anna dessertine | Institut de Recherche pour le Développement (IRD - France) (original) (raw)

Papers by anna dessertine

In book: Methodological Approaches to Societies in Transformation, How to Make Sense of Change, 2021

On a warm evening in June 2011, Madou was drinking tea and eating beans at a bar in a mining camp... more On a warm evening in June 2011, Madou was drinking tea and eating beans at a bar in a mining camp near Siguiri in Guinea. Several other miners were sitting on wooden benches at small tables covered with colored plastic tablecloths. A television was showing a video clip of Céline Dion, and while some men were discussing her looks, others were merely staring at the ground, apparently thinking or waiting for time to pass. Suddenly, the bright headlights of four motorcycles illuminated the bar before quickly disappearing again. Less than a minute later, the motorcycles came back, this time from the other direction. This parade lasted more than twenty minutes with the bikers going back and forth, interrupting the miners' conversations and reveries in the café bar. After a while, I asked an elderly miner why they were doing this. He responded: A. Dessertine (

Political Geography, 2021

In this article, our aim is to analyse the process of territorialisation in the region of Upper G... more In this article, our aim is to analyse the process of territorialisation in the region of Upper Guinea following the rapid increase in gold mining exploitation since the 2000s. Territorialisation is analysed as a new way of doing space and creating boundaries in an area where boundaries have historically been negotiable and where artisanal and small-scale mining is plurisecular and gives rise to ephemeral spaces. Our first objective is to retrace changes in gold mining activities and spaces over the last decade, and to analyse the expansion of the mining industry as an extractive territorialisation, involving processes that lead to the fixation of the gold diggers’ mobility. Secondly, this article shows how this extractive territorialisation can in fact be analysed as a hybrid one, since it seems to lay the groundwork for state territorial control: first, it formalises spaces linked to and surrounding the exploitation area; second, it seems to correlate to a more general tendency of appropriation under the territorial model by local communities. Territorialisation, understood as both a political and a spatial process, serves thus as a starting point for the analysis of space formalisation in a peripheral region where the state is often seen by locals as mainly absent.

Ateliers d'Anthropologie, 2020

À partir d’une étude ethnographique dans un village malinké au nord-est de la Guinée, cet article... more À partir d’une étude ethnographique dans un village malinké au nord-est de la Guinée, cet article propose de poser la question de ce qui fait jeunesse en contexte rural ouest-africain. Il s’intéresse aux rassemblements de jeunes hommes autour d’un thé, les grins, pour montrer en quoi la jeunesse est avant tout relationnelle et qu’elle se déploie dans des pratiques spécifiques selon que les individus interagissent au sein d’une même classe d’âge (kari), avec des individus de génération différente, au village ou en migration, notamment dans les mines d’or artisanales de la région. Il s’agira d’analyser dans un premier temps les jeux statutaires qui se déroulent dans les grins et dans lesquels ces hommes rejouent quotidiennement les statuts d’aîné et de cadet dans des interactions entre individus qui se considèrent comme des pairs. Dans un second temps, ce travail s’intéressera aux relations induites par ces rassemblements, d’une part avec celles et ceux qui n’y participent pas, étant donné que ces réunions ont lieu à la vue de tous dans les cours centrales des résidences ; et, d’autre part, dans un contexte d’intensification des mobilités locales dans les mines d’or artisanales de la région.

Bulletin FrancoPaix, 2019

Highlights: - Quelles sont les dynamiques de pouvoir dans une institution supposée posséder le mo... more Highlights:
- Quelles sont les dynamiques de pouvoir dans une institution supposée posséder le monopole de la violence légitime ? Quelles relations et perceptions entretiennent les militaires vis-à-vis du pouvoir politique ?
- S’il est d’usage d’associer militaires et violence (politique) dans le cas de la Guinée, peu d’analyses ont été proposées sur les conceptions du pouvoir internes à l’armée.
- Il s’agit ici d’interroger ce qu’est une institution d’État, qui échappe à cet État à certains moments, s’y confond à d’autres et qui repose sur des modes de gouvernement ambigus et complexes.
- L’armée possède ses propres logiques organisationnelles d’abord au niveau du camp, considéré comme un espace-ressource en soi.
- Il existe aussi des opportunités de gain pour les militaires hors des camps, en particulier la participation aux opérations dans le cadre de la MINUSMA et la sécurisation des terrains miniers industriels. Dans ces deux cas, il s’agit donc d’activités financées de l’extérieur, par une institution internationale d’abord (les Nations unies), puis par des compagnies privées (les industries minières).
- À partir de l’analyse de ces différents canaux d’enrichissement, j’interrogerai les rapports que les militaires entretiennent avec le pouvoir politique et surtout, comment ils le perçoivent.
- Sans prétendre être représentatif de la situation de l’armée guinéenne en général, cet article montre en quoi le pouvoir dans l’armée se structure autour de la gestion et du contrôle des ressources, entraînant des fragmentations internes, souvent compétitives.

Oxford Research Encyclopedia of African History, 2019

Women’s involvement in the processes of state formation is marked by a strong ambiva lence in Gu... more Women’s involvement in the processes of state formation is marked by a strong ambiva lence in Guinea: female political mobilizations appear as an indispensable advantage for state power when they are deployed in support of it, but these mobilizations can likewise disrupt and generate major problems for the state when they are directed against it. The efficacy of female political involvement is closely linked to the historiography of relation ships between women and the state in Guinea, a country that helped construct an image of female activism outside of areas considered to be exclusively political, and as a guaran tor of social justice.
During the colonial period, as was the case for many other countries under French colo nial rule, the influence of women was restricted to the domestic sphere: once households ceased to constitute a political resource for the colonial regimes (in contrast to the pre colonial era), the influence that women were able to wield within, for example, matrimo nial alliances was considerably reduced. Yet, women played a highly important role in na tionalist conflicts and under the regime of Sékou Touré, who served as Guinea’s first pres ident from 1958 to 1984. Presented as the “women’s man,” Touré sought high integration of women into his political party, based on structures inspired by the Soviet socialist mod el. This was a Guinean political originality. In this context, even though women were giv en official prominence, their demands nonetheless drew on conservative models that re lied on a politicization of the maternal figure. Yet the domestic and apolitical character of female mobilization still lends it a spontaneous efficacy in a context in which laws sup porting women are seldom enforced and in which the situation seems to have become in creasingly precarious for women due to male emigration and inequalities in property rights.

Revue Internationale des Etudes du Développement, 2019

Cet article interroge les dynamiques de pouvoir dans la région de la Haute- Guinée, en Guinée,... more Cet article interroge les dynamiques de pouvoir dans la région de la Haute- Guinée, en Guinée, à partir du recours de plus en plus fréquent à la justice nationale dans le cadre des conflits fonciers. Outre une forte intensification de l’exploitation minière aurifère industrielle et artisanale, cette région connaît également la multiplication de titres fonciers et miniers à l’origine d’une pression plus intense sur les terres et les habitants. Fondé sur un travail ethnographique de vingt mois, cet article partira d’un conflit interindividuel pour terminer par un cas de dépossession foncière emblématique dans la région, celui de la commune de Kintinian. L’objectif est d’opérer un jeu d’échelles afin d’interroger la notion de dépossession au regard de celle de propriété juridique dans les contextes d’accaparement foncier.

The Extractive Industries and Society, 2016

Books by anna dessertine

Société d'Ethnologie, 2021

Djirilan, Haute-Guinée. Asseyez-vous sur un tabouret, bien en vue dans une cour centrale et regar... more Djirilan, Haute-Guinée. Asseyez-vous sur un tabouret, bien en vue dans une cour centrale et regardez autour de vous comment se déplacent, s'arrêtent, se rencontrent, se rassemblent, s'évitent, partent un temps et ensuite reviennent les personnes présentes. Vous comprendrez avec Anna Dessertine comment se tissent les relations sociales dans un village malinké de Guinée. Suivez tour à tour quelques protagonistes dans les autres espaces qu'ils pratiquent : chemins, jardins, brousse, mines d'or et villes lointaines. Il apparaîtra que dans l'espace malinké tout part d'un centre et y revient. Les mobilités plus ou moins lointaines, les absences plus ou moins longues, ont pour horizon un retour nécessaire : en appui sur son centre, faisant fi des limites, le village semble bien tenir à ce mouvement incessant des habitants qui lui permet d'intégrer continûment l'ailleurs. Le modèle d'analyse proposé par Anna Dessertine, à la fois simple et puissant, donne accès à toutes les composantes de la vie sociale : relations de parenté et de genre, agissements des génies locaux, activités d'orpaillage, migrations ou encore iconoclasme. Son ouvrage renouvelle la vision sommaire et schématique du village africain en invitant le lecteur à penser les espaces au-delà de leurs frontières, pour les comprendre dans les modes de présence et d'absence des populations qui les habitent.
Anna Dessertine, anthropologue à l'IRD et membre du laboratoire Prodig, mène depuis dix ans des recherches sur les mobilités locales et la reconfiguration des espaces ruraux dans une région de gisements aurifères de Haute-Guinée. Elle s'intéresse également, depuis 2019, à la sécurisation des espaces miniers en Côte d'Ivoire et au Maroc.

by khrouz nadia, Nazarena Lanza, Mehdi Alioua, anna dessertine, Jean-Pierre Taing, chad bou, lionel nzamba, Weyel Silja, Bouchra SIDI HIDA, Barrière Dorothée, Niandou TOURE, Sylvain Beck, Valerie Orlando, Jamal Bahmad, Karibi Khadija, and Ellinor Zeino-Mahmalat

Ce recueil de courts articles, co-dirigé par Nazarena Lanza et Nadia Khrouz, rassemble des regard... more Ce recueil de courts articles, co-dirigé par Nazarena Lanza et Nadia Khrouz, rassemble des regards de chercheurs travaillant sur les migrations dans leur sens le plus large et sur les changements sociaux qu’elles engendrent et parfois impulsent au Maroc. Cet ouvrage collectif opère des zooms sur leurs terrains spécifiques et apporte des éclairages susceptibles d’alimenter des réflexions et une meilleure connaissance des présences d’étrangers au Maroc, dans leur diversité et leur complexité.
Co éditée par la Fondation Konrad Adenauer Stiftung de Rabat et le Centre Jacques Berque pour les études en Sciences Humaines et Sociales (CJB), il est le fruit d’un travail de réflexion initié dans le cadre de deux journées d’étude, « Présence des étrangers, cosmopolitisme et changements sociaux au Maroc contemporain », qui se sont tenues à Rabat les 3 et 4 novembre 2014.

Dans quelle mesure les sciences sociales parlent-elles vraiment de l’existence des humains dès lo... more Dans quelle mesure les sciences sociales parlent-elles vraiment de l’existence des humains dès lors qu’elles éludent les modes de présence des individus au cours des situations, les détails singuliers dont elles sont faites, voire même leur nature continue ? À rebours d’anthropologies tendanciellement relationnistes, sélectives, déréalisantes et discontinuantes, il convient de s’accrocher un temps à quatre principes d’appréhension et de restitution de ce qui se passe sous nos yeux : singularité, exhaustivité, réalité et continuité. Ces principes doivent permettre de réinscrire les hommes et femmes au centre du temps, et donc de les remettre en mouvement, de les replacer dans ces vies singulières avec lesquelles ils se débattent plus ou moins à chaque instant.
En variant les méthodes et les échelles d’observation et en optant pour des formes de restitution expérimentales, les recherches empiriques réunies dans le présent ouvrage éprouvent le modèle phénoménographique développé par Albert Piette en le confrontant à un monde difficile à saisir tel qu’il est – ou du moins tel qu’il se donne à voir – et pour ce qu’il est. Les six chapitres participent d’un chantier intellectuel collectif tout en étant ancrés dans des projets de recherche individuels, nourris par des inclinations théoriques singulières, et se rapportant de la sorte à des terrains dont les clés sont détenues par Gwendoline Torterat, Maëlle Meigniez, Marine Kneubühler, Marion Vicart, Benoît Haug et Anna Dessertine. C’est ainsi que, de la rencontre à l’attente en passant par les appuis de l’existence, l’expérience de création, l’équitabilité homme/animal et le contrepoint des humains en société, se dessinent progressivement les contours d’une anthropologie partagée de l’existence.

Conference Presentations by anna dessertine

In this paper, I wish to question the distinction between urban and rural spaces through gold min... more In this paper, I wish to question the distinction between urban and rural spaces through gold mining mobility in Upper Guinea. This work is based on an eighteen months’ fieldwork in a malinké village, where an increasing number of inhabitants are working in the artisanal gold mines during the dry season. All inhabitants agree that this exploitation has considerably changed their social organization on different levels such as households’ economy, gender relations, agricultural work and particularly youth mobility. I wish to question the evolutions that have occurred within the various forms of mining-related migrations, and the way in which they create and characterise spaces.
Gold exploitation in this region is known for centuries, but has considerably increased in the 2000’s. This seasonal mobility led to the multiplication of temporary mining camps, depending on the exploitation of the surrounding fields. Indeed, when a mining area is first exploited, miners, but also traveling salespeople, come and settle in the camps during months to profit from the temporary crowds, contributing to the building of a relatively autonomous space and new forms of sociability. Furthermore, during the last few years, the introduction of metal detectors has given rise to more rapid and seemingly more chaotic migrations, implying continuous mobility instead of temporary installation in camps. This paper aims to show how these types of ephemeral spaces, closely linked to mobility, are directly questioning the definition of urban and rural spaces, by introducing the issue of temporality.

L’objectif de cette communication est de s’intéresser aux manières dont les mobilités des individ... more L’objectif de cette communication est de s’intéresser aux manières dont les mobilités des individus construisent des espaces et comment ces espaces peuvent ou non être pérennisés dans les relations sociales qu’ils accueillent. La question portera plus spécifiquement sur les pratiques de fondation d’un village malinké de Haute-Guinée, dans lequel j’ai eu l’opportunité de séjourner pendant plus d’une année. Ces pratiques seront envisagées comme des « manières de faire espace » au quotidien et constitueront l’objet principal de ce travail.
Il s’agira tout d’abord de montrer comment les récits de fondation sont rediscutés, transformés ou tout simplement occultés selon les moments et les contextes d’énonciation, témoignant par là même d’espaces sociaux très différents. Ce premier point se veut dans la continuité des travaux de J. Jansen à propos des récits de fondation de villages mandingues et insistera sur l’importance des relations de germanité dans l’identification des primo-arrivants.
Dans un second temps, j’insisterai sur le phénomène d’appropriation des terres et sa légitimité ou non dans la fondation des villages de cette région. En effet, les espaces domestiques et villageois reposent principalement sur un modèle topocentrique , organisé autour d’un centre spatialement fort, mais dont la périphérie et la délimitation restent indécises. Parallèlement, la région connaît un « boom aurifère » qui entraîne une redistribution inédite des terres et la nécessité de définir des limites plus explicites, notamment dans le cadre des concessions minières de compagnies internationales. Une pratique de (re)fondation consisterait alors à identifier des surfaces et des périmètres là où il n’y avait que des centres (topocentrie). En quoi la nécessité de plus en plus assumée de délimiter les espaces villageois pousse-t-elle à repenser le processus de fondation en lui-même ? Peut-on parler d’une spatialisation de la fondation ?

A partir d'une étude dans un village malinké de Guinée, l'objectif de cette communication sera d... more A partir d'une étude dans un village malinké de Guinée, l'objectif de cette communication sera de s'intéresser au statut incertain d'enfant illégitime à travers le prisme de la résidence. En effet, chez les Malinké, si l'enfant appartient à son père (filiation patrilinéaire), il est avant tout enfant de la résidence paternelle (lu en malinké) et participe à sa perpétuation. Les jeunes garçons, de par la succession de type adelphique (de frère aîné à frère cadet), sont tous de futurs chefs de lu potentiels. Les fillettes, quant à elles, permettront, grâce à leur mariage, de reproduire ou de créer des alliances avec d'autres groupes domestiques.
La prévisibilité, certes relative, de ces parcours, ne peut s'appliquer pour les enfants illégitimes. Non reconnus par un père, ils ne sont donc pas réellement intégrés à une résidence. L'incertitude les touche alors à divers niveaux: social, politique (un garçon illégitime ne pourra théoriquement jamais devenir chef de lu par exemple), économique (ils bénéficient en général de moins d'appui financier de la part des parents au sens large), rituel (la cérémonie du baptême est parfois interdite dans certaines familles).
Je m'attacherai d'abord à décrire et à analyser ces différents niveaux d'incertitude. Nous verrons ensuite comment, à travers l'adoption par la grand-mère maternelle, l'enfant illégitime est intégré partiellement – mais toujours de manière incertaine - dans une résidence.

Le respect conféré aux « vieux » en Afrique subsaharienne, souligné maintes fois dans les écrits ... more Le respect conféré aux « vieux » en Afrique subsaharienne, souligné maintes fois dans les écrits scientifiques et littéraires, s'explique principalement chez les Malinkés de Guinée, par leur savoir à la fois historique, pratique et surnaturel. Il n'est donc pas rare d'entendre: « Etant donné ce qu'elle [il] sait, elle [il] doit être vraiment âgé[e] ». Mais que « sait » vraiment un « vieux »?
En milieu rural, le savoir des plus âgés, médiatisé généralement par des contes, des mythes, des chansons ou de simples conseils, apparaît concurrencé – en particulier le savoir historique – par différents supports comme la radio (récitations coraniques) ou les travaux scientifiques. Est alors privilégié le savoir des spécialistes (griots, universitaires, imams) au détriment de celui plus général des personnes âgées. Les savoirs des « vieux » deviendraient ainsi « incertains » et questionnés par les plus jeunes.
Mon objectif sera double: comprendre ce qu'induit cette incertitude sur le statut et le rôle des plus âgés; puis comment, grâce à la raréfaction de leur parole, les « vieux » revalorisent (parfois inconsciemment) leurs savoirs.
Je montrerai d'abord comment se traduit et se manifeste concrètement cette relative indifférence de la jeunesse face aux savoirs des « vieux ». Il s'agira ensuite de décrire et d'analyser l'attitude de rétention de la parole qu'adoptent les plus âgés, donnant un caractère secret (et donc attrayant) à leurs savoirs.

My purpose is to understand the impact of the introduction of metal detectors in gold mining migr... more My purpose is to understand the impact of the introduction of metal detectors in gold mining migrations in Upper Guinea since the end of 2011. I have to say that it's just a part of my work and I started to question this phenomenon very recently.
My reflexion is based on two main questions:
 first, how the introduction of a new technological tool establishes a new form of mobility, with a stronger alternation between periods of presence and periods of absence inside the village.
 secondly, how this alternation could highlight a vision of space based on the importance of physical presence.

The aim of this paper is to question the introduction of a new technological tool and its impact... more The aim of this paper is to question the introduction of a new technological tool and its impact on the importance of luck in the miners' work representations. Indeed, in Upper Guinea, gold is said to be some spirits' property. These spirits (mentioned in the Qur'an under the name of djinn) are supposed to « choose » the individuals to whom they will show gold. If a miner finds gold, he is considered as « lucky » (harigué).
After more than a year in a rural village in Upper Guinea from which I followed miners in artisanal gold mines, I quoted that the success of a miner is considered as depending more on his luck than on his technical skills or his savoir-faire. But at the end of 2011, artisanal gold miners started to massively use a new tool, the metal detector, called the « white cane ». Is luck still the main criteria to explain one's success ? How technology may change people's representations of their work ?
First and foremost, I will describe the religious/magical aspect of gold and its implications on the gold exploitation. Then, I will show how the use of detectors led to a stronger instability and to the masculinisation of mining migrations. And finally, I will discuss the way of justifying success and how luck is related to it, in the context of the introduction of new technology. In doing so, the purpose is to consider luck and uncertainty as necessary in understanding gold miners' practices in Guinea.

A partir du suivi de déplacements de miniers malinké pendant plus d'un an dans la région de la Ha... more A partir du suivi de déplacements de miniers malinké pendant plus d'un an dans la région de la Haute Guinée, l'objectif de mon intervention sera de montrer en quoi la dynamique pendulaire de ces mobilités – à savoir de nombreux allers et retours entre les mines d'or et le village d'origine – participe d'une « bonne » gestion de la présence. Depuis les années 1980, l'exploitation artisanale de l'or a connu un essor croissant dans la région. Mais depuis l'introduction massive des détecteurs de métaux à la fin de l'année 2011, elle ne concerne plus que des hommes et surtout, les mobilités qui lui sont liées sont beaucoup plus aléatoires et rapides. Les jeunes partent de leur village quelques semaines, passent d'un terrain à un autre, reviennent quelques jours et repartent.
Il s'agira donc de décrire les évolutions qu'ont connu ces mobilités et ensuite, de montrer comment leur caractère pendulaire participe d'une nécessité sociale d'être là, d'être présent physiquement. En effet, une « bonne » présence est définie par les individus interrogés comme une présence physique forte, exhibée à la vue de tous et durable. Passer le temps ensemble, assis et à l'extérieur apparaît comme une obligation sociale. Existe-t-il en miroir une « bonne » manière de ne pas être là ? Nous verrons en quoi la possibilité d'allers et retours qu'offrent ces mobilités minières semble être une constituante essentielle de ce que l'on envisager comme une « phénoménologie » de la mobilité propre aux Malinké de Guinée.

In book: Methodological Approaches to Societies in Transformation, How to Make Sense of Change, 2021

Political Geography, 2021

Ateliers d'Anthropologie, 2020

Bulletin FrancoPaix, 2019

Oxford Research Encyclopedia of African History, 2019

Revue Internationale des Etudes du Développement, 2019

The Extractive Industries and Society, 2016

Société d'Ethnologie, 2021

Based on extensive fieldwork in a village in Upper Guinea, this paper aims to show how the ways y... more Based on extensive fieldwork in a village in Upper Guinea, this paper aims to show how the ways young men perform who they are can allow for a better understanding of waithood. I will focus on what young men call the ghetto or grin, a place where they usually meet to drink tea but also as they say, « to kill time ».
I will first show how, in meeting together in this way, young and single men experience waithood by materializing it. Indeed, other inhabitants often associated these places with the unemployment and inactivity of youth. Yet, in the course of such meetings, young men interact by joking, verbal sparring, and contests to tell the best story or relate the most impressive experience. How do such activities participate in the construction of self ? What do people show of themselves to each other ? Can showing off be understood as a strategy or path out of waithood ?
I will then briefly compare this situation with that of young men working in the artisanal gold mines of the region, so as to evaluate the impact of mobility and to question the notion of opportunity with respect to waithood. Is becoming a migrant a possible way of getting out of waithood ? Is finding gold enough to enter adulthood ? By insisting on a wide range of waithood experiences, I hope to show that waithood may be the time during which young men (re)define their social status.