Christian Nadeau - Profile on Academia.edu (original) (raw)
Born in 1969, Christian Nadeau teaches the history of political ideas, moral philosophy, and contemporary political philosophy at the Department of Philosophy of the Université de Montréal. Following studies at UQÀM, he defended his thesis in political philosophy (December 2000) at the Université de Paris-X (Nanterre), under the supervision of Francine Markovits (“Le lien civil. Morale publique, obéissance et gouvernement à l’âge classique: Bodin, Charron et Jean de Silhon” [The civil bond: Public morality, obedience, and government in the classical period: Bodin, Charron and Jean de Silhon]). Following postdoctoral research on neorepublicanism at the Department of Philosophy of the Université de Montréal, he became a professor there in 2002. He has been a visiting professor at several universities in France (École Normale Supérieure Lettres et Sciences Humaines de Lyon, 2005; Université de Paris-I Sorbonne: 2006; Université Paris-Ouest Nanterre: 2008; and Université Lyon III: 2009).
His research focuses on the history of political ideas from the Renaissance to the nineteenth century (Machiavelli, Jean Bodin, and Hobbes, as well as civic humanism and the republican tradition since the Renaissance). He also pursues research in moral philosophy on the question of collective responsibility and on consequentialist theories. En political philosophy, he has been working for a number of years on transitional justice and on theories of deliberative democracy. This work takes the form of a political philosophy of institutions, an approach which recently led him to examine the conflict between solidarity and corruption. In addition to his writings on immigration and on the problems of environmental justice, he is currently preparing a book on justice after war (jus post bellum), a monograph on Jean Bodin’s La République, and two essays: Droits et libertés. Une défense philosophique [Rights and liberties: A philosophical defence] and Culture et politique. Réflexions pour une esthétique de la résistance [Culture and politics: Reflections towards an aesthetics of resistance]. Since May 2010 he has been editor of the journal Philosophiques; and together with Bruno Bernardi, he is co-editor PolitiqueS, a journal published by Classiques Garnier. He was also the coordinator of the État des lieux de la philosophie; this event, which took place in November 2012, will serve as the basis for a collective publication laying out the institutional situation of philosophy in Quebec.
In addition to his academic research, Christian Nadeau has authored several essays aimed at a general audience: Liberté, égalité, solidarité. Refonder la démocratie et la justice sociale [Liberty, equality, solidarity: Rebuilding democracy and social justice on new foundations], Boréal, 2013; Contre Harper. Bref traité philosophique sur la révolution conservatrice [Against Haper: A brief philosophical treatise on the conservative revolution], Boréal, 2010; and, with Martin Blanchard, Cul-de-sac. L’impasse de la voiture en ville, [Dead end: The impasse of the car in the city], Héliotrope, 2007.
As an activist for social justice and democracy, Christian Nadeau often contributes to newspapers and appears on radio and television. On many occasions he has given talks and led assemblies for union organizations (CSN, FTQ, APTS, etc.). Since 2015 he is the president of the Ligue des droits et libertés du Québec.
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Obéissance et intérêt dans la politique de Jean de Silhon
Corpus, 2002
Les Grands Dossiers Des Sciences Humaines, Mar 1, 2006
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What justice after war?
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Relations, 2015
Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. Érudit offre des ser... more Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. Érudit offre des services d'édition numérique de documents scientifiques depuis 1998. Pour communiquer avec les responsables d'Érudit : info@erudit.org Article « Le populisme est-il incompatible avec la démocratie? » Christian Nadeau et Ricardo Peñafiel Relations, n° 777, 2015, p. 38-39. Pour citer cet article, utiliser l'information suivante : http://id.erudit.org/iderudit/73708ac Note : les règles d'écriture des références bibliographiques peuvent varier selon les différents domaines du savoir.
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Cet article se penche sur la question de savoir ce qu'apporte le modèle conséquentialiste lorsqu'... more Cet article se penche sur la question de savoir ce qu'apporte le modèle conséquentialiste lorsqu'on s'intéresse aux problèmes moraux propres aux agents collectifs, plus précisément à la responsabilité collective. Il est d'usage de parler de responsabilité collective pour désigner une situation ou un groupe dans son ensemble où les membres d'un groupe sont sanctionnés pour une faute ou félicités pour une action juste. L'enquête présentée ici est de nature différente. Il s'agit de définir la responsabilité comme projet moral. En outre, cet article offre une version conséquentialiste du principe de responsabilité collective permettant de répondre aux objections bien connues selon lesquelles le conséquentialisme demande trop aux agents et est incohérent.
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Que se passe-t-il si une population est en danger et que nous ne sommes pas autorisés à lui venir... more Que se passe-t-il si une population est en danger et que nous ne sommes pas autorisés à lui venir en aide en raison d'un refus de son gouvernement ? Sommes-nous contraints de la secourir malgré le refus des autorités étatiques du ou des pays en crise ? En principe, notre devoir moral n'est pas limité par l'interférence d'un tiers. Personne, par exemple, ne devrait avoir le droit de s'interposer entre moi et une personne en danger si je tente de la sauver. Mais tout le problème tient en ce que les autorités de l'État concerné par l'intervention ne représentent pas une tierce personne : ils ne sont pas indépendants des populations dont ils ont la charge. Outrepasser leur refus revient alors non seulement à ne pas respecter la souveraineté de l'État, mais également à forcer un agent – en l'occurrence un agent collectif – à recevoir notre aide. Dans cet article, je ne m'intéresserai pas tant à ce problème en tant que tel, mais à la question de savoir s'il est possible de concevoir un principe d'ingérence humanitaire – et non seulement d'intervention – qui soit légitime et conforme aux normes morales humanitaires. Pour ce faire, il faut avoir recours aux théories de la guerre juste. La notion de guerre juste peut être défendue de manière très intuitive. Il suffit d'accepter la légitimité d'un acte défensif suite à une agression. Le problème se complique lorsqu'il s'agit de penser en termes de guerre préventive. Cette difficulté conduit au problème de l'ingérence humanitaire. En effet, si l'ingérence humanitaire peut avoir lieu à la suite d'une agression – ce qui se produit dans la plupart des cas – elle implique un prolongement de l'intervention jusqu'à ce que le problème « humanitaire » soit résolu. Il faut donc que l'intervention prévienne un retour de la violence, ce qui peut aller jusqu'à un engagement dans les processus de réforme constitutionnelle ou des institutions. On le voit, l'ingérence peut aller très loin, même si ce n'est pas nécessairement le cas. L'ingérence dont il est question ici repose sur un acte de guerre. Comme pour tout acte de guerre, sa légitimité dépend du respect de normes morales systématisées par les théories de la guerre juste. Toutefois, l'ingérence humanitaire peut être vue comme un défi aux théories de la guerre juste de trois manières : a) En tant qu'elles peuvent être des guerres préventives (pour éviter une catastrophe, comme un génocide) b) En tant qu'elles ne sont pas des guerres d'autodéfense – ce qui permet l'ingérence. c) En tant qu'elles sont des guerres visant à transformer un ordre politique établi (ce qui remet en cause le principe de souveraineté des États). Deux expressions reviennent régulièrement au sujet de la légitimité des interventions militaires en cours en Afghanistan ou au Congo-Kinshasa par exemple. Dans un cas, on utilise
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l s'agira ici de clarifier le sens de la critique adressée par Guichardin à Machiavel au sujet du... more l s'agira ici de clarifier le sens de la critique adressée par Guichardin à Machiavel au sujet du rôle de l'imitatio dans la rhétorique de l'historiographie. Le but n'est pas de montrer l'importance immédiate, pour l'historiographie de la Renaissance, du « débat » entre Guichardin et Machiavel, mais de présenter un moment de ce débat sur l'écriture de l'histoire. La question de l'imitatio est importante car elle est, selon les propres termes de Machiavel dans le proemio des Discours sur la première décade de Tite-Live, la justification première de leur rédaction. Enfin, relire l'oeuvre de Machiavel et de Guichardin dans le cadre de l'historiographie et de la philosophie de l'histoire à la Renaissance, c'est aussi repenser la place de ces deux auteurs au sein du paradigme de l'« humanisme civique » formulé il y a presque cinquante ans par Hans Baron (Baron, 1966 ; Seigel, 1968), dans la mesure où il s'agit de s'interroger sur l'héritage de la vita activa ou du vivere civile préconisés par les humanistes florentins. La conception classique de l'imitatio reprise par les humanistes de la Renaissance est en parfaite conformité avec l'idéal pédagogique qui était le leur. La culture des Anciens devait activer l'émulation (aemulatio) grâce à laquelle l'homme se surpasse et devient meilleur. Mais une telle chose implique l'ouverture des temps, ce qui signifie que la contingence des temps, une thèse récurrente chez les humanistes italiens de la Renaissance et exprimée par le vocabulaire de la Fortune, ne se traduit pas par une fermeture hermétique des périodes de l'histoire sur elles-mêmes. C'est sur cette question précise, qui dépasse le cadre strict de la rhétorique et ouvre la porte à une réflexion philosophique sur l'histoire, que s'opposent Machiavel et Guichardin. Nous soutiendrons ici deux thèses. En premier lieu, nous expliquerons les raisons pour lesquelles la rhétorique de l'imitatio, préconisée par Machiavel dans le proemio des Discours sur la première décade de Tite-Live est rejetée par Guichardin dans ses Considérations à propos des Discours de Machiavel. Dans les Discours, mais aussi à différents moments de son oeuvre, Machiavel soutient la thèse morale selon laquelle l'imitatio des Anciens est nécessaire pour triompher des adversités de la Fortune. Dans cet article, si nous utilisons les termes « morale » ou « moralité », il faut toutefois prendre garde de ne pas vouloir trop rapprocher Machiavel du discours moralistes des humanistes de son époque. Par « thèse morale », il faut entendre la doctrine de Machiavel sur la virtù, que nous ne traduirons pas par « vertu » précisément pour ne pas confondre la première avec le registre chrétien associé à la seconde (Skinner, 2002). L'histoire est donc conçue comme un vaste réservoir d'exemples et de contre-exemples « moraux » utiles à la formation morale et civique des individus, mais aussi à l'interprétation adéquate des situations politiques critiques où les décisions demandent à la fois une grande prudence et une rapidité d'exécution. La critique de Guichardin adressée aux thèses normatives ou morales de Machiavel doit donc être comprise selon et seulement selon ces paramètres du discours éthique. À la thèse de Machiavel, Guichardin réplique dans ses Considérations que si l'histoire peut servir de guide moral, encore faut-il pouvoir respecter l'ordre des faits tels qu'ils nous furent transmis. Seule une étude attentive et minutieuse des faits historiques garantit l'intelligibilité du passé et peut dès lors aider le lecteur à organiser sur une base rationnelle le monde politique actuel où il évolue. Mais la critique de Guichardin semble volontairement mettre de côté toute la tradition rhétorique de l'imitatio, à laquelle
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Cet article se penche sur la question de savoir ce qu'apporte le modèle conséquentialiste lorsqu'... more Cet article se penche sur la question de savoir ce qu'apporte le modèle conséquentialiste lorsqu'on s'intéresse aux problèmes moraux propres aux agents collectifs, plus précisément à la responsabilité collective. Il est d'usage de parler de responsabilité collective pour désigner une situation ou un groupe dans son ensemble où les membres d'un groupe sont sanctionnés pour une faute ou félicités pour une action juste. L'enquête présentée ici est de nature différente. Il s'agit de définir la responsabilité comme projet moral. En outre, cet article offre une version conséquentialiste du principe de responsabilité collective permettant de répondre aux objections bien connues selon lesquelles le conséquentialisme demande trop aux agents et est incohérent.
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