Nicolas Vidoni | Aix-Marseille Université (original) (raw)
Books by Nicolas Vidoni
For a long time, the police forces have had a love-and-hatred relationship with the populations t... more For a long time, the police forces have had a love-and-hatred relationship with the populations they must serve and manage. Sometimes glorified when they protect people, they can also be rejected when they bind them.
In this book, Nicolas Vidoni suggests elements of explanations to understand this double status, studying the birth and development of the “police policies” led by the agents of the Lieutenance générale de police in Paris, from 1667 to 1789.
Thanks to its “ability to operate” in the city and over the urban space, the Lieutenance gradually emerged as one the most important institutions in the Ancien Régime city.
This form of police can be analyzed under the focus of the experience acquired thanks to the contact with the capital and its population. This experience enabled new relationships between the populations, the city and the Royal State.
In spite of the evolution in the meaning and reality of the police, the links between the police and the population remains a current-day issue. More than the political dimension of the Lieutenance, this book deals with its tangible action and its agents’ practices.
Papers by Nicolas Vidoni
National audienceL’épisode de peste de 1720 a constitué dans le royaume de France un événement ex... more National audienceL’épisode de peste de 1720 a constitué dans le royaume de France un événement exceptionnel. Il a induit des dispositifs de contrôle et de police eux aussi exceptionnels. Mais ils ont pris des aspects particuliers en fonction de la situation sanitaire des villes. Les cas de Marseille et Montpellier permettent de le comprendre. Dans la première, touchée très durement par la peste, de nouvelles formes de contrôle de l’espace urbain, mais encore d’action policière, ont impliqué de nouveaux groupes et permis l’émergence de nouveaux acteurs. À Montpellier, ces tendances ont été moins nettes. En revanche, dans les deux villes, ces modes d’action nouveaux ont reposé sur une adhésion, et suscité, parfois, des formes de rejet et de résistances
Paris, capital of the French absolutist monarchy, was, by its materiality, a problem for public o... more Paris, capital of the French absolutist monarchy, was, by its materiality, a problem for public order. This problem was demographic, hygienic, and also created by bad circulation and social organization (a growing mobility). It was the reason of the creation of the Lieutenance de police, a specialised institution into the police of the town. This institution, from 1666 to 1789, aimed to reduce urban material and social problems. In order to reduce these disturbances, the Lieutenance created new police systems to control urban space, and gained scientific knowledge. It also created empiric knowledge. Police reality is truely a practice in urban spaces. This reality is found in the agents’ archives. They show the occupation of urban space, its arrangements, the inscription of police signs in the streets and, exceptionally, localised urbanism operations. The main objectives were the security and property of the town. This is why urban history and history of the police are joined within...
Le « processus de civilisation » a longtemps ete envisage comme une captation monopolistique de l... more Le « processus de civilisation » a longtemps ete envisage comme une captation monopolistique de la violence physique par l’Etat. Mais cette evolution historique n’a pas ete etudiee dans ses modalites concretes sous l’angle de la police, entendue comme une pratique regulatrice des desordres et comme une forme de controle social. C’est l’objet du renouvellement des etudes historiques sur la police. La civilisation a-t-elle touche les agents de la police sur le terrain au point d’orienter leurs pratiques et de policer la police ? Ces derniers utilisent la violence, qui fait partie integrante de leur mode operatoire, au point de susciter des reactions hostiles dans la population, allant a l’encontre de l’image elaboree par les elites d’un peuple sage et pacifie.
Crime, Histoire & Sociétés, 2015
Rives Mediterraneennes, Sep 30, 2011
Http Www Theses Fr, Oct 1, 2011
Rives méditerranéennes, 2011
Crime, Histoire & Sociétés, 2015
Revue d'histoire méditerranéenne, 2020
L’historiographie a longtemps retenu l’idée d’une opposition entre les autorités municipales et l... more L’historiographie a longtemps retenu l’idée d’une opposition entre les autorités municipales et locales et l’État au XVIIIe siècle en France. En réalité, l’examen des pratiques de police dans les villes révèle une tentative pour maintenir une autonomie du gouvernement urbain de la part des dominants urbains. Cela impliquait un choix délicat des personnes chargées de maintenir l’ordre et surveiller l’espace urbain. Cet article étudie ce processus de production de légitimité à partir du cas des îliers à Montpellier, qui n’étaient pas des professionnels et étaient choisis parmi les « notables ». Cette légitimité est abordée à partir de la notion de citadinité
Historiography has for long retained the idea of opposition between cities or municipals and Sate in the 18th century in France. Actually, the study in the idea of police practices in cities reveals the attempts to maintain urban government autonomy from the urban dominants. This implied a delicate choice of persons able to maintain this order and supervise the urban space; this article studies this process of legitimacy starting from the case of Iliers in Montpelliers, who were not professionals and who were chosen among the notables. This legitimacy was based on the notion of citadinity.
, « Se mobiliser pour sa sécurité. Les rapports entre propriétaires, habitants et police à Paris ... more , « Se mobiliser pour sa sécurité. Les rapports entre propriétaires, habitants et police à Paris au XVIIIe siècle » Cette contribution vise à montrer combien la vision d'une police de la Lieutenance générale qui organisa la ville est incomplète. Le cas des micro-aménagements urbains à Paris – fermetures de rue, déménagement des cimetières à la fin des années 1780 – montre au contraire que les questions urbanistiques ont suscité des mobilisations d'habitants, particulièrement des propriétaires, nombreuses et variées. Leurs motifs, leurs formes et les modalités d'action de ces mobilisations sont différenciées en fonction des situations concrètes et matérielles, et selon les enjeux sociaux qui les orientent. De la sorte, on remarque que les populations – propriétaires riverains d'une rue, voisins, paroissiens – agissent en suivant des registres d'action qui dévoilent une connaissance certaine des configurations institutionnelles et des enjeux de pouvoir à l'échelle de la ville. Abstract This paper deals with the idea of a urban police what organized the city during the 18th
Abstract of "Une réforme inachevée des quartiers parisiens. Turgot et les quartiers de police en ... more Abstract of "Une réforme inachevée des quartiers parisiens. Turgot et les quartiers de police en 1774-1776. Théorie politique et pratiques de l'espace urbain", Città e Storia, X, 2, 2016, p. 179-197.
For a long time, the police forces have had a love-and-hatred relationship with the populations t... more For a long time, the police forces have had a love-and-hatred relationship with the populations they must serve and manage. Sometimes glorified when they protect people, they can also be rejected when they bind them.
In this book, Nicolas Vidoni suggests elements of explanations to understand this double status, studying the birth and development of the “police policies” led by the agents of the Lieutenance générale de police in Paris, from 1667 to 1789.
Thanks to its “ability to operate” in the city and over the urban space, the Lieutenance gradually emerged as one the most important institutions in the Ancien Régime city.
This form of police can be analyzed under the focus of the experience acquired thanks to the contact with the capital and its population. This experience enabled new relationships between the populations, the city and the Royal State.
In spite of the evolution in the meaning and reality of the police, the links between the police and the population remains a current-day issue. More than the political dimension of the Lieutenance, this book deals with its tangible action and its agents’ practices.
National audienceL’épisode de peste de 1720 a constitué dans le royaume de France un événement ex... more National audienceL’épisode de peste de 1720 a constitué dans le royaume de France un événement exceptionnel. Il a induit des dispositifs de contrôle et de police eux aussi exceptionnels. Mais ils ont pris des aspects particuliers en fonction de la situation sanitaire des villes. Les cas de Marseille et Montpellier permettent de le comprendre. Dans la première, touchée très durement par la peste, de nouvelles formes de contrôle de l’espace urbain, mais encore d’action policière, ont impliqué de nouveaux groupes et permis l’émergence de nouveaux acteurs. À Montpellier, ces tendances ont été moins nettes. En revanche, dans les deux villes, ces modes d’action nouveaux ont reposé sur une adhésion, et suscité, parfois, des formes de rejet et de résistances
Paris, capital of the French absolutist monarchy, was, by its materiality, a problem for public o... more Paris, capital of the French absolutist monarchy, was, by its materiality, a problem for public order. This problem was demographic, hygienic, and also created by bad circulation and social organization (a growing mobility). It was the reason of the creation of the Lieutenance de police, a specialised institution into the police of the town. This institution, from 1666 to 1789, aimed to reduce urban material and social problems. In order to reduce these disturbances, the Lieutenance created new police systems to control urban space, and gained scientific knowledge. It also created empiric knowledge. Police reality is truely a practice in urban spaces. This reality is found in the agents’ archives. They show the occupation of urban space, its arrangements, the inscription of police signs in the streets and, exceptionally, localised urbanism operations. The main objectives were the security and property of the town. This is why urban history and history of the police are joined within...
Le « processus de civilisation » a longtemps ete envisage comme une captation monopolistique de l... more Le « processus de civilisation » a longtemps ete envisage comme une captation monopolistique de la violence physique par l’Etat. Mais cette evolution historique n’a pas ete etudiee dans ses modalites concretes sous l’angle de la police, entendue comme une pratique regulatrice des desordres et comme une forme de controle social. C’est l’objet du renouvellement des etudes historiques sur la police. La civilisation a-t-elle touche les agents de la police sur le terrain au point d’orienter leurs pratiques et de policer la police ? Ces derniers utilisent la violence, qui fait partie integrante de leur mode operatoire, au point de susciter des reactions hostiles dans la population, allant a l’encontre de l’image elaboree par les elites d’un peuple sage et pacifie.
Crime, Histoire & Sociétés, 2015
Rives Mediterraneennes, Sep 30, 2011
Http Www Theses Fr, Oct 1, 2011
Rives méditerranéennes, 2011
Crime, Histoire & Sociétés, 2015
Revue d'histoire méditerranéenne, 2020
L’historiographie a longtemps retenu l’idée d’une opposition entre les autorités municipales et l... more L’historiographie a longtemps retenu l’idée d’une opposition entre les autorités municipales et locales et l’État au XVIIIe siècle en France. En réalité, l’examen des pratiques de police dans les villes révèle une tentative pour maintenir une autonomie du gouvernement urbain de la part des dominants urbains. Cela impliquait un choix délicat des personnes chargées de maintenir l’ordre et surveiller l’espace urbain. Cet article étudie ce processus de production de légitimité à partir du cas des îliers à Montpellier, qui n’étaient pas des professionnels et étaient choisis parmi les « notables ». Cette légitimité est abordée à partir de la notion de citadinité
Historiography has for long retained the idea of opposition between cities or municipals and Sate in the 18th century in France. Actually, the study in the idea of police practices in cities reveals the attempts to maintain urban government autonomy from the urban dominants. This implied a delicate choice of persons able to maintain this order and supervise the urban space; this article studies this process of legitimacy starting from the case of Iliers in Montpelliers, who were not professionals and who were chosen among the notables. This legitimacy was based on the notion of citadinity.
, « Se mobiliser pour sa sécurité. Les rapports entre propriétaires, habitants et police à Paris ... more , « Se mobiliser pour sa sécurité. Les rapports entre propriétaires, habitants et police à Paris au XVIIIe siècle » Cette contribution vise à montrer combien la vision d'une police de la Lieutenance générale qui organisa la ville est incomplète. Le cas des micro-aménagements urbains à Paris – fermetures de rue, déménagement des cimetières à la fin des années 1780 – montre au contraire que les questions urbanistiques ont suscité des mobilisations d'habitants, particulièrement des propriétaires, nombreuses et variées. Leurs motifs, leurs formes et les modalités d'action de ces mobilisations sont différenciées en fonction des situations concrètes et matérielles, et selon les enjeux sociaux qui les orientent. De la sorte, on remarque que les populations – propriétaires riverains d'une rue, voisins, paroissiens – agissent en suivant des registres d'action qui dévoilent une connaissance certaine des configurations institutionnelles et des enjeux de pouvoir à l'échelle de la ville. Abstract This paper deals with the idea of a urban police what organized the city during the 18th
Abstract of "Une réforme inachevée des quartiers parisiens. Turgot et les quartiers de police en ... more Abstract of "Une réforme inachevée des quartiers parisiens. Turgot et les quartiers de police en 1774-1776. Théorie politique et pratiques de l'espace urbain", Città e Storia, X, 2, 2016, p. 179-197.
Résumé, abstract, "La peste et le gouvernement municipal : Montpellier en 1720-1723", Annales du ... more Résumé, abstract, "La peste et le gouvernement municipal : Montpellier en 1720-1723", Annales du Midi, t. 128, n° 295, juillet-septembre 2016, p. 393-413.
« Gouverner Montpellier au XVIIIe siècle » est une exposition virtuelle réalisée aux Archives de ... more « Gouverner Montpellier au XVIIIe siècle » est une exposition virtuelle réalisée aux Archives de Montpellier.
Réalisée avec le commissariat de Nicolas Vidoni, maître de conférences à Aix-Marseille Université, et la collaboration de spécialistes de la période, Pierre-Yves Lacour (Maître de conférences à l’Université Paul Valéry-Montpellier 3) et Claire Huet (doctorante en histoire à Aix-Marseille Université), cette exposition virtuelle interroge le fonctionnement de l’administration d’une grande ville du royaume de France sous l’Ancien Régime à travers, notamment, le prisme des archives du Bureau de police de Montpellier. Elle propose une description de la ville et de ses embellissements, et aborde le thème de la sécurité et de la surveillance des habitants, le gouvernement par les sciences, ainsi que la question de la participation de la population au gouvernement de la ville, en particulier lors de la Révolution.
Séance du séminaire Vendredi 20 mai 2022, MMSH, salle Paul-Albert Février (9h30-13h) « Gouverner ... more Séance du séminaire Vendredi 20 mai 2022, MMSH, salle Paul-Albert Février (9h30-13h) « Gouverner la ville en temps de crise » Nicolas VIDONI (Maître de Conférences en Histoire moderne, AMU-TELEMMe) : Introduction. Matthieu ALLINGRI (Maître de Conférences en Histoire médiévale, AMU-TELEMMe) : Un « régime d'hommes riches gouvernant bien et prudemment la cité » : crise politique et investissement des valeurs du bon gouvernement dans l'espace public sous le régime des Neuf à Sienne (1287-1355).
Journée d'études "L'Autorité dans la Ville", 17 et 18 juin 2021, Montpellier
Vendredi 18 octobre 2019, Site Saint-Charles-salle 214 (14h) 14h15 : Hélène MENARD (maître de con... more Vendredi 18 octobre 2019, Site Saint-Charles-salle 214 (14h) 14h15 : Hélène MENARD (maître de conférences, histoire romaine, UPVM3) / Nicolas VIDONI (maître de conférences, histoire moderne, UPVM3) Éléments introductifs. 15h-16h : Thomas GRANIER (professeur d'histoire médiévale, UPVM3) Présence du pouvoir dans les cités d'Italie méridionale du haut Moyen Âge à travers les sources épigraphiques. 16h15-17h15 : Julia CONESA SORIANO (ATER en histoire médiévale, Centre Roland Mousnier UMR 8596) : Gouvernement municipal et chapitre cathédral : collaborations et conflits d'autorité dans la ville de Barcelone au XVe
Vendredi 18 octobre 2019, Site Saint-Charles-salle 214 (14h) 14h15 : Hélène MENARD (maître de con... more Vendredi 18 octobre 2019, Site Saint-Charles-salle 214 (14h) 14h15 : Hélène MENARD (maître de conférences, histoire romaine, UPVM3) / Nicolas VIDONI (maître de conférences, histoire moderne, UPVM3) Éléments introductifs. 15h-16h : Thomas GRANIER (professeur d'histoire médiévale, UPVM3) Présence du pouvoir dans les cités d'Italie méridionale du haut Moyen Âge à travers les sources épigraphiques. 16h15-17h15 : Julia CONESA SORIANO (ATER en histoire médiévale, Centre Roland Mousnier UMR 8596) : Gouvernement municipal et chapitre cathédral : collaborations et conflits d'autorité dans la ville de Barcelone au XVe
Vendredi 12 avril 2019, Site Saint-Charles 2-salle 009 (14h) 14h15 : Hélène MENARD (maître de con... more Vendredi 12 avril 2019, Site Saint-Charles 2-salle 009 (14h) 14h15 : Hélène MENARD (maître de conférences, histoire romaine, UPVM3) / Nicolas VIDONI (maître de conférences, histoire moderne, UPVM3) Éléments introductifs. 15h-16h : Julien DUBOULOZ (professeur d'histoire romaine, Aix-Marseille Univ.) Le procès des foulons" : publicité de l'espace et publicité des jugements à Rome d'après une inscription romaine du III e s. de notre ère. 16h15-17h15 : Virginie ANQUETIN (maîtresse de conférences, Science politique, UPVM3) : La construction de l'autorité du maire. Organisation curiale et production des soutiens électoraux dans les grandes villes françaises.
The recent Covid-19 pandemic has seen the revival of rhetorical devices thatc all upon individual... more The recent Covid-19 pandemic has seen the revival of rhetorical devices thatc all upon individuals to participate in the collective fight against such contagion. Such ar enewal is predicated upon the participation of two types of entities: individuals and collectives. Individuals must becomea wareo fa ny imminent danger, adopt whatever preventive gestures mayb en ecessary all while modulatingt heir attitudes and behaviour accordingt ot he prevailing prophylacticc anons. Collectively,t hey form groups with different social statuses: the good students and those with generallyg ood codes of conduct,o nt he one hand, and the objectors, on the other.T his latter category have not yetb een explicitlyf ashioned as a group posing anyr isk to the wider community,y et the demarcation line remains tenuous.The very existenceo fs uch ag roup of objectors partlyj ustifies retaining preventive measures,i nwhich "vigilance" by every member of society is invoked. This veritable "vigilantism" needs to be calledinto question,however.¹ Indeed, when it comes to examining the past,c an we know for certain what specific individual and group attitudes mayhaveformed the basis for people'sfear of plague? Anumber of privatem anuscripts or autobiographical accountsenable us to catch glimpse of some isolated elements of aplausible answer.The physicians' attitudes wereknown and they werenot unequivocal, to such an extent,infact,that during the plague outbreak of 1720-1724,the French Crown authorities revivedthe model of apowerful governingphysician by republishing Ranchin's Opuscules, amedical treatise which had been written in the wakeofthe plague outbreak of the decade 1630-1640. And yet, it can equallyb eo bserved how "vigilante" measures wered evised and on occasion even implemented; they did indeed have ap olitical impact, and one which studieso np lague outbreaks have tended to neglect, at timese choing aform of depoliticisation of public healthcarerelated issuesadvocated by governmental authorities-on every level. Such latent forms of political conflict need to Open Access. ©2 024 the author(s),p ublished by De Gruyter. This work is licensed under the CreativeC ommons Attribution 4.0 International License.
Etudes Héraultaises, 2020
Fleur Beauvieux, Nicolas Vidoni, « Dispositifs de contrôle, police et résistance pendant la peste... more Fleur Beauvieux, Nicolas Vidoni, « Dispositifs de contrôle, police et résistance pendant la peste de 1720. Une étude comparée de Marseille et Montpellier », Études héraultaises, n° 55, 2020, p. 53-64. Résumé L'épisode de peste de 1720 a constitué dans le royaume de France un événement exceptionnel. Il a induit des dispositifs de contrôle et de police eux aussi exceptionnels. Mais ils ont pris des aspects particuliers en fonction de la situation sanitaire des villes. Les cas de Marseille et Montpellier permettent de le comprendre. Dans la première, touchée très durement par la peste, de nouvelles formes de contrôle de l'espace urbain, mais encore d'action policière, ont impliqué de nouveaux groupes et permis l'émergence de nouveaux acteurs. À Montpellier, ces tendances ont été moins nettes. En revanche, dans les deux villes, ces modes d'action nouveaux ont reposé sur une adhésion, et suscité, parfois, des formes de rejet et de résistances. Mots-clés : peste, police, contrôle urbain, résistances, Marseille, Montpellier. Abstract The plague episode of 1720 was an exceptionnal event in the French kingdom. Il also
Études héraultaises, 2020
Une « relation » de la peste de 1720-1722 est conservée dans le « Cérémonial » des consuls de Mon... more Une « relation » de la peste de 1720-1722 est conservée dans le « Cérémonial » des consuls de Montpellier. Cette insertion peut paraître surprenante au regard de la plupart des textes contenus dans le registre, d’autant que l’épidémie a épargné la ville. La mise par écrit et en archive de ce récit consulaire sert essentiellement à trois choses. D’une part, cette « relation » permet de conserver la mémoire des mesures sanitaires prises durant l’épisode de peste en prévision d’un possible retour de l’épidémie. D’autre part, le récit permet d’enregistrer la distribution des rôles entre la Municipalité et le Gouverneur dans la lutte contre l’épidémie, attribuant à l’autorité seule du second les décisions les plus restrictives et notamment la fermeture de la ville. Enfin, ce texte manuscrit tient lieu de pré-écriture de l’histoire de la lutte contre la survenue de la peste à Montpellier, la plupart de ses éléments étant notamment repris par Charles d’Aigrefeuille dans son l’Histoire de la ville de Montpellier dont elle constitue la principale source. Nous publions intégralement ici le texte extrait du Cérémonial.
Portes et faubourgs. Lieux de transit et mobilités dans les villes modernes 25 novembre 2015, M... more Portes et faubourgs.
Lieux de transit et mobilités dans les villes modernes
25 novembre 2015, MMSH, Aix-en-Provence
Organisateurs :
Eleonora Canepari (AMU – Telemme UMR 7303)
Nicolas Vidoni (AMU – Telemme UMR 7303)
L’objectif de cette journée d’étude, organisée dans le cadre du projet Settling in motion. Mobility and the making of the urban space in the early modern cities (Étoile montante – Fondation A*Midex), est de réfléchir aux articulations entre la ville d’Ancien Régime, les quartiers périphériques et les lieux donnant accès à l’espace urbain. En adoptant une approche qui croise l’histoire urbaine et la micro-analyse, nous nous proposons d’étudier ces lieux dans leur dimension sociale, et de les appréhender par les pratiques des acteurs. Ainsi, la mobilité des habitants de la ville constitue un véritable trait d’union entre les espaces intra et extra muros.
Cette approche nous amène à reconsidérer les lieux de passage et d’accès à la ville – portes et murailles –, pour mettre en évidence la complexité de leur dimension sociale et la porosité qui les caractérise.
Longtemps pensées exclusivement comme des éléments architecturaux, les portes de la ville sont des lieux de transit, ayant des fonctions multiples, qui ne peuvent être appréhendées qu’à partir des usages des habitants de la ville et de ceux et celles qui s’y rendent. En effet, les portes sont les lieux où, entre autres, l’on contrôle les flux – des personnes et des marchandises –, où l’on gère les épidémies, met en relation acheteurs et vendeurs de produits agricoles et sollicite les clients des lieux d’accueil. Les murailles des villes, quant à elles, ne suffisent pas à délimiter réellement l’espace urbain : il suffit de penser à la campagne intra muros – qui caractérise d’amples portions des villes européennes jusqu’au moins au XVIIIe siècle –, ainsi qu’à la mobilité quotidienne des ouvriers agricoles se déplaçant entre la ville et la campagne.
Les faubourgs, quant à eux, sont souvent envisagés comme des espaces à part. Cela tient à la nature juridique de ces espaces, qui diffère du droit urbain intra muros. Cela est dû, également, aux activités qui y sont pratiquées, les métiers urbains ne trouvant pas toujours à y exercer leur contrôle et leur domination. Ces raisons ont conduit, bien souvent, à insister sur les différences entre la ville et ses faubourgs, et à les envisager dans des termes strictement conflictuels. Or, si l’on suit des parcours individuels, tant du point de vue de la mobilité qu’en termes professionnels, on peut déboucher sur de nouvelles questions, qui amènent à reconsidérer la définition des faubourgs, et à les questionner de manière plus large. Ainsi, où sont les limites des faubourgs ? Á côté des politiques parfois menées de bornage et de délimitation, comment les limites sont-elles perçues mais surtout pratiquées ? De même, quelle est l’articulation de ces espaces périphériques avec le centre urbain et leur périphérie (banlieue, campagne, contado, suburbia…) ?
L’ensemble de ces questions, non exhaustif, pose in fine l’idée d’un processus d’intégration, non-linéaire, qui mérite d’être appréhendé en des termes spatiaux et chronologiques nouveaux.
La police de la ville capitale passait, au XVIIIe siècle, par une régulation des comportements in... more La police de la ville capitale passait, au XVIIIe siècle, par une régulation des comportements individuels et collectifs, et par un encadrement toujours plus poussé de l’espace urbain. Ces deux aspects complétaient une politique de sanction qui était pourtant loin de constituer l’unique arme de la police.
Pour contrôler au mieux cette ville angoissante, la Lieutenance de police, créée en 1667, en vint à prescrire des normes comportementales. Loin de n’être que des prescriptions impératives, elles étaient le fruit d’une élaboration commune avec une partie de la population – la bourgeoisie –, en lien direct avec l’expérience concrète de la vie matérielle commune dans la rue.
Les normes portaient à la fois sur la manière d’être dans l’espace public, et sur le rapport direct des individus à la matérialité urbaine, ce qui était proprement nouveau. De plus, elles différenciaient fortement les publics, en insistant sur les postures, les manières d’être et d’agir dans le quotidien.
Ces normes furent diffusées par des moyens classiques, les affiches et les cris publics, puis furent intégrées à des réflexions plus théoriques qui pensaient la ville nouvelle (le Traité de la police de Nicolas Delamare, les réflexions et projets architecturaux, L’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert puis l’Encyclopédie méthodique de Panckoucke). Elles furent ainsi diffusées à un public éclairé. Dans le dernier tiers du siècle, la diffusion s’effectua par de nouveaux médias, en particulier le Journal de Paris, dont les liens avec la Lieutenance étaient étroits.
La réception de ces normes peut être connue par les archives de la pratique policière (Archives Nationales, série Y pour les commissaires ; BNF, dépôt de la Bastille pour les inspecteurs), non pas en retenant la seule répression des illégalismes, mais en s’attachant, à travers quelques régulations micro-locales et répétées, aux modes de mise en œuvre de ces normes qui révèlent bien souvent comment la population les intégrait ou les refusait. Les rapports informels mentionnaient en effet souvent les opinions exprimées par les personnes dans la rue, qui divergeaient des récits plus construits dans certains mémoires ou souvenirs (Pattin, Barbier, Rétif de la Bretonne, Mercier, etc.).
Paris, capitale de la monarchie absolutiste, posa, dans sa matérialité même, des problèmes d'ordr... more Paris, capitale de la monarchie absolutiste, posa, dans sa matérialité même, des problèmes d'ordre public aux pouvoirs politiques. Ces problèmes, démographiques, hygiéniques, de circulation et d'organisation sociale (une mobilité accrue), entraînèrent la création d'une institution spécialisée dans la « police » de la ville : la Lieutenance de police. Cette institution, de 1666 à 1789, s'attacha à résoudre les désordres urbains matériels et sociaux, et pour cela déploya des dispositifs policiers nouveaux, pour lesquels elle mobilisa les savoirs du temps tout en en produisant elle-même (plus empiriques). C'est également dans les pratiques des agents sur le terrain que l'on trouve la réalité de ce qu'était la police d'Ancien Régime, qui consista avant tout à occuper l'espace urbain, à le marquer et à l'aménager à la marge afin de produire la sûreté et la propreté des rues. En ce sens, la prise en compte de la réalité urbaine invite à croiser histoire urbaine et histoire de la police.