Frédéric Claisse | Université de Liège (original) (raw)

Papers by Frédéric Claisse

Research paper thumbnail of Opus et modus operandi : agirs spécifiques et pouvoirs impropres de la littérature contemporaine (vue par elle-même)

COnTEXTES

Opus et modus operandi : agirs spécifiques et pouvoirs impropres de la littér... COnTEXTES, 22 | ... more Opus et modus operandi : agirs spécifiques et pouvoirs impropres de la littér... COnTEXTES, 22 | 2019 Opus et modus operandi : agirs spécifiques et pouvoirs impropres de la littér... COnTEXTES, 22 | 2019 Opus et modus operandi : agirs spécifiques et pouvoirs impropres de la littér...

Research paper thumbnail of Fictions et non-fictions d’enquête : un modèle de saisie des mondes contemporains

COnTEXTES, 2019

Dans une démarche inspirée de la sociologie de Howard S. Becker, l’article interroge la portée co... more Dans une démarche inspirée de la sociologie de Howard S. Becker, l’article interroge la portée cognitive de trois œuvres de non-fiction (Que faire de ce corps qui tombe, de John D’Agata et Jim Fingal ; 6/5, d’Alexandre Laumonier ; Somaland, d’Éric Chauvier), caractérisées par la centralité qu’y prend l’enquête en tant que moteur de récit et forme de connaissance. Il s’attache à construire un idéal-type qui rend compte de leur projet de saisie des mondes contemporains : débordement constant de l’enquêteur par l’incertitude et l’opacité, contamination du réel par la fiction, réflexivité accrue du processus d’enquête. Jouant d’un cadrage hybride qui maintient de fortes contraintes de recoupement documentaire tout en multipliant les « impressions de fiction », les textes étudiés inventent des dispositifs littéraires ajustés à leur portée, qui en font de bons interlocuteurs pour les sciences sociales et ouvrent à celles-ci de nouvelles perspectives d’écriture et d’échanges avec la (non-)fiction comme instrument de connaissance.

Research paper thumbnail of 'En fonction du futur': la fonction publique régionale wallonne sous contrainte d'innovation

[fr] A partir d’une réflexion prospective entamée par l’Institut Wallon de l’Évaluation, de la Pr... more [fr] A partir d’une réflexion prospective entamée par l’Institut Wallon de l’Évaluation, de la Prospective et de la Statistique (IWEPS), l’article s’interroge sur les enjeux de la transformation de la fonction publique régionale wallonne, considérée comme un environnement soumis à de fortes pressions – institutionnelles, budgétaires, démographiques, économiques et idéologiques –. Envisagées comme des opportunités d’innovation, ces contraintes offrent une occasion pour la fonction publique de réfléchir à son identité, à ses modes d’organisation et à la manière dont elle accomplit ses missions : comment le métier de fonctionnaire va-t-il se recomposer à l’heure où la proportion de contractuels par rapport aux statutaires n’a jamais été aussi élevée ? De quel mode de gestion l’administration peut-elle s’inspirer, alors qu’on note un relatif essoufflement des principes de la Nouvelle Gestion Publique ? Quels changements observe-t-on dans les attentes des usagers à l’égard de l’administration ? Quelle sera la place des instruments de gouvernance digitale dans la nouvelle configuration ? Comment la fonction publique réagira-t-elle à la concurrence de nouveaux offreurs de services au public ?

[en] Building on a forward-looking reflexion initiated at the Walloon Institute for Evaluation, Foresight and Statistics (IWEPS), the paper considers the issues at stake for the transformation of the regional Walloon public administration, taken as a changing environment under strong pressures – institutional, budgetary, demographic, economic and ideological –. In another perspective, these multiple constraints can also be seen as opportunities to innovate and to think about the public administration identity, modes of organisation and ways of performing its missions : how is the profession of civil servant going to be redefined, at a time when the proportion of contract employees vs. public servants has never been so high? What management practices can the administration draw inspiration from, as New Public Management (NPM) principles are showing some signs of exhaustion? What changes can be observed in the users’ expectations towards the administration? What role will instruments of digital governance play in this new configuration? How will the public administration react to the competition of new providers of services to the public? [article sous embargo, merci de vous référer à l'url]

Research paper thumbnail of Zones de défection temporaire. Refigurations de Bartleby et de des Esseintes dans quelques romans contemporains

[fr] Inquiets de l’instrumentalisation du récit et de la fiction à des fins mercantiles ou straté... more [fr] Inquiets de l’instrumentalisation du récit et de la fiction à des fins mercantiles ou stratégiques, de nombreux écrivains et observateurs s’interrogent aujourd’hui : quels pouvoirs reste-t-il à la littérature, quand la logique capitaliste s’est approprié ses outils et semble toujours en avance sur ses potentialités critiques ? Pour reprendre la terminologie d’Albert Hirschman, si les modalités de contestation (voice) semblent épuisées, qu’en est-il des possibilités de défection (exit), dans un monde en réseau qui se nourrit précisément de l’injonction permanente à la liberté et l’autonomie ? Déplaçant cette question sur le terrain romanesque, notre contribution s’intéresse à la volonté de retrait de quelques personnages contemporains (geeks, artistes reclus, militants autonomes, ermites des mondes virtuels, etc.), comparés à des figures littéraires emblématiques de la défection au XIXe siècle (des Esseintes, Bartleby, Oblomov, Emma Bovary), de manière à mesurer les changements qui ont affecté l’espace même de possibilités de fuite, et leurs conséquences pour des formes de résistance en littérature.

[en] Concerned by the exploitation of narrative and fiction for commercial or strategic purposes, many writers and observers wonder what power literature still has today, when the logic of capitalism took over its tools and seems always one step ahead of its critical potentialities. To use Albert Hirschman’s terminology, if the possibilities of voice seem exhausted, can the same be said of the exit strategy, in a networked world precisely fortified by the constant injunction to freedom and autonomy? Moving the issue to the field of the novel, our contribution focuses on some contemporary characters’ wish to withdraw (geeks, secluded artists, autonomous activists, hermits of the virtual age, etc.), compared to emblematic literary figures of exit in the XIXth century (des Esseintes, Bartleby, Oblomov, Emma Bovary), so as to measure the changes that affected the very space of possibilities of exit, and their consequences for forms of resistance in literature.

Research paper thumbnail of As above, so below? Narrative salience and side effects of national innovation systems

Critical Policy Studies, 2016

Research paper thumbnail of Regards critiques sur l'usage de la carte mentale en science politique

Research paper thumbnail of Impact Du Visiteur Médical Indépendant Sur La Pratique Des Médecins De Première Ligne (2010). Impact of Academic Detailing on Primary Care Physicians

Research paper thumbnail of Live at Bar Maldoror: les chants magnétiques du Comte de Lautréamont

La Littérature Maldoror, 2005

Research paper thumbnail of Le projet SCoPE : la construction de l’action publique en univers incertain

Dans ce chapitre, Geoffrey Joris et Frédéric Claisse reviennent sur la recherche SCoPE, dont l’ob... more Dans ce chapitre, Geoffrey Joris et Frédéric Claisse reviennent sur la recherche SCoPE, dont l’objectif était de fournir au décideur (gouvernements régionaux et fédéral belge) une sorte « d’outil d’interface » entre science et politique, dans un contexte de gestion des risques marqué par la précaution. SCoPE s’inscrivait dans le cadre d’une démarche évaluative intégrée prenant en compte les aspects écologiques, économiques et sociaux en vue d’un développement durable. Dans un premier temps, le chapitre expose les grands apprentissages des études de terrain, portant sur les ondes électromagnétiques en Région wallonne et sur les politiques de décontamination des sols aux métaux lourds. Les auteurs montrent comment ces études de cas ont permis de dresser une série d’éléments à prendre en considération dans le cadre de processus décisionnels dans lesquels le principe de précaution est mobilisé. Le chapitre expose également une méthode participative originale mise au point spécifiquement pour la conduite de l’étude, l’Open Processus Workshop (OPW). Afin de mettre en évidence la pertinence de cet outil en tant qu’instrument d’investigation sociale, le chapitre montre comment la technique de l’OPW, suivant une approche bottom-up, permet d’enclencher un « bout de théorie » en partenariat avec les acteurs mobilisés par l’étude de cas.

Research paper thumbnail of L'énergie de la participation est-elle renouvelable ? La production de scénarios énergétiques et ses malentendus

Financé dans le cadre du programme de recherche fédéral sur le développement durable, le projet S... more Financé dans le cadre du programme de recherche fédéral sur le développement durable, le projet SEPIA avait pour but « d’examiner la faisabilité d’une analyse de durabilité intégrée (integrated sustainability assessment, ISA) du système énergétique belge et d’en débattre avec les représentants de groupes sociaux. » SEPIA illustre le « tournant réflexif » pris ces dernières années par l’approche des nouveaux risques technologiques et environnementaux, lesquels mettraient à l’épreuve les découpages scientifiques traditionnels et imposeraient un mode de gestion publique intégrée, prenant en compte différentes disciplines et cadres cognitifs, dans un contexte d’incertitudes multiples, scientifiques et politiques. Dans cette perspective, le défi de la transition énergétique impliquerait de réinventer des processus délibératifs qui fassent davantage appel à la participation et au dialogue entre société civile, société politique et experts scientifiques.
Projet à l’architecture complexe et multidimensionnelle, SEPIA associait une approche experte et une dimension participative, avec une cascade de processus de traitement de données. Dans ses aspects participatifs, SEPIA devait aboutir à la construction de scénarios énergétiques, élaborés par un premier panel d’experts et d’acteurs dans le domaine de l’énergie. La méthode prospective adoptée était celle du backcasting : un futur souhaitable est préalablement posé, obligeant à s’interroger sur les mesures et les étapes nécessaires pour y parvenir et relier ce futur au présent. L’exercice consistait, pour les participants à ce panel, à imaginer des scénarios contrastés permettant à la Belgique de se conformer, à l’horizon 2050, à un ensemble contraignant de huit objectifs de développement durable, dont celui de réduire de 80 % les émissions de gaz à effets de serre. Ces scénarios devaient ensuite être modélisés grâce à un logiciel de simulation énergétique selon les seuils et paramètres identifiés par les experts. Un second panel, composé d’acteurs concernés, était alors chargé d’évaluer les scénarios selon une approche normative multi-critères. Enfin, le résultat de cette évaluation devait être encore retraité par un autre logiciel pour le soutien à la décision en groupe, selon une méthodologie basée sur la logique floue.
Un tel souci, indissociablement méthodologique et normatif, d’interroger aussi bien des experts que des groupes sociaux concernés par la problématique, ne va pas sans malentendus quant à la nature même de la participation. Ce sont ces malentendus que notre communication se propose d’interroger. La participation avait-elle un objectif précis en termes de résultats ou était-elle une finalité en soi ? L’évaluation des scénarios devait-elle être centrée sur la désirabilité ou sur la probabilité ? Quelles compétences déterminées devait-on mobiliser autour de la table, sachant que la liste de variables à prendre en compte est potentiellement infinie ? Comment les participants, experts ou stakeholders, s’accommodent-ils d’un design de recherche aussi complexe ? La participation au processus est-elle en soi une gratification ou d’autres incitants sont-ils nécessaires pour mobiliser des expertises de haut niveau ? Ces malentendus ne sont pas propres à SEPIA : ils sont au cœur de tout dispositif de recherche dès lors qu’il s’agit d’associer une réflexion méthodologique à un impératif de participation.

Research paper thumbnail of Meeting of Minds : tempête de cerveaux dans un verre d’eau ?

Dans ce chapitre, Sébastien Brunet et Frédéric Claisse proposent un retour critique sur Meeting o... more Dans ce chapitre, Sébastien Brunet et Frédéric Claisse proposent un retour critique sur Meeting of Minds, expérience hors du commun de conférence de citoyens sur les neurosciences, qui aura conjugué les efforts de 126 citoyens européens et l’expérience d’une dizaine d’instituts d’évaluation technologique, réunis à l’initiative de la Fondation Roi Baudouin et avec le soutien de la Commission europénne. Processus complexe et multi-dimensionnel, Meeting of Minds s’est finalement moins heurté aux difficultés pratiques et logistiques de la participation à échelle internationale (dans l’ensemble bien anticipées), qu’à ses propres ambivalences et contradictions. En revenant sur un épisode particulièrement emblématique de la deuxième convention européenne qui marquait le point culminant du processus, les auteurs mettent en évidence les tensions qui résultaient, d’une part, de l’ambivalence de l’expertise accordée aux citoyens et, d’autre part, de la focalisation excessive sur une méthodologie participative devenue par moments à elle-même sa propre fin. Le chapitre illustre ainsi les impasses de ce que les auteurs appellent une conception « performative » de la participation, caractérisée par l’indifférence à la production concrète des participants, dont la principale qualité est en réalité d’avoir été performée par le dispositif. Au lieu de servir d’outil d’exploration de controverse et de source d’enrichissement du processus de décision (dont Meeting of Minds était d’ailleurs déconnecté), la conférence de citoyens a paradoxalement fini par faire passer les neurosciences à l’arrière-plan pour ne plus « fabriquer » que du dispositif et de la participation.

Research paper thumbnail of Introduction : à l’épreuve de la participation

« Tournant délibératif », « impératif participatif » : aujourd’hui, nombreux sont les citoyens, d... more « Tournant délibératif », « impératif participatif » : aujourd’hui, nombreux sont les citoyens, décideurs et chercheurs qui voient dans la participation un moyen d’approfondir et de revitaliser le processus démocratique. Cependant, les dispositifs concrets qui visent à associer à un même processus (de connaissance ou de décision) des parties prenantes aux intérêts divergents relèvent encore largement de l’expérimentation. Qu’est-ce qui fait le succès ou l’échec d’une expérience participative ? Selon quels critères l’évaluer ? Comment concevoir des dispositifs qui « tiennent » ?
Davantage qu’une défense des mérites de la participation, cet ouvrage en propose une mise à l’épreuve, à travers une série de retours d’expériences. Centrés, d’une part, sur l’exploration de controverses et, d’autre part, sur l’évaluation de politiques publiques, les chapitres décrivent les défis méthodologiques auxquels des chercheurs ont été confrontés pour intégrer des publics hétérogènes au processus de décision et faire émerger des représentations essentielles à la compréhension de phénomènes politiques et sociaux. L’ouvrage invite ainsi à une meilleure appréhension de cette aventure participative passionnante mais incertaine, à travers des approches de chercheurs partageant une expérience et une culture méthodologique commune.

Research paper thumbnail of "We Come in Peace": Laibach ou l'art de la fugue

Multitudes

Apparus dans le contexte idéologique de la Yougoslavie finissante, le groupe slovène de musique i... more Apparus dans le contexte idéologique de la Yougoslavie finissante, le groupe slovène de musique industrielle Laibach et son organisation faîtière, le Neue Slowenische Kunst (NSK), ont contribué à renouveler la grammaire de la contestation, à travers le principe de « rétrogardisme » et la technique de suridentification aux codes esthétiques du pouvoir. L’article revient sur la trajectoire du groupe, dont il démonte les stratégies en insistant sur la dimension systématiquement ironique de son mode d’énonciation, notamment de son art de la reprise.

Emerging in the ideological context of the last decade of Yugoslavia, Slovenian industrial music group Laibach and its umbrella organisation, Neue Slowenische Kunst (NSK), contributed to renew the grammar of contentious politics, through the principle of “retrogardism” and the technique of overidentification to the aesthetic codes of power. The paper traces the group’s line of work, analysing its strategies while insisting on the systematically ironic dimension of its mode of utterance, especially of its art of cover songs.

Research paper thumbnail of Contr (ôl) e-fiction: de l'Empire à l'Interzone

Multitudes, Jan 1, 2012

Le succès de la notion de « contrôle » proposée par Deleuze, puis développée par Negri et Hardt, ... more Le succès de la notion de « contrôle » proposée par Deleuze, puis développée par Negri et Hardt, tend aujourd’hui à escamoter son origine littéraire, l’œuvre de William S. Burroughs. Or, la logique du Contrôle chez l’écrivain américain repose sur la même représentation ambivalente du pouvoir comme emprise, consistant à faire de la liberté accordée à chacun le levier par lequel agir sur ses actions possibles. Restaurer cette filiation burroughsienne du Contrôle permet d’en valoriser la dimension contre-fictionnelle : dans un monde sans « dehors », des pratiques comme le cut-up ou le simulacre réinventent notre capacité d’action.

The success of the notion of “control” proposed by Deleuze and later developed by Negri and Hardt tends to obliterate its literary origins, i.e., the work of William S. Burroughs. Yet, the American writer’s logic of Control is based on the same ambivalent representation of power as a hold, according to which freedom is a mere lever destined to act upon an individual’s possible actions. Restoring this Burroughsian filiation of Control emphasizes its counter-fictional dimension: in a world deprived of any Outside, practices such as cut-up or simulacrum reinvent our capacity to act.

Research paper thumbnail of Building on anticipation: dystopia as empowerment

Current Sociology, Dec 1, 2014

A dystopia is the depiction of a dark future based on the systematic amplification of current tre... more A dystopia is the depiction of a dark future based on the systematic amplification of current trends and features. It relates to a complex narrative posture that relies on the critical observation of a threatening present that would lead to an apocalyptic future ‘if nothing was done’. Yet, however inescapable this future may be described as, the very existence of such a narrative presupposes that the political community it tries to reach is actually able to do something to thwart it. Oddly enough, a successful dystopia aims at making itself obsolete: once the world it depicts is identified as a possible future, it seems to empower its readers again, restoring a ‘sense of possibilities’ that eventually makes alternative pathways thinkable. The authors of this article propose to add to the range of commonly accepted dystopian novelists such as George Orwell or Aldous Huxley sociologists such as Ulrich Beck or scientists such as Eric Drexler. Through various examples, the article defends the notion that the dystopian posture can be used to characterize both fiction and non-fiction writers: a common ability, based on the same set of inextricably cognitive and normative patterns, to anticipate the future and eventually empower political communities to engage in further action.

Une dystopie est la représentation d’un futur sombre basée sur l’amplification systématique de tendances et de caractéristiques du présent. Elle est liée à une posture narrative complexe qui implique l’observation critique d’une menace actuelle qui mènerait à un futur apocalyptique « si rien n’était fait pour l’éviter ». Pourtant, aussi inévitable que paraisse le futur qu’il décrit, la simple existence d’un tel récit dystopique présuppose que la communauté qu’il cherche à atteindre est en réalité en mesure de réagir pour contrecarrer cet avenir. De manière assez paradoxale, une dystopie réussie vise sa propre obsolescence : à partir du moment où le monde qu’elle décrit est identifié comme un futur possible, elle semble restaurer une capacité d’action à ses lecteurs, un « sens des possibles », qui finit par rendre envisageables d’autres futurs. Dans la catégorie des auteurs « dystopiques », au rang des plus connus se trouvent des romanciers comme George Orwell ou Aldous Huxley, nous proposons d’inclure des sociologues comme Ulrich Beck ou des scientifiques comme Eric Drexler. A travers de nombreux exemples, nous défendons l’idée que la posture dystopique peut être utilisée pour décrire tant le travail d’auteurs de fiction que d’essayistes ou de scientifiques. Ces différents auteurs, en mobilisant les mêmes cadres cognitifs et normatifs, possèdent une capacité commune à anticiper le futur en vue de réengager les communautés politiques dans une logique d’action.

Research paper thumbnail of Des risques modernes à la société réflexive: pour une autre approche du (bio) terrorisme

Frédéric CLAISSE, Sébastien BRUNET, Yves ROGISTER (2002), « Des risques modernes à la société réflexive : pour une autre approche du (bio) terrorisme », Éthique publique, vol.4, n°2, automne, pp. 115-136. , Jan 1, 2002

Au départ de quelques textes normatifs de portée nationale et internationale dont l’examen soulig... more Au départ de quelques textes normatifs de portée nationale et internationale dont l’examen souligne la difficulté de parvenir à une définition opératoire du terrorisme, cet article propose un cadrage différent du phénomène terroriste fondé sur le paradigme des « risques réflexifs » (illustré par des sociologues comme Ulrich Beck et Anthony Giddens). Sous cet éclairage, le risque terroriste agit comme un véritable révélateur de notre rapport à notre environnement politique, social et technique : il est l’occasion de mettre en évidence des rapports de force, des relations politiques de domination et de dépendance qui constituent le contexte structurel de conflits locaux, régionaux ou internationaux ; mais aussi, de manière plus indirecte, en venant nous rappeler la vulnérabilité de nos collectifs, qui reposent de plus en plus sur le fonctionnement en réseaux, l’interdépendance et le développement de macro-systèmes techniques. Les auteurs plaident pour une meilleure prise en compte de la dimension proprement politique du terrorisme, et, plus largement, pour un basculement global vers un modèle de société ouverte plus sensible à des facteurs de risque trouvant leur origine dans nos propres pratiques et notre rapport au monde. Des exemples empruntés au bioterrorisme, en ce que le phénomène paraît emblématique de la réflexivité des risques modernes, forment un fil conducteur exploré tout au long de l’article.

Research paper thumbnail of Sociologie de la critique: la compétence à la justification

Frédéric CLAISSE et Marc JACQUEMAIN (2008), « Sociologie de la critique : la compétence à la justification », in M. JACQUEMAIN & B. FRÈRE (dir.), Épistémologie de la sociologie. Paradigmes pour le XXIe siècle, De Boeck, coll. « Ouvertures sociologiques », pp. 121-141. , Jan 1, 2008

[fr] Fondée sur le constat empirique de la pluralité des normes de justice et de la capacité des ... more [fr] Fondée sur le constat empirique de la pluralité des normes de justice et de la capacité des personnes à mobiliser différents principes en situation, la notion de « compétence à la justification » sert de clé de lecture aux auteurs pour introduire aux enjeux et difficultés épistémologiques posés par la sociologie de Luc Boltanski. Interprété ainsi comme une sociologie de la morale et de l’ordre social, le modèle des « cités » repose avant tout sur une « métaphysique de la personne » qui, disqualifiant toute ambition d’accéder aux motivations de l’individu, l’opposerait tant au holisme sociologique qu’aux théories du choix rationnel. L’incertitude sur la qualité des personnes, les contraintes qui pèsent sur le jugement en situation, la centralité d’une notion comme celle d’épreuve dressent l’image d’une sociologie radicalement indéterminée, dont les ambitions se limitent en conséquence à décrire et expliciter les activités critiques de justification à laquelle se livrent les personnes. Introduits pas à pas et assortis d’exemples ordinaires, les principaux concepts (régimes d’action, principes supérieurs communs, grandeurs, montée en généralité, cités et mondes) font l’objet d’un effort de transposition dans des termes de sociologie générale. Mettant l’action sur l’intuition fondatrice, chez Boltanski, d’une continuité entre le travail critique du sociologue et le sens ordinaire de la justice, les auteurs retrouvent, derrière certaines difficultés spécifiques posés par l’architecture du modèle (sociologie critique vs sociologie de la critique, modèle de compétence), des problèmes classiques comme ceux de réflexivité, de normativité ou de neutralité axiologique. Le chapitre jette également des ponts avec ceux consacrés à la sociologie critique (disposition à agir, socialisation) et à la sociologie de la traduction (rôle des objets, notion d’épreuve), mais aussi des lignes de fuite vers la sociologie « pragmatique », perçue comme une tentative de construire un programme de recherches à part entière au départ du cadre boltanskien, dont les auteurs discutent en conclusion la pertinence et les limitations.

Research paper thumbnail of Les cartes conceptuelles commes savoir émergent: forces et faiblesse d'un modèle'performatif'de la participation

Research paper thumbnail of Food Chain Security and Vulnerability

in ALPAS, H. & CIRAKOGLU, B., Food Chain Security, Dordrecht, Springer, NATO Science for Peace and Security Series – C: Environmental Security, pp. 11-22., Jan 1, 2010

In our contemporary societies, the food chain could be defined as a macro-technical system, which... more In our contemporary societies, the food chain could be defined as a macro-technical system, which depends on a wide variety of actors and risk analysis methods. In this contribution, risks related to the food chain are defined in terms of "modern risks" (Beck, 1992). The whole national economic sector of food production/distribution is vulnerable to a local accident, which can affect the functioning of the food chain, the export programs and even the political system. Such a complex socio-technical environment is undoubtedly vulnerable to intentional act such as terrorism.

Research paper thumbnail of Approche narrative du pouvoir: argument du contrôle et scénarisation

Research paper thumbnail of Opus et modus operandi : agirs spécifiques et pouvoirs impropres de la littérature contemporaine (vue par elle-même)

COnTEXTES

Opus et modus operandi : agirs spécifiques et pouvoirs impropres de la littér... COnTEXTES, 22 | ... more Opus et modus operandi : agirs spécifiques et pouvoirs impropres de la littér... COnTEXTES, 22 | 2019 Opus et modus operandi : agirs spécifiques et pouvoirs impropres de la littér... COnTEXTES, 22 | 2019 Opus et modus operandi : agirs spécifiques et pouvoirs impropres de la littér...

Research paper thumbnail of Fictions et non-fictions d’enquête : un modèle de saisie des mondes contemporains

COnTEXTES, 2019

Dans une démarche inspirée de la sociologie de Howard S. Becker, l’article interroge la portée co... more Dans une démarche inspirée de la sociologie de Howard S. Becker, l’article interroge la portée cognitive de trois œuvres de non-fiction (Que faire de ce corps qui tombe, de John D’Agata et Jim Fingal ; 6/5, d’Alexandre Laumonier ; Somaland, d’Éric Chauvier), caractérisées par la centralité qu’y prend l’enquête en tant que moteur de récit et forme de connaissance. Il s’attache à construire un idéal-type qui rend compte de leur projet de saisie des mondes contemporains : débordement constant de l’enquêteur par l’incertitude et l’opacité, contamination du réel par la fiction, réflexivité accrue du processus d’enquête. Jouant d’un cadrage hybride qui maintient de fortes contraintes de recoupement documentaire tout en multipliant les « impressions de fiction », les textes étudiés inventent des dispositifs littéraires ajustés à leur portée, qui en font de bons interlocuteurs pour les sciences sociales et ouvrent à celles-ci de nouvelles perspectives d’écriture et d’échanges avec la (non-)fiction comme instrument de connaissance.

Research paper thumbnail of 'En fonction du futur': la fonction publique régionale wallonne sous contrainte d'innovation

[fr] A partir d’une réflexion prospective entamée par l’Institut Wallon de l’Évaluation, de la Pr... more [fr] A partir d’une réflexion prospective entamée par l’Institut Wallon de l’Évaluation, de la Prospective et de la Statistique (IWEPS), l’article s’interroge sur les enjeux de la transformation de la fonction publique régionale wallonne, considérée comme un environnement soumis à de fortes pressions – institutionnelles, budgétaires, démographiques, économiques et idéologiques –. Envisagées comme des opportunités d’innovation, ces contraintes offrent une occasion pour la fonction publique de réfléchir à son identité, à ses modes d’organisation et à la manière dont elle accomplit ses missions : comment le métier de fonctionnaire va-t-il se recomposer à l’heure où la proportion de contractuels par rapport aux statutaires n’a jamais été aussi élevée ? De quel mode de gestion l’administration peut-elle s’inspirer, alors qu’on note un relatif essoufflement des principes de la Nouvelle Gestion Publique ? Quels changements observe-t-on dans les attentes des usagers à l’égard de l’administration ? Quelle sera la place des instruments de gouvernance digitale dans la nouvelle configuration ? Comment la fonction publique réagira-t-elle à la concurrence de nouveaux offreurs de services au public ?

[en] Building on a forward-looking reflexion initiated at the Walloon Institute for Evaluation, Foresight and Statistics (IWEPS), the paper considers the issues at stake for the transformation of the regional Walloon public administration, taken as a changing environment under strong pressures – institutional, budgetary, demographic, economic and ideological –. In another perspective, these multiple constraints can also be seen as opportunities to innovate and to think about the public administration identity, modes of organisation and ways of performing its missions : how is the profession of civil servant going to be redefined, at a time when the proportion of contract employees vs. public servants has never been so high? What management practices can the administration draw inspiration from, as New Public Management (NPM) principles are showing some signs of exhaustion? What changes can be observed in the users’ expectations towards the administration? What role will instruments of digital governance play in this new configuration? How will the public administration react to the competition of new providers of services to the public? [article sous embargo, merci de vous référer à l'url]

Research paper thumbnail of Zones de défection temporaire. Refigurations de Bartleby et de des Esseintes dans quelques romans contemporains

[fr] Inquiets de l’instrumentalisation du récit et de la fiction à des fins mercantiles ou straté... more [fr] Inquiets de l’instrumentalisation du récit et de la fiction à des fins mercantiles ou stratégiques, de nombreux écrivains et observateurs s’interrogent aujourd’hui : quels pouvoirs reste-t-il à la littérature, quand la logique capitaliste s’est approprié ses outils et semble toujours en avance sur ses potentialités critiques ? Pour reprendre la terminologie d’Albert Hirschman, si les modalités de contestation (voice) semblent épuisées, qu’en est-il des possibilités de défection (exit), dans un monde en réseau qui se nourrit précisément de l’injonction permanente à la liberté et l’autonomie ? Déplaçant cette question sur le terrain romanesque, notre contribution s’intéresse à la volonté de retrait de quelques personnages contemporains (geeks, artistes reclus, militants autonomes, ermites des mondes virtuels, etc.), comparés à des figures littéraires emblématiques de la défection au XIXe siècle (des Esseintes, Bartleby, Oblomov, Emma Bovary), de manière à mesurer les changements qui ont affecté l’espace même de possibilités de fuite, et leurs conséquences pour des formes de résistance en littérature.

[en] Concerned by the exploitation of narrative and fiction for commercial or strategic purposes, many writers and observers wonder what power literature still has today, when the logic of capitalism took over its tools and seems always one step ahead of its critical potentialities. To use Albert Hirschman’s terminology, if the possibilities of voice seem exhausted, can the same be said of the exit strategy, in a networked world precisely fortified by the constant injunction to freedom and autonomy? Moving the issue to the field of the novel, our contribution focuses on some contemporary characters’ wish to withdraw (geeks, secluded artists, autonomous activists, hermits of the virtual age, etc.), compared to emblematic literary figures of exit in the XIXth century (des Esseintes, Bartleby, Oblomov, Emma Bovary), so as to measure the changes that affected the very space of possibilities of exit, and their consequences for forms of resistance in literature.

Research paper thumbnail of As above, so below? Narrative salience and side effects of national innovation systems

Critical Policy Studies, 2016

Research paper thumbnail of Regards critiques sur l'usage de la carte mentale en science politique

Research paper thumbnail of Impact Du Visiteur Médical Indépendant Sur La Pratique Des Médecins De Première Ligne (2010). Impact of Academic Detailing on Primary Care Physicians

Research paper thumbnail of Live at Bar Maldoror: les chants magnétiques du Comte de Lautréamont

La Littérature Maldoror, 2005

Research paper thumbnail of Le projet SCoPE : la construction de l’action publique en univers incertain

Dans ce chapitre, Geoffrey Joris et Frédéric Claisse reviennent sur la recherche SCoPE, dont l’ob... more Dans ce chapitre, Geoffrey Joris et Frédéric Claisse reviennent sur la recherche SCoPE, dont l’objectif était de fournir au décideur (gouvernements régionaux et fédéral belge) une sorte « d’outil d’interface » entre science et politique, dans un contexte de gestion des risques marqué par la précaution. SCoPE s’inscrivait dans le cadre d’une démarche évaluative intégrée prenant en compte les aspects écologiques, économiques et sociaux en vue d’un développement durable. Dans un premier temps, le chapitre expose les grands apprentissages des études de terrain, portant sur les ondes électromagnétiques en Région wallonne et sur les politiques de décontamination des sols aux métaux lourds. Les auteurs montrent comment ces études de cas ont permis de dresser une série d’éléments à prendre en considération dans le cadre de processus décisionnels dans lesquels le principe de précaution est mobilisé. Le chapitre expose également une méthode participative originale mise au point spécifiquement pour la conduite de l’étude, l’Open Processus Workshop (OPW). Afin de mettre en évidence la pertinence de cet outil en tant qu’instrument d’investigation sociale, le chapitre montre comment la technique de l’OPW, suivant une approche bottom-up, permet d’enclencher un « bout de théorie » en partenariat avec les acteurs mobilisés par l’étude de cas.

Research paper thumbnail of L'énergie de la participation est-elle renouvelable ? La production de scénarios énergétiques et ses malentendus

Financé dans le cadre du programme de recherche fédéral sur le développement durable, le projet S... more Financé dans le cadre du programme de recherche fédéral sur le développement durable, le projet SEPIA avait pour but « d’examiner la faisabilité d’une analyse de durabilité intégrée (integrated sustainability assessment, ISA) du système énergétique belge et d’en débattre avec les représentants de groupes sociaux. » SEPIA illustre le « tournant réflexif » pris ces dernières années par l’approche des nouveaux risques technologiques et environnementaux, lesquels mettraient à l’épreuve les découpages scientifiques traditionnels et imposeraient un mode de gestion publique intégrée, prenant en compte différentes disciplines et cadres cognitifs, dans un contexte d’incertitudes multiples, scientifiques et politiques. Dans cette perspective, le défi de la transition énergétique impliquerait de réinventer des processus délibératifs qui fassent davantage appel à la participation et au dialogue entre société civile, société politique et experts scientifiques.
Projet à l’architecture complexe et multidimensionnelle, SEPIA associait une approche experte et une dimension participative, avec une cascade de processus de traitement de données. Dans ses aspects participatifs, SEPIA devait aboutir à la construction de scénarios énergétiques, élaborés par un premier panel d’experts et d’acteurs dans le domaine de l’énergie. La méthode prospective adoptée était celle du backcasting : un futur souhaitable est préalablement posé, obligeant à s’interroger sur les mesures et les étapes nécessaires pour y parvenir et relier ce futur au présent. L’exercice consistait, pour les participants à ce panel, à imaginer des scénarios contrastés permettant à la Belgique de se conformer, à l’horizon 2050, à un ensemble contraignant de huit objectifs de développement durable, dont celui de réduire de 80 % les émissions de gaz à effets de serre. Ces scénarios devaient ensuite être modélisés grâce à un logiciel de simulation énergétique selon les seuils et paramètres identifiés par les experts. Un second panel, composé d’acteurs concernés, était alors chargé d’évaluer les scénarios selon une approche normative multi-critères. Enfin, le résultat de cette évaluation devait être encore retraité par un autre logiciel pour le soutien à la décision en groupe, selon une méthodologie basée sur la logique floue.
Un tel souci, indissociablement méthodologique et normatif, d’interroger aussi bien des experts que des groupes sociaux concernés par la problématique, ne va pas sans malentendus quant à la nature même de la participation. Ce sont ces malentendus que notre communication se propose d’interroger. La participation avait-elle un objectif précis en termes de résultats ou était-elle une finalité en soi ? L’évaluation des scénarios devait-elle être centrée sur la désirabilité ou sur la probabilité ? Quelles compétences déterminées devait-on mobiliser autour de la table, sachant que la liste de variables à prendre en compte est potentiellement infinie ? Comment les participants, experts ou stakeholders, s’accommodent-ils d’un design de recherche aussi complexe ? La participation au processus est-elle en soi une gratification ou d’autres incitants sont-ils nécessaires pour mobiliser des expertises de haut niveau ? Ces malentendus ne sont pas propres à SEPIA : ils sont au cœur de tout dispositif de recherche dès lors qu’il s’agit d’associer une réflexion méthodologique à un impératif de participation.

Research paper thumbnail of Meeting of Minds : tempête de cerveaux dans un verre d’eau ?

Dans ce chapitre, Sébastien Brunet et Frédéric Claisse proposent un retour critique sur Meeting o... more Dans ce chapitre, Sébastien Brunet et Frédéric Claisse proposent un retour critique sur Meeting of Minds, expérience hors du commun de conférence de citoyens sur les neurosciences, qui aura conjugué les efforts de 126 citoyens européens et l’expérience d’une dizaine d’instituts d’évaluation technologique, réunis à l’initiative de la Fondation Roi Baudouin et avec le soutien de la Commission europénne. Processus complexe et multi-dimensionnel, Meeting of Minds s’est finalement moins heurté aux difficultés pratiques et logistiques de la participation à échelle internationale (dans l’ensemble bien anticipées), qu’à ses propres ambivalences et contradictions. En revenant sur un épisode particulièrement emblématique de la deuxième convention européenne qui marquait le point culminant du processus, les auteurs mettent en évidence les tensions qui résultaient, d’une part, de l’ambivalence de l’expertise accordée aux citoyens et, d’autre part, de la focalisation excessive sur une méthodologie participative devenue par moments à elle-même sa propre fin. Le chapitre illustre ainsi les impasses de ce que les auteurs appellent une conception « performative » de la participation, caractérisée par l’indifférence à la production concrète des participants, dont la principale qualité est en réalité d’avoir été performée par le dispositif. Au lieu de servir d’outil d’exploration de controverse et de source d’enrichissement du processus de décision (dont Meeting of Minds était d’ailleurs déconnecté), la conférence de citoyens a paradoxalement fini par faire passer les neurosciences à l’arrière-plan pour ne plus « fabriquer » que du dispositif et de la participation.

Research paper thumbnail of Introduction : à l’épreuve de la participation

« Tournant délibératif », « impératif participatif » : aujourd’hui, nombreux sont les citoyens, d... more « Tournant délibératif », « impératif participatif » : aujourd’hui, nombreux sont les citoyens, décideurs et chercheurs qui voient dans la participation un moyen d’approfondir et de revitaliser le processus démocratique. Cependant, les dispositifs concrets qui visent à associer à un même processus (de connaissance ou de décision) des parties prenantes aux intérêts divergents relèvent encore largement de l’expérimentation. Qu’est-ce qui fait le succès ou l’échec d’une expérience participative ? Selon quels critères l’évaluer ? Comment concevoir des dispositifs qui « tiennent » ?
Davantage qu’une défense des mérites de la participation, cet ouvrage en propose une mise à l’épreuve, à travers une série de retours d’expériences. Centrés, d’une part, sur l’exploration de controverses et, d’autre part, sur l’évaluation de politiques publiques, les chapitres décrivent les défis méthodologiques auxquels des chercheurs ont été confrontés pour intégrer des publics hétérogènes au processus de décision et faire émerger des représentations essentielles à la compréhension de phénomènes politiques et sociaux. L’ouvrage invite ainsi à une meilleure appréhension de cette aventure participative passionnante mais incertaine, à travers des approches de chercheurs partageant une expérience et une culture méthodologique commune.

Research paper thumbnail of "We Come in Peace": Laibach ou l'art de la fugue

Multitudes

Apparus dans le contexte idéologique de la Yougoslavie finissante, le groupe slovène de musique i... more Apparus dans le contexte idéologique de la Yougoslavie finissante, le groupe slovène de musique industrielle Laibach et son organisation faîtière, le Neue Slowenische Kunst (NSK), ont contribué à renouveler la grammaire de la contestation, à travers le principe de « rétrogardisme » et la technique de suridentification aux codes esthétiques du pouvoir. L’article revient sur la trajectoire du groupe, dont il démonte les stratégies en insistant sur la dimension systématiquement ironique de son mode d’énonciation, notamment de son art de la reprise.

Emerging in the ideological context of the last decade of Yugoslavia, Slovenian industrial music group Laibach and its umbrella organisation, Neue Slowenische Kunst (NSK), contributed to renew the grammar of contentious politics, through the principle of “retrogardism” and the technique of overidentification to the aesthetic codes of power. The paper traces the group’s line of work, analysing its strategies while insisting on the systematically ironic dimension of its mode of utterance, especially of its art of cover songs.

Research paper thumbnail of Contr (ôl) e-fiction: de l'Empire à l'Interzone

Multitudes, Jan 1, 2012

Le succès de la notion de « contrôle » proposée par Deleuze, puis développée par Negri et Hardt, ... more Le succès de la notion de « contrôle » proposée par Deleuze, puis développée par Negri et Hardt, tend aujourd’hui à escamoter son origine littéraire, l’œuvre de William S. Burroughs. Or, la logique du Contrôle chez l’écrivain américain repose sur la même représentation ambivalente du pouvoir comme emprise, consistant à faire de la liberté accordée à chacun le levier par lequel agir sur ses actions possibles. Restaurer cette filiation burroughsienne du Contrôle permet d’en valoriser la dimension contre-fictionnelle : dans un monde sans « dehors », des pratiques comme le cut-up ou le simulacre réinventent notre capacité d’action.

The success of the notion of “control” proposed by Deleuze and later developed by Negri and Hardt tends to obliterate its literary origins, i.e., the work of William S. Burroughs. Yet, the American writer’s logic of Control is based on the same ambivalent representation of power as a hold, according to which freedom is a mere lever destined to act upon an individual’s possible actions. Restoring this Burroughsian filiation of Control emphasizes its counter-fictional dimension: in a world deprived of any Outside, practices such as cut-up or simulacrum reinvent our capacity to act.

Research paper thumbnail of Building on anticipation: dystopia as empowerment

Current Sociology, Dec 1, 2014

A dystopia is the depiction of a dark future based on the systematic amplification of current tre... more A dystopia is the depiction of a dark future based on the systematic amplification of current trends and features. It relates to a complex narrative posture that relies on the critical observation of a threatening present that would lead to an apocalyptic future ‘if nothing was done’. Yet, however inescapable this future may be described as, the very existence of such a narrative presupposes that the political community it tries to reach is actually able to do something to thwart it. Oddly enough, a successful dystopia aims at making itself obsolete: once the world it depicts is identified as a possible future, it seems to empower its readers again, restoring a ‘sense of possibilities’ that eventually makes alternative pathways thinkable. The authors of this article propose to add to the range of commonly accepted dystopian novelists such as George Orwell or Aldous Huxley sociologists such as Ulrich Beck or scientists such as Eric Drexler. Through various examples, the article defends the notion that the dystopian posture can be used to characterize both fiction and non-fiction writers: a common ability, based on the same set of inextricably cognitive and normative patterns, to anticipate the future and eventually empower political communities to engage in further action.

Une dystopie est la représentation d’un futur sombre basée sur l’amplification systématique de tendances et de caractéristiques du présent. Elle est liée à une posture narrative complexe qui implique l’observation critique d’une menace actuelle qui mènerait à un futur apocalyptique « si rien n’était fait pour l’éviter ». Pourtant, aussi inévitable que paraisse le futur qu’il décrit, la simple existence d’un tel récit dystopique présuppose que la communauté qu’il cherche à atteindre est en réalité en mesure de réagir pour contrecarrer cet avenir. De manière assez paradoxale, une dystopie réussie vise sa propre obsolescence : à partir du moment où le monde qu’elle décrit est identifié comme un futur possible, elle semble restaurer une capacité d’action à ses lecteurs, un « sens des possibles », qui finit par rendre envisageables d’autres futurs. Dans la catégorie des auteurs « dystopiques », au rang des plus connus se trouvent des romanciers comme George Orwell ou Aldous Huxley, nous proposons d’inclure des sociologues comme Ulrich Beck ou des scientifiques comme Eric Drexler. A travers de nombreux exemples, nous défendons l’idée que la posture dystopique peut être utilisée pour décrire tant le travail d’auteurs de fiction que d’essayistes ou de scientifiques. Ces différents auteurs, en mobilisant les mêmes cadres cognitifs et normatifs, possèdent une capacité commune à anticiper le futur en vue de réengager les communautés politiques dans une logique d’action.

Research paper thumbnail of Des risques modernes à la société réflexive: pour une autre approche du (bio) terrorisme

Frédéric CLAISSE, Sébastien BRUNET, Yves ROGISTER (2002), « Des risques modernes à la société réflexive : pour une autre approche du (bio) terrorisme », Éthique publique, vol.4, n°2, automne, pp. 115-136. , Jan 1, 2002

Au départ de quelques textes normatifs de portée nationale et internationale dont l’examen soulig... more Au départ de quelques textes normatifs de portée nationale et internationale dont l’examen souligne la difficulté de parvenir à une définition opératoire du terrorisme, cet article propose un cadrage différent du phénomène terroriste fondé sur le paradigme des « risques réflexifs » (illustré par des sociologues comme Ulrich Beck et Anthony Giddens). Sous cet éclairage, le risque terroriste agit comme un véritable révélateur de notre rapport à notre environnement politique, social et technique : il est l’occasion de mettre en évidence des rapports de force, des relations politiques de domination et de dépendance qui constituent le contexte structurel de conflits locaux, régionaux ou internationaux ; mais aussi, de manière plus indirecte, en venant nous rappeler la vulnérabilité de nos collectifs, qui reposent de plus en plus sur le fonctionnement en réseaux, l’interdépendance et le développement de macro-systèmes techniques. Les auteurs plaident pour une meilleure prise en compte de la dimension proprement politique du terrorisme, et, plus largement, pour un basculement global vers un modèle de société ouverte plus sensible à des facteurs de risque trouvant leur origine dans nos propres pratiques et notre rapport au monde. Des exemples empruntés au bioterrorisme, en ce que le phénomène paraît emblématique de la réflexivité des risques modernes, forment un fil conducteur exploré tout au long de l’article.

Research paper thumbnail of Sociologie de la critique: la compétence à la justification

Frédéric CLAISSE et Marc JACQUEMAIN (2008), « Sociologie de la critique : la compétence à la justification », in M. JACQUEMAIN & B. FRÈRE (dir.), Épistémologie de la sociologie. Paradigmes pour le XXIe siècle, De Boeck, coll. « Ouvertures sociologiques », pp. 121-141. , Jan 1, 2008

[fr] Fondée sur le constat empirique de la pluralité des normes de justice et de la capacité des ... more [fr] Fondée sur le constat empirique de la pluralité des normes de justice et de la capacité des personnes à mobiliser différents principes en situation, la notion de « compétence à la justification » sert de clé de lecture aux auteurs pour introduire aux enjeux et difficultés épistémologiques posés par la sociologie de Luc Boltanski. Interprété ainsi comme une sociologie de la morale et de l’ordre social, le modèle des « cités » repose avant tout sur une « métaphysique de la personne » qui, disqualifiant toute ambition d’accéder aux motivations de l’individu, l’opposerait tant au holisme sociologique qu’aux théories du choix rationnel. L’incertitude sur la qualité des personnes, les contraintes qui pèsent sur le jugement en situation, la centralité d’une notion comme celle d’épreuve dressent l’image d’une sociologie radicalement indéterminée, dont les ambitions se limitent en conséquence à décrire et expliciter les activités critiques de justification à laquelle se livrent les personnes. Introduits pas à pas et assortis d’exemples ordinaires, les principaux concepts (régimes d’action, principes supérieurs communs, grandeurs, montée en généralité, cités et mondes) font l’objet d’un effort de transposition dans des termes de sociologie générale. Mettant l’action sur l’intuition fondatrice, chez Boltanski, d’une continuité entre le travail critique du sociologue et le sens ordinaire de la justice, les auteurs retrouvent, derrière certaines difficultés spécifiques posés par l’architecture du modèle (sociologie critique vs sociologie de la critique, modèle de compétence), des problèmes classiques comme ceux de réflexivité, de normativité ou de neutralité axiologique. Le chapitre jette également des ponts avec ceux consacrés à la sociologie critique (disposition à agir, socialisation) et à la sociologie de la traduction (rôle des objets, notion d’épreuve), mais aussi des lignes de fuite vers la sociologie « pragmatique », perçue comme une tentative de construire un programme de recherches à part entière au départ du cadre boltanskien, dont les auteurs discutent en conclusion la pertinence et les limitations.

Research paper thumbnail of Les cartes conceptuelles commes savoir émergent: forces et faiblesse d'un modèle'performatif'de la participation

Research paper thumbnail of Food Chain Security and Vulnerability

in ALPAS, H. & CIRAKOGLU, B., Food Chain Security, Dordrecht, Springer, NATO Science for Peace and Security Series – C: Environmental Security, pp. 11-22., Jan 1, 2010

In our contemporary societies, the food chain could be defined as a macro-technical system, which... more In our contemporary societies, the food chain could be defined as a macro-technical system, which depends on a wide variety of actors and risk analysis methods. In this contribution, risks related to the food chain are defined in terms of "modern risks" (Beck, 1992). The whole national economic sector of food production/distribution is vulnerable to a local accident, which can affect the functioning of the food chain, the export programs and even the political system. Such a complex socio-technical environment is undoubtedly vulnerable to intentional act such as terrorism.

Research paper thumbnail of Approche narrative du pouvoir: argument du contrôle et scénarisation

Research paper thumbnail of INTRODUCTION AUX DOCTRINES ET AUX IDÉES POLITIQUES

Comment s’articulent les grandes doctrines et idées politiques ? En quoi des auteurs comme Machia... more Comment s’articulent les grandes doctrines et idées politiques ? En quoi des auteurs comme Machiavel ou La Boétie peuvent-ils nous aider à comprendre l’exercice du pouvoir et la résistance à la domination ? Quels sont les clivages qui constituent la toile de fond de la vie politique ?

De Bodin à Maurras et Renan, de Condorcet à Sen, de Montesquieu à Hayek et de Marx à Rawls et Piketty, en passant par Hobbes, Locke et Bossuet, les grands auteurs ont apporté des réponses à quatre questions fondamentales auxquelles toute société se trouve confrontée : qui sommes-nous ? Pourquoi vivons-nous ensemble ? Comment produisons-nous ? Comment distribuons-nous nos richesses ? Ces réponses continuent d’influencer en profondeur les débats politiques.

Plutôt que de présenter les doctrines politiques en familles idéologiques homogènes (libéralisme, socialisme, conservatisme), cet ouvrage met en évidence les éléments essentiels des principaux énoncés politiques, quelle que soit l’étiquette sous laquelle ils circulent. Fruit de nombreuses années d’analyse et d’enseignement, ce manuel offre un point de vue original sur les doctrines et idées politiques, à travers une approche structurale qui insiste sur les jeux d’oppositions et de priorités, tout en passant en revue des œuvres fondatrices de notre imaginaire politique.

Pour les étudiants, qui trouveront dans cet ouvrage une introduction à la pensée politique, ainsi qu’une approche analytique des grands auteurs ; pour les citoyens, à qui il fournira des ressources pour mieux s’orienter parmi les positionnements politiques et en comprendre la logique.

Research paper thumbnail of La participation en action

La participation a aujourd’hui le vent en poupe. Du niveau local à l’échelle internationale, un g... more La participation a aujourd’hui le vent en poupe. Du niveau local à l’échelle internationale, un grand nombre d’expériences sociales et politiques menées au nom de la participation inventent, avec des publics hétérogènes, de nouvelles modalités de construction du vivre ensemble. Véritable laboratoire à ciel ouvert, la participation semble désormais un horizon incontournable de nos sociétés. Derrière ce concept protéiforme se cache cependant un foisonnement de dispositifs et de méthodes disparates utilisés dans des contextes très variés. Ce sont ces réalités participatives concrètes qui font l'objet de ce livre.

En mêlant approches théoriques et empiriques, méthodes quantitatives et qualitatives, cet ouvrage propose une mise en perspective originale, collective et plurielle de la participation en action. Par leurs regards croisés, les contributions, qu'elles proviennent de praticiens de terrain ou du monde académique, proposent une réflexion tournée vers les pratiques innovantes qui fabriqueront la participation de demain.

Research paper thumbnail of La participation à l'épreuve

« Tournant délibératif », « impératif participatif » : aujourd’hui, nombreux sont les citoyens, d... more « Tournant délibératif », « impératif participatif » : aujourd’hui, nombreux sont les citoyens, décideurs et chercheurs qui voient dans la participation un moyen d’approfondir et de revitaliser le processus démocratique. Cependant, les dispositifs concrets qui visent à associer à un même processus (de connaissance ou de décision) des parties prenantes aux intérêts divergents relèvent encore largement de l’expérimentation. Qu’est-ce qui fait le succès ou l’échec d’une expérience participative ? Selon quels critères l’évaluer ? Comment concevoir des dispositifs qui « tiennent » ?
Davantage qu’une défense des mérites de la participation, cet ouvrage en propose une mise à l’épreuve, à travers une série de retours d’expériences. Centrés, d’une part, sur l’exploration de controverses et, d’autre part, sur l’évaluation de politiques publiques, les chapitres décrivent les défis méthodologiques auxquels des chercheurs ont été confrontés pour intégrer des publics hétérogènes au processus de décision et faire émerger des représentations essentielles à la compréhension de phénomènes politiques et sociaux. L’ouvrage invite ainsi à une meilleure appréhension de cette aventure participative passionnante mais incertaine, à travers des approches de chercheurs partageant une expérience et une culture méthodologique commune.

Research paper thumbnail of Le Sens Du Juste: Cadre Normatif Et Usages Sociaux Des Critères De Justice

avec Frédéric CLAISSE, coll.), Le sens du Juste. Cadre normatif et usages sociaux des critères de... more avec Frédéric CLAISSE, coll.), Le sens du Juste. Cadre normatif et usages sociaux des critères de justice, Liège, Éditions de l'Université de Liège, coll. « Sociopolis », 2004.

Research paper thumbnail of Simulacres et Futurs antérieurs: Contributions à une approche narrative du politique

[fr] La thèse réunit cinq travaux portant sur le rôle joué par la fiction dans notre expérience e... more [fr] La thèse réunit cinq travaux portant sur le rôle joué par la fiction dans notre expérience et notre appréhension du monde. La fiction peut-elle véhiculer des contenus de savoir ou constituer en elle-même une source de connaissance ? Cette interrogation est déclinée à travers une série d’études portant sur la sociologie implicite de l’écrivain américain William S. Burroughs ; les musiques industrielles comme dispositifs critiques ; le pouvoir configurateur de 1984 dans la dénonciation des nouvelles technologies de surveillance et de contrôle social ; l’homologie profonde entre pouvoir et narrativité ; ou encore les contre-fictions dans les "sociétés de contrôle". L’introduction générale qui précède ces travaux s’attache à construire deux exemples de "formes fictionnelles d’intelligibilité" conçues comme ressources cognitives et pragmatiques utilisées par les personnes : le "simulacre", qui consiste en la critique originale d’une cible, sur un mode systématiquement ironique, de manière à retourner contre elle son langage et son mode de fonctionnement ; le "futur antérieur", qui propose l’anticipation d’une menace décrite comme déjà advenue, de manière à montrer l’urgence d’une action à entreprendre pour la conjurer. La thèse défend une conception minimaliste et holiste de la connaissance fictionnelle : c’est en tant que moyen au service de la modélisation mimétique de processus politiques et sociaux que la fiction, en activant notre sens du possible, exerce une fonction cognitive. Ces travaux dégagent ainsi les premiers éléments d’un programme de recherche en sciences politiques et sociales autour du pouvoir du et comme récit. Le récit apparaît non seulement comme un objet, mais surtout comme un "analyseur" du politique.
[en] The thesis assembles five publications dealing with the role played by fiction in our experience and apprehension of the world. Can fiction convey contents of knowledge or even constitute a source of knowledge in itself? This question is broken down into a series of studies about the implicit sociology of American writer William S. Burroughs; industrial music as a critical device; the configuration power of Nineteen Eighty-Four in the denunciation of new technologies of surveillance and social control; the deep homology between power and narrativity; as well as counter-fiction within “societies of control”. The general introduction preceding these publications aims at building two examples of “fictional forms of intelligibility” conceived as cognitive and pragmatic resources used by members of society: “simulacrum”, which consists in criticising a target, in a systematically ironical mode, so as to turn its language and mode of functioning against it; “future perfect”, which proposes the anticipation of a threat described as having already occurred, in order to demonstrate the urgency in taking action to thwart it. The thesis defends a minimalist and holist conception of fictional knowledge: it is as a means at the service of the mimetic modelling of social and political processes that fiction activates a sense of possibilities and exerts a cognitive function. In this way, these collected works intend to give the first elements of a research programme in social and political sciences around power of and as a narrative. Narrative appears not only as an object, but especially as a tool for analyzing politics.

Research paper thumbnail of Epistémologie de la sociologie. Paradigmes pour le XXIe siècle

Lectures, Jan 1, 1970

Comment s'articulent, dans la compréhension du monde social, la démarche " savante " du sociologu... more Comment s'articulent, dans la compréhension du monde social, la démarche " savante " du sociologue et la compréhension " ordinaire " des acteurs ? S'impose-t-il de séparer a priori les deux pour aboutir à l'objectivité scientifique ou, au contraire, de les construire en continuité et dans un dialogue réciproque ? Le développement considérable des sciences sociales au cours du dernier demi-siècle n'a pas abouti à résoudre cette question de manière univoque. Au contraire, plus les sciences sociales - et la sociologie en particulier - ont scruté avec attention des objets concrets, plus les " postures " se sont diversifiées sur cette question. Ce livre introduit de manière rigoureuse mais accessible à cette irréductible pluralité. Il passe en revue quelques-unes des positions sociologiques les plus contemporaines en tentant de relever chez chacune les promesses et les limites, familiarisant le lecteur avec la nécessaire diffraction du regard qui s'impose pour " saisir " ce qui fait le monde social.

Research paper thumbnail of La betise au front de taureau : du bullshit considéré comme un des beaux-arts

Nul n'échappe à la bêtise, surtout pas le monde savant qui fait preuve, en la matière, d'une inve... more Nul n'échappe à la bêtise, surtout pas le monde savant qui fait preuve, en la matière, d'une inventivité inépuisable. Parmi les variétés les plus retorses, l'espèce que les anglo-saxons qualifient de bullshit occupe une place de choix. Mais s'il est une chose qui peut faire reculer l'énorme animal au front de taureau, c'est le rire du satiriste...

Research paper thumbnail of Que sont les fachos devenus ?

Politique, Revue de débats

L'article analyse la transformation de l'extrême-droite en Europe en mettant en avant sa diversif... more L'article analyse la transformation de l'extrême-droite en Europe en mettant en avant sa diversifisation et sa rupture avec le fascisme historique. L'extrême-droite a été longtemps politiquement contenue au prix de la diffusion dans une partie du champ démocratique de l'essentiel de ses conceptions idéologiques, à la faveur du "backlash" dénoncé par le démographe français Hugues Lagrange.

Research paper thumbnail of En attendant la fin du monde : deux espèces d’apocalypticiens

A l'approche de la date fatidique du 21 décembre 2012, l'article revient sur la posture "catastro... more A l'approche de la date fatidique du 21 décembre 2012, l'article revient sur la posture "catastrophiste" en insistant sur le rôle de la fiction et de l'imagination dans nos stratégies collectives d'évitement du pire. Assimilés à tort aux prophètes de malheur, les auteurs de dystopie comme Orwell ou Huxley ne nous décrivent l'avènement d'une menace que pour mieux la conjurer. Sans cette espèce d' "apocalypticiens prophylactiques", comme se décrivait Günther Anders, il est probable que notre capacité à penser la catastrophe serait sérieusement atrophiée.

Research paper thumbnail of "La fiction pour réveiller les consciences"

Quels jeux et instruments de pouvoir existent dans nos sociétés? Jusqu’à quel point un système ex... more Quels jeux et instruments de pouvoir existent dans nos sociétés? Jusqu’à quel point un système exercerait-il sur nous un contrôle déterminant nos actions ? Vers où les abus d’un tel système nous mèneraient-ils? Par le biais de la fiction, nous sommes parfois amenés à envisager le pire des futurs possibles, dans le but de ne jamais avoir à le croiser. Même s’il est imaginé comme nous étant destiné. De Foucault à Deleuze en passant par Burroughs, d’Orwell à Garfinkel, ou en évoquant Bye Bye Belgium, Frédéric Claisse analyse la philosophie du contrôle pour se pencher sur l’influence des récits de fiction catastrophistes sur notre manière d’appréhender le monde. Ces récits tissent un mode de connaissance particulier, ont des vertus analytiques du réel et constituent donc un objet à envisager avec sérieux. Ces anti-utopies, il les nomme les futurs antérieurs.

Research paper thumbnail of Building the future of European sustainability governance: a critical self-reflexive approach to a participatory Technology Assessment exercise

Research paper thumbnail of « Comment le réel a déjoué mes plans » : de quelques romans contemporains sur l’emprise par le récit

[fr] L’un des mérites paradoxaux des pratiques de storytelling, que C. Salmon a contribué à faire... more [fr] L’un des mérites paradoxaux des pratiques de storytelling, que C. Salmon a contribué à faire connaître au public francophone, réside dans le crédit dont bénéficie aujourd’hui l’idée de pouvoir du récit. Cette idée place les producteurs littéraires dans une position ambivalente : perçu, d’un côté, comme une menace à leur autonomie et une atteinte au capital fictionnel dont ils sont les dépositaires légitimes, cet « art de raconter des histoires » est aussi une arme à détourner dans une entreprise de guérilla contre-narrative, voire un moyen pour la littérature de reconquérir ses pouvoirs premiers. Dans cette logique d’affrontement, on s’est cependant peu soucié, au fond, de ce que les fictions littéraires elles-mêmes avaient à dire sur le sujet : s’il est vrai que le récit est une prise sur le monde et un moyen d’emprise sur autrui, comment prennent-elles en charge ces situations ?
La diffusion tant des pratiques de storytelling que de leur dénonciation ne pouvait rester sans effet sur la production littéraire. Or, le pouvoir du récit est aujourd’hui un thème régulièrement frayé par les romanciers, dans une série de textes qui présentent des convergences remarquables du point de vue des situations qu’ils décrivent. Dans Un Roman russe (2007), Emmanuel Carrère voit sa vie bouleversée pour avoir publié un récit érotique adressé à la femme qu’il aimait, décrivant les réactions de celle-ci à la lecture de son texte lors d’un voyage en train programmé par le narrateur. La même tentation démiurgique de (re)construction de la réalité par le récit habite le héros du triptyque d’Antoine Bello (Les Falsificateurs 2007 ; Les Éclaireurs 2009 ; Les Producteurs 2015), recruté par une organisation secrète, le Consortium de Falsification de la Réalité, pour laquelle il récrit littéralement l’histoire en falsifiant des archives sur la base de scénarios qui finiront par échapper à leurs créateurs, déclenchant une crise de conscience lorsque le héros découvre qu’Al-Qaïda est en réalité le produit d’une saga scénaristique qui a mal tourné. Dans La Revanche de Kevin (2015), Iegor Gran fait preuve de la même cruauté à l’égard de son protagoniste : pour dénoncer les faux-semblants du monde littéraire, Kevin H. fait lui-même œuvre d'imposture, et finit piégé par ses propres mystifications. Karoo de Steve Tesich (1998), devenu depuis sa traduction française en 2012 un véritable phénomène littéraire, participe des mêmes ressorts narratifs : écrivain raté, incapable de s’enivrer comme de montrer son affection à son fils, Saul « Doc » Karoo parachève sa propre destruction en appliquant à son existence les mêmes recettes qu’il inflige aux mauvais scénarios que Hollywood lui demande de récrire.
Dans chacun de ces textes, le protagoniste peut faire siens les mots de Carrère au sujet de son récit censé « faire effraction dans le réel »: « le réel a déjoué mes plans ». Avec leurs personnages-scénaristes, mauvais démiurges châtiés par un réel plus résistant que leurs tentatives de le scripter, ces romans (d)énoncent cette modalité narrative du pouvoir que Citton appelle scénarisation, ou capacité d’agencer le comportement d’autrui à travers l’acte de narration. Mais il s’agit d’un savoir immanent à ces romans, une connaissance de la fiction sur elle-même, relevant de sa fonction cognitive. Récits conscients de l’emprise du récit, ils engagent une autre forme de réflexivité que celle des romans que la critique anglo-saxonne qualifie de « postmodernes », qui mettaient en scène leur propre fonctionnement romanesque : assumant pleinement leur statut fictionnel, ils ne jouent de la frontière entre réalité et fiction que pour mieux conforter l’idée que la réalité, bien que médiée et construite par les récits, « déborde » sans cesse. S'ils ne s'opposent pas frontalement au « Nouvel Ordre narratif », ces romans thématisent les effets perlocutoires des récits, mais surtout leur insuffisance face à la force de rappel du réel. Notre communication analysera ces dispositifs fictionnels d’un point de vue formel et socio-pragmatique.

Research paper thumbnail of Séminaire Storytelling : note d'intention

[fr] A l'origine, cette note constitue un document de travail à destination des étudiant-e-s de M... more [fr] A l'origine, cette note constitue un document de travail à destination des étudiant-e-s de Masters en langues et lettres françaises romanes, à finalité approfondie, qui ont choisi le module « Storytelling » dans le cadre du séminaire de littérature (XIXe-XXIe) : Histoire, société, institutions, discours (2e quadrimestre, année 2015-2016).
Elle reprend les hypothèses et grandes lignes du projet de recherche (FRS-FNRS) "Storyfic", qui vise à évaluer l'impact du storytelling sur l'écriture de fiction contemporaine.

Research paper thumbnail of La Fiction contemporaine face à ses pouvoirs, COnTEXTES, n°22

COnTEXTES, 2019

Au tournant du XXIe siècle, la littérature et les études littéraires sont sommées de répondre à l... more Au tournant du XXIe siècle, la littérature et les études littéraires sont sommées de répondre à la question – productiviste voire poujadiste – « à quoi sers-tu ? », sans pouvoir contester, semble-t-il, les termes mêmes de cette mise en demeure. Tout se passe comme si les plus « croyants » dans la singularité et « l’autorité sociale » de la littérature cherchaient aujourd’hui à réaffirmer son autonomie au départ de valeurs et de principes (l’utilité, l’inscription sociale, la capacité à agir sur un public) qui, hier encore, auraient été perçus comme antinomiques avec sa grandeur. Bien qu’ils paraissent reprendre à leur compte un vocabulaire tourné vers l’efficacité, les littéraires ne se résignent cependant pas à assimiler le répertoire de l’« ennemi » : piqués au vif par des pratiques commerciales et politiques qui, à l’instar du storytelling, ont tout pour les convaincre de la possibilité d’entraîner des effets (cognitifs, moraux), voire des actes (voter, consommer), ils investissent à leur tour l’imaginaire, longtemps délaissé, de fictions et de récits socialement actifs. Attachés à des conceptions divergentes de ce que peut la littérature – et a fortiori, à des définitions distinctes et de la littérarité et du pouvoir – il n’y répondent assurément pas d’une seule voix. C’est à ce brouhaha, à ces discordances nécessaires et à ces accords inattendus que le présent dossier voudrait rendre justice.

Le numéro peut être lu ici: https://journals.openedition.org/contextes/6814

Sommaire:
Jean-Pierre Bertrand, Frédéric Claisse et Justine Huppe : "Opus et modus operandi : agirs spécifiques et pouvoirs impropres de la littérature contemporaine (vue par elle-même)"

Laurent Demanze : "Fictions d’enquête et enquêtes dans la fiction. Les investigations littéraires contemporaines"

Frédéric Claisse : "Fictions et non-fictions d’enquête : un modèle de saisie des mondes contemporains"

Olivier Caïra : "Qu’allez-vous faire de Roméo ? Des « sentiers qui bifurquent » aux nouveaux outils d’écriture interactive"

Nancy Murzilli : "Comment la fiction contemporaine travaille ses lecteurs. Les expériences de pensée en littérature"

Florent Coste : "La littérature ne fait rien toute seule" (entretien)

Estelle Mouton-Rovira : "Le « dedans » et le « dehors ». Mises en scènes de l’interprétation et poétiques de la lecture dans L’Auteur et moi d’Éric Chevillard, Comment faire disparaître la terre ? d’Emmanuelle Pireyre et Je suis une aventure d’Arno Bertina"

Nicolas Thirion : "Ce que la littérature fait au droit : le cas Emmanuel Carrère"

Christine Baron : "Droit et littérature : de la prise de conscience citoyenne à la révision de la loi"

Elisa Bricco : "Considérations sur Vernon Subutex de Virginie Despentes : « formes de vie », implication et engagement oblique"

Rachel Nadon : "Une politique de l’ennui. Les « pouvoirs de la fiction » dans trois romans québécois contemporains"

Justine Huppe : "L’insurrection qui vient par la forme. Politique des styles chez Nathalie Quintane"

Danielle Perrot-Corpet : "Fictions en quête d’auteur : immersion, performance et auctorialité à l’ère du storytelling transmédial"

Research paper thumbnail of Radicalités: contestations et expérimentations littéraires

Fixxion, 2020

Quelle pourrait être l’acception proprement littéraire de la radicalité ? L’ambition de ce numéro... more Quelle pourrait être l’acception proprement littéraire de la radicalité ? L’ambition de ce numéro de Fixxion est bien de répondre à cette question, en se préservant d’une part de certains amalgames (entre « radicalité » et « violence », « terrorisme » ou « extrémisme », par exemple) et en congédiant, d’autre part, des traitements exclusivement thématiques de la notion. Les articles rassemblés proposent ainsi plusieurs lectures, tantôt monographiques tantôt transversales, d’œuvres ou de tendances récentes qui ont fait de la radicalité le prisme par lequel il est possible de repenser voire de redéfinir l’articulation de la littérature à la politique, à son langage et à ses normes.

Transposant à sa manière l’axe politique radical/libéral sur le terrain de la littérature, la production littéraire ici étudiée se caractérise, de prime abord, par la suspicion qu’elle jette sur les ressorts traditionnels de la représentation. De même qu’en politique, les théoricien·ne·s radicales et radicaux se méfient du fonctionnement ronronnant des institutions et de leur capacité à produire à peu de frais du consentement, en littérature, les auteur·e·s qui nous intéressent rechignent à croire qu’il suffit de parler de politique pour écrire des livres politiques.

À l’opposé du rôle palliatif d’administration du litige auquel se vouerait une partie significative de la littérature contemporaine, cette littérature reste donc attachée aux situations de différend (pour reprendre la distinction de Jean-François Lyotard), c’est-à-dire aux cas où l’injustice, non reconnue car indicible dans le langage des normes, se mue en tort. La formule de Lyotard – « c’est l’enjeu d’une littérature, d’une philosophie, peut-être d’une politique, de témoigner des différends en leur trouvant des idiomes » – décrit bien la double caractéristique des dispositifs littéraires auxquels est consacrée cette livraison de Fixxion : des textes contestataires et expérimentaux, à la fois attachés à la valeur agonistique de la littérature et soucieux de lui trouver des formes efficaces.

Loin de désigner un mouvement, une école ou encore une quelconque avant-garde, la littérature qualifiée ici de radicale met à distance, suivant des modalités hétérogènes, toute forme de « représentationnalisme naïf » : mise en crise du bien-fondé et de la fiabilité de la mimèsis, dynamitages axiologiques, travail de sape des jeux de langages dominants, prise en compte de l’espace public conflictuel dans lequel s’inscrit le texte, etc. De Sophie Divry ou de Nicole Caligaris aux littératures hacktivistes, en passant par les écritures de la ZAD, par les héritages poétiques de Victor Klemperer ou encore par les rémanences de l’action directe en littérature, c’est tout un empan de pratiques d’écriture contestataires que ce numéro entend étudier.

Le numéro peut être lu en ligne à l'adresse suivante: http://revue-critique-de-fixxion-francaise-contemporaine.org/rcffc/issue/view/30/showToc

Sommaire

[Introduction ]

Justine Huppe, « “On s’est radicalisés en librairie”. De la littérature sur la radicalité à la radicalité en littérature »

[Études]

Aurélien Maignant : « Écritures en lutte dans le cyberespace : existe-t-il une littérature hacktiviste ? »
Mathilde Roussigné : « Une littérature offensive. Représentations, gestes et interventions à la zad de Notre-Dame-des-Landes »
Corentin Lahouste : « Grouillements anarcho-poétiques : radicalité politique et expérimentations chez Antoine Boute »
Stéphane Ledien : « Le roman noir français du XXIe siècle, espace du nouveau désordre mondial et des rapports de méfiance radicale »
Alice Laumier : « Technique d’oubli et mémoires truquées : les faux-semblants du récit dans Okosténie de Nicole Caligaris »
Nathalie Wourm: “Poetic Sabotage and the Control Society : Christophe Hanna, Nathalie Quintane, Jean-Marie Gleize”
Julien Jeusette : « Pour une poétique destituante : Lefebvre, Lordon, Quintane »
Eric Lynch: “Exhibiting Poetry Today”: Collaboration and Politics in Thomas Hirschhorn and Manuel Joseph
Philippe Charron : « Faire avec. L’écriture de l’usage »

[Entretien]

Michèle Bacholle-Boskovic, Sophie Divry, « Sophie Divry, militante pour une littérature française forte »

[Relire]

Hélène Sirven, « Relire Hélène Bessette, Ida ou le délire (1973) : dominations, aliénations, résistances, à la racine du mot »

Research paper thumbnail of "Is It Too Late to Say Critique?", Introduction au volume "Réarmements critiques dans la littérature française contemporaine"

Réarmements critiques dans la littérature française contemporaine, Presses universitaires de Liège, 2022

A lire les études littéraires intéressées par le "contemporain", il semble que la fonction critiq... more A lire les études littéraires intéressées par le "contemporain", il semble que la fonction critique des textes n'ait plus rien d'évident. Au fond, on ne sait plus très bien si celle-ci est plus vigoureuse que jamais, si elle a connu de récentes métamorphoses et labellisation ou si elle persiste tout en étant, à la manière d'un mort-vivant, privée de tout ce qui en faisait la teneur et la puissance. Cette introduction au volume "Réarmements critiques" énonce ces trois hypothèses historiographiques: revitalisation, métamorphose ou zombification de la critique?

Research paper thumbnail of Opus et modus operandi : agirs spécifiques et pouvoirs impropres de la littérature contemporaine (vue par elle-même)

COnTEXTES, 2019

Texte d'introduction au dossier "La Fiction contemporaine face à ses pouvoirs", co-dirigé avec Je... more Texte d'introduction au dossier "La Fiction contemporaine face à ses pouvoirs", co-dirigé avec Jean-Pierre Bertrand et Frédéric Claisse

Research paper thumbnail of Zones blanches et lieux communs : Bruce Bégout, Éric Chauvier et Philippe Vasset, explorateurs périrubains

Fixxion, 2018

À rebours des signataires du “Manifeste pour une littérature-monde en français” (2007), qui salua... more À rebours des signataires du “Manifeste pour une littérature-monde en français” (2007), qui saluaient le retour d’une littérature ayant renoué, après la chute des idéologies, avec le goût du lointain et la transparence du récit, d'autres, à l'instar de Camille de Toledo, tendent à penser que l'ailleurs s'est dissous dans la mondialisation, le quadrillage des espaces et la normalisation du consumérisme. Pour les écrivains qui font ce constat, c'est paradoxalement l'urbain qui fait souvent figure d'ailleurs à investir. Territoires relégués aux marges des villes dont ils radicalisent et dénudent les logiques, les “non-lieux” (motels, friches urbaines, banlieues pavillonnaires) sont traversés de tensions (rationalité, excès, banalité, étrangeté) qui les rendent propices au récit et au renouvellement des dispositifs d’enquête. Ce sont les modalités de ces explorations “périurbaines” que l'article se propose d'étudier chez trois auteurs : Bruce Bégout, Éric Chauvier et Philippe Vasset.

Research paper thumbnail of Seminaire de recherche "Valeur Valuation Valence" (février-mai 2021)

SÉANCE D'INTRODUCTION (2) 17 février, 14-16h DENIS SAINT-AMAND (UNAMUR) « Panthéonades : enjeux d... more SÉANCE D'INTRODUCTION (2) 17 février, 14-16h DENIS SAINT-AMAND (UNAMUR) « Panthéonades : enjeux d'une polémique » 24 février, 14-16h JEAN-PIERRE BERTRAND (ULIÈGE) « Influence vs valeur » 3 mars , 14-16h JUSTINE HUPPE (ULIÈGE) « Le talent créateur, une valeur refuge? » 10 mars , 14-16h NANCY MURZILLI (PARIS-8) « Enquêtes poétiques, poétiques de la valuation » 17 mars , 14-16h

Research paper thumbnail of Gouverner pour quantifier: le chiffre comme représentation et comme performance