Pierre Bras | UC Paris Study Center (original) (raw)
Uploads
Papers by Pierre Bras
Vacarme (ISSN : 1253-2479 - ISSN en ligne : 2107-092X - ISBN : 9782916278131), 2019
S’il y a eu coïncidence des progrès sociaux et de l’émancipation des femmes, les deux mouvements ... more S’il y a eu coïncidence des progrès sociaux et de l’émancipation des femmes, les deux mouvements d’égalité sont autonomes. Ils trouvent leur commune source dans le déclin du capital. Or, le capital regagne des batailles. Menacera-t-il l’égalité des sexes ? Pour ne pas perdre de terrain, il faut interroger le poids de l’héritage, comme appelait à le faire Beauvoir. Et affûter ses armes en conséquence.
Vacarme (ISSN : 1253-2479 - ISSN en ligne : 2107-092X - ISBN : 9782916278124), 2018
Commentaire de "La Torera" de Pilar Albarracin. Lorsque les cocottes-minute peuvent exploser en v... more Commentaire de "La Torera" de Pilar Albarracin. Lorsque les cocottes-minute peuvent exploser en vol, les femmes pourraient bien inventer une autre souveraineté. Celle par exemple de faire virevolter les signes, de se jouer des polysémies aux contradictions insolubles, bref de nous obliger à penser ce que nous voyons plutôt qu’à dénoter des images figées. La fabrique d’une image sophistiquée et sobre par une artiste contemporaine engagée n’est pas la fabrique d’une signalétique. De quoi réfléchir l’engagement féministe d’aujourd’hui.
L'Homme & la Société, 2018
Critique du spectacle de Robyn ORLIN, Oh Louis... we move from the ballroom to hell while we have... more Critique du spectacle de Robyn ORLIN, Oh Louis... we move from the ballroom to hell while we have to tell ourselves stories at night so that we can sleep…. Danse : Benjamin PECH ; Clavecin : Loris BARRUCAND
L'Homme et la Société, 2017
Il s'agit de l'introduction au volume : Corps sexué, corps genré : une géopolitique - Pierre Bras... more Il s'agit de l'introduction au volume : Corps sexué, corps genré : une géopolitique - Pierre Bras (ed), L'Homme et la Société 203-204 (2017/1-2).
Le genre domine débats contemporains et études féministes. Ce n'est pas sans conséquence politique : selon Juliet Mitchell la lutte pour l'égalité des sexes risque d'être oubliée en raison du reproche d'hétéronormativité que lui adresse Judith Butler. Assiste-t-on à une mise en concurrence de la lutte en faveur de l’homosexualité et du combat pour l’égalité femmes-hommes, concurrence qui justifierait la victoire du genre sur le sexe ? Il s'agit de déjouer une approche du genre qui rend illisible l'oppression et l'occulte, car elle enferme dans l'identité au détriment de la singularité qui s'épanouit dans les relations de sociabilité. Gommer la différence des sexes empêche de voir la réalité à combattre : l’oppression. Cette oppression dont on commence dangereusement, çà et là à travers le monde et par la géopolitique des idées, à nier l’existence.
L'Homme et la Société (ISBN : 9782343105871), 2016
Dans les études comparées « droit et littérature » ou « économie et littérature », on cherche sou... more Dans les études comparées « droit et littérature » ou « économie et littérature », on cherche souvent en priorité ce que la littérature peut nous apprendre sur le droit ou l’économie. C’est prendre un risque : celui d’oublier la
dimension littéraire des textes étudiés. À plus forte raison, c’est prendre le risque de passer à côté d’un fait précieux, à savoir que la littérature est autre chose qu’un instrument talentueux assigné à la valorisation des thèmes qu’on lui livre : la littérature est plus que cela ! Elle sait elle-même user des autres – en l’occurrence, user du droit et de l’économie comme d’instruments, les mettre à son service. Il n’est pas rare que, ne cherchant pas à représenter ces deux univers, elle les détourne de leurs fins, les vide de leurs fonctions manifestes, mais en conserve mécanismes, raisonnements et vocabulaire : la littérature tire du droit et de l’économie des éléments de poétique qu’elle s’agrège et qui la renforcent, sans qu’elle se soucie de nous apprendre nécessairement quelque chose sur ces deux disciplines, objet de son pillage.
PLAN de l'article :
Balzac/Piketty : la ruse de la Littérature
L’inversion (des valeurs) de M. de Norpois : Qu’est ce que la littérature ?
La carrière littéraire : à quel taux placer sa vie ?
M. de Norpois ? Un bon inverti en vaut deux
Tante Léonie ? Une valeur à investir
L’« action nominative de la Compagnie des Eaux » : Contre Sainte‑Beuve appliqué
Détournement du droit et de l’économie par la Littérature
La Peau de chagrin : la vie est consomptible par le premier usage
La lettre de change : qu’est-ce que la vie ?
Le droit fantastique
La Peau comme instrument du droit : une condamnation du littéralisme
Confusion entre vie, argent et temps : d’une usure à l’autre
« La fille de cuisine était une personne morale » : le droit, auxiliaire de la littérature
L'Homme et la Société, 2015
Il s'agit d'une relecture - inspirée de la philosophie de Simone de Beauvoir - du livre de Thomas... more Il s'agit d'une relecture - inspirée de la philosophie de Simone de Beauvoir - du livre de Thomas Piketty *Le Capital au XXIe siècle*. Piketty traite des inégalités face au capital, en oubliant les inégalités patrimoniales entre les femmes et les hommes. Or, cet économiste montre que le capital et l'héritage se sont effondrés au XXe siècle, et je remarque que cette période correspond à l'essor de l'égalité des sexes. Simple coïncidence ? Maintenant que capital et héritage reprennent de la vigueur, qu'adviendra-t-il de l'égalité des sexes ? On a traditionnellement lié "égalité sociale" et "égalité des sexes", faisant dépendre la seconde de la première. Le simple fait de poser la question du lien entre le retour de l'héritage et l'avenir de l'égalité des sexes laisse ouverte une possibilité : celle que l’égalité entre les femmes et les hommes ne soit pas subordonnée à la réalisation de l’égalité sociale ; c’est même pouvoir imaginer une primauté de l’égalité des sexes, fondée sur un héritage féministe victorieux, qui influerait sur la répartition des richesses.
Commentaire de trois tableaux de Jeanne Boadella (2015-16) qui s'inscrivent dans des traditions d... more Commentaire de trois tableaux de Jeanne Boadella (2015-16) qui s'inscrivent dans des traditions de représentation qu'ils subvertissent par un geste féministe.
Annie Ernaux. Un engagement d'écriture. Sous la direction de Pierre-Louis Fort et Violaine Houdart-Merot
Les codes de la politesse, du bon goût et de la bonne conduite des femmes sont des instruments de... more Les codes de la politesse, du bon goût et de la bonne conduite des femmes sont des instruments de domination dont Annie Ernaux s'émancipe par son écriture : contre le bon goût, elle met en valeur les objets modestes de l'épicerie et de la vie quotidienne, et constitue ainsi des collections qui font songer à l'art modeste ; contre la bonne conduite, elle réécrit les contes populaires en renouant avec des thématiques occultées par les auteurs mondains du XVIIe siècle : le chaperon rouge redevient ce qu'il est dans la tradition orale, à savoir l'histoire de la relation mère-fille face au pouvoir de procréer, et non la simple mise en garde des filles contre le danger que leur font courir les garçons, mise en garde que Charles Perrault avait mise en avant. Dès son premier roman, Les Armoires vides, Ernaux dresse le tableau d'une conversion à l'écriture, une conversion à l'écriture paradoxale : l'héroïne se détourne de la littérature enseignée en classe (les fables de La Fontaine dévoilent la domination, mais n'entraînent pas l'émancipation des lecteurs), et dresse le portrait de ce que sera la littérature d'Ernaux : des livres par lesquels le lecteur sera impliqué, renvoyé à son rapport aux autres, obligé de se situer.
Le Duende volé [The Purloined Duende]. Pilar Albarracin, 2012
Le Duende volé [The Purloined Duende]. Pilar Albarracin, 2012
Le Duende volé [The Purloined Duende]. Pilar Albarracin, 2012
L'Homme et la Société, 2011
Cet article présente la bibliographie sur le thème « Simone de Beauvoir et la psychanalyse ». Il ... more Cet article présente la bibliographie sur le thème « Simone de Beauvoir et la psychanalyse ». Il montre que certains ouvrages critiques permettent de retracer l’intérêt constant de Simone de Beauvoir pour la psychanalyse, alors que d’autres développent la question de la concurrence entre psychanalyse et existentialisme. Certains auteurs montrent ce que la philosophie de Beauvoir apporte à la réflexion des psychanalystes, et d’autres insistent sur l’intérêt d’avoir introduit dans le féminisme la réflexion sur la psychanalyse. Enfin, quelques ouvrages relèvent que Beauvoir utilise elle-même, dans ses mémoires et ses romans, les grilles d’interprétation de la psychanalyse, et plusieurs critiques se servent des outils de la psychanalyse pour analyser l’œuvre de Simone de Beauvoir.
Athena: Philosophical Studies 6 (2010): p.40-61. ISSN: 1822-5047, ISBN: 9955-699-29-9, 2010
Topos, Center for Philosophical Anthropology 3 (2010): p.44-65. ISSN: 1815-0047, 2010
in Julia Kristeva (ed.): (Re)découvrir l’œuvre de Simone de Beauvoir. Du Deuxième Sexe à La Cérémonie des adieux, pp. 155-164. ISBN: 978-2-35687-000-1, 2008
EDITED VOLUMES / JOURNAL ISSUES by Pierre Bras
L'Homme et la Société, 2017
Ce numéro de _L'Homme et la Société_ – le premier à paraître à la suite de la célébration du cinq... more Ce numéro de _L'Homme et la Société_ – le premier à paraître à la suite de la célébration du cinquantenaire de la revue – montre la fidélité de cette dernière à l’esprit de 1966, annus mirabilis qui vit notre fondation. À l’époque, on se passionnait pour le marxisme, l’existentialisme et la psychanalyse, et _L’Homme et la Société_ prenait une part active à cette vie intellectuelle pleine d’énergie. En même temps, la revue, s’opposant au structuralisme triomphant, portait comme enjeu d’offrir une stratégie politique émancipatrice, mieux : auto-émancipatrice.
Ce volume reste en prise avec la vie intellectuelle et politique. La psychanalyse, toujours présente, est liée dans ces pages à ce pour quoi se passionne désormais l’époque : le genre. Ce dernier domine de larges pans des débats contemporains et triomphe dans les études féministes. Ce n’est pas sans conséquence politique, comme l’exprime ici Juliet Mitchell dans sa réponse à la lecture que Judith Butler fait de son livre _Psychanalyse et féminisme_. Mitchell montre que le reproche d’hétéronormativité que lui adresse Butler conduit cette dernière à négliger ce qui est spécifique dans l’oppression des femmes, cette négligence faisant courir le risque que soit oubliée la nécessité de la lutte pour l’égalité des sexes. Assiste-t-on à une mise en concurrence entre la lutte en faveur de l’homosexualité et le combat pour l’égalité des sexes, concurrence qui justifierait la victoire du genre sur le sexe ? Par cette question et celles que posent la rencontre entre homonormativité et droits des transgenres à Hong Kong ou l’influence de la mondialisation sur le corps, l’intérêt fondateur de L’Homme et la Société pour la stratégie politique auto-émancipatrice est satisfait : le numéro permet de s’interroger sur l’enjeu géopolitique qui caractérise une approche du genre propre à rendre illisible l’oppression. Si s’enfermer dans l’identité, comme nous y invite une certaine pensée du genre, ne permet pas d’opérer l’acte politique que requiert la lutte contre l’oppression (on se contente d’être tolérés), cet enfermement n’empêche pas les actes géopolitiques, actes visant à contraindre autrui à adopter le système de valeur de celui qui agit. Il s’agit d’étendre ses positions identitaires aux dépend des relations de socialisation, cette extension provoquant à son tour l’extension d’un angle mort qui occulte l’oppression. Oppression dont on commence dangereusement, çà et là et par la géopolitique des idées, à nier l’existence.
L’intérêt des écrivains et des spécialistes de littérature pour les phénomènes et les idées écono... more L’intérêt des écrivains et des spécialistes de littérature pour les phénomènes et les idées économiques s’est accompagné depuis les années 2000 d’une curiosité nouvelle des économistes à l’égard des représentations littéraires de l’économie. Comment la littérature peut-elle questionner voire contester les doctrines ou les discours économiques ? Comment en retour les formes et les récits littéraires se trouvent-ils affectés par les mécanismes de l’économie ? Les contributions rassemblées dans ce volume font apparaître les parallélismes entre concepts économiques et formes littéraires, les oppositions ou les complémentarités entre les narrations d’une économie vécue par des personnages et des discours visant à rationaliser le comportement individuel et ses éventuelles pathologies, et mettent en valeur les récits de la littérature contemporaine qui s’emparent du capitalisme et du néo-libéralisme pour en questionner voire en subvertir le sens. Depuis le théâtre du XVIIe siècle jusqu’aux romans du travail de l’extrême contemporain, en passant par le roman réaliste, la littérature est un révélateur privilégié des enjeux et des apories du monde économique.
Sommaire :
Sophie WAHNICH : Éditorial. « Nuit debout »
Pierre BRAS : Question. Que peuvent droit et économie pour la Littérature ? [Balzac ; Proust]
Pierre BRAS, Claire PIGNOL : Économie et littérature
Jean-Joseph GOUX : Concordances et dissidences entre économie et littérature
Laure LEVEQUE : Capital de la douleur : la « littérature industrielle » et le marché, ou la dialectique de l’usure
Catherine NESCI : De la littérature comme industrie : Les Mystères de Paris et le roman feuilleton à l’époque romantique
Anne-Laure BONVALOT : Le discours romanesque face au capitalisme : mobilisation des affects et contingence de la représentation
Sonya FLOREY : Dialogue, confrontation, lutte ? Lorsque les textes littéraires s’emparent de la réalité néolibérale
Gilles JACOUD : Littérature et économie politique : une analyse comparée des approches de Saint-Simon et Jean-Baptiste Say
Béatrice SCHUCHARDT : Économie amoureuse : homologies structurales dans les comédies espagnoles et françaises du XVIIIe siècle (Moratín, Iriarte, Destouches et Marivaux)
Alexandre PERAUD : Les intérêts syncrétiques du roman
Christophe REFFAIT : Le don, entre toute-puissance et pathologie
Claire PIGNOL : Les pathologies de l’intérêt dans Eugénie Grandet : Richesse, déraison et despotisme
COMPTES RENDUS :
Ariane REVEL sur Corpus, revue de philosophie, n° 69, janvier 2016 : « L’économie à l’épreuve de la fiction » ; Yann SLADE-CAFFAREL sur Patrice Baubeau, Alexandre Péraud, Claire Pignol et Christophe Reffait (dir.), Romanesques, n° 7 : « Récit romanesque et modèle économique », 2015 ; Christine BARON sur Bernard Maris, Houellebecq économiste, Paris, Flammarion, 2014 ; Claudie WEILL sur Israël Joshua Singer, Les Frères Ashkenazi [1936, 1e éd. yiddish], Traduction de l’anglais (États-Unis) entièrement remaniée par Marie-Brunette Spire, Paris, Librairie générale d’édition, « Le Livre de poche-biblio », 2015 ; Isabelle HANIFI sur Ahmad Alaidy, Dans la peau de 'Abbas el-'Abd, Arles, Actes Sud, 2010, Khaled Al Khamissy, Taxi, Arles, Actes Sud, 2009, Mahmoud Wardany, La prairie parfumée, Arles, Actes Sud, 2007 ; Marion CHOTTIN sur Chantal Jaquet, Les Transclasses ou la non-reproduction, Paris, PUF, 2014 ; Isabelle HANIFI sur Didier Eribon, Retour à Reims, Paris, Flammarion, 2010 ; Louis MOREAU de BELLAING sur Édouard Louis, En finir avec Eddy Bellegueule, Paris, Éditions du Seuil, 2014 ; Louis MOREAU de BELLAING sur Bernard Castelli, Isabelle Hillenkamp, Bernard Hours (dir.), Économie morale, morale de l’économie, Paris, L’Harmattan, collection « Questions contemporaines », série « Globalisation et sciences sociales », 2015.
Vacarme (ISSN : 1253-2479 - ISSN en ligne : 2107-092X - ISBN : 9782916278131), 2019
S’il y a eu coïncidence des progrès sociaux et de l’émancipation des femmes, les deux mouvements ... more S’il y a eu coïncidence des progrès sociaux et de l’émancipation des femmes, les deux mouvements d’égalité sont autonomes. Ils trouvent leur commune source dans le déclin du capital. Or, le capital regagne des batailles. Menacera-t-il l’égalité des sexes ? Pour ne pas perdre de terrain, il faut interroger le poids de l’héritage, comme appelait à le faire Beauvoir. Et affûter ses armes en conséquence.
Vacarme (ISSN : 1253-2479 - ISSN en ligne : 2107-092X - ISBN : 9782916278124), 2018
Commentaire de "La Torera" de Pilar Albarracin. Lorsque les cocottes-minute peuvent exploser en v... more Commentaire de "La Torera" de Pilar Albarracin. Lorsque les cocottes-minute peuvent exploser en vol, les femmes pourraient bien inventer une autre souveraineté. Celle par exemple de faire virevolter les signes, de se jouer des polysémies aux contradictions insolubles, bref de nous obliger à penser ce que nous voyons plutôt qu’à dénoter des images figées. La fabrique d’une image sophistiquée et sobre par une artiste contemporaine engagée n’est pas la fabrique d’une signalétique. De quoi réfléchir l’engagement féministe d’aujourd’hui.
L'Homme & la Société, 2018
Critique du spectacle de Robyn ORLIN, Oh Louis... we move from the ballroom to hell while we have... more Critique du spectacle de Robyn ORLIN, Oh Louis... we move from the ballroom to hell while we have to tell ourselves stories at night so that we can sleep…. Danse : Benjamin PECH ; Clavecin : Loris BARRUCAND
L'Homme et la Société, 2017
Il s'agit de l'introduction au volume : Corps sexué, corps genré : une géopolitique - Pierre Bras... more Il s'agit de l'introduction au volume : Corps sexué, corps genré : une géopolitique - Pierre Bras (ed), L'Homme et la Société 203-204 (2017/1-2).
Le genre domine débats contemporains et études féministes. Ce n'est pas sans conséquence politique : selon Juliet Mitchell la lutte pour l'égalité des sexes risque d'être oubliée en raison du reproche d'hétéronormativité que lui adresse Judith Butler. Assiste-t-on à une mise en concurrence de la lutte en faveur de l’homosexualité et du combat pour l’égalité femmes-hommes, concurrence qui justifierait la victoire du genre sur le sexe ? Il s'agit de déjouer une approche du genre qui rend illisible l'oppression et l'occulte, car elle enferme dans l'identité au détriment de la singularité qui s'épanouit dans les relations de sociabilité. Gommer la différence des sexes empêche de voir la réalité à combattre : l’oppression. Cette oppression dont on commence dangereusement, çà et là à travers le monde et par la géopolitique des idées, à nier l’existence.
L'Homme et la Société (ISBN : 9782343105871), 2016
Dans les études comparées « droit et littérature » ou « économie et littérature », on cherche sou... more Dans les études comparées « droit et littérature » ou « économie et littérature », on cherche souvent en priorité ce que la littérature peut nous apprendre sur le droit ou l’économie. C’est prendre un risque : celui d’oublier la
dimension littéraire des textes étudiés. À plus forte raison, c’est prendre le risque de passer à côté d’un fait précieux, à savoir que la littérature est autre chose qu’un instrument talentueux assigné à la valorisation des thèmes qu’on lui livre : la littérature est plus que cela ! Elle sait elle-même user des autres – en l’occurrence, user du droit et de l’économie comme d’instruments, les mettre à son service. Il n’est pas rare que, ne cherchant pas à représenter ces deux univers, elle les détourne de leurs fins, les vide de leurs fonctions manifestes, mais en conserve mécanismes, raisonnements et vocabulaire : la littérature tire du droit et de l’économie des éléments de poétique qu’elle s’agrège et qui la renforcent, sans qu’elle se soucie de nous apprendre nécessairement quelque chose sur ces deux disciplines, objet de son pillage.
PLAN de l'article :
Balzac/Piketty : la ruse de la Littérature
L’inversion (des valeurs) de M. de Norpois : Qu’est ce que la littérature ?
La carrière littéraire : à quel taux placer sa vie ?
M. de Norpois ? Un bon inverti en vaut deux
Tante Léonie ? Une valeur à investir
L’« action nominative de la Compagnie des Eaux » : Contre Sainte‑Beuve appliqué
Détournement du droit et de l’économie par la Littérature
La Peau de chagrin : la vie est consomptible par le premier usage
La lettre de change : qu’est-ce que la vie ?
Le droit fantastique
La Peau comme instrument du droit : une condamnation du littéralisme
Confusion entre vie, argent et temps : d’une usure à l’autre
« La fille de cuisine était une personne morale » : le droit, auxiliaire de la littérature
L'Homme et la Société, 2015
Il s'agit d'une relecture - inspirée de la philosophie de Simone de Beauvoir - du livre de Thomas... more Il s'agit d'une relecture - inspirée de la philosophie de Simone de Beauvoir - du livre de Thomas Piketty *Le Capital au XXIe siècle*. Piketty traite des inégalités face au capital, en oubliant les inégalités patrimoniales entre les femmes et les hommes. Or, cet économiste montre que le capital et l'héritage se sont effondrés au XXe siècle, et je remarque que cette période correspond à l'essor de l'égalité des sexes. Simple coïncidence ? Maintenant que capital et héritage reprennent de la vigueur, qu'adviendra-t-il de l'égalité des sexes ? On a traditionnellement lié "égalité sociale" et "égalité des sexes", faisant dépendre la seconde de la première. Le simple fait de poser la question du lien entre le retour de l'héritage et l'avenir de l'égalité des sexes laisse ouverte une possibilité : celle que l’égalité entre les femmes et les hommes ne soit pas subordonnée à la réalisation de l’égalité sociale ; c’est même pouvoir imaginer une primauté de l’égalité des sexes, fondée sur un héritage féministe victorieux, qui influerait sur la répartition des richesses.
Commentaire de trois tableaux de Jeanne Boadella (2015-16) qui s'inscrivent dans des traditions d... more Commentaire de trois tableaux de Jeanne Boadella (2015-16) qui s'inscrivent dans des traditions de représentation qu'ils subvertissent par un geste féministe.
Annie Ernaux. Un engagement d'écriture. Sous la direction de Pierre-Louis Fort et Violaine Houdart-Merot
Les codes de la politesse, du bon goût et de la bonne conduite des femmes sont des instruments de... more Les codes de la politesse, du bon goût et de la bonne conduite des femmes sont des instruments de domination dont Annie Ernaux s'émancipe par son écriture : contre le bon goût, elle met en valeur les objets modestes de l'épicerie et de la vie quotidienne, et constitue ainsi des collections qui font songer à l'art modeste ; contre la bonne conduite, elle réécrit les contes populaires en renouant avec des thématiques occultées par les auteurs mondains du XVIIe siècle : le chaperon rouge redevient ce qu'il est dans la tradition orale, à savoir l'histoire de la relation mère-fille face au pouvoir de procréer, et non la simple mise en garde des filles contre le danger que leur font courir les garçons, mise en garde que Charles Perrault avait mise en avant. Dès son premier roman, Les Armoires vides, Ernaux dresse le tableau d'une conversion à l'écriture, une conversion à l'écriture paradoxale : l'héroïne se détourne de la littérature enseignée en classe (les fables de La Fontaine dévoilent la domination, mais n'entraînent pas l'émancipation des lecteurs), et dresse le portrait de ce que sera la littérature d'Ernaux : des livres par lesquels le lecteur sera impliqué, renvoyé à son rapport aux autres, obligé de se situer.
Le Duende volé [The Purloined Duende]. Pilar Albarracin, 2012
Le Duende volé [The Purloined Duende]. Pilar Albarracin, 2012
Le Duende volé [The Purloined Duende]. Pilar Albarracin, 2012
L'Homme et la Société, 2011
Cet article présente la bibliographie sur le thème « Simone de Beauvoir et la psychanalyse ». Il ... more Cet article présente la bibliographie sur le thème « Simone de Beauvoir et la psychanalyse ». Il montre que certains ouvrages critiques permettent de retracer l’intérêt constant de Simone de Beauvoir pour la psychanalyse, alors que d’autres développent la question de la concurrence entre psychanalyse et existentialisme. Certains auteurs montrent ce que la philosophie de Beauvoir apporte à la réflexion des psychanalystes, et d’autres insistent sur l’intérêt d’avoir introduit dans le féminisme la réflexion sur la psychanalyse. Enfin, quelques ouvrages relèvent que Beauvoir utilise elle-même, dans ses mémoires et ses romans, les grilles d’interprétation de la psychanalyse, et plusieurs critiques se servent des outils de la psychanalyse pour analyser l’œuvre de Simone de Beauvoir.
Athena: Philosophical Studies 6 (2010): p.40-61. ISSN: 1822-5047, ISBN: 9955-699-29-9, 2010
Topos, Center for Philosophical Anthropology 3 (2010): p.44-65. ISSN: 1815-0047, 2010
in Julia Kristeva (ed.): (Re)découvrir l’œuvre de Simone de Beauvoir. Du Deuxième Sexe à La Cérémonie des adieux, pp. 155-164. ISBN: 978-2-35687-000-1, 2008
L'Homme et la Société, 2017
Ce numéro de _L'Homme et la Société_ – le premier à paraître à la suite de la célébration du cinq... more Ce numéro de _L'Homme et la Société_ – le premier à paraître à la suite de la célébration du cinquantenaire de la revue – montre la fidélité de cette dernière à l’esprit de 1966, annus mirabilis qui vit notre fondation. À l’époque, on se passionnait pour le marxisme, l’existentialisme et la psychanalyse, et _L’Homme et la Société_ prenait une part active à cette vie intellectuelle pleine d’énergie. En même temps, la revue, s’opposant au structuralisme triomphant, portait comme enjeu d’offrir une stratégie politique émancipatrice, mieux : auto-émancipatrice.
Ce volume reste en prise avec la vie intellectuelle et politique. La psychanalyse, toujours présente, est liée dans ces pages à ce pour quoi se passionne désormais l’époque : le genre. Ce dernier domine de larges pans des débats contemporains et triomphe dans les études féministes. Ce n’est pas sans conséquence politique, comme l’exprime ici Juliet Mitchell dans sa réponse à la lecture que Judith Butler fait de son livre _Psychanalyse et féminisme_. Mitchell montre que le reproche d’hétéronormativité que lui adresse Butler conduit cette dernière à négliger ce qui est spécifique dans l’oppression des femmes, cette négligence faisant courir le risque que soit oubliée la nécessité de la lutte pour l’égalité des sexes. Assiste-t-on à une mise en concurrence entre la lutte en faveur de l’homosexualité et le combat pour l’égalité des sexes, concurrence qui justifierait la victoire du genre sur le sexe ? Par cette question et celles que posent la rencontre entre homonormativité et droits des transgenres à Hong Kong ou l’influence de la mondialisation sur le corps, l’intérêt fondateur de L’Homme et la Société pour la stratégie politique auto-émancipatrice est satisfait : le numéro permet de s’interroger sur l’enjeu géopolitique qui caractérise une approche du genre propre à rendre illisible l’oppression. Si s’enfermer dans l’identité, comme nous y invite une certaine pensée du genre, ne permet pas d’opérer l’acte politique que requiert la lutte contre l’oppression (on se contente d’être tolérés), cet enfermement n’empêche pas les actes géopolitiques, actes visant à contraindre autrui à adopter le système de valeur de celui qui agit. Il s’agit d’étendre ses positions identitaires aux dépend des relations de socialisation, cette extension provoquant à son tour l’extension d’un angle mort qui occulte l’oppression. Oppression dont on commence dangereusement, çà et là et par la géopolitique des idées, à nier l’existence.
L’intérêt des écrivains et des spécialistes de littérature pour les phénomènes et les idées écono... more L’intérêt des écrivains et des spécialistes de littérature pour les phénomènes et les idées économiques s’est accompagné depuis les années 2000 d’une curiosité nouvelle des économistes à l’égard des représentations littéraires de l’économie. Comment la littérature peut-elle questionner voire contester les doctrines ou les discours économiques ? Comment en retour les formes et les récits littéraires se trouvent-ils affectés par les mécanismes de l’économie ? Les contributions rassemblées dans ce volume font apparaître les parallélismes entre concepts économiques et formes littéraires, les oppositions ou les complémentarités entre les narrations d’une économie vécue par des personnages et des discours visant à rationaliser le comportement individuel et ses éventuelles pathologies, et mettent en valeur les récits de la littérature contemporaine qui s’emparent du capitalisme et du néo-libéralisme pour en questionner voire en subvertir le sens. Depuis le théâtre du XVIIe siècle jusqu’aux romans du travail de l’extrême contemporain, en passant par le roman réaliste, la littérature est un révélateur privilégié des enjeux et des apories du monde économique.
Sommaire :
Sophie WAHNICH : Éditorial. « Nuit debout »
Pierre BRAS : Question. Que peuvent droit et économie pour la Littérature ? [Balzac ; Proust]
Pierre BRAS, Claire PIGNOL : Économie et littérature
Jean-Joseph GOUX : Concordances et dissidences entre économie et littérature
Laure LEVEQUE : Capital de la douleur : la « littérature industrielle » et le marché, ou la dialectique de l’usure
Catherine NESCI : De la littérature comme industrie : Les Mystères de Paris et le roman feuilleton à l’époque romantique
Anne-Laure BONVALOT : Le discours romanesque face au capitalisme : mobilisation des affects et contingence de la représentation
Sonya FLOREY : Dialogue, confrontation, lutte ? Lorsque les textes littéraires s’emparent de la réalité néolibérale
Gilles JACOUD : Littérature et économie politique : une analyse comparée des approches de Saint-Simon et Jean-Baptiste Say
Béatrice SCHUCHARDT : Économie amoureuse : homologies structurales dans les comédies espagnoles et françaises du XVIIIe siècle (Moratín, Iriarte, Destouches et Marivaux)
Alexandre PERAUD : Les intérêts syncrétiques du roman
Christophe REFFAIT : Le don, entre toute-puissance et pathologie
Claire PIGNOL : Les pathologies de l’intérêt dans Eugénie Grandet : Richesse, déraison et despotisme
COMPTES RENDUS :
Ariane REVEL sur Corpus, revue de philosophie, n° 69, janvier 2016 : « L’économie à l’épreuve de la fiction » ; Yann SLADE-CAFFAREL sur Patrice Baubeau, Alexandre Péraud, Claire Pignol et Christophe Reffait (dir.), Romanesques, n° 7 : « Récit romanesque et modèle économique », 2015 ; Christine BARON sur Bernard Maris, Houellebecq économiste, Paris, Flammarion, 2014 ; Claudie WEILL sur Israël Joshua Singer, Les Frères Ashkenazi [1936, 1e éd. yiddish], Traduction de l’anglais (États-Unis) entièrement remaniée par Marie-Brunette Spire, Paris, Librairie générale d’édition, « Le Livre de poche-biblio », 2015 ; Isabelle HANIFI sur Ahmad Alaidy, Dans la peau de 'Abbas el-'Abd, Arles, Actes Sud, 2010, Khaled Al Khamissy, Taxi, Arles, Actes Sud, 2009, Mahmoud Wardany, La prairie parfumée, Arles, Actes Sud, 2007 ; Marion CHOTTIN sur Chantal Jaquet, Les Transclasses ou la non-reproduction, Paris, PUF, 2014 ; Isabelle HANIFI sur Didier Eribon, Retour à Reims, Paris, Flammarion, 2010 ; Louis MOREAU de BELLAING sur Édouard Louis, En finir avec Eddy Bellegueule, Paris, Éditions du Seuil, 2014 ; Louis MOREAU de BELLAING sur Bernard Castelli, Isabelle Hillenkamp, Bernard Hours (dir.), Économie morale, morale de l’économie, Paris, L’Harmattan, collection « Questions contemporaines », série « Globalisation et sciences sociales », 2015.
Pierre Bras et Michel Kail (eds), Simone de Beauvoir et la psychanalyse, in L’Homme et la société... more Pierre Bras et Michel Kail (eds), Simone de Beauvoir et la psychanalyse, in L’Homme et la société 179-180, Jan-Juin 2011. ISSN 0018-4306. ISBN 9782296567139
Le thème "Beauvoir et la psychanalyse" a parfois été traité dans le champ des études beauvoiriennes, mais l'originalité de la présente livraison de L'homme et la société tient au fait que l'initiative de reprendre l'examen de cette relation est cette fois venue de psychanalystes, plus précisément de Danièle Brun et Julia Kristeva. Ces dernières ont présidé à l'organisation d'un colloque qui s'est tenu en 2010 à Paris et ont souhaité que les actes en soient publiés par la revue. Il ne s'agit nullement d'effacer la dimension concurrentielle qui caractérise la relation entre le discours freudien et les analyses de Beauvoir, mais comme nous l'écrivons dans la Présentation de cet ensemble : " La concurrence entre ces deux discours, celui de Freud et celui de Beauvoir, signifie-t-elle qu'ils sont irréconciliables ? En publiant ce numéro notre souci était bien de permettre aux lecteurs de concevoir ou d'imaginer des réponses. Il faut redire que des psychanalystes, en fait des psychanalystes femmes, ont accepté de se réunir et de se confronter aux textes de Beauvoir, ce qui constitue une nouveauté bien venue. Freud et Beauvoir sont deux grands créateurs de concepts et de théories qui n'ont pas hésité à s'impliquer dans leurs analyses, Freud pratiquant l'auto-analyse et Beauvoir se racontant dans ses mémoires - nous songeons notamment à l'approche de leurs rêves respectifs. C'est certainement dans ce rapport à soi sans complaisance, ressort d'une argumentation rigoureuse, qu'une conception originale pourrait être trouvée en se nourrissant de l'une et l'autre oeuvre. Ce numéro marque, espérons-le, un premier pas en ce sens ".
L'Homme et la Société, 2017
ENG to FR translation of Juliet Mitchell's "Debating Sexual Difference, Politics, and the Unconsc... more ENG to FR translation of Juliet Mitchell's "Debating Sexual Difference, Politics, and the Unconscious"
FRENCH: "Débattre de la différence des sexes, de la politique et de l’inconscient"
Juliet Mitchell répond à la lecture que Judith Butler fait de son livre
Psychanalyse et féminisme. Dans sa réponse, elle commence par clarifier les termes de la discussion, montrant que l’intérêt de Butler pour
l’hétéronormativité diffère de l’intérêt de Mitchell pour l’oppression des
femmes. Cela les a conduites à utiliser des termes – plus particulièrement la formule « différence des sexes » –, de manières divergentes, et cela a entraîné confusion et incompréhension. Butler soutient que Mitchell identifie la différence des sexes avec le masculin et le féminin ; Mitchell rétorque que ce n’est pas du tout sa perspective. Elle observe que le fait biologique d’être femme et la féminité psychique ne correspondent jamais pleinement. Ayant clarifié la signification et l’importance de parler de la « différence des sexes », Mitchell poursuit son dialogue avec Butler autour de quatre problèmes fondamentaux : la transmission intergénérationnelle de la culture et de l’oppression, la signification et le caractère variable de l’interdit inconscient, la relation entre l’inconscient et le désir, et comment formuler le devoir politique de lutter contre l’oppression des femmes.
ENGLISH: "Debating Sexual Difference, Politics, and the Unconscious" Juliet Mitchell responds to Judith Butler’s reading on Mitchell’s Psychoanalysis and Feminism. Her reply begins by clarifying the terms of discussion, showing that Butler’s interest in heteronormativity differs from Mitchell’s own interest in the oppression of women. This has led them to use terms, most significantly “sexual difference,” in diverging ways, and this has caused confusion. Butler alleges that Mitchell identifies sexual difference with masculine and feminine; Mitchell argues that this is not her perspective at all. Mitchell observes that biological femaleness and psychic femininity never fully match up. Having clarified the meaning and significance of the invocation of “sexual difference,” Mitchell goes on to engage dialogue with Butler on four fundamental issues: the intergenerational transmission of culture and oppression, the meaning and variability of unconscious prohibition, the relationship between the unconscious and desire, and how to formulate the political task of contesting the oppression of women.
Jacqueline ROSE
"Observations"
FRENCH: Dans sa réponse à la lecture que fait Judith Butler du livre de Juliet Mitchell, Psychanalyse et féminisme, Jacqueline Rose montre que le fait d’avoir un corps donne forme à la construction discursive sur le sexe à travers l’importance du fantasme. Il ne s’agit pas de dire que le fait d’avoir un corps dicte quelles significations une personne donnera à sa vie, mais que la création d’une distinction entre les hommes et les femmes évoquera toujours mais de façon fortuite l’anatomie. Nous ne pouvons donc pas uniquement nous occuper des limites discursives du sexe, mais on doit aussi examiner la variété des fantasmes qui peuvent être produits par l’importance universelle des différences anatomiques pour l’inconscient. S’appuyant sur ses propres recherches pour comprendre la controverse entre Butler et Mitchell, Rose compare la transmission de l’oppression des femmes à la transmission d’un
héritage ethnique, remarquant qu’il est dépendant des contingences de la pratique culturelle et des façons contingentes mais plus durables dans lesquelles cet héritage est soutenu par le fantasme.
ENGLISH: "Discussion Paper" In her reply to Judith Butler’s reading of Juliet Mitchell’s Psychoanalysis and Feminism, Jacqueline Rose argues that embodiment shapes the discursive construction of sex through the significance of fantasy. This is not to suggest that embodiment legislates what meanings a person will assign to their life, but that the formation of a distinction between men and women will always but contingently invoke anatomy. We cannot therefore solely attend to the discursive limits of “sex,” but must also examine the variety of fantasies that can be produced by the universal significance of anatomical differences for the human unconscious. Drawing on her own work in making sense of Butler-Mitchell controversy, Rose compares the transmission of the oppression of women to the transmission of an ethnic heritage, noting that it is dependent upon the contingencies of cultural performance and the contingent but more enduring ways in which this heritage is sustained by fantasy.
ENG to FR translation of Cynthia J. Brown's "Anne de Bretagne", in Dictionnaire des femmes de l'a... more ENG to FR translation of Cynthia J. Brown's "Anne de Bretagne", in Dictionnaire des femmes de l'ancienne France, Société Internationale pour l'Etude des Femmes de l'Ancien Régime, 2005. ACCES : http://siefar.org/dictionnaire/fr/Anne_de_Bretagne
ENG to FR translation of Jack Goody's "Image of a Heritage", in Le Duende volé - Pilar Albarracin... more ENG to FR translation of Jack Goody's "Image of a Heritage", in Le Duende volé - Pilar Albarracin, Junta de Andalucia, 2012, pp. 58-59.
ENG to SP translation of Jack Goody's "Image of a Heritage", in Le Duende volé - Pilar Albarracin... more ENG to SP translation of Jack Goody's "Image of a Heritage", in Le Duende volé - Pilar Albarracin, Junta de Andalucia, 2012, pp. 10-11.
prixsimonedebeauvoir.com, 2023
Le prix Simone-de-Beauvoir pour la liberté 2023 a été décerné aux Iraniennes en lutte pour la lib... more Le prix Simone-de-Beauvoir pour la liberté 2023 a été décerné aux Iraniennes en lutte pour la liberté, à la mémoire de Jina Mahsa Amini. Le prix reconnaît ce mouvement d'autoémancipation des femmes, auquel se sont joints les hommes. C’est la démonstration que les Iraniennes pourraient changer le monde et donc, que le féminisme est plus que le féminisme puisqu’il déborde sans cesse son objet en portant ses conséquences au-delà de la liberté des femmes.
The 2023 Simone de Beauvoir Prize for Women's Freedom was awarded to Iranian women fighting for freedom, in memory of Jina Mahsa Amini. The award recognizes this movement of women's self-emancipation, which has been joined by men. It is the demonstration that Iranian women could change the world and therefore, that feminism is more than feminism since it constantly goes beyond its object by carrying its consequences beyond the women's freedom.
L'Homme et la Société, 2019
Hommage lu aux obsèques du Professeur Pierre Lantz. Cimetière du Père-Lachaise, Paris, le 25 janv... more Hommage lu aux obsèques du Professeur Pierre Lantz. Cimetière du Père-Lachaise, Paris, le 25 janvier 2019.
L'Homme et la Société, 2019
Discours prononcé par Pierre Bras, Délégué général du Prix Simone-de-Beauvoir pour la liberté des... more Discours prononcé par Pierre Bras, Délégué général du Prix Simone-de-Beauvoir pour la liberté des femmes, à l'occasion de la remise du Prix Simone-de-Beauvoir à Leïla Slimani et Sonia Terrab représentantes des lauréats : les signataires du Manifeste des 490 Hors-la-loi du Maroc. Paris, Maison de l'Amérique latine, le 9 janvier 2020.
Journée d'études "Figures de l’étranger dans l’œuvre d’Albert Cohen" organisée par l'Atelier Albert Cohen le 21 mai 2011, 2011
Interview de Pierre Bras, critique, réalisée par Isabelle Jacq Gamboena, en juillet 2012, dans le... more Interview de Pierre Bras, critique, réalisée par Isabelle Jacq Gamboena, en juillet 2012, dans le cadre du 24° Festival "Arte Flamenco" de Mont de Marsan.
Photos: Alain Jacq
Montage diaporama-vidéo: Cherimoya
Présence d'œuvres photographiques de Pilar Albarracin exposées au Musée Despiault Welrick de Mont de Marsan.
https://www.youtube.com/watch?v=z-Rl6zHq29c
L'Homme et la Société, 2011
Simone de Beauvoir admirait beaucoup l’œuvre de Juliet Mitchell. Elle en a parlé à Deirdre Bair, ... more Simone de Beauvoir admirait beaucoup l’œuvre de Juliet Mitchell. Elle en a parlé à Deirdre Bair, ainsi que dans Tout compte fait. Juliet Mitchell raconte sa rencontre avec Simone de Beauvoir et leur première discussion sur la psychanalyse.
Journal des anthropologues, 2017
Dans cet entretien, Annie Ernaux revient sur l’importance qu’a pour elle la sociologie, notammen... more Dans cet entretien, Annie Ernaux revient sur l’importance qu’a pour elle la sociologie, notamment celle de Pierre Bourdieu, et montre comment le travail littéraire se distingue, et doit être distingué, des écrits de sciences sociales. Ernaux pense en termes de sociologie et utilise sciemment le lexique de la sociologie, ce qui lui permet de ne pas reproduire dans ses textes la vision hiérarchisée du monde social et lui permet aussi d’exprimer la réalité occultée de ce dernier. Ernaux insiste : elle part de cette réalité pour atteindre le réel, et cette démarche se fait par des voies propres à la littérature ; malgré l’existence de concepts et de thématiques communs entre littérature et sciences sociales, il faut être conscient de la spécificité de la littérature et de la façon dont s’articule l’écriture par rapport à la théorie. En somme, rester dans ce qui est le plus probable, dans la règle générale sociologique, lorsqu’on écrit de la fiction ou autres textes à visée littéraire, ce n’est pas faire de la littérature. Au-delà des questions d’écriture, Ernaux revient sur d’autres questions de sociologie, notamment sur le fait que l’on reproduit dans le champ littéraire la position que l’on a dans la vie.
In this interview, Annie Ernaux reminds us of the importance of sociology for her own writing, in particular Bourdieu’s work. Yet she also emphasizes that we ought to distinguish literary work from social sciences writings. Ernaux thinks in terms of sociology and deliberately uses the terminology of sociology, which helps her avoid reproducing the hierarchical stratification of social groups as well as expose a concealed social reality. To do so, however, she uses tools belonging to literature. Although literature and the social sciences share concepts and themes, we need to be aware of the specificity of literature, and pay attention to the specific ways in which literary writing takes theory into account. In short, despite their claim to belong to literature, texts that only reproduce general sociological rules should not be seen as literary works. In addition to issues pertaining to literary writing, Ernaux returns to questions raised by sociology; in particular, the fact that writers often adopt in the literary field (le champ littéraire) the same social position they hold in life.
France Culture, 2018
"Avis critique" - Emission de Raphaël Bourgois sur France Culture. Samedi 29 décembre 2018 : « Pe... more "Avis critique" - Emission de Raphaël Bourgois sur France Culture. Samedi 29 décembre 2018 : « Penser aux frontières du politique ». Lecture critique par Catherine Portevin (Philosophie Magazine) et Cécile Daumas (Libération) de : Pierre Bras, « Portrait en pied du féminisme », Vacarme n°85 (2018). Ecouter à partir de la 45e minute : https://www.franceculture.fr/player/export-reecouter?content=b63244e7-97e6-43fd-9d61-cf215c271c5d
Entretien de Pierre Bras réalisé par François Noudelmann à propos de _Simone de Beauvoir et la ps... more Entretien de Pierre Bras réalisé par François Noudelmann à propos de _Simone de Beauvoir et la psychanalyse_, Pierre Bras et Michel Kail (dir.), L'Homme et la Société, 2011/1 (n° 179-180). Émission "Le Journal de la philosophie", France Culture, 23 avril 2012.
Livret de droits étrangers - Publications sur le féminisme, 2018
L'Ambassade de France en Chine a souhaité contribuer à la réflexion générale sur les questions de... more L'Ambassade de France en Chine a souhaité contribuer à la réflexion générale sur les questions de genre et de féminisme en proposant une sélection d'ouvrages français, dont les droits de publication en mandarin sont disponibles, sur cette thématique. Un comité de sélection associant notamment Mme Anne-Charlotte Husson et M. Pierre Bras, auteurs et chercheurs spécialistes du féminisme, ainsi que l'Ambassade de France en Chine, s'est réuni afin de sélectionner 44 titres, publiés par 30 maisons d'édition françaises, reflétant la grande diversité des débats qui structurent la pensée féministe francophone. Les maisons d’édition qui auront acquis les droits de traduction en chinois simplifié de ces livres bénéficieront du « Programme d’Aide à la Publication (PAP) FU Lei » de l’Ambassade de France en Chine.