Richard Veymiers | Musée royal de Mariemont (original) (raw)
Books by Richard Veymiers
Editions de Mariemont, 2023
Musée royal de Mariemont, 2021
The exhibition “The Mystery of Mithras: Exploring the Heart of a Roman Cult” is being presented a... more The exhibition “The Mystery of Mithras: Exploring the Heart of a Roman Cult” is being presented at the Musée royal de Mariemont from 20 November 2021 to 17 April 2022, then at the Musée Saint-Raymond de Toulouse from 14 May 2022 to 30 October 2022, and lastly at the Archäologisches Museum Frankfurt from 19 November 2022 to 15 April 2023.
The catalogue prepared for these different venues pursues three main objectives: proposing, thanks to the contributions of some 75 international experts, a new synthesis for a complex and fascinating cult that reflects the remarkable advances in our knowledge in recent decades; promoting by means of high-quality illustrations numerous monuments, both famous and unknown, that represent so many pieces of the giant Mithraic puzzle; lastly, to restore Mithras to his proper place in the religious landscape of yesterday and the European culture of today.
For ordering the catalogue: accueil@mariemont.be
Musée royal de Mariemont, 2021
L’exposition « Le Mystère Mithra. Plongée au cœur d’un culte romain » est présentée au Musée roya... more L’exposition « Le Mystère Mithra. Plongée au cœur d’un culte romain » est présentée au Musée royal de Mariemont du 20 novembre 2021 au 17 avril 2022, puis au Musée Saint-Raymond de Toulouse du 14 mai 2022 au 30 octobre 2022, et enfin à l’Archäologisches Museum Frankfurt du 19 novembre 2022 au 15 avril 2023.
Le catalogue commun accompagnant ces différentes manifestations poursuit trois objectifs majeurs : proposer, grâce aux contributions de quelque 75 experts internationaux, une nouvelle synthèse sur un culte complexe et fascinant qui tient compte du formidable renouvellement des connaissances de ces dernières décennies ; valoriser, par le biais d’une illustration de très haute qualité, de nombreux monuments, fameux ou méconnus, qui constituent autant de pièces du gigantesque puzzle mithriaque ; enfin, rendre à Mithra la place qui lui revient dans le paysage religieux d’hier et la culture européenne d’aujourd’hui.
Pour commander : accueil@mariemont.be
In "Individuals and Materials in the Greco-Roman Cults of Isis" Valentino Gasparini and Richard V... more In "Individuals and Materials in the Greco-Roman Cults of Isis" Valentino Gasparini and Richard Veymiers present a collection of reflections on the individuals and groups which animated one of Antiquity’s most dynamic, significant and popular religious phenomena: the reception of the cults of Isis and other Egyptian gods throughout the Hellenistic and Roman worlds. These communities, whose members seem to share the same religious identity, for a long time have been studied in a monolithic way through the prism of the Cumontian category of the “Oriental religions”. The 26 contributions of this book, divided into three sections devoted to the “agents”, their “images” and their “practices”, shed new light on this religious movement that appears much more heterogeneous and colorful than previously recognized.
Proceedings of the International Conference organized by the Belgian and French Schools at Athens... more Proceedings of the International Conference organized by the Belgian and French Schools at Athens, 26-28 September 2012.
Pour le premier volume (1708-1709), voir http://www.peeters-leuven.be/boekoverz.asp?nr=8806.
""Après la conquête de l'Égypte par Alexandre le Grand, la déesse Isis se voit attacher, probable... more ""Après la conquête de l'Égypte par Alexandre le Grand, la déesse Isis se voit attacher, probablement à l'initiative de Ptolémée Sôter, un nouvel époux du nom de Sérapis, qui n'est autre qu'Osiris-Apis memphite transféré à Alexandrie pour y recevoir une image nouvelle, purement grecque. Cette entreprise marque le point de départ d'un phénomène que nous appelons aujourd'hui la diffusion des cultes isiaques. Sept siècles durant, Sérapis et les siens essaiment dans le monde gréco-romain et attirent une audience de plus en plus large et diversifiée avant de succomber au triomphe du christianisme.
Cette diffusion s'opère en fonction de vecteurs variés et notamment par le biais de supports matériels. Au même titre que les monnaies dans le domaine public, les objets de dimensions modestes que sont les gemmes et les bijoux favorisent le développement des cultes isiaques dans les sphères privées en véhiculant une iconographie multiple. C'est ainsi que Pline l'Ancien observe que, de son temps, " même les hommes commencent à porter à leurs doigts l'effigie d'Harpocrate et les images des divinités égyptiennes ". Cette vogue dont témoigne le grand érudit romain n'a toutefois guère éveillé des chercheurs pour cette documentation.
Cet ouvrage vise à montrer combien ces objets, malgré leur petite taille, sont précieux pour nous aider à comprendre ce que sont les cultes isiaques et à mesurer l'étendue de leur succès. Il s'organise autour d'un catalogue réunissant plus de 1250 documents, souvent méconnus ou inédits, portant l'image ou le nom de Sérapis. Les gemmes et les bijoux montrent une richesse iconographique, jusqu'ici insoupçonnée, qui a permis d'élaborer une fine typologie. Traditionnellement considéré comme un maître des ombres trônant avec le Cerbère infernal, Sérapis y apparaît, plus que sur tout autre support, comme un être insaisissable, aux apparences multiples, en buste, trônant, debout ou allongé, qu'il soit seul, accompagné ou assimilé à d'autres divinités.
Si les artisans, graveurs et bijoutiers, se sont inspirés de schémas iconographiques circulant dans le domaine public, en particulier sur les monnaies, ils ont aussi innové pour exprimer des sentiments personnels ou répondre aux attentes de leur clientèle. Percer le sens de ces images est une entreprise parfois aussi difficile que de déterminer les raisons du port de ces objets. Si certains ont pu simplement servir de parure, de sceau ou de souvenir, d'autres ont été destinés à afficher une adhésion religieuse, à solliciter une protection ou à satisfaire une pratique magique. Redécouvrir ces gemmes et ces bijoux ne peut manquer de nous toucher parce qu'ils ont été portés durant l'Antiquité par des individus ordinaires qui ont attendu, d'une manière ou d'une autre, que Sérapis soit " propice et porteur ".""
Bibliotheca Isiaca by Richard Veymiers
Entre 1872 et 1880, à Carthage, des fouilles médiocrement menées mirent au jour de très nombreux ... more Entre 1872 et 1880, à Carthage, des fouilles médiocrement menées mirent au jour de très nombreux éléments (statues, reliefs, inscriptions) ayant visiblement appartenu à un sanctuaire isiaque. Ce riche matériel, rarement reconnu pour ce qu’il était réellement, fut rapidement éparpillé entre diverses collections publiques et privées. Près de vingt années de recherches ont permis de retrouver une grande partie de ces trésors archéologiques et de redonner vie à un sanctuaire dont même les cartes modernes ne gardaient plus guère le souvenir. Identifié, localisé, daté, le Serapeum de Carthage se révèle riche d’un mobilier exceptionnel, aux pièces souvent uniques. Il s’inscrit dans la série des fondations d’époque hadrianique et illustre remarquablement, par les monuments qu’il renfermait, les individus qui le fréquentaient et les dieux qui l’habitaient, l’impact du culte de Sarapis et d’Isis dans la Méditerranée impériale romaine.
"With its extraordinarily broad range, both in terms of the articles and the epigraphical and bib... more "With its extraordinarily broad range, both in terms of the articles and the epigraphical and bibliographical surveys, Bibliotheca Isiaca II – and, indeed, the whole series – will be useful to scholars working on a similarly wide range of topics, and both volumes have achieved a high level of quality that promises to continue. The series therefore belongs in every library devoted to classical studies, ancient history, archaeology and art history, and on the office shelves of not a few scholars. And, since the volume can be purchased at the surprisingly low price of 30 Euros, which is a fraction of the price of many books that are far less useful, the publishers at Université de Bordeaux have done their part to make this possible."
Gil Renberg BMCR 2013.01.45
Il y a trois ans paraissait le premier volume de la Bibliotheca Isiaca. L’accueil réservé à cette entreprise collégiale permet aujourd’hui de proposer le deuxième volume de la série. On y retrouve la Chronique bibliographique recensant, avec un commentaire détaillé et critique, les publications touchant aux rapports entre l’Égypte et le reste du monde gréco-romain dans le domaine religieux, présentée en deux parties. D’une part, la Chronique des années 2005-2008, et d’autre part, un complément fourni à la Chronique couvrant la période 2000-2004 livrée dans le premier volume.
Cet ensemble, riche de près de 500 titres, s’ajoute donc aux 400 autres publications déjà recensées dans la Bibliotheca Isiaca I. Les quelque 900 études analysées et commentées pour les années 2000-2008, sans compter celles qu’il n’a pas été possible d’intégrer à la Chronique, donnent une idée assez précise du dynamisme extraordinaire qui anime depuis maintenant plus d’une dizaine d’années ce champ de la recherche.
Une dynamique que l’on retrouve dans le domaine épigraphique puisque le Deuxième Supplément au Recueil des Inscriptions concernant les Cultes Isiaques, qui paraît dans ce volume, livre 32 inscriptions nouvelles mais non inédites, ce qui porte à plus de soixante-dix le nombre d’épigraphes isiaques à ajouter aux 1771 réunies dans les deux volumes publiés en 2005. Outre la republication de ces inscriptions, une vingtaine de pages sont ici consacrées à la mise à jour bibliographique, iconographique et analytique d’inscriptions déjà présentes dans le RICIS.
En 2009, Richard Veymiers a publié, dans les Mémoires de la Classe des Lettres de l’Académie royale de Belgique, un ouvrage intitulé Ἵλεως τῷ φοροῦντι. Sérapis sur les gemmes et les bijoux antiques. À ce superbe volume qui portait à la connaissance du monde savant plus de 1250 gemmes et bijoux antiques à l’effigie ou au nom de Sarapis, dont un très grand nombre d’inédits, notre collègue peut déjà apporter un premier supplément de 121 numéros, composé lui aussi d’objets inédits pour la plupart.
Enfin, en novembre 2008 eut lieu, à l'Université de Liège, le IVe colloque international sur les études isiaques, en hommage à Michel Malaise, immense savant sans qui les études isiaques ne seraient pas ce qu’elles sont. En clôture de ces trois journées se tint, sous la houlette de Richard Veymiers, une séance entièrement dévolue aux nouveautés isiaques de Grèce, avec une présentation des sanctuaires de Dion, Marathon, Messène et Rhodes. Les contributions de nos collègues grecs, issues de cette rencontre, sont ici publiées
This new international series, complementing the Bibliotheca Isiaca, will feature monographs and ... more This new international series, complementing the Bibliotheca Isiaca, will feature monographs and volumes of collected papers pertaining to the cultural interactions between Egypt and the Classical world. In the multi-cultural setting of the Greco-Roman Mediterranean, the diffusion and reception of the cult of Isis and other Egyptian divinities over more than seven centuries was one of the most dynamic, significant and popular phenomena of Antiquity, offering an exceptional opportunity for analysis. It is the editors’ plan that most of the entries in the series will be dedicated to the traces left by this phenomenon in ancient material culture. This richly illustrated collection is aimed at a broad readership of students, teachers and researchers who desire to understand better the cultural dynamics that affected the ancient Mediterranean and gradually changed its religious landscape.
La série Bibliotheca Isiaca se propose de publier, à un rythme régulier, des documents inédits de... more La série Bibliotheca Isiaca se propose de publier, à un rythme régulier, des documents inédits de toutes natures, des études analytiques dues aux meilleurs spécialistes, ainsi que des chroniques -bibliographique, épigraphique et numismatique notamment -relatives à la diffusion des cultes isiaques dans le monde gréco-romain et aux contacts culturels entre la vallée du Nil et l'ensemble du monde méditerranéen. Dans le champ si dynamique de l'histoire des religions de l'Antiquité, elle vise donc à offrir au chercheur, à l'enseignant et à l'étudiant, un outil de travail rigoureux touchant au plus près l'actualité scientifique.
"L’étude de la diffusion des cultes isiaques se caractérise donc par un dynamisme certain. Depuis... more "L’étude de la diffusion des cultes isiaques se caractérise donc par un dynamisme certain. Depuis 1999, elle possède également sa propre réunion scientifique qui a lieu tous les quatre ans. Cette nouvelle série, qui est le reflet d’un long travail associant de nombreux chercheurs, lui donne désormais ses lettres de noblesse."
L. Puccio, review in Kernos 22 (2009), p. 336-339
Papers by Richard Veymiers
Alexandria: Past Futures, 2022
The Mystery of Mithras: Exploring the Heart of a Roman Cult, 2021
The exhibition “The Mystery of Mithras: Exploring the Heart of a Roman Cult” is being presented a... more The exhibition “The Mystery of Mithras: Exploring the Heart of a Roman Cult” is being presented at the Musée royal de Mariemont from 20 November 2021 to 17 April 2022, then at the Musée Saint-Raymond de Toulouse from 14 May 2022 to 30 October 2022, and lastly at the Archäologisches Museum Frankfurt from 19 November 2022 to 15 April 2023.
The catalogue prepared for these different venues pursues three main objectives: proposing, thanks to the contributions of some 75 international experts, a new synthesis for a complex and fascinating cult that reflects the remarkable advances in our knowledge in recent decades; promoting by means of high-quality illustrations numerous monuments, both famous and unknown, that represent so many pieces of the giant Mithraic puzzle; lastly, to restore Mithras to his proper place in the religious landscape of yesterday and the European culture of today. For ordering the catalogue: accueil@mariemont.be
The Mystery of Mithras. Exploring the Heart of a Roman Cult, 2021
The exhibition “The Mystery of Mithras: Exploring the Heart of a Roman Cult” is being presented a... more The exhibition “The Mystery of Mithras: Exploring the Heart of a Roman Cult” is being presented at the Musée royal de Mariemont from 20 November 2021 to 17 April 2022, then at the Musée Saint-Raymond de Toulouse from 14 May 2022 to 30 October 2022, and lastly at the Archäologisches Museum Frankfurt from 19 November 2022 to 15 April 2023.
The catalogue prepared for these different venues pursues three main objectives: proposing, thanks to the contributions of some 75 international experts, a new synthesis for a complex and fascinating cult that reflects the remarkable advances in our knowledge in recent decades; promoting by means of high-quality illustrations numerous monuments, both famous and unknown, that represent so many pieces of the giant Mithraic puzzle; lastly, to restore Mithras to his proper place in the religious landscape of yesterday and the European culture of today. For ordering the catalogue: accueil@mariemont.be
Editions de Mariemont, 2023
Musée royal de Mariemont, 2021
The exhibition “The Mystery of Mithras: Exploring the Heart of a Roman Cult” is being presented a... more The exhibition “The Mystery of Mithras: Exploring the Heart of a Roman Cult” is being presented at the Musée royal de Mariemont from 20 November 2021 to 17 April 2022, then at the Musée Saint-Raymond de Toulouse from 14 May 2022 to 30 October 2022, and lastly at the Archäologisches Museum Frankfurt from 19 November 2022 to 15 April 2023.
The catalogue prepared for these different venues pursues three main objectives: proposing, thanks to the contributions of some 75 international experts, a new synthesis for a complex and fascinating cult that reflects the remarkable advances in our knowledge in recent decades; promoting by means of high-quality illustrations numerous monuments, both famous and unknown, that represent so many pieces of the giant Mithraic puzzle; lastly, to restore Mithras to his proper place in the religious landscape of yesterday and the European culture of today.
For ordering the catalogue: accueil@mariemont.be
Musée royal de Mariemont, 2021
L’exposition « Le Mystère Mithra. Plongée au cœur d’un culte romain » est présentée au Musée roya... more L’exposition « Le Mystère Mithra. Plongée au cœur d’un culte romain » est présentée au Musée royal de Mariemont du 20 novembre 2021 au 17 avril 2022, puis au Musée Saint-Raymond de Toulouse du 14 mai 2022 au 30 octobre 2022, et enfin à l’Archäologisches Museum Frankfurt du 19 novembre 2022 au 15 avril 2023.
Le catalogue commun accompagnant ces différentes manifestations poursuit trois objectifs majeurs : proposer, grâce aux contributions de quelque 75 experts internationaux, une nouvelle synthèse sur un culte complexe et fascinant qui tient compte du formidable renouvellement des connaissances de ces dernières décennies ; valoriser, par le biais d’une illustration de très haute qualité, de nombreux monuments, fameux ou méconnus, qui constituent autant de pièces du gigantesque puzzle mithriaque ; enfin, rendre à Mithra la place qui lui revient dans le paysage religieux d’hier et la culture européenne d’aujourd’hui.
Pour commander : accueil@mariemont.be
In "Individuals and Materials in the Greco-Roman Cults of Isis" Valentino Gasparini and Richard V... more In "Individuals and Materials in the Greco-Roman Cults of Isis" Valentino Gasparini and Richard Veymiers present a collection of reflections on the individuals and groups which animated one of Antiquity’s most dynamic, significant and popular religious phenomena: the reception of the cults of Isis and other Egyptian gods throughout the Hellenistic and Roman worlds. These communities, whose members seem to share the same religious identity, for a long time have been studied in a monolithic way through the prism of the Cumontian category of the “Oriental religions”. The 26 contributions of this book, divided into three sections devoted to the “agents”, their “images” and their “practices”, shed new light on this religious movement that appears much more heterogeneous and colorful than previously recognized.
Proceedings of the International Conference organized by the Belgian and French Schools at Athens... more Proceedings of the International Conference organized by the Belgian and French Schools at Athens, 26-28 September 2012.
Pour le premier volume (1708-1709), voir http://www.peeters-leuven.be/boekoverz.asp?nr=8806.
""Après la conquête de l'Égypte par Alexandre le Grand, la déesse Isis se voit attacher, probable... more ""Après la conquête de l'Égypte par Alexandre le Grand, la déesse Isis se voit attacher, probablement à l'initiative de Ptolémée Sôter, un nouvel époux du nom de Sérapis, qui n'est autre qu'Osiris-Apis memphite transféré à Alexandrie pour y recevoir une image nouvelle, purement grecque. Cette entreprise marque le point de départ d'un phénomène que nous appelons aujourd'hui la diffusion des cultes isiaques. Sept siècles durant, Sérapis et les siens essaiment dans le monde gréco-romain et attirent une audience de plus en plus large et diversifiée avant de succomber au triomphe du christianisme.
Cette diffusion s'opère en fonction de vecteurs variés et notamment par le biais de supports matériels. Au même titre que les monnaies dans le domaine public, les objets de dimensions modestes que sont les gemmes et les bijoux favorisent le développement des cultes isiaques dans les sphères privées en véhiculant une iconographie multiple. C'est ainsi que Pline l'Ancien observe que, de son temps, " même les hommes commencent à porter à leurs doigts l'effigie d'Harpocrate et les images des divinités égyptiennes ". Cette vogue dont témoigne le grand érudit romain n'a toutefois guère éveillé des chercheurs pour cette documentation.
Cet ouvrage vise à montrer combien ces objets, malgré leur petite taille, sont précieux pour nous aider à comprendre ce que sont les cultes isiaques et à mesurer l'étendue de leur succès. Il s'organise autour d'un catalogue réunissant plus de 1250 documents, souvent méconnus ou inédits, portant l'image ou le nom de Sérapis. Les gemmes et les bijoux montrent une richesse iconographique, jusqu'ici insoupçonnée, qui a permis d'élaborer une fine typologie. Traditionnellement considéré comme un maître des ombres trônant avec le Cerbère infernal, Sérapis y apparaît, plus que sur tout autre support, comme un être insaisissable, aux apparences multiples, en buste, trônant, debout ou allongé, qu'il soit seul, accompagné ou assimilé à d'autres divinités.
Si les artisans, graveurs et bijoutiers, se sont inspirés de schémas iconographiques circulant dans le domaine public, en particulier sur les monnaies, ils ont aussi innové pour exprimer des sentiments personnels ou répondre aux attentes de leur clientèle. Percer le sens de ces images est une entreprise parfois aussi difficile que de déterminer les raisons du port de ces objets. Si certains ont pu simplement servir de parure, de sceau ou de souvenir, d'autres ont été destinés à afficher une adhésion religieuse, à solliciter une protection ou à satisfaire une pratique magique. Redécouvrir ces gemmes et ces bijoux ne peut manquer de nous toucher parce qu'ils ont été portés durant l'Antiquité par des individus ordinaires qui ont attendu, d'une manière ou d'une autre, que Sérapis soit " propice et porteur ".""
Entre 1872 et 1880, à Carthage, des fouilles médiocrement menées mirent au jour de très nombreux ... more Entre 1872 et 1880, à Carthage, des fouilles médiocrement menées mirent au jour de très nombreux éléments (statues, reliefs, inscriptions) ayant visiblement appartenu à un sanctuaire isiaque. Ce riche matériel, rarement reconnu pour ce qu’il était réellement, fut rapidement éparpillé entre diverses collections publiques et privées. Près de vingt années de recherches ont permis de retrouver une grande partie de ces trésors archéologiques et de redonner vie à un sanctuaire dont même les cartes modernes ne gardaient plus guère le souvenir. Identifié, localisé, daté, le Serapeum de Carthage se révèle riche d’un mobilier exceptionnel, aux pièces souvent uniques. Il s’inscrit dans la série des fondations d’époque hadrianique et illustre remarquablement, par les monuments qu’il renfermait, les individus qui le fréquentaient et les dieux qui l’habitaient, l’impact du culte de Sarapis et d’Isis dans la Méditerranée impériale romaine.
"With its extraordinarily broad range, both in terms of the articles and the epigraphical and bib... more "With its extraordinarily broad range, both in terms of the articles and the epigraphical and bibliographical surveys, Bibliotheca Isiaca II – and, indeed, the whole series – will be useful to scholars working on a similarly wide range of topics, and both volumes have achieved a high level of quality that promises to continue. The series therefore belongs in every library devoted to classical studies, ancient history, archaeology and art history, and on the office shelves of not a few scholars. And, since the volume can be purchased at the surprisingly low price of 30 Euros, which is a fraction of the price of many books that are far less useful, the publishers at Université de Bordeaux have done their part to make this possible."
Gil Renberg BMCR 2013.01.45
Il y a trois ans paraissait le premier volume de la Bibliotheca Isiaca. L’accueil réservé à cette entreprise collégiale permet aujourd’hui de proposer le deuxième volume de la série. On y retrouve la Chronique bibliographique recensant, avec un commentaire détaillé et critique, les publications touchant aux rapports entre l’Égypte et le reste du monde gréco-romain dans le domaine religieux, présentée en deux parties. D’une part, la Chronique des années 2005-2008, et d’autre part, un complément fourni à la Chronique couvrant la période 2000-2004 livrée dans le premier volume.
Cet ensemble, riche de près de 500 titres, s’ajoute donc aux 400 autres publications déjà recensées dans la Bibliotheca Isiaca I. Les quelque 900 études analysées et commentées pour les années 2000-2008, sans compter celles qu’il n’a pas été possible d’intégrer à la Chronique, donnent une idée assez précise du dynamisme extraordinaire qui anime depuis maintenant plus d’une dizaine d’années ce champ de la recherche.
Une dynamique que l’on retrouve dans le domaine épigraphique puisque le Deuxième Supplément au Recueil des Inscriptions concernant les Cultes Isiaques, qui paraît dans ce volume, livre 32 inscriptions nouvelles mais non inédites, ce qui porte à plus de soixante-dix le nombre d’épigraphes isiaques à ajouter aux 1771 réunies dans les deux volumes publiés en 2005. Outre la republication de ces inscriptions, une vingtaine de pages sont ici consacrées à la mise à jour bibliographique, iconographique et analytique d’inscriptions déjà présentes dans le RICIS.
En 2009, Richard Veymiers a publié, dans les Mémoires de la Classe des Lettres de l’Académie royale de Belgique, un ouvrage intitulé Ἵλεως τῷ φοροῦντι. Sérapis sur les gemmes et les bijoux antiques. À ce superbe volume qui portait à la connaissance du monde savant plus de 1250 gemmes et bijoux antiques à l’effigie ou au nom de Sarapis, dont un très grand nombre d’inédits, notre collègue peut déjà apporter un premier supplément de 121 numéros, composé lui aussi d’objets inédits pour la plupart.
Enfin, en novembre 2008 eut lieu, à l'Université de Liège, le IVe colloque international sur les études isiaques, en hommage à Michel Malaise, immense savant sans qui les études isiaques ne seraient pas ce qu’elles sont. En clôture de ces trois journées se tint, sous la houlette de Richard Veymiers, une séance entièrement dévolue aux nouveautés isiaques de Grèce, avec une présentation des sanctuaires de Dion, Marathon, Messène et Rhodes. Les contributions de nos collègues grecs, issues de cette rencontre, sont ici publiées
This new international series, complementing the Bibliotheca Isiaca, will feature monographs and ... more This new international series, complementing the Bibliotheca Isiaca, will feature monographs and volumes of collected papers pertaining to the cultural interactions between Egypt and the Classical world. In the multi-cultural setting of the Greco-Roman Mediterranean, the diffusion and reception of the cult of Isis and other Egyptian divinities over more than seven centuries was one of the most dynamic, significant and popular phenomena of Antiquity, offering an exceptional opportunity for analysis. It is the editors’ plan that most of the entries in the series will be dedicated to the traces left by this phenomenon in ancient material culture. This richly illustrated collection is aimed at a broad readership of students, teachers and researchers who desire to understand better the cultural dynamics that affected the ancient Mediterranean and gradually changed its religious landscape.
La série Bibliotheca Isiaca se propose de publier, à un rythme régulier, des documents inédits de... more La série Bibliotheca Isiaca se propose de publier, à un rythme régulier, des documents inédits de toutes natures, des études analytiques dues aux meilleurs spécialistes, ainsi que des chroniques -bibliographique, épigraphique et numismatique notamment -relatives à la diffusion des cultes isiaques dans le monde gréco-romain et aux contacts culturels entre la vallée du Nil et l'ensemble du monde méditerranéen. Dans le champ si dynamique de l'histoire des religions de l'Antiquité, elle vise donc à offrir au chercheur, à l'enseignant et à l'étudiant, un outil de travail rigoureux touchant au plus près l'actualité scientifique.
"L’étude de la diffusion des cultes isiaques se caractérise donc par un dynamisme certain. Depuis... more "L’étude de la diffusion des cultes isiaques se caractérise donc par un dynamisme certain. Depuis 1999, elle possède également sa propre réunion scientifique qui a lieu tous les quatre ans. Cette nouvelle série, qui est le reflet d’un long travail associant de nombreux chercheurs, lui donne désormais ses lettres de noblesse."
L. Puccio, review in Kernos 22 (2009), p. 336-339
Alexandria: Past Futures, 2022
The Mystery of Mithras: Exploring the Heart of a Roman Cult, 2021
The exhibition “The Mystery of Mithras: Exploring the Heart of a Roman Cult” is being presented a... more The exhibition “The Mystery of Mithras: Exploring the Heart of a Roman Cult” is being presented at the Musée royal de Mariemont from 20 November 2021 to 17 April 2022, then at the Musée Saint-Raymond de Toulouse from 14 May 2022 to 30 October 2022, and lastly at the Archäologisches Museum Frankfurt from 19 November 2022 to 15 April 2023.
The catalogue prepared for these different venues pursues three main objectives: proposing, thanks to the contributions of some 75 international experts, a new synthesis for a complex and fascinating cult that reflects the remarkable advances in our knowledge in recent decades; promoting by means of high-quality illustrations numerous monuments, both famous and unknown, that represent so many pieces of the giant Mithraic puzzle; lastly, to restore Mithras to his proper place in the religious landscape of yesterday and the European culture of today. For ordering the catalogue: accueil@mariemont.be
The Mystery of Mithras. Exploring the Heart of a Roman Cult, 2021
The exhibition “The Mystery of Mithras: Exploring the Heart of a Roman Cult” is being presented a... more The exhibition “The Mystery of Mithras: Exploring the Heart of a Roman Cult” is being presented at the Musée royal de Mariemont from 20 November 2021 to 17 April 2022, then at the Musée Saint-Raymond de Toulouse from 14 May 2022 to 30 October 2022, and lastly at the Archäologisches Museum Frankfurt from 19 November 2022 to 15 April 2023.
The catalogue prepared for these different venues pursues three main objectives: proposing, thanks to the contributions of some 75 international experts, a new synthesis for a complex and fascinating cult that reflects the remarkable advances in our knowledge in recent decades; promoting by means of high-quality illustrations numerous monuments, both famous and unknown, that represent so many pieces of the giant Mithraic puzzle; lastly, to restore Mithras to his proper place in the religious landscape of yesterday and the European culture of today. For ordering the catalogue: accueil@mariemont.be
The Mystery of Mithras: Exploring the Heart of a Roman Cult, 2021
The exhibition “The Mystery of Mithras: Exploring the Heart of a Roman Cult” is being present... more The exhibition “The Mystery of Mithras: Exploring the Heart of a Roman Cult” is being presented at the Musée royal de Mariemont from 20 November 2021 to 17 April 2022, then at the Musée Saint-Raymond de Toulouse from 14 May 2022 to 30 October 2022, and lastly at the Archäologisches Museum Frankfurt from 19 November 2022 to 15 April 2023.
The catalogue prepared for these different venues pursues three main objectives: proposing, thanks to the contributions of some 75 international experts, a new synthesis for a complex and fascinating cult that reflects the remarkable advances in our knowledge in recent decades; promoting by means of high-quality illustrations numerous monuments, both famous and unknown, that represent so many pieces of the giant Mithraic puzzle; lastly, to restore Mithras to his proper place in the religious landscape of yesterday and the European culture of today. For ordering the catalogue: accueil@mariemont.be
The Mystery of Mithras. Exploring the Heart of a Roman Cult, Musée Royal de Mariemont, 2021
The exhibition “The Mystery of Mithras: Exploring the Heart of a Roman Cult” is being presented a... more The exhibition “The Mystery of Mithras: Exploring the Heart of a Roman Cult” is being presented at the Musée royal de Mariemont from 20 November 2021 to 17 April 2022, then at the Musée Saint-Raymond de Toulouse from 14 May 2022 to 30 October 2022, and lastly at the Archäologisches Museum Frankfurt from 19 November 2022 to 15 April 2023.
The catalogue prepared for these different venues pursues three main objectives: proposing, thanks to the contributions of some 75 international experts, a new synthesis for a complex and fascinating cult that reflects the remarkable advances in our knowledge in recent decades; promoting by means of high-quality illustrations numerous monuments, both famous and unknown, that represent so many pieces of the giant Mithraic puzzle; lastly, to restore Mithras to his proper place in the religious landscape of yesterday and the European culture of today. For ordering the catalogue: accueil@mariemont.be
Bibliotheca Isiaca IV, 2020
et Miguel John Versluys en particulier, pour les excellentes conditions de travail qu'ils m'ont o... more et Miguel John Versluys en particulier, pour les excellentes conditions de travail qu'ils m'ont offertes dans le cadre de mon Marie Skłodowska-Curie Research Fellowship. Mes plus vifs remerciements vont également à
The exceptional body of images, collected by Pirro Ligorio in the "Antichità romane" around the m... more The exceptional body of images, collected by Pirro Ligorio in the "Antichità romane" around the middle of the 16th cent., contains a drawing of an altar located in Gaeta with a dedication to Asclepius and Hygeia and a relief depicting the god in the guise of a snake in front of his daughter. To which ancient artefact is this singular drawing actually related? What course did it follow before and after being documented by the Neapolitan-born antiquarian? This investigation, initiated during the Renaissance, enables us to trace back an unexpected document, which was distorted by Ligorio, and to scrutinize its meaning and impact in Antiquity. This artefact is by no means connected to Asclepius and the form in which he arrived in Rome. The key to understanding it lies in the protective role of Isiac deities with regard to grain supply from Alexandria to Rome.
Modern historiography has associated ancient visual representations with the Isiac mysteries. M... more Modern historiography has associated ancient visual representations with the Isiac mysteries. Many scholars have indeed sought to find evidence supporting Apuleius’ or Plutarch’s account in figurative media. This paper reassesses the meaning of these images by focusing more on the context to which they belonged. The Isiac mysteries definitely left their trace in the figurative tradition of antiquity in the form of a visual indicator, the mystical cista. This paper builds a sort of “cultural biography” of this motif by exploring its readings and usages from one medium to another, one context to another.
L’Iseum Campense apparaît à deux reprises dans le monnayage impérial romain, au revers de monnaie... more L’Iseum Campense apparaît à deux reprises dans le monnayage impérial romain, au revers de monnaies émises sous Vespasien et Domitien. Une réévaluation de ces types, se fondant sur des études de coins inédites, et sur le contexte numismatique qui les as vu naître, modifie considérablement la communis opinio forgée depuis plus d’un siècle autour de ces représentations exceptionnelles, qui avaient déjà retenu l’attention de Pirro Ligorio au milieu du Cinquecento.
DANS son ouvrage fondateur, le De re diplomatica, publié à Paris en 1681, l'érudit bénédictin de ... more DANS son ouvrage fondateur, le De re diplomatica, publié à Paris en 1681, l'érudit bénédictin de la congrégation de Saint-Maur, établi à Saint-Germaindes-Prés, dom Jean Mabillon élabore une méthode d'analyse globale des documents officiels historiques, couvrant tant le texte et son support que le scellage qui le valide 1. Décrivant au chapitre 16 de son deuxième livre les sceaux accompagnant les actes royaux, il évoque l'empreinte d'un anneau sigillaire figurant Sérapis ou Anubis coiffé d'un modius auquel Charlemagne recourt sur certains diplômes, suivant ainsi le modèle de son père Pépin le Bref qui usait d'un sceau à l'effigie de Bacchus : Simili modo Carolus Magnus in subsignandis quibusdam Placitis usus est (an potiùs Comes aut Cancellarius) anulo signatorio, in quo Serapis seu Anubis cum modio capiti superposito depictus erat, uti probant ectypa suo loco, cum praemissa Bacchi effigie, quam ex Pippini diplomate expressimus 2. * Qu'il me soit permis de remercier la faculté d'archéologie de l'université de Leiden, et Miguel John Versluys en particulier, pour les excellentes conditions de travail qu'ils m'ont offertes dans le cadre de mon Marie Skłodowska-Curie Research Fellowship. Mes plus vifs remerciements vont également à Clément Blanc, qui m'a chaleureusement accueilli au Centre de sigillographie et d'héraldique des Archives nationales de France, ainsi qu'à
Published in "Revue de l’histoire des religions", forthcoming.
Published in "Revue archéologique", 2014/1, p. 178-180.
Un bas-relief de marbre en deux fragments, conservé au château de Klein-Glienicke, près de Potsda... more Un bas-relief de marbre en deux fragments, conservé au château de Klein-Glienicke, près de Potsdam, dans la collection de sculptures du prince Charles de Prusse, et réputé provenir de Rome, figure une scène isiaque dans laquelle M. Malaise, entre autres, avait reconnu une procession devant les dieux : trois hommes, qui apparaissent comme des hiéraphores, et un enfant, jouant de l’aulos double, font face à Anubis et au petit Harpocrate. Toutefois, à y regarder de plus près, on s’aperçoit que les fragments ne sont pas jointifs et que de toute évidence une partie du bas-relief manque. L’enquête menée pour pister ce monument jusqu’à son origine supposée romaine s’est révélée riche en surprises. Ce bas-relief est le fruit d’une recomposition moderne et appartient à une série dont deux autres représentants étaient également attestés à Rome au milieu du XVIIIe s. avant de connaître un destin totalement différent.
Un camée méconnu ayant appartenu à la famille Grimani met en scène deux femmes dansant au son des... more Un camée méconnu ayant appartenu à la famille Grimani met en scène deux femmes dansant au son des auloi et du sistre joués par trois musiciens, sous le regard d’une actrice revêtue des atours d’Isis. Une telle image, mise en série avec d’autres, révèle des jeux (musicaux, dramaturgiques), des expressions (gestes, attitudes, regards) qui évoquent un paysage sensoriel spécifique lié à la représentation de drames sacrés au cœur des rituels isiaques. Le culte divin journalier, les cérémonies des fêtes de printemps et d’automne mobilisaient musiciens, acteurs, chanteurs qui pouvaient être des professionnels, comme de véritables dévots. La passion d’Osiris, l’ouverture de la navigation, d’autres célébrations étaient l’occasion de jouer pour et avec les dieux. Cette théâtralisation des rituels et les émotions qu’elle suscite n’étaient pas l’apanage des seuls cultes isiaques, mais certaines spécificités peuvent y être décelées (mises en scène, décors, hymnes ou instruments précis).
Le 15 décembre 1764, dans une cité que l’on n’était pas encore totalement assuré d’être Pompéi, l... more Le 15 décembre 1764, dans une cité que l’on n’était pas encore totalement assuré d’être Pompéi, les équipes de Francesco La Vega tombent sur un complexe cultuel consacré à la déesse Isis. À la fois égyptien et romain, le sanctuaire fascine, stimule rapidement l’imagination des voyageurs européens qui en font rapidement une étape de leur Grand Tour. Modeste dans ses dimensions, il devient exceptionnelle dans le poids des représentations qu’il fait naître. Partir à la (re)découverte de cet étonnant complexe, en en analysant les extraordinaires trouvailles dans leur contexte originel, nous permettra de comprendre cet engouement multiforme, parfois rêvé et fantasmé, tout en reconstituant son atmosphère durant l’Antiquité.
Parmi les sources permettant d’appréhender les acteurs des cultes isiaques – compris au sens larg... more Parmi les sources permettant d’appréhender les acteurs des cultes isiaques – compris au sens large du terme, soit tant les fidèles, pélerins et initiés que les officiants et leurs assistants – et leur interraction lors de diverses activités rituelles, les représentations iconographiques occupent une place notoire, déjà relevée aux Temps Modernes dans les recueils des antiquaires. Les perspectives, les méthodes et les finalités avec lesquelles la recherche historique s’est intéressée à ces images ont évolué au cours du temps. Il faut attendre la seconde moitié du XXe siècle pour voir paraître quelques études d’envergure qui leur sont spécifiquement consacrées. Pour autant, force est de constater que les images des Isiaques ont jusqu’ici moins retenu l’attention que celles de leurs dieux. L’iconographie cultuelle est ainsi l’un des volets d’un vaste programme de recherche visant à dresser un tableau global de l’imaginaire isiaque, en analysant les représentations figurées sans les désolidariser de leurs supports et, si possible, de leurs contextes d’utilisation. C’est en mettant en réseau les monuments figurés que l’on peut éprouver la pertinence des identifications proposées, voire des provenances et des datations supposées. Cette approche holistique, qui fait ressortir des convergences et des écarts significatifs entre les répertoires, permet de dessiner un riche panorama iconographique des acteurs des cultes isiaques et de leurs cérémoniels qu’il convient d’interroger avec prudence, en les rapportant aux sources textuelles (ex. : titres sacerdotaux qui ne recouvrent pas les mêmes réalités selon les lieux et les époques). Qu’elles soient individualisées ou génériques, ces images nous offrent par ailleurs une vision généralement biaisée, car sélective ou déformée, de la réalité. Leur mise en scène affirme, via divers marqueurs (apparence, vêtement, insigne, instrument, etc.), une appartenance, une identité religieuse isiaque, parfois troublante, mais en réalité nullement exclusive. Contrairement à ce que l’on a pu croire à partir de ces mêmes images, ces cultes étaient en effet parfaitement intégrés dans les sociétés locales, n’étant qu’un élément parmi d’autres de l’offre religieuse.
Un camée méconnu du Ier s. av. ou Ier s. apr. J.-C. ayant appartenu à la famille Grimani et aujou... more Un camée méconnu du Ier s. av. ou Ier s. apr. J.-C. ayant appartenu à la famille Grimani et aujourd’hui conservé au Musée archéologique national de Venise offre une composition mettant en scène six personnages : deux femmes dansent au son des auloi et du sistre dont jouent trois autres figures, tandis qu’au centre trône une femme revêtue des atours d’Isis. Une telle image, mise en série avec d’autres portées sur divers supports, révèle des jeux (musicaux, dramaturgiques), des expressions (gestes, attitudes, regards) qui évoquent un paysage sensoriel spécifique directement lié à la représentation des drames sacrés au cœur des rituels isiaques. Le culte divin journalier, les cérémonies liées notamment aux fêtes de printemps et d’automne mobilisent musiciens, acteurs, chanteurs qui peuvent être des professionnels auxquels on fait appel, comme de véritables dévots, qu’il s’agisse d’officiants ou non. La passion d’Osiris, l’ouverture de la navigation, d’autres célébrations encore sont l’occasion de jouer pour et avec les dieux. Des jeux qui ne sont pas l’apanage des seuls cultes isiaques, mais dont certaines spécificités peuvent être révélées par des éléments contextuels précis : mises en scène, décors, hymnes, instruments. Cette théâtralisation des rituels et les émotions qu’elle suscite peuvent être perçues et étudiées au travers d’un corpus documentaire souvent méconnu, qui fait appel autant aux textes littéraires et épigraphiques qu’à une iconographie particulièrement riche et originale.
Colloque international "Lorsque les hommes rencontrent les dieux : Divination et autres modalités... more Colloque international "Lorsque les hommes rencontrent les dieux : Divination et autres modalités de contact avec les divinités du cercle isiaque", Université de Montréal, 09-11 Mai 2016.
International Conference “When men encounter the gods” – communicating with Isis and Serapis, Uni... more International Conference “When men encounter the gods” – communicating with Isis and Serapis, University of Montreal, 9 to 11 May, 2016.
"The second part of the conference will be held at the University of Liège in September 2013 and ... more "The second part of the conference will be held at the University of Liège in September 2013 and will build on research conducted at the Centre for the Study of Iconographic Resources in the Graeco-Roman World. With regard to iconography, although the way of representing the divinities of the Isiac circle has been the subject of a great number of studies, the images of the Isiac community have not received the same degree of attention, with the exception of a few specific studies (some of which deserve to be brought up to date).
The aim of our conference in Liège is to examine to what extent it is possible to construct a panorama of the iconography of the actors of the Isiac cults. Following the same pattern as in Erfurt, after an introductory session on the status quaestionis and methodology, we will examine the appearance of the devotees based on particular media, such as funerary stelae, or on certain iconographic types, such as children with the “Horus lock”, before turning to the iconography of office-holders (“priests”), the status and functions of whom we shall attempt to identify on the basis of the titles known from written sources. A third and final section will deal with the representations of Isiac ceremonies, such as processions, banquets, sacrifices and dances, showing these actors, namely devotees and priests, in full interaction with one another."
"While the cultic networks established in the Egyptian, Greek and Roman worlds are familiar, as r... more "While the cultic networks established in the Egyptian, Greek and Roman worlds are familiar, as research-topics, to the historians of ancient religions, those relating to the Isiac deities have only recently aroused, somewhat limited, interest. Despite the works of experts such as Françoise Dunand, Sharon Kelly Heyob, Michel Malaise or Fabio Mora, the identities, functions and ways of representing the participants in those cults, whether priests, initiates, pilgrims or simple devotees, irrespective of their gender or status, are still largely unclear. Our conference aims to fill this gap by identifying the distinctive features of the actors of Isiac cults, both individually and as groups, without removing them from their context, one in which they interact with the actors of the other Graeco-Roman cults. For this purpose, a theoretical approach, specific to the history of religions of the ancient world, will be combined with a more empirical perspective, based on literary, epigraphic, archaeological and iconographic material. The first part of the conference will be held at the University of Erfurt in May 2013 and will build on the recent research on “religious individualization in a historical perspective” at the Max-Weber-Kolleg. The aim of this event is to re-incorporate the Isiac cults in the historico-sociological discourse concerning religious pluralism. To what extent are we able to outline a sociology of the actors or Isiac cults? Who are the actors in these cults, where do they come from, what do they do and how do they interact with one another? These issues need to be tackled without preconceptions, taking due account of variations linked to geographic and chronological factors. The conference will begin with a discussion of the status quaestionis and with an introduction to the theoretical issues. The first section will be about the Isiac devotees and their attitude to religious choices. Specific issues to be discussed will include: the significance of theophoric names, the degrees of exclusivity, the respect for the priestly or regional traditions and the different degrees of personal investment (pilgrimages, associations of devotees such as melanephoroi or hypostoloi, mystery-initiation). The second section will deal with the members of the Isiac priesthood: priests and priestesses, as well as oneirokritai, aretalogists and hierophonoi, neokoroi and zakoroi, stolistai and kleidouchoi, kannephoroi, lampterophoroi and pastophoroi. This will lead to an examination of their terminology and prosopography, and an attempt to specify their identities (origins, gender and status) and functions in different contexts, in order to decide the extent to which it is appropriate to speak of the “Isiac priesthood”. The third and final section will deal with spaces and ritual activities. The aim here will be to identify the different locations, public or private, in which the Isiac devotees performed their rituals, on a daily or occasional basis, especially during major festivals".
| 2 6 | 2 7 | 2 8 | s e p t e m b r e σ ε π τ ε μ β ρ ί ο υ s e p t e m b e r | 2 0 1 2 | c o l l... more | 2 6 | 2 7 | 2 8 | s e p t e m b r e σ ε π τ ε μ β ρ ί ο υ s e p t e m b e r | 2 0 1 2 | c o l l o q u e i n t e r n a t i o n a l -δ ι ε θ ν έ ς σ υ ν έ δ ρ ι ο -i n t e r n a t i o n a l c o n f e r e n c e Greek Coins and their Images: noble issuers, humble users? Τα ελληνικά νομίσματα και οι τύποι τους: ευγενείς εκδίδουσες αρχές, ταπεινοί χρήστες; Griekse Munten en hun Beeltenissen: nobele muntheren, eenvoudige gebruikers? Comité d'organisation scientifique : Jan Driessen, école belge d'Athènes / Belgische School te Athene Arthur Muller, école française d'Athènes
C’est à partir du Nouvel Empire que se diffusent les images d’Isis. Son association à Osiris a mi... more C’est à partir du Nouvel Empire que se diffusent les images d’Isis. Son association à Osiris a mis l’accent sur sa dimension funéraire ; elle est la « pleureuse » qui joue un rôle essentiel dans la renaissance de son époux, et dans celle du roi défunt. Mais elle reste une « mère divine », ce qu’elle paraît avoir été dès l’origine. Son image figurée est essentiellement anthropomorphe ; elle peut cependant revêtir des formes animales, en particulier celle d’un rapace, milan ou faucon crécerelle, lorsque elle est représentée menant le deuil d’Osiris. Son culte se diffuse et ses images se multiplient au cours du Ier millénaire, une époque d’insécurité où s’impose sans doute de plus en plus le recours à ces dieux bienveillants, en ce monde et en l’autre, que sont Osiris et Isis.
Aux époques ptolémaïque et romaine, Isis conserve tous ses aspects traditionnels, maternel, fécondant, funéraire, ainsi qu’un lien encore plus étroit avec le pouvoir. De grands temples sont bâtis en son honneur (Philae) et son image officielle demeure tout à fait conforme à ce qu’elle était à l’époque pharaonique. Cependant, des images nouvelles apparaissent, plus ou moins influencées par des « modèles » grecs. Elles servent à exprimer des concepts anciens (maternité, fertilité…) et traduisent une fonction nouvelle, celle de protectrice de la navigation qu’assume désormais Isis. Répandues par des figurines en terre cuite moulée, à destination d’une clientèle étendue, ces images nouvelles semblent pénétrer progressivement dans le monde fermé des temples.
On doit s’interroger sur la signification de ces « métamorphoses » de l’image d’Isis : simple effet de mode culturelle ? ou effort délibéré d’adaptation de l’image de la déesse aux attentes d’une clientèle non égyptienne ?
Dès l’époque classique, mais surtout à l’époque hellénistique et sous le Haut Empire, la riche ci... more Dès l’époque classique, mais surtout à l’époque hellénistique et sous le Haut Empire, la riche cité de Thasos, en Égée du Nord, honorent ses citoyens les plus méritants et ses bienfaiteurs étrangers de statues, sculptées dans le marbre blanc de l’île. Celles-ci sont installées dans les sanctuaires et sur les places publiques aux côtés d’autres représentations individuelles, érigées à titre privé. Les vestiges de ces œuvres – fragments sculptés et bases – constituent une documentation archéologique très abondante, qui reste à ce jour en grande partie inédite. Pourtant, l’étude des statues honorifiques, malgré leur état fragmentaire, permet de jeter un éclairage nouveau sur différents aspects de l’histoire de la cité. Ces objets d’art témoignent en effet de pratiques sociales et politiques dont les textes ne nous donnent qu’une vision partielle et documentent des périodes mal connues de l’histoire de l’île.
C’est du moins l’hypothèse que nous aimerions mettre à l’épreuve par l’examen de deux ensembles de statues. Le premier, tout à fait exceptionnel, provient de l’Artémision de Thasos et se compose de sept statues féminines drapées, retrouvées devant leurs bases où sont inscrites des dédicaces honorifiques pour des prêtresses d’Artémis. Ces statues bien datées nous donnent de précieux renseignements sur le développement monumental du sanctuaire et sur l’importance du culte d’Artémis à Thasos à la fin de l’époque hellénistique et sous le Haut Empire. Leur analyse est cependant semée d’écueils, liés non seulement à la dispersion de la documentation, entre Thasos et Istanbul, mais également à la complexité du contexte de découverte. L’étude de toutes les données – archéologiques, artisitiques et historiques – s’avère donc indispensable pour la bonne compréhension de ces statues.
Le second ensemble que nous souhaiterions examiner est moins homogène. Les statues honorifiques installées sur l’agora de Thasos entre le IIe siècle av. J.-C. et l’époque d’Auguste sont en effet de natures diverses, selon qu’elles représentent des notables de la cité et leur famille ou des représentants des autorités romaines. Elles traduisent néanmoins matériellement l’importance croissante des relations avec Rome dans la vie politique et sociale de la cité. Confrontées aux pratiques plus sobres des périodes antérieures, ces statues permettent également de saisir l’évolution des rapports qu’entretiennent les citoyens de Thasos avec la promotion individuelle et sa manifestation dans l’espace public. Les statues honorifiques permettent ainsi d’écrire une nouvelle page de l’histoire de Thasos à la basse époque hellénistique.
7 cartes, 4 plans. Italie, Leyde, Brill, 1972 (= ETUDES PRELIMINAIRES AUX RELIGIONS ORIENTALES DA... more 7 cartes, 4 plans. Italie, Leyde, Brill, 1972 (= ETUDES PRELIMINAIRES AUX RELIGIONS ORIENTALES DANS L'EMPIRE ROMAIN, 22), 529 p., 2 cartes, 1 plan. Pour une terminologie et une analyse des cultes isiaques, Bruxelles, (ACADEMIE ROYALE DE BELGIQUE, MEMOIRES DE LA CLASSE DES LETTRES, 3 E SERIE, 35), Bruxelles, 2005, 282 p. Ouvrages collectifs La diffusion des cultes égyptiens dans les provinces européennes de l'Empire romain, dans W. HAASE (éd.), Aufstieg und Niedergang der römischen Welt, II, 17, 3, Berlin, de Gruyter, 1984, p. 1615-1691. Articles Horus, Isiaques (cultes), Isis, Mythologie égyptienne, dans P. POUPARD (dir.), Dictionnaire des Religions, Paris, PUF, 1984. Histoire et signification de la coiffure hathorique à plumes, dans Studien zur altägyptischen Kultur, 4 (1976), p. 215-236. Documents nouveaux et points de vue récents sur les cultes isiaques en Italie, dans M. B. DE BOER, T.A. EDRIDGE (éds), Hommages à M. J. Vermaseren, II, Leyde, 1978 (= ETUDES PRELIMINAIRES AUX RELIGIONS ORIENTALES DANS L'EMPIRE ROMAIN, 68), p. 617-707.