Christophe Chevalier | UCLouvain (University of Louvain) (original) (raw)
PhD Thesis by Christophe Chevalier
Papers by Christophe Chevalier
Relations Internationales, 2018
En août 1866, les dirigeants des partis progressistes et démocrates espagnols en exil se réunisse... more En août 1866, les dirigeants des partis progressistes et démocrates espagnols en exil se réunissent à Ostende et y forment un comité, qui a pour mission de renverser l’ordre des choses existant en Espagne et de constituer un gouvernement provisoire. Alors que se trame sur le sol belge une véritable conspiration contre le gouvernement espagnol, les autorités belges s’illustrent par leur politique du laissez-faire, qui leur est fatalement reprochée à Madrid. Le Comité d’Ostende joue dès lors un rôle de premier plan dans les relations belgo-espagnoles entre 1866 et 1870, mais apporte également un nouvel éclairage aux relations internationales au 19e siècle, démontrant notamment l’importance des acteurs non étatiques et leur influence au sein du système international.
Revue Belge d'Histoire Contemporaine, 2017
La politique étrangère de la Belgique du 19ème siècle, mue par la confluence de divers intérêts n... more La politique étrangère de la Belgique du 19ème siècle, mue par la confluence de divers intérêts nationaux, a toujours eu pour objectif de maintenir le royaume éloigné de tout conflit et de maintenir des relations cordiales avec ses voisins européens. Le professeur Rik Coolsaet, dans son ouvrage België En Zijn Buitenlandse Politiek 1830-2015, a tenté d’identifier quels étaient ces intérêts nationaux – ces déterminants de la politique étrangère belge – ainsi que les rapports de force qui régissaient ceux-ci, les classifiant et les hiérarchisant sur la base de ses observations.
Cet article se propose de revenir sur la hiérarchisation de ces déterminants, en confrontant les thèses défendues par Rik Coolsaet à un cas d’application pratique. Dans cette optique, la crise européenne de 1866 nous a paru le choix idéal. Impliquant de près ou de loin les cinq grandes puissances du continent à l’occasion de la guerre opposant l’Autriche à la Prusse et l’Italie, cette crise suit directement l’accession au trône du roi Léopold II, épisode critique pour la Belgique, qui y perd son premier souverain et une figure de grande importance sur la scène politique européenne. Nous avons donc cherché quels sont les principes et les objectifs auxquels le Gouvernement belge se réfère dans l’élaboration et la mise en pratique de sa politique étrangère, mais aussi identifié le rôle et l’importance des différents acteurs de la diplomatie belge.
Comparant les résultats de notre étude à ceux développés dans België En Zijn Buitenlandse Politiek 1830-2015, nous avons cherché à en expliquer les différences et à affiner notre analyse en ayant recours à différents concepts empruntés aux sciences politiques : les notions de crise ou de temporalité sont ainsi mises à profit pour vérifier s’il existe réellement une hiérarchisation stricte et dogmatique des déterminants de la politique étrangère belge tels qu’ils ont été décrits par Rik Coolsaet.
Het buitenlandse beleid van België in de 19de eeuw, gedreven door het samenstromen van verschillende nationale belangen, heeft altijd tot doel gehad om het koninkrijk ver van alle conflict te houden en om vriendelijke betrekkingen te onderhouden met zijn Europese buren. In België en zijn buitenlandse politiek 1830-2015 heeft prof. dr. Rik Coolsaet geprobeerd om deze nationale belangen – deze determinanten van het Belgische buitenlandse beleid – zowel als de machtsverhoudingen die hen overheersen, te identificeren. Hij heeft ze op basis van zijn observaties geclassificeerd en gerangschikt.
In dit artikel wordt de rangschikking van deze determinanten besproken door middel van een confrontatie van Rik Coolsaets standpunten met een geval van praktische toepassing. Daarvoor lijkt de Europese crisis van 1866 een ideale keuze te zijn. Deze crisis, waarbij de vijf grote continentale machten van ver of dichtbij betrokken werden ter aanleiding van de oorlog tussen Oostenrijk en Pruisen, komt onmiddellijk na de troonbestijging van Leopold II. Dit is een kritische periode voor België die zijn eerste vorst, trouwens ook een belangrijke figuur op het Europese politieke toneel, verliest. Er werd dus geprobeerd om te achterhalen naar welke principes en objectieven de Belgische regering verwijst voor de uitwerking en de uitvoering van haar buitenlandse beleid. De rol en het belang van de verschillende actoren van de Belgische diplomatie werden ook geïdentificeerd.
Door de resultaten van deze studie te vergelijken met deze die in België en zijn buitenlands politiek 1830-2015 worden beschreven, werd er ook geprobeerd om de verschillen te verklaren en om de analyse te verfijnen door gebruik te maken van concepten uit de politieke wetenschappen: daarvoor worden de noties van crisis of van temporaliteit gebruikt om na te sporen of er wel degelijk een strikte en dogmatische rangschikking bestaat voor de determinanten van het Belgische buitenlandse beleid zoals door Rik Coolsaet beschreven.
The Belgium’s foreign policy from the 19th century, driven by the confluence of various national interests, has always aimed to maintain the kingdom away from conflict and maintain cordial relations with its European neighbors. Professor Rik Coolsaet, in his book België En Zijn Buitenlandse Politiek 1830-2015, attempted to identify what were those national interests - the determinants of Belgian foreign policy - and the power relations governing those, classifying and organizing them into a hierarchy on the basis of his observations.
This article proposes to revisit the prioritization of those determinants, comparing the theses defended by Rik Coolsaet with a practical application case. In this context, the European crisis of 1866 seemed to us the ideal choice. Involving directly or indirectly the five great powers of the continent during the war between Prussia, Italy and Austria, this crisis follows directly King Leopold II’s accession to the throne, critical episode for Belgium which loses its first ruler and a figure of great importance in the European political scene. We therefore sought what are the principles and objectives which the Belgian Government refers to the development and practice of its foreign policy, but also identified the role and importance of the different actors of Belgian diplomacy.
Comparing the results of our study to those developed in België En Zijn Buitenlandse Politiek 1830-2015, we sought to explain the differences and refine our analysis by using concepts borrowed from political sciences: the notions of crisis or temporality are thus utilized to check if there really is a strict and dogmatic hierarchy of Belgium’s foreign policy determinants as they have been described by Rik Coolsaet.
Relations Internationales, 2016
Du jour où Napoléon III a restauré le trône impérial de France, le gouvernement belge n’a plus pu... more Du jour où Napoléon III a restauré le trône impérial de France, le gouvernement belge n’a plus pu regarder sans inquiétudes les remous provoqués par les velléités annexionnistes de son turbulent voisin. Le traité de Turin est à cet égard un moment clé : l’annexion de Nice et de la Savoie ranime l’ambition séculaire de la politique étrangère française, le rêve quasi mythique des frontières naturelles. Si les autorités belges craignent une manœuvre similaire pour s’emparer de la Belgique, le traité de Turin a aussi eu un impact fondamental dans le développement du sentiment national belge. C'est précisément cette sécuritisation du sentiment national dans la politique étrangère belge que cet article se propose d'aborder.
From the day when Napoleon III restored the imperial throne of France, the Belgian Government could no longer look without worries commotions caused by annexationists ambitions of its turbulent neighbor. Treaty of Turin is in this respect a key moment: annexation Nice and Savoy, and revives the age-old ambition of French foreign policy, the almost mythical dream of natural boundaries. If the Belgian authorities fear a similar maneuver to seize Belgium, the Treaty of Turin also had a fundamental impact on the Belgian national sentiment. It’s precisely this securitization of the national sentiment in Belgian foreign policy that this article aims to analyze.
Contemporanea, 2016
Un pays sans politique étrangère ? Les questions de sécurité nationale en Belgique au 19e siècle ... more Un pays sans politique étrangère ? Les questions de sécurité nationale en Belgique au 19e siècle Christophe Chevalier, UCL La Belgique, dès lors qu'elle se désolidarise du Royaume des Pays-Bas et proclame son indépendance, est l'objet de bien des interrogations de la part des grandes puissances européennes, qui doutent de sa viabilité et sont soucieuses quant à la possibilité de la voir tomber sous le giron français. C'est donc pour s'assurer de son indépendance que la Belgique se voit imposer une neutralité perpétuelle, celle-ci étant, tout comme son intégrité territoriale, garantie par les cinq grandes puissances européennes. Mais peut-on conclure de cette situation de neutralité garantie que la Belgique s'est toujours abstenue de se mêler des grandes questions européennes, adoptant systématiquement une attitude d'extrême réserve ? Qu'elle n'a jamais eu à se préoccuper de questions de sécurité nationale, se souciant prioritairement du développement de son économie et de son commerce ? Que, comme le disait Stengers, une politique extérieure « au sens classique du mot, est précisément ce que la Belgique, à l'époque où nous nous situons, s'interdisait d'avoir », et que « les grandes orientations et les grandes décisions sont absentes »? 1
Revue d'Histoire diplomatique, 2015
La guerre austro-prussienne de 1866 et les diverses tractations diplomatiques qui en ont résulté ... more La guerre austro-prussienne de 1866 et les diverses tractations diplomatiques qui en ont résulté ont profondément modifié l’équilibre des puissances en Europe, et nourri le vieux fantasme des frontières du Rhin dans l’entourage de Napoléon III. Le gouvernement belge, qui sait la Belgique directement menacée par les ambitions françaises, a maintenu jusqu’au début du mois d’août une politique d’abstention calme et sereine à l’égard des évènements extérieurs. Mais les démarches de Benedetti auprès de Bismarck vont encourager certains hommes politiques à promouvoir une politique diplomatique plus énergique. La mission de Jean-Baptiste Nothomb à Paris en est le résultat concret, et nous éclaire non seulement sur les objectifs réels de la diplomatie belge, mais aussi et surtout sur les oppositions, les jeux d’influence et arrangements secrets qui animent les relations entre les différents membres du gouvernement, le palais royal et le corps diplomatique belge.
The Austro-Prussian War of 1866 and the various diplomatic negotiations which it resulted in profoundly changed the balance of power in Europe, and fed the old fantasy of the Rhine borders in the entourage of Napoleon III. The Belgian government, who knew that Belgium was directly threatened by French ambitions, had maintained until early August a calm and serene abstention policy towards external events. But Benedetti’s approaches to Bismarck encouraged some politicians to promote a more vigorous diplomatic policy. Jean-Baptiste Nothomb’s mission in Paris is the concrete result of this situation, and sheds light not only on the real objectives of the Belgian diplomacy, but also and above all on oppositions, power games and secret arrangements that marked the relationship between the various members of the Government, the Royal Palace and the Belgian diplomatic corps.
Book Chapters by Christophe Chevalier
Dumoulin M., Genin V. & Gola S., Autour de l'Année 1866 en Italie. Échos, réactions et interactions en Belgique, 2020
Manenti L. & Paci D., Irredentismi. Politica, cultura e propaganda nell’Europa dei nazionalismi, Milan, Unicopli (Tracce. Percorsi internazionali di storia contemporanea), 2017
Arraché à la Belgique en 1839 alors qu’il avait activement contribué à la révolution de 1830, le ... more Arraché à la Belgique en 1839 alors qu’il avait activement contribué à la révolution de 1830, le Grand-Duché de Luxembourg est placé sous le giron du Roi des Pays-Bas avec le consentement des grandes puissances européennes. Dorénavant considéré, à l’instar du Limbourg hollandais et de la Flandre zélandaise, comme une « province perdue », le Grand-Duché suscite en Belgique de nombreux fantasmes irrédentistes tout au long du 19ème siècle. Longtemps perçu comme un espoir illusoire par une majeure partie des milieux politiques belges, l’hypothèse d’un retour du Grand-Duché à la Belgique prend néanmoins une nouvelle consistance en 1866 avec la dislocation de la Confédération germanique, qui pose le problème du statut international du petit état. Parallèlement à la politique des compensations menée par Napoléon III, une partie du Gouvernement et de la diplomatie belge entreprend donc dans le plus grand secret d’élaborer une « solution belge » pour le Grand-Duché, à l’occasion de la Conférence de Londres de mai 1867. Cet article, grâce à une analyse poussée des milieux irrédentistes belges et de la politique étrangère adoptée par la Belgique en 1867, se propose de définir quels étaient les tenants et aboutissants de cette politique irrédentiste, quels étaient ses relais, moyens et ressources au sein du Grand-Duché et en Belgique, et d’analyser les raisons de son échec.
Talks by Christophe Chevalier
The Crimean War, the first european modern war ?, Maison de la Recherche et Musée de l’Armée (Paris, France), 7-9 novembre 2019, 2019
Neutralisée par les puissances en 1830, la Belgique n’a a priori rien à craindre du déclenchement... more Neutralisée par les puissances en 1830, la Belgique n’a a priori rien à craindre du déclenchement de la guerre de Crimée, qui ne la concerne que très indirectement. Le jeune État est pourtant rapidement pris à partie dans les débats suscités par le conflit, notamment en ce qui concerne le commerce des armes avec la Russie, qui indispose la France et l’Angleterre. Les relations franco-belges en pâtissent donc, mais pire encore, le « parrain » anglais se joint aux récriminations françaises et entame même un blocus des ports belges.
Paradoxalement, cette hostilité à l’égard de la Belgique n’empêche pas les autorités françaises de maintenir un intense lobbying afin de pousser la Belgique à s’engager dans le conflit aux côtés des alliés, particulièrement après l’entrée en guerre du Piémont, neutre lui aussi. Plusieurs hypothèses sont envisagées, de l’occupation des États pontificaux jusqu’à l’envoi de bataillons belges en Crimée. De même, l’Angleterre tente de recruter des volontaires en Belgique pour compenser la faiblesse des engagements sur son propre sol.
Menacée par ces différentes atteintes envers sa neutralité et sa souveraineté, la Belgique ne ménagera pas ses efforts dans le sens d’une conclusion rapide de la paix dès que l’opportunité lui en sera donnée. À l’inverse, Léopold Ier et son fils entretiennent une série de projets qui étonnent par leur ambition démesurée. Il y est en effet question de profiter de la guerre pour, selon les cas, s’emparer des « provinces perdues » qui ont été cédées à la Hollande en 1839, s’accaparer la colonie de Java, ou même négocier avec l’Angleterre et la France une occupation définitive de la rive gauche du Rhin si la Prusse se joignait à la Russie.
La guerre de Crimée, en forçant la Belgique à s’interroger sur les frontières de sa neutralité, l’a donc aidée à fixer les cadres de sa politique étrangère pour tous les conflits à venir.
Exil, genre et famille au XIXe siècle, Médiathèque Jean Falala (Reims, France), 5-7 septembre 2019, 2019
Selon les données de la police des étrangers, les femmes représenteraient un pourcentage presque ... more Selon les données de la police des étrangers, les femmes représenteraient un pourcentage presque négligeable des réfugiés et exilés qui trouvent asile en Belgique entre 1830 et 1870. La vérité des sources est toutefois tronquée : la Sûreté publique belge a en effet cru opportun de ne pas attribuer aux femmes mariées et leurs enfants leur propre dossier au sein de l’administration des étrangers, mais de les incorporer au dossier du père de famille, les invisibilisant ainsi de manière volontaire. De cette situation découle une série de questions, sur lequel l’historiographie belge ne s’est que rarement penchée : quel fut donc le traitement réservé à ces femmes qui n’ont même pas d’existence propre aux yeux de la Sûreté publique ? Quels facteurs influencent les modalités de leur accueil, et quel est l’argumentaire développé pour expliquer et justifier leur éventuelle expulsion ? L’administration établit-elle une différence entre les femmes réfugiées pour leur propre action politique et celles qui ont choisi de suivre leur conjoint en exil ? Enfin, quelles images sont véhiculées pour représenter ces exilées au sein de la population belge ?
Un autre aspect abordé est celui de l’adaptation de ces femmes à leur nouvel environnement. Qu’il leur soit permis de rester à Bruxelles ou qu’elles soient forcées de s’établir en province, la manière dont ces femmes ont vécu le déracinement et affronté l’épreuve de l’exil est en effet une question centrale. Ces épreuves se vivent-elles seules, dans le cadre du noyau familial, ou en groupe, au sein d’associations ou de réseaux d’exilées ? Comment cela a-t-il pu influencer leur parcours respectif ? Des différences sont-elles perceptibles en fonction de l’origine socio-économique et de la nationalité de ces femmes ? Cette communication a donc pour ambition de dresser un portrait plus fidèle de l’exil au féminin en Belgique, qui demeure encore, à bien des égards, largement inconnu.
L’étranger, ami ou ennemi ? Tensions, échanges et sensibilités de l’Antiquité à nos jours. XIe universités d’hiver de Saint-Mihiel 2018, (Saint-Mihiel, France), 22-24 novembre 2018, 2018
Parmi les nombreux étrangers résidant en Belgique au 19e siècle, la communauté des émigrés frança... more Parmi les nombreux étrangers résidant en Belgique au 19e siècle, la communauté des émigrés français est une minorité importante, en représentant approximativement 25 à 32% jusqu’en 1914. Cette présence française en Belgique, si elle reste numériquement stable, est toutefois directement influencée par les soubresauts de la politique intérieure française, et en corollaire à l’état plus ou moins bon des relations franco-belges. À cet égard, le Second Empire est sans conteste une période des plus troublées, tant par la détérioration des relations entre les deux États, que par l’arrivée en Belgique de nombreux proscrits, venus y trouver un refuge où continuer leur lutte. Mais quel regard les populations belges jettent elles sur ces réfugiés français venus trouver asile en Belgique ? Les relations qui se tissent entre belges et proscrits du Second Empire, au sein desquels les intellectuels, écrivains, publicistes et éditeurs, occupent une place importante, ne manquent pas d’intriguer. S’ils suscitent généralement la sympathie des élites libérales belges, avec qui ils partagent une culture politique commune, l’arrivée de ces proscrits n’est toutefois pas toujours des plus paisible. Si certains Français s’amusent des belgicismes et autres spécificités langagières du plat pays, d’autres ont plus de mal à s’accommoder à leur nouvelle vie d’exilés. De même, la mainmise que les réfugiés français exercent dans quelques secteurs tels que la presse ou le théâtre n’est que modérément appréciée par certains Belges, qui y voient les prémisses d’une invasion culturelle, dans un climat géopolitique tendu lui aussi par la menace d’une invasion militaire. Les tensions qui en découlent ne dépassent pourtant jamais le stade des mots, en dépit de la violence de ceux-ci. Loin d’être à sens unique, les échanges entre ces proscrits et les populations belges ont considérablement influencé et enrichi la vision respective des uns et des autres. Ces influences croisées sont donc d’une importance capitale pour la bonne compréhension de la dialectique nous/autres, que cette communication se propose d’aborder.
2e Journée d’histoire de la migration Belge, KADOC – KU Leuven (Louvain, Belgique), 6 octobre 2018, 2018
La Belgique est, dans la seconde moitié du 19e siècle, considérée comme une terre d’asile privilé... more La Belgique est, dans la seconde moitié du 19e siècle, considérée comme une terre d’asile privilégiée pour les réfugiés politiques, tant par sa situation géographique, que pour la libéralité de ses institutions politico-judiciaires et sa supposée hospitalité. Mais alors que les traités qui ont officialisé son indépendance lui ont imposé la neutralité et interdit toute ingérence dans les affaires intérieures de ses voisins, quel regard les autorités belges ont-elles porté sur ces réfugiés politiques ? Leur présence sur le sol belge de ces réfugiés a-t-elle entrainé des problèmes sécuritaires originaux, tant au niveau intérieur qu’au point de vue des relations internationales ? Quels sont les moyens de contrôle dont dispose le Gouvernement à leur égard, et a-t-il adopté des politiques exceptionnelles pour régler certains cas particuliers ? Si la Police des étrangers s’efforce de tenir les autorités belges au courant des agissements des réfugiés supposés « dangereux », le Gouvernement belge a en de nombreuses occasions fait preuve de laxisme envers certains groupes de réfugiés, ce qui peut paraitre surprenant et mérite une attention toute particulière. Cette communication a donc pour but de réexplorer la dialectique nous-autres sous un angle sécuritaire, et de s’interroger sur les préjugés qui entourent le concept de « réfugiés », notamment en termes géographiques et culturels, à une époque où une majorité des migrants – politiques ou économiques – proviennent du continent européen.
Profession : Administrateur de la Sûreté. L’homme et la fonction, de la menace orangiste au péril rouge 1830-1958, Auditoire Socrate (Louvain-la-Neuve, Belgique), 21 mars 2018, 2018
Le baron Auguste Lambermont (1819-1905). Conférence du CHAGO, Salle du Conseil de l’Hôtel de ville (Ottignies, Belgique), 9 octobre 2017, 2017
Si Auguste Lambermont, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères entre 1860 et 1903... more Si Auguste Lambermont, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères entre 1860 et 1903, n’a jamais brigué le moindre mandat parlementaire ni occupé le moindre poste ministériel (même s'il a - chose inédite pour un fonctionnaire - été nommé ministre d’État en 1885), tous ses contemporains, tous les historiens qui se sont attelés à sa biographie s’accordent sur un point : « Il n’est aucune des affaires politiques du pays au règlement de laquelle il n’ait pris une part considérable ». Cette conférence s'attardera sur deux projets menés par Lambermont : le rachat du péage de l'Escaut entre 1853 et 1863, et l'échec de la tentative de retour du grand-duché de Luxembourg à la Belgique entre 1866 et 1870 ; afin de cerner qui fut cet homme d'État, et expliquer les raisons qui lui ont valu succès et prestige au sein des cours européennes.
Doctoral Workshop on the History of International Relations, Musée BelVue (Bruxelles), 22-23 juin 2017
La clandestinità come strategia di lotta politica. Modalità, discorsi e dinamiche sociali dall’Ottocento ad oggi, Complesso San Giovanni in Monte (Bologne), 9-10 février 2017
Comment Les groupes et mouvements clandestins du 19e siècle se sont-ils adaptés aux possibilités ... more Comment Les groupes et mouvements clandestins du 19e siècle se sont-ils adaptés aux possibilités nouvelles offertes par la Belgique neutre et indépendante, tant du point de vue organisationnel que dans leur rapport au pouvoir politique et à la société dans laquelle ils s’insèrent ? Conservent-ils les mêmes schémas organisationnels fractionnés et décentralisés, nécessaires dans le cadre de leur action clandestine, que dans leur pays d’origine, ou les abandonnent-ils au profit d’une organisation plus souple et plus efficace, mais aussi moins discrète ? Entretiennent-ils les mêmes sentiments de répulsion et de méfiance à l’égard des autorités du pays qui les accueille que par rapport à celui qu’ils combattent, ou se rangent-ils « dans le rang » afin de faciliter leurs démarches et la mise en place de leurs plans d’action ? La répartition géographique des différentes communautés d’étrangers établies en Belgique influence-t-elle le choix de leur implantation dans telle région spécifique plutôt qu’une autre ? Quels contacts, quels rapports entretiennent-ils, tant avec la population belge qu’avec leurs compatriotes établis librement en Belgique ? Des collaborations ont-elles pu se développer entre diverses organisations clandestines menant parallèlement leur combat depuis la Belgique ?
Si le cas des proscrits du Second Empire est bien connu, notamment en ce qui concerne leur mainmise sur la plupart des grands journaux de la presse belge, véritables tribunes d’où ils ont pu continuer la lutte contre Napoléon III ; les formes de lutte et les moyens d’actions de tous ces groupes clandestins en Belgique n’ont en revanche été que rarement étudiés.
Il nous faut également nous interroger sur le regard que portent les autorités belges sur ces groupes clandestins, alors même que les traités internationaux qui ont officialisé l’indépendance de la Belgique lui ont imposé la neutralité et interdit toute ingérence dans les affaires intérieures de ses voisins. Constamment tenues au courant des allées et venues des membres de ces différents groupes clandestins sur leur territoire par la police des étrangers, les autorités belges ont pourtant fait preuve d’un certain laxisme dès lors qu’il s’agissait de les combattre, même lorsque la constitution le rendait possible, ce qui mérite une attention toute particulière.
Colloque du Comité Belge d’Histoire du Risorgimento : L’année 1866 en Italie. Échos, réactions et interactions en Belgique, 17-18 novembre 2016, Bruxelles
Le conflit austro-italien de 1866, longtemps relayé au second plan par celui opposant la Prusse à... more Le conflit austro-italien de 1866, longtemps relayé au second plan par celui opposant la Prusse à l’Autriche, a pourtant eu une influence considérable sur la politique étrangère des différentes puissances impliquées, et eu de nombreuses conséquences, tant sur le contexte géopolitique européen que sur la situation internationale de la Belgique.
Outre bien sûr la mise à l’écart définitive de l’Autriche des affaires italiennes, on peut s’interroger quant à l’impact suscité par l’échec de la politique des « pourboires » de Napoléon III sur les orientations prises par les politiques étrangères française et prussienne dans les années qui suivirent. En ce qui concerne l’Italie, les humiliantes défaites qu’elle a connues à Custozza et Lissa, de même que la récupération indirecte de la Vénétie par l’entremise de la France, ont durablement influencé sa politique étrangère. Ces événements ont non seulement démontré que la jeune nation n’était toujours pas maitresse de son destin, mais y ont aussi nourri un important complexe d’infériorité, encore renforcé par le triomphe de la Prusse à Sadowa, qui a mis au jour les faiblesses militaires de l’Autriche. Sortie moralement défaite de la guerre, l’Italie se cherche donc toujours une victoire qui lui rendrait son indépendance vis-à-vis de la France, et parachèverait son unité.
Les relations bilatérales entre l’Italie et la Belgique ont elles aussi eu à souffrir de la guerre. Les catholiques belges, déjà vivement opposés à l’Italie dans la Question Romaine, prennent naturellement le parti de l’Autriche. Mais se joignent également à eux nombre de libéraux qui rejettent la politique agressive de Bismarck, ce qui n’est pas sans poser problème au gouvernement de Charles Rogier. Les ministres belges eux-mêmes sont partagés quant à l’attitude à adopter à l’égard des grands remaniements territoriaux auxquels se sont livrées l’Italie, la Prusse et la France, et les démonstrations de soutien à la cause autrichienne qui fleurissent un peu partout dans la presse ne manquent pas de compliquer encore davantage les rapports entre Bruxelles et Florence.
Cette communication aura donc pour but de revenir plus en détail sur les implications qu’a pu avoir le conflit entre l’Italie et l’Autriche de 1866, tant sur le contexte géopolitique européen que sur la situation internationale de la Belgique
10e Congrès de l’Association des Cercles Francophones d’Histoire et d’Archéologie de Belgique, 18-21 août 2016, Arlon, Belgique
Entre novembre et décembre 1867, les deux grandes figures du gouvernement belge, Charles Rogier e... more Entre novembre et décembre 1867, les deux grandes figures du gouvernement belge, Charles Rogier et Walthère Frère-Orban, s’opposent pour le pouvoir, provoquant la dislocation du cabinet libéral. Devant les chambres, les ministres évoquent de profonds dissentiments sur l’interprétation de la loi sur l’enseignement primaire de 1842, dont la révision est réclamée par les libéraux radicaux. La presse quant à elle, croit savoir que le contentieux qui oppose les deux ministres est lié à la question militaire ou à une éventuelle participation de la Belgique à une conférence sur l’avenir des états pontificaux. Reprises plus tard par les historiens, ces différentes hypothèses ne peuvent pourtant à elles seules justifier la chute d’un cabinet au pouvoir depuis 10 ans, et qui a été confronté à des questions autrement plus épineuses. Cette contribution, grâce à une analyse poussée des rapports de force entre les ministres et de la politique étrangère adoptée par la Belgique dans les années précédant le conflit, se propose de définir une nouvelle clé de lecture pour la chute du cabinet de Rogier. Et si le différend entre Frère-Orban et Rogier avait plutôt pour origine la découverte par ce dernier d’une véritable diplomatie officieuse construite – à son insu et à ses dépens – par son collègue et néanmoins rival ?
Séminaire du LaRHis, 11 avril 2016, Louvain-la-Neuve
Archives by Christophe Chevalier
Inventaire des archives de Paul-Henry Spaak conservées à l'Institut Émile Vandervelde
Relations Internationales, 2018
En août 1866, les dirigeants des partis progressistes et démocrates espagnols en exil se réunisse... more En août 1866, les dirigeants des partis progressistes et démocrates espagnols en exil se réunissent à Ostende et y forment un comité, qui a pour mission de renverser l’ordre des choses existant en Espagne et de constituer un gouvernement provisoire. Alors que se trame sur le sol belge une véritable conspiration contre le gouvernement espagnol, les autorités belges s’illustrent par leur politique du laissez-faire, qui leur est fatalement reprochée à Madrid. Le Comité d’Ostende joue dès lors un rôle de premier plan dans les relations belgo-espagnoles entre 1866 et 1870, mais apporte également un nouvel éclairage aux relations internationales au 19e siècle, démontrant notamment l’importance des acteurs non étatiques et leur influence au sein du système international.
Revue Belge d'Histoire Contemporaine, 2017
La politique étrangère de la Belgique du 19ème siècle, mue par la confluence de divers intérêts n... more La politique étrangère de la Belgique du 19ème siècle, mue par la confluence de divers intérêts nationaux, a toujours eu pour objectif de maintenir le royaume éloigné de tout conflit et de maintenir des relations cordiales avec ses voisins européens. Le professeur Rik Coolsaet, dans son ouvrage België En Zijn Buitenlandse Politiek 1830-2015, a tenté d’identifier quels étaient ces intérêts nationaux – ces déterminants de la politique étrangère belge – ainsi que les rapports de force qui régissaient ceux-ci, les classifiant et les hiérarchisant sur la base de ses observations.
Cet article se propose de revenir sur la hiérarchisation de ces déterminants, en confrontant les thèses défendues par Rik Coolsaet à un cas d’application pratique. Dans cette optique, la crise européenne de 1866 nous a paru le choix idéal. Impliquant de près ou de loin les cinq grandes puissances du continent à l’occasion de la guerre opposant l’Autriche à la Prusse et l’Italie, cette crise suit directement l’accession au trône du roi Léopold II, épisode critique pour la Belgique, qui y perd son premier souverain et une figure de grande importance sur la scène politique européenne. Nous avons donc cherché quels sont les principes et les objectifs auxquels le Gouvernement belge se réfère dans l’élaboration et la mise en pratique de sa politique étrangère, mais aussi identifié le rôle et l’importance des différents acteurs de la diplomatie belge.
Comparant les résultats de notre étude à ceux développés dans België En Zijn Buitenlandse Politiek 1830-2015, nous avons cherché à en expliquer les différences et à affiner notre analyse en ayant recours à différents concepts empruntés aux sciences politiques : les notions de crise ou de temporalité sont ainsi mises à profit pour vérifier s’il existe réellement une hiérarchisation stricte et dogmatique des déterminants de la politique étrangère belge tels qu’ils ont été décrits par Rik Coolsaet.
Het buitenlandse beleid van België in de 19de eeuw, gedreven door het samenstromen van verschillende nationale belangen, heeft altijd tot doel gehad om het koninkrijk ver van alle conflict te houden en om vriendelijke betrekkingen te onderhouden met zijn Europese buren. In België en zijn buitenlandse politiek 1830-2015 heeft prof. dr. Rik Coolsaet geprobeerd om deze nationale belangen – deze determinanten van het Belgische buitenlandse beleid – zowel als de machtsverhoudingen die hen overheersen, te identificeren. Hij heeft ze op basis van zijn observaties geclassificeerd en gerangschikt.
In dit artikel wordt de rangschikking van deze determinanten besproken door middel van een confrontatie van Rik Coolsaets standpunten met een geval van praktische toepassing. Daarvoor lijkt de Europese crisis van 1866 een ideale keuze te zijn. Deze crisis, waarbij de vijf grote continentale machten van ver of dichtbij betrokken werden ter aanleiding van de oorlog tussen Oostenrijk en Pruisen, komt onmiddellijk na de troonbestijging van Leopold II. Dit is een kritische periode voor België die zijn eerste vorst, trouwens ook een belangrijke figuur op het Europese politieke toneel, verliest. Er werd dus geprobeerd om te achterhalen naar welke principes en objectieven de Belgische regering verwijst voor de uitwerking en de uitvoering van haar buitenlandse beleid. De rol en het belang van de verschillende actoren van de Belgische diplomatie werden ook geïdentificeerd.
Door de resultaten van deze studie te vergelijken met deze die in België en zijn buitenlands politiek 1830-2015 worden beschreven, werd er ook geprobeerd om de verschillen te verklaren en om de analyse te verfijnen door gebruik te maken van concepten uit de politieke wetenschappen: daarvoor worden de noties van crisis of van temporaliteit gebruikt om na te sporen of er wel degelijk een strikte en dogmatische rangschikking bestaat voor de determinanten van het Belgische buitenlandse beleid zoals door Rik Coolsaet beschreven.
The Belgium’s foreign policy from the 19th century, driven by the confluence of various national interests, has always aimed to maintain the kingdom away from conflict and maintain cordial relations with its European neighbors. Professor Rik Coolsaet, in his book België En Zijn Buitenlandse Politiek 1830-2015, attempted to identify what were those national interests - the determinants of Belgian foreign policy - and the power relations governing those, classifying and organizing them into a hierarchy on the basis of his observations.
This article proposes to revisit the prioritization of those determinants, comparing the theses defended by Rik Coolsaet with a practical application case. In this context, the European crisis of 1866 seemed to us the ideal choice. Involving directly or indirectly the five great powers of the continent during the war between Prussia, Italy and Austria, this crisis follows directly King Leopold II’s accession to the throne, critical episode for Belgium which loses its first ruler and a figure of great importance in the European political scene. We therefore sought what are the principles and objectives which the Belgian Government refers to the development and practice of its foreign policy, but also identified the role and importance of the different actors of Belgian diplomacy.
Comparing the results of our study to those developed in België En Zijn Buitenlandse Politiek 1830-2015, we sought to explain the differences and refine our analysis by using concepts borrowed from political sciences: the notions of crisis or temporality are thus utilized to check if there really is a strict and dogmatic hierarchy of Belgium’s foreign policy determinants as they have been described by Rik Coolsaet.
Relations Internationales, 2016
Du jour où Napoléon III a restauré le trône impérial de France, le gouvernement belge n’a plus pu... more Du jour où Napoléon III a restauré le trône impérial de France, le gouvernement belge n’a plus pu regarder sans inquiétudes les remous provoqués par les velléités annexionnistes de son turbulent voisin. Le traité de Turin est à cet égard un moment clé : l’annexion de Nice et de la Savoie ranime l’ambition séculaire de la politique étrangère française, le rêve quasi mythique des frontières naturelles. Si les autorités belges craignent une manœuvre similaire pour s’emparer de la Belgique, le traité de Turin a aussi eu un impact fondamental dans le développement du sentiment national belge. C'est précisément cette sécuritisation du sentiment national dans la politique étrangère belge que cet article se propose d'aborder.
From the day when Napoleon III restored the imperial throne of France, the Belgian Government could no longer look without worries commotions caused by annexationists ambitions of its turbulent neighbor. Treaty of Turin is in this respect a key moment: annexation Nice and Savoy, and revives the age-old ambition of French foreign policy, the almost mythical dream of natural boundaries. If the Belgian authorities fear a similar maneuver to seize Belgium, the Treaty of Turin also had a fundamental impact on the Belgian national sentiment. It’s precisely this securitization of the national sentiment in Belgian foreign policy that this article aims to analyze.
Contemporanea, 2016
Un pays sans politique étrangère ? Les questions de sécurité nationale en Belgique au 19e siècle ... more Un pays sans politique étrangère ? Les questions de sécurité nationale en Belgique au 19e siècle Christophe Chevalier, UCL La Belgique, dès lors qu'elle se désolidarise du Royaume des Pays-Bas et proclame son indépendance, est l'objet de bien des interrogations de la part des grandes puissances européennes, qui doutent de sa viabilité et sont soucieuses quant à la possibilité de la voir tomber sous le giron français. C'est donc pour s'assurer de son indépendance que la Belgique se voit imposer une neutralité perpétuelle, celle-ci étant, tout comme son intégrité territoriale, garantie par les cinq grandes puissances européennes. Mais peut-on conclure de cette situation de neutralité garantie que la Belgique s'est toujours abstenue de se mêler des grandes questions européennes, adoptant systématiquement une attitude d'extrême réserve ? Qu'elle n'a jamais eu à se préoccuper de questions de sécurité nationale, se souciant prioritairement du développement de son économie et de son commerce ? Que, comme le disait Stengers, une politique extérieure « au sens classique du mot, est précisément ce que la Belgique, à l'époque où nous nous situons, s'interdisait d'avoir », et que « les grandes orientations et les grandes décisions sont absentes »? 1
Revue d'Histoire diplomatique, 2015
La guerre austro-prussienne de 1866 et les diverses tractations diplomatiques qui en ont résulté ... more La guerre austro-prussienne de 1866 et les diverses tractations diplomatiques qui en ont résulté ont profondément modifié l’équilibre des puissances en Europe, et nourri le vieux fantasme des frontières du Rhin dans l’entourage de Napoléon III. Le gouvernement belge, qui sait la Belgique directement menacée par les ambitions françaises, a maintenu jusqu’au début du mois d’août une politique d’abstention calme et sereine à l’égard des évènements extérieurs. Mais les démarches de Benedetti auprès de Bismarck vont encourager certains hommes politiques à promouvoir une politique diplomatique plus énergique. La mission de Jean-Baptiste Nothomb à Paris en est le résultat concret, et nous éclaire non seulement sur les objectifs réels de la diplomatie belge, mais aussi et surtout sur les oppositions, les jeux d’influence et arrangements secrets qui animent les relations entre les différents membres du gouvernement, le palais royal et le corps diplomatique belge.
The Austro-Prussian War of 1866 and the various diplomatic negotiations which it resulted in profoundly changed the balance of power in Europe, and fed the old fantasy of the Rhine borders in the entourage of Napoleon III. The Belgian government, who knew that Belgium was directly threatened by French ambitions, had maintained until early August a calm and serene abstention policy towards external events. But Benedetti’s approaches to Bismarck encouraged some politicians to promote a more vigorous diplomatic policy. Jean-Baptiste Nothomb’s mission in Paris is the concrete result of this situation, and sheds light not only on the real objectives of the Belgian diplomacy, but also and above all on oppositions, power games and secret arrangements that marked the relationship between the various members of the Government, the Royal Palace and the Belgian diplomatic corps.
Dumoulin M., Genin V. & Gola S., Autour de l'Année 1866 en Italie. Échos, réactions et interactions en Belgique, 2020
Manenti L. & Paci D., Irredentismi. Politica, cultura e propaganda nell’Europa dei nazionalismi, Milan, Unicopli (Tracce. Percorsi internazionali di storia contemporanea), 2017
Arraché à la Belgique en 1839 alors qu’il avait activement contribué à la révolution de 1830, le ... more Arraché à la Belgique en 1839 alors qu’il avait activement contribué à la révolution de 1830, le Grand-Duché de Luxembourg est placé sous le giron du Roi des Pays-Bas avec le consentement des grandes puissances européennes. Dorénavant considéré, à l’instar du Limbourg hollandais et de la Flandre zélandaise, comme une « province perdue », le Grand-Duché suscite en Belgique de nombreux fantasmes irrédentistes tout au long du 19ème siècle. Longtemps perçu comme un espoir illusoire par une majeure partie des milieux politiques belges, l’hypothèse d’un retour du Grand-Duché à la Belgique prend néanmoins une nouvelle consistance en 1866 avec la dislocation de la Confédération germanique, qui pose le problème du statut international du petit état. Parallèlement à la politique des compensations menée par Napoléon III, une partie du Gouvernement et de la diplomatie belge entreprend donc dans le plus grand secret d’élaborer une « solution belge » pour le Grand-Duché, à l’occasion de la Conférence de Londres de mai 1867. Cet article, grâce à une analyse poussée des milieux irrédentistes belges et de la politique étrangère adoptée par la Belgique en 1867, se propose de définir quels étaient les tenants et aboutissants de cette politique irrédentiste, quels étaient ses relais, moyens et ressources au sein du Grand-Duché et en Belgique, et d’analyser les raisons de son échec.
The Crimean War, the first european modern war ?, Maison de la Recherche et Musée de l’Armée (Paris, France), 7-9 novembre 2019, 2019
Neutralisée par les puissances en 1830, la Belgique n’a a priori rien à craindre du déclenchement... more Neutralisée par les puissances en 1830, la Belgique n’a a priori rien à craindre du déclenchement de la guerre de Crimée, qui ne la concerne que très indirectement. Le jeune État est pourtant rapidement pris à partie dans les débats suscités par le conflit, notamment en ce qui concerne le commerce des armes avec la Russie, qui indispose la France et l’Angleterre. Les relations franco-belges en pâtissent donc, mais pire encore, le « parrain » anglais se joint aux récriminations françaises et entame même un blocus des ports belges.
Paradoxalement, cette hostilité à l’égard de la Belgique n’empêche pas les autorités françaises de maintenir un intense lobbying afin de pousser la Belgique à s’engager dans le conflit aux côtés des alliés, particulièrement après l’entrée en guerre du Piémont, neutre lui aussi. Plusieurs hypothèses sont envisagées, de l’occupation des États pontificaux jusqu’à l’envoi de bataillons belges en Crimée. De même, l’Angleterre tente de recruter des volontaires en Belgique pour compenser la faiblesse des engagements sur son propre sol.
Menacée par ces différentes atteintes envers sa neutralité et sa souveraineté, la Belgique ne ménagera pas ses efforts dans le sens d’une conclusion rapide de la paix dès que l’opportunité lui en sera donnée. À l’inverse, Léopold Ier et son fils entretiennent une série de projets qui étonnent par leur ambition démesurée. Il y est en effet question de profiter de la guerre pour, selon les cas, s’emparer des « provinces perdues » qui ont été cédées à la Hollande en 1839, s’accaparer la colonie de Java, ou même négocier avec l’Angleterre et la France une occupation définitive de la rive gauche du Rhin si la Prusse se joignait à la Russie.
La guerre de Crimée, en forçant la Belgique à s’interroger sur les frontières de sa neutralité, l’a donc aidée à fixer les cadres de sa politique étrangère pour tous les conflits à venir.
Exil, genre et famille au XIXe siècle, Médiathèque Jean Falala (Reims, France), 5-7 septembre 2019, 2019
Selon les données de la police des étrangers, les femmes représenteraient un pourcentage presque ... more Selon les données de la police des étrangers, les femmes représenteraient un pourcentage presque négligeable des réfugiés et exilés qui trouvent asile en Belgique entre 1830 et 1870. La vérité des sources est toutefois tronquée : la Sûreté publique belge a en effet cru opportun de ne pas attribuer aux femmes mariées et leurs enfants leur propre dossier au sein de l’administration des étrangers, mais de les incorporer au dossier du père de famille, les invisibilisant ainsi de manière volontaire. De cette situation découle une série de questions, sur lequel l’historiographie belge ne s’est que rarement penchée : quel fut donc le traitement réservé à ces femmes qui n’ont même pas d’existence propre aux yeux de la Sûreté publique ? Quels facteurs influencent les modalités de leur accueil, et quel est l’argumentaire développé pour expliquer et justifier leur éventuelle expulsion ? L’administration établit-elle une différence entre les femmes réfugiées pour leur propre action politique et celles qui ont choisi de suivre leur conjoint en exil ? Enfin, quelles images sont véhiculées pour représenter ces exilées au sein de la population belge ?
Un autre aspect abordé est celui de l’adaptation de ces femmes à leur nouvel environnement. Qu’il leur soit permis de rester à Bruxelles ou qu’elles soient forcées de s’établir en province, la manière dont ces femmes ont vécu le déracinement et affronté l’épreuve de l’exil est en effet une question centrale. Ces épreuves se vivent-elles seules, dans le cadre du noyau familial, ou en groupe, au sein d’associations ou de réseaux d’exilées ? Comment cela a-t-il pu influencer leur parcours respectif ? Des différences sont-elles perceptibles en fonction de l’origine socio-économique et de la nationalité de ces femmes ? Cette communication a donc pour ambition de dresser un portrait plus fidèle de l’exil au féminin en Belgique, qui demeure encore, à bien des égards, largement inconnu.
L’étranger, ami ou ennemi ? Tensions, échanges et sensibilités de l’Antiquité à nos jours. XIe universités d’hiver de Saint-Mihiel 2018, (Saint-Mihiel, France), 22-24 novembre 2018, 2018
Parmi les nombreux étrangers résidant en Belgique au 19e siècle, la communauté des émigrés frança... more Parmi les nombreux étrangers résidant en Belgique au 19e siècle, la communauté des émigrés français est une minorité importante, en représentant approximativement 25 à 32% jusqu’en 1914. Cette présence française en Belgique, si elle reste numériquement stable, est toutefois directement influencée par les soubresauts de la politique intérieure française, et en corollaire à l’état plus ou moins bon des relations franco-belges. À cet égard, le Second Empire est sans conteste une période des plus troublées, tant par la détérioration des relations entre les deux États, que par l’arrivée en Belgique de nombreux proscrits, venus y trouver un refuge où continuer leur lutte. Mais quel regard les populations belges jettent elles sur ces réfugiés français venus trouver asile en Belgique ? Les relations qui se tissent entre belges et proscrits du Second Empire, au sein desquels les intellectuels, écrivains, publicistes et éditeurs, occupent une place importante, ne manquent pas d’intriguer. S’ils suscitent généralement la sympathie des élites libérales belges, avec qui ils partagent une culture politique commune, l’arrivée de ces proscrits n’est toutefois pas toujours des plus paisible. Si certains Français s’amusent des belgicismes et autres spécificités langagières du plat pays, d’autres ont plus de mal à s’accommoder à leur nouvelle vie d’exilés. De même, la mainmise que les réfugiés français exercent dans quelques secteurs tels que la presse ou le théâtre n’est que modérément appréciée par certains Belges, qui y voient les prémisses d’une invasion culturelle, dans un climat géopolitique tendu lui aussi par la menace d’une invasion militaire. Les tensions qui en découlent ne dépassent pourtant jamais le stade des mots, en dépit de la violence de ceux-ci. Loin d’être à sens unique, les échanges entre ces proscrits et les populations belges ont considérablement influencé et enrichi la vision respective des uns et des autres. Ces influences croisées sont donc d’une importance capitale pour la bonne compréhension de la dialectique nous/autres, que cette communication se propose d’aborder.
2e Journée d’histoire de la migration Belge, KADOC – KU Leuven (Louvain, Belgique), 6 octobre 2018, 2018
La Belgique est, dans la seconde moitié du 19e siècle, considérée comme une terre d’asile privilé... more La Belgique est, dans la seconde moitié du 19e siècle, considérée comme une terre d’asile privilégiée pour les réfugiés politiques, tant par sa situation géographique, que pour la libéralité de ses institutions politico-judiciaires et sa supposée hospitalité. Mais alors que les traités qui ont officialisé son indépendance lui ont imposé la neutralité et interdit toute ingérence dans les affaires intérieures de ses voisins, quel regard les autorités belges ont-elles porté sur ces réfugiés politiques ? Leur présence sur le sol belge de ces réfugiés a-t-elle entrainé des problèmes sécuritaires originaux, tant au niveau intérieur qu’au point de vue des relations internationales ? Quels sont les moyens de contrôle dont dispose le Gouvernement à leur égard, et a-t-il adopté des politiques exceptionnelles pour régler certains cas particuliers ? Si la Police des étrangers s’efforce de tenir les autorités belges au courant des agissements des réfugiés supposés « dangereux », le Gouvernement belge a en de nombreuses occasions fait preuve de laxisme envers certains groupes de réfugiés, ce qui peut paraitre surprenant et mérite une attention toute particulière. Cette communication a donc pour but de réexplorer la dialectique nous-autres sous un angle sécuritaire, et de s’interroger sur les préjugés qui entourent le concept de « réfugiés », notamment en termes géographiques et culturels, à une époque où une majorité des migrants – politiques ou économiques – proviennent du continent européen.
Profession : Administrateur de la Sûreté. L’homme et la fonction, de la menace orangiste au péril rouge 1830-1958, Auditoire Socrate (Louvain-la-Neuve, Belgique), 21 mars 2018, 2018
Le baron Auguste Lambermont (1819-1905). Conférence du CHAGO, Salle du Conseil de l’Hôtel de ville (Ottignies, Belgique), 9 octobre 2017, 2017
Si Auguste Lambermont, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères entre 1860 et 1903... more Si Auguste Lambermont, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères entre 1860 et 1903, n’a jamais brigué le moindre mandat parlementaire ni occupé le moindre poste ministériel (même s'il a - chose inédite pour un fonctionnaire - été nommé ministre d’État en 1885), tous ses contemporains, tous les historiens qui se sont attelés à sa biographie s’accordent sur un point : « Il n’est aucune des affaires politiques du pays au règlement de laquelle il n’ait pris une part considérable ». Cette conférence s'attardera sur deux projets menés par Lambermont : le rachat du péage de l'Escaut entre 1853 et 1863, et l'échec de la tentative de retour du grand-duché de Luxembourg à la Belgique entre 1866 et 1870 ; afin de cerner qui fut cet homme d'État, et expliquer les raisons qui lui ont valu succès et prestige au sein des cours européennes.
Doctoral Workshop on the History of International Relations, Musée BelVue (Bruxelles), 22-23 juin 2017
La clandestinità come strategia di lotta politica. Modalità, discorsi e dinamiche sociali dall’Ottocento ad oggi, Complesso San Giovanni in Monte (Bologne), 9-10 février 2017
Comment Les groupes et mouvements clandestins du 19e siècle se sont-ils adaptés aux possibilités ... more Comment Les groupes et mouvements clandestins du 19e siècle se sont-ils adaptés aux possibilités nouvelles offertes par la Belgique neutre et indépendante, tant du point de vue organisationnel que dans leur rapport au pouvoir politique et à la société dans laquelle ils s’insèrent ? Conservent-ils les mêmes schémas organisationnels fractionnés et décentralisés, nécessaires dans le cadre de leur action clandestine, que dans leur pays d’origine, ou les abandonnent-ils au profit d’une organisation plus souple et plus efficace, mais aussi moins discrète ? Entretiennent-ils les mêmes sentiments de répulsion et de méfiance à l’égard des autorités du pays qui les accueille que par rapport à celui qu’ils combattent, ou se rangent-ils « dans le rang » afin de faciliter leurs démarches et la mise en place de leurs plans d’action ? La répartition géographique des différentes communautés d’étrangers établies en Belgique influence-t-elle le choix de leur implantation dans telle région spécifique plutôt qu’une autre ? Quels contacts, quels rapports entretiennent-ils, tant avec la population belge qu’avec leurs compatriotes établis librement en Belgique ? Des collaborations ont-elles pu se développer entre diverses organisations clandestines menant parallèlement leur combat depuis la Belgique ?
Si le cas des proscrits du Second Empire est bien connu, notamment en ce qui concerne leur mainmise sur la plupart des grands journaux de la presse belge, véritables tribunes d’où ils ont pu continuer la lutte contre Napoléon III ; les formes de lutte et les moyens d’actions de tous ces groupes clandestins en Belgique n’ont en revanche été que rarement étudiés.
Il nous faut également nous interroger sur le regard que portent les autorités belges sur ces groupes clandestins, alors même que les traités internationaux qui ont officialisé l’indépendance de la Belgique lui ont imposé la neutralité et interdit toute ingérence dans les affaires intérieures de ses voisins. Constamment tenues au courant des allées et venues des membres de ces différents groupes clandestins sur leur territoire par la police des étrangers, les autorités belges ont pourtant fait preuve d’un certain laxisme dès lors qu’il s’agissait de les combattre, même lorsque la constitution le rendait possible, ce qui mérite une attention toute particulière.
Colloque du Comité Belge d’Histoire du Risorgimento : L’année 1866 en Italie. Échos, réactions et interactions en Belgique, 17-18 novembre 2016, Bruxelles
Le conflit austro-italien de 1866, longtemps relayé au second plan par celui opposant la Prusse à... more Le conflit austro-italien de 1866, longtemps relayé au second plan par celui opposant la Prusse à l’Autriche, a pourtant eu une influence considérable sur la politique étrangère des différentes puissances impliquées, et eu de nombreuses conséquences, tant sur le contexte géopolitique européen que sur la situation internationale de la Belgique.
Outre bien sûr la mise à l’écart définitive de l’Autriche des affaires italiennes, on peut s’interroger quant à l’impact suscité par l’échec de la politique des « pourboires » de Napoléon III sur les orientations prises par les politiques étrangères française et prussienne dans les années qui suivirent. En ce qui concerne l’Italie, les humiliantes défaites qu’elle a connues à Custozza et Lissa, de même que la récupération indirecte de la Vénétie par l’entremise de la France, ont durablement influencé sa politique étrangère. Ces événements ont non seulement démontré que la jeune nation n’était toujours pas maitresse de son destin, mais y ont aussi nourri un important complexe d’infériorité, encore renforcé par le triomphe de la Prusse à Sadowa, qui a mis au jour les faiblesses militaires de l’Autriche. Sortie moralement défaite de la guerre, l’Italie se cherche donc toujours une victoire qui lui rendrait son indépendance vis-à-vis de la France, et parachèverait son unité.
Les relations bilatérales entre l’Italie et la Belgique ont elles aussi eu à souffrir de la guerre. Les catholiques belges, déjà vivement opposés à l’Italie dans la Question Romaine, prennent naturellement le parti de l’Autriche. Mais se joignent également à eux nombre de libéraux qui rejettent la politique agressive de Bismarck, ce qui n’est pas sans poser problème au gouvernement de Charles Rogier. Les ministres belges eux-mêmes sont partagés quant à l’attitude à adopter à l’égard des grands remaniements territoriaux auxquels se sont livrées l’Italie, la Prusse et la France, et les démonstrations de soutien à la cause autrichienne qui fleurissent un peu partout dans la presse ne manquent pas de compliquer encore davantage les rapports entre Bruxelles et Florence.
Cette communication aura donc pour but de revenir plus en détail sur les implications qu’a pu avoir le conflit entre l’Italie et l’Autriche de 1866, tant sur le contexte géopolitique européen que sur la situation internationale de la Belgique
10e Congrès de l’Association des Cercles Francophones d’Histoire et d’Archéologie de Belgique, 18-21 août 2016, Arlon, Belgique
Entre novembre et décembre 1867, les deux grandes figures du gouvernement belge, Charles Rogier e... more Entre novembre et décembre 1867, les deux grandes figures du gouvernement belge, Charles Rogier et Walthère Frère-Orban, s’opposent pour le pouvoir, provoquant la dislocation du cabinet libéral. Devant les chambres, les ministres évoquent de profonds dissentiments sur l’interprétation de la loi sur l’enseignement primaire de 1842, dont la révision est réclamée par les libéraux radicaux. La presse quant à elle, croit savoir que le contentieux qui oppose les deux ministres est lié à la question militaire ou à une éventuelle participation de la Belgique à une conférence sur l’avenir des états pontificaux. Reprises plus tard par les historiens, ces différentes hypothèses ne peuvent pourtant à elles seules justifier la chute d’un cabinet au pouvoir depuis 10 ans, et qui a été confronté à des questions autrement plus épineuses. Cette contribution, grâce à une analyse poussée des rapports de force entre les ministres et de la politique étrangère adoptée par la Belgique dans les années précédant le conflit, se propose de définir une nouvelle clé de lecture pour la chute du cabinet de Rogier. Et si le différend entre Frère-Orban et Rogier avait plutôt pour origine la découverte par ce dernier d’une véritable diplomatie officieuse construite – à son insu et à ses dépens – par son collègue et néanmoins rival ?
Séminaire du LaRHis, 11 avril 2016, Louvain-la-Neuve
Créée le 15 octobre 1830, l’Administration de la Sûreté publique – aujourd’hui Sûreté de l’État –... more Créée le 15 octobre 1830, l’Administration de la Sûreté publique – aujourd’hui Sûreté de l’État – est à la fois une des plus anciennes institutions de la Belgique indépendante et un des plus vieux services de renseignements d’Europe. Les tâches et les moyens attribués à ce service n’ont cessé d’évoluer depuis sa création, mais le secret, l’information et la protection de la sécurité du pays restent au coeur de ses activités. La direction de ce service a par conséquent toujours constitué un poste sensible au sein de l’appareil d’Etat.
Sur base des investigations menées avec des étudiants de master dans le cadre du séminaire d’histoire de la période contemporaine, cette journée se penchera sur les hommes qui se sont succédé à la tête de la Sûreté des premières semaines de l’indépendance de la Belgique aux premières années de la Guerre froide. Nous nous interrogerons sur les origines et le profil de ces individus, leur réseau de sociabilité et les ressources qu’ils ont mobilisé pour exercer cette fonction si particulière.