Thomas Mercier-Bellevue | Université de Picardie Jules Verne (original) (raw)

Interventions by Thomas Mercier-Bellevue

Research paper thumbnail of Une pop culture antipolitique. Le mainstream comme fabrique du consensus.

Intervention dans le cadre de la journée d'étude "Pop Culture et politique. Instrument ou contre-... more Intervention dans le cadre de la journée d'étude "Pop Culture et politique. Instrument ou contre-pouvoir ?". Sciences Po Paris / CEVIPOF, 15 décembre 2023.

La pop culture se compose d’un ensemble d’objets culturels hétérogènes unifié par le fait qu’ils ont valeur de références largement partagées (souvent pour un public mondial) et qu’ils sont aisément remobilisables dans des contextes variés. Populaire, la pop culture l’est non pas en référence à un peuple socialement ou géographiquement déterminé, mais en vertu de la notoriété et de la circulation de ces objets. Ce faisant, la pop culture a partie liée avec une industrie culturelle « mainstream » qui lui fournit la majorité de ses figures tutélaires, images, mélodies et grand-messes. Répondant à un impératif de rentabilité et créées en vue d’une diffusion et d’une commercialisation de masse, les productions mainstream (médiatiques, musicales, cinématographiques, littéraires) se caractérisent par les stratégies qu’elles mettent en œuvre pour assurer leur succès auprès du grand public.
L’extension en droit infinie du « grand public » a pour corollaire son indétermination : le public rêvé du mainstream outrepasse les déterminations de classe, d’âge, de nationalité, de « race ». Pour réaliser cette « utopie de la popularité » (Gayraud, 2018) et ne pas se contenter d’une audience déterminée et donc limitée, les productions mainstream se doivent d’être consensuelles. Quelle est la valeur de ce consensus ? Si cette notion peut désigner une adhésion pleine et affirmative, elle a le plus souvent un sens négatif : obtenu par lissage ou écrêtement d’une position clivante ou dissensuelle, le consensus serait synonyme de compromission, chacun des protagonistes ayant été contraint de modérer ou de conditionner la satisfaction de ses désirs et intérêts.
Se pose alors la question de la valeur du consensus mainstream : en tant qu’elle émane d’une industrie mainstream qui recherche la popularité, et si ce consensus ne relève que de la compromission, la pop culture peut-elle être politique ? en quel sens peut-elle l’être ?
Si on se donne un sens fort du concept de politique comme assomption du caractère dissensuel de l’agir humain (Rancière, 1995), on doit poser une incompatibilité radicale entre mainstream et politique : dans la mesure où il répond à l’impératif de plaire à un grand public indéterminé, le mainstream serait condamné à être non seulement apolitique, mais antipolitique.
Dans cette communication, nous tâcherons d’éclairer et d’évaluer l’hypothèse selon laquelle le consensus promu et mis en scène par le mainstream relèverait non pas de l’accord proprement politique, mais de l’utopie d’une communion s’opérant en-deçà de toute conflictualité. L’horizon esthétique du mainstream serait ainsi une universalité fondamentalement antipolitique. Pour ce faire, nous étudierons la manière dont l’affirmation de cette universalité repose sur une prise en charge négative du dissensus par laquelle le mainstream met à distance tout clivage potentiel. Cela passe par deux opérations de dépolitisation. (a) La dissimulation de la conflictualité consiste à affirmer une unité des intérêts ou des conditions qui minore la réalité du dissensus ou qui en occulte les causes. (b) L’esthétisation de la conflictualité consiste à désamorcer des objets socialement ou racialement codés en les transformant en objet purement esthétiques (Freitas, 2011).
Nous verrons ainsi comment, par l’affirmation d’une communion utopique autorisée par les œuvres, le discours du mainstream s’attache à oblitérer le politique en réduisant à néant la possibilité du dissensus. Inversement, le retour du politique se trouve sanctionné : loin d’offrir une scène à des conflits proprement politiques, les scandales de la pop culture érigent un discours antipolitique qui s’oppose à l’expression du dissensus.

Nous étudierons ces opérations dans le champ musical, en prenant pour corpus la production musicale française des années 1990 à nos jours. Notre objet d’étude comprendra la musique elle-même (paroles, clips), mais surtout les discours produits autour d’elle (critique musicale, journalisme musical, interviews, émissions de télévision, cérémonies de remises de prix, etc.). Nous tâcherons de comparer le discours du mainstream et celui des subcultures, afin de montrer comment ces dernières prennent en charge l’expression de voix dissensuelles.

Research paper thumbnail of Le sens de la fête : une expérience du sentir (en) commun

Intervention dans le cadre du colloque "Sensation et sensibilité", organisé par l'association Phi... more Intervention dans le cadre du colloque "Sensation et sensibilité", organisé par l'association Philo'doctes, Sorbonne-Université, 13-14 juin 2022.

Research paper thumbnail of ‘J’écoute du mainstream’. Réflexions méthodologiques sur l’unité des musiques commerciales dansantes.

Intervention dans le cadre du webinaire international Philosophie et musicologie de l’audiotactil... more Intervention dans le cadre du webinaire international Philosophie et musicologie de l’audiotactilité, organisé par Laurent Cugny (Sorbonne Université), Maria Beatriz Cyrino Moreira (Universidade Federal da Integração Latino-Americana) et Lisa Giombini (Università degli studi Roma Tre).

Research paper thumbnail of La section rythmique entre ringard et rétro : de l’historicité de l’écoute des musiques commerciales dansantes (1981-2021).

Journée d'études Organisée par l'équipe doctorale du Centre Victor Basch, ER 3552 19 février 2022... more Journée d'études Organisée par l'équipe doctorale du Centre Victor Basch, ER 3552 19 février 2022 | 9h15-12h30 Sorbonne | Amphithéâtre Guizot Si l'on conçoit habituellement l'expérience esthétique comme extraordinaire, en rupture avec l'expérience sensible commune, ou l'oeuvre d'art comme inactuelle, car anhistorique, de telles hiérarchies et partages doivent être amendés à la lumière d'une étude plus serrée du jeu des qualités et des temporalités de l'expérience esthétique. À travers des exemples issus de différents champs artistiques, on interrogera les logiques de rupture et de continuité entre l'expérience esthétique et l'expérience usuelle, qu'elles soient conditionnées par l'intention artistique, la réception singulière d'une oeuvre ou encore les représentations collectives. Le caractère exceptionnel, inédit ou inactuel d'une expérience, sa qualité et sa valeur distinctives, ne dépendent-ils pas fondamentalement des modalités temporelles de la réception ? Quels sont les points de bascule, les articulations et la possible dialectique entre l'ordinaire et l'extraordinaire, entre l'actuel et l'inactuel dans nos expériences de l'art ? Il s'agit d'ouvrir une réflexion sur la manière dont l'expérience esthétique, ancrée dans un contexte sociohistorique donné, vient mettre à l'épreuve et travailler le cours de l'expérience, ses normes, ses usages, ses valeurs.

Research paper thumbnail of Les gens, la masse, le grand public : quel peuple pour la musique pop ?

Intervention dans le cadre de la journée "Le peuple et l'art, cris ou silence ? (XIXe - XXIe sièc... more Intervention dans le cadre de la journée "Le peuple et l'art, cris ou silence ? (XIXe - XXIe siècles)", organisée par Sophie Mentzel et Anna Krykun, EA 6297 "Interactions culturelles et discursives", Université de Tours.
26 novembre 2021

Research paper thumbnail of Fête rousseauiste et musique mainstream : réflexion sur l'authenticité des communautés esthétiques

Intervention dans le cadre de la journée d'étude "Déplacements conceptuels : appropriation, infle... more Intervention dans le cadre de la journée d'étude "Déplacements conceptuels : appropriation, inflexion, réactualisation en philosophie de l’art", organisée par le collectif doctoral du Centre Victor Basch (Sorbonne-Université), sous la responsabilité de Marianne Massin.
12 décembre 2020.

Chute des barrières sociales, fraternité, plaisir pris au simple fait d’être ensemble ; la fête telle que la conçoit Rousseau est l’émergence fugace, épiphanique, d’une communauté qui parle (qui chante ?) d’une seule et même voix. Il n’y aurait ainsi de fête que comme instant de communion.
Ces mots semblent décrire avec une extraordinaire acuité les moments de grâce collective dont on fait parfois l’expérience à l’occasion des musiques mainstream : concerts, clubs, fêtes d’appartement ; les contextes et pratiques d’écoute des musiques commerciales dansantes semblent parfaitement illustrer les dires du philosophe Genevois.
Toutefois, si le décalage socio-historique ne suffit pas, à lui seul, à rendre obsolète la Lettre à d’Alembert, est-il pour autant légitime de faire faire un tel saut à la fête rousseauiste ? Importer ces concepts vers une théorie de l’expérience des musiques mainstream, cela se heurte à un obstacle majeur : Rousseau n’a de cesse de critiquer l’art institué, car celui-ci diviserait spectateurs et artistes et encouragerait la passivité du public. La musique semble être chez Rousseau une émanation de la fête publique, davantage qu’elle n’en est la cause. Manifestation spontanée de l’unité du peuple, la fête rousseauiste ne doit pas être un événement artistique, sous peine de perdre son statut d’événement politique.
Les musiques qui nous intéressent ne tombent-elles pas sous le coup de cette critique ? Plus encore, comment éviter l’écueil qui consisterait à voir indûment dans la théorie de la fête une théorie de l’art ? Les musiques commerciales dansantes peuvent-elles prétendre à l’authenticité prônée par Rousseau ? Ne seraient-elles pas plus proches des ‘antres obscurs’ du théâtre honni que du ‘plein air’ des étés lémaniques ?
Notre intervention s’attachera à montrer les difficultés d’un élargissement du concept rousseauiste de fête, mais aussi la fécondité d’une telle démarche, dans la mesure où Rousseau n’a de cesse de questionner la valeur et l’authenticité des communautés qui naissent à la lueur des mélodies.

Research paper thumbnail of La dernière nouveauté. Refondation et historicité chez Clement Greenberg et Arthur Danto.

Intervention dans le cadre du séminaire doctoral "Philosopher en Amérique" (Université Panthéon-S... more Intervention dans le cadre du séminaire doctoral "Philosopher en Amérique" (Université Panthéon-Sorbonne), organisé par Léa Boman et Baptiste Cornardeau.
03 juillet 2020.

Research paper thumbnail of La groupie, le fan et le mélomane : typologie des auditeurs et hiérarchie des attitudes.

Intervention dans le cadre de la journée d'étude "Des attitudes devant l'oeuvre", organisée par l... more Intervention dans le cadre de la journée d'étude "Des attitudes devant l'oeuvre", organisée par le collectif doctoral du Centre Victor Basch (Sorbonne Université), sous la responsabilité de Marianne Massin.
14 décembre 2019

Depuis la fin des années 1960, la critique musicale décrit l’auditeur-type de musique mainstream par le terme de « groupie ». L’attitude de groupie, caractérisée par une hystérie criarde, une admiration naïve et une collectionnite compulsive, est nettement distinguée des figures traditionnelles d’auditeur : le mélomane et le critique, mais aussi – paradoxalement – le passionné et le fan. Nourri de son lot de clichés sexistes et classistes, le personnage conceptuel qu’est la groupie semble dessiner une hiérarchie entre de bons et de mauvais auditeurs, adoptant des attitudes plus ou moins pertinentes devant les œuvres. Plus encore, la groupie reconduit le discrédit dont la musique mainstream fait l’objet : la hiérarchie des attitudes serait ainsi le corollaire d’une hiérarchie des œuvres. Dans cette intervention, nous souhaiterions interroger le bien fondé d’une telle hiérarchie, et, ce faisant, nous demander si, en philosophie, nous échappons jamais à une perspective normative. La philosophie n’a-t-elle pas tendance à créer de toutes pièces ou à essentialiser des figures de bons auditeurs sans rapport avec les pratiques réelles ?

Research paper thumbnail of Critique musicale et musique mainstream : rhétorique d’une incompréhension.

Intervention dans le cadre du Congrès Annuel de la Société Française d'Esthétique. "La critique d... more Intervention dans le cadre du Congrès Annuel de la Société Française d'Esthétique. "La critique dans tous ses états. Arts, littérature, théorie."
14 juin 2019

En mars 1976, le critique rock Jon Landau lance un signal d’alerte qui sonne comme un aveu d’impuissance : dénonçant « l’absence de tout esprit critique dans la critique », il constate que les critiques musicaux sont en train de passer à côté de la révolution disco parce qu’ils n’en comprennent ni l’esthétique ni les enjeux spécifiques, et qu’ils balayent ainsi d’un revers de main un pan entier de la production musicale.
Une telle incompréhension ne relève pas seulement d’une logique de spécialisation. Elle repose sur les valeurs qui innervent en profondeur la critique rock. Tributaire d’une histoire des contre-cultures qui se construit largement en s’opposant au courant dominant (au mainstream), celle critique reconduit des valeurs que l’on pourrait qualifier de romantiques : authenticité, originalité, marginalité, etc.
En faisant siennes ces valeurs, la critique musicale en vient à dessiner une définition axiologique de l’art. Or, cette définition se heurte à un genre musical qui n’y souscrit guère. En appliquant à la musique mainstream des critères qui lui sont étrangers et hétérogènes, la critique musicale se rend cet objet incompréhensible, infréquentable ; au point parfois de lui refuser le statut d’art.
Nous souhaiterions étudier les mécanismes rhétoriques et littéraires par lesquels est reconduite l’axiologie romantique. Nous verrons que celle-ci se manifeste par une incompréhension des spécificités esthétiques du mainstream, et par le retournement de ces spécificités en défauts au regard d’une norme sous-jacente.
En prenant pour objet d’étude la critique rock confrontée à la musique mainstream, nous souhaitons ouvrir une interrogation plus large sur les pouvoirs de la critique d’art : à quelles conditions peut-elle se saisir de son objet avec justesse, ou en manquer les particularités esthétiques ? Une incompréhension première est-elle nécessaire à toute critique à titre d’étonnement, ou rend-elle son objet durablement illégitime ?

Research paper thumbnail of L’idée de ‘paradigme herméneutique’ face aux arts de masse : la critique d’art comme opérateur de légitimation.

Intervention dans le cadre de la journée d'étude "(Dé)construire la légitimité", organisée par An... more Intervention dans le cadre de la journée d'étude "(Dé)construire la légitimité", organisée par Anne Besson, Matthieu Letourneux et Laura Muller-Thoma. Projet LégiPop (Université de Lille).
16 mars 2018

Si le rôle de la critique d’art est en premier lieu de commenter et d’évaluer les œuvres d’art, il semble toutefois que celle-ci fonctionne aussi comme un opérateur de légitimation : le simple traitement d’une œuvre par la critique contribue à entériner et à faire reconnaître son statut d’œuvre d’art. Loin de n’être qu’un enregistrement après coup des procédures et des structures de légitimation, la critique d’art fait exister les œuvres dans un espace toujours déjà hiérarchisé.
Or, la pop mainstream ne fait que très rarement l’objet d’un travail de critique d’art explicitant ses critères d’évaluation ; ces productions se trouvent privées de toute légitimité critique avant même d’avoir été évaluées. La légitimité critique semble ici entrer en contradiction avec la légitimité que donne le succès public.
Nous soutiendrons l’hypothèse selon laquelle cette distribution de la légitimité qui se joue dans la critique d’art repose sur le « paradigme herméneutique » qui assimile la fin d’une œuvre d’art à sa capacité à faire l’objet d’un travail exégétique. Par ce paradigme, la critique d’art privilégie l’activité intellectuelle qu’est l’exégèse, et se rend incapable de penser le divertissement offert par les arts de masse.
Les spécificités des chansons mainstream – tant en termes de production que de réception – les rendent peut-être rétives à la pratique de l’interprétation, ce qui expliquerait le déficit de légitimité dont elles souffrent. Faut-il pour cela reléguer ces productions dans les limbes de l’art commercial, du mauvais art, voire du non-art ? Nous tâcherons de nous demander si une légitimation critique des arts de masse est possible, ou si la légitimité de ces productions ne provient que de leur succès public.

Research paper thumbnail of "Shut Up and Dance !" Penser la pop mainstream, est-ce philosopher contre son objet ?

Intervention dans le cadre de la journée d'étude "Philosopher à l'épreuve de l'art : quels risque... more Intervention dans le cadre de la journée d'étude "Philosopher à l'épreuve de l'art : quels risques ?", organisée par le collectif doctoral du Centre Victor Basch (Sorbonne Université), sous la responsabilité de Marianne Massin.
16 février 2019.

La pop mainstream s’offre à nous comme une musique d’ambiance, de danse ; comme la distrayante bande-son de nos actions quotidiennes. Plus encore, elle se donne comme rétive à toute saisie discursive : noyée entre le discours promotionnel et la revendication à n’être que divertissante, la pop semble être par excellence un objet non-philosophique, voire anti-philosophique. L’objet de cette intervention sera d’interroger le bienfondé de la philosophie à construire et théoriser un genre musical qui échappe au discours : n’y a-t-il pas un risque d’outrecuidance à penser contre son objet ? Comment saisir et interpréter un art qui a fait de la superficialité son fer de lance esthétique, sans que le discours n’en vienne à se substituer à son objet ?

Papers by Thomas Mercier-Bellevue

Research paper thumbnail of Images de fête et images festives : figures et promesses du bonheur dans les clips de musique mainstream

Déméter, 2024

La musique mainstream n’a de cesse d’inviter ses auditeurs à faire la fête. Par des textes multip... more La musique mainstream n’a de cesse d’inviter ses auditeurs à faire la fête. Par des textes multipliant les formules impératives, mais surtout par les images de ses clips, elle fait de la fête la représentation par excellence du bonheur. Prenant son essor dans les années 1980, le clip a pour fonction de mettre les œuvres musicales populaires en image. Cette mise en image est double : elle peut soit être une traduction des paroles, soit s’attacher à figurer les propriétés musicales de l’œuvre. Dans cet article, nous étudions ce double processus transformatif dans les clips de musique mainstream dansante du xxie siècle afin de voir par quels codes visuels cette incitation à la fête est traduite. Nous tâchons alors de défendre deux thèses qui concernent respectivement le contenu et la structure de l’image vidéoclipique : d’une part, la fête est donnée comme modèle du bonheur parce qu’elle est l’envers de la vie quotidienne et productive. D’autre part, les images de fête guident et figurent l’écoute des chansons mainstream en promouvant le plaisir esthétique qu’elles suscitent.

Research paper thumbnail of Recension : Quentin Gailhac, De la répétition. Langage musical et formes de l’invariance, Paris, Éditions MF, 2022, « Répercussions »

Nouvelle revue d'esthétique, Dec 13, 2022

Research paper thumbnail of Quand la critique rock rencontre le disco. Rhétorique d’une incompréhension

Nouvelle revue d’esthétique

Research paper thumbnail of Interpréter la pop mainstream ? Critique musicale et légitimation

Belphegor, 2019

La critique musicale, parce qu’elle est un opérateur essentiel de légitimation, contribue au disc... more La critique musicale, parce qu’elle est un opérateur essentiel de légitimation, contribue au discrédit dont souffre la pop mainstream. En étudiant le paradigme de la traductibilité herméneutique, dont la critique est tributaire, nous souhaitons mettre au jour les racines théoriques du sceau d’illégitimité dont ce genre musical est frappé. Ainsi, nous poserons les bases d’une critique musicale prenant en considération les spécificités de la pop.

Research paper thumbnail of Forme et langage : l'utopie des origines. Essai sur la porosité des règnes dans les gravures personnelles de Cécile Reims

Research paper thumbnail of Une pop culture antipolitique. Le mainstream comme fabrique du consensus.

Intervention dans le cadre de la journée d'étude "Pop Culture et politique. Instrument ou contre-... more Intervention dans le cadre de la journée d'étude "Pop Culture et politique. Instrument ou contre-pouvoir ?". Sciences Po Paris / CEVIPOF, 15 décembre 2023.

La pop culture se compose d’un ensemble d’objets culturels hétérogènes unifié par le fait qu’ils ont valeur de références largement partagées (souvent pour un public mondial) et qu’ils sont aisément remobilisables dans des contextes variés. Populaire, la pop culture l’est non pas en référence à un peuple socialement ou géographiquement déterminé, mais en vertu de la notoriété et de la circulation de ces objets. Ce faisant, la pop culture a partie liée avec une industrie culturelle « mainstream » qui lui fournit la majorité de ses figures tutélaires, images, mélodies et grand-messes. Répondant à un impératif de rentabilité et créées en vue d’une diffusion et d’une commercialisation de masse, les productions mainstream (médiatiques, musicales, cinématographiques, littéraires) se caractérisent par les stratégies qu’elles mettent en œuvre pour assurer leur succès auprès du grand public.
L’extension en droit infinie du « grand public » a pour corollaire son indétermination : le public rêvé du mainstream outrepasse les déterminations de classe, d’âge, de nationalité, de « race ». Pour réaliser cette « utopie de la popularité » (Gayraud, 2018) et ne pas se contenter d’une audience déterminée et donc limitée, les productions mainstream se doivent d’être consensuelles. Quelle est la valeur de ce consensus ? Si cette notion peut désigner une adhésion pleine et affirmative, elle a le plus souvent un sens négatif : obtenu par lissage ou écrêtement d’une position clivante ou dissensuelle, le consensus serait synonyme de compromission, chacun des protagonistes ayant été contraint de modérer ou de conditionner la satisfaction de ses désirs et intérêts.
Se pose alors la question de la valeur du consensus mainstream : en tant qu’elle émane d’une industrie mainstream qui recherche la popularité, et si ce consensus ne relève que de la compromission, la pop culture peut-elle être politique ? en quel sens peut-elle l’être ?
Si on se donne un sens fort du concept de politique comme assomption du caractère dissensuel de l’agir humain (Rancière, 1995), on doit poser une incompatibilité radicale entre mainstream et politique : dans la mesure où il répond à l’impératif de plaire à un grand public indéterminé, le mainstream serait condamné à être non seulement apolitique, mais antipolitique.
Dans cette communication, nous tâcherons d’éclairer et d’évaluer l’hypothèse selon laquelle le consensus promu et mis en scène par le mainstream relèverait non pas de l’accord proprement politique, mais de l’utopie d’une communion s’opérant en-deçà de toute conflictualité. L’horizon esthétique du mainstream serait ainsi une universalité fondamentalement antipolitique. Pour ce faire, nous étudierons la manière dont l’affirmation de cette universalité repose sur une prise en charge négative du dissensus par laquelle le mainstream met à distance tout clivage potentiel. Cela passe par deux opérations de dépolitisation. (a) La dissimulation de la conflictualité consiste à affirmer une unité des intérêts ou des conditions qui minore la réalité du dissensus ou qui en occulte les causes. (b) L’esthétisation de la conflictualité consiste à désamorcer des objets socialement ou racialement codés en les transformant en objet purement esthétiques (Freitas, 2011).
Nous verrons ainsi comment, par l’affirmation d’une communion utopique autorisée par les œuvres, le discours du mainstream s’attache à oblitérer le politique en réduisant à néant la possibilité du dissensus. Inversement, le retour du politique se trouve sanctionné : loin d’offrir une scène à des conflits proprement politiques, les scandales de la pop culture érigent un discours antipolitique qui s’oppose à l’expression du dissensus.

Nous étudierons ces opérations dans le champ musical, en prenant pour corpus la production musicale française des années 1990 à nos jours. Notre objet d’étude comprendra la musique elle-même (paroles, clips), mais surtout les discours produits autour d’elle (critique musicale, journalisme musical, interviews, émissions de télévision, cérémonies de remises de prix, etc.). Nous tâcherons de comparer le discours du mainstream et celui des subcultures, afin de montrer comment ces dernières prennent en charge l’expression de voix dissensuelles.

Research paper thumbnail of Le sens de la fête : une expérience du sentir (en) commun

Intervention dans le cadre du colloque "Sensation et sensibilité", organisé par l'association Phi... more Intervention dans le cadre du colloque "Sensation et sensibilité", organisé par l'association Philo'doctes, Sorbonne-Université, 13-14 juin 2022.

Research paper thumbnail of ‘J’écoute du mainstream’. Réflexions méthodologiques sur l’unité des musiques commerciales dansantes.

Intervention dans le cadre du webinaire international Philosophie et musicologie de l’audiotactil... more Intervention dans le cadre du webinaire international Philosophie et musicologie de l’audiotactilité, organisé par Laurent Cugny (Sorbonne Université), Maria Beatriz Cyrino Moreira (Universidade Federal da Integração Latino-Americana) et Lisa Giombini (Università degli studi Roma Tre).

Research paper thumbnail of La section rythmique entre ringard et rétro : de l’historicité de l’écoute des musiques commerciales dansantes (1981-2021).

Journée d'études Organisée par l'équipe doctorale du Centre Victor Basch, ER 3552 19 février 2022... more Journée d'études Organisée par l'équipe doctorale du Centre Victor Basch, ER 3552 19 février 2022 | 9h15-12h30 Sorbonne | Amphithéâtre Guizot Si l'on conçoit habituellement l'expérience esthétique comme extraordinaire, en rupture avec l'expérience sensible commune, ou l'oeuvre d'art comme inactuelle, car anhistorique, de telles hiérarchies et partages doivent être amendés à la lumière d'une étude plus serrée du jeu des qualités et des temporalités de l'expérience esthétique. À travers des exemples issus de différents champs artistiques, on interrogera les logiques de rupture et de continuité entre l'expérience esthétique et l'expérience usuelle, qu'elles soient conditionnées par l'intention artistique, la réception singulière d'une oeuvre ou encore les représentations collectives. Le caractère exceptionnel, inédit ou inactuel d'une expérience, sa qualité et sa valeur distinctives, ne dépendent-ils pas fondamentalement des modalités temporelles de la réception ? Quels sont les points de bascule, les articulations et la possible dialectique entre l'ordinaire et l'extraordinaire, entre l'actuel et l'inactuel dans nos expériences de l'art ? Il s'agit d'ouvrir une réflexion sur la manière dont l'expérience esthétique, ancrée dans un contexte sociohistorique donné, vient mettre à l'épreuve et travailler le cours de l'expérience, ses normes, ses usages, ses valeurs.

Research paper thumbnail of Les gens, la masse, le grand public : quel peuple pour la musique pop ?

Intervention dans le cadre de la journée "Le peuple et l'art, cris ou silence ? (XIXe - XXIe sièc... more Intervention dans le cadre de la journée "Le peuple et l'art, cris ou silence ? (XIXe - XXIe siècles)", organisée par Sophie Mentzel et Anna Krykun, EA 6297 "Interactions culturelles et discursives", Université de Tours.
26 novembre 2021

Research paper thumbnail of Fête rousseauiste et musique mainstream : réflexion sur l'authenticité des communautés esthétiques

Intervention dans le cadre de la journée d'étude "Déplacements conceptuels : appropriation, infle... more Intervention dans le cadre de la journée d'étude "Déplacements conceptuels : appropriation, inflexion, réactualisation en philosophie de l’art", organisée par le collectif doctoral du Centre Victor Basch (Sorbonne-Université), sous la responsabilité de Marianne Massin.
12 décembre 2020.

Chute des barrières sociales, fraternité, plaisir pris au simple fait d’être ensemble ; la fête telle que la conçoit Rousseau est l’émergence fugace, épiphanique, d’une communauté qui parle (qui chante ?) d’une seule et même voix. Il n’y aurait ainsi de fête que comme instant de communion.
Ces mots semblent décrire avec une extraordinaire acuité les moments de grâce collective dont on fait parfois l’expérience à l’occasion des musiques mainstream : concerts, clubs, fêtes d’appartement ; les contextes et pratiques d’écoute des musiques commerciales dansantes semblent parfaitement illustrer les dires du philosophe Genevois.
Toutefois, si le décalage socio-historique ne suffit pas, à lui seul, à rendre obsolète la Lettre à d’Alembert, est-il pour autant légitime de faire faire un tel saut à la fête rousseauiste ? Importer ces concepts vers une théorie de l’expérience des musiques mainstream, cela se heurte à un obstacle majeur : Rousseau n’a de cesse de critiquer l’art institué, car celui-ci diviserait spectateurs et artistes et encouragerait la passivité du public. La musique semble être chez Rousseau une émanation de la fête publique, davantage qu’elle n’en est la cause. Manifestation spontanée de l’unité du peuple, la fête rousseauiste ne doit pas être un événement artistique, sous peine de perdre son statut d’événement politique.
Les musiques qui nous intéressent ne tombent-elles pas sous le coup de cette critique ? Plus encore, comment éviter l’écueil qui consisterait à voir indûment dans la théorie de la fête une théorie de l’art ? Les musiques commerciales dansantes peuvent-elles prétendre à l’authenticité prônée par Rousseau ? Ne seraient-elles pas plus proches des ‘antres obscurs’ du théâtre honni que du ‘plein air’ des étés lémaniques ?
Notre intervention s’attachera à montrer les difficultés d’un élargissement du concept rousseauiste de fête, mais aussi la fécondité d’une telle démarche, dans la mesure où Rousseau n’a de cesse de questionner la valeur et l’authenticité des communautés qui naissent à la lueur des mélodies.

Research paper thumbnail of La dernière nouveauté. Refondation et historicité chez Clement Greenberg et Arthur Danto.

Intervention dans le cadre du séminaire doctoral "Philosopher en Amérique" (Université Panthéon-S... more Intervention dans le cadre du séminaire doctoral "Philosopher en Amérique" (Université Panthéon-Sorbonne), organisé par Léa Boman et Baptiste Cornardeau.
03 juillet 2020.

Research paper thumbnail of La groupie, le fan et le mélomane : typologie des auditeurs et hiérarchie des attitudes.

Intervention dans le cadre de la journée d'étude "Des attitudes devant l'oeuvre", organisée par l... more Intervention dans le cadre de la journée d'étude "Des attitudes devant l'oeuvre", organisée par le collectif doctoral du Centre Victor Basch (Sorbonne Université), sous la responsabilité de Marianne Massin.
14 décembre 2019

Depuis la fin des années 1960, la critique musicale décrit l’auditeur-type de musique mainstream par le terme de « groupie ». L’attitude de groupie, caractérisée par une hystérie criarde, une admiration naïve et une collectionnite compulsive, est nettement distinguée des figures traditionnelles d’auditeur : le mélomane et le critique, mais aussi – paradoxalement – le passionné et le fan. Nourri de son lot de clichés sexistes et classistes, le personnage conceptuel qu’est la groupie semble dessiner une hiérarchie entre de bons et de mauvais auditeurs, adoptant des attitudes plus ou moins pertinentes devant les œuvres. Plus encore, la groupie reconduit le discrédit dont la musique mainstream fait l’objet : la hiérarchie des attitudes serait ainsi le corollaire d’une hiérarchie des œuvres. Dans cette intervention, nous souhaiterions interroger le bien fondé d’une telle hiérarchie, et, ce faisant, nous demander si, en philosophie, nous échappons jamais à une perspective normative. La philosophie n’a-t-elle pas tendance à créer de toutes pièces ou à essentialiser des figures de bons auditeurs sans rapport avec les pratiques réelles ?

Research paper thumbnail of Critique musicale et musique mainstream : rhétorique d’une incompréhension.

Intervention dans le cadre du Congrès Annuel de la Société Française d'Esthétique. "La critique d... more Intervention dans le cadre du Congrès Annuel de la Société Française d'Esthétique. "La critique dans tous ses états. Arts, littérature, théorie."
14 juin 2019

En mars 1976, le critique rock Jon Landau lance un signal d’alerte qui sonne comme un aveu d’impuissance : dénonçant « l’absence de tout esprit critique dans la critique », il constate que les critiques musicaux sont en train de passer à côté de la révolution disco parce qu’ils n’en comprennent ni l’esthétique ni les enjeux spécifiques, et qu’ils balayent ainsi d’un revers de main un pan entier de la production musicale.
Une telle incompréhension ne relève pas seulement d’une logique de spécialisation. Elle repose sur les valeurs qui innervent en profondeur la critique rock. Tributaire d’une histoire des contre-cultures qui se construit largement en s’opposant au courant dominant (au mainstream), celle critique reconduit des valeurs que l’on pourrait qualifier de romantiques : authenticité, originalité, marginalité, etc.
En faisant siennes ces valeurs, la critique musicale en vient à dessiner une définition axiologique de l’art. Or, cette définition se heurte à un genre musical qui n’y souscrit guère. En appliquant à la musique mainstream des critères qui lui sont étrangers et hétérogènes, la critique musicale se rend cet objet incompréhensible, infréquentable ; au point parfois de lui refuser le statut d’art.
Nous souhaiterions étudier les mécanismes rhétoriques et littéraires par lesquels est reconduite l’axiologie romantique. Nous verrons que celle-ci se manifeste par une incompréhension des spécificités esthétiques du mainstream, et par le retournement de ces spécificités en défauts au regard d’une norme sous-jacente.
En prenant pour objet d’étude la critique rock confrontée à la musique mainstream, nous souhaitons ouvrir une interrogation plus large sur les pouvoirs de la critique d’art : à quelles conditions peut-elle se saisir de son objet avec justesse, ou en manquer les particularités esthétiques ? Une incompréhension première est-elle nécessaire à toute critique à titre d’étonnement, ou rend-elle son objet durablement illégitime ?

Research paper thumbnail of L’idée de ‘paradigme herméneutique’ face aux arts de masse : la critique d’art comme opérateur de légitimation.

Intervention dans le cadre de la journée d'étude "(Dé)construire la légitimité", organisée par An... more Intervention dans le cadre de la journée d'étude "(Dé)construire la légitimité", organisée par Anne Besson, Matthieu Letourneux et Laura Muller-Thoma. Projet LégiPop (Université de Lille).
16 mars 2018

Si le rôle de la critique d’art est en premier lieu de commenter et d’évaluer les œuvres d’art, il semble toutefois que celle-ci fonctionne aussi comme un opérateur de légitimation : le simple traitement d’une œuvre par la critique contribue à entériner et à faire reconnaître son statut d’œuvre d’art. Loin de n’être qu’un enregistrement après coup des procédures et des structures de légitimation, la critique d’art fait exister les œuvres dans un espace toujours déjà hiérarchisé.
Or, la pop mainstream ne fait que très rarement l’objet d’un travail de critique d’art explicitant ses critères d’évaluation ; ces productions se trouvent privées de toute légitimité critique avant même d’avoir été évaluées. La légitimité critique semble ici entrer en contradiction avec la légitimité que donne le succès public.
Nous soutiendrons l’hypothèse selon laquelle cette distribution de la légitimité qui se joue dans la critique d’art repose sur le « paradigme herméneutique » qui assimile la fin d’une œuvre d’art à sa capacité à faire l’objet d’un travail exégétique. Par ce paradigme, la critique d’art privilégie l’activité intellectuelle qu’est l’exégèse, et se rend incapable de penser le divertissement offert par les arts de masse.
Les spécificités des chansons mainstream – tant en termes de production que de réception – les rendent peut-être rétives à la pratique de l’interprétation, ce qui expliquerait le déficit de légitimité dont elles souffrent. Faut-il pour cela reléguer ces productions dans les limbes de l’art commercial, du mauvais art, voire du non-art ? Nous tâcherons de nous demander si une légitimation critique des arts de masse est possible, ou si la légitimité de ces productions ne provient que de leur succès public.

Research paper thumbnail of "Shut Up and Dance !" Penser la pop mainstream, est-ce philosopher contre son objet ?

Intervention dans le cadre de la journée d'étude "Philosopher à l'épreuve de l'art : quels risque... more Intervention dans le cadre de la journée d'étude "Philosopher à l'épreuve de l'art : quels risques ?", organisée par le collectif doctoral du Centre Victor Basch (Sorbonne Université), sous la responsabilité de Marianne Massin.
16 février 2019.

La pop mainstream s’offre à nous comme une musique d’ambiance, de danse ; comme la distrayante bande-son de nos actions quotidiennes. Plus encore, elle se donne comme rétive à toute saisie discursive : noyée entre le discours promotionnel et la revendication à n’être que divertissante, la pop semble être par excellence un objet non-philosophique, voire anti-philosophique. L’objet de cette intervention sera d’interroger le bienfondé de la philosophie à construire et théoriser un genre musical qui échappe au discours : n’y a-t-il pas un risque d’outrecuidance à penser contre son objet ? Comment saisir et interpréter un art qui a fait de la superficialité son fer de lance esthétique, sans que le discours n’en vienne à se substituer à son objet ?

Research paper thumbnail of Images de fête et images festives : figures et promesses du bonheur dans les clips de musique mainstream

Déméter, 2024

La musique mainstream n’a de cesse d’inviter ses auditeurs à faire la fête. Par des textes multip... more La musique mainstream n’a de cesse d’inviter ses auditeurs à faire la fête. Par des textes multipliant les formules impératives, mais surtout par les images de ses clips, elle fait de la fête la représentation par excellence du bonheur. Prenant son essor dans les années 1980, le clip a pour fonction de mettre les œuvres musicales populaires en image. Cette mise en image est double : elle peut soit être une traduction des paroles, soit s’attacher à figurer les propriétés musicales de l’œuvre. Dans cet article, nous étudions ce double processus transformatif dans les clips de musique mainstream dansante du xxie siècle afin de voir par quels codes visuels cette incitation à la fête est traduite. Nous tâchons alors de défendre deux thèses qui concernent respectivement le contenu et la structure de l’image vidéoclipique : d’une part, la fête est donnée comme modèle du bonheur parce qu’elle est l’envers de la vie quotidienne et productive. D’autre part, les images de fête guident et figurent l’écoute des chansons mainstream en promouvant le plaisir esthétique qu’elles suscitent.

Research paper thumbnail of Recension : Quentin Gailhac, De la répétition. Langage musical et formes de l’invariance, Paris, Éditions MF, 2022, « Répercussions »

Nouvelle revue d'esthétique, Dec 13, 2022

Research paper thumbnail of Quand la critique rock rencontre le disco. Rhétorique d’une incompréhension

Nouvelle revue d’esthétique

Research paper thumbnail of Interpréter la pop mainstream ? Critique musicale et légitimation

Belphegor, 2019

La critique musicale, parce qu’elle est un opérateur essentiel de légitimation, contribue au disc... more La critique musicale, parce qu’elle est un opérateur essentiel de légitimation, contribue au discrédit dont souffre la pop mainstream. En étudiant le paradigme de la traductibilité herméneutique, dont la critique est tributaire, nous souhaitons mettre au jour les racines théoriques du sceau d’illégitimité dont ce genre musical est frappé. Ainsi, nous poserons les bases d’une critique musicale prenant en considération les spécificités de la pop.

Research paper thumbnail of Forme et langage : l'utopie des origines. Essai sur la porosité des règnes dans les gravures personnelles de Cécile Reims