant l’Antiquité, le verre est compris comme métal. Au Moyen Âge, sorti du canon des sept métaux, pilé, il devient un agent puri cateur nécessaire au processus alchimique. D’autre part, dans les textes son usage est recommandé comme le contenant parfait (alambic, urinal), cependant que dans les ateliers, le matériel de l’alchimiste se compose le plus souvent de terre vernissée ou non, voire de fer. Mais c’est surtout comme objet d’un argumentaire en faveur de l’alchimie que le verre et sa fabrication à partir d’éléments vils (sable, cendres de fougère) sont invoqués par les alchimistes. Il est par excellence le modèle de l’Art sacré, la preuve irréfutable que la transmutation du plomb en or est faisable. Sedacer, un alchimiste du XIVe siècle, en fait même l’égal de la pierre philosophale. À l’aube de la Renaissance, le verre alchimique se transforme en notion principale de l’œuvre.

Research paper thumbnail of La théorie per minima dans les textes alchimiques des XIVe et XVe siècles

Chymia: Science and Nature in Medieval and Early Modern Europe, 2010

Les minima avant Geber L'histoire de la formule latine per minima commence au XII e siècle. La dé... more Les minima avant Geber L'histoire de la formule latine per minima commence au XII e siècle. La définition qu'en livre le Pantegni et qui s'impose aux médecins de Salerne est la suivante : « l'élément est la particule la plus petite et la plus simple » 1. Cette définition inspirée de Galien signifie non pas que cette « plus petite partie » est un atome (indivisible), mais qu'elle est ce qu'il y a de plus petit et de plus simple de « ce qui est élément ». Élément est ici à prendre non au sens de l'un des quatre éléments mais comme un pur concept de l'esprit 2. La définition du Pantegni n'est pas toujours acceptée. Certains auteurs (Némésius, Constantin, Guillaume de Conches) en défendent d'autres 3. Le concept de per minima est lié à celui de mixtio (mélange). Le Pantegni rappelle par exemple que la complexio résulte de la mixtio ou commixtio des quatre éléments. En effet, la mixtio se définit le plus souvent comme « l'union des miscibles conjoints par les minima », c'est-à-dire que « l'union per minima » devient nécessaire à un mélange total et intime. Cette idée s'écarte quelque peu de ce que théorisa Aristote dans le De generatione et corruptione, ce dernier n'ayant jamais dit expressément qu'un mélange parfait supposait à chaque fois l'union per minima, bien qu'elle le facilitât. Son exacte définition du mélange parfait ne requiert pas de particules 4. Urso de Salerne, un auteur important du milieu du XII e siècle, avance une théorie originale des éléments en en distinguant douze au lieu de quatre, chacun des quatre éléments contenant un élément supérieur, un élément médian et un élément inférieur, en sorte que ces douze éléments forment une chaîne du « feu supérieur » à la « terre inférieure ». La thèse d'Urso séduisit Hermann de Carinthie qui, d'autre part, avec Robert de

Research paper thumbnail of L'influence du Roman de la Rose dans les textes alchimiques des XIVe et XV siècles

JEAN de MEUN et le CULTURE MÉDIÉVALES, 2017

Research paper thumbnail of Les textes alchimiques attribués à Arnau de Vilanova dans le Codex Speciale (ms. Palermo, 4° Qq A10)

«Arnaldo da Villanova e la Sicilia» a cura di Giuseppe Pantano, 2017

Le 17 décembre 1871, le père Isidoro Carini (1843-1895), archiviste paléographe, que Léon XIII no... more Le 17 décembre 1871, le père Isidoro Carini (1843-1895), archiviste paléographe, que Léon XIII nommera préfet de la Vaticane, présente à l'Académie des Sciences et des Lettres de Palerme un petit volume, de format missel, par la suite enregistré à la Biblioteca Comunale di Palermo sous la cote 4° Qq A 10. 1 Dans sa longue communication, le père Carini commence par l'histoire du manuscrit. Il rappelle qu'il resta dans la bibliothèque de la noble famille Speciale du XV e siècle jusqu'au sac de leur maison en 1860 et une fois retrouvé, qu'il fut acheté par la Biblioteca Comunale de Palerme. Puis il décrit l'objet qu'il dénomme Codex Speciale, en hommage à ses possesseurs initiaux. Il s'agit d'un manuel comprenant des textes exclusivement alchimiques, écrits sur un parchemin très fin (« in finissima pargamina »), recouvert d'une reliure en cuir usé avec inscrite au dos la mention : « maximi momenti liber » (livre d'une importance capitale). Chaque chapitre a sa rubrique, mais, pour des raisons d'économie bien compréhensibles au vu du prix exhorbitant du parchemin à cette époque, elles sont incluses dans le corps du texte, sans séparation marquée. Des gloses marginales -l'oeuvre de mains plus récentesentourent les textes. Les rubriques et les notes sont calligraphiées en rouge, le haut des lettres en or et dans une autre couleur. Carini relève aussi quelques dessins griffonnés de cornues, de fourneaux et d'alambics. Il insiste plus particulièrement sur la présence d'alphabets hébreu, grec et d'un autre, dit hermétique, concernant le chiffre chimique de chaque substance. L'alphabet grec est plusieurs fois répété avec l'indication de la prononciation, suivant le parler du grec byzantin (et non celui du grec ancien reconstitué à la Renaissance). Deux glossaires, dont l'un long de 38 pages, retiennent son attention. 2 Ces glossaires donnent la traduction en langue vulgaire des mots arabes translittérés dans les textes alchimiques. 3 C'est, dit-il, un document philologique de première importance. N'oublions pas que l'alchimie est essentiellement une science importée des Arabes, transmise aux Latins par les traducteurs de Tolède au XII e siècle. Carini suppose enfin que le Codex Speciale est dû soit à un chrétien 1 I. CARINI, Sulle scienze occulte nel Medio Evo sopra un codice della famiglia Speciale. Discorso letto all'Academia di Scienze e Lettere in Palermo dal Sac. Isidoro Carini, socio collaboratore della medesima, Stamperia Perino, Palermo 1872. 2 Ibid., pp. 13-14. 3 Par exemple, « Alatone id est auricalcum, Altalac id est sal, Azegi id est vitrioleum, etc. ».

Research paper thumbnail of «ESSAI SUR LA CONSTITUTION ET LA TRANSMISSION DE CORPUS ALCHIMIQUES LATINS AUX XIIIe-XVe SIÈCLES: ALBERT LE GRAND, THOMAS D’AQUIN, ROGER BACON»

Micrologus, XXVII: «Les miscellanées scientifiques au Moyen Âge», SISMEL, Edizioni del Galluzzo, 2019

«After recalling the positions of Albertus Magnus, Thomas Aquinas and Roger Bacon on alchemy, the... more «After recalling the positions of Albertus Magnus, Thomas Aquinas and Roger Bacon on alchemy, the author reviews the manuscripts that transmit the alchemical texts attributed to these authors. According to the study, if at times, especially at the beginning of the tradition, alchemical texts are playing role in miscellanea, the general impression is that the alchemical manuscripts are restricted for the exclusive transcription of alchemical texts. We also notice the strong presence, at the top of these manuscripts, of De mineralibus of Albertus Magnus, a way of placing the alchemy under the aegis of the most prestigious master of the scholasticism and the natural sciences in the Middle Ages».

Research paper thumbnail of MICROLOGUS LIBRARY 88

Research paper thumbnail of Dir. J.-P. Boudet, P. Haugeard, S. Menegaldo, F. Ploton-Nicollet, JEAN DE MEUN ET LA CULTURE MÉDIÉVALE, Littérature, Art, Sciences et Droit aux derniers siècles du Moyen Âge, Rennes, PUR, 2017, p. 174-185.

Dir. J.-P. Boudet, P. Haugeard, S. Menegaldo, F. Ploton-Nicollet, JEAN DE MEUN ET LA CULTURE MÉDIÉVALE, Littérature, Art, Sciences et Droit aux derniers siècles du Moyen Âge, Rennes, PUR, 2017, p. 174-185.

Research paper thumbnail of Entre science et ésotérisme

Research paper thumbnail of « La théorie per minima dans les textes alchimiques des XIVe et XVe siècles », dans M. López-Pérez, D. Kahn, M. Rey-Bueno, Chymia, Science and Nature in Medieval and Early Modern Europe, Newcastle Upon on Tyne, Cambridge Scholars, 2010, p. 41-69. .

Research paper thumbnail of « Une pratique de l'or potable au XVIe siècle : le Traité du Grand Œuvre de Philippe de Rouillac », dans S. Matton (éd.), Documents oubliés sur l'alchimie, la kabbale et Guillaume Postel, Mélanges F. Secret, Droz, 2001, p. 131-160.

Research paper thumbnail of « le mercure dans l'alchimie des XIVe et XVe siècles : la Defloratio philosophorum du pseudo-Arnaud de Villeneuve, un cas exemplaire », dans J. Chandelier, C. Verna et N. Weill-Parot, Science et Technique au Moyen Âge (XIIe-XVe siècle), PUV, 2017, p. 413-421.

Research paper thumbnail of « La tradition alchimique latine (XIIIe-XVe siècle) et le corpus alchimique du pseudo-Arnaud de Villeneuve », Médiévales 52 (2007), p. 39-54.

Research paper thumbnail of « Recherches sur le platonisme médiéval dans les œuvres alchimiques attribuées à Roger Bacon, Thomas d'Aquin et Arnaud de Villeneuve », RSPT, 87 (2003), p. 457-496.

Dans cet article, l'auteur s'attache à rechercher des traces de platonisme dans trois corpus alch... more Dans cet article, l'auteur s'attache à rechercher des traces de platonisme dans trois corpus alchimiques du moyen âge attribués à Roger Bacon, au médecin Arnaud de Villeneuve et à Thomas d'Aquin.

Research paper thumbnail of « Étude d'un texte alchimique latin du XIVe siècle : le Rosarius philosophorum attribué au médecin Arnaud de Villeneuve (ob. 1311) », Early Science and Medicine, XI (2006), p. 163-206.

Research paper thumbnail of Un commentaire alchimique du XIVe siècle : le Tractatus parabolicus du pseudo-Arnaud de Villeneuve, dans M.-O. Goulet-Cazé (éd.),  le Commentaire entre tradition et innovation, Paris, Vrin, 2000.

Research paper thumbnail of « L'Oratio tragedica : une apologie inédite de la croisade », dans Philippe de Mézières et l'Europe …

Research paper thumbnail of « Les textes alchimiques attribués à Arnau de Vilanova dans le Codex Speciale » dans G. Pantano (éd.)  Arnaldo de Vilanova e la Sicilia (2017)

Le 17 décembre 1871, le père Isidoro Carini (1843-1895), archiviste paléo-graphe, que Léon XIII n... more Le 17 décembre 1871, le père Isidoro Carini (1843-1895), archiviste paléo-graphe, que Léon XIII nommera préfet de la Vaticane, présente à l'Académie des Sciences et des Lettres de Palerme un petit volume, de format missel, par la suite enregistré à la Biblioteca Comunale di Palermo sous la cote 4° Qq A 10. 1 Dans sa longue communication, le père Carini commence par l'histoire du manuscrit. Il rappelle qu'il resta dans la bibliothèque de la noble famille Speciale du XV e siècle jusqu'au sac de leur maison en 1860 et une fois retrouvé, qu'il fut acheté par la Biblioteca Comunale de Palerme. Puis il décrit l'objet qu'il dénomme Codex Speciale, en hommage à ses possesseurs initiaux. Il s'agit d'un manuel comprenant des textes exclusivement alchimiques, écrits sur un parchemin très fin (« in finissi-ma pargamina »), recouvert d'une reliure en cuir usé avec inscrite au dos la mention : « maximi momenti liber » (livre d'une importance capitale). Chaque chapitre a sa rubrique, mais, pour des raisons d'économie bien compréhensibles au vu du prix exhorbitant du parchemin à cette époque, elles sont incluses dans le corps du texte, sans séparation marquée. Des gloses marginales – l'oeuvre de mains plus récentes – entourent les textes. Les rubriques et les notes sont calligraphiées en rouge, le haut des lettres en or et dans une autre couleur. Carini relève aussi quelques dessins grif-fonnés de cornues, de fourneaux et d'alambics. Il insiste plus particulièrement sur la présence d'alphabets hébreu, grec et d'un autre, dit hermétique, concernant le chiffre chimique de chaque substance. L'alphabet grec est plusieurs fois répété avec l'indi-cation de la prononciation, suivant le parler du grec byzantin (et non celui du grec ancien reconstitué à la Renaissance). Deux glossaires, dont l'un long de 38 pages, retiennent son attention. 2 Ces glossaires donnent la traduction en langue vulgaire des mots arabes translittérés dans les textes alchimiques. 3 C'est, dit-il, un document phi-lologique de première importance. N'oublions pas que l'alchimie est essentiellement une science importée des Arabes, transmise aux Latins par les traducteurs de Tolède au XII e siècle. Carini suppose enfin que le Codex Speciale est dû soit à un chrétien 1

Research paper thumbnail of « Enquête sur l'influence possible de quelques textes authentiques  d'Arnau de Vilanova sur des textes alchimiques attribués à cet auteur », dans RCT 38/2 (2013), Mélanges Perarnau.

Resum Al final de la seva contribució sobre la Introductio in librum De semine Scripturarum en la... more Resum Al final de la seva contribució sobre la Introductio in librum De semine Scripturarum en la II Trobada sobre Arnau de Vilanova, Mn. Perarnau va demanar als historiadors d'alquímia per les possibles relacions entre aquest tractat de teologia d'Arnau de Vilanova i els textos d'alquímia que li han estat atribuïts. Responent a aquesta qüestió s'intenta demostrar que els textos alquímics no fan cap refe-rència a la Introductio, tot i que l'obra d'Arnau no és pas sempre absent en els tractats, com el De humido radicali i el De intentione medicorum. Això és el que m'ha portat a reconsiderar la possible influència de la Introductio a través de la utilització dels alfabets anomenats lul·lians en el Testamen-tum de «Llull» i en el Rosarius d'«Arnau». Abstract At the end of his talk on the Introductio in Librum De semine Scripturarum given during the II Trobada on Arnau de Vilanova, Father Josep Perarnau challenged historians of alchemy concerning the possible relationship between Arnau's theological treatise and the alchemical texts ascribed to his authorship. In an attempt to partially answer his query, I have endeavoured to show that while the alchemical texts do not refer directly to the Introductio they do echo other works by Arnau, namely the De humido radicali and De intentione medicorum. This fact, in turn, led me to reconsider a possible influence of the Introductio via the use of certain so-called Lullian alphabets present in both the Testamentum of " Llull " and the Rosarius of " Arnau " .

Research paper thumbnail of « Les traductions occitanes et françaises de l'œuvre alchimique du pseudo-Arnaud de Villeneuve », dans El saber i les llengües vernacles a l'època de Llull … Barcelona, 2012.

Research paper thumbnail of « Quelques aspects de la transmission des images dans les manuscrits alchimiques du Moyen Âge à la Renaissance », dans «Hvmanistica» VII, 1-2, p. 93-98.

Research paper thumbnail of LE SECRET DANS L'ALCHIMIE (2022

le secret dans l'alchimie

Je divise mon interven-on en quatre sec-ons. Après avoir évoqué le caractère de semi-licéité de l... more Je divise mon interven-on en quatre sec-ons. Après avoir évoqué le caractère de semi-licéité de l'alchimie, évoqué en quelques mots …

Research paper thumbnail of L'alchimie entre science et technique

L'alchimie entre science et technique. Un cas exemplaire : le Rosarius philosophorum attribué au médecin Arnaud de Villeneuve (Arnau de Vilanova, ob. 1311)., 2018

L'alchimie entre science et technique. Un cas exemplaire : le Rosarius philosophorum attribué au ... more L'alchimie entre science et technique. Un cas exemplaire : le Rosarius philosophorum attribué au médecin Arnaud de Villeneuve (Arnau de Vilanova, ob. 1311). Séminaire ENS du lundi 12 décembre 2018 1. De tous les textes alchimiques attribués au médecin catalan, le Rosarius (« Iste namque liber ») est assurément le plus fameux. Largement diffusé (plus de quarante

Research paper thumbnail of Le verre alchimique d'Albert au pseudo-Raymond Lulle : contenus et contenants

Pendant l'Antiquité, le verre est compris comme métal. Au Moyen Âge, sorti du canon des sept méta... more Pendant l'Antiquité, le verre est compris comme métal. Au Moyen Âge, sorti du canon des sept métaux, pilé, il devient un agent purificateur nécessaire au processus alchimique. D'autre part, dans les textes son usage est recommandé comme le contenant parfait (alambic, urinal), cependant que dans les ateliers, le matériel de l'alchimiste se compose le plus souvent de terre vernissée ou non, voire de fer. Mais c'est surtout comme objet d'un argumentaire en faveur de l'alchimie que le verre et sa fabrication à partir d'éléments vils (sable, cendres de fougère) sont invoqués par les alchimistes. Il est par excellence le modèle de l'Art sacré, la preuve irréfutable que la transmutation du plomb en or est faisable. Sedacer, un alchimiste du XIV e siècle, en fait même l'égal de la pierre philosophale. À l'aube de la Renaissance, le verre alchimique se transforme en notion principale de l'oeuvre. Mots clés : verre, oeuvre alchimique, Sedacer Je commencerai ma communication sur le verre alchimique par une citation du grand logicien allemand, Gottlob Frege (†1925), qui, fermement opposé à la géométrie non euclidienne, sur le ton d'adjudant-chef qui le caractérisait, ordonnait qu'elle fût bannie de la science « de la même manière que l'Alchimie et l'Astrologie » (Toth, 2009, p. 128). Or le but que je me fixe aujourd'hui consiste exactement à explorer un aspect technique et pratique de l'alchimie qui, avant qu'elle ne fût définitivement chassée du banquet de la science, comme la médecine au moyen-âge, peut-être plus que la médecine, mariait une théorie et un artisanat, un savoir faire ; artisanat, savoir-faire mis au service d'un « rêve », à une lettre près l'anagramme de « verre », comme le soulignait avec beaucoup d'intuition Pascale Barthelémy dans un article de 1995 (Barthelémy, 1995, p. 203). Dans un premier temps, rebattant les thèmes largement exposés par Marco Beretta dans un ouvrage récent, je tenterais de dresser un inventaire rapide et ramassé des rapports entre fabrication du verre et alchimie, cela dès Pline l'Ancien au livre XXXVI de son Histoire naturelle (également rapporté par Dion Cassius LVII, 21). Quelque temps auparavant, dans le Satiricon, Pétrone († 65) racontait l'histoire du verrier décapité sur instruction de Tibère pour avoir trouvé le secret de la fabrication du « verre malléable » (Grimal, 1958, p. 42 [ § 51]). Le verre, expliquait Trimalchion dans le Satiricon, s'il ne cassait pas, serait plus que l'or, d'où la décision de l'empereur d'éviter à tout prix une telle découverte qui détruirait l'ordre économique sur lequel reposait l'ordre du monde romain. Cette historiette, au succès garanti, contient in nuce quelques-uns des invariants constitutifs du récit alchimique : ici verrier, ailleurs alchimiste, l'homme de l'art « qui croyait tenir la couille de Jupiter » (Grimal, 1958, p. 42 [ § 51]), le grand seigneur soupçonneux, autant mécène que méchant homme, le secret et la légende qui se propage sous la forme d'une rumeur invérifiable. Quant à Pline, il rapportait un propos à peu près similaire à celui du Satiricon le tenant, lui, pour « un bruit longtemps plus répété que bien fondé », une rumeur invérifiable (Pline, XXXVI, p. 116-117 [ § LXVI]). Surtout, il mettait l'accent sur l'action du feu si généreuse qu'il n'était rien qu'il ne pût réaliser : produire du verre, de l'argent, du minium, dompter le fer, purifier l'or, etc. Là-dessus, Marco Beretta parle dans son livre d'une « belle image » montrant « l'extraordinaire pouvoir du feu », une image associant aussi bien la vieille doctrine héraclitéenne que la notion de pyr teknikòn propre à l'école du Portique (Beretta, 2009, p. 87). L'art de la verrerie et l'alchimie se définissent chacun comme des arts du feu et de la transformation. À travers Isidore de Séville (Etym., PL 82, XVI, col. 582-583B [ § 16]) et le De universo de Raban Maur († 856), le moyen âge latin connut les explications de Pline sur le verre et bien sûr l'anecdote de Pétrone au sujet du « verre incassable ». Grand lecteur de la Bible, ajoutant au legs de l'Antiquité, Raban Maur exploita la puissance expressive du Verre, symbolique du baptême. « Si, [écrit-il], souvent décrite comme ornée de candélabres d'or et de coupes, à cause du culte rendu à la Sagesse, l'Église est comparée à l'or, le Verre, lui, réfère à la vraie foi, puisque ce qui se voit de l'extérieur, c'est aussi à l'intérieur » (Raban Maur, PL 111, col. 474D [ § 10]) 1. Le rapport métaphorique, entre d'une part l'or (l'Église) et le verre (fides) anticipe en quelque sorte la grande analogie alchimique entre la pierre philosophale et le Christ ressuscité, sans pour autant qu'un tel rapprochement puisse être autre chose qu'une belle similitude. En conséquence, avant même que les premiers textes d'alchimie latine n'apparaissent aux XII e et XIII e siècle, l'art de la verrerie et l'alchimie entretenaient déjà une relation que je qualifierais volontiers de « fusionnelle ». N'oublions pas, au demeurant, que jusqu'à la fin de l'Antiquité, le terme générique de metallum désignait 1. Une copie du De universo (Abbaye du Mont-Cassin, cod. 132, 1023) contient une représentation médiévale d'un four de verrier, peut-être calquée sur une miniature de l'Antiquité tardive (Foy, 1988, p. 144).

Research paper thumbnail of «Le verre alchimique d'Albert au pseudo-Raymond Lulle : contenus et contenants»

Flacons, Fioles & Fiasques de l'Antiquité à nos jours. Actes du troisième colloque international de l'association VERRES & HISTOIRE, Rouen-Vallée de la Bresle, 4-6 avril 2013. Sous la direction de Anne-Laure Carré, Sophie Lagabrielle, paru dans «Les cahiers de VERRE & HISTOIRE, 3» , 2019

«Pendant l'Antiquité, le verre est compris comme métal. Au Moyen-Âge, sorti du canon des sept mét... more «Pendant l'Antiquité, le verre est compris comme métal. Au Moyen-Âge, sorti du canon des sept métaux, pilé, il devient un agent purificateur nécessaire au processus alchimique. D'autre part, dans les textes son usage est recommandé comme le contenant parfait (alambic, urinal), cependant que, dans les ateliers, le matériel de l'alchimiste se compose le plus souvent de terre vernissée ou non, voire de fer. Mais c'est surtout comme objet d'un argumentaire en faveur de l'alchimie que le verre et sa fabrication, à partir d'éléments vils (sable, cendres de fougère) sont invoqués par les alchimistes. Il est par excellence le modèle de l'Art sacré, la preuve irréfutable que la transmutation du plomb en or est faisable. Sedacer, un alchimiste du XIVe siècle, en fait même l'égal de la pierre philosophale. À l'aube de la Renaissance, le verre alchimique se transforme en notion principale de l'œuvre».

Research paper thumbnail of Les Légendes de l'Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem, entre mythe et histoire, dans P. Josserand, M. Olivier,  La mémoire des origines dans les ordres religieux-militaires au Moyen Âge, Münster 2012

Research paper thumbnail of Philippe de Mézières, l’Oratio tragedica, Prologus édition et traduction, in Philippe de Mézières et l'Europe : nouvelle histoire, nouveaux espaces, nouveau  nouveaux espaces, nouveaux langages, édité par Joël Blanchard et Renate Blumenfeld-Kosinski, Droz, Genève, 2017, p. 261-294

Philippe de Mézières, l’Oratio tragedica, Prologus édition et traduction, in Philippe de Mézières et l'Europe : nouvelle histoire, nouveaux espaces, nouveau nouveaux espaces, nouveaux langages, édité par Joël Blanchard et Renate Blumenfeld-Kosinski, Droz, Genève, 2017, p. 261-294

Research paper thumbnail of L'alchimie au Moyen Âge, XIIe-XVe siècles

Vrin, 2018

Exposer l’alchimie au Moyen Âge, c’est explorer un univers complexe où avoisinent aussi bien de p... more Exposer l’alchimie au Moyen Âge, c’est explorer un univers complexe où avoisinent aussi bien de pures spéculations, des disputes universitaires, des contes, des songes éveillés que des expérimentations très concrètes. Elle implique à la fois un savoir pratique et un savoir théorique. C’est un tel ensemble complexe dont cet ouvrage restitue l’histoire. L’alchimie médiévale se présente d’abord comme un art nouveau importé des Arabes au XIIe siècle : les premiers textes d’alchimie sont des traductions de l’arabe en latin. Puis au XIIIe et au XIVe siècle émerge une alchimie latine, qui sera plus médicale que transmutatoire. L’élixir des métaux est aussi élixir du corps humain. Ce mouvement s’accompagne d’une transformation du contenu des textes, de plus en plus marqué par la philosophie, la religion chrétienne, la poésie et la fable antique.

Research paper thumbnail of L'alchimie au Moyen Âge XIIe-XVe siècles

Exposer l’alchimie au Moyen Âge, c’est explorer un univers complexe où avoisinent aussi bien de p... more Exposer l’alchimie au Moyen Âge, c’est explorer un univers complexe où avoisinent aussi bien de pures spéculations, des disputes universitaires, des contes, des songes éveillés que des expérimentations très concrètes. Elle implique à la fois un savoir pratique et un savoir théorique. C’est un tel ensemble complexe dont cet ouvrage restitue l’histoire. L’alchimie médiévale se présente d’abord comme un art nouveau importé des Arabes au XIIe siècle : les premiers textes d’alchimie sont des traductions de l’arabe en latin. Puis au XIIIe et au XIVe siècle émerge une alchimie latine, qui sera plus médicale que transmutatoire. L’élixir des métaux est aussi élixir du corps humain. Ce mouvement s’accompagne d’une transformation du contenu des textes, de plus en plus marqué par la philosophie, la religion chrétienne, la poésie et la fable antique.

Research paper thumbnail of Richard de Fournival et les sciences au XIIIe siècle

Textes réunis par Joëlle Ducos et Christopher Lucken. Chanoine et chancelier de la cathédrale d’... more Textes réunis par Joëlle Ducos et Christopher Lucken.
Chanoine et chancelier de la cathédrale d’Amiens, chirurgien et
probablement médecin, auteur d’une autobiographie astrologique
et peut-être d’un traité d’alchimie, possible auteur du «De vetula»
qui se fait passer pour l’oeuvre ultime d’Ovide, poète et écrivain,
Richard de Fournival apparaît comme l’une des figures les plus révélatrices de la culture encyclopédique du XIIIe siècle. En témoigne
tout particulièrement sa bibliothèque qu’il décrit dans la
«Biblionomia» et qui apparaît comme une véritable synthèse des
connaissances et des intérêts intellectuels de son temps. Réunissant
les contributions de spécialistes des disciplines du «quadrivium», de
la médecine, de l’astrologie et de l’alchimie, cet ouvrage se propose
d’étudier les sciences telles qu’elles apparaissent dans les oeuvres
et les entreprises de cet auteur majeur du XIIIe siècle tout en l’inscrivant dans le contexte scientifique de son temps.

Research paper thumbnail of Philippe de Mézières : Songe du vieil pelerin,  édition critique par Joël Blanchard ; avec la collaboration de Antoine Calvet et Didier Kahn Publication,  Genève, Droz, 2015, 2 vol. (CLXIII-1744 p.) Collection : Textes littéraires français, 633

Philippe de Mézières : un nom qui sonne haut et clair, avec des dates de vie connues (1327-1405)... more Philippe de Mézières : un nom qui sonne haut et clair, avec des dates de vie connues (1327-1405). Au-delà, un quasi-inconnu. Un des personnages majeurs de son temps, qui n’était pas loin de sombrer dans l’oubli complet. Et pourtant ! « Petit chevalier picard », comme il le dit de lui-même, il sera conseiller et interlocuteur de cinq rois, voire six, deux empereurs et deux papes, croisé à moins de vingt ans – un choix qui le marquera pour la vie dans son esprit, son action et son œuvre –, voyageur inlassable et actif à travers toute l’Europe et en Orient, écrivain prolifique et penseur puissant, homme d’influence et de passion. L’ignorer reviendrait à perdre des pans importants de l’histoire et de la pensée de son temps, à occulter, dans sa complexité, cette « géographie de l’action » qu’il symbolise mieux que personne. Comment ramener Philippe de Mézières à la lumière, sinon en rendant d’abord au public, savant ou plus large, son œuvre écrite, en commençant par ce qui en est sans doute la pierre angulaire, le Songe du Viel Pelerin ? Joël Blanchard en avait donné une traduction magistrale en 2008. Il nous livre aujourd’hui l’édition critique nécessaire du Songe, ce stupéfiant « récit de voyage » dans une Europe multiforme et secouée de cent crises, qui est en même temps, décliné sur un échiquier symbolique, un programme de « réformation » du monde chrétien, aussi structuré qu’utopique. Le souffle prophétique en est d’une rare puissance.

Research paper thumbnail of Les oeuvres alchimiques attribuées à Arnaud de Villeneuve. Grand oeuvre, médecine et prophétie au Moyen-Âge. Paris, 2011.

Research paper thumbnail of Le Rosier alchimique de Montpellier, Lo Rosari (XIVe siècle). Textes, traduction, notes et commentaires. Paris, 1997

Le «Rosier alchimique de Montpellier» est une traduction en langue d'oc du Rosarius philosophorum... more Le «Rosier alchimique de Montpellier» est une traduction en langue d'oc du Rosarius philosophorum, somme alchimique rédigée en latin et attribuée au médecin Arnaud de Villeneuve.

Research paper thumbnail of Les Légendes de l'Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem. Paris, 2000