Guy Rooryck | Ghent University (original) (raw)
Papers by Guy Rooryck
Neophilologus, 1984
Se referant a la definition que donne Barthes de l'illusion referentielle, l'A. montre ce... more Se referant a la definition que donne Barthes de l'illusion referentielle, l'A. montre ce qu'il y a d'illusoire a vouloir apprehender le reel par le biais du medium de l'ecriture en se soumettant avant tout au code, et donc a la logique du langage, et non a la structure extratextuelle du reel: exemples d'un certain nombre de figures d'expression, de style et de pensee.
TTR, 2021
L’article a pour objectif d’analyser les jugements littéraires de Voltaire tant dans les Letters ... more L’article a pour objectif d’analyser les jugements littéraires de Voltaire tant dans les Letters concerning the English Nation (1733) que dans les Lettres écrites de Londres sur les Anglais et autres sujets (1734). Les lettres XVIII à XXIV ont pour sujet différents aspects touchant les belles lettres. Notre questionnement portera sur les différences et les analogies entre les deux versions et renverra également aux traductions anglaises modernes qui, par contraste, font ressortir la spécificité du texte anglais paru en 1733. L’activité créatrice du traducteur (en l’occurrence John Lockman) se manifeste comme une prolongation de certaines figures de rhétorique, en particulier celles de la brevitas (concision) et de l’amplificatio (emphase). La traduction anglaise de 1733 a le plus souvent recours à l’emphase qui souligne la force illocutoire du texte. En raison du contexte politique, Voltaire se doit de tenir compte de la censure en France et freine en français son audace qui se donne libre cours dans la version anglaise de 1733. Il juge d’autre part selon les critères du « bon goût » de son époque, et bien qu’il apprécie le génie d’écrivains anglais, il s’exprime souvent en faveur de la retenue de chefs-d’oeuvre français, qui, nés dans le contexte d’une « société de cour » se construisent par le biais d’une parole allusive faite de sous-entendus, alors que les littérateurs anglais ne reculent pas devant l’âpreté de la réalité. La voix énarrative du traducteur de 1733 a tendance à intensifier les jugements de Voltaire dans une mise en énonciation qui s’adresse à un public anglais. Les traductions modernes (Dilworth (1961); Tancock (1981); Steiner (2007), basées sur l’édition Jore/Lanson (1909)) reprennent, en revanche, les appréciations des Lettres philosophiques (1734) dans une mise en énonciation adoucissant la force illocutoire de la version anglaise initiale qui, elle, aiguise la pensée de Voltaire dans ses jugements tant critiques que favorables.
Cadernos de Tradução, Jan 10, 2019
Le présent article confronte le texte anglais des Lettres philosophiques de Voltaire (Letters con... more Le présent article confronte le texte anglais des Lettres philosophiques de Voltaire (Letters concerning the English Nation) paru en 1733 à trois traductions modernes dues respectivement à Ernest Dilworth (1961), à Leonard Tancock (1980) et à Prudence L. Steiner (2007). L'analyse porte en particulier sur les treizième et quatorzième lettres, consacrées l'une à John Locke, l'autre à une comparaison entre Descartes et Newton. La traduction ancienne, due à John Lockman, tranche par son ton incisif et met en relief, bien plus que les versions modernes, l'aspect séditieux de l'argumentation émise par Voltaire lorsqu'il évoque l'empirisme de Locke et la cosmologie de Newton. Le traducteur anglais contemporain des Lumières reproduit pleinement ce que Berman appelle la signifiance du texte original par une emphase fidèle au projet illocutoire de Voltaire. Grâce à sa "simultanéité historique" (Annie Brisset) le texte anglais de 1733 transmet avec force ce que Voltaire, voulant éviter les rets de la censure, exprime avec plus de retenue dans la version française. Reproduisant cet évitement de la parole, les traductions modernes ne portent plus en elles les marques subversives que, conformément au projet voltairien, Lockman avait au contraire amplifiées.
Franse vertaling van een fragment uit "Op de hoogte" van Christophe Van Gerrewe
Event or incident: on the role of translation in the dynamics of cultural exchange, 2010, ISBN 978-3-0343-0487-0, págs. 211-248, 2010
This study confronts the English text of Voltaire's Lettres philosophiques (Letters concernin... more This study confronts the English text of Voltaire's Lettres philosophiques (Letters concerning the English Nation), which appeared in 1733, with three modern translations by Ernest Dilworth (1961), Leonard Tancock (1980) and Prudence L. Steiner (2007). The analysis focuses in particular on the thirteenth letter, devoted to John Locke, and the fourteenth letter, which compares Descartes and Newton. Adopting a more incisive voice than the modern versions, the original English translation, attributed to John Lockman, invokes the seditious aspect of Voltaire's account of Locke's empiricism and Newton's cosmology in direct terms. In doing so, the contemporaneous Enlightenment translator reproduces what Berman calls the 'signifiance' of the original text as he explicitly emphasises Voltaire's illocutionary intent. Thanks to its historical simultaneity ("simultanéité historique", Annie Brisset) the 1733 English text therefore forcefully conveys the mes...
Early into his career as one of the most successful printerpublishers of the Dutch Republic, Elie... more Early into his career as one of the most successful printerpublishers of the Dutch Republic, Elie Luzac (1721-1796) played a pivotal role in disseminating the materialist ideas of La Mettrie's Homme machine (1747). This paper focuses on the dialogic voice (Bakhtine) in a publication by Luzac himself, which oscillates between asserting and refuting La Mettrie's views. Descended from Huguenot refugees, Luzac condemns what he publishes and publishes what he condemns. This discursive ambiguity emerges in Luzac's L'homme plus que machine (1748), a work which cites La Mettrie's theses in order to contest them. Building on the succès de scandale of the English version of L'homme machine (Man a Machine, 1749), the English translation of L'homme plus que machine, Man more than a Machine, appeared in 1752. The present contribution examines how the translator's Voice, which is defined as an enarrative voice, effaces the concealed claims of the original text and ...
Insula-revista De Letras Y Ciencias Humanas, 1986
Revue Belge De Philologie Et D Histoire, 1982
... 10. Harm-Jan van Dam, 'Jippus et Jannica', Filter, jg.6, nr.4 (december 1999), p. 3... more ... 10. Harm-Jan van Dam, 'Jippus et Jannica', Filter, jg.6, nr.4 (december 1999), p. 35-36. Page 21. ... Daar wordt 'cultuur' bovendien bepaald door de 11. Javier Franco Aixela, 'Culture-specific Items in Translation', In: Alvarez, Roman & M. Carmen-Africa Vidal. ...
The privileged position of French in the nineteenth century is the result of a long process. An e... more The privileged position of French in the nineteenth century is the result of a long process. An early administrative centralization, the tight norms and standardi- zation of the language, which gradually assumes the position formerly held by Latin, the use of French in diplomacy, at European courts, but also the oppres- sion and expulsion of Protestants after the revocation of the Edict of Nantes (1685) and the impact of the French Revolution are all elements that were partly responsible for the acceptance of French as the European lingua franca. By dis- cussing the particular case of two well-known works of the Enlightenment, this contribution will explore how French could only achieve its status of transna- tional language of culture thanks to the dynamic interaction between cultures. The publication history of Locke’s Essay concerning human understanding and La Mettrie’s L’homme machine reveals how the Netherlands played a pivotal role in the cultural and historical exchange betw...
Neophilologus, 1984
Se referant a la definition que donne Barthes de l'illusion referentielle, l'A. montre ce... more Se referant a la definition que donne Barthes de l'illusion referentielle, l'A. montre ce qu'il y a d'illusoire a vouloir apprehender le reel par le biais du medium de l'ecriture en se soumettant avant tout au code, et donc a la logique du langage, et non a la structure extratextuelle du reel: exemples d'un certain nombre de figures d'expression, de style et de pensee.
TTR, 2021
L’article a pour objectif d’analyser les jugements littéraires de Voltaire tant dans les Letters ... more L’article a pour objectif d’analyser les jugements littéraires de Voltaire tant dans les Letters concerning the English Nation (1733) que dans les Lettres écrites de Londres sur les Anglais et autres sujets (1734). Les lettres XVIII à XXIV ont pour sujet différents aspects touchant les belles lettres. Notre questionnement portera sur les différences et les analogies entre les deux versions et renverra également aux traductions anglaises modernes qui, par contraste, font ressortir la spécificité du texte anglais paru en 1733. L’activité créatrice du traducteur (en l’occurrence John Lockman) se manifeste comme une prolongation de certaines figures de rhétorique, en particulier celles de la brevitas (concision) et de l’amplificatio (emphase). La traduction anglaise de 1733 a le plus souvent recours à l’emphase qui souligne la force illocutoire du texte. En raison du contexte politique, Voltaire se doit de tenir compte de la censure en France et freine en français son audace qui se donne libre cours dans la version anglaise de 1733. Il juge d’autre part selon les critères du « bon goût » de son époque, et bien qu’il apprécie le génie d’écrivains anglais, il s’exprime souvent en faveur de la retenue de chefs-d’oeuvre français, qui, nés dans le contexte d’une « société de cour » se construisent par le biais d’une parole allusive faite de sous-entendus, alors que les littérateurs anglais ne reculent pas devant l’âpreté de la réalité. La voix énarrative du traducteur de 1733 a tendance à intensifier les jugements de Voltaire dans une mise en énonciation qui s’adresse à un public anglais. Les traductions modernes (Dilworth (1961); Tancock (1981); Steiner (2007), basées sur l’édition Jore/Lanson (1909)) reprennent, en revanche, les appréciations des Lettres philosophiques (1734) dans une mise en énonciation adoucissant la force illocutoire de la version anglaise initiale qui, elle, aiguise la pensée de Voltaire dans ses jugements tant critiques que favorables.
Cadernos de Tradução, Jan 10, 2019
Le présent article confronte le texte anglais des Lettres philosophiques de Voltaire (Letters con... more Le présent article confronte le texte anglais des Lettres philosophiques de Voltaire (Letters concerning the English Nation) paru en 1733 à trois traductions modernes dues respectivement à Ernest Dilworth (1961), à Leonard Tancock (1980) et à Prudence L. Steiner (2007). L'analyse porte en particulier sur les treizième et quatorzième lettres, consacrées l'une à John Locke, l'autre à une comparaison entre Descartes et Newton. La traduction ancienne, due à John Lockman, tranche par son ton incisif et met en relief, bien plus que les versions modernes, l'aspect séditieux de l'argumentation émise par Voltaire lorsqu'il évoque l'empirisme de Locke et la cosmologie de Newton. Le traducteur anglais contemporain des Lumières reproduit pleinement ce que Berman appelle la signifiance du texte original par une emphase fidèle au projet illocutoire de Voltaire. Grâce à sa "simultanéité historique" (Annie Brisset) le texte anglais de 1733 transmet avec force ce que Voltaire, voulant éviter les rets de la censure, exprime avec plus de retenue dans la version française. Reproduisant cet évitement de la parole, les traductions modernes ne portent plus en elles les marques subversives que, conformément au projet voltairien, Lockman avait au contraire amplifiées.
Franse vertaling van een fragment uit "Op de hoogte" van Christophe Van Gerrewe
Event or incident: on the role of translation in the dynamics of cultural exchange, 2010, ISBN 978-3-0343-0487-0, págs. 211-248, 2010
This study confronts the English text of Voltaire's Lettres philosophiques (Letters concernin... more This study confronts the English text of Voltaire's Lettres philosophiques (Letters concerning the English Nation), which appeared in 1733, with three modern translations by Ernest Dilworth (1961), Leonard Tancock (1980) and Prudence L. Steiner (2007). The analysis focuses in particular on the thirteenth letter, devoted to John Locke, and the fourteenth letter, which compares Descartes and Newton. Adopting a more incisive voice than the modern versions, the original English translation, attributed to John Lockman, invokes the seditious aspect of Voltaire's account of Locke's empiricism and Newton's cosmology in direct terms. In doing so, the contemporaneous Enlightenment translator reproduces what Berman calls the 'signifiance' of the original text as he explicitly emphasises Voltaire's illocutionary intent. Thanks to its historical simultaneity ("simultanéité historique", Annie Brisset) the 1733 English text therefore forcefully conveys the mes...
Early into his career as one of the most successful printerpublishers of the Dutch Republic, Elie... more Early into his career as one of the most successful printerpublishers of the Dutch Republic, Elie Luzac (1721-1796) played a pivotal role in disseminating the materialist ideas of La Mettrie's Homme machine (1747). This paper focuses on the dialogic voice (Bakhtine) in a publication by Luzac himself, which oscillates between asserting and refuting La Mettrie's views. Descended from Huguenot refugees, Luzac condemns what he publishes and publishes what he condemns. This discursive ambiguity emerges in Luzac's L'homme plus que machine (1748), a work which cites La Mettrie's theses in order to contest them. Building on the succès de scandale of the English version of L'homme machine (Man a Machine, 1749), the English translation of L'homme plus que machine, Man more than a Machine, appeared in 1752. The present contribution examines how the translator's Voice, which is defined as an enarrative voice, effaces the concealed claims of the original text and ...
Insula-revista De Letras Y Ciencias Humanas, 1986
Revue Belge De Philologie Et D Histoire, 1982
... 10. Harm-Jan van Dam, 'Jippus et Jannica', Filter, jg.6, nr.4 (december 1999), p. 3... more ... 10. Harm-Jan van Dam, 'Jippus et Jannica', Filter, jg.6, nr.4 (december 1999), p. 35-36. Page 21. ... Daar wordt 'cultuur' bovendien bepaald door de 11. Javier Franco Aixela, 'Culture-specific Items in Translation', In: Alvarez, Roman & M. Carmen-Africa Vidal. ...
The privileged position of French in the nineteenth century is the result of a long process. An e... more The privileged position of French in the nineteenth century is the result of a long process. An early administrative centralization, the tight norms and standardi- zation of the language, which gradually assumes the position formerly held by Latin, the use of French in diplomacy, at European courts, but also the oppres- sion and expulsion of Protestants after the revocation of the Edict of Nantes (1685) and the impact of the French Revolution are all elements that were partly responsible for the acceptance of French as the European lingua franca. By dis- cussing the particular case of two well-known works of the Enlightenment, this contribution will explore how French could only achieve its status of transna- tional language of culture thanks to the dynamic interaction between cultures. The publication history of Locke’s Essay concerning human understanding and La Mettrie’s L’homme machine reveals how the Netherlands played a pivotal role in the cultural and historical exchange betw...